La commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi portant engagement national pour l'environnement s'est réunie le mercredi 16 juin 2010 à l'Assemblée nationale.
Elle a d'abord procédé à la désignation de son bureau, qui a été ainsi constitué :
Christian Jacob, député, président,
Jean-Paul Emorine, sénateur, vice-président.
Puis, compte tenu de l'ampleur du texte, la commission a désigné :
MM. Serge Grouard et Bertrand Pancher, députés, rapporteurs pour l'Assemblée nationale,
MM. Dominique Braye et Bruno Sido, sénateurs, rapporteurs pour le Sénat.
M. le président Christian Jacob. - Je suis très heureux d'accueillir nos collègues pour cette commission mixte paritaire. Je constate que tous les titulaires et suppléants sont présents, à l'exception de MM. Dominique de Legge et Raymond Vall, sénateurs.
Nous avons tous participé au « Grenelle I ». C'est une belle continuité dans nos travaux. Le projet de loi « Grenelle II » comptait initialement 105 articles, puis 189 dans le texte adopté par le Sénat et 284 dans le texte adopté par l'Assemblée nationale. 22 articles ont été supprimés, 37 adoptés conformes. 265 propositions de rédaction sont prévues en CMP.
Naturellement, MM. Daniel Dubois et Louis Nègre, rapporteurs au Sénat de tout ou partie des titres II, V et VI, et M. Ambroise Dupont, rapporteur pour avis au Sénat sur une partie du titre I, ainsi que MM. Michel Piron et Serge Poignant, rapporteurs pour avis à l'Assemblée nationale sur les titres I et III, interviendront pour présenter leurs amendements.
M. le président Jean-Paul Emorine. - Je me réjouis de vous retrouver en commission mixte paritaire et j'espère que nous pourrons aboutir à un texte commun.
M. le président Christian Jacob. - Comme vous le savez tous, nous ne sommes pas ici pour refaire les débats qui ont déjà eu lieu, mais pour rapprocher les points de vue. Nous nous attarderons naturellement sur les points qui méritent discussion.
La commission a ensuite procédé à l'examen des articles restant en discussion.
Article premier - Réglementation thermique des bâtiments et élargissement du diagnostic de performance énergétique
L'amendement CD 180 vise à supprimer les alinéas 34 à 37. Dans le droit existant, le dossier de diagnostic technique d'un immeuble bâti doit être fourni par le vendeur et annexé à la promesse de vente ou à l'acte de vente. Il n'apparaît pas opportun de rendre obligatoire la mise à disposition du dossier de diagnostic technique dès la mise en vente, en assortissant cette obligation d'une sanction pénale. La mise en vente peut être longue, ce qui rend alors parfois nécessaire de refaire le diagnostic. Il n'apparaît pas non plus opportun de rendre le diagnostic de performance énergétique (DPE) opposable au vendeur. En effet, le DPE ne donne qu'une estimation standardisée de la consommation d'énergie du logement, qui ne peut être garantie à l'acheteur. Son opposabilité serait une importante source de contentieux, à l'issue incertaine.
La commission adopte l'amendement à l'unanimité, puis l'article 1er dans la rédaction issue de ses travaux.
Article 1er bis - Responsabilité pénale des maîtres d'oeuvre
La commission adopte cet article dans la rédaction de l'Assemblée nationale.
Article 2 - Travaux d'amélioration de la performance énergétique des bâtiments à usage tertiaire
Article 2 bis A - Extension aux organismes contribuant au logement des personnes défavorisées du bénéfice du dégrèvement de la taxe foncière sur les propriétés bâties TFPB pour les travaux en faveur de l'accessibilité
Article 2 bis B - Extension aux organismes qui contribuent au logement des personnes défavorisées du bénéfice du dégrèvement de la TFPB pour les travaux réalisés en faveur de la prévention des risques technologiques
Article 2 bis C - Extension aux organismes qui contribuent au logement des personnes défavorisées du bénéfice du dégrèvement de la TFPB pour les travaux en faveur des économies d'énergie
Article 2 ter A - Enveloppe de prêts à taux privilégiés au profit des collectivités territoriales engageant un programme de travaux d'économies d'énergie
L'amendement CD 169 vise à rétablir cet article dans la rédaction du Sénat, permettant aux collectivités territoriales et à leurs groupements qui engagent un programme de rénovation de leurs bâtiments en matière d'économies d'énergie de bénéficier d'une enveloppe de prêts à taux privilégiés.
