Mission d'information Développement de l'herboristerie

Réunion du 5 juin 2018 à 13h40

Résumé de la réunion

Les mots clés de cette réunion

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La réunion

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Debut de section - PermalienPhoto de Corinne Imbert

Notre mission d'information poursuit ses travaux en accueillant cet après-midi M. Jacques Fleurentin, docteur en pharmacie, maître de conférences à l'université de Metz, président et fondateur de la Société française d'ethnopharmacologie, qui exerce comme pharmacien et herboriste en Moselle, et M. Cyril Coulard, pharmacien et herboriste, qui a repris les rênes fin 2013 de l'Herboristerie du Père Blaize, fondée en 1815 à Marseille.

Cette audition a été ouverte à la presse ainsi qu'au public.

Je remercie nos deux intervenants de s'être déplacés. En étant à la fois pharmaciens et fins connaisseurs des plantes médicinales, vous apporterez un éclairage utile à nos réflexions pour appréhender les enjeux liés au développement de la filière de l'herboristerie et la diversité des métiers qui lui sont liés.

Debut de section - Permalien
Jacques Fleurentin

J'ai commencé par suivre Jean-Marie Pelt pendant une trentaine d'années avant d'exercer comme pharmacien responsable d'un laboratoire d'analyses médicales au Yémen, où j'ai pu mener des enquêtes auprès des guérisseurs. Je connais donc bien les pratiques traditionnelles.

De retour en France, j'ai dirigé le laboratoire de recherches de Jean-Marie Pelt à l'université de Metz, dont l'objet était d'étudier l'efficacité de plantes recommandées par des guérisseurs sur des modèles pharmacologiques, animaux ou sur cultures cellulaires.

Enfin, j'ai repris une officine familiale, dans laquelle j'ai beaucoup développé la phytothérapie et l'aromathérapie. J'ai également été expert à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), à la fois sur les plantes chinoises et sur les dossiers de médicaments allégés. Je suis aussi intervenu sur les problématiques relatives aux outre-mer, pour la reconnaissance de leurs plantes médicinales, et sur les plantes africaines.

Il y a deux types de traditions médicales. D'abord, les traditions écrites, issues des grandes médecines savantes, qui ont su séparer science et religion, comme les médecines grecque, indienne, chinoise, arabo-persane. On a des textes et des pharmacopées datant de 2 000 ans, où l'on retrouve l'usage et la description des plantes. Ensuite, toutes les traditions orales venant d'Afrique, des Amériques, d'Océanie, pour lesquelles un travail de recensement important doit être fait, puisqu'il n'y a pas de traces écrites. C'est un patrimoine à sauvegarder.

Pourquoi un tel engouement pour l'herboristerie et la phytothérapie ? Beaucoup pensent que ces thérapies sont plus naturelles et favorisent une approche personnalisée dans laquelle on soignerait le malade et pas seulement la maladie. Par ailleurs, elles comportent un aspect préventif. Les effets secondaires des médicaments sont aussi redoutés. Il faut enfin reconnaître une pertinence exceptionnelle des savoirs des guérisseurs. Dans 80 % des cas - chez l'animal car on manque de travaux chez l'homme -, on a une efficacité comparable à celle de médicaments de référence.

Force est de constater, également, la réussite des petits producteurs de plantes médicinales, qui sortent des produits de qualité. Il y a beaucoup de demandes pour ces circuits courts.

Il y a un besoin des patients mais pas assez de répondant. Les cinq diplômes universitaires dans lesquels j'interviens sont pleins, mais ce n'est pas suffisant.

Le circuit pharmaceutique est bien rodé. Voilà des siècles que les plantes médicinales font partie des outils de travail des médecins et des pharmaciens. La plante pharmaceutique doit répondre à un cahier des charges rigoureux et précis, qui est la monographie de contrôle de la pharmacopée européenne ou française. On en contrôle l'efficacité, par le biais de travaux précliniques ou cliniques, mais aussi la sécurité et la toxicité, en évaluant par exemple la mutagénèse ou la cancérogénèse. Enfin, les indications thérapeutiques sont désormais encadrées au niveau européen, grâce au consensus qui a résulté des travaux de l'European medicines agency (EMA) et du Committee on Herbal Medicinal Products (HMPC).

