Au cours d'une première réunion tenue dans la matinée, la commission a procédé à l'audition de M. Didier Lombard, président de France Télécom.
a tout d'abord assuré que France Télécom était très attachée au dialogue avec les élus sur le terrain. Après avoir fait observer que la moitié de l'activité du groupe France Télécom se déroulait hors de France, il a considéré que son objectif était de gagner la partie ici et ailleurs. Puis il a souhaité présenter les récentes modifications qu'avait connues le paysage concurrentiel où évoluait France Télécom.
D'une part, il a considéré que la migration technologique vers le numérique s'était accentuée. Il a notamment relevé que le développement de la voix sur Internet avait connu une très vive accélération au quatrième trimestre 2005, phénomène qu'avait anticipé France Télécom, mais dont l'ampleur avait été surprenante. En réponse à cette accélération, il a précisé que le groupe comptait migrer plus rapidement encore vers le numérique et modifier son organisation en France afin d'améliorer sa productivité et de pouvoir rivaliser avec ses concurrents européens (Telefonica, Deutsche Telekom...), dans la perspective de la probable consolidation entre opérateurs de télécommunications, qui était déjà en cours aux Etats-Unis et qui devrait intervenir en Europe d'ici à trois ou quatre ans. Il a annoncé une convergence vers le réseau numérique universel de tous les supports : réseau fixe, réseau mobile (troisième génération ou norme Edge), bornes internet sans fil dites « Wi-Fi », technologie de type Wimax, dès l'attribution des licences afférentes par l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), estimant que tout se concentrerait sur un accès unique.
D'autre part, il a considéré que France Télécom devait aussi se préparer à une migration vers les nouveaux métiers : services de téléphonie sur Internet (France Télécom devant lancer bientôt un nouveau service de voix sur Internet à large bande), services dans le domaine de la santé (permettant par exemple une surveillance par vidéo ou par capteurs, un contrôle par bracelet des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer)... Il a jugé paradoxal, mais significatif, que les clients ne soient plus prêts à payer l'accès au téléphone, mais qu'en revanche, ils soient disposés à payer des services à valeur ajoutée dans le domaine de la santé ou de la distraction.
Après avoir conclu qu'il importait donc pour France Télécom de se transformer en opérateur de service et de dégager des marges de productivité sur des services à valeur ajoutée qui montaient en puissance sur les réseaux numériques, M. Didier Lombard, président de France Télécom, a considéré qu'un autre défi devait être relevé pour préparer la génération suivante, celle des réseaux en fibre.
Il est convenu qu'il était trop tôt, aujourd'hui, pour identifier des besoins sur le marché pour des liaisons à un débit trop élevé pour passer sur le réseau en cuivre, c'est-à-dire à un débit supérieur à 25 mégabits. Toutefois, il a estimé que le jour où la télévision haute définition (TVHD) démarrerait, il faudrait pouvoir transmettre plusieurs canaux de TVHD, ce qui exigerait un débit de 50 ou 100 mégabits.
Il a alors évoqué la solution retenue en Allemagne de desservir en fibre jusqu'aux blocs d'immeubles et de poursuivre la desserte jusqu'à l'appartement par le fil de cuivre (par la technique Very High Speed Digital Subscriber Line dite VDSL), ce qui permettait un débit de 50 mégabits sur le tronçon final. Il a fait observer que l'Allemagne avait souhaité que la régulation ne s'exerce pas sur ce nouveau réseau, ce à quoi la Commission européenne s'était opposée au motif que le VDSL utilisait toujours le fil de cuivre.