Suivant l'avis défavorable de M. Dominique Braye, rapporteur, invoquant le coût d'une telle mesure pour les finances publiques, la commission rejette l'amendement et maintient la suppression de cet article.
Article 2 quater - Rapport d'évaluation du Gouvernement sur l'éco-prêt à taux zéro
La commission maintient la suppression de cet article.
Article 3 - Travaux d'économie d'énergie et contrat de performance énergétique et dans les copropriétés équipées d'une installation collective de chauffage ou de refroidissement
Article 3 bis AAA - Annexe environnementale aux baux portant sur des locaux à usage de bureaux ou de commerces de plus de 2000 m²
L'amendement CD 181, supprimant cet article, est retiré au profit du CD 183, qui prévoit une simple communication d'informations.
Puis la commission adopte à l'unanimité l'amendement CD 182 de M. Dominique Braye, rapporteur, supprimant l'obligation pour tous les commerces, quelle que soit leur superficie, de joindre une annexe environnementale à leur bail commercial, dès lors qu'ils sont situés à l'intérieur d'un centre commercial, afin de ne pas faire peser une obligation disproportionnée sur les petits commerçants qui y exercent leur activité.
La commission adopte ensuite l'amendement CD 183 du même auteur, et l'article 3 bis AAA dans la rédaction issue de ses travaux.
Article 3 bis AA - Missions du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB)
La commission adopte cet article dans la rédaction issue de l'Assemblée nationale.
Article 3 bis AB - Allongement de la durée d'exonération de taxe foncière sur les propriétés bâties assise sur les logements financés à l'aide d'un PSLA
Article 3 bis AC - Obligation pour le locataire de laisser exécuter des travaux d'économie d'énergie
Article 3 bis A - Mesures destinées à lutter contre la précarité énergétique dans les PDALPD
Article 3 bis - Exclusion des surfaces nécessaires à l'isolation par l'extérieur du calcul de la surface hors oeuvre
Article 4 - Inopposabilité des règles d'urbanisme relatives à l'espace extérieur des bâtiments pour l'installation des systèmes de production d'énergie renouvelable
Article 5 - Directives territoriales d'aménagement et de développement durables
La commission adopte l'amendement CD 224 des rapporteurs, supprimant les alinéas 26 à 29 relatifs à Mayotte et modifiant une loi organique, puis l'article 5 dans la rédaction issue de ses travaux.
Article 6 - Renforcement des objectifs fixés en matière de développement durable dans les documents d'urbanisme
Article 7 - Qualification de projet d'intérêt général de certaines mesures de mise en oeuvre des directives territoriales d'aménagement
Article 8 - Extension de l'obligation de réalisation d'une évaluation environnementale aux directives territoriales d'aménagement et aux plans locaux d'urbanisme intégrant des plans de déplacement urbain
Article 9 - Verdissement et renforcement des SCOT
La commission adopte l'amendement CD 184 de cohérence des rapporteurs ainsi que les amendements CD 185 et 186 de coordination rédactionnelle des mêmes auteurs.
Elle adopte ensuite l'amendement CD 187 de M. Michel Piron, rapporteur, visant à ce que les conditions prévues pour que le préfet puisse demander aux EPCI de déterminer un périmètre de SCOT ne soient pas cumulatives.
Puis elle adopte les amendements CD 188, 189 et 190 de cohérence rédactionnelle des rapporteurs.
Elle adopte enfin l'article 9 dans la rédaction issue de ses travaux.