Alors que la pharmacopée est restée inchangée pendant des décennies, 46 nouvelles plantes sont arrivées d'outre-mer, depuis 2015, avec des potentialités nouvelles, ainsi que 60 plantes de Chine. J'ai d'ailleurs fait partie des pionniers dans ce domaine.

S'agissant de l'interaction avec les médicaments, on en est un peu aux balbutiements. Il faut se fier au savoir-faire du pharmacien. Par exemple, le millepertuis, qui est une plante très banale à effet antidépresseur, peut avoir des interactions gênantes avec la pilule contraceptive.

Quant à l'herboristerie, le diplôme s'est éteint en 1941, époque à laquelle on considérait que la formation du pharmacien était largement suffisante pour assumer la prescription de plantes. Or, petit à petit, les médicaments conditionnés ont remplacé les plantes de sorte que les pharmaciens répondent désormais moins à la demande en herboristerie. Ils reçoivent bien une formation initiale, mais les connaissances doivent être réactualisées : chaque année, on ne recense pas moins de 1 000 publications sur les plantes dans les revues internationales.

Faut-il rétablir un diplôme d'herboristerie ? On répondrait ainsi à une demande du public et l'on renforcerait les filières de culture des plantes aromatiques et médicinales des petits producteurs. En effet, les pharmaciens ne peuvent distribuer que des plantes conformes à la monographie européenne, plantes dont les petits producteurs ne peuvent pas forcément assumer le coût. Les filières courtes sont ainsi quasiment exclues.

Il faudrait harmoniser les contenus de la formation. En France, plusieurs écoles, comme l'Ecole des plantes, dispensent déjà un enseignement de qualité. On manque cependant d'un contrôle exercé par les universités et les laboratoires de pharmacognosie.

Le cahier des charges à élaborer pour garantir la qualité des produits doit être assez sévère, mais pas trop, afin que les petits producteurs aient accès au marché.

Enfin, 148 plantes ont été libérées du monopole. Faut-il en ajouter d'autres ? À mon sens, cette liste est suffisante. Assurons-nous déjà de bien connaître ces 148 plantes afin de les utiliser au mieux. J'ai entendu parler de 600, voire 900 plantes en compléments alimentaires. Cela ne me semble pas très raisonnable.

Voilà des décennies que les ultramarins réclament que leurs plantes médicinales soient enfin reconnues. On a longtemps craint que les populations autochtones ne s'en servent pour intoxiquer les colons. Récemment, la Martinique, la Guadeloupe et La Réunion ont pu faire inscrire des plantes dans la pharmacopée. Les pharmaciens locaux sont contents, mais les tisaneurs et les vendeurs traditionnels se voient opposer le monopole pharmaceutique. Il serait donc urgent de libérer ces 46 plantes du monopole, au moins dans les outre-mer.

Quant aux plantes chinoises et indiennes qui arrivent régulièrement, elles doivent être contrôlées et nous devons pouvoir mesurer les risques d'effets secondaires.

Il s'agit enfin de définir les allégations, car les étiquetages restent encore trop ambigus. Nous devons définir des positions claires, en lien avec notre conception du métier d'herboriste, acteur de la santé et du bien-être. Quelle place l'herboriste occupera-t-il aux côtés des médecins et des pharmaciens ? Il incombe aux pouvoirs publics de bien définir le rôle de chacun.

Bien sûr, les pharmaciens peuvent craindre un grignotage de leur monopole. Cependant, force est de constater qu'ils ne s'investissent pas assez dans l'herboristerie, laissant ainsi un espace à combler qui peut offrir des débouchés aux producteurs locaux. Chaque année, on importe 20 000 tonnes de plantes médicinales et la Chine est le premier producteur mondial. Or chacun sait ce qui peut arriver avec des plantes chinoises. On en a fait la triste expérience en 1995, avec des cancers et des néphropathies graves causées par des plantes frelatées en provenance de Chine.

Debut de section - Permalien
Cyril Coulard

Je suis pharmacien ; j'ai enseigné dans le cadre du diplôme universitaire de phytothérapie et d'aromathérapie de la faculté de pharmacie de Marseille, jusqu'à ce qu'il disparaisse pour des raisons administratives et budgétaires.

J'ai aussi rédigé un cours sur l'aspect réglementaire de la question pour un organisme agréé par le conseil de l'ordre des pharmaciens pour la formation continue.

