Délégation sénatoriale aux outre-mer

Réunion du 16 mars 2021 : 1ère réunion

Résumé de la réunion

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La réunion

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Debut de section - PermalienPhoto de Stéphane Artano

Mes chers collègues, dans le cadre de son programme de travail pour 2021, la Délégation sénatoriale aux outre-mer a souhaité mettre l'accent sur le suivi des recommandations de ses précédents rapports, parallèlement à la conduite de nouvelles études, afin de s'assurer de leur mise en oeuvre.

Je vous rappelle qu'en 2019 la délégation avait entrepris une étude sur la représentation et la visibilité des outre-mer dans l'audiovisuel public, compte tenu de l'onde de choc créé par l'annonce de la disparition de la chaîne France Ô de la TNT. Nos rapporteurs étaient Mme Jocelyne Guidez et M. Maurice Antiste, lequel est malheureusement indisponible et vous prie de l'excuser.

Pour mesurer l'impact de cette décision, la délégation avait organisé une consultation en ligne qui avait recueilli près de 6 000 réponses émanant, pour les deux tiers, de personnes originaires des outre-mer ou ayant des attaches personnelles en outre-mer. Le maintien de France Ô recueillait plus de 96 % des suffrages.

Surtout, dans le cadre de son étude, la délégation avait formulé vingt préconisations tendant à promouvoir une juste et effective représentation des outre-mer sur les chaînes du service public.

Six mois après l'arrêt de France Ô, et à l'issue de la 4e réunion du comité de suivi du Pacte pour la visibilité des outre-mer de France Télévisions, nous avons souhaité organiser un focus sur l'application des engagements de ce Pacte signé en juillet 2019 par les ministres de la culture et des outre-mer et la présidente de France Télévisions, Mme Delphine Ernotte.

À l'époque, les parties prenantes avaient bien voulu reconnaître que le rapport de la délégation avait largement inspiré les grandes lignes de ce pacte.

Ce travail d'information du Sénat sur les questions relatives aux outre-mer est l'une des missions institutionnelles confiées à notre délégation et est essentiel pour la mise en oeuvre de nos propositions.

Afin de dresser cet état des lieux, nous accueillons :

- au titre de France Télévisions, Mme Sylvie Gengoul, directrice du pôle outre-mer. Elle est accompagnée de MM. Francis Donnat, secrétaire général, et Laurent Corteel, directeur de l'information du pôle outre-mer. Plusieurs responsables du groupe sont également avec nous par visioconférence et nous saluons leur mobilisation ;

- M. Maël Disa, délégué interministériel à l'égalité des chances des Français d'outre-mer, en charge précisément de la visibilité, que nous accueillons pour la première fois. Il est heureux que cette première rencontre très concrète de l'audiovisuel public concerne ce terme qui nous tient particulièrement à coeur ;

- M. Tony Rebus, président de l'Association des auditeurs et téléspectateurs des outre-mer (AATOM) qui pourra faire remonter les observations du public, notamment celui qui suivait le canal 19 de la TNT avant la fermeture de France Ô.

Nous vous remercions pour votre participation et vous invitons à respecter votre temps de parole, afin de permettre un échange avec les membres de la délégation.

Sans plus tarder, je cède la parole à notre collègue Jocelyne Guidez. Avec Maurice Antiste, ils avaient demandé un suivi exigeant des engagements pris par France Télévisions et tous deux siègent au comité qui a été créé à cet effet.

Ce sera ensuite le tour de Mme Sylvie Gengoul pour une présentation d'une quinzaine de minutes du dernier bilan, puis de MM. Maël Disa et Tony Rebus. Enfin, je laisserai la parole aux parlementaires qui assistent, au Sénat ou à distance à cette audition.

En fin de réunion, je serai contraint de m'absenter pour participer à une réunion de travail autour du Président Gérard Larcher et je serai remplacé par Mme Victoire Jasmin, vice-présidente de notre délégation, que je remercie par avance.

Debut de section - PermalienPhoto de Jocelyne Guidez

Merci beaucoup, Monsieur le Président. En 2019, à la suite du rapport que nous avons réalisé avec Maurice Antiste, nous avons indiqué qu'il faudrait juger dans la durée de la concrétisation des mesures annoncées par France Télévisions dans son Pacte de visibilité. C'est dans cette optique que nous participons au comité de suivi dont la dernière réunion s'est tenue le 3 février dernier.

Nous avions mené au préalable un travail de fond sur la représentation et la visibilité des outre-mer dans l'audiovisuel public qui concluait au caractère prématuré et dangereux de la disparition de France Ô de la TNT. Nous constations également la nécessité d'une visibilité régulière et contrôlée sur les grandes chaînes nationales, la pertinence du développement d'une offre numérique dédiée pour anticiper les évolutions technologiques et la mutation des modes de consommation et l'impératif de poursuivre la consolidation du réseau des stations La 1ère, figure de proue du service public audiovisuel dans les territoires.

Comme l'a estimé Maurice Antiste, lors de la réunion du 3 février, le grand public n'est toujours pas entièrement convaincu de la nécessité de la suppression de France Ô. D'où l'idée de communiquer plus largement sur ce bilan en termes d'audiences, de programmes ou de projets.