Après avoir souligné la simplicité de la solution allemande, qui conservait le cuivre pour la chevelure terminale du réseau, il en a dénoncé le caractère transitoire, une telle solution étant menacée d'obsolescence dès lors que les besoins du marché dépasseraient le débit de 50 mégabits. Il a expliqué que telle était la raison du choix, par France Télécom, en janvier dernier, de privilégier le raccordement en fibre jusqu'aux appartements par la technologie Fiber To The Home (FTTH). Relevant que cette option n'utilisait en rien le réseau antérieur, il a considéré que la régulation serait à revoir concernant le FTTH. Il lui a paru qu'en effet, si ce réseau devait être ouvert par France Télécom, il devait l'être dans des conditions commerciales permettant de garantir au groupe un retour sur investissement. Il a d'ailleurs noté que l'Autorité de régulation américaine avait pris le parti de ne pas réguler les réseaux analogues construits par les opérateurs américains Verizon et SBC.
a conclu en précisant que le groupe testait la technologie FTTH dans six arrondissements parisiens et six villes des Hauts-de-Seine pilotes afin d'en mieux maîtriser les conditions d'implantation dans les immeubles et les appartements.
a annoncé qu'il n'interrogerait pas M. Lombard sur la question de la couverture du territoire en téléphonie mobile, au motif que les zones blanches se résorbaient, mais qu'il le questionnerait sur le haut débit. A cette occasion, il a salué la décision de France Télécom de passer au FTTH, bien que le raccordement d'une prise coûte près de 1.500 euros, même s'il s'est posé la question de la raison pour laquelle France Télécom n'avait pas préféré, à titre transitoire, la technologie Fiber To The Building (FTTB). Revenant au haut débit, il a noté que le nouvel article L. 1425-1 du code général des collectivités territoriales permettait à ces dernières d'aider les opérateurs, mais que des zones blanches en haut débit restaient difficiles à résorber, malgré les espoirs soulevés par la technologie Wimax. Enfin, évoquant les concurrents qui « taillaient des croupières » à France Télécom, il a souhaité savoir si France Télécom envisageait de continuer à proposer une offre unique sur toute la France.
évoquant ses expériences professionnelles, qui lui avaient permis d'entrevoir dès 1979 les possibilités offertes par la fibre, s'est demandé pour quelles raisons France Télécom avait tant attendu pour lancer la construction d'un réseau complet en fibre.
notant la vitesse des évolutions technologiques, a fait part de sa crainte que les efforts d'équipement consentis sur crédits publics ne soient rapidement obsolètes. Il a demandé au président de France Télécom quelle solution technologique il préconisait pour équiper des terrains nouvellement aménagés en lotissements.
a souhaité soulever deux interrogations : la première portait sur la régulation, qui lui a semblé être la toile de fond de la migration accélérée vers la voix sur Internet, des questions de transferts d'abonnements et des difficultés de pénétration des marchés étrangers, et qui était au coeur du récent rapport communautaire sur la révision du cadre de régulation des communications électroniques, alors même que le Gouvernement français adoptait, selon lui, une posture favorable aux concurrents de France Télécom ; la deuxième concernait la possibilité de permettre « l'action de groupe », seule susceptible de permettre l'indemnisation systématique de tous les consommateurs ayant subi un préjudice de la part d'un opérateur.
revenant sur le projet de France Télécom de construire un nouveau réseau, s'est demandé si l'opportunité qu'avait représenté le plan câble n'avait pas été manquée et si la sortie des réseaux câblés de France Télécom n'était pas une erreur. Il s'est aussi inquiété de la prolifération des ondes électromagnétiques, notamment en raison de la multiplication de bornes Wi-Fi dans les appartements. Enfin, il a demandé au président de France Télécom quelles étaient ses préconisations aux collectivités territoriales pour l'équipement des zones d'activité, imaginant qu'un équipement d'entrée en fibre noire serait sans doute le plus approprié.
évoquant la candidature de la région Alsace à une licence Wimax, s'est demandé si cette technologie ne permettrait pas de résoudre les difficultés de couverture du territoire en haut débit. En outre, il a souhaité connaître la réaction de France Télécom à la prochaine sortie d'un téléphone mobile permettant de se connecter directement sur Internet et de téléphoner gratuitement sans utiliser le réseau de France Télécom.
En réponse, M. Didier Lombard, président de France Télécom, a précisé que la technologie Wimax utilisait une bande de fréquence limitée et que, dans le cas où plusieurs utilisateurs y recouraient simultanément, le débit se trouvait partagé entre eux. Il a également attiré l'attention sur la nécessité d'équiper chaque maison d'une antenne pour permettre la diffusion du Wimax à l'intérieur. Il a toutefois considéré que le Wimax demeurait un excellent outil en zone peu dense pour compléter le réseau filaire. Il a jugé que, parallèlement au Wimax, la technologie High Speed Downlink Packet Access (HSDPA) serait également très utile en permettant des communications à très haut débit sur la troisième génération de téléphonie mobile.