Article 9 bis - Restriction aux dérogations à la règle de l'urbanisation limitée pour la délivrance d'autorisations d'exploitation commerciale
Article 10 - Réforme des plans locaux d'urbanisme
L'amendement CD 170 a pour objectif de résoudre la situation complexe de certaines communautés d'agglomérations, situation née du fait que la nouvelle législation ne reconnaît plus la faculté d'élaborer plusieurs PLU sur un territoire intercommunal dès lors que c'est l'EPCI qui est maître d'ouvrage.
Cet amendement, comme le suivant, concerne le devenir des PLU intercommunaux actuels, qui ne couvrent qu'une partie du territoire d'un EPCI. Je vous demande le retrait de cet amendement, au profit du CD 192 de M. Michel Piron.
Les PLU à vocation intercommunale ne doivent pas être une simple addition de PLU communaux, alors que les plans de secteur sont déjà possibles, grâce au Sénat.
Il existe un problème de délai, c'est pourquoi l'amendement CD 192 comprend des dispositions transitoires.
La révision des PLU après annulation est-elle couverte par la loi précédente ?
Cette évolution est possible pendant trois ans.
La commission adopte alors l'amendement rédactionnel CD 191 des rapporteurs.
Puis elle adopte l'amendement CD 192 de M. Michel Piron, rapporteur, qui prévoit, en premier lieu, les dispositions transitoires applicables aux PLU, aux PLH et aux PDU approuvés qui ne couvrent qu'une partie du périmètre d'un EPCI compétent pour élaborer ces documents. Il prévoit que ces PLU, PLH et PDU demeurent applicables jusqu'à l'approbation du PLU intercommunal. Pendant un délai de trois ans, ces documents peuvent évoluer par application des procédures prévues par le code de l'urbanisme, (modifications, révision, déclaration de projet, modification, ...).
La commission adopte les amendements CD 193 et CD 194 de coordination des rapporteurs.
Puis elle examine l'amendement CD 172 de M. Daniel Raoul.
Cet amendement vise à laisser un peu plus de temps (douze mois au lieu de six) aux collectivités pour se mettre en compatibilité avec la loi afin de prendre en compte la situation des intercommunalités dans lesquelles des PLU seraient en cours de révision actuellement après avoir été annulés.
Nous avons adopté un amendement prévoyant un délai de trois ans, ce qui est plus favorable.
L'EPCI compétent.
L'amendement CD 172 étant retiré, la commission adopte l'article 10 dans la rédaction issue de ses travaux.
Article 11 - Dépassement des règles de densité de construction pour les bâtiments très performants en matière énergétique
Article 11 bis - Suppression des dispositions conciliant la loi Littoral et la loi Montagne
La commission examine l'amendement CD 195 de M. Dominique Braye, rapporteur.
Le second alinéa de l'article L. 145-1 du code de l'urbanisme, introduit dans la loi relative au développement des territoires ruraux par un amendement du Gouvernement, prévoit qu'un décret en Conseil d'Etat peut délimiter, autour des grands lacs de montagne, le champ d'application respectif de la loi Montagne et de la loi Littoral pour éviter les difficultés créées par l'application cumulée des deux lois.
Le Conseil d'Etat a jugé que le décret d'application de cette disposition ne pouvait pas intervenir, faute pour le législateur d'avoir précisé lui-même, comme le lui impose l'article 7 de la Charte de l'environnement, les modalités d'information et de participation du public à ce projet de délimitation.
Cette décision a conduit le Sénat et l'Assemblée nationale à prendre des positions différentes lors des débats sur le présent projet de loi. Le Sénat, pour respecter la nouvelle jurisprudence du Conseil constitutionnel et du Conseil d'Etat sur le domaine de la loi, a modifié l'article L. 145-1 pour prévoir que le public serait associé à la délimitation par une enquête publique organisée conformément au code de l'environnement. A l'inverse, craignant que cet article aboutisse à une réduction de la protection des zones riveraines des lacs, l'Assemblée nationale a voté l'abrogation pure et simple du second alinéa.
