Séance en hémicycle du 29 janvier 2009 à 22h00

Résumé de la séance

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Sommaire

La séance

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La séance, suspendue à dix-neuf heures cinquante, est reprise à vingt-deux heures, sous la présidence de M. Roland du Luart.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

L’ordre du jour appelle l’examen des conclusions du rapport de la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi de finances rectificative pour 2009 (180).

Dans la discussion générale, la parole est à M. le rapporteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Yann Gaillard

Mes chers collègues, je vais, en ma qualité de rapporteur suppléant, et en remplacement de notre collègue Philippe Marini, rapporteur général, retenu par une importante mission à l’étranger, vous rendre compte des résultats des délibérations des deux commissions mixtes paritaires qui se sont réunies – avec des compositions d’ailleurs différentes – le mardi 27 janvier à l’Assemblée nationale.

La première commission mixte paritaire concernait le projet de loi de finances rectificative pour 2009 et la seconde, le projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2009 à 2012, que nous examinerons tout à l’heure.

Sur le projet de loi de finances rectificative pour 2009, onze articles restaient en discussion et neuf d’entre eux ont été adoptés sans difficulté, soit dans le texte adopté par le Sénat, soit moyennant des amendements de pure forme.

Deux articles ont en revanche suscité de larges débats. Il s’agit, d’une part, de l’article 1er, relatif au FCTVA, le Fonds de compensation pour la TVA. Sur cet article, un apport du Sénat a été approuvé par la commission mixte paritaire : le report au 15 avril de la date limite de conclusion des conventions signées par les communes pour pouvoir bénéficier du remboursement anticipé de la TVA des investissements de l’année n-1.

En ce qui concerne les années de référence pour déterminer le seuil d’investissement permettant d’obtenir ce remboursement anticipé, si le principe de retenir une moyenne de quatre années a été adopté, il a toutefois été décidé de substituer l’année 2004 à l’année 2008. La prise en compte d’une année correspondant au milieu d’une mandature devrait faciliter l’accès au mécanisme de remboursement anticipé de la TVA.

En revanche, la commission mixte paritaire n’a pas accepté la dotation spéciale pour les communautés de communes et d’agglomération, qui avait pour objet d’inciter ces collectivités à investir en dépit du fait que, puisqu’elles bénéficient déjà du remboursement du FCTVA au titre de l’année n, elles ne tirent aucun bénéfice du nouveau régime.

Mais le débat le plus important a porté sur le dispositif introduit par le président Arthuis, qui vise à ce que soient versées deux années de FCTVA en 2010 en plus des deux années versées en 2009.

Ce système tend à anticiper d’une année supplémentaire le versement du FCTVA et à faire entrer les collectivités territoriales éligibles dans le système actuellement applicable aux communautés de communes et d’agglomération.

Le vote a été acquis par sept voix contre sept, le président de la commission mixte paritaire, notre collègue député Didier Migaud, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, ayant jugé, avec l’appui d’une majorité des membres de la CMP, que l’on ne votait pas sur le dernier texte adopté – c’est-à-dire celui du Sénat – mais sur le dispositif introduit par le Sénat. Cela veut dire qu’en cas de partage égal des voix, c’est le dispositif de l’Assemblée nationale qui est considéré comme adopté.

Je relève simplement, à titre personnel, que cette façon de procéder n’était pas évidente et qu’elle mériterait d’être clarifiée. Il semble en effet que les règles concernant ce mécanisme interne aux CMP ne soient précisées dans aucun texte.

Debut de section - PermalienPhoto de Yann Gaillard

Le second débat a concerné l’article 6. Il s’agissait de savoir s’il fallait ou non accepter le cumul de l’écoprêt à taux zéro, l’éco-PTZ – c’est-à-dire le prêt pour des aménagements favorables à l’environnement et aux économies d’énergie – et les avantages en matière d’impôt sur le revenu dont sont souvent assortis par ailleurs les mêmes aménagements.

Un compromis a été trouvé en limitant ce cumul aux bénéficiaires ayant un revenu fiscal de référence inférieur à 45 000 euros.

Je ne voudrais pas achever ce compte rendu sans signaler les interrogations de M. Fourcade sur la soutenabilité financière de la politique budgétaire qui est conduite. En effet, plus de 86 milliards d’euros de déficit, auxquels il faut ajouter un besoin de financement de près de 200 milliards d’euros en 2009, cela fait beaucoup !

Pour l’instant, les marchés semblent toujours bien disposés à l’égard de la France – encore que la signature de notre pays soit inférieure à celle de l’Allemagne –, mais il faut rester attentif à l’évolution des spreads, c’est-à-dire des primes demandées en fonction de la qualité de la signature.

Ce matin, en commission, notre collègue M. Fourcade a rappelé qu’il avait demandé au Gouvernement de bien faire la part, dans le déficit, entre le déficit courant et celui qui résulte de la relance, que ce soit au titre des paiements anticipés ou des dépenses nouvelles issues du plan de relance. Il s’agit effectivement d’une question importante.

Debut de section - Permalien
Éric Woerth, ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique

Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je me réjouis que nous puissions discuter lors de la même séance des conclusions des commissions mixtes paritaires concernant l’une le collectif de relance et, l’autre, la loi de programmation des finances publiques.

En dépit des apparences – mais celles-ci sont souvent trompeuses –, ces deux lois sont complémentaires ; elles forment un tout cohérent. Elles constituent les deux faces de la politique budgétaire qu’il convient de mener contre la crise. Cette politique combine la mise en œuvre d’un soutien à l’économie qui se veut massif, mais ciblé et limité dans le temps – c’est le plan de relance – et le maintien du cap des réformes, c’est-à-dire celui de la maîtrise des dépenses courantes et de la gestion responsable des recettes, avec la loi de programmation.

Je traiterai pour l’instant du collectif.

Discuter dès le mois de janvier d’une loi de finances rectificative constitue, il est vrai, une innovation. Mais c’était indispensable car, en votant dès aujourd’hui le plan de relance, vous permettrez à la France de disposer des armes nécessaires pour lutter contre la crise dans les délais les plus courts, et très en avance sur la plupart de nos partenaires.

Nous ne prenons – et ne prendrons – aucun retard dans la mise en place des différentes mesures. Celle-ci se fera sous le contrôle de Patrick Devedjian, qui y veille très attentivement ! En ce qui concerne plus particulièrement mon ministère, je peux vous dire que les remboursements de crédits d’impôt ont d’ores et déjà débuté très concrètement.

Les discussions sur le présent texte ont été riches, tant au Sénat qu’à l’Assemblée nationale. Elles ont permis à chacun – membre de la majorité comme de l’opposition – d’apporter sa pierre au débat qu’il était nécessaire d’avoir sur les moyens de répondre à la crise.

Mais je voudrais revenir sur certains arguments qui ont été avancés.

Le parti socialiste, notamment, continue à nous accuser de ne pas soutenir assez la consommation. Je le redis encore une fois, on ne peut pas raisonner en oubliant les mécanismes de transferts sociaux puissants qui sont déjà à l’œuvre dans notre pays.

On ne peut pas non plus raisonner en oubliant la baisse de l’inflation qui interviendra en 2009 et qui devrait agir quasiment trois fois plus sur le pouvoir d’achat des ménages que ne le ferait une baisse d’un point du taux de TVA.

Debut de section - Permalien
Éric Woerth, ministre

On nous dit encore que notre plan serait moins ambitieux que celui de nos partenaires. Mais, tandis que l’Allemagne doit ajuster le barème de l’impôt sur le revenu pour corriger les effets de l’inflation, notre système fiscal le fait automatiquement. Et, si le président Obama promet d’instaurer la couverture maladie universelle, cette dernière est déjà bien ancrée dans la réalité de notre pays.

Debut de section - Permalien
Éric Woerth, ministre

Je rappellerai, même si c’est une évidence, que la réponse à la crise doit être adaptée à la situation de chaque pays.

Quand le Royaume-Uni ou les États-Unis aident en priorité leurs ménages parce que leur protection sociale est faible, il s’agit de la réponse adaptée à ces pays anglo-saxons.

Quand l’Allemagne réinvestit dans les infrastructures de l’ouest du pays, qu’elle avait un peu délaissées, c’est la réponse adaptée à l’Allemagne.

Et quand, pour notre part, nous orientons notre plan sur l’investissement et la compétitivité des entreprises, c’est bien parce que l’économie française souffre d’un déficit dans ce domaine. C’est donc la réponse adaptée à la France.

Vous le voyez, chacun essaye – et c’est bien naturel – de faire d’une pierre deux coups : soutenir dès maintenant l’activité en répondant aux problèmes structurels de son pays et, en même temps, préparer l’avenir de celui-ci.

Vous trouvez, mesdames, messieurs les sénateurs de l’opposition, que nous n’en faisons pas assez pour la consommation. Je persiste à penser que c’est une erreur de raisonnement, même si l’opinion publique peut être sensible à ce type de discours. En effet, les budgets votés visent à soutenir le revenu et la consommation.

Debut de section - Permalien
Éric Woerth, ministre

Vous dites que le déficit est subi, ce qui a moins d’efficacité qu’un déficit suscité.

Debut de section - Permalien
Éric Woerth, ministre

Je persiste à penser qu’il s’agit là aussi d’une erreur de raisonnement.

Prenez l’exemple de l’indexation des prestations sur les prix. Celle-ci est de droit dans notre pays. Si on ne la remet pas en cause alors que les recettes de nos systèmes sociaux ralentissent, le déficit se creuse. Cela a-t-il un effet différent d’une mesure discrétionnaire comme celle qu’ont prise les Allemands, dont la législation ne prévoit pas cette indexation de droit ? Non, à l’évidence !

Nous avons beaucoup dialogué, mais nous ne vous avons pas convaincus. Soit ! Était-il possible de le faire ? Je ne sais pas…

Si j’ai bien compris, vous jugez notre plan insuffisant. C’est votre droit. Pour autant, vous n’estimez pas que les mesures que nous proposons portent préjudice à notre pays, à notre économie et à nos concitoyens.

Juger que cela ne suffit pas, c’est votre droit, je le répète, …

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Nous n’avons jamais dit cela ! Il faut mieux nous écouter.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Raoul

Ce n’est pas ici que vous avez entendu dire cela !

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Vous êtes au Sénat, pas à l’Assemblée nationale !

Debut de section - Permalien
Éric Woerth, ministre

… mais pourquoi cela vous conduit-il à voter contre, si ce n’est par posture politique, posture que vous pourriez tout de même, reconnaissez-le, en temps de crise laisser au vestiaire !

J’en viens plus précisément au texte que nous examinons aujourd’hui. Nos débats ont permis d’enrichir le projet sur plusieurs points. Je pense par exemple à la possibilité de cumuler le bénéfice de l’éco-PTZ et du crédit d’impôt en faveur du développement durable. Je note que la CMP a souhaité mettre sous conditions de ressources – en l’occurrence, 45 000 euros – cette possibilité.

Je pense également à l’adaptation temporaire des plafonds d’un certain nombre d’aides fiscales, ce qui vise à tirer parti du relèvement des seuils d’aides de minimis adopté par la Commission, c'est-à-dire les seuils en dessous desquels il n’est pas nécessaire d’obtenir l’accord de l’Europe.

Grâce aux amendements présentés par le rapporteur général, Philippe Marini, et par Henri de Raincourt, ce sont au moins 200 000 entreprises qui vont pouvoir bénéficier d’aides fiscales ou budgétaires de 500 000 euros sur trois ans, au lieu des 200 000 euros sur trois ans qui étaient la règle jusqu’à présent.

Je pense enfin au calibrage du dispositif de soutien à l’investissement des collectivités locales et aux discussions nourries que nous avons eues, monsieur le président Arthuis, sur la référence à retenir pour apprécier l’effort d’investissement réalisé en 2009.

Sur l’ensemble de ces points, en particulier celui concernant le FCTVA, le texte issu de la commission mixte paritaire me semble être un bon compromis. En effet, la période de référence, qui se fonde sur la moyenne des années 2004 à 2007, est suffisamment large pour permettre à un nombre important de collectivités locales, en dépit des difficultés qu’elles rencontrent, de bénéficier de la mesure. En concentrant l’effort sur l’année 2009, le dispositif reste pleinement incitatif. Et cela n’exclut en rien, je tiens à le répéter devant la Haute Assemblée, la possibilité de réexaminer la question, si nécessaire, lors du projet de loi de finances pour 2010, toujours de manière à produire le meilleur effet incitatif.

En dehors d’un amendement de simple coordination à l’article d’équilibre, le Gouvernement vous propose donc de conserver le texte du collectif budgétaire issu de la commission mixte paritaire.

Je remercie encore une fois le Sénat de l’important travail qui a été réalisé. Je pense naturellement à celui de votre commission des finances, monsieur le président Arthuis, et à celui de l’ensemble des sénateurs. Ce texte, j’en suis persuadé, nous fournira les moyens de faire face aux défis sans précédent que nous rencontrons.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, au terme du débat, ce projet de loi de finances rectificative pour 2009, premier de l’année budgétaire, a peu évolué, dans la mesure où le Gouvernement et la majorité n’ont pas voulu entendre nos arguments.

Monsieur le ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique, vous ne nous écoutez pas. Je vous répète donc ce que je vous ai dit la semaine dernière, lors de la première lecture : ici, vous êtes au Sénat, et je vous demande d’écouter ce que nous, sénateurs du groupe socialiste, avons à vous dire ; n’essayez pas, encore une fois, de répondre au parti socialiste et de refaire le débat que vous avez eu à l’Assemblée nationale.

Debut de section - Permalien
Éric Woerth, ministre

Vous dites la même chose que le parti socialiste !

Debut de section - Permalien
Éric Woerth, ministre

C’est un peu difficile…

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Il est tout de même assez pénible de ne pas être écoutés !

Debut de section - Permalien
Éric Woerth, ministre

Je le répète, vous dites exactement la même chose que le parti socialiste !

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Puisque nous sommes dans une situation d’urgence, nous en convenons comme vous, il faut y répondre.

Mais, pour cela, n’oublions pas les mesures de soutien aux plus modestes, axées, notamment, sur la consommation, car celles-ci ont un impact direct et immédiat sur le soutien de l’économie. C’est ainsi qu’il faut agir au lieu d’entretenir cette querelle artificielle concernant un prétendu effet négatif du soutien à la consommation qui pèserait sur les importations. Nous sommes dans un monde ouvert. Qui plus est, nos principaux partenaires commerciaux, eux-mêmes, mettent en place des plans de relance comprenant un volet consommation. Cet argument ne tient donc pas.

Du reste, notre collègue Bernard Angels, dans son rapport, fait au nom de la délégation du Sénat pour la planification, sur la relation macroéconomique entre la consommation des ménages et les importations, a justement démontré que, en termes d’impact sur les importations, il n’y avait pas de différence notoire entre mesures en faveur de la consommation et mesures de soutien aux investissements, car ces dernières induisent, elles aussi, des importations.

Il en fait la démonstration preuves à l’appui : les mesures de soutien aux ménages les plus modestes ont peu d’impact ou, en tout cas, un impact beaucoup plus faible sur le niveau des importations que celles qui sont destinées aux plus aisés. En effet, les premiers achètent d’abord des biens de première nécessité, notamment des produits alimentaires, c’est-à-dire des biens faiblement importateurs. Par conséquent, arrêtons ces raisonnements erronés !

Je me tourne maintenant vers vous, monsieur le ministre chargé de la mise en œuvre du plan de relance, et je vous le répète aussi : cessez de faire des calculs incongrus en additionnant les dispositions relatives à ce plan, la loi TEPA et le RSA. Vous ajoutez des choux à des carottes ! Plutôt que de vouloir faire masse, mieux vaudrait, à mon sens, changer de méthode et se fixer pour objectif de s’atteler à la confection d’un véritable plan de relance, lequel devrait combiner trois éléments.