S'agissant de la fibre, il a expliqué que l'investissement nécessaire pour construire le réseau ne pouvait être amorti que par l'existence d'une demande solvable pour des services à haute valeur ajoutée sur un tel réseau. Evoquant le plan câble, il a estimé que forcer une étape technologique par un plan de ce type et créer artificiellement une production en série pour amoindrir les coûts n'était soutenable que si le financement du plan restait durablement à un niveau élevé, ce qui n'avait pas été le cas pour le plan câble.
Concernant les choix technologiques, il a fait observer que la technologie du fil de cuivre demeurait valable, qu'elle progressait même et qu'elle serait ensuite relayée par de la fibre, vers laquelle la totalité du réseau avait vocation à basculer. Il a considéré que, dans l'attente de cette bascule, le cuivre pouvait être complété par le Wi-Fi, à courte portée, et par le Wimax, à plus longue portée. Il a estimé que le plus opportun, s'agissant des nouvelles zones, était de les équiper en fourreaux aptes à recevoir des fibres, dans la perspective de leur futur raccordement.
Au sujet de la régulation, M. Didier Lombard, président de France Télécom, a regretté certains de ses excès : l'ouverture à la concurrence du marché des renseignements, marché qui ne représentait que 100 millions d'euros, mais dont l'ouverture avait occasionné de très fortes dépenses publicitaires ; la contestation, par Bruxelles, de la désignation de France Télécom comme opérateur de service universel, au motif que seul l'opérateur historique était en mesure de répondre à l'appel d'offres lancé par le Gouvernement. Sur ce dernier point, il a indiqué que si la régulation allait trop loin et que le service universel venait à être régionalisé, France Télécom risquait de se retrouver contraint d'abandonner la péréquation, facteur de cohésion nationale. Il a reconnu toutefois le rôle positif de la régulation, qui avait permis de sortir du monopole et contribué à stimuler le marché. Il a cité la progression de la téléphonie mobile comme l'une des réussites visibles d'une régulation adéquate.
Il a malgré tout déploré qu'en dépit de parts de marchés souvent inférieures à 50 %, France Télécom fasse encore l'objet d'une régulation asymétrique. Il a notamment regretté l'obligation qui pesait sur son groupe de soumettre a priori à l'ARCEP ses offres commerciales et plaidé pour une régulation plutôt ex-post.
Il s'est également étonné que l'articulation entre droit de la concurrence et régulation sectorielle ne soit pas aussi clairement définie en France qu'elle peut l'être dans d'autres pays. Il a précisé que France Télécom se trouvait souvent prise entre deux feux et que, lorsqu'elle se pliait à une décision de régulation sectorielle, elle pouvait malgré tout être tenue responsable de la situation concurrentielle qui en découlait.
Enfin, tout en se félicitant que l'Europe se pose la question du changement de cadre réglementaire pour le secteur, il s'est inquiété de la lenteur de ce changement, alors qu'entraient sur le marché des télécommunications, en dehors de toute régulation, les acteurs du monde informatique (Skype, Google talk...). Il a conclu en insistant sur l'importance de la régulation pour la santé de son groupe, qui souhaitait ramener son ratio dette/EBITDA -résultat opérationnel avant dépréciation et amortissement- de 2,5 à 2, niveau actuel du même ratio pour Deutsche Telekom. Il a notamment fait observer qu'en Espagne, le régulateur se révélait plus attentif à l'opérateur historique.
Evoquant la possibilité de mener une action de groupe (« class action »), il a jugé qu'il n'était pas souhaitable d'encourager de telles actions, qui ne profitaient qu'aux avocats.
