Commission des affaires sociales

Réunion du 12 novembre 2012 : 3ème réunion

Résumé de la réunion

Les mots clés de cette réunion

  • alcool
  • bière
  • boissons
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  • vin

La réunion

Source

Au cours d'une deuxième réunion tenue à l'issue de la séance de l'après-midi, la commission poursuit l'examen des amendements sur le projet de loi n° 103 (2012-2013), adopté par l'Assemblée nationale, de financement de la sécurité sociale pour 2013.

Article 23

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

L'amendement n° 357 de suppression de l'article 23 priverait la sécurité sociale d'une recette de 480 millions d'euros au titre des droits sur la bière. Avis défavorable. Les amendements n° 258 et 362 rectifiés introduisent une taxation supplémentaire sur la vodka, alors que le droit européen interdit de singulariser un produit fabriqué dans un seul pays d'Europe. Avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Patricia Schillinger

Mais la bouteille de vodka ne coûte que 10 euros, et les bénéfices des producteurs ont progressé de 600 % en dix ans !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Godefroy

Si l'on ne peut désigner un produit, frappons la concentration en alcool. Mais alors l'armagnac, le cognac, le calvados seront aussi touchés.

Debut de section - PermalienPhoto de Muguette Dini

L'an dernier, notre groupe avait déposé un amendement en ce sens. Hélas, nous n'avions pas été suivis.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

La prudence s'impose : toute mesure de ce type peut avoir des conséquences imprévues sur un autre secteur. La bière n'est pas à ce jour très fortement taxée : 1,7 centime pour 10 grammes d'alcool, contre 27,4 centimes pour la vodka, 12,6 centimes pour les apéritifs à 18°, 0,9 centime pour le champagne et 0,4 centime pour le vin. Bien sûr, taxer uniformément la quantité d'alcool serait plus simple, mais est-ce possible dans un pays comme le nôtre ? C'est pour cela qu'il me semble difficile d'aller au-delà de ce qu'a fait l'Assemblée nationale.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Nous ne saurions résumer le PLFSS à ses articles 23 et 23 bis, sur lesquels portent tant d'amendements. N'y aurait-il pas un travail spécifique à faire pour mettre bon ordre dans la fiscalité des boissons ?

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

Le dernier alinéa de l'article 23 demande à l'administration d'établir un rapport sur la taxation des boissons alcoolisées ; certains amendements proposent de le compléter. La commission a quant à elle adopté un amendement proposant de supprimer cette demande de rapport : le Parlement est parfaitement capable de rédiger un tel rapport. Si notre amendement est adopté, les amendements modifiant cet alinéa deviendront sans objet.

Debut de section - PermalienPhoto de Patricia Schillinger

Dans le texte adopté par l'Assemblée nationale, les taxes sur les bières sont majorées de 160 % ; c'est bien ce qui fait polémique et suscite notre réaction.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Génisson

Le Gouvernement a pris le sujet à l'envers. Il aurait fallu un rapport préalable, à la suite duquel on aurait décidé de taxer selon les concentrations en alcool par exemple. Peut-être les brasseurs se font-ils moins entendre que les producteurs d'autres boissons ? Cette mesure touchera essentiellement deux régions, qui seront handicapées dans leur concurrence avec l'Allemagne et la Belgique.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

L'article 23 apporte 480 millions d'euros de recettes. Il a vocation à dissuader la consommation d'alcool : on observe que les jeunes se reportent déjà sur la bière car les alcools forts coûtent cher. Ce sont eux qui sont les plus sensibles au prix. Le supprimer me paraît, pour ces deux raisons, difficile, et proposer de taxer d'autres boissons alcoolisées, impraticable.

Debut de section - PermalienPhoto de Gilbert Barbier

Les brasseurs sont prêts à accepter une hausse. Mais cette taxe les touche tous de manière uniforme, ce qui favorise les brasseurs produisant entre 100 et 200 000 hectolitres par an, quand les petits et les très grands brasseurs seront très taxés. Mieux vaudrait, comme le proposent plusieurs amendements, taxer le chiffre d'affaires, en ramenant l'augmentation prévue de 160 % à 80 %.

