Commission de la culture, de l'éducation et de la communication

Réunion du 18 janvier 2023 à 9h30

Résumé de la réunion

Les mots clés de cette réunion

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La réunion

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Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Lafon

Il nous appartient de procéder à la désignation des représentants du Sénat au sein des conseils d'administration de deux sociétés de l'audiovisuel public.

Après consultation du groupe politique concerné, je vous propose de désigner Céline Boulay-Espéronnier membre du conseil d'administration de Radio France et Jean-Raymond Hugonet membre de celui de France Médias Monde.

Il en est ainsi décidé.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Lafon

Comme nous en avons pris l'habitude depuis le démarrage du chantier de restauration de Notre-Dame, nous accueillons le général Jean-Louis Georgelin, président de l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale.

Mon Général, nous vous remercions d'avoir, une nouvelle fois, accepté notre invitation. Ces temps d'échanges avec vous sont nécessaires pour contrôler l'application de la loi du 29 juillet 2019 - et pour apporter de la transparence sur le fonctionnement de votre établissement et sur le déroulement du chantier, dans la mesure où notre audition est captée et diffusée sur le site du Sénat.

C'est la troisième fois que nous vous recevons depuis votre prise de fonction. Lorsque nous vous avions reçu en septembre 2021, la phase de restauration débutait seulement ; le calendrier et le budget des travaux restaient encore imprécis.

Où en est-on désormais ? J'ai cru comprendre que le chantier restait sous la surveillance étroite de l'inspection du travail. La date du 8 décembre 2024 sera-t-elle tenue pour de la réouverture de Notre-Dame ? Quelle est la nature des travaux qui devraient se poursuivre au-delà et, le cas échéant, est-ce l'établissement public qui continuera à en assurer la conduite ?

D'un point de vue budgétaire, à combien devrait s'élever le montant des travaux ? Des arbitrages se dessinent-ils concernant l'affectation du surplus de dons ? Nous avons entendu la Fondation du patrimoine mi-décembre, et nous avons pu constater qu'il s'agissait d'une question qui préoccupe les organismes collecteurs, tenus de respecter les intentions des donateurs.

Comment se passent les relations de l'établissement public avec ses différents partenaires : la maitrise d'oeuvre, le ministère de la culture, ainsi que les donateurs et les organismes collecteurs, pour n'en citer que quelques-uns ?

Debut de section - Permalien
le général Jean-Louis Georgelin, président de l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Vous évoquez la transparence, monsieur le Président : elle est totale, nous sommes l'établissement public le plus observé, le plus mesuré de toute l'histoire de la République, probablement. Vous parlez d'un surplus, je tiens à vous dire qu'il n'y en aura pas, puisque les 846 millions d'euros collectés seront utilisés pour rendre à la cathédrale toute sa splendeur.

Merci de me recevoir pour cette troisième audition devant votre commission, elle arrive à une étape majeure du chantier alors qu'à peine deux ans nous séparent désormais de la réouverture de Notre-Dame de Paris, le 8 décembre 2024 - l'archevêque de Paris l'a dit dans les médias.

Après le temps de la sécurisation de l'édifice, puis de la préparation de la restauration, nous sommes pleinement dans le temps des travaux effectifs de la restauration. L'intense activité qui règne sur le chantier l'atteste : Notre-Dame de Paris est en train de renaître. Grâce à la mobilisation constante des équipes de l'établissement public, de la maîtrise d'oeuvre et des entreprises que nous avons sélectionnées ces derniers mois, le chantier bat son plein, conformément au calendrier fixé.

Le dynamisme des travaux produit ses effets de semaine en semaine : la restauration des intérieurs du monument rend d'ores et déjà à Notre-Dame la pleine beauté de ses pierres nettoyées et les teintes éclatantes de ses décors peints. Il témoigne de l'engagement et de la compétence que montrent les entreprises, les compagnons et artisans d'art qui sont à l'oeuvre dans la cathédrale et dans des ateliers, partout en France. Le bon aboutissement des nombreux appels d'offres que nous avons conduits depuis plus d'un an - près d'une centaine de marchés attribués -, la passion et la fierté des compagnons que je constate jour après jour sont les meilleurs gages de réussite dont nous pouvons disposer.

Nous avons achevé la première phase des travaux, celle de la sécurisation de la cathédrale, à la fin de l'été 2021. Nous l'avons achevée dans le respect du calendrier fixé tout en restant en-deçà de l'enveloppe envisagée : 150,3 millions d'euros, pour une enveloppe prévisionnelle de 165 millions d'euros. Cette phase est désormais loin derrière nous. Je n'y reviens pas car j'avais eu l'occasion de vous la présenter en détail lors de ma dernière audition en septembre 2021, alors qu'elle venait tout juste de s'achever.

Depuis, nous sommes entrés dans une période particulièrement active avec la réalisation des opérations préparatoires à la restauration, désormais achevées, et le travail d'appel d'offres de travaux afin de sélectionner les meilleures entreprises pour réaliser la restauration de la cathédrale.