Nous allons revenir sur les 25 engagements du Pacte devant nos collègues et je vous en remercie vivement. À la suite des remarques des membres du comité, le groupe France Télévisions s'est effectivement engagé à renforcer les actions de communication visant à développer la connaissance, par tous les publics, des offres dédiées aux outre-mer.

Des annonces ont également été faites sur lesquelles vous pourrez nous éclairer, comme celle d'une sous-commission des études au sein du comité, chargée de contribuer au cahier des charges de l'étude sur les programmes et informations dédiées aux outre-mer sur les antennes du groupe, ou encore celle d'un annuaire des experts ultramarins.

Par ailleurs, un nouveau magazine d'information hebdomadaire va voir le jour sur les faits marquants de l'actualité ultramarine chaque samedi sur France 24, chaîne qui est néanmoins assez peu connue du grand public.

Nous voudrions être certains que les téléspectateurs se reconnaissent dans cette dynamique et qu'ils puissent faire des suggestions.

Je suis impatiente d'entendre les représentants de France Télévisions ainsi que nos deux autres invités et je remercie le président Stéphane Artano d'avoir permis cet échange.

Comme l'a très bien dit en 2019 notre collègue Thani Mohamed Soilihi, sénateur de Mayotte, « la visibilité des outre-mer est un sujet beaucoup plus grave qu'il n'y paraît car il en va de notre existence. Pendant ma formation d'avocat, j'ai appris qu'avant de défendre un justiciable, il fallait le connaître. Or, la visibilité des outre-mer n'est aujourd'hui pas satisfaisante, c'est un fait ».

Chacun sait que le Bureau du Sénat se prépare à procéder au renouvellement de la présidence de Public Sénat et que la diversité est une question à laquelle les chaînes parlementaires ne peuvent échapper, en cohérence avec les objectifs nationaux. J'ajoute que le prochain comité de suivi se réunira a priori en septembre 2021, ce qui permettra d'établir un point d'étape un an tout juste après la disparition de France Ô.

Debut de section - Permalien
Sylvie Gengoul, directrice du pôle outre-mer de France Télévisions

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les sénateurs, Monsieur le délégué. Je pourrais évoquer la question de la visibilité des outre-mer de plusieurs manières, je pourrais tirer le bilan d'un engagement, en parler comme d'une ambition éditoriale, d'un enjeu institutionnel ou comme d'une opportunité de l'histoire.

J'ai choisi d'en parler comme d'un acte citoyen, comme d'une responsabilité de service public, dans le cadre du projet pour l'outre-mer de France Télévisions tel que l'envisage notre présidente Delphine Ernotte. Cette responsabilité doit être assumée et portée par et depuis les territoires d'outre-mer comme un devoir.

Je souhaite insister sur les trois grands axes stratégiques de long terme du pôle outre-mer :

- La contribution à nos pays, participer à leur dynamique et si possible produire du bénéfice social dans chacun de nos territoires ;

- La valorisation de nos contenus sur le plan national. Nous avons à dire à la France un peu plus d'elle-même, à dessiner ses contours, à apporter de nouveaux regards, de nouvelles lectures, un autre point de vue ;

- L'ouverture à l'international pour nourrir notre essence et pour porter le sens de la France partout où nous sommes implantés.

Ces actualités, ce sont toutes ces histoires issues de l'Histoire, toutes ces perspectives qui sont données par notre géographie, toutes les valeurs universelles qui en résultent et que nous avons le devoir de partager dans le cadre de cette politique de visibilité. C'est l'opportunité de nous connaître pour nous reconnaître, faire société dans la diversité et apprendre ensemble. C'est un processus fondamental et la crise sanitaire que nous vivons nous enseigne ce sens du collectif et de la solidarité.

C'est en mesurant ce chemin que nous pourrons évaluer la réalisation de l'objectif de visibilité. Elle doit être portée par une vision intrinsèque qui anime notre projet d'entreprise et structure notre collectif.

Le pôle outre-mer de France Télévisions dispose d'une direction des contenus et d'une direction de l'information. Chaque directeur a un adjoint en charge de la visibilité. Nous travaillons également en synergie avec la direction des antennes et des programmes. La visibilité n'est pas juste un réflexe, c'est une normalité, comme le dit notre présidente, avec une démarche très investie et qui nous engage.

Nous avons un triple objectif :

- produire de plus en plus de contenus qui fassent sens dans les magazines, les documentaires ou les fictions. Le documentaire « Décolonisation, du sang et des larmes » a été le documentaire le plus vu sur france.tv en 2020. Des fictions sont en phase de développement. Le portail des outre-mer offre un direct d'informations 24 heures sur 24 permettant aux ultramarins de l'Hexagone de rester en connexion avec leur territoire. Ce portail offre près de trois cents documentaires, des webséries, des captations de spectacles vivants autour des trois piliers stratégiques que sont le vivre-ensemble, la façon de se développer durablement et la façon d'innover au service de tous. Un travail sur l'ergonomie de ce portail permettra d'assurer une meilleure « accessibilité » de ses contenus. En 2021, nous prévoyons d'ouvrir un flux linéaire direct depuis notre territoire pour contourner tous les effets géo-bloquants des droits de diffusion qui posent problème depuis longtemps. Nous envisageons également de diffuser les chaînes outre-mer qui reflètent les cultures et les actualités de nos neuf territoires sur les boxes en métropole et le passage de notre webradio en DAB+ (Digital Audio Broadcasting). Enfin, chaque mois, la Case du siècle sur France 5 accueille un documentaire pour comprendre l'histoire des outre-mer et contribuer à la mémoire nationale ;