Le présent amendement vise à répondre aux préoccupations exprimées par chacune des assemblées : il propose de prévoir l'obligation d'une enquête publique et de mieux encadrer le pouvoir réglementaire en précisant que les bassins versants donnant sur le lac, jusqu'à la ligne de crête, restent obligatoirement soumis, dans leur totalité, à la loi Littoral.
Les sénateurs élus de la montagne tiennent beaucoup à cet amendement. La loi Littoral offre des garanties suffisantes, après enquête publique.
Je voudrais faire un peu d'histoire. Les deux grandes lois Montagne et Littoral ont été votées à l'unanimité. Depuis vingt-cinq et vingt-quatre ans, chaque modification a été faite, au Parlement, à l'unanimité, conformément à l'esprit initial, après accord de nos différents partenaires, notamment les agriculteurs.
On distingue deux catégories de lacs : ceux d'une surface supérieure à mille hectares et, dans ce cas, les communes riveraines sont considérées comme des communes littorales ; pour les lacs de moins de mille hectares, c'est la loi Montagne qui s'applique, avec une bande protégée de trois cents mètres. Avec le SCOT, le PLU, la carte communale, il est possible de faire tout type d'aménagement concerté. Il n'y a jamais eu aucun problème pour ces petits plans d'eau.
Loin de cet esprit de consensus, lors des débats sur la loi sur le développement des territoires ruraux, en 2005, un amendement a créé une dérogation pour les lacs de plus de mille hectares, visant nommément sept lacs, dont Annecy, le Léman, Vassivière, Serre-Ponçon, mais aucun en Corse. Sur ces sept lacs, seul celui d'Annecy pose problème aujourd'hui. La Haute-Savoie a gagné dix mille habitants par an depuis 1985, connaissant la plus forte urbanisation de France après le département de l'Hérault : c'est bien la preuve que la superposition des deux lois ne gèle en rien l'urbanisation.
Si la société a évolué depuis vingt-cinq ans, il n'est pas question de remettre en cause les fondamentaux de la loi Montagne, approuvés par les acteurs environnementaux et agricoles. Le Premier Ministre a donné au Conseil national de la Montagne, que je préside depuis deux ans, une feuille de route, et nous avons commencé dans ce cadre une mission d'audit de la loi. Nous aurons, dans le cadre du nouveau règlement de l'Assemblée nationale, un temps législatif pour discuter des évolutions qui seraient nécessaires.
Je rappelle que l'amendement adopté par l'Assemblée nationale pour revenir aux deux textes de base était cosigné par M. Jérôme Bignon, président du Conservatoire du Littoral et des espaces lacustres.
Quelle est la définition juridique de la ligne de crête en zone de montagne, dans l'amendement de M. Braye, et quid de l'absence de ligne de crête, comme c'est le cas en Haute-Savoie ?
En 2005, la modification de la loi Littoral, adoptée à l'unanimité au Sénat, répondait à la nécessité de résoudre le problème des grands lacs. Compte tenu des réflexions en cours sur ces sujets, je propose d'en rester à la rédaction du Sénat.
En l'absence de ligne de crête, c'est la bande des 100 mètres qui s'appliquera. Le problème vient de la superposition de deux lois, ayant empêché, par exemple, la construction de stations d'épuration. De très nombreux élus de montagne nous ont contactés pour exprimer leur attachement à la mesure que nous proposons. On ne peut pas rester dans une situation de blocage autour des lacs qui sont visés par cette disposition.
Il faut trouver une solution équilibrée entre protection et développement, sans se focaliser sur le cas d'Annecy. Il faudrait discuter sereinement de cette question, pour en revenir à l'esprit de la loi de développement des territoires ruraux.
Je n'ai pas fait référence à l'association nationale des élus de la montagne (ANEM) qui se tient à l'écart de ce débat. Ma proposition émane davantage du Conseil national de la montagne. En tout état de cause, on ne peut en rester au texte de la loi de développement des territoires ruraux, car le décret en Conseil d'État identifiant les zones soumises aux seules dispositions de la loi littoral a été annulé par le Conseil d'État en octobre 2008.
