Amendement N° 23 2ème rectif. (Rejeté)

Mise au point au sujet d'un vote

Discuté en séance le 13 juin 2023
Avis de la Commission : Défavorable — Avis du Gouvernement : Défavorable
( amendements identiques : 41 130 194 )

Déposé le 6 juin 2023 par : MM. Babary, Retailleau, Mmes Primas, Berthet, Chain-Larché, MM. Bouchet, Le Nay, Hingray, Canévet, Mme Chauvin, M. Duffourg, Mme Gruny, MM. Mandelli, Moga, Mme Puissat, MM. Klinger, Bonneau, Somon, Brisson, Bouloux, Panunzi, Guerriau, Mme Goy-Chavent, M. Burgoa, Mme Herzog, MM. Pointereau, Verzelen, Daniel Laurent, Pellevat, Mme Lavarde, MM. Savary, Charon, Mme Garriaud-Maylam, M. Lefèvre, Mme Imbert, M. Genet, Mmes Gosselin, Belrhiti, Frédérique Gerbaud, MM. Tabarot, Cuypers, Détraigne, Chasseing, Mme Dumont, MM. Maurey, Bernard Fournier, Milon, Mmes Raimond-Pavero, Malet, MM. Étienne Blanc, Wattebled, Husson, Gremillet, Chauvet, Mmes Billon, Borchio Fontimp, MM. Sido, Jean Pierre Vogel, Duplomb, Belin.

Photo de Serge Babary Photo de Bruno Retailleau Photo de Sophie Primas Photo de Martine Berthet Photo de Anne Chain-Larché Photo de Gilbert Bouchet Photo de Jacques Le Nay Photo de Jean Hingray Photo de Michel Canevet Photo de Marie-Christine Chauvin Photo de Alain Duffourg Photo de Pascale Gruny 
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Photo de Béatrice Gosselin Photo de Catherine Belrhiti Photo de Frédérique Gerbaud Photo de Philippe Tabarot Photo de Pierre Cuypers Photo de Yves Détraigne Photo de Daniel Chasseing Photo de Françoise Dumont Photo de Hervé Maurey Photo de Bernard Fournier Photo de Alain Milon Photo de Isabelle Raimond-Pavero 
Photo de Viviane Malet Photo de Étienne Blanc Photo de Dany Wattebled Photo de Jean-François Husson Photo de Daniel Gremillet Photo de Patrick Chauvet Photo de Annick Billon Photo de Alexandra Borchio Fontimp Photo de Bruno Sido Photo de Jean Pierre Vogel Photo de Laurent Duplomb Photo de Bruno Belin 

Texte de loi N° 20222023-661

Article 7

Supprimer cet article.

Exposé Sommaire :

L’article 7, qui porte sur l’expérimentation des tribunaux des activités économiques, prévoit de mettre à la charge de l’entreprise requérante une contribution fixée selon un barème défini par décret en Conseil d’État. Ce barème tiendra compte du montant des demandes, de la nature du litige et de la capacité contributive de la partie demanderesse appréciée en fonction de son chiffre d’affaires annuel moyen sur 3 années, de ses bénéfices ou de son revenu fiscal de référence et de sa qualité de personne physique ou morale. Ce montant ne pourrait pas excéder 5% du montant des demandes avec un plafond fixé à 100 000 euros.

Cette disposition déroge au principe de gratuité de la justice. En outre, accepter son principe, c’est prendre le risque qu’elle puisse demain être élargie dans son montant et son champ d’application à d’autres types de litiges.

Selon le Gouvernement, cette contribution permettrait de limiter le nombre de recours, de responsabiliser les parties, de dégager des ressources, de contribuer au financement de la justice et d’aligner la justice économique en France sur d’autres régimes européens

Or, une telle disposition apparait inutile, dès lors que l’on a déjà constaté une réduction de moitié (48, 5% exactement) de l’activité enregistrée par les juridictions commerciales en quinze ans, et de 20% entre 2015 et 2019 uniquement. Il apparait tout aussi injuste de faire peser sur l’entreprenariat privé le financement de la justice, alors que le service rendu par les Tribunaux de commerce ne sera aucunement amélioré. On rappellera en effet que les juges consulaires sont bénévoles et les budgets de fonctionnement des tribunaux de commerce en constante diminution.

Alors que les charges administratives et les impôts qui pèsent sur les entreprises sont plus élevées en France que dans les autres États européens, il apparait inconséquent d’instituer une telle contribution. Ce d’autant plus que le plafond de 100 000 euros retenu par le texte, est extrêmement élevé en comparaison de la moyenne européenne, que l’étude d’impact situe autour de 8 000 euros. En outre, faire varier la contribution en fonction du montant du litige frappera plus durement les petites entreprises, déjà contraintes d’engager un contentieux lourd. De leur côté, les plus grosses entreprises seront incitées à utiliser les règles de droit international privé pour contourner les tribunaux français. Les TPE et PME seront ainsi les premières victimes de cette mesure alors qu’elles sont déjà les premières touchées par la lourdeur des charges administratives. Il en résultera une rupture d’égalité devant la justice.

On soulignera également l’extrême complexité des critères retenus pour déterminer le montant de cette contribution qui exigent de combiner des critères objectifs avec des critères subjectifs.

Enfin, fixer le montant de la contribution en fonction des capacités financières du demandeur pour ensuite permettre son remboursement par la partie perdante au titre des dépens présente un risque d’insolvabilité important. L’entreprise, perdante au procès pourrait en effet se voir infliger le paiement d’une somme en totale inadéquation avec ses capacités contributives qui n’auront pas été évaluées, emportant ainsi le risque de voir disparaitre de nombreuses petites et moyennes entreprises, mais aussi d’instrumentalisation par de plus grosses entreprises malveillantes.

Dans ces conditions, le présent amendement propose de supprimer cette disposition qui instaure une nouvelle taxe qui ne dit pas son nom et limite ainsi l’accès à la justice des entreprises.

NB:La présente rectification porte sur la liste des signataires.

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