Nous avons décomposé la phase de restauration en cinq sous-opérations, sur la base de critères géographiques, calendaires et de priorité d'achèvement. Ces sous-opérations sont constituées chacune en un appel d'offres divisé en plusieurs lots.

La première sous-opération concerne tous les nettoyages intérieurs de la cathédrale, le traitement des baies hautes (vitraux et remplages) et toute la mise hors d'eau des parties basses de la cathédrale, collatéraux, déambulatoire et chapelles. Ce premier appel d'offres comprend 37 lots qui correspondent à des découpages par corps de métiers mais aussi par zones géographiques de la cathédrale et concernent de nombreux métiers d'art (vitraux, peintures, ferronneries, etc.). L'ensemble des 37 lots a été attribué et les travaux sont en cours dans la cathédrale ou dans des ateliers de restauration.

La deuxième sous-opération, hautement emblématique, est consacrée à la reconstruction de la flèche, de la voûte effondrée de la croisée du transept, et du grand comble du transept. Elle est décomposée en 7 lots qui sont tous attribués. Les travaux sont eux aussi en cours, notamment l'échafaudage qui va permettre la reconstruction de la voûte effondrée de la croisée du transept et la reconstruction de la flèche.

La troisième sous-opération concerne le choeur et la nef avec la restauration des maçonneries incendiées (les murs bahuts, les voûtes effondrées, le grand comble avec sa charpente en chêne et sa couverture en plomb). Elle est décomposée en 15 lots qui ont tous été attribués. Les études d'exécution et les travaux préparatoires en ateliers sont en cours.

La quatrième sous-opération est consacrée aux installations techniques de la cathédrale (réseaux électriques, chauffage) et aux travaux d'accompagnement architectural permettant le passage des câbles et des réseaux. Elle est décomposée en 12 lots dont 8 sont attribués et dont les 4 derniers le seront dans le courant du premier trimestre de 2023.

La cinquième sous-opération s'intéressera à la restauration des beffrois (en particulier le beffroi dans la tour Nord abîmé par l'incendie) et aux aménagements liés au parcours du public dans les tours. La consultation relative à cette sous-opération sera lancée dans le courant du premier trimestre de l'année 2023.

Tous ces marchés de travaux sont complétés par une quinzaine de marchés de prestations intellectuelles et d'assistance indispensables au chantier, notamment pour les missions d'ordonnancement-pilotage-coordination (OPC), coordonnateur de sécurité et de protection de la santé (CSPS), gardiennage, économie de la construction, contrôle technique, métrologie, plomb/amiante, sureté, sécurité incendie, bois.

Enfin, les installations de chantier et de base-vie héritées de la phase de sécurisation ont connu des modifications importantes pour s'adapter aux besoins du chantier de restauration et permettre à la maîtrise d'ouvrage, à la maîtrise d'oeuvre et aux entreprises de travailler dans de bonnes conditions. Il s'agit par exemple des moyens de levage (grues), des bungalows de chantier qui abritent les bureaux, vestiaires, douches, réfectoires... Vous l'avez dit, Monsieur le Président, l'inspection du travail a une affection toute particulière pour notre chantier et nous sommes extrêmement respectueux du code du travail.

Pour l'ensemble de ces consultations lancées par l'établissement, la concurrence a joué pleinement et tous les lots ont pu être servis, sous réserve de l'examen des offres et des candidatures encore en cours. Ainsi, la moyenne des offres reçues s'établit à 9,5 candidats par lot pour les marchés de prestations intellectuelles, à 3 candidats par lot pour les opérations préparatoires et à 3,4 offres par lot pour les 70 marchés des sous-opérations 1, 2, 3 et 4 qui ont été notifiés en 2022 (nettoyage intérieur, flèche/transept et choeur/nef et lots techniques). Le nombre d'offres reçues pour ces quatre premières sous-opérations s'élève à 238.

Cela vous montre le travail colossal que notre petit établissement public sous-dimensionné réalise, dans l'anonymat le plus total. Ces résultats sont très encourageants. Les campagnes de communication et le sourçage systématique effectués en amont des publications des consultations ont porté leurs fruits.

Toute l'action menée depuis l'automne dernier, dans la stricte mise en oeuvre des principes de la commande publique, dans le droit commun des procédures contractuelles régissant la mise en concurrence et l'égalité d'accès des entreprises à nos marchés, porte aujourd'hui pleinement ses fruits.

Ce travail est gouverné par un objectif calendaire ambitieux auquel nous croyons tous : l'établissement public, maître d'ouvrage, les architectes en chef des monuments historiques (ACMH), maîtres d'oeuvre, ainsi que toutes les entreprises qui nous ont rejoint au gré des attributions des marchés. C'est autour de cet objectif que nous organisons et rythmons tous nos travaux, je ne suis là que pour cela : faire en sorte que tout le monde ait l'esprit rivé sur l'objectif de réouverture - et plus personne ne le remet en cause aujourd'hui, les choses ont bien changé sur ce point.