Revenant sur le terminal téléphonique dont le lancement prochain avait été évoqué par M. Francis Grignon, il a rappelé que, en tant qu'opérateur, son groupe était client du constructeur d'un tel terminal et qu'il n'envisageait pas de subventionner un terminal qui amoindrirait le chiffre d'affaires de France Télécom. Il a souligné que, de toute façon, la mise en oeuvre de la voix sur Internet par le biais d'un téléphone mobile était très compliquée. Enfin, il a annoncé que, dans les prochaines semaines, seraient bientôt regroupées et lancées, sous marque Orange, des offres simples et intégrées, tout en précisant que France Télécom restait la marque d'entreprise.
s'est inquiété du caractère inachevé de l'aménagement du territoire en téléphonie mobile, même dans des zones dépourvues de relief, alors que la couverture du territoire espagnol était complète.
a rappelé que les deux phases prévues dans la convention signée entre les pouvoirs publics et les opérateurs en 2003 étaient en voie d'être finalisées, leur mise en oeuvre étant freinée par les difficultés de disponibilité des points hauts. Il a jugé que, sur cette question, le vrai sujet était le niveau d'investissement qui pouvait être consacré à la couverture en téléphonie mobile et fait état de la complexité du partage entre opérateurs des zones à couvrir. Il a rappelé que le programme de couverture mobile du territoire s'achèverait fin 2007.
La commission a ensuite procédé à l'audition de M. Frank Esser, président de SFR.
a rappelé tout d'abord que le marché de la téléphonie mobile représentait 20.000 emplois directs et plus de 205.000 emplois indirects en France. SFR, qui célébrait ses vingt ans, était aujourd'hui le deuxième opérateur de téléphonie mobile en France avec plus de 17 millions de clients, 35,8 % de parts de marchés et près de 8.000 employés, pour un chiffre d'affaires de 8,7 milliards d'euros. L'entreprise avait investi en 2005 plus d'un milliard d'euros. SFR comptait, enfin, deux actionnaires, à savoir Vivendi Universal (56 %) et Vodafone (44 %).
a ensuite insisté sur l'importance que revêtait pour son groupe la notion de développement durable, ce qui s'exprimait par l'élaboration d'un code d'éthique, l'encouragement aux initiatives de solidarité de ses salariés et le soutien direct de l'entreprise à des associations d'aide à l'enfance et aux personnes handicapées.
Il a ensuite présenté la situation du paysage concurrentiel français en matière de télécommunications. Il a estimé que celui-ci était modifié en profondeur par l'arrivée des opérateurs virtuels, évolution que SFR avait anticipée en étant le premier opérateur français à avoir signé dès 2004 un accord avec l'un d'entre eux. Regrettant ensuite la décision du Conseil de la concurrence du 30 novembre 2005, il a indiqué que SFR en ferait appel. Il a estimé en effet que le marché français connaissait un niveau de concurrence égal ou supérieur à celui des autres pays européens et que ni l'économie, ni le consommateur n'avaient subi de dommage pendant la période visée par cette décision. Au contraire, le prix des terminaux mobiles et des minutes de communication avait constamment baissé et il restait aujourd'hui en dessous de la moyenne européenne. Il a jugé que le prix de la minute de communication mobile était inférieur de 35 % en France à ce qu'il était en Allemagne.
Quant aux nouveaux usages du téléphone mobile, il a tout d'abord rappelé que SFR avait été le premier opérateur à lancer la téléphonie mobile de troisième génération sur le marché français en 2004 et que cette initiative avait été couronnée de succès, puisque l'entreprise comptait déjà plus d'un million de clients en troisième génération, soit le double des objectifs qu'elle s'était fixés pour la période. Il a indiqué que 60 % de la population était couverte par la téléphonie mobile de troisième génération à la fin 2005. Il a rappelé que le déploiement de la troisième génération permettait l'élargissement de l'offre en visant notamment la fourniture de musique et de programmes télévisés. Il a également fait part de l'attention de SFR à la montée en puissance de la convergence entre téléphonie fixe et téléphonie mobile.