- stimuler les écosystèmes culturels, créatifs et industriels locaux à travers les dynamiques de tournage, les festivals, l'accompagnement des vocations. France Télévisions est partenaire d'une bourse pour faire émerger les scénaristes ultramarins. Nous avons également vocation à permettre aux contenus ultramarins de trouver des publics larges et variés et d'intégrer le marché national. Par exemple, quand France Télévisions fait l'acquisition du film documentaire « Ophir », lauréat du FIFO 2020 (Festival du film documentaire océanien), pour une diffusion sur ses antennes nationales, elle lui offre des débouchés complémentaires et accompagne la compétitivité des productions ultramarines. Nous travaillons aussi à décrypter les enjeux ultramarins. C'est le sens d'un nouveau rendez-vous diffusé sur France 24 ;

- révéler les outre-mer telles qu'elles sont, c'est-à-dire des acteurs du monde et expression de la vitalité de la France. Avec Culturebox, nous offrons en moyenne sept programmes par semaine. À côté des captations de spectacles, nous proposons quelques documentaires de qualité comme « L'Oiseau rebelle » de Fabrice di Falco. Dans un autre registre, la chaîne olympique de France Télévisions sera diffusée jusqu'à la fin des JO de Paris en 2024 et a d'ores et déjà planifié l'ensemble des évènements sportifs des départements d'outre-mer. France Télévisions est également partenaire du Carrefour des outre-mer, salon de l'excellence qui a pour ambition de rassembler à Paris toute la vitalité des outre-mer à la fin du mois d'octobre 2021. La visibilité des outre-mer doit être utile et stimulante. Nous souhaitons « embarquer » nos publics pour permettre toutes les interactions, les conversations et les rencontres possibles.

Nous travaillons aussi à améliorer nos contenus et nos formats. Notre site de Malakoff est un véritable moteur de la démarche du groupe pour la visibilité des outre-mer.

Enfin, il y a un enjeu humain dans cette visibilité. France Télévisions, ce sont des métiers, des compétences mais aussi des hommes et des femmes d'horizons très variés qui se combinent avec humilité et qui s'enrichissent au contact de cet outre-mer pluriel, résilient et universel.

Debut de section - Permalien
Maël Disa, délégué interministériel à l'égalité des chances des Français d'outre-mer et à la visibilité

Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les sénateurs. Je vous remercie pour cette invitation sur un sujet qui nous occupe au quotidien. Je salue l'intervention de Mme Sylvie Gengoul avec laquelle j'ai souvent l'occasion d'échanger

Mon propos portera sur quelques pistes d'évolution de la visibilité. La délégation interministérielle que j'ai l'honneur de diriger existe depuis treize ans, mais la compétence visibilité n'est exercée que depuis janvier 2020. Au-delà de l'audiovisuel, la délégation interministérielle cherche à donner de la visibilité aux personnes, sujet sur lequel subsistent de nombreuses insuffisances à combler. Elle s'efforce de mettre en place des dispositifs pour une meilleure visibilité des hommes et des femmes, notamment au niveau national. Si on cherche le lien entre égalité des chances et visibilité, on trouve la question de la continuité territoriale. Notre délégation réfléchit, avec ses partenaires, à proposer des actions visant à améliorer cette visibilité.

Sur l'audiovisuel, les chiffres sont éloquents. Lors du dernier comité, nous avons constaté qu'une diffusion nationale permettait de passer de quelques dizaines de milliers de téléspectateurs à plusieurs millions. Chaque semaine, trois millions de personnes regardent des programmes liés aux outre-mer. Les progrès sont indéniables même s'il existe des marges de progression en termes de communication et de connaissance des chiffres.

Il est toujours possible de faire mieux, notamment au niveau de l'audiovisuel privé. Nous voulons également différencier les territoires et les personnes et lutter contre les stéréotypes et les discriminations qui subsistent autour des ultramarins. L'audiovisuel doit y contribuer, en mettant les outre-mer en avant pour leurs talents et pas seulement pour leurs décors. L'annuaire en cours de construction permettra d'améliorer les contenus en mettant en avant des profils.

Debut de section - Permalien
Tony Rebus, président de l'association des auditeurs et téléspectateurs des outre-mer (AATOM)

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Sénateurs. Je vous remercie de votre invitation à cette table ronde pour débattre du Pacte pour la visibilité des outre-mer. Notre espace audiovisuel et cinématographique devrait être, comme Stendhal le disait du roman, « un miroir dans lequel se reflète la société dans sa réalité et sa diversité ». Dans son dernier baromètre publié en septembre 2020, le CSA indique que la représentation des territoires est peu conforme à la réalité. Seules 0,4 % des personnes à l'écran, tous programmes confondus, sont ultramarines, alors que selon les données de l'Insee, les départements et collectivités d'outre-mer représentent 3,26 % de la population française.

La suppression de la chaîne France Ô a fait chuter le nombre d'intervenants ultramarins sur les principales chaînes de la TNT de 10 % à 0,4 %. Pour cette raison, France Télévisions a signé un Pacte de visibilité des outre-mer qui vise à ancrer un réflexe outre-mer sur l'ensemble des antennes.