Personne n'a reçu de mandat impératif de l'ANEM ; toutefois, plusieurs élus ont pointé depuis longtemps les difficultés liées à la superposition des deux lois. En évitant les postures, il faut en revenir à l'esprit de la loi développement des territoires ruraux. Nous avons deux lois - littoral et montagne - qui n'ont pas été pensées pour être appliquées ensemble. Avec prudence, il faudrait, me semble-t-il, se donner le temps de réfléchir.
Le Conseil d'État a annulé le décret en raison de l'absence d'une enquête publique, ce que prévoit notre proposition de rédaction.
Dans ce domaine, le législateur veut agir vite alors que le Conseil national de la montagne prend le temps de traiter les sujets en profondeur. Il faudrait réserver le vote de cet amendement.
L'article issu de l'Assemblée nationale a été adopté à l'unanimité de la commission du développement durable. Toutefois, je vous propose de réserver le vote de cet article.
L'article 11 bis est alors réservé.
Article 12 - Déconcentration du pouvoir de substitution de l'État pour la révision du schéma directeur de la région Île-de-France
Article 12 bis - Procédure de déclaration de projet
La commission adopte l'amendement rédactionnel CD 196 des rapporteurs ainsi que l'article 12 bis dans la rédaction issue de ses travaux.
Article 12 ter - Astreintes sanctionnant les infractions aux règles d'urbanisme
Article 13 - Habilitation du Gouvernement à clarifier et simplifier le code de l'urbanisme par voie d'ordonnances
La commission examine l'amendement CD 176.
Nous proposons la suppression de cet article qui laisse au Gouvernement le soin de légiférer par ordonnance sur des sujets importants.
Il est par ailleurs précisé que cette recodification sera réalisée à droit constant.
Pourtant, l'article 13 précise qu'il s'agit de simplifier de nombreuses dispositions : cela ne peut se faire à droit constant.
Tout le monde reconnaît que nous légiférons trop : sans remettre en cause, évidemment, les acquis de la loi Grenelle II, ces ordonnances permettraient de remettre un peu d'ordre dans le code de l'urbanisme.
Je regrette cette manière de procéder, notamment s'agissant des établissements publics fonciers locaux que l'État pourrait reprendre en main à cette occasion.
L'amendement CD 176 est rejeté.
La commission adopte alors cet article dans la rédaction de l'Assemblée nationale.
Article 13 bis A - Faculté pour les EPCI compétents d'exercer une action civile en matière d'urbanisme
La commission adopte l'article 13 bis A dans la rédaction de l'Assemblée nationale.
Article 13 bis - Intégration de la prise en compte des enjeux liés au développement durable dans les règlements de ZPPAUP
Article 13 ter - Extension du périmètre d'urbanisation d'une agglomération nouvelle
L'amendement rédactionnel CD 197 des rapporteurs est adopté.
La commission examine l'amendement CD 198 de M. Michel Piron visant à éviter que l'extension du périmètre d'urbanisation d'une agglomération nouvelle ne soit rendue sans objet par la création d'une opération d'intérêt national (OIN) limitrophe.
Cet amendement pourrait conduire une commune à bloquer une OIN pendant 18 mois : j'en demande donc le retrait.
Cet amendement vise simplement à apporter une solution de bon sens s'agissant des deux agglomérations nouvelles de l'Ile-de-France ; à titre personnel, j'y suis donc favorable. La procédure prévoit la consultation de la commune concernée.
L'amendement CD 198 est adopté.
L'article 13 ter est adopté dans la rédaction issue des travaux de la commission.
Article 14 - Aires de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine et portée de l'avis de l'architecte des Bâtiments de France ABF sur les permis de construire
Les amendements CD 173 et CD 199 sont en discussion commune.
Par notre amendement CD 173, nous proposons de réintroduire formellement la prise en compte de l'aspect paysager dans l'intitulé des aires de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine ; il est en effet regrettable que la nouvelle appellation des anciennes ZPPAUP ne fasse plus référence au paysage.
