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Nous allons continuer d’essayer de vous sensibiliser au caractère injuste de cette réforme. Selon une étude réalisée en 2010 par l’Insee, 25 % des 5 % les plus pauvres sont morts sans avoir atteint l’âge de 62 ans. À l’autre extrémité de l’échelle sociale, 95 % des 5 % les plus fortunés – ceux qui gagnent 5 600 euros par mois – sont encore en vie à 62 ans. Seuls 5 % sont déjà décédés. Ces chiffres illustrent les raisons pour lesquelles la question de la retraite est si sensible pour certaines catégories de la population, celles, et elles sont les plus nombreuses, qui connaissent les plus grandes...
...ans qui ont suivi la réforme de 2010, quelque 100 000 personnes supplémentaires ont bénéficié des allocations chômage. Vos prévisions sur quatre ans ne tiennent pas compte de cet élément, alors qu’il n’y a aucune raison que les effets de cette réforme soient moindres, sans parler du coût de l’augmentation des maladies professionnelles ou des accidents du travail. La prolongation du travail après l’âge de 62 ans, lorsque la forme des salariés décline, pèsera sur les comptes. Par ailleurs, vos propos sur les manifestations me désolent. Deux tiers des Français sont contre cette réforme, et 60 % d’entre eux sont favorables au blocage du pays. Dès lors, de quelle France parlez-vous ? Ce sont ceux qui souffrent le plus et qui se lèvent le plus tôt qui sont dans ces manifestations ! Le vieux discou...
Vous présentez votre réforme comme si elle était à coût nul, mais le cœur de ce que vous proposez, les deux ans de recul de l’âge légal de la retraite, constitue une régression sociale historique ! Le COR évoque une situation maîtrisée ; il ne dit pas qu’il n’y aura pas de problème de financement des retraites, à terme, avec la démographie actuelle. M. Véran nous annonce aujourd’hui qu’il voulait dire que le Gouvernement avait d’autres urgences que la réforme des retraites. Au moment où les gens n’arrivent plus à vivre – ...
Alors que je cherchais un mot pour qualifier cet article 2, j’ai trouvé ces propos d’Emmanuel Macron, tenus en mars 2019 : « Franchement, ça serait assez hypocrite de décaler l’âge légal. Quand on est soi-même en difficulté, bon courage déjà pour arriver à 62 ans. » Il disait même : « Ça serait hypocrite. » Il considérait alors qu’il serait hypocrite de décaler l’âge légal. Nous examinons donc un article hypocrite, dans un projet de loi hypocrite. Vous le savez, l’Unédic, dans une étude publiée le 1er mars dernier, s’est penchée sur le passage de 60 ans à 62 ans de l’âge l...
...age des jeunes est de 23 %, et 24 % des jeunes sont employés à temps partiel. Votre réforme induit une période de travail plus longue pour les salariés âgés. Mécaniquement, les postes que ceux-ci occupent se libéreront moins rapidement, réduisant encore les perspectives pour les générations suivantes. Deuxièmement, votre réforme conduira inévitablement les jeunes d’aujourd'hui à devoir attendre l’âge de 67 ans pour pouvoir partir en retraite à taux plein. La précarité de l’emploi, qu’il s’agisse de contrats à durée déterminée ou de missions d’intérim, touche cinq fois plus les jeunes âgés de 15 ans à 24 ans que les autres générations, et un pourcentage important de jeunes sortis du cursus scolaire sont au chômage. Un tel retard d’insertion dans l’emploi et la hausse de l’âge de fin d’études...
...ment de la mission de service public dont ils sont chargés, ce qui entraîne le mécontentement des usagers. Pour ce qui est du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, j’aurais aimé que des projections soient réalisées. Car l’application de ce principe signifie, de fait, que la fonction publique offrira moins de postes aux jeunes. Ajouter à cette mesure l’allongement de l’âge de départ à la retraite fera mécaniquement, et de façon assez rapide, vieillir l’ensemble de la fonction publique, quels que soient les métiers. Ce vieillissement sera plus accentué que le vieillissement de la population dans son ensemble. Comment voulez-vous, monsieur le secrétaire d'État, que les profs enseignent avec enthousiasme jusqu’à 67 ans dans des quartiers difficiles, où l’éducation na...