Pour développer un réflexe, il faut que les faits qui le conditionnent soient récurrents, localisables dans l'espace et le temps, c'est-à-dire que les émissions, les séries ou les films répartis sur une ou plusieurs antennes soient des rendez-vous réguliers. Or, ce n'est pas le cas aujourd'hui. « Coeur outre-mer » a été choisi comme programme phare mais nous considérons qu'il n'est pas le plus adapté pour créer ce réflexe. Il concentre 46 heures de programmes sur 6 jours, ce qui ne permet pas à une personne de regarder l'ensemble des contenus et provoque un effet de saturation. Une programmation mensuelle serait plus adaptée et mieux comprise.

Concernant le premier engagement portant sur la diffusion, chaque mois, de programmes ultramarins en première partie de soirée, j'ai noté 27 premières parties de soirée. Toutefois, ce chiffre n'a pas de réelle signification en termes de représentativité, puisqu'il signifie 2,47 % de taux de présence sur les trois chaînes nationales (France 2, France 3, France 5) et 1,48 % si on prend les cinq chaînes nationales.

S'agissant du point 8 du Pacte, qui prévoit un magazine quotidien sur France 3, le format a été modifié et les sujets ne sont pas toujours pertinents.

Par ailleurs, les ultramarins de l'Hexagone sont les grands oubliés de ce Pacte de visibilité. Depuis la fermeture de France Ô, ils ne sont plus visibles, sauf dans un sujet de trois minutes de l'émission Les Témoins d'Outre-mer (LTOM) traitant souvent de l'artisanat. Pourtant, les ultramarins de l'Hexagone sont aussi nombreux que ceux des outre-mer et participent au rapprochement entre l'outre-mer et l'Hexagone. Auparavant, des invités étaient en plateau et des sujets de société étaient abordés. LTOM sera-t-elle toujours présente à la rentrée sur France 3 ? J'ai en effet entendu parler de l'arrêt des tournages à partir du mois d'avril.

Le point 9 porte sur « l'info outre-mer ». Ce format de six minutes est trop court et ne permet pas de présenter l'ensemble des outre-mer. De plus, les horaires de diffusion ne sont pas respectés. Par exemple, si France 3 diffuse un événement sportif, le rendez-vous est déprogrammé. Par ailleurs, il n'est pas diffusé dans toutes les régions, certaines ont leur propre programme. Les 20 et 27 décembre 2020, par exemple, sa diffusion a été déplacée à 11 heures 50 pour laisser la place à des dessins animés. L'AATOM suggère que ce rendez-vous du week-end retrouve sa place à 12 heures 50, après le journal de France 3.

Le point 10 traite du nouveau portail outre-mer. Selon le Syndicat national de la publicité télévisée, 56 % des Français disent que la télévision occupe un point central au sein de leur foyer, 57 % qu'elle leur manquerait si elle disparaissait, 69 % qu'elle constitue un lien social fort pour la famille, 63 % entre amis et 40 % entre collègues. La télévision est le support le plus utilisé, toutes générations confondues, pour 88 % des Français. Le portail numérique n'est donc pas forcément le meilleur moyen pour connecter les outre-mer au niveau national surtout avec la fracture numérique. Les chaînes locales ne sont pas accessibles sur le flux linéaire à cause de la géolocalisation, alors qu'en outre-mer les chaînes hexagonales sont accessibles. De plus, l'application Android ne permet pas de faire passer les programmes sur la télévision et il y a de nombreuses microcoupures sur les smartphones.

Le point 11 porte sur les documentaires. Il est rédhibitoire de supporter une minute de publicité avant d'accéder à chaque documentaire. L'AATOM ne dispose d'aucun moyen de vérifier le chiffre de six millions de personnes qui seraient touchées par l'opération « Coeur outre-mer ». Des événements quotidiens, répartis sur l'ensemble des chaînes, seraient plus appropriés. Par ailleurs, la plus grande partie de la programmation est constituée de rediffusions. Les artistes devraient pouvoir s'exprimer à cette occasion. Le 24 octobre 2020, France 2 a diffusé un sujet sur l'eau dont le contenu n'était pas satisfaisant car il ne reflétait pas ce que sont les outre-mer. Les personnes interrogées ne représentent pas la diversité de la population dans le quartier résidentiel de Saint-François (une femme, son fils, un restaurateur et un retraité). Le 7 mars 2021, Laurent Delahousse a diffusé un sujet sur les requins à La Réunion. Pendant les 46 minutes du reportage, pas une seule personne issue de la diversité n'apparaît alors que la population réunionnaise est composée de 75 % de noirs et de malbars, de 15 % de créoles et seulement de 10 % de « zoreilles ». Enfin, Culturebox propose beaucoup de rediffusions.

En 2000, le « Collectif Égalité » avait alerté sur l'absence des minorités visibles dans le paysage cinématographique et audiovisuel. En 2020, lors de la 46e cérémonie des Césars, la comédienne Aïssa Maïga a alerté l'opinion en réclamant davantage d'égalité. En 2021, il y a encore de nombreuses inégalités dans le paysage audiovisuel. La télévision doit faire des efforts, le service public peut aider à améliorer la situation dans le cinéma.