L'amendement CD 199 poursuit un but identique avec une portée plus vaste puisqu'il vise à réintroduire la notion de paysage dans l'ensemble de l'article 14.
Je crains que la rédaction proposée par l'amendement CD 173, outre qu'elle soit de portée plus limitée, n'ait pour effet d'introduire une dimension « végétale » dans la conception du patrimoine.
J'estime qu'il convient de rester sur une acception plus architecturale du patrimoine.
L'instauration des aires de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP) ne saurait conduire à des dispositions en retrait par rapport au dispositif actuel qui vise bien la dimension paysagère du patrimoine.
Afin de compléter la rédaction de l'amendement CD 173 et lui donner une portée plus vaste, je propose de faire de son dispositif un I et d'y ajouter le II de l'amendement CD 199 qui modifie l'ensemble des alinéas de l'article.
L'amendement CD 199 est retiré et l'amendement CD 173 est rejeté.
La commission rejette ensuite l'amendement CD 174 de M. Daniel Raoul et adopte l'amendement rédactionnel CD 200 des rapporteurs.
Puis elle examine l'amendement CD 175 de M. Daniel Raoul.
Notre amendement CD 175 tend à rendre automatique la transformation des ZPPAUP en AVAP, sans qu'il soit nécessaire de réinitialiser une procédure dès lors qu'elle a été suivie par les collectivités territoriales.
Le sort des actuelles ZPPAUP est réglé par les alinéas 40 à 42 de l'article 14 qui instaurent un dispositif transitoire prévoyant qu'au terme d'un délai de cinq années, les ZPPAUP seront remplacées par les AVAP.
Ce dispositif transitoire est très contraignant pour les collectivités qui viennent de mettre en place une ZPPAUP qui leur convient et ne veulent pas en changer.
La rédaction du nouvel article L. 642-8 du code du patrimoine suppose un remplacement, ce qui ne garantit en aucun cas que la procédure lourde, longue et contraignante déjà entreprise pour le classement en ZPPAUP ne doive pas être recommencée.
Dès lors que le classement est intervenu, la nouvelle procédure ne devrait pas poser problème et pourrait se dérouler rapidement. Par ailleurs la nouvelle rédaction a pour effet de renforcer la concertation entre les différentes parties prenantes au classement.
Le texte proposé institue une simple transposition, tout en autorisant d'éventuelles actualisations du document.
On ne peut négliger certains effets collatéraux d'une automaticité de la transposition que nous n'aurions pas eu le temps d'expertiser.
Ce qui pose fondamentalement problème dans la rédaction du 40ème alinéa, c'est la notion de remplacement.
Une solution acceptable consisterait à substituer, dans le texte soumis à notre examen, aux mots « qu'elles soient remplacées par des aires de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine », l'expression « que les aires de mise en valeur de l'architecture du patrimoine s'y substituent ». Ainsi l'obstacle mis en évidence par Jean-Paul Chanteguet et ses collègues serait levé.
L'amendement CD 175 est retiré au profit de l'amendement oral CD 265 de M. Patrick Ollier qui est adopté.
Les amendements rédactionnels CD 201 et CD 202 des rapporteurs sont adoptés.
La commission adopte alors l'article 14 dans la rédaction issue de ses travaux.
Article 14 bis - Réforme de la procédure de recours contre les avis de l'ABF dans les champs de protection des immeubles classés
L'article 14 bis est adopté dans la rédaction de l'Assemblée nationale.
Article 14 ter - Procédure de recours contre les avis de l'ABF dans les secteurs sauvegardés
L'article 14 ter est adopté dans la rédaction de l'Assemblée nationale.
Article 15 - Application à Mayotte
L'article 15 est adopté dans la rédaction de l'Assemblée nationale.
Article 15 bis A - Dispositions relatives à la zone des cinquante pas géométriques
L'amendement CD 239 de M. Philippe Tourtelier est rejeté. Puis l'amendement de précision CD 203 des rapporteurs est adopté.