La pharmacie-herboristerie du père Blaize a été fondée à Marseille en 1815 par Toussaint Blaize, originaire des Hautes-Alpes, qui a enrichi son arsenal thérapeutique de plantes en provenance des quatre coins du monde grâce à l'activité du port de commerce de Marseille, florissant à l'époque. Six générations se sont succédé à la tête de cet établissement. Dès la troisième génération, les descendants ont complété leurs connaissances sur les plantes en se spécialisant en pharmacie.

Cet établissement a une particularité : là où une pharmacie traditionnelle fait plus de 80 % de son chiffre d'affaires sur le médicament, je ne fais que 0,4 %. J'ai coutume de dire que je suis la seule pharmacie exclusivement dédiée à la phytothérapie, plus particulièrement à l'herboristerie - ces deux notions sont d'ailleurs difficilement dissociables -, et, de facto, la seule herboristerie dans la légalité. La réglementation actuelle est très complexe et pleine d'aberrations. Je vous remercie de vous intéresser à ce sujet mais vous ouvrez en quelque sorte une boîte de Pandore. Je vous recommande, si je puis me permettre, de ne surtout pas ajouter de nouveaux textes à ceux qui existent déjà, au risque de créer un « Frankenstein réglementaire » ; mieux vaut remettre à plat certains éléments de l'actuelle réglementation.

Mon métier consiste à faire le lien entre la patient et sa pathologie, les médicaments qu'il prend, le cas échéant, et les plantes que je vais lui conseiller - c'est ma valeur ajoutée d'herboriste. Bon nombre de pharmaciens affichent leur qualité d'herboriste sur leur devanture alors qu'ils n'ont ni les connaissances ni même les produits. Même si je reste persuadé que le pharmacien, de par sa formation, est le mieux placé pour conseiller les patients, une formation complémentaire reste indispensable pour la pratique concrète de l'herboristerie au comptoir d'une pharmacie.

Les pharmaciens ont perdu leur monopole sur les plantes mais ils ne le savent pas : 34 plantes libérées en 1979, 148 en 2008 ; avec l'arrêté « plantes », plus de 500 plantes - d'aucuns parlent de 900 - sont enregistrables sur le portail de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), avec une mise sur le marché immédiate. N'importe quel industriel peut aujourd'hui mettre une plante sur le marché, qui peut se retrouver n'importe où. Par exemple, on retrouve les huiles essentielles en tête de gondole chez Gifi, qui a racheté le laboratoire Mességué, ou dans les stations-service. Or les huiles essentielles sont des principes actifs concentrés. Il suffit de 40 gouttes d'eucalyptus globulus pour provoquer des convulsions sévères.

La réglementation sur les huiles essentielles impose qu'elles soient présentées avec une fonction déterminée. Elles ne peuvent être vendues si elles ne sont pas classées dans une des quatre catégories suivantes : ingrédients pour cosmétiques ; ingrédients pour diffusion ; compléments alimentaires ; usages aromatiques. Mais la classification reste difficile à appliquer. Les blogueurs qui suivent la mode du « do it yourself » recommandent leur utilisation dans l'élaboration des cosmétiques faits maison, alors que la réglementation interdit techniquement aux pharmaciens de faire des mélanges d'huiles essentielles. Comment justifier une telle interdiction, notamment dans les 40 pharmacies de France qui disposent d'un préparateur autorisé ? D'autant que les pharmaciens sont en droit de refuser de pratiquer certaines ventes : j'ai par exemple refusé de vendre 100 grammes d'armoise à des parents qui souhaitaient soigner les coliques de leur bébé, en se fiant à ce qu'ils avaient lu sur l'Internet.

Le manque de réglementation nuit à tout le monde. Quand il s'agit des 148 plantes libérées, rien n'empêche de les vendre et chacun peut faire les mélanges qu'il veut. En revanche, seule une officine habilitée peut introduire une plante du monopole dans un mélange. C'est une aberration car je me fournis chez des pharmaciens qui dépensent jusqu'à 1 000 euros pour analyser chaque lot de plantes et mon officine est la seule à disposer d'un mélangeur de plantes. Même l'industriel qui a un stock de plantes et des mélangeurs à disposition, et qui est audité régulièrement par l'ANSM, n'est pas autorisé à pratiquer ce type de mélange.

Quant aux compléments alimentaires, les pharmaciens ont le droit d'en vendre mais pas de les préparer. Encore une fois, c'est absurde, car tout un chacun peut faire sa préparation dans sa cave, sous réserve de la déclarer. D'où la nécessité d'associer notamment l'ordre des pharmaciens aux discussions.

