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Interventions sur "classe" d'Olivier Paccaud


21 interventions trouvées.

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues amis de l'école, s'il est un triste marronnier, une ritournelle amère que personne n'entend avec plaisir quand vient l'hiver, c'est bien la litanie des fermetures de classes. L'école occupe une place à part dans notre société depuis près de 150 ans. Elle fut ainsi le premier bastion de la République conquérante, protectrice, fédératrice, incarnée par ces mairies-écoles dont le rouge manteau de briques recouvrit le pays entre 1890 et 1930, l'expression concrète de l'égalité des droits, et surtout des chances, promise par Marianne. Et n'est-elle pas aujourd'hui, dan...

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues amis de l’école, s’il est un triste marronnier, une ritournelle amère que personne n’entend avec plaisir quand vient l’hiver, c’est bien la litanie des fermetures de classes. L’école occupe une place à part dans notre société depuis près de 150 ans. Elle fut ainsi le premier bastion de la République conquérante, protectrice, fédératrice, incarnée par ces mairies-écoles dont le rouge manteau de briques recouvrit le pays entre 1890 et 1930, l’expression concrète de l’égalité des droits, et surtout des chances, promise par Marianne. Et n’est-elle pas aujourd’hui, dan...

...dmirés ; cette école où « les querelles des hommes ne pénétr[aient] pas » ; cette école dont la transmission du savoir, l'instruction, la méritocratie, l'égalité des chances partout et pour tous constituaient les points cardinaux. Hélas, cet « âge d'or » est bien lointain ! Aujourd'hui, école rime avec harcèlement, violence, échec, laïcité bafouée, démission de professeurs, crise du recrutement, classement médiocre au titre du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa), malgré 850 000 enseignants dévoués, mais souvent prisonniers d'un système à bout de souffle. Monsieur le ministre, votre héritage est bien compliqué. Vous vous êtes attelé à la tâche, sans tabou et avec un talent médiatique certain, …

...dépensant toujours plus que l'on résoudra les problèmes de notre école. Il est temps de repenser en profondeur l'organisation et le fonctionnement de notre système éducatif, qui est de moins en moins performant et, surtout, de moins en moins équitable. À cet égard, je me dois de pointer la porcelaine de vos contradictions. Vous vous glorifiez des bons résultats obtenus grâce aux dédoublements de classes dans les réseaux d'éducation prioritaire (REP) tout en accélérant les fermetures de classes dans les zones rurales et périurbaines – dans ces territoires, 2 300 classes disparaîtront cette année. Nous aboutissons ainsi à des paradoxes vécus comme des injustices, et par les enseignants et par les parents d'élèves concernés : à moins de cinq kilomètres de distance, vous pouvez avoir, d'un côté, d...

Je suis défavorable à vos deux amendements en raison des arguments démographiques que vous avez cités, madame Monier. Je reconnais toutefois que vous pointez une difficulté réelle. Dans nos territoires, notamment dans des zones périurbaines et rurales, les inspecteurs de circonscription informent les maires d'éventuelles fermetures de classes. Le redéploiement des postes en faveur des zones d'éducation prioritaire, dans lesquelles 16 000 postes ont été créés depuis 2017, suscite un légitime sentiment d'injustice, car cela se fait au détriment de la ruralité, que l'on dévitalise. Certains inspecteurs menacent de fermeture des classes de 18 élèves, alors que, quelques kilomètres plus loin, un effectif de 12 élèves est jugé opportun.

Le coût de ces amendements est trop important. L'adoption des deux premiers, qui visent les écoles de plus de trois classes, aurait un coût de 60 millions d'euros. Pour une décharge totale des directeurs d'école dans les établissements de plus de dix classes, le coût serait de 42 millions d'euros. Certes, il est vrai que le métier de directeur d'école est particulièrement difficile et qu'il le devient chaque jour davantage. Néanmoins, comme Max Brisson l'a souligné, il y a eu des améliorations ces dernières années. ...

... n'est guère reluisant. Et pour cause ! Là où elle obtenait des résultats pédagogiques excellents, donnant une instruction vaste et ferme à des générations entières de jeunes, l'école peine aujourd'hui à inculquer à ses élèves les fondamentaux : lire, écrire, compter. Et je n'évoque même pas tous ceux qui sortent du système sans bagage ni diplôme. La dégringolade de notre pays dans les différents classements internationaux n'en est que l'insigne illustration, cela a été mentionné. L'école est devenue l'institution où apparaît la première lézarde sur la cuirasse de l'autorité. La volonté de s'affranchir des règles communes y devient courante. La figure tutélaire de l'enseignant est méprisée. Or comment attendre des générations futures qu'elles respectent notre État et ses lois, si elles ne sont ...