Abordant ensuite le thème de l'impact du téléphone mobile sur la santé et l'environnement, il a rappelé qu'un rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) avait établi, dès 2002, l'innocuité des antennes-relais pour la santé. Il a déclaré que les opérateurs de téléphonie mobile avaient bien compris la nécessité du dialogue avec les élus et la population locale quant aux sites d'installation de ces antennes, ce qui s'était traduit en particulier par la signature entre l'Association française des opérateurs de téléphonie mobile (AFOM) et l'Association des maires de France (AMF) d'un guide de bonnes pratiques dans ce domaine. Les opérateurs de téléphonie mobile s'engageaient en particulier à supporter le coût de toutes les demandes de mesures qui leur seraient adressées par écrit par un particulier, un bailleur ou une collectivité territoriale. Ce guide comportait également un volet relatif à la bonne intégration paysagère des antennes, domaine où SFR était particulièrement actif. Il en a conclu que l'on constatait un moindre rejet que par le passé, même si des difficultés importantes pouvaient être rencontrées sur certains sites et que les délais moyens de déploiement avaient été allongés à vingt-six mois. Il a indiqué enfin que SFR avait soutenu la création d'une fondation de recherche sur l'impact des radiofréquences sur la santé.
a ensuite abordé la question de la couverture du territoire en téléphonie mobile pour saluer l'action des conseils généraux dans ce dossier et la qualité des relations instaurées entre les collectivités territoriales et les opérateurs. Il a déclaré que SFR avait pleinement participé au plan de couverture des zones blanches en déployant 163 sites à la fin de 2005, ce qui permettait de couvrir 251 communes. Il a souligné que cela représentait la moitié du déploiement des sites en zones blanches prévu en 2005. Remarquant que les opérateurs de téléphonie mobile avaient dépassé les engagements pris auprès du Gouvernement de mettre en service 300 sites en zones blanches en 2005, couvrant 500 communes, il s'est engagé à ce que SFR réalise 200 nouveaux sites d'ici à la fin du mois de juin 2006 afin de tenir l'objectif des 1.000 sites en zones blanches ouverts à la fin de l'année. Il a indiqué que le plan de couverture du territoire représentait pour SFR un coût de 150 millions d'euros. Il a rappelé que, si la phase I était cofinancée par les opérateurs pour 44 millions d'euros chacun, l'Etat, pour 44 millions d'euros, et les collectivités territoriales pour 44 millions d'euros aussi, la phase II, qui portait sur plus de 900 sites complémentaires, était, quant à elle, à la charge des seuls opérateurs. Il a par ailleurs estimé qu'il était logique que chacun des trois opérateurs contribue à proportion égale à cet effort, indépendamment de leurs parts de marché.
Il a également souhaité aborder la question des zones grises, c'est-à-dire les zones qui n'avaient pas été prises en compte par la convention de couverture du territoire de juillet 2003, dans la mesure où au moins un opérateur y était présent. Il a estimé que le développement des réseaux dans ces zones constituait un élément de différenciation concurrentielle très important, ce qu'illustrait du reste le fait que SFR continuait à investir pour densifier son réseau en dehors des zones blanches. Dans ces conditions, il pensait que l'imposition d'une contrainte par le législateur n'inciterait pas les opérateurs à investir dans ces zones et aboutirait à favoriser de facto l'opérateur qui y était le moins présent, au détriment de SFR, qui avait fait un effort important d'investissement dans ces territoires.
a ensuite jugé que la régulation du secteur par le législateur et l'Etat devait être de nature à favoriser les investissements, l'innovation et l'émergence de grands groupes français, éléments qui étaient, en définitive, favorables aux consommateurs. Il a regretté les pressions exercées par les régulateurs nationaux tels l'Agence de régulation des communications électroniques et de la Poste (ARCEP), le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) ou le Conseil de la concurrence, et par la Commission européenne. Estimant que plus du quart du chiffre d'affaires de SFR faisait l'objet de tarifs régulés sur lesquels l'entreprise n'avait pas de liberté commerciale, et que les coûts des obligations réglementaires nouvelles pour 2006 représenteraient 16 % du résultat net de SFR, il a émis le souhait que l'évolution de ces charges réglementaires soit marquée par la plus grande prudence, sauf à réduire de façon inquiétante les capacités d'investissement et d'innovation des entreprises du secteur.
