La réunion

Source

Au cours d'une première réunion tenue dans la matinée, la commission examine tout d'abord les amendements sur son texte n° 611 (2013-2014) pour la proposition de loi n° 418 (2013-2014) tendant à permettre aux candidats de se présenter aux élections municipales avec la nuance « sans étiquette » dans les communes de moins de 3 500 habitants.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

Nous examinons ce matin les amendements au texte de la commission pour la proposition de loi de M. Jean-Claude Carle, que nous avons adoptée en commission la semaine dernière, autorisant les candidats aux élections municipales à se présenter avec la nuance « sans étiquette » dans les communes de moins de 3 500 habitants. Je suppléerai son rapporteur, M. Jean-Patrick Courtois, qui préside en ce moment la séance publique.

Article additionnel avant l'article 1er

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

L'amendement n° 1 interdirait, pour l'ensemble des élections, le travail de nuançage effectué par le ministère de l'Intérieur. Or celui-ci est utile pour la science politique, comme l'a souligné M. Alain Richard. Avis défavorable.

La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 1.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

En rendant obligatoire la création d'une rubrique « non inscrit ou sans étiquette » pour toutes les élections, l'amendement n° 2 nuirait également à ce travail de nuançage. Notre commission a approuvé cette règle pour les seules élections municipales dans les communes de moins de 3 500 habitants ; elle n'aurait pas de sens dans les autres élections où les débats sont politisés. Avis défavorable à nouveau.

La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 2.

Article 1er

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

L'amendement n° 5 du Gouvernement est contraire à la position de notre commission, qui a opté pour le seuil de 3 500 habitants lors de sa précédente réunion. Ce choix n'est pas arbitraire : les candidatures présentées dans les communes de moins de 3 500 habitants ne reflètent pas nécessairement le jeu politique national. J'ajoute que ministère de l'Intérieur n'y perdrait pas en efficacité : son travail de « nuançage » s'arrêtait déjà aux communes de 3 500 habitants avant les élections municipales de 2014.

La solution proposée par le Gouvernement n'est pas satisfaisante, car elle fait fi des élus municipaux qui se verraient toujours appliquer une nuance politique contre leur gré dans les communes de 1 000 à 3 500 habitants. Cela n'est pas sans conséquence lorsque ces élus se présentent de nouveau aux élections dans les organismes locaux : syndicats mixtes, EPCI, associations locales d'élus. Surtout si cette nuance est fausse.

Pour toutes ces raisons, je vous propose un avis défavorable.

La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 5.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Le ministère veut imposer une nuance politique malgré l'opposition du candidat, et s'abstient de publier toute rectification lorsqu'elle a été demandée... Souriez, vous êtes fichés !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

Le ministère fait en effet preuve d'une certaine obstination. Tout le monde sait que dans les petites communes, il y a souvent deux listes, qui mêlent chacune des sympathisants de droite et de gauche.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Lajoux

Oui, dans ces communes, les élections opposent des personnes, non des logiques politiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

Avis défavorable à l'amendement n° 3, pour les mêmes raisons qu'à l'amendement n° 2.

La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 3.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

En considérant tous les partis politiques comme des nuances politiques, l'amendement n° 4 sape le « nuançage » : avis défavorable. L'intérêt des nuances est de dégager des tendances de vote par blocs politiques. La prise en compte des multiples partis ou micro-partis rendrait cet effort de synthèse impossible.

La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 4.

La commission adopte les avis suivants :

La commission examine ensuite les amendements sur son texte n° 613 (2013-2014) pour la proposition de loi n° 826 (2012-2013), tendant à moderniser diverses dispositions de la législation applicable dans les départements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

Venons-en aux amendements déposés sur le texte de la commission pour la proposition de loi modernisant diverses dispositions de la législation applicable dans les départements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

EXAMEN DES AMENDEMENTS DU RAPPORTEUR

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Michel

Les amendements de suppression que je vous soumets reprennent ceux que j'avais déposés la semaine dernière, et que la commission a repoussés. Aucun juriste sérieux ne peut voter ces articles en l'état. Je vous propose de ne conserver que les dispositions relatives à la prescription acquisitive en matière cadastrale et aux associations coopératives.

Debut de section - PermalienPhoto de André Reichardt

Je ne voterai pas ces amendements de suppression. Ces articles ne soulèvent pas de problème de droit ; ils ont de plus été validés par la commission d'harmonisation du droit local, composée exclusivement de juristes parmi lesquels les premiers présidents et procureurs généraux des Cours d'appel de Colmar et Metz, excusez du peu. À chacun de prendre ses responsabilités.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Michel

La composition de cette commission a été refondue par un décret du 23 janvier 2014. Le ministère souhaite que sa nouvelle formation soit consultée sur ce texte.