À ce jour donc, à l'issue d'une année fertile en difficultés surmontées et en jalons franchis, l'objectif ambitieux d'une réouverture en 2024 me paraît conforté. Nous avons reçu comme du miel l'avis de la Cour des comptes, considérant que les conditions paraissaient réunies pour une réouverture à la date prévue, et le satisfecit qu'elle nous a donné sur le bon fonctionnement de l'établissement public : cet avis a été un baume délicieux sur nos coeurs et nos esprits.

J'en viens aux travaux en cours dans la cathédrale.

Plusieurs avancées récentes attestent que, sous l'impulsion de l'établissement public et des architectes en chef des monuments historiques qui dirigent les travaux, le chantier avance avec dynamisme et franchit des jalons concrets qui préparent la réouverture de la cathédrale en 2024.

Les maçons-tailleurs de pierre viennent d'achever la reconstruction de la voûte effondrée dans le transept Nord d'un voûtain quasi-entier qui avait été éventré par la chute d'assemblages de la charpente lors de l'incendie. Pour ce faire, ils ont utilisé comme prévu les échafaudages, planchers et cintres en bois mis en place lors de la phase de sécurisation. La reconstruction de cette voûte a nécessité l'emploi de 14 mètres cubes de pierres, taillées et mis en oeuvre sur place par les compagnons.

En même temps, le remplacement des pierres fragilisées par les hautes températures de l'incendie est bien avancé. Cette opération est plus particulièrement nécessaire là où s'appuieront les futures charpentes. C'est le cas par exemple des murs-bahuts qui se situent à la partie supérieure de la croisée du transept, aux quatre angles, là où reposera la flèche.

Le montage de l'échafaudage de 600 tonnes nécessaire aux travaux de reconstruction de la voûte de la croisée du transept et de la flèche est achevé pour sa première phase. D'une hauteur de 26 mètres, il est équipé d'un plancher sur lequel ont été posés quatre demi-cintres en bois réalisés sur-mesure - ils viennent d'arriver par barges de Gennevilliers : oui, nous sommes très respectueux de la circulation de Paris et sommes exemplaires y compris pour la transition énergétique. Ces demi-cintres constituent l'ossature indispensable aux maçons-tailleurs de pierre qui bientôt reconstruiront les arcs et l'oculus de la voûte de la croisée du transept, entièrement détruite par l'incendie. L'échafaudage poursuivra alors son ascension au fur et à mesure de la construction de la flèche, que l'on commencera à voir poindre dans le ciel de Paris cette année. Nous sommes à 26 mètres de hauteur, il faut aller à 96 mètres, hauteur d'installation du coq, c'est un travail colossal.

L'atelier de sculpture installé cet été sur le parvis est à présent opérationnel. Dispositif inédit permettant aux compagnons de travailler au plus près de la cathédrale en toute sécurité, il accueille les premières équipes chargées de réaliser les sculptures neuves qui viendront remplacer celles trop altérées ou détruites. Ainsi, les quatre anges qui ornent l'anneau de compression - encore appelé « oculus zénithal » - de la voûte de la croisée y sont en cours de copie.

En parallèle, les travaux de restauration intérieure continuent leur progression. Ils mobilisent de nombreux artisans et ateliers d'art. Le nettoyage et la restauration simultanée des 42 000 mètres carrés des murs intérieurs de la cathédrale (grand vaisseau, collatéraux, déambulatoire, ainsi que l'ensemble des 24 chapelles que compte l'édifice) sont bien avancés : l'échafaudage du transept sud - dont les restaurations sont terminées - est démonté, en avance sur le calendrier initial. La restauration en cours des nombreux décors (peintures murales, ferronneries, menuiseries, vitraux des chapelles et des tribunes, sculptures) ainsi que des chefs-d'oeuvre abrités par la cathédrale, épargnés par l'incendie - tels que la clôture du choeur, sculpture gothique datant du XIVème siècle -, permet d'en redécouvrir la beauté et la richesse. Ajoutées à la blondeur retrouvée des pierres, ces interventions redonnent à la cathédrale toute sa splendeur.

Enfin, un dernier sujet auquel je suis très attaché et que je suis tout particulièrement : les travaux de remontage du grand orgue dans la cathédrale ont démarré cette semaine. Nous revoyons revenir sur l'île de la Cité les 8 000 tuyaux que nous avions envoyés chez trois facteurs d'orgues en Corrèze, dans le Vaucluse et dans l'Hérault.

L'activité est donc de plus en plus intense à l'intérieur de la cathédrale et mobilise un nombre de compagnons qui approche aujourd'hui les quatre cents, et nous allons arriver à 500 compagnons par jour sur le chantier, ce qui pose des problèmes très concrets, par exemple de douche. Au total, compte tenu de tous les chantiers en cours hors de la cathédrale, c'est plus de 1 000 personnes qui sont à l'oeuvre partout en France pour participer à ce chantier de restauration.

Je veux également souligner les relations que nous entretenons avec nos différents partenaires.