ayant souhaité obtenir des précisions sur l'actionnariat de SFR, M. Frank Esser, président de SFR, a précisé que Vivendi entendait conserver ses parts de SFR, contrairement à ce que certains médias suggéraient parfois. Il a rappelé que SFR détenait également 28 % de Neuf Cégétel et souhaitait augmenter cette participation. En revanche, SFR et Neuf Cégétel demeureraient deux entités distinctes.
après avoir rappelé l'importance de la couverture des zones blanches pour les élus, en particulier en zone de montagne, a estimé que SFR avait fait preuve d'un véritable effort dans ce domaine, ce dont il s'est félicité. Il a regretté que les consommateurs aient parfois des difficultés à savoir quel opérateur desservait le mieux la zone où ils se trouvaient. Il a enfin adressé ses félicitations à M. Frank Esser pour les efforts menés par SFR en matière d'insertion des antennes-relais dans le paysage. M. Frank Esser, président de SFR, a souligné à nouveau, en réponse, l'importance du dialogue avec les élus en matière d'implantation des antennes-relais. Il a précisé qu'alors que la phase de négociation prenait en moyenne 26 mois par site, la phase d'installation n'était ensuite que de deux à trois mois. Concernant l'information du consommateur, il a estimé qu'il revenait à chaque opérateur de valoriser la couverture de son réseau et a rappelé que SFR présentait sur son site internet une carte de la couverture offerte. Il a indiqué que SFR avait été classé deux années de suite en tête des opérateurs lors des enquêtes sur la qualité des réseaux mobiles par l'ARCEP.
a jugé que les opérateurs mettaient parfois du temps à équiper les pylônes construits par les conseils généraux. Regrettant également une accessibilité du réseau moindre que par le passé, il a souhaité que la situation évolue rapidement dans ce domaine. M. Frank Esser, président de SFR, lui a répondu que les questions de l'implantation des antennes-relais et de la capacité du réseau étaient liées et a rappelé les efforts de SFR en matière de densification de son réseau. A ce titre, l'opérateur offrait 20 % de capacité supplémentaire au même prix que par le passé. Il a donc insisté sur l'effort très important réalisé par SFR pour maintenir et accroître la qualité de son réseau.
a évoqué les difficultés rencontrées par le Conseil général de Vendée pour assurer la desserte en haut débit des communes les moins peuplées du département, France Télécom et l'opérateur retenu par le Conseil général se renvoyant la responsabilité des difficultés techniques rencontrées. Il a également souhaité savoir quelle était la position de SFR par rapport aux dispositions du projet de loi relatif au droit d'auteur et aux droits voisins que le Sénat devait examiner prochainement, dans la mesure où son actionnaire principal était également un fournisseur de contenu. M. Frank Esser, président de SFR, a reconnu les problèmes techniques qui pouvaient exister dans le cadre du dégroupage confié à Neuf Cégétel en Vendée. Il a également rappelé que la mise en place du service commençait toujours par les zones les plus densément peuplées et que la situation s'améliorerait progressivement pour les autres parties du département. Il a insisté sur le fait que Neuf Cégétel consacrait plus de 10 % de son chiffre d'affaires, soit 300 millions d'euros, à l'investissement. Quant au contenu, il a affirmé que SFR était très attaché au respect des droits d'auteur, le piratage n'étant positif ni pour les fournisseurs de contenu ni pour les fournisseurs d'accès. Il s'est en outre déclaré convaincu que les consommateurs étaient prêts à payer le téléchargement des contenus si celui-ci était de qualité. Il a indiqué que SFR avait l'ambition de recueillir autant de demandes de téléchargement que I Tunes.