Pour une meilleure représentation de la diversité, nous proposons que le 10 mai 2021, date anniversaire des 20 ans de la loi Taubira, la Journée nationale des mémoires de la traite négrière, de l'esclavage, et de leur abolition fasse l'objet d'une soirée thématique en première partie de soirée sur l'une des principales chaînes du service public. Un film d'un cinéaste originaire des Antilles pourrait être diffusé et suivi d'un débat en présence du réalisateur et d'historiens de France, y compris des Antilles, et d'Afrique. Ce serait une excellente occasion d'offrir aux téléspectateurs la possibilité de mieux comprendre des pans de cette histoire méconnue.

Nous proposons également un projet sur 5 ans, avec la découverte, chaque année, du catalogue des meilleurs longs métrages des réalisateurs ultramarins : Christian Lara, qui a produit 25 films et dont aucun n'a été acheté par France Télévisions, Euzhan Palcy, Guy Deslauriers, Jean-Claude Barny, Christian Grandman. France Télévisions pourrait rencontrer ces réalisateurs des outre-mer pour étudier des possibilités de coproduction.

L'inquiétude des professionnels de la culture ne cesse de grandir, les lieux culturels sont toujours fermés. Pour les cinéastes d'outre-mer, déjà largement sous-représentés au cinéma comme sur le petit écran, la situation risque d'être encore plus catastrophique.

Debut de section - Permalien
Sylvie Gengoul, directrice du pôle outre-mer de France Télévisions

Je vous remercie pour vos observations auxquelles nous sommes très attentifs.

Vous avez mentionné un sujet sur l'eau. Je ne pense pas que le service public ait jamais privilégié l'exotisme. Au sein du comité de suivi, nous disposons de la liste des sujets diffusés. Elle permet de constater que France Télévisions traite l'ensemble de l'actualité. Les avancées les plus significatives ont eu lieu sur l'information. Le 31 mars prochain, nous diffuserons par exemple sur France Info une émission sur les 10 ans de la départementalisation de Mayotte.

Vous avez évoqué la question des droits. La géolocalisation est conséquente et les droits de diffusion sur le marché national sont beaucoup plus importants que les droits sur les marchés locaux. France Télévisions privilégie les programmes à valeur ajoutée pour une diffusion nationale, des journaux, des magazines et des documentaires.

Le portail constitue une avancée fondamentale. Cette offre, qui rassemble les trois bassins, est un point d'entrée unique dans l'actualité, disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. France Télévisions est un média global, présent à la radio, à la télévision et sur internet.

L'annuaire des experts, sur lequel nous allons travailler avec les équipes du délégué interministériel, sera mis à la disposition de l'ensemble des chaînes pour les aider à identifier les interlocuteurs pertinents.

Le projet de diffusion de la radio numérique terrestre en DAB+ est un point d'accroche essentiel entre les ultramarins de l'Hexagone et ceux des territoires. Cette radio sera un atout pour le réseau musical ultramarin, puisque 50 % de sa programmation sera consacrée à la musique, contre 10 % à l'information et 40 % à la découverte.

Debut de section - Permalien
Laurent Corteel, directeur de l'information du pôle outre-mer de France Télévisions

Les échanges sont toujours intéressants et nous avons conscience que tout est perfectible. Cependant, la montée en puissance de la visibilité engagée avec la fermeture de France Ô est une réalité, notamment en termes de contenus. Vous évoquez le journal télévisé dont la durée n'est que de 6 minutes, mais ce n'est qu'un début. Ce journal est suivi par plus de 200 000 téléspectateurs, dix fois plus que celui de France Ô. France Télévisions propose des rendez-vous récurrents et normalise ses contenus. Demain, dans l'édition spéciale que France Info consacrera au premier anniversaire de la crise sanitaire, l'ensemble des territoires seront présents, notamment à travers des témoignages d'experts ultramarins. Jeudi prochain, France 2 proposera une émission spéciale sur la génération oubliée par la crise et le représentant national des étudiants sera mahorais. C'est ce regard que nous voulons apporter. Dans les journaux de France 2 ou de France 3, nous constatons une augmentation de 50 % de la visibilité des outre-mer. Si des clichés nous ont été reprochés par le passé, nous traitons aujourd'hui toutes les thématiques.

Même s'il nous reste beaucoup de chemin à parcourir, nous avons avancé depuis deux ans. Le regard de nos concitoyens sur l'outre-mer a changé parce que nous sommes allés chercher un public que nous n'avions pas sur France Ô.

Comme l'a rappelé Mme Sylvie Gengoul, France Info prépare une édition spéciale sur les 10 ans de la départementalisation de Mayotte. Récemment France 2 a ainsi diffusé un sujet sur Wallis-et-Futuna dans son édition de 20 heures.

Au niveau de la direction de l'information, il y a des représentants de l'outre-mer qui traitent de l'actualité des outre-mer et qui identifient, avec les rédacteurs en chef, les sujets à traiter dans les différents journaux.

Vous avez évoqué le problème de l'eau. Je rappelle que nous avons diffusé un Envoyé Spécial de 26 minutes sur l'eau en Guadeloupe, avec de nombreux intervenants, émission pour laquelle les retours ont été très positifs.