En outre, elle cumule réunit un recul de l’âge légal de départ à la retraite et un allongement de la durée de cotisation. Ce sont donc toujours les mêmes qui doivent payer ! Dans ces conditions, votre projet d’allongement de la durée de cotisation est parfaitement inadmissible. Les socialistes, qui forment un parti de gouvernement, …
...me de retraites par répartition. À vous entendre, votre projet de réforme est le seul moyen de préserver notre système actuel pour les jeunes générations, aujourd’hui inquiètes. Ce serait aussi la seule façon d’éviter la fuite de l’épargne des Français vers les sociétés d’assurance privées. Vous prétendez donc être en mesure de mobiliser 45 milliards d’euros en actionnant le levier du report de l’âge légal du départ à la retraite, qui passerait de 60 à 62 ans, et celui de l’âge du départ sans décote, qui passerait de 65 à 67 ans et justifierait l’article 6. Mais vous n’avez à aucun moment expliqué comment vous comptiez mobiliser en deux ans les 45 milliards d’euros nécessaires ! Tous les économistes s’accordent sur le fait que seul un report de huit ans – et non pas de deux ans seulement – p...
...ort dans lequel il est précisé qu’il ne peut en aucun cas être imputé à l’institution elle-même – c’est l’un des multiples rapports émanant des analyses de tel ou tel département du FMI –, alors on le fait jusqu’au bout, ne serait-ce que pour ne pas figurer dans les « bobards » que dénonçait Libération ce matin. En lisant le rapport jusqu’au bout, on pouvait lire que la mesure de recul de l’âge ouvrant droit au taux plein était envisageable, mais pour les deux décennies à venir. Or cette mesure d’âge est mise en application avec brutalité, entre 2011 et 2016, autrement dit tout de suite ! Ce n’est pas la même chose ! L’amendement de M. About mettait donc le doigt sur cette brutalité qui n’existe nulle part ailleurs. On nous donne en exemple l’Allemagne, mais, dans ce pays, l’échéance e...
Nous touchons au noyau dur de cette réforme, et à son injustice la plus évidente. Nous avons abordé le report de 60 à 62 ans de l’âge légal du départ à la retraite, qui concerne une masse de salariés. Quant au report de 65 à 67 ans de l’âge de la retraite à taux plein, il concerne les catégories les plus fragiles : celles qui ont connu des interruptions de carrière, et en particulier les femmes. Je voudrais réitérer les questions qu’a posées M. Jean Desessard, parce que nous n’avons jusqu’à présent pas eu de réponses, du moins...
...nous sommes très heureux que les femmes qui ont trois enfants aient été entendues et que votre projet ait tenu compte de leurs demandes. Tant mieux pour elles ! Mais cela met en pleine lumière l’injustice faite à toutes les autres. Pourquoi elles, et pas les autres ? Vous ne nous répondez pas, que ce soit sur cette question-là ou sur l’automaticité que vous établissez entre le report à 62 ans de l’âge légal et le report à 67 ans de l’annulation de la décote. C’est l’ensemble que nous contestons. On pourrait s’arrêter là, et admettre que le passage de 60 à 62 ans nous a été imposé et que nous n’avons plus que nos yeux pour pleurer. Mais pour l’autre borne d’âge, celle de 65 ans, des syndicalistes responsables nous ont alertés : « N’y touchez pas, parce que ce sont les catégories les plus fragil...
Je conclus, monsieur le président, car je développerai ce point tout à l’heure. Mais il y a un chiffre qui n’a pas été commenté : dans notre pays, l’âge moyen d’une retraite en mauvaise santé, c’est 63 ans !
Nous avons tous fait le même constat : il faut pérenniser le système de retraite par répartition. Vous et nous pensons qu’il faut le réformer, parce que nous ne pouvons laisser s’aggraver le déficit financier qui, à terme, ferait exploser le système. Vous avez choisi de financer la réforme en augmentant exclusivement ou, en tout cas, principalement, l’âge légal de la retraite, c'est-à-dire en faisant porter essentiellement l’effort sur les salariés. Je vous l’ai répété à plusieurs reprises, le fait d’augmenter l’âge légal ne contribuera à la pérennité du système que pour un tiers ! Ce n’est pas moi qui l’ai inventé, c’est le Conseil d’orientation des retraites qui l’a écrit dans un document qui vous était destiné pour vous aider dans vos choix ! ...