Le principal tout d'abord : le diocèse de Paris qui est l'affectataire cultuel de la cathédrale à travers son archevêque, Monseigneur Laurent Ulrich - je note au passage qu'en quatre ans, j'ai déjà connu trois ministres de la culture et trois archevêques -, avec qui j'ai noué d'excellentes relations dès sa nomination le 26 avril 2022. A peine arrivé à Paris, il a souhaité se rendre dans la cathédrale, où je l'ai accueilli dès le 9 mai. Le 23 mai, jour de sa messe d'installation en l'église Saint-Sulpice, il a souhaité passer un moment dans la cathédrale pour un temps de prière. Il ressort des échanges nourris établis avec lui un véritable intérêt pour le chantier et le travail qui est mené dans la cathédrale, ainsi qu'une forte mobilisation de sa part pour assurer la réouverture définitive de la cathédrale au culte en 2024 dans les meilleures conditions.

Le diocèse est responsable de l'aménagement liturgique de la cathédrale, dont il assure la maîtrise d'ouvrage et le financement. Ces travaux d'aménagement s'harmonisent avec le chantier mené sous la responsabilité de l'établissement public. Un document précis de limites de prestations entre ces deux chantiers a été élaboré afin d'en garantir la bonne interface. Il a d'ailleurs fait l'objet d'une présentation au Conseil d'administration de l'établissement.

Dans ce cadre, l'archevêque de Paris a engagé des consultations en octobre 2022, qui vont lui permettre de sélectionner les artistes à qui il confiera la conception et la réalisation du futur mobilier liturgique et des chaises nécessaires à la reprise du culte dans la cathédrale en 2024. Pour l'éclairer dans ses choix, l'archevêque s'est entouré d'un Comité artistique qui réunit, en plus de personnalités qualifiées, des représentants du diocèse, du ministère de la Culture et de l'établissement public.

À noter également l'arrivée du nouveau recteur-archiprêtre de la cathédrale, Monseigneur Olivier Ribadeau Dumas, en septembre 2022, qui a lui aussi immédiatement pris à bras le corps tous ces sujets et avec qui nous travaillons de façon extrêmement efficace.

La Ville de Paris ensuite. Elle est un partenaire important puisqu'elle est responsable du projet d'aménagement des abords de la cathédrale. Elle n'a pas souhaité déléguer cette opération à l'établissement public comme le lui permettait la loi de juillet 2019. Elle en assure donc la maîtrise d'ouvrage ainsi que le financement.

L'établissement est cependant associé au travail mené par la ville depuis qu'elle a lancé cette opération d'aménagement urbain qui permettra d'installer la cathédrale restaurée dans un écrin digne d'elle. Nous avons disposé, tout comme le diocèse, d'une place dans le jury créé par la ville dans le cadre de la procédure de dialogue compétitif qu'elle a mis en place et qui a permis de retenir l'équipe menée par le paysagiste Bas Smets afin de réaliser le projet d'aménagement des abords. L'établissement a également participé aux commissions techniques de ce dialogue compétitif, les relations sont très bonnes et les échanges entre les équipes de la ville et de l'établissement extrêmement fluides et constructives.

Avec ces deux partenaires ainsi qu'avec le ministère de la Culture, la direction régionale des affaires culturelles d'Ile-de-France (DRAC IdF) et le Centre des monuments nationaux (CMN) qui gère le circuit de visite des tours de la cathédrale, nous travaillons ensemble à la définition des conditions de réouverture de la cathédrale. En effet, mon objectif dans le cadre de cette restauration est de livrer un édifice apte à recevoir des fidèles et du public - dans lequel le culte pourra être célébré et les visites pourront être réalisées dans de bonnes conditions.

J'ai donc souhaité que puissent être déterminées les conditions d'exploitation de la cathédrale à l'échéance de sa réouverture en 2024. Cela passe par le lancement d'une étude confiée à une entreprise spécialisée dans l'ingénierie de gestion technique dont la mission est de proposer, en concertation avec toutes les parties prenantes, une organisation et un cadre de gestion, d'exploitation et de maintenance de la cathédrale réouverte. Nous avons lancé une étude sur les conditions provisoires liées à la réouverture de la cathédrale en 2024, afin d'identifier et prévoir les aménagements provisoires qui seront nécessaires dans le contexte du lancement des travaux sur les abords du monument.

Enfin, l'établissement public poursuit sa mission de mise en valeur du chantier et des savoir-faire. Comme en 2021, nous avons participé à la 39ème édition des Journées européennes du patrimoine les 17 et 18 septembre 2022 en offrant aux visiteurs la possibilité de découvrir un véritable Village du chantier. Avec plus de 20 000 visiteurs, cette édition a été un succès. Le parvis n'a pas désempli de tout le week-end, plaçant cette manifestation dans le trio de tête, au niveau national, de l'édition 2022 des Journées européennes du patrimoine. Ce succès témoigne d'un intérêt du public pour le chantier et ses métiers qui ne se dément pas.

Pour continuer à répondre pleinement à cet intérêt, nous travaillons sur plusieurs domaines. Le quatrième numéro de notre magazine La Fabrique de Notre-Dame est paru en toute fin d'année, sa diffusion a démarré début janvier. Il fait bien sûr le point sur l'avancement des opérations de restauration en cours via la chronique du chantier.