Au travers de l’article 8, c’est une volonté de justice territoriale, mais aussi d’équité professionnelle et d’efficacité éducative qui s’exprime. Je prendrai un exemple, monsieur le ministre : dans mon département de l’Oise, une petite école à Janville, à huit kilomètres de Compiègne, comprend deux classes pour un total de cinquante-six élèves, avec une classe quintuple du CP au CM2 de vingt-huit élèves cette année – trente l’année prochaine. Et on n’a pas prévu d’ouverture de classe ! À huit kilomètres de là, une école en REP+ a des classes dédoublées, avec douze élèves en CP. L’article 8 permet de donner plus de moyens, pour une meilleure justice territoriale. Nous n’avons pas pu faire figurer ...

Au travers de l'article 8, c'est une volonté de justice territoriale, mais aussi d'équité professionnelle et d'efficacité éducative qui s'exprime. Je prendrai un exemple, monsieur le ministre : dans mon département de l'Oise, une petite école à Janville, à huit kilomètres de Compiègne, comprend deux classes pour un total de cinquante-six élèves, avec une classe quintuple du CP au CM2 de vingt-huit élèves cette année – trente l'année prochaine. Et on n'a pas prévu d'ouverture de classe ! À huit kilomètres de là, une école REP+ a des classes dédoublées, avec douze élèves en CP. L'article 8 permet de donner plus de moyens, pour une meilleure justice territoriale. Nous n'avons pas pu faire figurer une...

...sujet, monsieur le ministre, en parlant d'une marée d'élèves qui sont « orientés » par les MDPH parce qu'il n'y a plus assez de places dans les IME. 4 000 nouveaux AESH vont arriver. Les AESH ne sont pas des éducateurs spécialisés, les enseignants ne sont pas des éducateurs spécialisés, et ces enfants, qui présentent des troubles du comportement, ne sont malheureusement pas à leur place dans des classes traditionnelles. Tout à l'heure, Jacques Grosperrin a évoqué la problématique des démissions. J'aimerais bien connaître le nombre de celles liées à l'inclusion de certains enfants, qui peuvent être perturbateurs et sont très malheureux dans ces classes, tout en rendant leurs petits camarades très malheureux également. Ils deviennent, pour les professeurs et les AESH qui doivent les accompagner, ...

...prioritaires de la ville, on a sorti les zones fragiles en ruralité. Aujourd'hui 70 % des élèves qui relèvent de l'éducation prioritaire n'y sont pas ! Hier je participais à la commission départementale de l'éducation nationale de l'Oise. Nous y avons notamment évoqué la situation d'une commune qui a été pendant 30 ans en ZEP/REP, n'y est plus depuis la réforme de 2014, où il y aura 26 élèves par classe, alors qu'à 10 kilomètres les élèves des mêmes niveaux seront 12 par classe. Pour moi, l'absence de réforme de l'éducation prioritaire est la principale lacune de ce quinquennat.

Vous instaurez, par vos mesures, une forme de discrimination positive pour certains territoires. Celle-ci possède des vertus mais également des effets pervers. Dans mon département, certaines écoles primaires ont encore des classes chargées. Je pense à cette classe de CM1/CM2 de 30 élèves à Noitel près de Clermont. Or, les enseignants n'y bénéficient d'aucune prime. Certains enseignants nous disent que certes leurs collègues enseignent dans des territoires difficiles en REP +, mais devant une classe de douze élèves permettant de mieux les prendre en charge. En outre, ceux-ci bénéficient d'une prime. Aujourd'hui, les postes...

...ndre le terme du rapporteur, Max Brisson, il faut « cranter » les référentiels de cette préprofessionnalisation. Avec cet amendement, je propose de prendre en compte le cas des élèves en situation de handicap dans la formation des futurs enseignants, qui auront choisi de passer par la préprofessionnalisation. En effet, afin d’améliorer l’insertion des élèves en situation de handicap au cœur des classes traditionnelles, il pourrait être précieux de permettre aux futurs enseignants de mieux appréhender et comprendre les difficultés spécifiques de ces enfants. Aussi pourrait-il être pertinent et formateur d’inclure dans le cursus des futurs professeurs, notamment des assistants d’éducation concernés par la préprofessionnalisation, une période consacrée exclusivement à l’accompagnement d’élèves h...