Debut de section - PermalienPhoto de Ronan Kerdraon

L'objectif de santé publique visant à prévenir la consommation d'alcool chez les jeunes est louable. Si c'est vraiment l'objectif, trêve d'hypocrisie et allons y plus franchement ! Les petits brasseurs bretons ou artésiens ne descendent pas dans la rue, ni ne font de lobbying. Ils m'ont écrit qu'ils sont « prêts à participer à l'effort solidaire de réduction des déficits publics, mais dans une proportion mesurée et raisonnable qui préserve le développement de leur entreprise et de leurs emplois » : un brasseur qui acquittait 214 000 euros de droits d'accises cette année devrait, avec cette taxe, payer 470 000 euros l'an prochain, soit 88 % de son résultat net. Est-ce acceptable ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Beaucoup d'interventions visent à plafonner cette taxation en fixant des seuils en nombre d'hectolitres. N'est-ce pas la bonne solution pour protéger les petits brasseurs locaux, qui se sont multipliés et créent des emplois, conservent une identité territoriale, en Bretagne, dans le Nord-Pas-de-Calais ou en Alsace, plutôt que des grands groupes ?

Debut de section - PermalienPhoto de Annie David

Le texte a été modifié sur ce point à l'Assemblée nationale.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

En effet, l'Assemblée nationale a modulé les abattements en fonction du volume de production, ce qui occasionne un manque à gagner de 10 millions d'euros. Toutefois, on ne peut exonérer totalement une tranche, car une directive européenne interdit des abattements de plus de 50 %.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Génisson

Il faut tenir compte du niveau de production, et partir du principe qu'on ne dépasse pas 80 % d'augmentation, car 160 %, c'est excessif !

Debut de section - PermalienPhoto de Aline Archimbaud

L'amendement de Mme Marie-Christine Blandin propose, pour rééquilibrer, de taxer le vin, car les spiritueux ont déjà été très taxés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

M. Cahuzac nous a dit que l'augmentation de la taxation représenterait 5 centimes par demi de bière. Est-ce exact ?

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

C'est en effet 5 centimes par demi. Il ne me paraît pas opportun de vouloir réduire cette taxe en se reportant sur un autre produit alcoolisé : le calme que vous obtiendrez sur un secteur soulèvera la tempête dans un autre. Les abattements proposés par l'Assemblée nationale vont au maximum de ce que le droit européen permet. Et encore une fois, 480 millions d'euros de recettes sont en jeu, ce qui est essentiel à l'équilibre du PLFSS.

Debut de section - PermalienPhoto de Patricia Schillinger

Eh bien nous aurons la visite du ministre du redressement productif, parce qu'il y aura des licenciements !

La commission émet un avis défavorable sur les amendements n°s 258 rectifié, 362 rectifié, 198, 274, 212, 220 rectifié, 255 rectifié, 361 rectifié et 302.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

L'amendement n° 301 est conforme au droit européen, mais il diminue la recette de 240 millions d'euros. Avis défavorable.

La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 301.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

L'impact de l'amendement n° 206 rectifié est encore plus important : 255 millions d'euros.

La commission émet un avis défavorable aux amendements n° 206 rectifié et 358.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

La suppression de l'augmentation de tarif prévue par l'amendement n° 310 est impossible : l'abattement par rapport au taux normal ne peut être supérieur à 50 %. L'Assemblée nationale a déjà fait ce travail et s'est déjà heurtée aux mêmes obstacles.

Debut de section - PermalienPhoto de Gilbert Barbier

Pourquoi ne pas proposer de limiter la hausse à 100 %, et compenser la différence en taxant, par exemple, le tabac ?

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Génisson

Les petits brasseurs ne se satisfont pas du texte de l'Assemblée nationale. Ils peuvent accepter une augmentation de taxation raisonnable. Proposons donc 80 %, et non 160 %, et gageons la différence en taxant les boissons énergisantes, ou bien l'huile de palme.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

Je ne peux pas donner un avis favorable à un amendement qui enlève 220 millions d'euros de recettes au PLFSS.

La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 310.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

L'amendement n° 59 rectifié bis ne soulève pas d'objection de principe, encore qu'il s'agisse peut-être d'un cavalier social, mais je suggère de nous rallier plutôt à l'amendement n° 5 de la commission. Avis de retrait ou défavorable.

La commission émet une demande de retrait de l'amendement n° 59 rectifié bis.