Debut de section - Permalien
Sylvie Gengoul, directrice du pôle outre-mer de France Télévisions

Nous avons procédé à une véritable refonte de notre offre éditoriale, notamment au niveau des différentes thématiques documentaires. Tous les rendez-vous seront consolidés.

Debut de section - Permalien
Luc de Saint-Sernin, directeur de la stratégie éditoriale du pôle outre-mer de France Télévisions

Les magazines que nous diffusons tous les jours sur France 3 seront maintenus et renforcés. Si la production s'arrête en avril, la diffusion continue jusqu'à la fin du mois de juin. Je vous confirme que les magazines figureront à nouveau dans les grilles de rentrée de France 3 et je vous assure que cette visibilité nationale est très importante à nos yeux.

Les rédactions outre-mer La 1ère veulent nouer un partenariat fort avec la filière production. Au mois d'avril, nous organisons des rencontres, par bassin, entre les producteurs audiovisuels et les outre-mer 1ère qui constituent le portail pour dialoguer, présenter notre ligne éditoriale, partager avec eux et corriger ce qui a besoin de l'être.

La ligne éditoriale des documentaires « La ligne bleue » sur France 3 va changer pour offrir plus de visibilité aux ultramarins. Nous voulons raconter des histoires d'hommes et de femmes, des histoires d'ultramarins. Par ailleurs, La case du siècle sur France 5 est maintenue. Nous proposerons donc cinq rendez-vous réguliers.

Nous avons des projets avec les réalisateurs que vous avez cités, Jean-Claude Barny pour un film sur Frantz Fanon ou Guy Deslauriers dont plusieurs films sont en production avec France Télévisions. La création audiovisuelle est au coeur de notre stratégie. Elle nous permet de proposer une offre forte dédiée aux outre-mer et permet à chacun de se retrouver sur nos antennes.

La visibilité se retrouve également sur les boxes. Nous travaillons à la diffusion des chaînes 1res locales dans l'Hexagone, même si nous sommes confrontés à des problèmes de droits, et nous avons le projet d'une diffusion de la webradio en DAB+.

Plus de proximité amène plus de transversalité entre la télévision, la radio et le portail et conduit à plus de visibilité. Celle-ci part des territoires et apporte un nouveau regard sur l'outre-mer et plus uniquement la découverte.

- Présidence de M. Victoire Jasmin, vice-présidente -

Debut de section - Permalien
Tony Rebus, président de l'association des auditeurs et téléspectateurs des outre-mer (AATOM)

Vous ne m'avez pas répondu sur la célébration des 20 ans de la loi Taubira le 10 mai prochain. Nous sommes prêts à vous aider à organiser une grande soirée thématique.

Sur l'information, quand il y a des victimes en Méditerranée, France Télévisions fait la une des journaux avec cette information. En revanche, quand des milliers de personnes meurent sur les plages de Mayotte, il n'y a pas un mot sur cette tragédie dans les tranches d'informations.

Sur les séries et les fictions, Netflix combat mieux le racisme que France Télévisions, par exemple avec Omar Sy dans Arsène Lupin, qui réunit toutes les communautés. Dans la série américaine La chronique des Bridgerton, la reine est noire, le héros métis et l'héroïne blanche. Dès le deuxième épisode, les spectateurs ne regardent plus les couleurs, ils sont emportés par l'histoire. Dans le métro, ils regardent les personnes différemment, en se disant qu'une femme noire peut être une reine de France. Peut-être faudrait-il que France Télévisions se dirige vers cette voie pour mieux incarner, en tant que service public, le vivre ensemble, le pluralisme et la diversité ? L'AATOM est prête à travailler avec vous dans ce sens.

Debut de section - Permalien
Sylvie Gengoul, directrice du pôle outre-mer de France Télévisions

Je suis d'accord avec vous pour renforcer les regards décentrés. France Télévisions travaille sur des fictions sur lesquelles je ne peux pas en dire plus aujourd'hui. Pour l'anniversaire de la loi Taubira, une équipe travaille à une soirée spéciale et Stéphane Bern produira un numéro spécial de Secrets d'histoire. Le sujet est traité par les équipes de France Télévisions et nous sommes ouverts à toute proposition. La question de l'histoire est fondamentale. Il est essentiel que nous parlions des figures d'outre-mer qui sont source d'inspiration et qui portent des valeurs universelles.

Si nous faisons le bilan des 25 engagements du Pacte de visibilité, je pense qu'ils sont largement atteints mais nous les considérons comme des balises. L'objectif est de faire évoluer cette visibilité pour véritablement atteindre un objectif collectif.

Debut de section - PermalienPhoto de Victorin Lurel

Le personnel de la station de télévision de Malakoff est-il pleinement utilisé ? Le 20 février 2020, le CSE (comité social et économique) s'est inquiété du plein-emploi des salariés. Il craignait que le portail outre-mer ne soit pas en capacité d'utiliser pleinement les ressources de la station. L'avenir de chaque salarié est-il assuré ?

Debut de section - Permalien
Sylvie Gengoul, directrice du pôle outre-mer de France Télévisions

Chaque situation a été traitée individuellement. Les collaborateurs de France Ô sont aujourd'hui repositionnés dans des domaines où ils trouvent un parfait épanouissement. Certains ont souhaité partir à La Réunion, en Martinique ou à Saint-Pierre et Miquelon, d'autres travaillent à la production. Nous nous sommes efforcés de faire coïncider ces nouvelles affectations avec des souhaits d'épanouissement personnel.

