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... métier que moi qui ai travaillé comme professeur pendant de longues années, je n'aurais pas su exercer. Ces dernières années, on a regroupé de plus en plus de formations au nom d'un certain égalitarisme. Or on a constaté une sorte de corrélation entre la mise en place des IUFM puis des Inspé (instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation) et la dégradation des résultats de nos élèves pour ce qui concerne le « lire, écrire, compter », les savoirs fondamentaux. Dans les écoles normales, cher Bernard Fialaire, les maîtres, les instituteurs apprenaient avant tout le cœur de leur métier, c'est-à-dire qu'ils acquéraient les savoirs fondamentaux. Bien sûr, il faut que leur formation ait un lien avec l'université et la recherche. Mais leur métier reste particulier. Surtout, les m...
... se paie de mots, car ce lien est relativement ténu. Nous avançons sur le sujet, monsieur le ministre, et nous devrions trouver un accord qui conduira le Sénat à vous soutenir. Cela étant, je tenais à cet article, parce que je constate que l'une des mesures phares de la loi de Jean-Michel Blanquer en matière de formation, qui prévoit que les professeurs des écoles enseignant vraiment face à des élèves assurent la formation dans les Inspé, n'est pas appliquée trois ans après sa promulgation : le seuil de 30 %, qui a été fixé dans la loi, n'est toujours pas atteint. Il existe aujourd'hui une résistance au nom de l'autonomie des universités : vous n'avez plus la main, et on ne vous permet pas d'engager un nombre suffisant de praticiens pour offrir aux futurs professeurs des écoles la formation ...
... le turn-over des professeurs est important, des territoires marqués par des résultats scolaires qui témoignent de l'enclavement, de l'éloignement et parfois d'une réelle pauvreté, des territoires touchés par des fermetures de classes et d'écoles. Stéphane Sautarel rappelait combien une fermeture de classe ou d'école pouvait être dramatique, compte tenu de l'éloignement de l'école dans laquelle l'élève est dorénavant obligé d'aller. Comme l'avait indiqué le président Lafon dans son rapport d'information rédigé avec Jean-Yves Roux, il est nécessaire que l'éducation nationale ait une approche différenciée. Vous me répondrez une fois encore, monsieur le ministre, que cela a déjà été fait, avec l'expérimentation des territoires éducatifs ruraux. Au travers des articles 8 et 9 de ce texte, nous vo...
Nous en sommes ainsi réduits à vous remplacer et à porter à votre place des valeurs profondément républicaines. L'école exige depuis longtemps un degré de neutralité supplémentaire. Je suis surpris de lire dans l'objet de l'amendement du Gouvernement que la neutralité ne s'impose pas aux usagers : elle s'impose aux élèves, donc aux usagers. C'est la spécificité de la laïcité à l'école. C'est bien ce qui différencie l'école de beaucoup d'autres services publics. Nous notons bien que vous avez abandonné, à gauche, un héritage qui était noble.
Monsieur le ministre, je veux le rappeler, la France enregistre de mauvais résultats en matière de réussite scolaire pour tous ses élèves. Certes, cela touche particulièrement ceux qui sont issus des milieux défavorisés, mais cela concerne aussi les autres. Notre groupe soutient donc toute initiative visant à assurer la performance scolaire et l’égalité des chances. Il ressort de vos premières annonces que vous souhaitez principalement revoir la sectorisation et ouvrir davantage l’enseignement privé à la mixité sociale. Pourquoi ...
Il ne me semble pas que ce soit en permettant à quelques élèves issus de milieux défavorisés de se retrouver à Pierre-de-Fermat ou à Louis-le-Grand que l’on réglera le problème de la mixité sociale et les difficultés des élèves issus de tels milieux… Je le répète, ce n’est pas en tentant d’imposer la mixité sociale à tout prix, par la sectorisation rigide et les quotas, que nous ferons progresser le niveau scolaire des élèves les plus éloignés de la réussit...
...a des besoins éducatifs particuliers, les professeurs les plus jeunes et les moins expérimentés, sortant des Inspé, voire des vacataires n’ayant reçu que quelques heures de formation ? Quand allons-nous réfléchir à une nouvelle politique de ressources humaines, conduisant à orienter vers ces établissements des professeurs chevronnés, expérimentés et capables de sortir le plus grand nombre de ces élèves des difficultés scolaires dans lesquelles ils se trouvent ?