L'animation des réseaux sociaux de l'établissement public (Instagram, Facebook et LinkedIn) s'intensifie afin d'informer et de documenter de façon régulière et réactive les avancées du chantier. En complément, nous venons d'ouvrir une chaine Youtube qui regroupe l'ensemble des vidéos produites et facilite ainsi leur large diffusion.

Nous coproduisons avec la Cité de l'architecture et du patrimoine (CAPA) une exposition qui ouvrira le 15 février 2023. Inscrite au sein du parcours permanent de la CAPA, cette exposition intitulée « Notre-Dame de Paris, des bâtisseurs aux restaurateurs » sera l'occasion de redécouvrir la cathédrale et son histoire, depuis sa construction jusqu'au chantier d'aujourd'hui.

Enfin, une programmation culturelle complète et ambitieuse sera proposée au public d'ici début mars aux abords de la cathédrale. Elle s'articulera en trois points : une exposition de photos sur les palissades du chantier qui sera renouvelée afin de rendre compte de l'avancée du chantier de restauration ; un dispositif de borne Timescope qui, près du parvis de la cathédrale, proposera en libre-service et de façon gratuite la diffusion d'un film bilingue de trois minutes, en réalité virtuelle, présentant le chantier et les métiers qui y sont mobilisés ; enfin, dans l'ancien parking sous le parvis, une expérience immersive de réalité virtuelle intitulée « Éternelle Notre-Dame », qui a déjà été présentée à La Défense et que je vous invite à aller voir - pour un prix de 30 euros, reversés pour partie à notre établissement, pour les travaux. Nous y proposerons, pour notre part, une exposition nommée « Au coeur du chantier », véritable maison du chantier, pour répondre à l'attente des nombreux visiteurs qui se rendent à proximité de la cathédrale et souhaitent s'informer.

Voilà, Monsieur le président, tout ce que nous faisons, sans ménager notre temps ni notre ardeur.

Debut de section - PermalienPhoto de Sabine Drexler

Merci pour cet exposé complet, pour votre travail : votre tâche est titanesque et nous nous réjouissons que les délais puissent être tenus.

La semaine dernière, j'ai eu la chance de découvrir le campus d'excellence de Versailles qui propose des formations aux métiers d'art. Ces filières offrent de nombreux débouchés, mais elles restent peu connues des jeunes, et elles souffrent d'une forte pénurie en ressources humaines. La cathédrale est un chantier emblématique qui fait appel à de nombreux artisans et compagnons, c'est une vitrine pour mettre en lumière ces métiers : en avez-vous fait la promotion en régions ?

Ensuite, comment expliquez-vous le refus de réaliser l'enquête administrative sur les circonstances dans lesquelles est survenu l'incendie du 15 avril 2019 ?

Enfin, l'État contribue-t-il aux charges de fonctionnement de votre établissement public ?

Debut de section - Permalien
le général Jean-Louis Georgelin, président de l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris

La loi du 29 juillet 2019 nous a confié la mission de développer les métiers d'art et notre contrat d'objectif et de performance prévoit un volume de 54 000 heures d'insertion dans le cadre des travaux, dont 40 000 heures d'apprentissage. Nous traduisons cet objectif dans l'attribution des lots et nous nous sommes rapprochés de l'association Ensemble Paris Emplois compétences (EPEC) pour sa mise en oeuvre. Cela dit, la nature des travaux fait que c'est surtout à partir de cette année que le volet métiers d'art est réalisé, les travaux que nous avons réalisés jusqu'ici relevant plutôt du gros oeuvre.

Pourquoi l'enquête administrative sur les causes de l'incendie n'a pas eu lieu ? Posez la question à la ministre de la culture...

Le financement de nos dépenses de fonctionnement, quant à lui, fait l'objet d'un débat depuis notre installation. La restauration de Notre-Dame est assurée par la souscription nationale et internationale, c'est dans la loi. Cette souscription a recueilli environ 846 millions d'euros, ils sont nécessaires aux travaux, nous avons dépensé 150 millions d'euros pour la phase de sécurisation, nous avons chiffré la phase de restauration à 552 millions d'euros, il devrait rester 146 millions d'euros, qui seront consacrés à la phase 3 qui commencera en 2025, pour la restauration des extérieurs. L'État participe à notre fonctionnement en payant le loyer de nos locaux de la cité Martignac.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Lafon

Lorsque j'évoque un surplus, c'est la différence entre les 703 millions d'euros des travaux tels qu'ils ont été évalués, et les 846 millions d'euros collectés, sachant que sur les 552 millions d'euros encore prévus, il y a des provisions et donc une partie pourrait n'être pas dépensée. Ce surplus ira-t-il au financement des travaux qui avaient été prévus avant l'incendie ? Vous connaissez ma position puisque je m'en suis déjà entretenu avec vous, l'État s'était engagé à investir 60 millions d'euros pour ces travaux sur Notre-Dame : maintiendra-t-il cet engagement ?

