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Interventions sur "militaire" de Michelle Demessine


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C’est cet événement tragique du 18 août qui vous oblige aujourd’hui, messieurs les ministres, à justifier devant la représentation nationale la politique menée par le Président de la République dans ce pays lointain. Or, loin de tirer les enseignements de l’impasse dans laquelle conduit cette politique, vous nous demandez de donner notre accord à la prolongation de cette intervention militaire. Nous vous refuserons cet accord pour deux raisons principales. La première, c’est que cette intervention a changé plusieurs fois de nature, sans d’ailleurs que le Parlement ait eu à en débattre. La seconde raison est que la stratégie qui la sous-tend a totalement échoué. Rappelons-nous qu’à la fin de l’année 2001 il s’agissait, sous couvert d’une opération du Conseil de sécurité de l’ONU, d’un...

...fugient les talibans, les renforce un peu plus chaque jour en faisant basculer de leur côté la population afghane, lasse de compter ses morts. À titre d’exemple, 339 civils ont été tués au mois d’août dernier, un record mensuel en sept ans ! La réalité, c’est que la stratégie mise en œuvre par l’OTAN et les États-Unis conduit la communauté internationale à dépenser dix fois plus pour les actions militaires que pour la reconstruction et le développement du pays. Les chiffres en témoignent : les États-Unis dépensent 100 millions de dollars par jour pour la guerre quand le total de l’aide internationale à la reconstruction est, lui, estimé à 7 millions de dollars par jour.

... ministres, nous en dire plus sur la programmation de l’utilisation des 20 milliards de dollars réunis en juin lors de cette conférence ? C’est pour cet ensemble de raisons qu’aujourd’hui de nombreuses voix s’élèvent de tous bords pour dire que les choix stratégiques opérés pour l’Afghanistan ont échoué et qu’il faut en changer. Il faut donc absolument les redéfinir, car il n’y a pas de solution militaire possible aux problèmes posés en Afghanistan. La présence militaire ne saurait remplacer une politique économique, sociale, de développement et de démocratisation des institutions. Et l’on ne réglera pas les problèmes posés en intensifiant la guerre comme le souhaitent les États-Unis ! Pour nous sortir de ce bourbier, il faut d’abord proposer une perspective politique en relançant le dialogue en...

...développement de ce pays. Il est grand temps d’organiser une sortie de crise. C’est la raison pour laquelle nous sommes opposés à l’autorisation de prolongation de l’intervention de nos forces armées en Afghanistan. Nous considérons qu’il faut, sans plus tarder, penser et organiser le retrait des troupes françaises. Dans ces conditions, nous voterons contre la prolongation de notre intervention militaire en Afghanistan.

Monsieur le ministre, vous nous présentez aujourd’hui les conclusions du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale qui ont été adoptées en conseil des ministres et dont les grandes lignes ont déjà été exposées mardi dernier, devant des cadres militaires et policiers, par le Président de la République. Ce travail, qui définit la doctrine militaire de notre pays pour les quinze ans à venir, était indispensable, car la situation internationale a été considérablement bouleversée depuis 1994, année de parution du dernier Livre blanc. Les problèmes géostratégiques ne se posent donc plus dans les mêmes termes. La chute du mur de Berlin, la dispariti...

... ces étalements dans le temps de nos programmes d’équipement qui vont, bien plus que les analyses du Livre blanc, définir le format et le contrat opérationnel de nos armées. Ces économies, en particulier celles qui sont liées à la réduction des effectifs, nous sont présentées comme étant la condition nécessaire pour financer la modernisation des équipements et permettre de réaliser les ambitions militaires qui correspondent à notre nouvelle stratégie. Nous contestons que les économies réalisées sur le fonctionnement et le soutien permettent réellement de tenir cet engagement. En effet, la plupart des suppressions de postes aboutiront à des externalisations qui concerneront essentiellement les missions de soutien. Je pense par exemple non seulement à l’administration et à l’habillement, mais aussi...

... Persique à partir de la future base d’Abu Dhabi. Dans ce domaine, nous estimons que la France ne s’engage pas assez résolument dans la lutte contre la prolifération nucléaire et qu’elle ne satisfait pas à tous les engagements pris dans le cadre du traité de non-prolifération. Il est un autre exemple de décision à laquelle nous nous opposons fortement : la pleine réintégration dans la structure militaire de l’OTAN. Cette position est en rupture complète avec le consensus national qui existait jusqu’alors autour du concept d’indépendance et d’autonomie de décision de notre pays. Elle inquiète, y compris d’ailleurs jusque dans les rangs de la majorité, car elle nous est présentée comme étant conditionnée à l’acceptation, par les États-Unis et certains de leurs alliés, d’une relance de la politique...

...hoc des civilisations ». Les risques et les menaces ne sont pas hiérarchisés, puisque l’on mélange tout à la fois la prolifération nucléaire, les attentats terroristes, les attaques informatiques, les tensions nées de l’accès aux ressources ou bien encore les pandémies et autres catastrophes naturelles. Les solutions proposées pour les prévenir et y répondre sont essentiellement sécuritaires et militaires, sans que l’on prévoie les moyens de s’attaquer aux causes profondes des tensions et des crises. Du fait précisément de ce « paquet sécuritaire », le Livre blanc ne traite plus uniquement de la défense ; il traite aussi de la sécurité nationale. Mais qu’y a-t-il de commun entre le terrorisme et les catastrophes naturelles ? Cela justifie-t-il que l’on étende le périmètre de la défense ? Certes,...