Le site de Malakoff est un moteur en matière de visibilité. Les équipes travaillent également à l'enrichissement de l'offre pour les 1ères et à la couverture de l'actualité des outre-mer dans l'Hexagone. Enfin, les réseaux de diffusion sont opérés de Malakoff. Ce sont elles qui assurent, par exemple, la diffusion de Culturebox. Nous n'avons donc aucun doute sur l'avenir de ce site.

Debut de section - PermalienPhoto de Victorin Lurel

Je vous remercie pour ces précisions. Le CSE s'est-il réuni récemment ? Est-il satisfait ?

Debut de section - Permalien
Sylvie Gengoul, directrice du pôle outre-mer de France Télévisions

Il se réunit chaque mois et les personnels de Malakoff sont pleinement utilisés.

Debut de section - Permalien
Maël Disa, délégué interministériel à l'égalité des chances des Français d'outre-mer et à la visibilité

Un projet que vous n'avez pas cité me paraît essentiel. Il montre que le problème de la visibilité est traité à la racine. France Télévisions soutient la création de filières de scénaristes, qui sont à l'origine de nombreux projets. À ce jour, nous avons constaté qu'aucun scénariste n'était immergé dans les problématiques des outre-mer. À l'avenir, quatre personnes seront sélectionnées dans les territoires d'outre-mer et viendront en métropole pour suivre une formation dans la meilleure école de scénaristes. Une fois diplômées, elles pourront apporter ce réflexe outre-mer au niveau des scénarios, qu'elles travaillent pour France Télévisions ou pour Netflix. Il y a donc des actions qui s'inscrivent dans la durée et dont certains bénéfices restent à venir.

Debut de section - PermalienPhoto de Jocelyne Guidez

Je tiens à souligner que des avancées ont eu lieu, même si elles ne sont jamais suffisantes. Il a été douloureux de tourner la page de France Ô, notamment pour les Antillais de l'Hexagone, mais mon sentiment est que l'offre de programme s'est améliorée.

Je formule quand même un reproche au niveau des horaires. En effet, seuls les retraités peuvent facilement suivre vos émissions, tôt le matin ou assez tard le soir.

Sur le numérique, il existe en Martinique, où je me rends fréquemment, de nombreuses zones blanches qui rendent difficile l'utilisation d'internet ou même le fait d'écouter une radio.

Debut de section - Permalien
Sylvie Gengoul, directrice du pôle outre-mer de France Télévisions

Nous aurons rapidement de très bonnes nouvelles sur les horaires.

Sur la couverture numérique, des progrès importants ont été réalisés. Une étude de Médiamétrie sur les usages digitaux montre que la couverture en très haut débit progresse. Elle est de 80 % aux Antilles et de 87 % dans l'océan Indien. En Nouvelle-Calédonie, le déploiement de la fibre optique a commencé et le territoire sera totalement couvert en 2025.

Debut de section - PermalienPhoto de Victoire Jasmin

Il faudrait inciter les jeunes formés et compétents à retourner sur les territoires d'outre-mer. Les données démographiques montrent qu'à l'horizon 2030 il n'y aura plus suffisamment de jeunes en outre-mer, sauf en Guyane et à Mayotte. Les formations doivent être mises en cohérence avec les besoins des différents territoires. En effet, le taux de chômage est important, mais en même temps des postes ne sont pas pourvus. Il est essentiel de recréer les liens entre les jeunes qui sont en métropole et les outre-mer. Les médias ont un rôle essentiel à jouer pour inciter ces jeunes à retourner sur leur territoire d'origine.

Debut de section - Permalien
Tony Rebus, président de l'association des auditeurs et téléspectateurs des outre-mer (AATOM)

Je ne comprends pas pourquoi la série documentaire réalisée par Cédrick Calvados, dit Cédrick Isham, « Là-bas la vie » n'a pas été diffusée sur Culturebox ou sur une chaîne nationale. Nous en avons fait la promotion et de nombreux interlocuteurs se sont plaints de ne pas la retrouver sur le portail de France Télévisions. AATOM a dû mettre les liens vers le documentaire sur sa propre page internet.

Par ailleurs, nous avons réalisé un sondage dans lequel 95 % des répondants désapprouvent la fermeture de France Ô, 96 % estiment que la visibilité des outre-mer s'est dégradée et 58,7 % ne connaissent pas le portail des outre-mer. Parmi ceux qui le connaissent, 65,9 % ne s'y connectent jamais et 15,9 % se connectent une fois par semaine. 98 % estiment que France Télévisions ne donne pas suffisamment de visibilité aux outre-mer, 97,6 % souhaitent une chaîne dédiée à la visibilité des outre-mer, 83,3 % trouvent que les ultramarins ne sont pas suffisamment représentés dans les organes de décision de France Télévisions et du cinéma. Le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) a refusé de financer « Là-bas la vie », sans explication. France Télévisions a apporté 50 000 euros, ce qui reste insuffisant puisqu'une société de production a besoin de 2 000 euros par minute pour être rentable. Il n'y a sans doute pas assez de sensibilité et de représentation ultramarines au niveau du CNC.