Debut de section - Permalien
le général Jean-Louis Georgelin, président de l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris

C'est le débat des années qui viennent, et que les présidents des organismes collecteurs agitent déjà. La reconstruction devra être pérenne et complète. Le bilan sanitaire global du monument effectué en 2020 par les architectes en chef des monuments historiques (ACMH) confirmait un certain nombre de pathologies et de besoins nécessitant un programme de restauration plus large. Les architectes nous disent qu'il faut refaire une dizaine des 28 arcs boutants de la cathédrale, fragilisés par l'incendie, notamment au chevet, qu'il faut changer des pierres de la tour sud. Depuis la terrasse de nos installations de chantier - où le Président de la République a récemment invité le Premier ministre japonais -, nous dominons le chevet de la cathédrale qu'il est impensable de ne pas restaurer. Cela serait incompréhensible, notamment au regard de l'attention internationale que la cathédrale focalise désormais et de la place qu'elle a prise sur la scène mondiale. Nous définissons donc un plan dont nous parlons avec les donateurs, et je suis convaincu qu'ils nous suivront, une fois que nous aurons mené les débats qui sont nécessaires dans une démocratie mature, active et généreuse comme la nôtre.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Je salue un esprit de travail exemplaire entre les différents corps de métier, qui forment une entité dévouée, et je rappelle l'énorme travail de l'architecte en chef, Philippe Villeneuve - il vit littéralement son monument, son investissement est admirable, il est un peu comme un mortier qui fait le lien entre les différents corps professionnels de ce chantier hors norme : ce que sera Notre-Dame à l'issue des travaux lui devra beaucoup, un peu comme elle doit à Viollet-le-Duc.

Le travail d'archéologie préventive a été fait de façon exemplaire, et il eut été de mauvaise politique que l'État s'affranchît de ses obligations. On a ainsi vu surgir le passé de la cathédrale, les édifices antérieurs au bâtiment actuel, qui remontent au IVème siècle. Cependant, j'ai un petit regret : il n'a pas été permis de réaliser des sondages pour vérifier l'hypothèse que la basilique Saint-Etienne se trouvait à l'endroit de la nef. Or, une fois que Notre-Dame aura été rendue au culte, de tels sondages ne seront plus possibles, ceci pour plusieurs siècles peut-être. Puisque des travaux vont se dérouler dans l'édifice, pourquoi ne pas autoriser de tels sondages dans le temps qui reste à votre chantier, par exemple des sondages électriques, qui ne sont en rien destructeurs - et qui permettraient de restituer toute l'histoire de la cathédrale ?

Debut de section - PermalienPhoto de Monique de Marco

Merci pour votre exposé clair et précis. Je reviens sur la question de l'exemplarité. Vous prévoyez d'utiliser du plomb pour la toiture et la flèche de la cathédrale. Ce matériau a certes des avantages, surtout quand on demande de restaurer à l'identique ; cependant, l'esthétique prime sur la santé, en particulier celle des enfants, car le plomb est toxique et le saturnisme n'a pas disparu. Sur quelle expertise sanitaire cette décision d'utiliser du plomb s'est-elle appuyée ? Quelles mesures de prévention prévoyez-vous, dès lors que la restauration utilisera 300 tonnes de plomb, dans un lieu touristique fréquenté par des enfants ?

Debut de section - PermalienPhoto de Sonia de La Provôté

Merci pour cette présentation complète de l'avancement du chantier, cette audition est l'occasion de renforcer la transparence des opérations, en prolongement des deux rapports que la Cour des comptes a consacrés à la restauration de Notre-Dame, un chantier qui nous tient particulièrement à coeur. Votre établissement public dispose-t-il d'une comptabilité analytique et peut-on y accéder ?

Où en est, ensuite, le récolement complet de l'ensemble des objets liturgiques, ainsi que leur restauration ?

Quelle sera la participation de votre établissement public à l'aménagement des abords de la cathédrale, en particulier du parvis et des quais : allez-vous y contribuer financièrement ?

Enfin, dès lors qu'il y aura des reliquats de crédits, conséquence de la bonne tenue des travaux, que deviennent les 60 millions d'euros que l'État s'était engagé, avant l'incendie, à consacrer à Notre-Dame - est-il prévu de les affecter à d'autres projets ?

Debut de section - PermalienPhoto de Céline Boulay-Espéronnier

On ne peut que se féliciter de l'intérêt du public pour le chantier, même si je doute que le manque à gagner soit tenable pour tous les commerçants et bouquinistes des environs. Une question sur les enseignements tirés de l'incendie : est-ce que des dispositions préventives sont désormais prises, pour éviter qu'un tel accident ne se reproduise, en particulier avec les échafaudages installés, qui sont d'un volume tout à fait exceptionnel ?