Écoutez donc ce que l’on vous dit !

Debut de section - Permalien
Patrick Devedjian, ministre chargé de la mise en œuvre du plan de relance

Mais j’ai entendu exactement les mêmes propos à l’Assemblée nationale cet après-midi ! Votre discours doit être photocopié !

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Je ne sais pas ce qui vous a été dit, mais je sais ce que, moi, j’ai à vous dire !

Debut de section - Permalien
Patrick Devedjian, ministre

C’est vrai qu’aujourd’hui, avec les ordinateurs, c’est simple de faire du copier-coller…

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Monsieur le ministre, sachez-le, ce n’est pas du tout mon genre, j’ai appris à penser par moi-même !

Un plan de relance digne de ce nom, disais-je, devrait donc combiner soutien à la consommation, si l’on veut agir à très court terme, préparation de l’avenir, par l’investissement et pas uniquement par des mesures de trésorerie, et maîtrise de l’endettement public, sur laquelle je reviendrai tout à l’heure au moment de l’examen des conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de programmation des finances publiques.

Si vous choisissez cette méthode et ces objectifs, en lieu et place d’un dialogue de sourds, nous aurons sans doute un débat fécond, car il s’agit d’éviter le blocage de l’économie. Nous, opposition, nous ne saurions nous y dérober. Répondre efficacement à la crise, c’est nous permettre de repartir de l’avant, y compris dans la maîtrise des déficits publics.

Puisque ce n’est pas la voie qui a été choisie jusqu’à présent, il n’y a rien d’étonnant à ce que le Gouvernement ait exacerbé le malaise social, qui s’est exprimé massivement aujourd’hui.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Dans ce contexte, la commission mixte paritaire a fait son travail. M. le rapporteur l’a souligné, le débat a essentiellement porté sur deux points : le remboursement anticipé de la TVA aux collectivités territoriales ; le cumul du crédit d’impôt en faveur du développement durable et de l’éco-prêt à taux zéro, prévu à l’article 6.

Pour ce qui est du deuxième point, la commission mixte paritaire s’est écartée de la doctrine qui consiste à ne pas cumuler deux mesures sur la même assiette. Toutefois, comme nous l’avions nous-mêmes proposé dans un amendement de repli à notre amendement de suppression du dispositif, la commission mixte paritaire a instauré un plafond de ressources pour le bénéfice de ce cumul, plafond fixé, par compromis, à 45 000 euros de revenus par foyer fiscal.

Certes, cela évite que la mesure ne profite aux plus aisés, qui n’en ont pas besoin puisqu’ils peuvent de toute manière effectuer les travaux. Malgré tout, le champ de la mesure demeure trop large et n’est pas suffisamment concentré sur les ménages les plus modestes.

Messieurs les ministres, mes chers collègues, je veux m’attarder davantage sur le remboursement anticipé de la TVA.

Nous approuvons – nous l’avions du reste préconisée – la modification de la période de référence finalement prise en compte, avec l’intégration de l’année 2004 et l’exclusion de l’année 2008. Ce faisant, plus nombreuses seront les collectivités locales qui seront en mesure d’entrer dans le dispositif, même si, il faut le souligner, le niveau d’investissement moyen – 39, 1 milliards d’euros – est élevé.

En revanche, la commission mixte paritaire a choisi de supprimer le doublement du remboursement pour les années 2009 et 2010, que le Sénat avait adopté sur l’initiative du président Arthuis et que nous avions soutenu. L’argument de la hausse du coût pour l’État qui a été utilisé n’est pas défendable, qui plus est s’agissant d’une dette, d’un dû, à l’égard des collectivités territoriales. Par sa conditionnalité – une augmentation, même d’un euro, est requise –, le mécanisme proposé exclut de nombreuses collectivités. Il ne supprime pas le risque d’une année blanche et laisse peser la plus grande incertitude quant au périmètre des dépenses prises en compte pour le calcul de la moyenne de référence et, partant, quant aux conséquences d’un éventuel non-respect de l’engagement.

Monsieur le ministre, vous nous l’avez dit, chaque préfet disposera d’une marge d’appréciation du périmètre et du respect de l’engagement pris. À notre avis, un tel contrôle repose sur la défiance bien plus que sur la confiance et, surtout, il ouvre la voie, puisque ce sera étudié au cas par cas, à un certain arbitraire. Il faudra sans doute compter avec l’excès de zèle de quelques représentants de l’État…

Ainsi, dans mon département, la Seine-et-Marne, le préfet et le trésorier-payeur général ont, dans la précipitation, envoyé aux maires un courrier en date du 26 décembre dernier, accompagné d’une note du ministère de l’intérieur, alors même que le débat n’avait pas encore eu lieu au Sénat !

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Décidément, cela devient une habitude : la loi n’est pas encore votée qu’elle est déjà mise en œuvre ! Vous l’avez fait une fois sur l’audiovisuel. De grâce ! n’en faites pas une méthode de gouvernement.

Monsieur le ministre, les termes utilisés dans ce courrier, que je tiens à votre disposition, prouvent toute l’incongruité de la démarche et méritent d’être portés à l’appréciation de tous. Il y est en effet annoncé une augmentation des « crédits » alloués au FCTVA, alors que, il faudrait tout de même que vous le rappeliez à vos administrations déconcentrées, il s’agit bien d’un remboursement de la TVA anticipée et non pas de crédits supplémentaires !

Tout cela nous conduira à une extrême vigilance quant à l’application qui sera faite du dispositif, dont le caractère difficilement lisible n’a pas été gommé du fait de la non-prise en compte du vote du Sénat.

Le Fonds de compensation pour la TVA devra forcément, et à très court terme, faire l’objet d’une réforme globale. La mesure finalement inscrite dans ce collectif n’est pas de nature à soutenir durablement l’effort d’investissement. La commission mixte paritaire a, du reste, exclu la dotation de relance pour les intercommunalités, pourtant adoptée au Sénat. À mon sens, les collectivités territoriales, qui sont confrontées très concrètement aux conséquences sociales de la crise et à la baisse de leurs recettes, auront bien du mal à poursuivre leurs investissements au même rythme.

Je terminerai mon propos en évoquant le contexte international.

Messieurs les ministres, l’actualisation des prévisions du Fonds monétaire international vous renvoient à vos responsabilités, notamment celle de nous proposer des mesures ciblées sur les ménages modestes. Au sein de l’Union européenne, les plans nationaux devraient, aujourd'hui beaucoup plus qu’hier, avoir plus de chances de converger. De toute façon, c’est une condition indispensable pour la relance, puisque, nous vous l’accordons bien volontiers, on ne peut pas faire de la relance tout seul. Or, depuis les annonces du Président de la République le 4 décembre dernier, nos partenaires allemands ont évolué. Nous pouvons donc espérer que vous entendrez enfin nos arguments.

En désaccord avec votre diagnostic, avec les remèdes que vous proposez, avec la méthode solitaire dans laquelle vous les avez confectionnés, nous refusons donc logiquement la traduction financière qui en est faite dans ce projet de loi de finances rectificative pour 2009.

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Vera

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, l’actualité du jour nous conduit à poser cette question simple : ce projet de loi de finances rectificative pour 2009 apporte-t-il des réponses aux attentes que le monde du travail, dans toute sa diversité, a fortement exprimées en manifestant dans les rues de nos villes aujourd'hui ?

Pour l’heure, deux attitudes prédominent.

L’une consiste à mettre en accusation des syndicalistes qui « abuseraient » du droit de grève et qui devraient être sanctionnés à cet effet. Nous en retrouvons trace dans une proposition de loi déposée dernièrement par quelques députés UMP, positionnés comme éclaireurs et destinés à jouer le rôle d’ultras, rendant sans doute plus « présentable » ce que le Gouvernement viendra ensuite proposer pour mettre en cause le droit de grève.

L’autre attitude, plus modérée en apparence, consiste à laisser croire qu’en ces temps troublés l’exercice du droit de grève serait un luxe dont les salariés ne pourraient librement disposer. Ce discours, pratiqué notamment par l’un des porte-parole « sociaux » de l’UMP, M. Chartier, député du Val-d’Oise, est aussi vieux que le capitalisme, et nous pourrions en retrouver la marque à toutes les époques où notre pays a connu des difficultés économiques.

À dire vrai, rien de ce qui s’exprime dans l’opinion publique, que ce soit sur les problèmes de pouvoir d’achat ou d’emploi, ne trouve la moindre traduction dans le texte issu des travaux de la commission mixte paritaire.

Il faut dire qu’aucune des propositions formulées par notre groupe, tendant, en particulier, à réduire le taux normal de TVA ou à remettre en question certains cadeaux fiscaux qui n’ont pas eu l’efficacité économique requise – je pense notamment au bouclier fiscal et aux mesures réduisant l’ISF –, n’a été retenue.

Cela n’est évidemment pas surprenant, car cette attitude découle d’une conception de l’action publique et de l’utilisation des deniers publics qui n’a plus grand-chose à voir avec le pacte républicain et qui s’éloigne à la fois du principe d’égalité devant l’impôt et de celui qui fait de la loi l’expression de l’intérêt général.

Résumons ce projet de loi de finances rectificative pour 2009.

D’une part, on ne touche pas à la loi TEPA, malgré le constat patent de la perte de recettes fiscales et de l’absence de croissance économique en découlant.

Prenons le cas des heures supplémentaires défiscalisées.

Le journal Le Figaro, défendant comme toujours la politique gouvernementale au risque de tordre la réalité, indique que les salariés ont finalement effectué 750 millions d’heures supplémentaires en 2008.

Sur la foi d’un document émanant du ministère de l’économie, des finances et de l’emploi, dont nous souhaiterions d’ailleurs la publication, le journal avance un gain de pouvoir d’achat de 150 euros en moyenne mensuelle. Or, en 2006, selon les services du ministère du travail, les salariés de ce pays effectuaient déjà 630 millions d’heures supplémentaires.

En clair, le gain réel s’avère extrêmement réduit pour les salariés, alors même qu’il est démontré que, dans de nombreuses entreprises, on est passé d’une absence de déclaration des heures supplémentaires à une déclaration rendue d’autant plus pertinente qu’elle ouvre droit à des exonérations de cotisations sociales !

Pour être encore plus clair, disons que 80 % des 150 euros de « gain de pouvoir d’achat » étaient déjà présents dans les heures supplémentaires effectuées par le passé. Le gain réel se situerait donc aux environs de 30 euros, bien loin, mes chers collègues, des 200 000 euros représentant la remise d’impôt moyenne accordée aux 500 contribuables les plus aisés qui ont fait appel au bouclier fiscal !

De toute manière, au vu de l’état de la situation économique, il est évident que ce dispositif n’a manifestement pas permis de remettre en cause la récession qui se manifeste aujourd’hui, singulièrement par la suppression de milliers d’emplois exercés par des salariés intérimaires ou en contrat à durée déterminée.

Soyons clairs ! Dans un pays qui compte trois millions de personnes sans emploi, 450 millions d’heures de travail sont ainsi perdues tous les mois. Il faut évidemment les comparer aux 750 millions d’heures supplémentaires effectuées à l’année.

Par ailleurs, au-delà de cette décision autiste de maintien des choix antérieurs, la loi de finances pour 2009 comporte une série de mesures nouvelles tendant à développer les investissements publics. Comme nous l’avons déjà signalé, le montant des investissements prévus est toutefois assez nettement inférieur à l’importance des dépenses d’équipement public de la précédente législature.

De surcroît, cette évolution appelle quelques observations.

Une bonne part des crédits ouverts ne vise qu’à permettre le paiement de factures en souffrance, notamment dans le domaine de l’armement. Ainsi, on a découvert, alors même que la loi de programmation militaire pour les années 2003 à 2008 n’a pas été tenue, que l’on devait 500 millions d’euros à des entreprises sous-traitantes de ce secteur !

Plus sûrement, comme nous le verrons lors de l’examen des conclusions de la commission mixte paritaire sur la loi pour l’accélération des programmes de construction et d’investissement publics et privés, il a été décidé de réserver le bénéfice de ces nouvelles dépenses à quelques groupes bien définis.

Les dépenses nouvelles sont donc surtout un bonus pour ces groupes, qui se nourrissent de longue date de la commande publique et qui vont pouvoir continuer, grâce à la loi de finances pour 2009, à verser dividendes et stock options à leurs cadres dirigeants !

Permettez-moi enfin de dire quelques mots sur le contenu de l’article 1er relatif au devenir du Fonds de compensation pour la TVA.

Comme on peut le constater, quand il s’agit d’avancer 2, 5 milliards d’euros aux collectivités locales, on devient exigeant et beaucoup plus regardant que lorsqu’il s’agit d’adresser 15 milliards d’euros de dépenses nouvelles en direction des entreprises !

Le texte adopté par la commission mixte paritaire est en partie revenu sur celui que le Sénat avait voté par scrutin public et qui, déjà, n’apportait qu’une solution partielle au problème de l’encadrement des concours budgétaires de l’État aux collectivités locales.

Comme une discussion de cette nature en appelle toujours une autre, nous pouvons nous interroger sur les perspectives ouvertes par la mesure contenue dans l’article 1er de ce collectif budgétaire ?

S’agit-il de la perspective d’une mise en cause de la dotation générale de fonctionnement des plus petites communes et groupements de communes ou, par exemple, de celle d’une fusion entre dotation globale d’équipement et Fonds de compensation pour la TVA ? Autant de dispositions qui forceront les collectivités locales à contribuer à la maîtrise des déficits publics, sujet de la loi de programmation des finances publiques pour les années 2009 à 2012 !

Cette loi de finances rectificative, dont nous pensons d’ailleurs qu’elle sera probablement suivie d’autres, ne répond donc aucunement aux attentes populaires, telles qu’elles se sont encore puissamment exprimées aujourd’hui.

C’est donc tout naturellement que nous ne voterons pas les conclusions de la commission mixte paritaire sur ce texte.

Applaudissements sur les travées du groupe CRC-SPG.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean Arthuis

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, c’est en qualité de porte-parole du groupe de l’Union centriste que je m’exprime ce soir devant vous.

La France entre en récession et la crise met à rude épreuve la cohésion sociale. Ce premier projet de loi de finances rectificative pour 2009 est supposé donner au Gouvernement les moyens nécessaires pour relancer l’activité et endiguer la montée du chômage.

Il s’agit bien sûr d’un plan de relance. Comme le volet fiscal du plan contenu dans la loi de finances rectificative pour 2008 votée en décembre, il privilégie l’investissement, complétant ainsi les moyens de relance par la consommation que constituent les déficits prévisionnels de la loi de finances initiale pour 2009 et de la loi de financement de la sécurité sociale.

La réussite de ce dispositif global, dispositif conséquent puisqu’il représente 5 % du produit intérieur brut, dépend de la confiance qu’il inspire.

Les déficits de la loi de finance initiale et de la loi de financement de la sécurité sociale constituent effectivement une vraie relance par la consommation. À ce titre, puis-je rappeler l’importance que prend dans ce cadre la généralisation du revenu de solidarité active, le RSA ? Certes, on peut regretter qu’il n’entre en vigueur qu’au 1er juin prochain. Toutefois, plus du tiers des départements français sont d’ores et déjà en phase d’expérimentation de ce dispositif.

Le collectif budgétaire dont il est question ce soir appelle de notre part une réserve et cette réserve porte sur ce que vous avez désigné, monsieur le ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique, comme un heureux compromis de la commission mixte paritaire.

Je regrette vivement, à propos du Fonds de compensation de la TVA, que la commission mixte paritaire n’ait pas cru devoir se rallier au vote du Sénat.

Je rappelle que les collectivités territoriales sont les principaux opérateurs en matière d’investissements publics, puisqu’elles assument 75 % du volume annuel de ces investissements.