Debut de section - Permalien
Sylvie Gengoul, directrice du pôle outre-mer de France Télévisions

Je voudrais nuancer votre sondage et rappeler que le portail outre-mer recueille 20 millions de visites par an et nos sites 194 millions. France Télévisions est à l'écoute de ses publics. Avant de lancer ce portail outre-mer, nous avons procédé à des tests utilisateurs.

Le conseil consultatif des téléspectateurs, choisis sur des critères de représentativité, sera cette année totalement consacré aux outre-mer. Il traitera de la visibilité sur les antennes et de l'information de proximité et fera des recommandations. La direction de la stratégie des publics de France Télévisions lancera par la suite une étude qualitative dont les résultats seront présentés au comité de suivi du mois de septembre.

France Télévisions s'inscrit pleinement dans une démarche qualitative. Nous avons parcouru du chemin en termes de présence, de compréhension des enjeux, de regard, même si des progrès restent à faire.

Debut de section - PermalienPhoto de Micheline Jacques

Je vous remercie pour la qualité des débats. Mme Sylvie Gengoul est pleinement investie dans la mise en valeur des outre-mer au sein des chaînes nationales et je ne doute pas qu'elle poursuivra son travail pour apporter des améliorations à la mise en lumière des territoires ultramarins qui sont d'une exceptionnelle richesse.

Debut de section - PermalienPhoto de Victoire Jasmin

Nous avons constaté des améliorations sur la visibilité des outre-mer. La programmation est bonne, même si la crise sanitaire n'a pas permis de mettre en place tout ce qui avait été prévu et d'atteindre tous les objectifs. Nous comptons sur vous pour poursuivre ce travail et tenir compte des différentes recommandations formulées par M. Tony Rebus ou par le délégué interministériel.

Nous sommes satisfaits des progrès réalisés tout en gardant comme objectif la poursuite des efforts. M. Jacques Toubon, ancien Défenseur des droits, avait publié un rapport sur les difficultés d'accès aux réseaux dans nos territoires. Les nombreuses zones blanches ne favorisent pas une égalité d'accès.

Quand nous vous inviterons à nouveau, je suis convaincue que les pourcentages cités par M. Tony Rebus seront inversés.

Je vous invite, si vous souhaitez, à prononcer quelques mots de conclusion.

Debut de section - Permalien
Tony Rebus, président de l'association des auditeurs et téléspectateurs des outre-mer (AATOM)

Je vous remercie d'avoir invité l'AATOM. Je reviens sur le 10 mai. Le Sénat dispose de beaux espaces et pourrait organiser un événement pour les 20 ans de la loi Taubira, même si une diffusion à la télévision offrirait une meilleure exposition et aurait beaucoup d'audience.

Debut de section - Permalien
Maël Disa, délégué interministériel à l'égalité des chances des Français d'outre-mer et à la visibilité

Je remercie la délégation d'avoir organisé cet échange. Beaucoup de choses ont effectivement été faites en faveur de la visibilité. Cependant, nous aurons vraiment réussi lorsque des ultramarins interviendront sur d'autres sujets que les outre-mer. Vous allez nommer des experts, ne les cantonnez pas aux questions ultramarines ! Nous avons besoin d'être visibles hors des outre-mer, être ultramarin n'est pas une compétence.

Debut de section - Permalien
Laurent Corteel, directeur de l'information du pôle outre-mer de France Télévisions

En effet, nous avons réalisé beaucoup de progrès, il nous reste un long chemin à parcourir. Les experts que nous allons nommer doivent être des références, quel que soit le sujet.

J'ajoute que la dynamique de l'alternance est très importante à France Télévisions. Nous avons deux journalistes en alternance en Polynésie qui vont bientôt rejoindre l'école de journalisme de Bordeaux.

Debut de section - Permalien
Sylvie Gengoul, directrice du pôle outre-mer de France Télévisions

Je vous remercie également pour la richesse des échanges. La visibilité est un enjeu de société. Quand nous avons travaillé sur le portail des outre-mer, nous avons pris conscience que nous devions partager un univers. Les outre-mer doivent oser dire à la France et au monde ce qu'ils sont.

Je tiens également à remercier toutes les personnes qui travaillent avec moi au quotidien.

Debut de section - PermalienPhoto de Jocelyne Guidez

C'est important que nous puissions échanger avec franchise. France Ô n'existe plus, des progrès ont été faits et nous comptons sur vous pour aller beaucoup plus loin.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Chevrollier

Il est important de disposer de ce service public pour les outre-mer. À l'heure où nous allons bientôt débattre d'un projet de loi sur le séparatisme, l'ouverture est une question essentielle.

Par ailleurs, les ultramarins doivent s'approprier la biodiversité de leur espace et les Français de métropole doivent être fiers de cette richesse. De par sa mission de service public, France Télévisions est invitée à y contribuer.

Debut de section - PermalienPhoto de Victoire Jasmin

Il est important que France Télévisions relaie les travaux du Sénat. Le Sénat vit et joue un rôle important dans la démocratie, même si j'entends parfois certains en réclamer la disparition. Notre délégation est composée à parité d'ultramarins et de sénateurs de l'Hexagone et tous les groupes politiques y sont représentés. Peut-être pouvons-nous envisager un accord avec Public Sénat pour que France Télévisions relaie davantage les travaux de la délégation ?