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Pierre Monier

Comment suivre précisément les dépenses pour les travaux, sachant que les prix des matériaux augmentent fortement - des artisans me parlent de 20 à 40 % de plus, comment faites-vous ? Vous parlez de « redorer » la cathédrale, alors que les dons visent la reconstruction : est-ce que ces fonds vont aller à l'entretien de la cathédrale, qui relève de l'État ? Vous dites que le diocèse est un partenaire essentiel : est-ce le cas, aussi, financièrement ? Qui paie l'achat des matériels liturgiques ? Enfin, vous évoquez les deux cercueils découverts, on a pu identifier l'un d'eux, est-ce le cas pour le second ? Avez-vous fait d'autres découvertes ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Grosperrin

Le temps médiatique n'est pas le temps politique, la Cour des comptes a bien ciblé les enjeux de votre établissement public, en particulier l'utilité d'une comptabilité analytique et les questions sur la participation financière de l'État aux travaux. Vous dites que l'inspection du travail est très présente, quel bilan faites-vous des accidents qui se seraient produits sur le chantier ? Voilà bientôt quatre ans que les travaux ont commencé, vous avez dû aller très vite, est-ce que cela gêne l'objectif de reconstruire de manière pérenne ? Enfin, comment se sont passées les périodes de confinement dues au Covid-19 : les travaux en ont-ils été retardés ?

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Garnier

À Nantes, nous avons connu l'incendie de la cathédrale, en 1972, et celui de Saint-Donatien, en 2015, liés à des travaux sur la toiture : des enseignements sont-ils partagés à l'échelle nationale, pour mieux prévenir le risque incendie ?

Debut de section - PermalienPhoto de Laure Darcos

Vous n'avez pas évoqué la restauration de 14 toiles de maître, actuellement effectuée en Essonne et que j'ai eu la chance de voir : où en est-on ?

Debut de section - Permalien
le général Jean-Louis Georgelin, président de l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Il faudrait un colloque pour répondre à toutes vos questions - elles sont si nombreuses que j'ai l'impression de n'avoir pas été clair ni complet, et je ne sais pas par quoi commencer...

La restauration des toiles de maître était nécessaire après le dépôt de poussière de plomb lié à l'incendie. Elle concerne 22 grands formats et elle est réalisée dans un endroit tenu secret, pour des raisons de sécurité. Le résultat est tout simplement spectaculaire, vous ne réalisez pas la qualité de ces peintures devant lesquelles vous êtes probablement passés, par exemple cette Nativité de Le Nain - la restauration la révèle, et il en est de même pour la splendeur des pierres, des chapelles, merci de m'avoir donné l'occasion de le rappeler, et de dire que ces restaurations sont financées par la souscription.

Quel est l'état sanitaire de nos troupes ? Il est excellent, nous n'avons à déplorer, pour l'ensemble du chantier, qu'une fracture du tibia d'un compagnon qui est malencontreusement tombé, nous n'avons donc aucun accident à déplorer depuis le début des travaux. Ce résultat est bien sûr lié à l'intérêt précis, bienveillant, exemplaire et utile de l'Inspection du travail, et au fait que nous sommes très attentifs aux conditions de sécurité.

Nous n'avons aucun indice de difficulté avec l'utilisation du plomb, et sur cette question il y a deux sujets : le plomb résiduel après l'incendie, et celui que nous utilisons pour la restauration. S'agissant du plomb résiduel, je vous assure que le respect minutieux des consignes nous garantit contre les risques. Comme ancien chef d'état-major des armées qui a visité les unités où les armes nucléaires sont produites, j'ai de quoi comparer - et je peux vous dire que les conditions sur notre chantier sont très strictes : chacun, pour pénétrer sur la zone dite « sale », y compris le Président de la République, doit se dénuder, vêtir des sous-vêtements spécifiques, une combinaison, puis prendre une douche à la sortie avant de se rhabiller, nous éliminons ainsi tout risque avec les résidus et je peux vous assurer aussi que nul enfant ne pénètre dans cette zone dite « sale »... Quant à l'usage du plomb pour la restauration, soit vous me dites que la décision a été prise à la légère - mais ce n'est pas le cas, puisque la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture a pris cette décision conformément aux règles de restauration des monuments historiques -, soit vous vous inquiétez de ce que des enfants se promènent sur les toits ou viennent lécher la flèche, à quoi je vous réponds que le risque est nul... Le risque éventuel, en réalité, est lié aux eaux de ruissellement et nous sommes précurseurs en la matière puisque nous mettrons en place un dispositif qui recueillera l'intégralité de ces eaux, pour les analyser avant qu'elles ne soient rejetées dans la Seine : cela n'a jamais été fait - vous pouvez être rassurée, madame la Sénatrice, aucun enfant ne sera malade du fait du plomb de Notre-Dame. En prenant mes fonctions, j'aimais à dire que je commandais « la task force de Notre-Dame » mais en réalité, je ne peux rien faire sans qu'un contrôle nourri et assidu ne soit déclenché, surtout sur une question comme le plomb, où le document préalable que nous avons dû produire est un chef d'oeuvre du droit administratif, littéralement, toutes les précautions sont prises. Je vous signale aussi que ce n'est pas moi qui signe les autorisations de travaux, mais le Préfet de Paris, c'est dire les garanties sur la conformité du contrôle préalable... Je ne vois donc pas quels dangers nous ferions courir. L'autorisation de travaux a été affichée, conformément aux règles, et aucun recours n'a été déposé contre elle. Je crois qu'il faut faire preuve d'humilité face à l'ampleur de la tâche, mais qu'une fois la décision prise, dans les formes, il faut l'accepter et aller de l'avant, sinon il faudrait un demi-siècle au moins pour reconstruire Notre-Dame.