L'amendement CD 240 de M. Philippe Tourtelier est retiré.
Suivant l'avis défavorable de M. Dominique Braye, rapporteur, la commission rejette les amendements CD 262 de M. Daniel Raoul et CD 241 de M. Philippe Tourtelier. Puis elle adopte l'amendement de précision CD 204 des rapporteurs, et à l'unanimité l'amendement rédactionnel CD 205 des mêmes auteurs.
L'amendement CD 257 de M. Philippe Tourtelier est retiré.
Les amendements rédactionnels CD 206 et CD 207 des rapporteurs sont adoptés.
Les amendements CD 242 de M. Philippe Tourtelier, CD 263 et CD 264 de M. Daniel Raoul sont retirés.
Les amendements rédactionnels CD 208 et CD 209 des rapporteurs sont adoptés.
L'amendement CD 243 de M. Philippe Tourtelier est rejeté.
Les amendements rédactionnels CD 210 et CD 211 des rapporteurs sont adoptés.
Après avis défavorable de M. Dominique Braye, rapporteur, la commission rejette les amendements CD 244, CD 245, CD 256 et CD 258 de M. Philippe Tourtelier.
L'amendement rédactionnel des rapporteurs CD 212 est alors adopté.
L'amendement CD 246 de M. Philippe Tourtelier est rejeté.
Les amendements rédactionnels CD 213, CD 214 et CD 215 des rapporteurs sont adoptés.
L'amendement CD 247 de M. Philippe Tourtelier est rejeté.
L'amendement CD 167 de M. Paul Raoult, visant à adapter la servitude transversale dans les départements de Guadeloupe et de Martinique, est adopté à l'unanimité.
Puis, la commission adopte l'article 15 bis A dans la rédaction issue de ses travaux.
Article 15 ter - Extension de la décote sur les ventes de terrains de l'État aux immeubles de l'État
Article 15 quater A - Abrogation d'une disposition relevant du domaine réglementaire relative aux résidences mobiles de loisirs
L'article 15 quater A est adopté dans la rédaction de l'Assemblée nationale.
Article 15 quater B - Extension de la faculté de requérir la démolition ou la mise en conformité d'ouvrages aux installations et aménagements
L'article 15 quater B est adopté dans la rédaction de l'Assemblée nationale.
Article 15 quater C - Mise aux normes des terrains de camping existants
La commission adopte l'amendement rédactionnel CD 216 des rapporteurs, puis elle adopte l'article 15 quater C dans la rédaction issue de ses travaux.
Article 15 quater - Simplification des procédures d'élaboration des règlements locaux de publicité
La commission examine l'amendement CD 217 de M. Dominique Braye, rapporteur, rétablissant la rédaction du Sénat en matière d'encadrement de la publicité à proximité des centres commerciaux hors agglomération.
Les dispositions sur la publicité ont été introduites dans le projet de loi à l'initiative d'Ambroise Dupont, rapporteur pour avis, sur la base du rapport qu'il avait réalisé à la demande de la secrétaire d'État à l'écologie pour établir un bilan de la réglementation de la publicité, des enseignes et des pré-enseignes, dispositions adoptées à l'unanimité au Sénat. Les apports du Sénat en la matière constituent un équilibre entre protection des paysages et intérêts économiques, et il convient de ne pas aller au-delà.
La secrétaire d'État m'a demandé d'examiner la loi du 29 décembre 1979 relative à la publicité, aux enseignes et pré-enseignes, dont j'ai souligné la non-application partielle par les préfets et maires. Des problèmes postérieurs à ce texte, rencontrés à l'entrée des villes et sources de dégradation visuelle majeure, n'ont pas été pris en compte par une modification de la réglementation. Il convient donc d'adopter les dispositions introduites par le Sénat, qui permettent de les encadrer.
Nous allons suspendre la commission pendant quelques instants afin de laisser les différents groupes se concerter sur ce sujet.