Or, s’agissant du fonds de compensation de la TVA, le Gouvernement a pris l’option, dans la loi de finances initiale pour 2009, d’inclure dans l’enveloppe normée les crédits de ce fonds. Cette option a – c’est peu dire – jeté le trouble dans l’esprit des élus locaux. Pire, je crois qu’elle a suscité des soupçons de leur part.

Ce plan de relance nous offrait l’opportunité de rétablir une confiance écornée. Ce plan de relance nous offrait la possibilité d’apporter des clarifications. C’est pourquoi, avec mes collègues du groupe Union centriste, j’avais déposé un amendement tendant à clarifier le mécanisme proposé.

Celui-ci autorise les collectivités territoriales hors établissements publics de coopération intercommunale percevant déjà sans délai la compensation de la TVA, c’est-à-dire les communes, les départements et les régions, à inscrire dans leurs budgets prévisionnels de 2009 les montants correspondant à deux années de fonds de compensation de la TVA, soit les années 2007 et 2008.

Cette autorisation est bien sûr liée à la condition, à laquelle nous souscrivons sans réserve, que ces collectivités s’engagent à voter plus de dépenses d’investissement que la moyenne de celles effectivement acquittées pendant la période de référence. La commission mixte paritaire a fixé cette période de référence à quatre années : 2004, 2005, 2006 et 2007.

Mais que se passe-t-il au-delà de l’année en cours ?

Peut-on construire un plan de relance par l’investissement sans s’engager au-delà de 2009 ? Qui peut croire que la crise sera terminée au 31 décembre 2009 ?

Qui peut prétendre que le Fonds de compensation de la TVA n’est pas une dette de l’État ? Comment peut-on justifier que l’État apure ses dettes de façon accélérée à l’égard des entreprises sans accomplir le même geste en direction des collectivités territoriales ?

Comment affirmer qu’il est équitable de décider le règlement du Fonds de compensation de la TVA sans délai au profit des communautés d’agglomération et de communes et d’imposer un portage de deux ans, ou d’un an, aux communes et aux autres collectivités, les contraignant ainsi à souscrire des emprunts relais ?

C’est pour mettre un terme à toutes ces questions que nous avons défendu notre amendement devant le Sénat, amendement qui a été adopté après un débat intense et, je crois, riche.

Cet amendement visait à offrir à toutes les communes qui s’engagent à anticiper la réalisation de leurs projets d’investissement, votant en 2009 et en 2010 un niveau de dépenses bien sûr supérieur à celui de la moyenne annuelle constatée dans la période de référence, un dispositif dont l’articulation est la suivante.

En 2009, sont encaissés les versements du Fonds de compensation de la TVA au titre des années 2007 et 2009. En 2010, sont encaissés les versements au titre des années 2008 et 2010. Enfin, en 2011, est encaissé le versement au titre de 2011.

Convenons-en, ce dispositif est simple, lisible, prévisible et de nature à rétablir cette confiance écornée entre le Gouvernement et les élus territoriaux. Malheureusement, il a été repoussé du fait du partage des voix au sein de la commission mixte paritaire.

J’ai la conviction que le Gouvernement devra dans quelques mois le reprendre à son compte. Or, messieurs les ministres, quand on conçoit un plan de relance, mieux vaut lui donner sa pleine mesure d’emblée ! Si l’État doit verser demain plus que prévu, c’est qu’il aura encaissé plus que prévu ! Il conviendra de s’en réjouir car cela signifiera que des emplois auront été sauvés dans de nombreux secteurs de notre économie.

Bien évidemment, je souhaite au plan de relance de réussir. Mais nous ne pouvons le voter pour les raisons que je viens de rappeler. Croyez-bien, messieurs les ministres, que nous le regrettons vivement !

Enfin, je veux exprimer à nouveau mon impatience à propos de la réforme des prélèvements obligatoires.

Tous nos impôts de production, cotisations sociales finançant les branches santé et famille et taxe professionnelle, sont autant d’activateurs de « délocalisations » et, sans doute aujourd’hui, de « non localisations » d’activités et d’emplois.

C’est donc la compétitivité qui est ici en cause et la compétitivité est la clé du vrai pouvoir d’achat, celui qui résulte de la création de richesses nouvelles et non de la distribution de fonds publics que l’État aurait dû emprunter.

Ce retour de la compétitivité est lui aussi un facteur de confiance et, par conséquent, un indispensable moteur de relance.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Personne ne demande plus la parole dans la discussion générale ?...

La discussion générale est close.

Nous passons à la discussion du texte élaboré par la commission mixte paritaire.

Je rappelle qu’en application de l’article 42, alinéa 12, du règlement, lorsqu’il examine après l’Assemblée nationale le texte élaboré par la commission mixte paritaire, le Sénat se prononce par un seul vote sur l’ensemble du texte en ne retenant que les amendements ayant reçu l’accord du Gouvernement.

Je donne lecture du texte élaboré par la commission mixte paritaire.

PREMIÈRE PARTIE

CONDITIONS GÉNÉRALES DE L'ÉQUILIBRE FINANCIER

TITRE IER - DISPOSITIONS RELATIVES AUX RESSOURCES

RESSOURCES AFFECTÉES

Texte élaboré par la commission mixte paritaire

L'article L. 1615-6 du code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° Les dispositions du III sont remplacées par celles des deuxième, troisième et cinquième alinéas du II ;

2° Au premier alinéa du III tel qu'il résulte du 1°, le mot : « Toutefois » est supprimé ;

3° Au troisième alinéa du III tel qu'il résulte du 1°, la référence : « présent II » est remplacée par la référence : « II » ;

4° Le II est ainsi rédigé :

« II. - Pour les bénéficiaires du Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée mentionnés à l'article L. 1615-2, autres que ceux mentionnés aux deuxième et troisième alinéas du présent II, les dépenses réelles d'investissement à prendre en considération pour la détermination des attributions du Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée au titre d'une année déterminée sont celles afférentes à la pénultième année.

« Pour les communautés de communes et les communautés d'agglomération instituées respectivement aux articles L. 5214-1 et L. 5216-1, les dépenses réelles d'investissement à prendre en considération sont celles afférentes à l'exercice en cours.

« Pour les bénéficiaires du fonds qui s'engagent, avant le 15 avril 2009 et, après autorisation de leur assemblée délibérante, par convention avec le représentant de l'État dans le département, sur une progression de leurs dépenses réelles d'équipement en 2009 par rapport à la moyenne de leurs dépenses réelles d'équipement de 2004, 2005, 2006 et 2007, les dépenses à prendre en considération sont, à compter de 2009, celles afférentes à l'exercice précédent. En 2009, pour ces bénéficiaires, les dépenses réelles d'investissement éligibles de 2007 s'ajoutent à celles afférentes à l'exercice 2008 pour le calcul des attributions du Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée.

« Si les dépenses réelles d'équipement constatées au titre de l'exercice 2009, établies par l'ordonnateur de la collectivité bénéficiaire avant le 15 février 2010 et visées par le comptable local, sont inférieures à la moyenne de celles inscrites dans les comptes administratifs 2004, 2005, 2006 et 2007, cette collectivité est à nouveau soumise, dès 2010, aux dispositions du premier alinéa du présent II ; elle ne perçoit alors aucune attribution au titre du Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée en 2010 au titre des dépenses réelles d'investissement de 2008 ayant déjà donné lieu à attribution. »

Texte élaboré par la commission mixte paritaire

I. - Au I ter de l'article 151 septies A du code général des impôts, les mots : « douze mois » sont remplacés par les mots : « deux années ».

II. - Le I s'applique aux cessions réalisées à compter du 1er janvier 2009.

TITRE II - DISPOSITIONS RELATIVES À L'EQUILIBRE DES RESSOUCES ET DES CHARGES

Adoption du texte voté par le Sénat

I. - Pour 2009, l'ajustement des ressources tel qu'il résulte des évaluations révisées figurant à l'état A annexé à la présente loi et le supplément des charges du budget de l'État sont fixés aux montants suivants :

En millions d'euros

Ressources

Charges

Soldes

Budget général

Recettes fiscales brutes / dépenses brutes

À déduire : Remboursements et dégrèvements

1 100

1 100

Recettes fiscales nettes / dépenses nettes

Recettes non fiscales

Recettes totales nettes / dépenses nettes

À déduire : Prélèvements sur recettes au profit des collectivités territoriales et des Communautés européennes

2 540

Montants nets pour le budget général

Évaluation des fonds de concours et crédits correspondants

Montants nets pour le budget général, y compris fonds de concours

Budgets annexes

Contrôle et exploitation aériens

Publications officielles et information administrative

Totaux pour les budgets annexes

Évaluation des fonds de concours et crédits correspondants

Contrôle et exploitation aériens

Publications officielles et information administrative

Totaux pour les budgets annexes, y compris fonds de concours

Comptes spéciaux

Comptes d'affectation spéciale

Comptes de concours financiers

Comptes de commerce (solde)

Comptes d'opérations monétaires (solde)

Solde pour les comptes spéciaux

Solde général

II. - Pour 2009 :

1° Les ressources et les charges de trésorerie qui concourent à la réalisation de l'équilibre financier sont évaluées comme suit :

En milliards d'euros

Besoin de financement

Amortissement de la dette à long terme

Amortissement de la dette à moyen terme

Amortissement de dettes reprises par l'État

Déficit budgétaire

Total

Ressources de financement

Émissions à moyen et long terme (obligations assimilables du Trésor etbons du Trésor à taux fixe et intérêt annuel), nettes des rachats effectués par l'État et par la Caisse de la dette publique

Annulation de titres de l'État par la Caisse de la dette publique

Variation nette des bons du Trésor à taux fixe et intérêts précomptés

Variation des dépôts des correspondants

Variation du compte du Trésor

Autres ressources de trésorerie

Total

2° Le plafond de la variation nette, appréciée en fin d'année, de la dette négociable de l'État d'une durée supérieure à un an est fixé à 34, 7 milliards d'euros.

III. - Pour 2009, le plafond d'autorisation des emplois rémunérés par l'État demeure inchangé.

SECONDE PARTIE

MOYENS DES POLITIQUES PUBLIQUES ET DISPOSITIONS SPÉCIALES

TITRE IER - AUTORISATIONS BUDGÉTAIRES POUR 2009. - CRÉDITS ET DÉCOUVERTS

CRÉDITS DES MISSIONS

Adoption du texte voté par le Sénat

Il est ouvert au Premier ministre, pour 2009, au titre du budget général, des autorisations d'engagement et des crédits de paiement supplémentaires s'élevant respectivement aux montants de12 038 000 000 € et de 11 377 000 000 €, conformément à la répartition par mission donnée à l'état B annexé à la présente loi.

TITRE II - DISPOSITIONS PERMANENTES

Adoption du texte voté par le Sénat

Le 5° du A du II de l'article 6 de la loi n° 2008-1061 du 16 octobre 2008 de finances rectificative pour le financement de l'économie est ainsi rédigé :

« 5° Les prêts à la consommation consentis aux particuliers résidant en France ou, selon des modalités à définir par la société mentionnée au premier alinéa, ceux consentis à des particuliers résidant dans d'autres États membres de l'Union européenne ; ».

Texte élaboré par la commission mixte paritaire

Le 7 du I de l'article 244 quater U du code général des impôts est complété par la phrase suivante :

« Cette disposition ne s'applique pas aux bénéficiaires d'une avance émise avant le 1er janvier 2011 lorsque le montant des revenus du foyer fiscal tel que défini au IV de l'article 1417 n'excède pas 45 000 euros l'avant-dernière année précédant celle de l'offre de l'avance. »

(Texte élaboré par la commission mixte paritaire)

I. - L'article 210 E du code général des impôts est ainsi modifié :

1° Le I est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Le premier alinéa est également applicable aux plus-values nettes dégagées lors de la cession d'un immeuble ou de droits réels mentionnés au dernier alinéa du II de l'article 208 C à une entreprise effectuant des opérations visées au 2 de l'article L. 313-7 du code monétaire et financier qui concède immédiatement la jouissance de l'immeuble ou du droit réel par un contrat de crédit-bail à une société mentionnée parmi les sociétés cessionnaires visées au premier alinéa du I de l'article 210 E, et à la condition que le contrat de crédit-bail fasse l'objet d'une publication si cette formalité est obligatoire en application de l'article 28 du décret n° 55-22 du 4 janvier 1955 portant réforme de la publicité foncière. Le présent alinéa est applicable jusqu'au 31 décembre 2009. » ;

2° Le II est ainsi modifié :

a) À la première phrase du premier alinéa, les mots : « ces dispositions » sont remplacés par les mots : « des dispositions du premier alinéa du I » et les mots : « au I » sont remplacés par les mots : « au premier alinéa du I » ;

b) Au deuxième alinéa, la référence : « à l'article 1764 » est remplacée par la référence : « au I de l'article 1764 » ;

c) Après le troisième alinéa, sont insérés deux alinéas ainsi rédigés :

« L'application du second alinéa du I est subordonnée à la condition que la société crédit-preneuse intervienne à l'acte de cession de l'immeuble ou du droit réel et prenne les engagements de conclure avec l'acquéreur un contrat de crédit-bail portant sur l'immeuble ou le droit réel et de conserver pendant cinq ans les droits afférents audit contrat de crédit-bail. Lorsque la société crédit-preneuse est une filiale mentionnée au premier alinéa du II de l'article 208 C ou une société mentionnée au III bis du même article, elle doit être placée sous le régime prévu au II de cet article pendant une durée minimale de cinq ans à compter de l'exercice d'acquisition.

« Le non-respect de ces conditions par la société crédit-preneuse entraîne l'application de l'amende prévue au II de l'article 1764. » ;

3° Au second alinéa du IV, la référence : « à l'article 1764 » est remplacée par la référence : « au I de l'article 1764 ».

II. - L'article 1764 du code général des impôts est complété par un II ainsi rédigé :

«II. - La société crédit-preneuse qui ne respecte pas les engagements mentionnés au quatrième alinéa du II de l'article 210 E est redevable d'une amende dont le montant est égal à 25 % de la valeur de cession de l'immeuble ou du droit réel à la société crédit-bailleuresse ayant acquis l'immeuble ou le droit réel.

« La société crédit-preneuse qui ne respecte pas la condition prévue à la seconde phrase du quatrième alinéa du II de l'article 210 E est redevable d'une amende dont le montant est égal à 25 % de la valeur de cession de l'immeuble ou du droit réel à la société crédit-bailleuresse ayant acquis l'immeuble ou le droit réel. »

Adoption du texte voté par le Sénat

Au b du 1° du II de l'article 49 de la loi n° 2008-1425 du 27 décembre 2008 de finances pour 2009, les montants : « 1, 476 € et 1, 045 € » sont remplacés par les montants : « 0, 456 € et 0, 323 € ».

Adoption du texte voté par le Sénat

L'article 125 de la loi n° 2008-1443 du 30 décembre 2008 de finances rectificative pour 2008 est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« La garantie de l'État mentionnée au présent article est accordée pour un montant maximal de 20 milliards d'euros. »

Texte élaboré par la commission mixte paritaire

I.- Par exception au 2 de l'article 2 du règlement (CE) n° 1998/2006 de la Commission du 15 décembre 2006 concernant l'application des articles 87 et 88 du traité aux aides de minimis auquel est subordonnée l'application des articles 39 octies E, 44 sexies, 44 sexies A, 44 septies, 44 octies, 44 octies A, 44 decies, 44 undecies, 44 duodecies, 44 terdecies, 209 C, 217 sexdecies, 220 decies et 223 undecies du code général des impôts, des h et i du II de l'article 244 quater B du même code, des articles 244 quater O, 722 bis, 885-0 V bis, 885-0 V bis A, 1383 A, 1383 C, 1383 C bis, 1383 D, 1383 E bis, 1383 F, 1383 H, 1383 I, 1464 B, 1465 et 1465 A du même code, des cinquième alinéa du I ter, premier alinéa du I quater, I quinquies, I quinquies A, I quinquies B et I sexies de l'article 1466 A du même code et des articles 1466 B, 1466 B bis, 1466 D, 1466 E, 1602 A, 1647 C bis, 1647 C sexies et 1647 C septies du même code :

1° Le montant brut total des aides régies par le présent article et octroyées entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2010 ne peut excéder le plafond de 500 000 € ;

2° Ce plafond s'apprécie en additionnant toutes les aides, octroyées entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2010, qui sont mentionnées au 1° ou subordonnées au règlement mentionné au premier alinéa ;

3° Les aides mentionnées au 1° ne sont pas à prendre en compte pour la détermination du plafond des aides de minimis octroyées à compter du 1er janvier 2011 ;

4° Les aides mentionnées au 1° ne peuvent être cumulées avec les aides de minimis pour les mêmes dépenses admissibles.