... système fonctionne bien. Dans le cadre des Pial, les AESH ne peuvent être affectés au-delà d'un rayon de 20 kilomètres. Il convient de ne pas rigidifier une organisation qui doit, en particulier en zones rurales, être calibrée en fonction du nombre d'enfants en situation de handicap. Après l'adoption conforme de ce texte que nous souhaitons, nous devrons encore légiférer. La prise en charge des élèves en situation de handicap est très diverse d'un département à l'autre ; un cadre national, à ce titre, ne serait pas inutile. Si les MDPH ouvrent des droits à l'accompagnement des enfants, l'éducation nationale prend plus ou moins en compte ces notifications et arbitre seule, en fonction des ressources humaines dont elle dispose, entre accompagnement collectif et accompagnement particulier. L'aug...
Je suis très heureux de vous voir car cela n'a pas toujours été le cas. J'ai le souvenir amer d'une séance dans l'hémicycle où le ministre de l'éducation nationale était bien en peine de répondre aux questions que nous posions sur l'enseignement agricole. Au Sénat, l'enseignement agricole est apprécié pour la manière avec laquelle il crée - avec peu de moyens - de vrais parcours permettant à des élèves en difficulté de raccrocher avec les chemins de la réussite. C'est là un travail remarquable et qui n'est pas assez mis en avant. J'aurai trois questions. Les particularismes de l'enseignement agricole seront-ils pris en compte dans la réforme de l'enseignement professionnel qui sera portée par Madame Grandjean ? La liberté et le caractère propre de l'enseignement agricole seront-ils bien co...
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, avec 650 000 élèves, soit un élève du second cycle du secondaire sur trois inscrit après la classe de troisième dans une formation allant du certificat d’aptitude professionnelle (CAP) au baccalauréat, l’enseignement professionnel est une voie importante de notre système éducatif. Pourtant, cette filière a perdu 100 000 élèves en vingt ans et ses résultats pour l’obtention d’un emploi sont décevants. En effet, deu...
Par ailleurs, il s’agit d’une condition pour accéder aux études supérieures après le bac pro. Quel que soit le point de vue et sans anticiper le débat que nous aurons tout à l’heure, le sujet sensible de la durée des stages soulève de nombreuses questions. C’est à travers celles-ci que l’on peut aborder le sujet sans préjugé ni tabou : comment trouver assez d’entreprises pour accueillir les élèves, alors que c’est déjà une difficulté ? Faut-il proposer des incitations aux entreprises pour ouvrir un vivier d’offres ? Les lycéens percevront-ils une rémunération versée par l’État, comme cela a déjà été évoqué ? Le rapprochement avec le monde professionnel impliquera-t-il pour les lycées de recruter davantage de professeurs associés issus des entreprises ? Ce rapprochement passera-t-il par un...
...ignement secondaire et le supérieur. » Trois ans après, ce pont est-il véritablement en place ? On peut en douter. Pourtant, en 2018 et 2019, une opportunité sans précédent se dessinait. Le mécanisme APB était à bout de souffle et Parcoursup paraissait s’imposer pour apaiser l’entrée dans le cycle des études supérieures. Le système d’orientation prenait davantage en considération le dossier de l’élève et donc ses capacités. Au fond, Parcoursup apparaissait comme le moyen de renouer avec une école méritocratique, à un moment où de nombreux parents criaient leur inquiétude de voir leurs enfants dans l’incapacité de prendre un ascenseur qui ne les avait pas eux-mêmes conduits là où notre société leur avait, à un moment, laissé espérer une place. C’est dans ce contexte que sont intervenues la ré...
... je souhaiterais que vous reveniez sur la place des enseignements généraux dans la formation des jeunes en lycée professionnel. Concrètement, que fait-on ? Si l’annonce du doublement de la durée des stages peut se comprendre pour rapprocher formation en lycée professionnel et monde de l’entreprise, comment y parvenir sans réduire à la portion congrue la maîtrise des savoirs fondamentaux pour des élèves qui ne les maîtrisent qu’imparfaitement ?