Debut de section - PermalienPhoto de André Reichardt

Elle ne saurait l'être, faute d'avoir été pleinement installée ! Nous avons réclamé à plusieurs reprises et attendons toujours de Mme la Garde des Sceaux qu'elle désigne les membres nommés intuitu personae. Il reste que les éminents juristes qui en sont membres ès qualité se sont prononcés à l'unanimité en faveur de ces dispositions.

L'amendement n° 7 est adopté, ainsi que les amendements n° 8, 9, 10, 11, 12 et 13.

EXAMEN DES AMENDEMENTS DE SÉANCE

Articles additionnels avant l'article 1er

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Michel

Je n'ai pu examiner l'amendement n° 3 de M. Masson. Bien qu'y étant plutôt défavorable a priori, je m'en remets à la sagesse de notre commission.

Debut de section - PermalienPhoto de André Reichardt

Saluons la constance de M. Masson, qui a déjà déposé cet amendement jadis. La commission d'harmonisation du droit local n'en a pas été saisie ; elle n'a donc pu l'examiner. Je ne me prononcerai pas sur le fond. Il faudrait réaliser une étude précise de ses conséquences in situ.

La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 3.

La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 1, ainsi qu'à l'amendement n° 2.

Article 4

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Michel

L'amendement n° 5 est identique à l'amendement de suppression que nous venons de voter à mon initiative.

La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 5.

Debut de section - PermalienPhoto de André Reichardt

L'amendement n° 4 tient compte des propositions faites par la Direction générale des finances publiques (DGFIP). Le président du conseil régional d'Alsace, M. Philippe Richert, s'est rendu à Bercy il y a quelques mois, accompagné de représentants du cadastre et de géomètres. Mme Catherine Brigand, sous-directrice des missions foncières et de la fiscalité du patrimoine, nous a fait savoir par écrit la rédaction dans laquelle sa direction était favorable à cet article. Le Gouvernement n'ayant pas déposé d'amendement en ce sens, je me suis permis de faire mienne cette rédaction.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Michel

Avis défavorable à défaut d'un retrait. Un renvoi en commission eût été utile pour que j'auditionne les représentants des trois conseils généraux, mais M. Reichardt et le groupe UMP s'y sont opposés. Pour l'heure, personne ne m'a indiqué cette possibilité de financement.

Debut de section - PermalienPhoto de André Reichardt

Je ne comprends pas. Cette rédaction est celle de la DGFIP ! Elle dispose que l'établissement public d'exploitation du livre foncier informatisé (EPELFI) « contribue également à la modernisation du support de la documentation cadastrale régie par la loi du 31 mars 1884 applicable dans les départements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, dans des conditions déterminées par l'administration chargée du cadastre ». Autrement dit, si cette dernière n'est pas d'accord, elle peut s'y opposer. On ne peut être plus souple ! Allons, mes chers collègues ! Si d'autres raisons s'opposent à ce que l'on vote cet amendement, qu'on me dise lesquelles !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

Cet amendement devrait tomber en séance, puisque nous nous sommes prononcés en faveur de la suppression de l'article 4.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Michel

L'EPELFI relève de la compétence du ministère de la justice. Bercy peut dire ce qu'il veut... Quant aux trois départements, aucun ne m'a dit ses intentions en matière de financement. Nous en sommes là. Je vous rejoins sur le fond : cette solution est bonne. Mais je ne suis pas à même de l'approuver en l'état actuel des choses.

La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 4.

Article 8

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Michel

L'amendement de suppression n° 6 de Mme Cukierman est identique à celui que nous avons adopté tout à l'heure.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Son exposé des motifs est intéressant : Mme Cukierman défend le droit local.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

Elle défend la négociation. On ne saurait le lui reprocher.

Debut de section - PermalienPhoto de André Reichardt

Elle affirme que « cet article de la proposition de loi ne tient aucunement compte de la négociation collective pratiquée en Alsace » : les bras m'en tombent ! Le 6 janvier 2014, toutes les organisations représentatives des salariés et des employeurs ont signé un accord qui valide le paiement à 150 % des heures de travail les dimanches et jours fériés, et accorde le droit au repos compensateur...Nous ne devons pas parler de la même chose !

La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 6.

La commission adopte les avis suivants :

AMENDEMENTS DU RAPPORTEUR