II. - Le présent article entre en vigueur à une date fixée par décret et au plus tard le 30 avril 2009.

Adoption du texte voté par le Sénat

I. - Au titre de la période allant du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2010, le plafond prévu au h du 1 du I de l'article 885-0 V bis est porté à 2, 5 millions d'euros par période de douze mois.

II. - Le présent article entre en vigueur à une date fixée par décret et au plus tard le 30 avril 2009.

ÉTATS LÉGISLATIFS ANNEXÉS

Article 2 du projet de loi

VOIES ET MOYENS POUR 2009 RÉVISÉS

Adoption du texte voté par le Sénat

I. - BUDGET GÉNÉRAL

En milliers d'euros

Numéro de ligne

Intitulé de la recette

Révision des évaluations pour 2009

1. Recettes fiscales

13. Impôt sur les sociétés

Impôt sur les sociétés

16. Taxe sur la valeur ajoutée

Taxe sur la valeur ajoutée

3. Prélèvements sur les recettes de l'État

31. Prélèvements sur les recettes de l'État au profit des collectivités territoriales

Prélèvement exceptionnel sur les recettes de l'État au profit du Fonds de compensation de la taxe sur la valeur ajoutée

Prélèvement « Dotation de relance » pour les communautés de communes et les communautés d'agglomération

RÉCAPITULATION DES RECETTES DU BUDGET GÉNÉRAL

1. Recettes fiscales

Impôt sur les sociétés

Taxe sur la valeur ajoutée

Total des recettes brutes

3. Prélèvements sur les recettes de l'État

Prélèvements sur les recettes de l'État au profit des collectivités territoriales

Total des recettes, nettes des prélèvements (1 - 3)

III. - COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE

En euros

N° de ligne

Désignation des recettes

Révision des évaluationspour 2009

Participations financières de l'État

Versement du budget général

Article 3 du projet de loi

RÉPARTITION DES CRÉDITS SUPPLÉMENTAIRES OUVERTS POUR 2009, PAR MISSION ET PROGRAMME, AU TITRE DU BUDGET GÉNÉRAL

Adoption du texte voté par le Sénat

BUDGET GÉNÉRAL

En euros

Intitulés de mission et de programme

Autorisations d'engagement supplémentaires accordées

Créditsde paiement supplémentaires ouverts

Plan de relance de l'économie

Programme exceptionnel d'investissement public

Soutien exceptionnel à l'activité économique et à l'emploi

Effort exceptionnel en faveur du logement et de la solidarité

Remboursements et dégrèvements

Remboursements et dégrèvements d'impôts d'État (crédits évaluatifs)

Remboursements et dégrèvements d'impôts locaux (crédits évaluatifs)

Totaux

Article 4 du projet de loi

RÉPARTITION DU CRÉDIT SUPPLÉMENTAIRE OUVERT POUR 2009 PAR MISSION ET PROGRAMME AU TITRE DES COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE

COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE

Article 11 du projet de loi

LISTE DES AIDES FISCALES

État supprimé par la commission mixte paritaire

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Nous allons examiner les articles et l’amendement du Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Sur les articles 1er et 1er bis, je ne suis saisi d’aucun amendement.

Y a-t-il une demande de parole sur l’un de ces articles ?...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

L’amendement n° 1, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

I. Dans le I de l'état A, modifier comme suit les évaluations de recettes :

I. - BUDGET GÉNÉRAL

3. Prélèvements sur les recettes de l'État

31. Prélèvements sur les recettes de l'État au profit des collectivités territoriales

Supprimer la ligne 3120.

II. Rédiger comme suit le tableau constituant le second alinéa du I de cet article :

En millions d'euros

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

RESSOURCES

CHARGES

SOLDES

Budget général

Recettes fiscales brutes / dépenses brutes

A déduire : Remboursements et dégrèvements

1 100

1 100

Recettes fiscales nettes / dépenses nettes

Recettes non fiscales

Recettes totales nettes / dépenses nettes

A déduire : Prélèvements sur recettes au profit des collectivités territoriales et des Communautés européennes

2 500

Montants nets pour le budget général

Évaluation des fonds de concours et crédits correspondants

Montants nets pour le budget général, y compris fonds de concours

Budgets annexes

Contrôle et exploitation aériens

Publications officielles et information administrative

Totaux pour les budgets annexes

Évaluation des fonds de concours et crédits correspondants :

Contrôle et exploitation aériens

Publications officielles et information administrative

Totaux pour les budgets annexes, y compris fonds de concours

Comptes spéciaux

Comptes d'affectation spéciale

Comptes de concours financiers

Comptes de commerce (solde)

Comptes d'opérations monétaires (solde)

Solde pour les comptes spéciaux

Solde général

La parole est à M. le ministre.

Debut de section - Permalien
Éric Woerth, ministre

Cet amendement a pour objet de tirer les conséquences, sur l’article d’équilibre, de la suppression de la ligne de prélèvement sur les recettesde l’État au profit des collectivités territoriales « Dotation de relance pour les communautés de communes et les communautés d’agglomération », actée par la commission mixte paritaire, dont le montant était fixé à 40 millions d’euros pour 2009.

En conséquence, le déficit budgétaire prévisionnel pour 2009 s’établit à 86, 763 milliards d’euros, contre 86, 803 milliards d’euros dans le projet voté par le Sénat en première lecture. Nous notons donc une légère diminution du déficit.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Personne ne demande la parole ? ...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Sur les articles 3 à 12, ainsi que sur les états B et D annexés, je ne suis saisi d’aucun amendement.

Y a-t-il une demande de parole sur l’un de ces articles ? ...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Avant de mettre aux voix l’ensemble du projet de loi de finances rectificative, je donne la parole à Mme Catherine Procaccia, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Procaccia

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, nous allons dans quelques instants adopter un nouveau collectif budgétaire, qui constitue le volet budgétaire du plan de relance économique.

Le débat a été constructif et le travail fructueux. Quelques modifications très substantielles ont été apportées au texte initial, sur l’initiative du Parlement mais aussi sur celle du Gouvernement lui-même.

Le groupe UMP se félicite ainsi de l’ouverture de crédits supplémentaires, pour un montant de 375 millions d’euros, au profit d’OSEO. Nous nous félicitons également de la hausse de 50 millions d’euros des crédits du « Programme exceptionnel d’investissement public » de la mission « Plan de relance de l’économie », afin de financer un complément de subvention au bénéfice de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France, l’AFITF. Les recettes de cette agence seront, en effet, sans doute moindres cette année du fait du ralentissement du trafic autoroutier lié à la crise économique que nous traversons.

Il s’agit d’un effort budgétaire substantiel, consenti en matière d’investissement dans le domaine des transports, qui constitue un volet essentiel du plan de relance de notre économie.

Notre groupe est également très satisfait que notre amendement relatif aux aides de minimis ait été retenu par la commission mixte paritaire.

Nous avions relevé le plafond des aides de 100 000 et 200 000 euros à 500 000 euros. Les précédents plafonds étaient prévus par la réglementation communautaire. Ce relèvement du plafond, en deçà duquel les aides d’État aux entreprises sont exemptées de l’obligation de notification préalable à la Commission européenne, constitue une avancée très intéressante pour nos entreprises, et notamment nos PME. Rappelons que cette avancée avait été obtenue à Bruxelles, en décembre 2008, sous Présidence française.

Nous nous réjouissons aussi de la volonté du Gouvernement de dynamiser et de soutenir les investissements de nos collectivités locales.

La relance va reposer en grande partie sur l’investissement public, dont 75 % sont réalisés par nos collectivités. Le possible remboursement par avance d’un an de la TVA sur les investissements est donc une mesure très importante. La période de référence 2004-2007, retenue finalement par la commission mixte paritaire, nous semble pertinente.

Je n’oublie pas non plus, et je le rappelle au Gouvernement, qu’il s’est engagé au cours de ce débat à dégager en 2009 20 millions d’euros de crédits, par redéploiement au sein du budget général du plan de relance, pour financer les chantiers d’archéologie préventive.

Monsieur le ministre, vous vous êtes également engagé, ainsi que la commission des finances, dont je tiens à remercier l’éminent président et l’excellent rapporteur général, à ce qu’un groupe de travail soit constitué d’ici à trois mois pour réfléchir à un moyen d’indemniser complètement les victimes de la sécheresse de 2003.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Procaccia

Nous en prenons acte.

Pour toutes ces raisons, le groupe UMP votera ce projet de loi de finances rectificative tel qu’il ressort des travaux de la commission mixte paritaire.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Personne ne demande plus la parole ?...

Conformément à l’article 42, alinéa 12, du règlement, je mets aux voix l’ensemble du projet de loi de finances rectificative pour 2009 dans la rédaction résultant du texte élaboré par la commission mixte paritaire, modifié par l’amendement du Gouvernement.

En application de l'article 59 du règlement, le scrutin public ordinaire est de droit.

Il va y être procédé dans les conditions fixées par l'article 56 du règlement.

Le scrutin a lieu.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Personne ne demande plus à voter ?…

Le scrutin est clos.

Il est procédé au comptage des votes.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Voici le résultat du dépouillement du scrutin n° 101 :

Le Sénat a adopté définitivement le projet de loi de finances rectificative pour 2009.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

L’ordre du jour appelle la discussion des conclusions du rapport de la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2009 à 2012 (no 181).

Dans la discussion générale, la parole est à M. le rapporteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Yann Gaillard

Avant d’en venir à cette commission mixte paritaire relative au projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2009-2012, je voudrais vous faire part, messieurs les ministres, d’une brève réflexion personnelle.

Cette programmation des finances publiques sur trois ans constitue une innovation. Le Gouvernement n’a d’ailleurs pas eu de chance, car ce projet de loi eût été meilleur et plus justifié si la période avait été plus calme. Dans une période aussi agitée que la nôtre, élaborer une telle programmation revenait à courir tous les risques, ces risques auxquels pensait un humoriste célèbre lorsqu’il disait : « La prévision est un art difficile, surtout quand il s’agit de l’avenir ».

Sourires

Debut de section - PermalienPhoto de Yann Gaillard

En fait, ce texte a fait l’objet de très peu de modifications et de débats en commission mixte paritaire. Sur les huit articles en discussion, sept n’ont fait l’objet que d’amendements de forme ou ont été adoptés dans le texte du Sénat.

Il y a là un motif de satisfaction – il faut bien en trouver un de temps en temps !

nouveaux sourires

Debut de section - PermalienPhoto de Yann Gaillard

Mais le petit nombre de modifications n’a pas empêché certains membres de la CMP de s’interroger, même s’il s’agit désormais d’un impératif constitutionnel, sur la pertinence de l’exercice, dans un contexte économique aussi insaisissable.

Le Gouvernement va nous inviter, par une série d’amendements, à actualiser les hypothèses économiques et les perspectives financières que traduit le présent projet de loi de programmation des finances publiques. Il est dans son rôle ; le Parlement est dans le sien en soutenant sa démarche, tout en lui laissant la responsabilité des chiffres qu’il propose dans ce texte.

Seul l’article 2 a fait l’objet de discussions approfondies en commission mixte paritaire.

Rappelons en quelques mots les termes du débat. Le Sénat, soucieux par principe de respecter l’autonomie des collectivités territoriales, n’avait pas souhaité que les tableaux retraçant l’évolution des soldes par catégorie d’administrations publiques comprennent une ligne correspondant aux collectivités territoriales.

Nos collègues députés ont convaincu la commission mixte paritaire d’accepter de rétablir le tableau dans la forme initialement prévue par le Gouvernement, c’est-à-dire en ventilant par catégorie d’administrations publiques, moyennant deux conditions.

D’une part, à l’article 2, il a été décidé de substituer l’expression « besoin de financement » au mot « solde » – plus appropriée ! – pour les collectivités territoriales, et, d’autre part, a été pris en compte le fait que les députés ne demandaient pas la suppression de l’article 4 A, qui n’avait fixé de norme de dépenses que pour l’État et ses organismes, ainsi que pour la sécurité sociale, excluant ainsi les administrations locales du champ.

Il convient de souligner que la commission mixte paritaire n’avait pas cru pouvoir toucher aux chiffres compris dans les différents articles, considérant qu’il y avait là une prérogative de l’exécutif et que les règles de recevabilité financière lui interdisaient de prendre acte de l’accroissement des déficits.

Le rapporteur de l’Assemblée nationale a annoncé en commission mixte paritaire que le Gouvernement allait, sur la base du cadre adopté par la commission mixte paritaire, modifier en tant que de besoin les chiffres du projet de loi pour tenir compte de l’évolution de la conjoncture économique.

Tel est l’objet des neuf amendements dits « d’après commission mixte paritaire » que je vais vous présenter brièvement et dont je rappelle qu’ils feront l’objet d’un vote unique avec l’ensemble du projet de loi.

Á titre personnel, j’indique que, si la méthode choisie a le mérite de la cohérence avec la démarche antérieure, il n’est pas sans danger de graver dans le marbre législatif des chiffres correspondant à une réalité aussi mouvante que celle que nous vivons.

Je relève, en particulier, que le Gouvernement conserve sa prévision de 0, 2 % à 0, 5 % de croissance pour 2009, alors que la plupart des organismes et conjoncturistes anticipent une croissance négative d’au moins 1 %. On ne peut que rejoindre ici la position souvent défendue au sein de notre commission tendant à regretter la propension du Gouvernement à officialiser un taux de croissance.

En revanche, on peut adhérer, malgré le caractère un peu paradoxal de l’exercice au moment où le mot d’ordre est de dépenser vite – et bien –, à la démarche consistant à fixer des plafonds de dépense par mission, hors plan de relance bien sûr, car, même lorsque les déficits se creusent, il faut encourager le Gouvernement à maintenir le principe de la maîtrise de la dépense. En d’autres termes, il faut, et c’est sans doute le vrai message de ce texte, affirmer haut et fort que, pendant la crise, les réformes de structures et la rationalisation des dépenses doivent continuer.

Au vu des doutes que l’on peut avoir sur la soutenabilité financière de notre politique budgétaire, il convient de ne pas céder à la tyrannie du court terme : il ne faudrait pas, au nom de la crise et de l’épreuve qu’elle représente pour un trop grand nombre de nos concitoyens, se croire autorisé à dépenser sans compter et faire comme si la dette ne comptait plus.

Debut de section - Permalien
Éric Woerth, ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique

Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, la loi de programmation met en œuvre, pour la première fois, la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, qui consacre cette nouvelle catégorie de loi. Son élaboration a été le fruit d’une collaboration très étroite avec les parlementaires et, évidemment, au premier chef avec votre commission des finances, son président et son rapporteur général.

La collaboration a débuté avec sa mise au point initiale, au sein d’un groupe de travail, afin de déterminer ensemble la forme la plus adaptée. Elle s’est poursuivie tout au long des débats afin non seulement, comme d’habitude, d’améliorer le texte, mais aussi de remettre à jour les hypothèses macroéconomiques, comme en novembre dernier devant votre Haute Assemblée.