Les observations sur la comptabilité analytique ont déjà été faites, nous disposons de tous les outils demandés. Je signale que nos comptes sont examinés de près par le comité des donateurs, auquel nous présentons nos actions et projets, que nous avons un comité d'audit et des investissements, prévu par la loi et présidé par Jean-Pierre Weiss, inspecteur général du patrimoine, ce comité vérifie toutes nos demandes de travaux et son intervention est préalable à l'obtention des crédits. Je signale aussi l'existence du comité spécifique auquel participent les présidents des commissions chargées des affaires culturelles et des finances de l'Assemblée nationale et du Sénat, qui se réunit sous la présidence du président de la Cour des comptes. Bien entendu, comme pour tout établissement public, nos décisions sont par ailleurs votées par notre conseil d'administration. Je vois donc difficilement ce qu'on pourrait faire de plus pour contrôler l'emploi des fonds qui sont mis à notre disposition.

La participation au financement des travaux aux abords de la cathédrale a été réglée dès le début : c'est la Ville de Paris qui en est chargée, l'État n'y participe pas, ni la souscription nationale. Les choses ont été précisées après l'épisode tragi-comique de la taxe municipale pour l'utilisation du domaine communal, la Ville de Paris a annoncé retirer de la souscription les 50 millions d'euros qu'elle avait promis, et qu'elle affecte directement aux abords, c'est légitime.

La restauration et le remplacement des objets liturgiques sont intégralement financés par le diocèse de Paris, l'État ne déboursera pas 1 euro pour l'autel du baptistère. La loi de 1905 est parfaitement respectée, le financement n'en n'est pas assuré par la souscription.

Pourquoi refaire la charpente en bois, après un incendie, et tirons-nous les enseignements de l'incendie ? Nous avons pris des mesures pour prévenir l'incendie. Nous avons réduit la présence de l'électricité dans les combles, nous allons installer une détection de la fumée par aspiration, des parois coupe-feu, nous redimensionnons les colonnes sèches, nous mettrons en place un nouveau PC sécurité incendie ouvert 24 heures sur 24, nous aménagerons des pièces d'accès sécurisées à proximité de la charpente, pour les services de secours, la Ville de Paris augmentera l'alimentation en eau de l'île de la Cité et nous installerons une brumisation automatique sur la charpente rénovée.

En matière d'archéologie préventive, nous appliquons strictement la loi : nous avons engagé des fouilles préventives dans les espaces qui allaient être ouverts, en l'occurrence dans le transept - notre objet n'est pas d'engager des fouilles systématiques pour retrouver les traces des édifices des premiers temps de la chrétienté. Les fouilles dans le transept ont permis de retrouver les restes du jubé abattu au XVIIIème siècle, ainsi que deux sarcophages - Viollet-le-Duc en avait retrouvé huit, sur les quelques 400 personnes enterrées sous la cathédrale... Ces fouilles d'archéologie préventive ont été conduites en respectant toutes les règles de l'art, mais mon objectif est aussi de ne pas retarder le chantier. Nous avons travaillé en bonne intelligence avec l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), contrairement à ce que j'ai lu dans la presse, en particulier dans Le Canard Enchaîné, et je signale au passage que les médias n'ont pas parlé des fouilles que nous avons réalisées sur le parvis, aussi au titre de l'archéologie préventive...

Debut de section - PermalienPhoto de Alexandra Borchio Fontimp

Je salue la qualité de l'expérience immersive de l'exposition ouverte sous le parvis. J'ai eu l'occasion de la visiter à Nice, elle est époustouflante. J'espère que le public sera nombreux à la visiter et qu'elle pourra circuler dans nos territoires.

Debut de section - Permalien
le général Jean-Louis Georgelin, président de l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Effectivement, elle est tout à fait exceptionnelle. 60 000 personnes l'ont déjà visitée lorsqu'elle a été présentée au sommet de la Grande arche, à La Défense. J'espère aussi que le public, déjà nombreux devant le chantier, descendra la visiter, elle retrace toute l'histoire de la construction de Notre-Dame, c'est fascinant - et je crois qu'elle devrait, après, être présentée à La Conciergerie.

Debut de section - Permalien
le général Jean-Louis Georgelin, président de l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Non, il vous en coûtera 30 euros, dont une partie est reversée à l'établissement public, au bénéfice par exemple... de l'installation des équipements pour recueillir et analyser les eaux de pluie qui ruissellent des toits de Notre-Dame...

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Lafon

Merci pour vos propos, nous souhaitons tout comme vous la réussite de ce chantier exceptionnel et nous apprécions vos auditions, qui sont assez uniques.

Cette audition a fait l'objet d'une captation vidéo disponible en ligne sur le site du Sénat.

La réunion est close à 11 heures.