après s'être interrogé sur l'évolution de l'acceptabilité sociale des antennes-relais, a souhaité savoir pourquoi des produits spécifiques permettant d'éviter l'exposition aux ondes-radio des terminaux mobiles n'étaient pas mis en place pour les enfants, par exemple à travers la conception de terminaux ne fonctionnant qu'avec une oreillette et inhibant la fonction haut-parleur. Il a également suggéré que les opérateurs mettent en valeur auprès de leurs clients les terminaux ayant le plus faible niveau d'émission d'ondes radio. M. Frank Esser, président de SFR, après avoir rappelé que l'impact de l'utilisation des téléphones mobiles sur la santé était un sujet très important pour SFR, qui y consacrait une grande attention, a estimé que la proposition de M. Daniel Raoul était intéressante. Il a rappelé que SFR fournissait déjà une oreillette gratuite à tous ses clients. Les enfants constituant une clientèle particulièrement désireuse de téléphones à multiples fonctionnalités, il a toutefois observé qu'il n'était pas sûr qu'ils accepteraient aisément des produits dotés de spécificités techniques restrictives. Il a enfin indiqué que SFR commençait à mettre en place pour ses clients un système de notation des terminaux en fonction de leur niveau d'émission d'ondes-radio et que l'entreprise développait également une réflexion sur le choix de terminaux disponibles pour ses clients.
après avoir abondé dans le sens de M. Daniel Raoul concernant l'importance du niveau d'émission des terminaux, a souhaité savoir quelle était la rentabilité de SFR et dans quels pays l'entreprise payait ses impôts. M. Frank Esser, président de SFR, lui a répondu que le bénéfice avant impôt de SFR était de 2,4 milliards d'euros, sur lesquels l'entreprise payait naturellement l'impôt sur les sociétés en France. A cet impôt, s'ajoutaient les 110 millions d'euros de taxe professionnelle versés aux collectivités territoriales.
La commission a ensuite entendu une communication sur les travaux de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST).
a rappelé que la commission avait saisi, l'an dernier, l'Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques d'une demande d'étude sur « Les problèmes posés par la fabrication industrielle des éthers de glycol, notamment du point de vue des enjeux économiques et de la protection des consommateurs ».
Puis il a porté à l'attention de ses collègues que le Président de l'Office, M. Henri Revol, avait fait part à la commission, la semaine dernière, que l'Office venait de décider, suite à cette demande et à celle du Bureau du Sénat ayant un objet similaire, de mener une étude sur ce sujet.
a alors précisé que l'intitulé retenu par l'Office pour cette étude était : « Risques et dangers pour la santé humaine de substances chimiques d'usage courant : éthers de glycol et polluants de l'air intérieur. Evaluation de l'expertise publique et des choix opérés ».
a alors souligné que l'Office avait pris cette décision après une étude de faisabilité conduite par Mme Marie-Christine Blandin, sénateur, et que ces produits présentaient, à première vue, plus de dangers chez les consommateurs que lors de leur fabrication.
La commission a ensuite procédé à la désignation des membres de la délégation devant se rendre en Irlande du 5 au 8 juillet 2006.
Ont été désignés comme membres titulaires : MM. Gérard Cornu, Gérard Bailly, Yves Krattinger, Jean-Claude Merceron et Daniel Marsin.
Ont été désignés comme membres suppléants : M. Gérard César, Mme Elisabeth Lamure, MM. Daniel Reiner et François Fortassin.
La commission a aussi procédé à la désignation des membres de la délégation devant se rendre en Inde du 6 au 14 septembre 2006.
Ont été désignés comme membres titulaires : MM. Jean-Paul Emorine, Gérard César, Mme Adeline Gousseau, MM. Michel Bécot, Jackie Pierre, Bernard Piras, Daniel Raoul, Mme Michelle Demessine, MM. Daniel Soulage, Philippe Dominati et Gérard Delfau.
Ont été désignés comme membres suppléants : MM. Pierre Hérisson, Gérard Cornu, Mme Elisabeth Lamure, M. Thierry Repentin, Mmes Bariza Khiari et Evelyne Didier.
Puis M. Daniel Raoul est alors intervenu en estimant que la composition de la Délégation n'était pas fidèle à une stricte application de la règle de la proportionnelle et qu'eu égard aux effectifs du groupe socialiste, ce dernier aurait dû pouvoir bénéficier d'un nombre plus importants de membres.
après avoir brièvement rappelé les raisons de cette répartition, a indiqué qu'il ferait part de cette observation au président Jean-Paul Emorine.
Présidence de M. Jean-Paul Emorine, président.