Chacun en conviendra, la période que nous vivons est véritablement unique : entre novembre et aujourd’hui, tant d’événements se sont produits ! D’un point de vue législatif, les amendements que je vous présenterai tout à l’heure tirent les conséquences du vote de la loi de financement de la sécurité sociale, du collectif de fin d’année 2008 et du collectif pour 2009. En termes plus concrets, il nous faut intégrer les effets du plan de relance et les moins-values de recettes constatées sur l’exercice 2008. J’y reviendrai dans un instant.

Certains pourraient penser que, compte tenu de la crise, se projeter à l’horizon 2012 n’a pas d’intérêt, que cette loi n’a pas de portée et que ces révisions multiples en sont précisément la preuve. Je ne partage pas du tout cet avis, bien au contraire.

Certes, personne ne peut prétendre savoir aujourd’hui quand la reprise aura lieu et à quel rythme. Mais, au-delà des chiffres, il est d’autant plus important de se donner des règles de conduite de la politique budgétaire, des règles sur la dépense, des règles sur la préservation des recettes. Ce sont ces principes qui permettront l’assainissement de nos finances publiques une fois l’environnement économique redevenu porteur.

Quelles sont ces règles ? D’abord, assurer une gestion prudente des recettes, une gestion qui n’oblige pas à compenser des baisses de recettes dues à la faiblesse de l’activité économique par des hausses d’impôt, mais aussi, respecter l’obligation de gager les créations de dépenses fiscales et de niches sociales pour mettre fin à leur prolifération galopante. C’est un point très novateur, qui répond aux vœux récurrents de beaucoup, n’est-ce pas cher Jean Arthuis ?

Debut de section - Permalien
Éric Woerth, ministre

Mais il faut également respecter des règles de maîtrise des dépenses, avec des objectifs chiffrés précis, que ce soit pour l’État ou la sécurité sociale, notamment pour l’objectif national des dépenses d’assurance maladie, l’ONDAM, dont la progression en euros courants est fixée à 3, 3 %.

Plus précisément pour l’État, la loi contient les plafonds par mission de dépenses pour les trois prochaines années. C’est une première dans notre histoire budgétaire. Ces plafonds traduisent deux axes majeurs de notre politique budgétaire.

Premier axe : le plan de relance, tout d’abord, avec la nouvelle mission. C’est la meilleure illustration du caractère temporaire du plan : comme Patrick Devedjian, je suis déterminé à utiliser tous les crédits, à faire preuve de toute la souplesse nécessaire dans la fongibilité des crédits entre les différentes mesures de la mission relance. Mais ces crédits s’éteindront à la fin de 2010, et l’accélération des investissements en 2009-2010 entraînera des diminutions de crédits les années suivantes, de l’ordre de 500 millions d’euros en 2010, et de un milliard d’euros en 2011.

Ces plafonds traduisent aussi la volonté réaffirmée, s’il y avait un doute, de maîtriser les dépenses « ordinaires » sur la durée. Dans cet environnement où tout bouge, voilà le point fixe que nous devons conserver, qui n’est pas anachronique par rapport au plan de relance ; c’est la pierre angulaire nécessaire à l’assainissement à moyen terme de nos finances publiques. On ne peut pas, même face à une crise de cette ampleur, mettre en péril la soutenabilité à moyen terme de nos finances publiques. Pourquoi ?

La maîtrise des dépenses est un impératif pour des raisons éthiques, tout d’abord : qu’aurions-nous résolu si, sous couvert de lutte contre la crise, nous ne faisions que reporter sur nos enfants encore plus de dettes et de charges insupportables ?

La maîtrise des dépenses, c’est aussi un impératif pour des raisons très pratiques : comme l’a rappelé le Premier ministre mardi, nous ne pouvons mettre en danger la signature de la France. C’est la solvabilité de l’État qui nous assure un financement aujourd’hui avantageux. C’est un cercle vertueux : un plan de relance qui conforte l’activité aujourd’hui, sans dégrader les finances publiques demain, c’est un plan qui peut être financé avec des taux d’intérêt faibles.

J’en viens aux amendements du Gouvernement. Je ne vous proposerai aujourd’hui que des modifications de coordination par rapport à la version du texte issue de la CMP. Cette coordination nécessite quelques ajustements rédactionnels dans la loi et l’ajustement des prévisions de finances publiques. Il faudra également modifier en conséquence le rapport annexé, dont les passages conjoncturels vieillissent mal par les temps qui courent.

Les principaux chiffres à amender sont le déficit de l’ensemble des administrations publiques, désormais prévu à 3, 2 points de PIB en 2008, 4, 4 points de PIB en 2009, 3, 1 en 2010, 2, 3 en 2011 et 1, 5 en 2012.

La dette publique atteindrait 67 points de PIB en 2008, pour monter jusqu’à 70, 5 points de PIB en 2010, et reviendrait à 68, 6 en 2012.

Mais, je le répète, aussi importants soient-ils, les chiffres ne sont pas, à mon sens, le cœur de la loi, lequel se trouve dans les plafonds de dépense et dans l’ensemble des dispositions qu’il n’est aujourd’hui pas nécessaire de modifier. Quand tous les gouvernements du monde doivent naviguer d’une nappe de brouillard à une autre, la boussole des finances publiques, ce sont bien les plafonds de dépense !

Je remercie votre assemblée de tout le travail accompli, par la commission des finances, bien sûr, mais aussi par l’ensemble des sénateurs. Je crois sincèrement que, dans l’univers incertain où nous sommes, par ce texte nous donnons aujourd’hui des bases plus solides à notre politique budgétaire, conformément à l’esprit de la révision constitutionnelle.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, après quelques mois de lévitation, le projet de loi de programmation des finances publiques atterrit enfin. Mais dans quel état !

Outre qu’il s’est heurté à la réalité de la crise économique, ce premier exercice de mise en application de la révision constitutionnelle a montré ses limites. En effet, dès avant les manifestations de cette crise, nous n’avions pas vraiment remarqué que la maîtrise des déficits était une priorité présidentielle.

Lors du débat, pas si lointain, sur la révision constitutionnelle, le groupe socialiste vous avait mis en garde sur la pusillanimité d’un article sans force contraignante, négocié à l’Assemblée nationale avec un groupe politique afin d’emporter son vote au Congrès de Versailles.

Si le Gouvernement nous propose une série d’amendements, il ne révise pas l’hypothèse macro-économique sur laquelle repose cette loi de programmation. Cela veut dire que, depuis novembre, nous restons sur la fiction d’une croissance pour 2009 comprise entre 0, 2 % et 0, 5 %. Pourtant, après la Commission européenne, le Fonds monétaire international a révisé hier ses prévisions pour le monde et pour la France, les ramenant à moins 1, 9 % pour 2009. Nous attendrons donc les chiffres que l’INSEE communiquera le 13 février. Nous avons entendu Mme la ministre de l’économie et des finances envisager une révision pour mars-avril.

Un examen attentif de ces amendements montre que vous chiffrez la prévision du déficit pour 2009 à 4, 4 % du PIB. Quant à la trajectoire pour 2012, vous ne la modifiez pas puisque vous prévoyez un retour de la France dans les clous du Pacte de stabilité peut-être pour 2010 et, à coup sûr, pour 2011 !

Vous savez très bien que cette révision en appellera d’autres. Je suis prête à prendre le pari qu’à la fin de l’année nous serons plus proches de 6 % que de 5 %. En effet, à les examiner de prés, vos prévisions de recettes sont encore très optimistes en ce qui concerne les années 2009 et 2010. Comme si – pour reprendre la formule de M. le président Arthuis, à croire que nous nous sommes concertés ! – la crise s’arrêtait sur commande, à une date déterminée qui serait le 31 décembre 2009 !

Debut de section - Permalien
Éric Woerth, ministre

Si vous en avez une autre, je suis preneur !

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Comme si tout allait repartir comme avant ! Après nous avoir fait le coup de juillet 2009, voici maintenant celui du 31 décembre 2009 ! Comment pourrions-nous même affirmer que la reprise sera pour le 31 décembre 2010 ?

Ce qui est optimiste pour les recettes fiscales devient carrément euphorique pour les recettes sociales ! Avec le chômage massif qui nous attend, n’en doutons pas, les cotisations vont être assises sur des assiettes de plus en plus réduites.

Côté dépenses, vous l’avez rappelé, monsieur le ministre, vous maintenez les plafonds, appliquant la norme zéro volume des missions. Cette orientation, qui a pour utilité de donner à votre majorité une raison - bien mince ! - de voter ce projet, nous laisse à penser que, même en période de chômage massif, vous n’avez pas l’intention d’accroître les dépenses de solidarité et que vous allez rester sourds au sort des plus modestes. De ce point de vue, je pense que vous aurez du mal !

Au demeurant, le maintien du plafond des missions résulte d’un effet mécanique. Puisque le plan de relance fait l’objet d’une mission particulière, il ne se répercute pas sur les autres missions. Mais c’est tout de même un peu artificiel…

En tout état de cause, on ne peut pas dire que vous obéissiez au principe, figurant désormais dans notre Constitution, d’inscrire les finances publiques dans l’objectif d’équilibre des comptes !

Qui plus est, cette programmation occulte la question de la soutenabilité financière de la dette. Nous allons devoir emprunter 200 milliards d’euros. Au moment où tous les États qui mettent en œuvre des plans de relance vont faire de même, on devrait atteindre 2 300 milliards d’euros, le double de 2008. Pour l’instant, les titres émis trouvent acquéreurs et ce marché gonfle comme une bulle nouvelle. Mais des signes inquiétants apparaissent. L’Allemagne n’a pas pu lever la totalité de l’emprunt qu’elle souhaitait. La Grèce et l’Italie voient leur note se dégrader et la valeur des signatures diverge au sein de la zone euro.

Dans ce concert malheureux, nul n’est à l’abri d’un éclatement de cette nouvelle bulle, la France pas plus que les autres.

Sans une redistribution fiscale, la fuite dans l’endettement sera la solution de facilité.

Faudra-t-il revenir à l’endormissement d’une période inflationniste ? L’inflation n’est jamais bonne pour les pauvres : c’est un appauvrissement général du pays. Nous ne sommes pas les seuls à être inquiets, nous le savons.

La méthode d’ajustement au fil de l’eau que le Gouvernement a choisie et qu’il recouvre du voile pudique du pragmatisme ne nous paraît pas la bonne. Il vaut mieux jouer cartes sur table et examiner sans hypocrisie les problèmes, en débattre avec la majorité comme avec l’opposition parlementaire – elle est aussi responsable et lucide – plutôt que d’imposer des exercices artificiels. Or c’est ce que nous faisons ce soir.

Vous comprendrez donc, messieurs les ministres, qu’en raison de son caractère factice nous ne souscrivions pas à cette première loi de programmation des dépenses publiques pour les années 2009 à 2012, qui nous paraît bien mal engagée. Nous voterons contre.

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Vera

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, en soutenant, le 23 octobre dernier, une motion tendant à opposer la question préalable sur ce projet de loi de programmation déclaré d’urgence – il sera adopté définitivement ce soir, ce qui donne une perception toute relative de l’urgence –, nous avions indiqué que ce texte se fondait sur des prévisions économiques irréalistes et programmait l’austérité budgétaire de longue durée.

Nous avions également souligné que le texte ne permettrait pas de créer les conditions de sortie de la crise économique que nous connaissons.

La situation a-t-elle profondément changé ? L’aggravation de la situation économique et sociale du pays est patente. En ce jour particulier, marqué par un puissant mouvement revendicatif, je rends hommage au monde du travail, dans sa diversité, qui a su montrer par sa mobilisation qu’il faudra compter avec lui ces prochaines semaines, pour ce qui concerne l’issue de la crise.

L’exercice légitime, aujourd’hui massif, du droit de grève par les salariés du secteur public comme par ceux du secteur privé montre qu’il vous faudra tenir compte de cette situation au moment où vous voulez faire accepter à la population de notre pays la longue cure d’austérité programmée dans cette loi.

Je salue donc le comportement citoyen des salariés de ce pays. En effet, il ne se passe pas de jour sans que soient annoncés ici un plan social, ailleurs une série de licenciements, là la fermeture de telle ou telle entreprise, alors que, hier, faisant montre de la plus scandaleuse impudence, la Bourse de Paris connaissait une remontée liée à la bonne santé des valeurs bancaires !

La banque, parlons-en ! Rien ne semble pour l’heure indiquer que les établissements bancaires français aient changé leur manière d’agir.

Nombre de TPE et de PME qui déposent le bilan, qui passent à la chaîne devant les tribunaux de commerce, continuent de souffrir de l’inégalité d’accès au crédit et du refus des banques de soutenir leur activité en apport de trésorerie.

Face à cette situation, que fait le Gouvernement ? Quels comptes exige-t-il de ces banques, placées quelque temps au centre de l’actualité par la controverse soigneusement entretenue sur les bonus de leurs dirigeants ?

Tout est lié : l’argent des banques, c’est aussi l’argent des salariés. Il serait donc peut-être temps que l’État s’en mêle.

Si tel n’est pas le cas, les prescriptions de cette loi de programmation passeront du texte promulgué au schéma virtuel, comme l’un de ces livres dorés sur tranche qu’on oublie sur le dernier rayon de la bibliothèque...

Dans sa rédaction initiale, le projet de loi prévoyait expressément le retour à l’équilibre des comptes publics pour 2012, conformément à des engagements européens qu’aucun des pays de la zone euro ne pourra finalement tenir.

Le texte adopté au terme de la réunion de la commission mixte paritaire prévoit de porter le déficit de l’État à 2, 4 % cette année et celui des comptes publics consolidés à 2, 7 %, et anticipe un déficit de 1, 2 % en 2012, le déficit de l’État étant couvert en partie par l’excédent des comptes sociaux et celui du compte des collectivités locales.

Grâce à plusieurs amendements déposés par le Gouvernement à la dernière minute, le déficit public passe à 4, 4 %, dont 3, 8 % pour le seul compte de l’État.

La question mérite d’être posée. Ne serons-nous pas contraints, avant peu, de réviser encore à la hausse le niveau du déficit, attendu que ce pourcentage correspond à un déficit budgétaire inférieur à 80 milliards d’euros ?

Nous venons de débattre des conclusions de la commission mixte paritaire sur une loi de finances rectificative que vous avez votée la semaine dernière et qui arrête à 86, 3 milliards d’euros le déficit de l’État. Or, si l’on s’en tient aux seuls éléments fournis par l’INSEE, le montant du déficit prévu est supérieur à 4 points de PIB.

Par conséquent, le cadrage de cette loi de programmation ne correspond pas à la réalité du désastre économique que des décennies de libéralisme sans limites ont créé sur l’économie nationale, comme dans nombre de pays du monde !

Le point de départ n’étant pas situé au bon niveau, comment voudriez-vous que le point d’arrivée – un déficit limité à 1, 2 %, toutes administrations confondues – soit prévisible ?

De plus, comme nous le dénoncions lors de son examen en séance publique, ce projet de loi de programmation programme surtout l’austérité budgétaire.

Nous en avons des preuves multiples. Ainsi est prévue la réduction des dépenses en matière d’agriculture et de développement rural, de fonctionnement de nos administrations fiscales, de dépense publique pour l’emploi et la formation, des crédits en direction du sport, de la jeunesse et de la vie associative.

Pis encore, alors que le Sénat a engagé le débat sur le Grenelle de l’Environnement et que l’Assemblée nationale envisage de se pencher sur le Grenelle II, les crédits de l’écologie et du développement durable, tout comme ceux des transports sont revus à la baisse. Comment financer l’intermodalité et le développement du fret ferroviaire dans ces conditions ?

