Amendement N° 3 rectifié (Adopté)

Saisine du conseil constitutionnel

Discuté en séance le 22 février 2017
Avis de la Commission : Favorable — Avis du Gouvernement : Défavorable
( amendement identique : )

Déposé le 22 février 2017 par : MM. Pointereau, Reichardt, Grand, Kennel, Vaspart, Cornu, Mmes Mélot, Estrosi Sassone, MM. Bizet, Commeinhes, Cardoux, Cambon, Lefèvre, Mme Cayeux, M. Magras, Mme Morhet-Richaud, MM. de Raincourt, Morisset, Carle, Masclet, Chaize, Calvet, Danesi, de Nicolay, B. Fournier, Laménie, Mouiller, Vogel, Savary, Mme Lopez, M. D. Laurent, Mmes Giudicelli, Deromedi, MM. Mandelli, Vasselle, Mme Deseyne, MM. Pierre, Genest, Darnaud, Mme Gruny, MM. Gremillet, Raison, Mme Garriaud-Maylam, M. Rapin.

Photo de Rémy Pointereau Photo de André Reichardt Photo de Jean-Pierre Grand Photo de Guy-Dominique Kennel Photo de Michel Vaspart Photo de Gérard Cornu Photo de Colette Mélot Photo de Dominique Estrosi Sassone Photo de Jean Bizet Photo de François Commeinhes Photo de Jean-Noël Cardoux Photo de Christian Cambon Photo de Antoine Lefèvre Photo de Caroline Cayeux 
Photo de Michel Magras Photo de Patricia Morhet-Richaud Photo de Henri de Raincourt Photo de Jean-Marie Morisset Photo de Jean-Claude Carle Photo de Patrick Masclet Photo de Patrick Chaize Photo de François Calvet Photo de René Danesi Photo de Louis-Jean de Nicolay Photo de Bernard Fournier Photo de Marc Laménie Photo de Philippe Mouiller Photo de Jean Pierre Vogel 
Photo de René-Paul Savary Photo de Vivette Lopez Photo de Daniel Laurent Photo de Colette Giudicelli Photo de Jacky Deromedi Photo de Didier Mandelli Photo de Alain Vasselle Photo de Chantal Deseyne Photo de Jackie Pierre Photo de Jacques Genest Photo de Mathieu Darnaud Photo de Pascale Gruny Photo de Daniel Gremillet Photo de Michel Raison 
Photo de Joëlle Garriaud-Maylam Photo de Jean-François Rapin 

Supprimer cet article.

Exposé Sommaire :

Cet amendement entend supprimer l’article 2 pour plusieurs raisons. D’abord, cette disposition ne cible pas, avec suffisamment de précision, le cœur de la lutte contre la grande pauvreté.En effet, si nombre de nos concitoyens n’ont pas accès à l'eau potable et à l'assainissement, nous le devons d’abord à un manque structurel de places d’hébergement d’urgence et plus généralement à une crise du logement qui se traduit par un déficit chronique de constructions de logements et en premier lieu de logement sociaux.

Ainsi, en décembre 2013, 43 % des sans-domicile-fixe qui ont composé le 115 n’ont pas obtenu de place à Paris, 61 % en province. Sur la crise du logement, il faut rappeler que si 600.000 logements ont été autorisés en 2007, nous sommes passés à 417.000 en 2016 (sur 12 mois glissant de juillet 2015 à aout 2016).

L’accès à l’eau potable et à l’assainissement ne se réglera donc pas en instituant une obligation de réalisation, pour les communes de plus de 3 500 habitants, de toilettes publiques gratuites ou pour les collectivités de plus de 15 000 habitants, de douches gratuites.

La présente proposition de loi se trompe également de priorité en ce qui concerne la gestion de l’eau dans notre pays. En effet, l'auteur de l’amendement s’étonne que les dispositions aujourd’hui examinées instituent un droit à l’eau et une obligations de réalisation d’équipements alors même que la gestion de l’eau nécessite d’abord des investissements massifs sur les infrastructures d’alimentation en eau (le rythme actuel de renouvellement est de 200 ans), avant de penser à réaliser des installations dont on ignore si elles seront utilisées.

Enfin, il estime que naturellement ces dispositions seront une charge supplémentaire pour les collectivités territoriales puisque les équipements qu’elles seront contraintes d’installer feront parfois d’abord l’objet d’une acquisition foncière et/ou l’objet d’une acquisition immobilière auxquelles il faudra ajouter un coût d’entretien. Par ailleurs, la précision selon laquelle les collectivités ou établissements publics « peuvent bénéficier d'aides pour la création de nouveaux équipements, en particulier d'aides des agences de l'eau. » est une formidable illustration du manque de préparation préalable au dépôt et à l’examen de cette proposition de loi (pour rappel pas d’étude d’impact puisqu’il s’agit d’une proposition de loi). En effet, la précision susmentionnée prévoit que toutes les collectivités ne seront pas en mesure d’honorer leurs obligations et que, par conséquent, elles pourront bénéficier d’aides des agences de l’eau, alors même que ces structures éprouvent les plus grandes difficultés à financer les actions qui leur sont aujourd’hui dévolues (Depuis 2014, l'État prélève chaque année 175 millions d'€ sur le fonds de roulement des agences de l'eau).

Pour toutes ces raisons, le présent amendement propose la suppression de ces nouvelles obligations, en parfait accord avec les travaux sénatoriaux qui proposent de simplifier les normes applicables aux collectivités (cf : proposition de loi sur urbanisme et l’ensemble du travail conduit par la délégation aux collectivités).

NB:La présente rectification porte sur la liste des signataires.

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