Le fossé entre le « sup » et le « sco » est définitivement creusé dès lors que plus de la moitié des élèves abandonnent entre la première et la terminale des spécialités telles que « sciences de l’ingénieur » ou « numérique et sciences numériques », par crainte de ne pas être admis en classe préparatoire, alors même que les écoles d’ingénieur sont désireuses de ces spécialités. On mesure là l’échec de la réforme : elle ne permet pas aux lycéens, alors même que c’était son but originel, de se muer pro...
L’enjeu, pour ces élèves, est celui de la réussite professionnelle. En effet, comment intégrer une entreprise sans maîtriser le socle minimum de connaissances et de compétences ? Plus encore, l’enjeu est démocratique, car il convient de former de futurs citoyens éclairés. Madame la ministre, comment allez-vous trouver le bon équilibre ? En outre, réfléchissez-vous à la nature de ces enseignements généraux ? Ne faut-il ...
... du contrôle parlementaire de l'action du Gouvernement. En ce qui concerne la réforme du lycée, nous sommes au milieu du gué. Personne ne peut le contester. Je rappelle les objectifs : d'une part, la bonne articulation et fluidité entre le lycée et l'enseignement supérieur, notamment la licence, et donc la capacité du lycée à faire émerger des parcours plus personnalisés pour mieux préparer les élèves aux études supérieures afin d'éviter le décrochage dans l'enseignement supérieur. D'autre part, il y avait également la volonté de mettre fin à un fonctionnement en silo, avec la hiérarchie des filières qui s'était imposée et la prééminence de la voie S. Désormais, le choix et les résultats des lycéens dans les spécialités doivent être devenus déterminants dans la poursuite des études. Deux ans ...
...els et permanents de la DEPP. Ce sont les chiffres mêmes du ministère qui ont alimenté notre rapport, tout comme les rapports annuels de l'OCDE. Sur le dédoublement, la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) indique qu'il y a un effet significatif en CP, mais qu'il n'est pas poursuivi en cours élémentaire. En outre, les écarts continuent de se creuser entre les élèves de l'éducation prioritaire et les autres. L'obligation de la formation jusque 18 ans est inscrite dans la loi pour une école de la confiance. Mais nous n'avons pas analysé cette mesure. Je partage l'avis de Catherine Morin-Desailly sur le numérique, mais nous avons dû faire des choix dans notre analyse. Il faut que les savoirs fondamentaux incluent désormais le codage. À l'actif du ministre,...
...ole se porte-t-elle mieux aujourd’hui qu’il y a cinq ans ? Tentons de le mesurer au travers de quatre orientations : la transmission des savoirs fondamentaux, la fluidité des parcours entre les enseignements scolaire et supérieur, le regard de la société sur les professeurs et l’autonomie des établissements. Vous disiez en 2017 : « Nous donnerons la priorité à l’école primaire, pour que tous les élèves sachent lire, écrire et compter en arrivant en sixième. » Pourtant, en septembre dernier, 28 % des élèves de sixième ne disposaient toujours pas d’une compréhension suffisante en mathématiques. Et force est de constater que votre action n’a pas permis à la France de connaître, contrairement à d’autres pays européens, le choc déclenché par le Programme international pour le suivi des acquis des é...
Je me réjouis de l'exception française qui a permis à nos élèves de moins manquer l'école que dans d'autres pays. Je suis surpris des mouvements qui ont eu lieu dans certains établissements pour demander l'annulation des épreuves terminales ; c'étaient sans doute les mêmes qui défilaient contre le contrôle continu... Vous avez trouvé le bon équilibre entre les épreuves terminales et le contrôle continu. Sur la vaccination, vous avez parlé d'un succès relatif...
... y compris dans les lieux où l'on forme les professeurs de demain, où règnent parfois le relativisme et la déconstruction du concept même de laïcité. Les éléments qui concernent l'instruction à domicile et l'école privée hors contrat sont immédiatement visibles dans ce texte. Mais en quoi ce projet de loi permet-il de lutter contre l'islamisme au coeur même de l'école publique où, vu le nombre d'élèves, le mal est beaucoup plus profond que partout ailleurs ? Je n'aurai pas la cruauté de rappeler, monsieur le ministre, qu'en juin vous indiquiez au Sénat disposer de tous les outils nécessaires pour lutter contre les dérives éventuelles de l'instruction en famille. Je m'en tiendrai aux principes : préciser une liberté par la définition des modalités de son exercice est un fondement de l'État de...