Qu’arriverait-il si l’on suivait la logique de M. Longuet, pour qui la seule façon de sauver le régime par répartition est de mettre en regard le nombre des actifs et le nombre des inactifs et d’accroître le premier en élevant l’âge de départ à la retraite ? Un tel raisonnement valait au moment de la création du système, mais aujourd’hui, s’il fallait l’appliquer, le système par répartition ne serait malheureusement plus viable. Et ce n’est pas la solution des 62 ans de M. Woerth qui réglerait le problème !
...port aux inactifs serait de soumettre à cotisations les revenus du capital. Ce serait toujours de la répartition, mais d’une autre manière. Ce n’est pas ce que vous avez choisi, monsieur le ministre : là est le problème ! Monsieur Fourcade, vous avez cité l’exemple de la Chine. Mais savez-vous que, là-bas, dans les années qui viennent, 300 millions de personnes vont atteindre ce que l’on appelle l’âge de la retraite ? Et elles ne toucheront pas un yuan, parce qu’il n’y a pas de retraite en Chine !
Aujourd’hui, beaucoup d’arguments ont été avancés. J’en reprendrai quelques-uns. Si les jeunes sont dans la rue, s’ils se sentent autant mobilisés, c’est parce qu’ils ont bien compris que reculer de deux ans l’âge de départ à la retraite équivaudrait, pour eux, à un million d’emplois en moins ! Monsieur le ministre, vous ne l’ignorez pas, si, d’ici à 2025, la croissance était supérieure de 0, 5 point aux prévisions – on sait combien celles-ci sont aléatoires ! –, la moitié du besoin de financement serait comblée et votre idée de relever à 62 ans l’âge de départ à la retraite deviendrait encore plus infond...
Cet article relève de 65 à 67 ans l’âge du taux plein. Comme nous n’avons eu de cesse de le dire, il s’agit d’une grave injustice sociale. Cette disposition pénalisera particulièrement les salariés précaires et les femmes. Il n’est pas juste que les mêmes conditions de départ en retraite s’appliquent à tous, s’en tenir compte des parcours de chacun et des perspectives d’espérance de vie. Des alternatives existent pourtant, comme la p...
Un rappel au règlement, mais surtout une question au président de séance ! J’ai entendu dire – j’ai été alerté par SMS –, que, pour les médias, l’article 5, qui reporte l’âge légal de la retraite de 60 à 62 ans, a été adopté « définitivement » par le Sénat. Monsieur le président, cet adverbe n’est-il pas exagéré ? Cela signifie-t-il que cet article voté conforme ne pourra pas être réexaminé en commission mixte paritaire ? Pouvez-vous nous confirmer qu’à tout moment, d’ici au vote des trente-trois articles du texte, le Gouvernement pourra encore demander une seconde d...
... l’organisation de nos travaux. Alors que le projet de loi compte trente-trois articles, que nous n’avons même pas encore entamé l’examen de l’article 1er, vous avez décidé d’examiner en priorité les articles 5 et 6. Pourquoi ? Parce que votre plan de communication est déjà prévu. En dépit de tout ce que vous pouvez dire, la seule chose qui vous intéresse, c’est de faire adopter le relèvement de l’âge légal avant mardi afin de pouvoir dire à ceux qui s’apprêtent à manifester, qui espèrent encore pouvoir vous faire bouger, que la disposition étant votée, il n’y a plus besoin de lutter. Eh bien, si, il faudra continuer de lutter, quoi qu’il se passe ce week-end !
...globale du temps de travail s’est accompagnée d’une très forte augmentation de la richesse par habitant, mesurée par le PIB par habitant : tandis que le temps de travail était divisé par deux, la richesse par habitant était multipliée par huit. Ces progrès n’ont donc jamais été accompagnés de décroissances ou de catastrophes économiques pour notre pays. Le passage, en 1980, de 65 ans à 60 ans de l’âge légal du départ à la retraite reposait sur l’idée d’un « véritable droit au repos que les travailleurs sont fondés à revendiquer en contrepartie des services rendus à la collectivité, à l’issue d’une durée de carrière normale ». Cette vérité d’hier est toujours valable, car une grande majorité des salariés liquide aujourd'hui sa pension de retraite à l’âge de 60 ans. Ainsi, en 2009, 72 % des att...