Comment répondre aux attentes populaires en matière de logement lorsque les crédits de la mission « Ville et logement » sont appelés au déclin programmé ?

Nous avions dénoncé cette situation lors de l’unique lecture de ce texte au mois d’octobre dernier. Pour toutes ces raisons, je confirme que nous ne voterons pas ce projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2009 à 2012.

Applaudissements sur les travées du groupe CRC-SPG et du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Personne ne demande plus la parole dans la discussion générale ?…

La discussion générale est close.

Nous passons à la discussion du texte élaboré par la commission mixte paritaire.

Je rappelle que, en application de l’article 42, alinéa 12, du règlement, lorsqu’il examine après l’Assemblée nationale le texte élaboré par la commission mixte paritaire, le Sénat se prononce par un seul vote sur l’ensemble du texte en ne retenant que les amendements ayant reçu l’accord du Gouvernement.

Je donne lecture du texte élaboré la commission mixte paritaire :

CHAPITRE PREMIER

Les objectifs généraux de finances publiques

Texte élaboré par la commission mixte paritaire

La programmation des finances publiques s'inscrit dans le cadre des engagements européens de la France. Elle s'établit comme suit, sous réserve que les hypothèses économiques du rapport annexé à la présente loi soient confirmées :

1° Évolution du solde des administrations publiques :

En points de PIB

Solde des administrations publiques

dont solde de l'État

dont solde des organismes divers d'administration centrale

dont solde des administrations de sécurité sociale

dont besoin de financement des administrations publiques locales

2° Évolution de la dette publique :

En points de PIB

Dette des administrations publiques

Adoption du texte voté par le Sénat

Est approuvé le rapport annexé à la présente loi précisant le contexte, les objectifs et les conditions de réalisation de la programmation des finances publiques pour la période mentionnée à l'article 1er.

Voir le texte élaboré par la commission mixte paritaire dans le rapport n° 181 (2008-2009

CHAPITRE II

L'évolution des dépenses publiques

Texte élaboré par la commission mixte paritaire

L'évolution des dépenses de l'ensemble constitué par l'État, les organismes divers d'administration centrale et les régimes obligatoires de base de sécurité sociale pour la période 2009 à 2012 s'établit à 1, 1 % en volume en moyenne annuelle.

Adoption du texte voté par le Sénat

La progression annuelle des dépenses de l'État n'excède pas, au cours de la période mentionnée à l'article 1er et à périmètre constant, l'évolution prévisionnelle des prix à la consommation, selon les modalités décrites dans le rapport annexé à la présente loi. Toutefois, cette progression s'établit à + 0, 1 % en volume en 2009.

Adoption du texte voté par le Sénat

En 2009, 2010 et 2011, les crédits alloués aux missions du budget général de l'État respectent, selon les modalités précisées dans le rapport annexé à la présente loi, les montants suivants, exprimés en milliards d'euros :

MISSIONS

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

Dont contribution au compte d'affectation spéciale Pensions

Action extérieure de l'État

Administration générale et territoriale de l'État

Agriculture, pêche, alimentation, forêt et affaires rurales

Aide publique au développement

Anciens combattants, mémoire et liens avec la nation

Conseil et contrôle de l'État

Culture

Défense

Direction de l'action du Gouvernement

Écologie, développement et aménagement durables

Économie

Enseignement scolaire

Gestion des finances publiques et des ressources humaines

Immigration, asile et intégration

Justice

Médias

Outre-mer

Politique des territoires*

Recherche et enseignement supérieur

Régimes sociaux et de retraite

Relations avec les collectivités territoriales

Santé

Sécurité

Sécurité civile

Solidarité, insertion et égalité des chances

Sport, jeunesse et vie associative

Travail et emploi

Ville et logement

Engagements financiers de l'État

Provisions

Pour mémoire : Pouvoirs publics

* Le montant de la contribution au CAS pensions de la mission Politique des territoires n'est pas égal à zéro

mais est inférieur à 10 M€.

Adoption du texte voté par le Sénat

Au cours de la période mentionnée à l'article 1er, l'évolution de l'ensemble constitué par les prélèvements sur recettes de l'État établis au profit des collectivités territoriales, par la dotation générale de décentralisation de la formation professionnelle inscrite sur la mission « Travail et emploi » et par les dépenses du budget général relevant de la mission « Relations avec les collectivités territoriales » est égale, chaque année et à périmètre constant, à l'évolution prévisionnelle des prix à la consommation, selon les modalités décrites dans le rapport annexé à la présente loi. Toutefois, pour 2009, cette évolution est supérieure de 0, 5 % à celle prévue pour les prix à la consommation.

CHAPITRE III

La maîtrise des recettes de l'État et de la sécurité sociale

Adoption du texte voté par le Sénat

I.- Au titre de la période mentionnée à l'article 1er, les mesures nouvelles relatives aux impositions de toute nature établies au profit de l'État ne peuvent avoir pour conséquence une diminution des recettes fiscales nettes de l'État par rapport aux montants suivants exprimés en milliards d'euros :

Recettes fiscales nettes de l'État

II.- Au titre de la période mentionnée à l'article 1er, les mesures nouvelles relatives aux impositions de toute nature, cotisations et contributions sociales établies au profit des régimes obligatoires de base de sécurité sociale ne peuvent avoir pour conséquence une diminution des recettes de ces régimes par rapport aux montants suivants exprimés en milliards d'euros :

Recettes des régimes obligatoires de base

Texte élaboré par la commission mixte paritaire

I.- Au titre de chaque année de la période mentionnée à l'article 1er, les créations ou extensions :

1° De dépenses fiscales ;

2° Ainsi que de réductions, exonérations ou abattements d'assiette s'appliquant aux cotisations et contributions de sécurité sociale affectées aux régimes obligatoires de base ou aux organismes concourant à leur financement, sont compensées par des suppressions ou diminutions de mesures relevant respectivement des 1° et 2°, pour un montant équivalent, selon les modalités précisées dans le rapport annexé à la présente loi.

II.- Chaque mesure relevant des 1° ou 2° du I instaurée par un texte promulgué au cours de la période mentionnée à l'article 1er n'est applicable qu'au titre des quatre années qui suivent celle de son entrée en vigueur.

CHAPITRE IV

La mise en œuvre de la programmation

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Nous allons examiner les amendements déposés par le Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

L'amendement n° 1, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Après la première phrase du 1er alinéa de cet article, insérer une phrase ainsi rédigée :

Elle traduit les incidences du plan de relance de l'économie, telles que retracées dans la loi de finances initiale pour 2009 et la loi n°... du ... de finances rectificative pour 2009.

La parole est à M. le ministre.

Debut de section - Permalien
Éric Woerth, ministre

Monsieur le président, si vous le permettez, je vais présenter l’ensemble des amendements du Gouvernement.

À l'article 2, le Gouvernement propose trois amendements.

L'amendement n° 1 vise à préciser que la programmation des finances publiques proposée par le Gouvernement inclut les effets du plan de relance de l’économie.

L'amendement n° 2 tend à modifier la chronique de solde des administrations publiques et de sa décomposition par sous-secteur d’administrations publiques, pour tenir compte de deux éléments : d’une part, le plan de relance de l’économie, dont les effets sont temporaires et n’affectent que le solde de l’État ; d’autre part, la prise en compte des résultats de l’exécution 2008 et de leur impact sur les années suivantes, à savoir de moindres recettes constatées sur l’État et sur la sécurité sociale.

L'amendement n° 3 a pour objet de modifier la chronique de dette des administrations publiques.

À l'article 3, l'amendement n° 4 vise à prendre en compte l’évolution de ces hypothèses depuis le 6 novembre 2008 dans tous les tableaux chiffrés du rapport : d’une part, les effets des moindres recettes constatées en 2008 pour l’État et la sécurité sociale ; d’autre part, les effets du plan de relance, en recettes et en dépenses.

Par ailleurs, la rédaction du rapport est ajustée, pour décrire les effets du plan de relance, mais aussi pour illustrer le fait que la discipline à laquelle s’astreint le Gouvernement en matière de dépense est maintenue.

Plutôt que de vous soumettre une litanie d’amendements répétitifs, par exemple pour insérer les mots « plan de relance » toutes les trois pages, le Gouvernement vous propose d’adopter en bloc le texte du nouveau rapport. Toutefois, j’ai pris l’initiative de transmettre par anticipation ce projet de texte au président de la commission des finances dès lundi dernier, afin de permettre à celle-ci de bien identifier les modifications proposées. §Il s’agit donc d’un amendement de coordination.

À l'article 4, l'amendement n° 5 tend à préciser que la norme d’évolution des dépenses de l’État s’apprécie hors effet du plan de relance de l’économie. Hors effet du plan de relance, l’augmentation des dépenses de l’État reste limitée à 0, 1 % en volume en 2009, puis à l’inflation – ou « zéro volume » – en 2010 et en 2011.

À l'article 5, l'amendement n° 6 a pour objet d’ajuster le montant des plafonds par mission du budget triennal de l’État en fonction des différentes évolutions intervenues depuis l’examen de la loi de programmation des finances publiques au Sénat le 6 novembre dernier. Le Gouvernement tient compte du texte définitif de la loi de finances initiale pour 2009. Le budget pluriannuel intègre désormais, par coordination avec la loi de finances rectificative pour 2009, une nouvelle mission intitulée « Plan de relance de l’économie ».

Cet amendement vise également à prendre en compte des ajustements à la baisse de la programmation sur les autres missions du budget général, lorsque les crédits du plan de relance correspondent, au moins partiellement, à l’anticipation en 2009 et 2010 de dépenses initialement prévues à compter de 2010. Le montant total des abattements réalisés par rapport à la programmation initiale s’élève à environ 500 millions d’euros en 2010 et à près de 1 milliard d’euros en 2011, dont 500 millions d’euros correspondant à la mesure « Avances » et 500 millions d’euros sont récupérés sur certaines missions du budget général, par exemple les missions « Défense », « Écologie, développement et aménagement durables ».

Enfin, cet amendement tend à majorer l’évaluation des charges de la dette de 500 millions d'euros en 2010 et de 1 milliard d'euros en 2011 pour tenir compte de l’accroissement du volume de la dette de l’État, qui n’a pas les mêmes effets qu’en 2009, où l’effet « prix » contrebalance largement l’effet « volume ».

Enfin, cet amendement a pour objet de procéder, comme le Gouvernement l’avait annoncé le 6 novembre dernier, aux ajustements nécessaires sur les contributions au compte d’affectation spéciale « Pensions » de chaque mission, compte tenu de la révision à la baisse de l’hypothèse d’inflation pour 2009.

À l'article 6, l'amendement n° 7 vise à préciser que la norme d’évolution des concours de l’État aux collectivités territoriales s’apprécie, comme celle des dépenses de l’État, hors effet du plan de relance de l’économie.

À l'article 9, l'amendement n° 8 tend à ajuster la trajectoire de recettes de l’État. Par rapport au texte adopté par le Sénat et repris par la commission mixte paritaire, le tableau proposé prend en compte l’impact du plan de relance, qui diminue les recettes fiscales en 2009 et les majore légèrement par la suite, ainsi que les résultats de l’exécution 2008, qui conduisent à revoir à la baisse le socle des recettes fiscales pour les années suivantes.

Enfin, à l’article 9, l'amendement n° 9 a pour objet d’ajuster la trajectoire de recettes des régimes obligatoires de base de la sécurité sociale. Il s’agit de tenir compte des résultats de l’exécution 2008, qui conduisent à revoir à la baisse le socle des recettes pour les années suivantes.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Personne ne demande la parole sur l’amendement n° 1 ?...

Le vote est réservé.

L'amendement n° 2, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Rédiger comme suit le tableau constituant le second alinéa du 1° de cet article :

(en points de PIB)

Besoin (-) ou capacité (+) de financement

Administrations publiques

dont État

dont organismes divers d'administration centrale

dont administrations de sécurité sociale

dont administrations publiques locales

Personne ne demande la parole ?...

Le vote est réservé.

L'amendement n° 3, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Rédiger comme suit le tableau constituant le second alinéa du 2° de cet article :

(en points PIB)

Dette des administrations publiques

Personne ne demande la parole ?...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

L'amendement n° 4, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Rédiger comme suit le rapport annexé à cet article :

Rapport annexé

Personne ne demande la parole ?...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Sur l'article 4 A, je ne suis saisi d’aucun amendement.

Y a-t-il une demande de parole sur cet article ?...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

L'amendement n° 5, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Dans la première phrase de cet article, après le mot :

constant

insérer les mots :

hors effet de la loi n°... du ... de finances rectificative pour 2009,

Personne ne demande la parole ?...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

L'amendement n° 6, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Rédiger comme suit le tableau constituant le second alinéa de cet article :

Personne ne demande la parole ?...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

L'amendement n° 7, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Dans la première phrase de cet article, après les mots :

constant

insérer les mots :

hors effet de la loi n°... du... de finances rectificative pour 2009

Personne ne demande la parole ?...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

L'amendement n° 8, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Rédiger comme suit le tableau constituant le second alinéa du I de cet article :

Recettes fiscales nettes de l'État

Personne ne demande la parole ?...

Le vote est réservé.

L'amendement n° 9, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Rédiger comme suit le tableau constituant le second alinéa du II de cet article :

Recettes des régimes obligatoires de base

Personne ne demande la parole ?...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Sur l'article 10, je ne suis saisi d’aucun amendement.

Y a-t-il une demande de parole sur cet article ?...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Avant de mettre aux voix l’ensemble du projet de loi, je donne la parole à M. Jean Arthuis, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean Arthuis

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, ce projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2009 à 2012 est un exercice sans précédent, dans un contexte particulièrement difficile. Il va de soi que les données macroéconomiques sont largement aléatoires et que personne n’est en mesure de dire avec précision ce qu’il en sera de la croissance en 2009, en 2010, en 2011, en 2012.

Dans ces conditions, le niveau des recettes est aléatoire, sauf à imaginer que, à la suite d’une décision politique forte, nos concitoyens seront appelés à verser de nouvelles contributions, avec le risque d’ajouter de la crise à la crise.

Le processus enclenché dans le cadre du plan de relance ne doit pas nous faire perdre de vue la nécessité d’un retour à l’équilibre des finances publiques dans les meilleurs délais. Le noyau le plus solide me paraît être la projection dans le temps des dépenses ordinaires, qui cadre par mission les crédits et leur progression. Pour ce qui concerne l’investissement, je pense que le Gouvernement nous proposera d’en ajuster le niveau en fonction des circonstances et de la réussite relative du plan de relance.

Monsieur le ministre, je veux saluer l’heureuse tentative d’encadrer les niches fiscales. Nous avons en effet assisté ces dernières années à une véritable prolifération de ces « mauvaises herbes fiscales » comme les qualifie M. le rapporteur général. Tout est maintenant affaire de volonté.

La projection budgétaire a ceci de commun avec la LOLF qu’elle nous fournit un cadre, nous donne des repères. C’est à nous qu’il appartiendra de tenir le cap en matière de maîtrise des dépenses publiques.

Relance ne rime en aucun cas avec laisser-aller budgétaire, sinon les demandes de crédits de la part des États se multiplieront. La crainte est fondée, car tous vont être à la recherche de capitaux considérables. Espérons qu’ils n’auront pas la tentation de faire à nouveau fonctionner la planche à billets, ce qui ne manquerait pas d’avoir des conséquences très dommageables.

Mes chers collègues, ce texte est utile. C’est pourquoi je le voterai.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Personne ne demande plus la parole ?...

Conformément à l’article 42, alinéa 12, du règlement, je mets aux voix l’ensemble du projet de loi dans la rédaction résultant du texte proposé par la commission mixte paritaire, modifié par les amendements du Gouvernement.

Le projet de loi est définitivement adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

L’ordre du jour appelle la discussion des conclusions du rapport de la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi pour l’accélération des programmes de construction et d’investissement publics et privés (187).