Article additionnel après l'article 23

Debut de section - PermalienPhoto de Aline Archimbaud

L'amendement n° 343 rectifié vise à égaliser la taxation des différentes boissons alcoolisées : le vin est sous-taxé, c'est incohérent.

Debut de section - PermalienPhoto de Gilbert Barbier

N'oubliez pas que selon Pasteur, « le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons ».

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

Certes, il serait plus logique d'avoir une même taxation pour toutes les boissons, proportionnelle à leur concentration en alcool. Mais j'ai le souvenir de la tempête déclenchée par une très modeste tentative d'augmenter la fiscalité du vin...il me semble difficile de proposer une majoration de la taxation du vin à l'occasion d'une mesure sur la bière. Demande de retrait, ou avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Gilbert Barbier

Plafonnons alors l'augmentation de la taxe sur les dix premiers milliers d'hectolitres à 80 %, au lieu de l'annuler comme le propose l'amendement n° 310.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

Vous ne pouvez pas : l'abattement sur le tarif de base de 7,20 euros par hectolitre ne peut dépasser 50 %, soit 3,60 euros par hectolitre.

Debut de section - PermalienPhoto de Annie David

Cet amendement a déjà fait l'objet d'une décision de la commission.

La commission émet une demande de retrait de l'amendement n° 343 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

Les amendements n° 347 et 303 portent sur la taxation des boissons sucrées mise en place le 1er janvier dernier. Il est prématuré de vouloir l'augmenter de 50 %. Retrait, ou avis défavorable.

La commission émet une demande de retrait des amendements n° 347 et 303.

Article 23 bis

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

De même, je demande le retrait des amendements n° 213, 256 rectifié, 304, 364 rectifié, 214 et 311 qui proposent de trop fortes augmentations de la taxation sur les boissons énergisantes, que le texte de l'Assemblée nationale entend mettre en place. Son taux est de 50 euros par hectolitre, à comparer aux 877 euros sur le whisky, 18 ou 36 euros sur la bière, 7,16 euros sur les sodas, 3,6 euros sur le vin, ou encore 1,27 euro sur le cidre : c'est déjà élevé.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Génisson

Mais ces produits sont nocifs pour la santé publique ! Nous pouvons la faire passer à 100 euros. On nous reprochera ensuite de ne pas avoir retiré ces produits du marché...

La commission émet une demande de retrait des amendements n° 213, 256 rectifié, 304, 364 rectifié, 214 et 311.

Article additionnel après l'article 23 bis

Debut de section - PermalienPhoto de Aline Archimbaud

L'amendement n° 346 double la taxation sur les boissons dites « premix », très prisées des jeunes, en la portant de 11 euros à 22 euros.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Godefroy

Nous cherchons depuis longtemps à augmenter la taxe sur ces produits, je souhaite que nous votions cet amendement.

La commission émet un avis de sagesse sur l'amendement n° 346.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

L'amendement n° 257 rectifié de l'UMP, relatif à l'huile de palme, est proche de celui adopté par la commission, et auquel je propose de nous tenir, car il est rédigé d'une façon qui permet son application - je m'en suis assuré - ce qui n'est pas le cas de celui-là. Il en va de même de l'amendement n° 363.

La commission émet une demande de retrait des amendements n° 257 et 363 rectifiés.

Debut de section - PermalienPhoto de Aline Archimbaud

L'amendement n° 340 est similaire, mais prévoit un relèvement progressif de la taxation sur plusieurs années.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

Retrait, ou avis défavorable : inscrire une progression jusqu'en 2016 me paraît contraire au principe d'annualité budgétaire.

La commission émet une demande de retrait de l'amendement n° 340.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

Je donne un avis favorable à l'amendement n° 341 qui porte sur l'aspartame, sous réserve d'un sous-amendement qui le rende conforme au principe d'annualité budgétaire.

La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 341.

Debut de section - PermalienPhoto de Aline Archimbaud

Il propose d'instaurer un avertissement pour les femmes enceintes sous forme d'étiquette.

Debut de section - PermalienPhoto de Annie David

Mais il n'a pas de lien avec le PLFSS.

L'amendement n° 344 est déclaré irrecevable.

La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 342.

EXAMEN DES AMENDEMENTS EXTÉRIEURS