C'est sans doute par désintérêt que les pharmaciens ont perdu le monopole sur les plantes. L'herboristerie ne représente qu'une faible proportion de l'activité des officines traditionnelles et seulement 20 à 30 % de cette activité dans le cas d'une pharmacie spécialisée. Le monopole sur les huiles essentielles est passé aux industriels, alors même que leur principe actif est concentré ; idem pour les compléments alimentaires.

Il y a aussi un problème de coût : quand j'achète de la semence de fenouil en pharmacie, je la paie entre 14 et 20 euros le kilo car il faut intégrer le coût des contrôles. Et pourtant, il s'agit d'une plante libérée du monopole qui normalement ne vaut pas plus que 3 euros le kilo. Il faudrait développer le circuit court avec les producteurs et avec les herboristes et créer un diplôme complémentaire au diplôme de pharmacien. Enfin, ne nous illusionnons pas : certaines plantes ne pourront jamais réintégrer le monopole, dont la menthe, la verveine et le tilleul.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Vous ne souhaitez évidemment pas que nous empilions un nouveau texte sur ceux qui existent déjà.

Debut de section - Permalien
Cyril Coulard

Nous souhaitons que les organes institutionnels de la pharmacie harmonisent les règles.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Quelles seraient les évolutions prioritaires ? Les métiers de l'herboristerie sont pluriels. Quels savoirs seraient requis pour les formations diplômantes que vous appelez de vos voeux ? Que pensez-vous du statut de pharmacien-herboriste évoqué par Pierre Champy ?

Debut de section - Permalien
Jacques Fleurentin

Les formations devront inclure la botanique, la microscopie végétale, mais aussi les composantes chimiques, la physio et la pharmacologie, les risques et les effets secondaires. Le champ est très large. Parmi ceux qui préparent un diplôme universitaire de phytothérapie, on rencontre des pharmaciens, des médecins, des élèves de l'École des plantes, des naturopathes, des infirmières ou des préparateurs en pharmacie.

Debut de section - Permalien
Cyril Coulard

Il faut qu'il y ait un référent universitaire. Certains n'hésitent pas à s'installer comme naturopathes après deux mois de formation dans un lycée horticole. On les retrouve à conseiller l'usage d'huiles essentielles pour des enfants en bas âge... D'où la nécessité d'un diplôme reconnu qui prendra en compte la responsabilité pénale.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Luc Fichet

Merci pour vos interventions. Le secteur des compléments alimentaires constitue une zone floue. Les industriels peuvent les préparer alors que les pharmaciens ne le peuvent pas. La provenance des plantes, la manière dont elles sont cultivées, tout cela reste opaque. En développant une production française, on créerait des emplois et on gagnerait en traçabilité.

Nous ne cessons de faire référence à la profession d'herboriste ; et pourtant, elle reste mal identifiée et n'est pas reconnue. N'importe qui peut se proclamer herboriste car aucun diplôme ne valide le titre. Faut-il commencer par restaurer la profession, puis en travailler le contenu dans un décret ? Ou bien définir d'abord la formation qui conduira au métier ? La différence qui sépare le psychologue du psychiatre constitue un parallèle éclairant. Le champ d'exercice du psychologue est précisément défini et complète celui du psychiatre. Il pourrait en être de même pour l'herboriste et le pharmacien.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Il est indispensable de développer l'herboristerie si l'on veut valoriser la production. La population le demande. Pourquoi ne pas créer un diplôme d'herboriste en plus du diplôme universitaire de pharmacien ?

Pour ce qui est du psychologue, il ne prescrit pas de médicament, à l'inverse du psychiatre. C'est une différence intéressante. Ne faudrait-il pas prévoir un encadrement des herboristes sous l'autorité d'un pharmacien apte à contrôler d'éventuelles interactions des plantes avec les médicaments ?

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

Quelle place donneriez-vous à l'herboriste entre le pharmacien et le médecin ?

La production française locale est de qualité. Comment mieux articuler la pratique de l'herboristerie et cette production locale ?

Debut de section - PermalienPhoto de Raymond Vall

Pour avoir été maire de Fleurance, je connais bien les deux entreprises qui y commercialisent des plantes et des compléments alimentaires. L'une d'entre elles a été reprise par M. Ginestet, de sorte qu'elle ne passe plus par Gifi mais fonctionne avec son réseau spécifique. Les volumes de production sont importants. La commercialisation en ligne se développe. À Fleurance, l'activité représente 100 millions d'euros de chiffre d'affaires. Comment positionner les entreprises ?