Dans la discussion générale, la parole est à M. le rapporteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Paul Emorine

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je vous prie de bien vouloir excuser l’absence de Mme Élisabeth Lamure, qui est ce soir à Lyon pour y accueillir le président du Sénat.

Mme Lamure a parfaitement rempli, dans les délais très brefs qui lui étaient impartis, ses fonctions de rapporteur pour la commission des affaires économiques. C’est largement grâce à ses efforts que la commission mixte paritaire, qui s’est réunie hier matin, a pu parvenir à un accord sur ce texte, dont je vais vous exposer les grandes lignes.

La majorité sénatoriale, comme celle de l’Assemblée nationale, soutient sans aucune réserve le principe du plan de relance, que le Président de la République vous a chargé de mettre en œuvre, monsieur le ministre. Elle considère qu’il est urgent d’accompagner par des mesures législatives la mobilisation des crédits importants qui ont été dégagés pour ce plan. C’est à cette condition seulement que celui-ci pourra faire sentir ses effets sur l’économie nationale dès les premiers trimestres de l’année 2009, c’est-à-dire avant même que la France ne s’enfonce davantage dans la récession.

Nous avons donc travaillé ensemble, députés et sénateurs, à enrichir le projet de loi pour l’accélération des programmes de construction et d’investissement publics et privés. Le texte initial du Gouvernement comportait sept articles. Deux d’entre eux visaient à rectifier des imperfections rédactionnelles de la loi ; le septième, qui portait sur la réforme de l’indemnité temporaire de retraite des fonctionnaires en outre-mer, avait vocation à être rapidement supprimé, ce qui a été fait. Ce texte avait donc bien besoin d’être quelque peu étoffé.

Fort heureusement, les deux chambres du Parlement ont rivalisé d’imagination – je le dis en toute modestie – et la navette parlementaire a été particulièrement fructueuse.

Aux sept articles du texte initial, l’Assemblée nationale a ajouté dix-sept articles nouveaux. Pour sa part, le Sénat a adopté dix-neuf articles nouveaux. Ainsi, le texte, après la lecture au Sénat, comportait en tout trente-huit articles, dont onze votés conformes. Si l’on tient compte des cinq articles supprimés par la Haute Assemblée, ce sont au total trente-trois articles qui demeuraient en discussion lorsque la commission mixte paritaire s’est réunie.

Parmi les principales mesures sur lesquelles les deux chambres se sont immédiatement entendues pour adopter des articles conformes, il convient de citer la mobilisation des terrains de l’État dans le cadre des opérations d’intérêt national, la faculté pour les organismes d’HLM d’acquérir plus de 50 % des logements d’une opération par vente en l’état futur d’achèvement, la délégation à l’exécutif d’une collectivité territoriale de la faculté de passer des marchés publics sans limite de montant, la faculté pour les établissements publics de santé de vendre immédiatement des bâtiments, tout en conservant leur usage pendant plusieurs années, la facilitation des remises de créances de l’État sur les entreprises en difficulté, la création d’un bail emphytéotique administratif pour les équipements sportifs.

Lors de la commission mixte paritaire, qui s’est tenue au Sénat hier matin, les députés ont bien voulu adopter dans la rédaction du Sénat ou sous réserve de légères modifications les mesures suivantes : la dérogation temporaire aux règles de construction en limite séparative prévues par les plans locaux d’urbanisme ; l’extension de la procédure de modification simplifiée des plans locaux d’urbanisme ; le transfert aux maires de la délivrance des autorisations préalables de changement d’usage des logements ; la simplification des avis donnés par les commissions locales pour l’attribution des aides en faveur de l’habitat privé ; la fixation de délais et le relèvement de la redevance en matière d’archéologie préventive ; la transformation de l’avis conforme de l’architecte des Bâtiments de France en avis simple, pour les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager ; la prolongation d’un an des concessions autoroutières ; la création par voie d’ordonnance d’un régime simplifié d’autorisation des installations classées.

Toutes ces mesures que je viens d’évoquer auront bien pour effet de débloquer ou d’accélérer des projets de construction ou d’aménagement actuellement en attente.

La commission mixte paritaire a également adopté trois mesures proposées par le Sénat, en leur apportant des améliorations.

Premièrement, elle a confirmé la faculté pour la personne privée liée par un contrat de partenariat de supporter tout ou partie de son financement, sous réserve d’un amendement présenté par Mme Lamure tendant à encadrer ce dispositif lorsqu’il s’applique aux collectivités territoriales.

Deuxièmement, elle a confirmé la faculté pour le titulaire d’un contrat de partenariat de recourir à des procédures d’expropriation, sous réserve d’un amendement présenté par Mme de La Raudière visant à préciser que l’expropriation ne peut avoir lieu qu’après décision de l’État ou de l’organe délibérant de la collectivité territoriale concernée.

Troisièmement, elle a confirmé la faculté d’installer des réseaux de fibre optique dans les réseaux publics affectés à la distribution d’énergie ou d’eau, sous réserve d’un amendement présenté par Mme Lamure tendant à préciser que cette disposition ne s’imposerait pas aux réseaux et infrastructures publics de communications électroniques déjà concédés par les collectivités territoriales.

Finalement, au sein de la commission mixte paritaire, les débats entre députés et sénateurs ont surtout porté sur trois points.

Premièrement, les députés se sont rangés aux arguments des sénateurs – surtout à ceux du rapporteur pour avis de la commission des lois, M. Laurent Béteille – pour considérer qu’il ne convenait pas de modifier la définition du délit de favoritisme dans le cadre de ce projet de loi. Cependant, le problème posé par l’excessive rigueur du délit de favoritisme, dans sa définition actuelle, est bien réel. Nous aurons sans doute bientôt l’occasion, monsieur le ministre, d’en discuter dans le cadre d’un autre texte.

Deuxièmement, en ce qui concerne les cessions de créances dans le cadre d’un contrat de partenariat, les sénateurs ont accepté de revenir à la position de l’Assemblée nationale, qui souhaitait limiter à 80 % le taux maximum d’acceptation de la cession de créances.

Troisièmement, les sénateurs se sont rangés aux arguments des députés – surtout à ceux de Mme le rapporteur de l’Assemblée nationale, Mme Laure de La Raudière – pour considérer qu’il était opportun d’habiliter le Gouvernement à adopter par ordonnance la partie législative du code de la commande publique, sans inclure le code des marchés publics, qui demeurerait intégralement du domaine réglementaire. Toutefois, là non plus, monsieur le ministre, le débat n’est pas définitivement tranché. Le Sénat aura sans doute bientôt l’occasion de manifester sa volonté de voir les dispositions de nature législative du code des marchés publics intégrées au futur code de la commande publique.

Comme vous pouvez le constater, mes chers collègues, les sénateurs membres de la commission mixte paritaire ont su faire les concessions nécessaires pour que celle-ci débouche sur un texte commun.

Je voudrais maintenant évoquer deux dispositions introduites dans le texte par le Sénat, mais que la commission mixte paritaire a décidé de supprimer.

Il s’agit, comme vous pouvez vous en douter, de l’article qui reconnaissait le caractère d’intérêt général des stades et enceintes sportives ainsi que de celui qui fixait le régime contractuel pour l’exploitation d’un circuit de Formule 1.

Ces deux dispositions ont été longuement débattues au sein de la commission mixte paritaire. Il est finalement apparu aux députés comme aux sénateurs que ces deux dispositifs, qui constituent des dérogations considérables à l’état du droit existant et dont les implications pratiques sont difficiles à apprécier, ne pouvaient pas être adoptés dans la précipitation, au détour d’un texte examiné dans une urgence extrême. Députés et sénateurs ont considéré qu’ils auraient mieux leur place dans un texte spécifique, qui pourrait être bientôt soumis à l’examen du Parlement.

C’est pourquoi la commission mixte paritaire a décidé, à une très large majorité, de supprimer la disposition relative aux grands équipements sportifs. Elle a même été unanime pour supprimer le dispositif relatif au circuit de Formule 1. Pour autant, ces suppressions ne valent pas condamnation sur le fond, monsieur le ministre. J’invite donc le Gouvernement, s’il le juge opportun, à représenter ces deux dispositifs dans un cadre législatif plus approprié, ce qui laissera davantage de temps au Parlement pour l’analyse et la réflexion.

Enfin, je voudrais évoquer les trois amendements que le Gouvernement présente aujourd’hui. Deux d’entre eux sont des améliorations techniques. Le troisième vise à rétablir une disposition relative au bouclage financier des contrats de partenariat, qui avait été un peu hâtivement supprimée par le Sénat, mais à laquelle la commission des affaires économiques est sur le fond favorable.

C’est donc sans aucune réserve, mes chers collègues, que je vous invite à adopter le projet de loi pour l’accélération des programmes de construction et d’investissement publics et privés tel qu’il est issu des travaux de la commission mixte paritaire. Notre pays en a grand besoin.

Applaudissements sur les travées de l ’ UMP et de l ’ Union centriste.

Debut de section - Permalien
Patrick Devedjian, ministre chargé de la mise en œuvre du plan de relance

Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je voudrais tout d’abord adresser mes remerciements aux présidents des différentes commissions pour la rapidité avec laquelle celles-ci se sont saisies de ces deux textes.

Je tiens aussi à exprimer ma gratitude à M. le rapporteur général, à Mme le rapporteur et à M. le rapporteur pour avis pour le ton des débats et, comme vient de le souligner Jean-Paul Emorine, pour le considérable enrichissement des textes. Cela résulte à l’évidence d’une très bonne préparation, en dépit de délais très courts. Je leur en sais gré ainsi qu’à leurs collaborateurs. Mesdames, messieurs les sénateurs, vous avez parfaitement compris que l’intérêt commun exigeait d’aller vite.

Grâce à votre travail, nous disposerons très bientôt de deux instruments pour mettre en œuvre opérationnellement le plan de relance.

D’une part, un instrument financier : la loi de finances rectificative pour 2009, qui témoigne du caractère massif du plan.

D’autre part, un instrument en apparence plus complexe : la loi « accélération », comportant des mesures diverses qui, en réalité, répondent à une même philosophie. Bien sûr, ce texte n’a pas vocation à réformer l’ensemble de notre législation, comme vous l’avez dit, monsieur Emorine, d’autres textes le feront. Il regroupe en revanche un certain nombre de mesures dont la cohérence s’exprime dans leur assemblage.

Il s’agit de simplifier des procédures sans en dénaturer les objectifs. C’est le cas par exemple pour les installations classées.

Il s’agit aussi d’être efficace et de prendre les mesures nécessaires au bon fonctionnement de dispositifs dans la conjoncture difficile que nous vivons. Les dispositions de la loi sur les partenariats public-privé, les PPP, illustrent bien ce point. C’est aussi le sens de la mesure déposée aujourd’hui par amendement sur le caractère ajustable des offres remises dans le cadre de PPP.

Il s’agit enfin d’assurer une bonne adéquation entre les objectifs que nous nous fixons et les moyens que nous mobilisons. Les débats sur l’archéologie préventive – sur les délais des fouilles et sur la redevance – nous ont permis, je crois, d’atteindre cet équilibre.

L’heure de l’action et de la mise en œuvre opérationnelle est maintenant venue.

Nous avons fait le choix de l’investissement ciblé. C’est une priorité assumée. L’investissement aura un effet multiplicateur et une diffusion sur le territoire plus large que des mesures orientées seulement vers la consommation.

L’investissement vient renforcer le carnet de commandes des entreprises. C’est un gage de visibilité pour l’avenir et donc l’emploi.

En somme, l’investissement est un facteur de confiance. Un investissement ciblé procure du travail dans notre pays : c’est le cas des travaux d’infrastructures, des travaux d’équipements et de logements.

Aussi devons-nous aujourd’hui dépasser le débat entre l’investissement et la consommation. Il s’agit en effet d’une fausse opposition : l’investissement nourrit la consommation.

Nos concitoyens, qui ont de fortes attentes, ne comprendraient pas que nous ne fassions pas front commun, pour une action collective.

Le plan de relance s’adresse aux entreprises, aux ménages les plus vulnérables et aux collectivités locales. La singularité de la France est à cet égard souvent pointée du doigt. On critique le nombre important de collectivités et l’enchevêtrement des compétences.

Cette singularité est aujourd’hui une chance. Elle nous offre l’assurance que les donneurs d’ordre seront en capacité, sur tout le territoire, de prendre rapidement des décisions et de conforter le carnet de commande des PME locales.

Dans cette perspective, le remboursement anticipé du FCTVA prend tout son sens. Les très nombreux projets que le Gouvernement a déjà recensés avec les collectivités locales démontrent qu’il a été entendu. De même, la simplification de la passation des marchés publics n’altère en aucun cas le bon respect des règles de la concurrence.

Monsieur le président, mesdames et messieurs les sénateurs, nous disposons maintenant d’une boîte à outils pour le plan de relance. Elle offre les moyens d’accomplir la mission qui m’a été confiée par le Président de la République et le Premier ministre.

Les collectivités locales et les élus ont un rôle fondamental à jouer. Je vous rendrai donc régulièrement compte de mon action, à laquelle vous participerez, je pense, très largement.

Applaudissements sur les travées de l ’ UMP, ainsi que sur certaines travées de l ’ Union centriste.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Raoul

Je ferai tout d’abord une première observation concernant le plan de relance. Celui-ci représentera 1, 3 % du PIB sur deux années, ce qui s’avère à nos yeux totalement insuffisant.

Il s’avère nettement en deçà des préconisations du FMI, qui situe l’effort nécessaire pour être significatif à 2 % du PIB, et en deçà également des préconisations moins ambitieuses de la Commission européenne, qui place la barre à 1, 5 % du PIB.

Si l’on compare le plan français à ceux des autres pays industrialisés, il appartient à la catégorie des plus modestes dans l’effort entrepris. À cela s’ajoute qu’il s’agit pour une large part de financements déjà engagés, les crédits nouveaux ne représentant en réalité que 4 milliards à 5 milliards d’euros.

J’en viens au projet de loi sur l’accélération des programmes de construction et d’investissement publics et privés proprement dit, puisque le plan de relance y est adossé pour partie.

À la lecture des articles maintenus après la commission mixte paritaire, on hésite entre la perplexité et l’incompréhension tant ce texte tient du mariage de la carpe et du lapin ou de l’auberge espagnole !

D’ailleurs, Mme le rapporteur le constatait elle-même lorsqu’elle écrivait : « De nombreux articles additionnels n’ont pas tous forcément d’effet accélérateur et manquent parfois même de lien évident avec le texte. »

Ce qui nous est soumis est un assemblage composite de mesures dont certaines se perdent souvent dans les détails. Vous avez d’ailleurs parlé, monsieur le ministre, d’« un ensemble de mesures qui peuvent apparaître ponctuelles ».

Mais ce texte est aussi fortement empreint d’idéologie, puisque, vous l’avez déclaré ici même devant notre assemblée, il s’agit de saisir « une opportunité pour accélérer le rythme des réformes engagées depuis dix-huit mois ».

Ce plan de relance comporte, certes, des investissements et nous ne pouvons que les approuver, même s’ils ne sont pas suffisamment cadrés et ambitieux. Mais à quoi serviraient-ils s’ils se bornaient à soutenir une production alors qu’il n’y aurait plus de demande face à cette production, c’est-à-dire plus d’acheteurs, et cela sans contrepartie demandée aux banques ou à l’industrie ?

Où est le soutien à la consommation et tout particulièrement au pouvoir d’achat ? Quelle mesure est prise pour régler le problème immoral des travailleurs pauvres ?

Vous vous gargarisez depuis quelque temps du modèle social français qui servirait de protection. Mais vous n’avez cessé de détricoter le contrat social élaboré depuis la Seconde Guerre mondiale !