...et à modifier diverses dispositions du code de la défense et du code civil. La première de ces ordonnances, qui est l’élément essentiel de ce texte, avait été prise en 2005 par le gouvernement Villepin, sur la base d’une loi habilitant ce dernier à mettre en œuvre des mesures d’urgence pour l’emploi. Elle créait un dispositif dit « défense 2ème chance », qui s’inspire de l’expérience du service militaire adapté existant dans nos départements d’outre-mer et a obtenu de bons résultats, comme l’a fort justement rappelé tout à l'heure M. le rapporteur pour avis. Ce programme a pour objectif d’insérer socialement et professionnellement des jeunes âgés de dix-huit à vingt et un ans sans emploi ni qualification. À cette fin, un établissement public d’insertion de la défense, l’ÉPIDe, a été créé. Placé ...

a rappelé la perception très favorable de nos concitoyens de l'action de la gendarmerie, corps qui constitue un des socles de notre République. Elle s'est alarmée du caractère inéluctable, selon elle, de la disparition progressive du statut militaire des gendarmes, du fait de leur intégration au sein du ministère de l'intérieur, dont elle estime qu'elle va au-delà de la nécessaire cohérence. Elle a souligné que cette inquiétude était largement partagée par les gendarmes eux-mêmes. Puis elle a évoqué l'état dégradé de nombreuses casernes de gendarmerie, particulièrement celles relevant du secteur domanial, qui pèse sur le moral des personnels ...

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, la décision, annoncée la semaine dernière par le Président de la République devant le Parlement britannique, de renforcer de mille hommes le contingent militaire français en Afghanistan, ...

Où en sommes-nous, sept ans après ? Les talibans sont de retour dans l'Est et dans le Sud, les troupes de l'OTAN s'épuisent à les poursuivre dans les montagnes, la culture de l'opium est plus florissante que jamais et l'État afghan est corrompu jusqu'au plus haut niveau. À l'évidence, la stratégie essentiellement militaire mise en oeuvre est totalement inadaptée, voire contre-productive. Elle contribue à accroître les tensions et mène tout droit à l'enlisement, car elle n'offre aucune perspective de règlement politique et diplomatique de la situation. Je prétends même que, comme en Irak, cette stratégie, en raison des frustrations et des réactions qu'elle suscite auprès des populations, est le terreau sur lequel p...

...avant même d'obtenir des garanties de nos partenaires, n'est pas une façon de procéder digne de notre pays. Bien que l'OTAN s'embourbe en Afghanistan, le Président de la République accepte donc de suivre sans sourciller une stratégie belliqueuse, inefficace et inadaptée. En cédant ainsi aux demandes répétées du commandement militaire de l'OTAN et aux pressions des États-Unis, il concrétise son alignement atlantiste. Comment, dès lors, ne pas s'indigner devant une telle complaisance dangereuse à l'égard de l'administration finissante du président Bush, alors même que la politique étrangère américaine pourrait changer dans quelques mois ?

Dans ces conditions, renforcer notre dispositif militaire dans ce pays apparaît clairement comme un gage d'allégeance donné aux États-Unis. C'est aussi, à n'en pas douter, la contrepartie à la réintégration annoncée de notre pays dans les structures de commandement militaire d'une Alliance atlantique encore largement soumise aux États-Unis. Admettez-le, c'est une position qui rompt brutalement avec la politique d'indépendance de la France. À la veille...

En conclusion, pour toutes les raisons que je viens d'évoquer, vous comprendrez que nous condamnions fermement le projet de renforcer nos effectifs militaires en Afghanistan.

...datrice de la République, dont l'expression est étouffée par la faiblesse de ses instances de concertation. Elle a regretté que la réforme, telle qu'elle venait d'être exposée par le ministre, ne conduise à une confusion des statuts respectifs de la police et de la gendarmerie, ce qui ne pourra manquer d'aboutir, dans les faits, à une fusion de ces deux corps. En effet, a-t-elle estimé, le statut militaire de la gendarmerie ne pourra résister, en dépit du futur projet de loi destiné à le conforter, aux réalités auxquelles les gendarmes seront confrontés au sein du ministère de l'intérieur. Elle a souligné la grande disponibilité des gendarmes, qui découle de leur statut militaire, et qui risque d'être altérée par l'évolution prévisible de cette force. Elle a estimé qu'au total, ce sera la sécurité ...

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, un budget, c'est la traduction financière d'une politique. Or, manifestement, nous sommes, en matière de défense, dans une période de transition entre la fin de la loi de programmation, les réflexions du Livre blanc et la revue de programmes, éléments qui serviront de support à la prochaine loi de programmation militaire. Avec le projet de budget que vous nous présentez pour 2008, vous ne gérez que les affaires courantes : vous êtes en attente des décisions que doit permettre de valider le Livre blanc. Je dis « valider » car, sans contester la qualité du travail qui sera fourni par les membres de la commission de rédaction, je crains que les réponses et les conclusions du Livre blanc ne soient déjà contenues da...