Amendement N° 103 (Rejeté)

Loi de finances rectificative pour 2020

Discuté en séance le 18 juillet 2020
Avis de la Commission : Défavorable — Avis du Gouvernement : Défavorable

Déposé le 13 juillet 2020 par : Mme Lubin, MM. Raynal, Kanner, Éblé, Botrel, Carcenac, Mme Espagnac, MM. Féraud, Patrice Joly, Lalande, Lurel, Mme Taillé-Polian, MM. Antiste, Bérit-Débat, Joël Bigot, Mmes Blondin, Bonnefoy, Cabaret, Conconne, MM. Duran, Durain, Fichet, Mme Martine Filleul, MM. Gillé, Houllegatte, Jacquin, Mme Gisèle Jourda, M. Kerrouche, Mmes Lepage, Meunier, Monier, Préville, Sylvie Robert, Schoeller, M. Sueur, Mme Tocqueville, les membres du groupe socialiste, républicain.

Photo de Monique Lubin Photo de Claude Raynal Photo de Patrick Kanner Photo de Vincent Eblé Photo de Yannick Botrel Photo de Thierry Carcenac Photo de Frédérique Espagnac Photo de Rémi Féraud Photo de Patrice Joly Photo de Bernard Lalande Photo de Victorin Lurel Photo de Sophie Taillé-Polian 
Photo de Maurice Antiste Photo de Claude Bérit-Débat Photo de Joël Bigot Photo de Maryvonne Blondin Photo de Nicole Bonnefoy Photo de Muriel Cabaret Photo de Catherine Conconne Photo de Alain Duran Photo de Jérôme Durain Photo de Jean-Luc Fichet Photo de Martine Filleul Photo de Hervé Gillé 
Photo de Jean-Michel Houllegatte Photo de Olivier Jacquin Photo de Gisèle Jourda Photo de Éric Kerrouche Photo de Claudine Lepage Photo de Michelle Meunier Photo de Marie-Pierre Monier Photo de Angèle Préville Photo de Sylvie Robert Photo de Marie-Noëlle Schoeller Photo de Jean-Pierre Sueur Photo de Nelly Tocqueville 

Mission Plan d’urgence face à la crise sanitaire

I. – Créer le programme :

Création d’urgence d’un revenu de remplacement pour les CDD d’usage

II. – En conséquence, modifier ainsi les ouvertures des crédits des programmes :

(en euros)

ProgrammeAutorisations d’engagementCrédits de paiement
+

(majorer l’ouverture de)

-

(minorer l’ouverture de)

+

(majorer l’ouverture de)

-

(minorer l’ouverture de)

Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire500 000 000500 000 000
Fonds de solidarité pour les entreprises à la suite de la crise sanitaire
Renforcement exceptionnel des participations financières de l’État dans le cadre de la crise sanitaire
Compensation à la sécurité sociale des allègements de prélèvements pour les entreprises les plus touchées par la crise sanitaire
Création d’urgence d’un revenu de remplacement pour les CDD d’usage500 000 000500 000 000
TOTAL500 000 000500 000 000500 000 000500 000 000
SOLDE00

Exposé Sommaire :

Cet amendement vise à alerter et à soutenir les salariés ayant recours au contrat à durée déterminée d’usage. Le vote de l'article 17 septies à l'Assemblée Nationale est intéressant mais il est loin de répondre à la problématique rencontrée aujourd'hui.

En 2014, près d’1, 2 millions de salariés étaient en CDD d’usage, soit 126 000 équivalents temps plein. En temps normal, 17% des salariés en contrat court vivent sous le seuil de pauvreté, avec la crise sanitaire et économique ce pourcentage est bien au-dessus.

Ces personnels appelés en renfort pour les mariages, les évènements sportifs, les salons professionnels ou encore les réceptions, ont vu leur activité réduite à néant avec la crise de Covid-19. La saison estivale est censée enregistrer un pic d’activité dans ces secteurs et permettre à ces salariés d’acquérir des droits aux allocations chômage, or, ces salariés sont en train d’épuiser leurs droits.

Le dernier recours pour ces personnes en fin de droit, c’est le RSA, les « extras » ne doivent pas être une variable d’ajustement qu’on laisse dans une grande situation de précarité.

Les jeunes sont d’autant plus concernés par les CDD d’usage et sont les premières victimes collatérales de la crise. Ils représentent la variable d’ajustement du marché du travail. Selon des chiffres parus le 9 juin, le taux de chômage des jeunes de 15-24 ans de la zone OCDE a bondi de 5, 5 points à 17, 6%.

Le Président de la République a reconnu l’augmentation historique du nombre de chômeurs, sans tenir compte de la nécessité vitale de redonner des droits à ceux-ci. En effet, cinq chômeurs sur dix ne sont pas indemnisés.

Les extras réclament une prolongation de leurs droits, à l'instar des intermittents du spectacle qui ont obtenu une "année blanche". Il y a donc urgence à agir sur cette catastrophe sociale qui touche tous les secteurs de l'intermittence de l'emploi.

Il est donc proposé, dans le cadre de la gestion de la crise sociale, de prévoir, au sein de la mission « plan d’urgence face à la crise sanitaire, la création d’un revenu de remplacement des CDD d’usage financé par l’Etat à hauteur de 500M€.

Pour assurer la recevabilité financière de cet amendement, il est nécessaire de le gager.

Dans ce cadre, le présent amendement réduit de 500 millions d'euros les autorisations d'engagement et crédits de paiement ouverts au sein du programme n° 356 "Prise en charge du dispositif exceptionnel de chômage partiel à la suite de la crise sanitaire" de la mission "Plan d'urgence face à la crise sanitaire ».

La volonté ici n’est pas de réduire les moyens consacrés à la réforme du chômage partiel. Simplement, les règles de recevabilité des amendements de crédits contraignent de gager cet amendement sur les crédits servant à financer la réforme du chômage partiel. Par ailleurs, La ministre du travail, Muriel Pénicaud, a annoncé que 3 000 premiers contrôles sur les demandes de chômage partiel avaient débouché sur « 850 suspicions de fraude » et quatre procédures pour « escroquerie », ce qui permettra d’abonder le financement du dispositif.

NB : Amendement d’appel pour ouvrir le débat sur la situation des salariés en CDD d’usage.

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