Debut de section - Permalien
Cyril Coulard

Depuis 2015, la production de compléments alimentaires est soumise au contrôle de la DGCRF, par le biais d'un dossier « plantes » compliqué à établir. Récemment encore, Cooper Industrie a refusé de me communiquer des informations sur ses méthodes de récolte, au prétexte qu'elles étaient confidentielles. Je les ai mis directement en contact avec la DGCCRF.

Le marché est réservé aux grands groupes comme Evalar et les industriels ont les coudées larges car le secteur du complément alimentaire naturel est particulièrement rentable, avec une croissance à 2 chiffres. La France ferme la porte aux petits producteurs : voyez Thierry Thévenin, le président du Syndicat des Simples. Les parties non rentables, comme les plantes sèches, ont été délaissées.

Le parallèle avec les métiers de psychologue et de psychiatre est intéressant. On pourrait autoriser l'herboriste à délivrer les 148 plantes libérées du monopole, même si la liste reste à revoir, par exemple en ce qui concerne le millepertuis.

Debut de section - Permalien
Jacques Fleurentin

Il n'est pas libéré mais on le trouve partout.

Debut de section - Permalien
Cyril Coulard

Il est utilisé dans les compléments alimentaires et il est vendu dans tout le réseau bio alors qu'il inhibe les effets des pilules progestatives.

Il est essentiel de définir des critères de qualité et de constituer un syndicat français qui fera le lien entre les petits producteurs, analysera leurs productions. C'est grâce à cet organe central que l'on pourra développer la filière de l'herboristerie. Il m'arrive chaque semaine de devoir refuser d'acheter du tilleul ou des mauves à un petit producteur, faute de certificat.

Debut de section - Permalien
Jacques Fleurentin

Il faudrait aussi définir les produits de santé qu'un herboriste pourra dispenser. Créer un diplôme sans préciser ni la formation ni les débouchés me paraît compliqué.

En ce qui concerne les compléments alimentaires, nous devons faire preuve de vigilance à l'égard des lobbies agro-alimentaires, prêts à s'engouffrer dans la filière dans le seul but de s'enrichir.

Les outre-mer occupent une place particulière. Les tisaneurs de La Réunion ou les traditionnels praticiens des Antilles et de Guyane devraient conserver leurs pratiques sans obligation de diplôme.

Debut de section - Permalien
Cyril Coulard

On peut imaginer un diplôme qui validerait trois niveaux. Les producteurs cueilleurs seraient soumis à des critères d'analyse et de contrôle, afin d'éviter des situations à l'issue tragique, comme lorsqu'on confond des carottes sauvages avec de la ciguë. Les herboristes trouveraient leur place aux côtés des pharmaciens car les deux mondes ne s'opposent pas - je l'ai constaté, il y a deux ans au congrès des herboristes. Un herboriste devrait pouvoir accéder au comptoir d'une officine. Enfin, le pharmacien-herboriste aurait accès à l'intégralité des plantes.

Debut de section - Permalien
Jacques Fleurentin

Des organismes comme France Agrimer ou la Fédération nationale des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (FNPAPAM) pourront servir de points d'appui. On pourrait imaginer d'accorder des tarifs préférentiels aux petits producteurs.

Debut de section - Permalien
Cyril Coulard

Le milieu pharmaceutique est très contrôlé. La même exigence doit s'appliquer pour l'herboristerie. Une ancienne collègue, partie travailler en herboristerie, a démissionné lorsqu'elle a constaté la présence de moisissures dans les préparations. Les poudres se contaminent très rapidement. Il faut un organisme de contrôle pour garantir la qualité de la filière et éviter des scandales sanitaires.

Debut de section - PermalienPhoto de Corinne Imbert

Nous vous remercions pour ces témoignages passionnants.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

L'exercice était contraint et forcément frustrant. Il était indispensable d'entendre les professionnels que vous êtes, pharmacien et herboriste. Nous avons ouvert une boîte de Pandore et nous devrons avancer collectivement, ce qui nous donnera certainement l'occasion de nous revoir.

Debut de section - Permalien
Cyril Coulard

Nous restons à votre disposition.

La réunion est close à 14 h 30.