Même si je salue les efforts importants qui sont réalisés pour accroître le nombre d’AESH, les exemples de classes qui en sont dépourvues sont malheureusement nombreux et la situation va perdurer encore pendant quelques années. Le fait que certains enseignants aient exercé un tel rôle, ne serait-ce que quelques semaines, ne peut être que formateur et bénéfique. Votre argument, monsieur le rapporteur, aurait été irréfutable s’il y avait des AESH dans toutes les classes, et pour tous les élèves. Ce n’est malh...

L’Assemblée nationale a adopté un amendement visant à orner chaque classe des drapeaux français et européen – on ne parle pas de ce second drapeau, alors qu’il a toute son importance. M. le ministre a fait savoir que l’on pourrait se contenter d’afficher le texte de l’hymne national ; effectivement, cette décision n’aurait aucun coût pour les écoles et les collectivités territoriales concernées. Il me semble pertinent d’y ajouter la devise républicaine : « Liberté, Ég...

L’amendement d’Antoine Karam est effectivement empreint de sagesse. La France est plurielle par son histoire et sa géographie, et c’est ce qui fait sa richesse. Je veux rassurer mon collègue. Le jeune sénateur et vieux professeur d’histoire-géographie que je suis peut lui assurer que l’immense majorité des cartes de France affichées dans les salles de classe d’histoire-géographie font figurer non seulement l’Hexagone, mais aussi toutes ces belles possessions d’outre-mer qui sont la France. Si des cartes de France incomplètes sont apposées dans certaines classes d’histoire-géographie, alors il faut les compléter. Aussi, je voterai bien volontiers son amendement.

Je tiens à saluer, madame la ministre, votre volonté d'améliorer le système tel qu'il est et de réfléchir à la notion de mobilité. J'ai également apprécié ce que vous avez dit sur les classes passerelles et votre souci de faire du « point de croix » en la matière. En ce qui concerne la hiérarchisation des voeux, le répondeur automatique peut représenter une alternative, mais on ne dispose pas de véritables outils pour mesurer la satisfaction des candidats au regard de leur affectation. L'enquête proposée par nos collègues serait intéressante à cet égard. Les élèves en situation de ...

...nsparence autour du processus d’harmonisation. À propos de ces fameuses commissions et des consignes qui y sont données, il écrivait ainsi : « À tort ou à raison, elles sont soupçonnées de contribuer à augmenter de manière artificielle les taux de réussite et d’affaiblir ainsi la valeur du baccalauréat. » Monsieur le ministre, vous qui êtes un grand promoteur des évaluations dès les plus petites classes, afin d’obtenir une vision objective du niveau des élèves français, allez-vous appliquer cette même ligne de conduite et une volonté de clarté dans la notation pour le nouveau baccalauréat ?

Je suis un enfant de l'école publique à double titre. D’abord parce que, comme beaucoup d'entre vous, mes chers collègues, j'ai fréquenté ses bancs, de l'école maternelle jusqu'à l'université, en passant par les classes préparatoires. Ensuite, parce que je suis petit-fils, fils, époux d'enseignants, et moi-même professeur agrégé d'histoire-géographie. En tant que tel, j'ai toujours enseigné dans des établissements publics, et j'en suis fier. Pour autant, je ne considère pas l'école privée comme l'ennemi, comme un repère obscurantiste ou le fief du mal. Comme vous, je fais le constat depuis des années de l’exi...

...blématique de la prime. Certes, comme l'a dit Mme Billon, une prime n'est peut-être pas le meilleur moyen d'évaluer une vocation. Mais vous allez accorder des primes pour fidéliser des enseignants dans des secteurs où ils bénéficient déjà de meilleures conditions de travail qu'ailleurs. Il y a trois jours, j'étais dans une école à Morangles, dans le sud de l'Oise, qui compte 450 habitants et deux classes à quadruples niveaux. Les niveaux multiples sont d'ailleurs très fréquents en zones rurales. Or ces enseignants n'ont pas de prime, alors que la charge de travail est plus importante. Cela ne mériterait-il pas une réflexion en vue d'une redistribution de cette nouvelle prime ?