Déposé le 28 janvier 2019 par : Mmes Estrosi Sassone, Deroche, Primas, MM. Pellevat, Bonne, Mme Deromedi, M. de Legge, Mme Di Folco, M. Daubresse, Mme Laure Darcos, M. Morisset, Mmes Puissat, Duranton, M. Lefèvre, Mmes Micouleau, Lavarde, Gruny, MM. Pillet, Cuypers, Cardoux, Danesi, Calvet, Panunzi, Sol, Revet, Vial, Mouiller, Milon, Savary, Priou, Piednoir, Kennel, Poniatowski, Paccaud, Mmes Marie Mercier, Imbert, M. Regnard, Mmes Canayer, Chauvin, MM. Rapin, Dallier, Mme Bonfanti-Dossat, MM. Brisson, Bernard Fournier, Mmes Lanfranchi Dorgal, Deseyne, MM. Perrin, Raison, Leleux, Mme Lopez, MM. Chatillon, Hugonet, Daniel Laurent, Mmes Anne-Marie Bertrand, Ramond, MM. Dufaut, Savin, Bouloux, Gilles, Mmes Chain-Larché, Thomas, Raimond-Pavero, Dumas, MM. Sido, Ginesta, Laménie, Grand, Darnaud, Genest, Pierre, Segouin, Gremillet, Mme Renaud-Garabedian.
Après l’alinéa 85
Insérer deux alinéas ainsi rédigés :
… – Après le III bis de l’article 244 quater B du code général des impôts, il est inséré un paragraphe ainsi rédigé :
« … – Les entreprises qui ferment un ou plusieurs établissements remboursent la moitié du montant perçu au titre du crédit d’impôt recherche au cours des deux années précédant cette fermeture et après la publication de la loi n° du relative à la croissance et à la transformation des entreprises sauf en cas de cessation de l’activité de l’entreprise. »
Cet amendement a pour objet d’obliger toute entreprise qui ferme un ou plusieurs sites en France à rembourser le montant perçu sur deux exercices au titre du crédit d’impôt recherche (CIR), dans la limite de la moitié de ce montant.
Depuis plusieurs années, les fermetures d’entreprises, non pas en raison de faillite mais d’un transfert d’activité dans un autre pays, soit pour des coûts des production soit pour une raison de stratégie commerciale, soulèvent la question de la responsabilité fiscale et de la justice sociale pour les salariés face à un dispositif qui permet aux entreprises de déduire de l'impôt sur les sociétés 30% de leurs investissements en recherche et développement et qui a un coût important pour les finances publiques (6, 27 milliards d’euros en 2017).
Si la stabilité de ce dispositif fiscal créé en 1983 et sanctuarisé depuis 2008 est reconnue comme un atout d’attractivité, certaines entreprises qui quittent le territoire français remplissent difficilement leurs obligations issues de la loi n° 2014-384 du 29 mars 2014 visant à reconquérir l'économie réelle dite loi Florange comme Nestlé dans les Alpes-Maritimes lors de la fermeture du laboratoire de recherche en dermatologie Galderma.
Le Gouvernement actuel a répété à plusieurs reprises depuis sa nomination en 2017 tant lors d’auditions devant des commissions parlementaires qu’en réponse à des questions, être prêt à faire évoluer le crédit d'impôt recherche en France afin de responsabiliser les acteurs économiques qui y font appel.
Ainsi, l’obligation de rembourser le montant perçu sur deux exercices au titre du crédit d’impôt CIR, dans la limite de la moitié de ce montant est réaliste et envoie un signal fort aux acteurs économiques qui ne perçoivent dans le CIR qu’un levier fiscal sans contrepartie sociale.
Enfin, l’esprit de cet amendement n’est pas de restreindre un outil d’attractivité mais de répondre à une réalité rapportée par la Cour des Comptes dans une publication de 2013 qui souligne qu’« entre 2007 et 2011, le nombre d'entreprises déclarant du crédit impôt recherche a doublé, passant de 9800 à 17900 entreprises. (…) Leurs créances fiscales sont passées de 1, 8 millions à 5, 7 millions d'euros, soit un quasi-triplement. Cette dynamique a été mal anticipée et constamment sous-estimée dans les lois de finances » et que sans plafond ni contrôle, il est impossible d’en évaluer les abus.
Enfin, plutôt que de créer des contrôles fiscaux qui nécessitent une logistique humaine et plus de financements publics pour un contrôle en amont systématique, cet amendement fixe un cadre d’utilisation large du CIR sans toucher au bénéfice fiscal final des entreprises implantées en France.
NB:La présente rectification porte sur la liste des signataires.
Déclaré irrecevable au titre de l'article 45, alinéa 1, de la Constitution par la commission saisie au fond
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