Le message que vous ont adressé aujourd’hui nos concitoyens, puisque vous ne nous écoutez pas, comme l’a souligné notre collègue Nicole Bricq, …

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Raoul

…vous l’avez reçu avec un accusé de réception très sévère et qui sanctionne lourdement votre obstination dans votre politique ultralibérale.

Les mesures proposées sont potentiellement porteuses de contentieux, pour certaines d’entre elles, mais en outre, leur délai de mise en œuvre les empêchera d’avoir un effet en 2009. J’évoque, à ce propos, la possibilité de permettre la délégation au président de l’exécutif de la passation de marchés publics.

La modification de la procédure relative aux installations classées suscite aussi l’inquiétude.

Au prétexte d’un plan de relance, vous vous apprêtez à continuer à appliquer votre conception libérale de l’action publique sans incidence déterminante sur l’économie, le chômage et le pouvoir d’achat de nos concitoyens.

Certes, le rapporteur nous l’a rappelé tout à l’heure, la commission mixte paritaire a élagué quelques dispositions dangereuses. Je me contenterai de citer celle qui consistait à modifier le délit de favoritisme ! La majorité UMP a prétexté une future loi sur les grands équipements sportifs portée par MM. Laporte et Besson pour annuler deux amendements.

Monsieur le ministre, nous ne pouvons pas cautionner votre politique, qui se résume au mieux à de la communication. Nous ne vous faisons plus confiance !

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Odette Terrade

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, ce projet de loi relatif à l’accélération des programmes de construction et d’investissement publics et privés, au titre à la fois long et pompeux, parvient donc à son stade ultime, celui de la présentation des conclusions de la commission mixte paritaire.

Si relance il y a avec ce texte, c’est sur un plan formel tout d’abord.

Nous avions à l’origine un projet de loi de sept articles, dont deux autorisant le recours à la procédure des ordonnances et nous sommes, après une lecture du texte par les deux assemblées, parvenus à un texte de trente-huit articles soumis à la commission mixte paritaire.

Pour faire bonne mesure, la commission, dans des conditions dont la narration pourrait sidérer l’opinion publique, a supprimé deux des articles votés par le Sénat et en a ajouté un autre, déposé par la rapporteure de l’Assemblée nationale.

Et pour faire bon poids, le Gouvernement en a ajouté un nouveau, reprenant d’ailleurs une disposition dont la suppression avait été confirmée par la commission mixte paritaire.

Nous voici donc en présence d’un texte ramasse-miettes ou fourre-tout de trente-huit articles, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il peut, formellement du moins, manquer de cohérence !

Mais, car il y a un mais, nous ne vous ferons pas le procès de nous inviter à adopter un texte voiture-balai, sorte de session de rattrapage mal ficelée d’une session parlementaire quelque peu secouée par la crise. Bien au contraire.

Pour nous, ce texte a effectivement une cohérence : il constitue, de manière systémique, une bonne approche de ce qu’est devenue la politique de votre Gouvernement.

Premier aspect : le recours massif, de plus en plus massif, à la procédure des ordonnances pour avancer sur la voie des réformes. Ces réformes obéissent en fait au principe résumé dans une célèbre citation du film Le Guépard : « Pour que tout reste comme avant, il faut que tout change » !

Debut de section - Permalien
Patrick Devedjian, ministre

C’est une belle référence !

Debut de section - PermalienPhoto de Odette Terrade

Toujours est-il que le débat ouvert sur le renforcement des droits du Parlement, de ce point de vue, est d’ores et déjà résolu. Nous avons acquis le droit de voter encore plus d’articles d’habilitation, et nous avons même le droit, comme nous le voyons avec l’article 6 quater du présent texte, d’adopter par voie d’amendement gouvernemental la ratification d’ordonnances précédemment promulguées et n’ayant pas même fait l’objet du dépôt d’un projet de loi de ratification !

La cohérence de ce texte, en tout cas la première, est celle de l’autoritarisme gouvernemental, appuyé bien entendu par la docilité de sa majorité parlementaire se conformant sans broncher aux recommandations des chefs !

Seconde cohérence du texte : l’amoncellement de dispositions intéressant précisément tel ou tel groupe de pression ou tels ou tels intérêts économiques. C’est ce que nous avons appelé une privatisation de la loi. Cela constitue un évident détournement de la notion d’intérêt général !

En vertu de cet intérêt général, nous pourrions nous contenter de pointer la suppression de l’amendement déposé par notre collègue Mercier relatif au nouveau stade dévolu aux activités de l’Olympique Lyonnais.

Cet amendement était une anticipation sur la loi sur le sport – nous avons appris qu’elle serait débattue pendant cette session ordinaire, peut être après la loi pénitentiaire – mais cela est finalement peu de choses au regard de son objectif principal : donner la force de la loi à la position d’opérateurs confrontés à un contentieux administratif ! Une fois de plus, la loi se serait conformée au propriétaire du pot de fer contre celui qui n’a que le pot de terre !

Nous ne sommes pas opposés, par principe, à l’acquisition par la troisième ville de France d’un stade comparable à ceux que l’on connaît ailleurs en Europe, quoique le stade de Gerland soit classé à l’inventaire des monuments historiques. Mais rien ne justifie, de notre point de vue, la non-application à ce dossier du droit de l’urbanisme dans toute sa pertinence.

Une telle suppression a également touché le projet délirant de réalisation d’un circuit de Formule 1 dans la plaine des Mureaux, porté par le président du conseil général des Yvelines.

Ce projet aurait signifié la mort programmée du circuit de Magny-Cours, qui a sans doute le défaut d’être situé dans la Nièvre, département géré de longue date par les forces de gauche, et il se faisait, là encore, en parfaite abstraction des règles les plus élémentaires du droit. Pourtant, un tel sujet mérite autre chose que cette procédure d’amendement à la sauvette ! La France doit faire comprendre à la Fédération internationale du sport automobile que le Grand Prix de France peut continuer à être organisé à Magny Cours ! D’ailleurs, la plaine des Mureaux n’est pas tout à fait à l’abri d’inondations éventuelles provoquées par une crue de la Seine.

Outre ces deux exemples, la loi est pleine de ces mesures de circonstance.

Ainsi l’article 1er, en favorisant la densité des constructions, va-t-il permettre à quelques élus locaux, aux côtés de certains opérateurs immobiliers, de pouvoir réaliser un nombre plus important de logements sur un espace plus réduit. Et ce sans activation de la procédure d’enquête publique.

Ainsi l’article 2 ter va-t-il permettre, sous l’apparence de favoriser la recherche archéologique, de faire « couler le béton » encore plus vite. Il donnera la possibilité à quelques promoteurs immobiliers d’artificialiser sans vergogne terrains agricoles et délaissés urbains, transformés en terrains à bâtir, en zones commerciales et en barreaux d’autoroute !

L’article 2 quater A procède d’ailleurs de la même logique, en ce sens qu’il met directement en cause le travail des équipes d’archéologues, puisqu’il tend à le cantonner sur des objets et une durée limités.

Pour faire bonne mesure, je ne reviens évidemment pas sur le relèvement des seuils de passation des marchés publics de gré à gré, qui sont autant d’espaces ouverts pour le contact direct entre élus locaux et majors du bâtiment et des travaux publics, et qui vont conduire à la généralisation de l’allotissement comme mode normal de réalisation d’équipements publics.

Ce dispositif n’est pas une relance des investissements et constitue bien plutôt un recul sur la loi Sapin de 1991, rouvrant la boite de Pandore des contrats « ami-ami », qui ont fait les beaux jours de la gazette judiciaire, notamment pour les marchés publics d’Île-de-France ou ceux des Hauts-de-Seine.

À moins que la corruption ne soit le signe de la modernité, nous ne pouvons évidemment pas vous suivre dans cette voie !

Cynisme ou naïveté, le fait que la rapporteure de l’Assemblée nationale ait cru utile de réintroduire dans le texte du projet de loi l’amendement relatif aux pertes de recettes des journaux spécialisés dans la publicité légale montre bien le mouvement que nous allons observer.

Les marchés publics sans publicité, c’est souvent les dessous-de-table, mes chers collègues !

En poursuivant dans le même domaine, comment ne pas pointer la collection d’articles destinés aux intérêts privés se piquant de service public ? Car enfin, entre la facilitation des contrats de partenariat public-privé – nous avons même, avec l’amendement du Gouvernement portant article additionnel après l’article 3, la déclaration de candidature sans bouclage financier achevé ! – et la prolongation des concessions d’autoroute aux opérateurs s’étant repus de la cession à bas prix des actions de l’État dans les SEMCA, qui cela concerne-t-il ?

Rien d’autre, encore une fois, qu’un nombre restreint de groupes privés – ce ne sont pas vraiment des PME… – pour lesquels le Gouvernement a montré, ces temps-ci, une complaisance pour le moins exagérée.

D’ailleurs, ne nous annonce-t-on pas, dans des délais rapprochés, la concession de la quatrième licence UMTS à un opérateur privé pour qui l’on ferait un « prix d’ami » ?

Dans le même domaine, pour faire bonne mesure, on a, par l’article 5 quinquies B, réintroduit dans la loi l’amendement « Numéricable » que nous avions, pour une part, supprimé de la loi de modernisation de l’économie, puisque, dans cette affaire, il s’agit de se passer de l’avis des copropriétaires quant à la pose d’un dispositif de fibre optique et de confier ce choix douloureux au seul syndic.

Mais que ne ferait-on pas pour quelques intérêts privés !

Notons enfin que la promotion des cadres attendra quelque peu, puisqu’au détour d’un article sans le moindre rapport avec le contenu théorique du texte, on a décidé d’autoriser la prolongation du mandat des administrateurs d’établissements publics de l’État jusqu’à soixante-dix ans ! Les jeunes cadres compétents attendront, et je ne parle pas du fait que ces jeunes cadres pourraient être de jeunes femmes pleines de motivation et de compétences !

À l’examen de toutes ces mesures faisant la part belle aux appétits constructeurs de quelques opérateurs privés bien connus, une question me vient, et elle est d’actualité parlementaire immédiate : est-il compatible avec le discours consensuel tenu dans la discussion sur le Grenelle de l’environnement de favoriser ainsi la réalisation d’autoroutes, la densification du bâti, le bétonnage accéléré des terrains disponibles ?

Est-il compatible avec les enjeux environnementaux que l’on prétend se fixer de recourir massivement à la procédure des partenariats public-privé ?

Il est pourtant de plus en plus évident que ces partenariats vont être mis en œuvre partout où l’on espère un profit sur le court et le moyen terme, et qu’une telle démarche est donc parfaitement incompatible avec un aménagement du territoire plus équilibré, prenant en compte la péréquation des coûts et la mettant en œuvre au travers de la maîtrise publique.

Les enclaves et les territoires mal desservis par les modes de communication modernes n’ont rien à attendre de ce texte, et nous le regrettons vivement.

Quant à la couverture des zones blanches ou des zones d’ombre en internet à haut débit, ne nous y trompons pas ! C’est bel et bien parce que nous sommes entrés dans la logique de la concurrence et de la rentabilité qu’aucun opérateur de télécommunications n’a encore, treize ans après le vote de la loi Fillon-Larcher, pris la peine de réduire la fracture numérique ! Mais que fait donc l’Autorité de régulation, à ne pas rappeler à ces opérateurs les obligations de service public qui devraient constituer la raison d’être de l’autorisation d’accès au réseau ?

Il est vrai que le Gouvernement, comme nous l’avons vu avec la loi de finances rectificative, est bien plus sévère avec les collectivités locales, à qui il demande des comptes sur leur politique d’investissement pour anticiper le remboursement de la TVA sur les dépenses d’équipement !

Privatisation de loi et autoritarisme constituent donc, comme nous l’avons dénoncé, le contenu de ce projet de loi.

Ce projet de loi n’est pas à proprement parler « insuffisant », comme certains l’ont dit, en pointant le niveau des engagements financiers réels. Ce texte est d’abord une loi profondément injuste, qui offre des rentes de situation à quelques-uns sans répondre aux attentes populaires, sans tenir compte des exigences de développement du pays ou, comme nous l’avons vu, de respect des équilibres environnementaux. C’est la raison pour laquelle nous ne le voterons pas.

Applaudissements sur les travées du groupe CRC-SPG et du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Personne ne demande plus la parole dans la discussion générale ?…

La discussion générale est close.

Nous passons à la discussion du texte élaboré par la commission mixte paritaire.

Je rappelle que, en application de l’article 42, alinéa 12, du règlement, lorsqu’il examine après l’Assemblée nationale le texte élaboré par la commission mixte paritaire, le Sénat se prononce par un seul vote sur l’ensemble du texte en ne retenant que les amendements ayant reçu l’accord du Gouvernement.

Je donne lecture du texte élaboré par la commission mixte paritaire :

TITRE Ier

FACILITER LA CONSTRUCTION

Jusqu'au 31 décembre 2010, et par dérogation au premier alinéa de l'article L. 123-13 du code de l'urbanisme, les modifications d'un plan local d'urbanisme ou d'un plan d'occupation des sols ayant pour objet d'autoriser l'implantation de constructions en limite séparative ne donnent pas lieu à enquête publique. Le projet de modification et l'exposé de ses motifs sont portés à la connaissance du public, en vue de lui permettre de formuler des observations, pendant un délai d'un mois, préalablement à la convocation du conseil municipal ou de l'organe délibérant de l'établissement public de coopération intercommunale compétent, qui se prononce par délibération motivée.

I. - L'article L. 123-13 du code de l'urbanisme est ainsi modifié :

1° Après le sixième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Toutefois, lorsque la modification a uniquement pour objet la rectification d'une erreur matérielle ou porte uniquement sur des éléments mineurs dont la liste est fixée par décret en Conseil d'État, à l'exclusion de modifications sur la destination des sols, elle peut, à l'initiative du maire ou du président de l'établissement public de coopération intercommunale compétent, être effectuée selon une procédure simplifiée. La modification simplifiée est adoptée par le conseil municipal ou par l'organe délibérant de l'établissement public de coopération intercommunale compétent par délibération motivée, après que le projet de modification et l'exposé de ses motifs ont été portés à la connaissance du public, en vue de lui permettre de formuler des observations, pendant un délai d'un mois préalablement à la convocation de l'assemblée délibérante. » ;

2° À la première phrase du huitième alinéa, les mots : « ou lorsque la révision a pour objet la rectification d'une erreur matérielle » sont supprimés.

II. - Au dernier alinéa de l'article L. 123-18 et au b de l'article L. 123-19 du même code, le mot : « huitième » est remplacé par le mot : « neuvième ».

Le code de la construction et de l'habitation est ainsi modifié :

1° La première phrase du quatrième alinéa de l'article L. 301-5-1 est ainsi rédigée :

« Les décisions d'attribution des aides en faveur de l'habitat privé sont prises par le président de l'établissement public de coopération intercommunale, par délégation de l'Agence nationale de l'habitat, dans la limite des droits à engagement correspondants, dans le cadre d'un programme d'action fixé après avis d'une commission locale d'amélioration de l'habitat. » ;

2° La première phrase du cinquième alinéa de l'article L. 301-5-2 est ainsi rédigée :

« Les décisions d'attribution des aides en faveur de l'habitat privé sont prises par le président du conseil général, par délégation de l'Agence nationale de l'habitat, dans la limite des droits à engagement correspondants, dans le cadre d'un programme d'action fixé après avis d'une commission locale d'amélioration de l'habitat. »

Le X de l'article 13 de la loi n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l'économie est ainsi rédigé :

«X. - Les services et parties de services de l'État qui participent à l'exercice des compétences transférées par le présent article sont transférés selon les modalités prévues au titre V de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales, sous réserve des alinéas suivants.

« Seront transférés aux communes les emplois pourvus au 31 décembre de l'année précédant l'année du transfert de compétences sous réserve que leur nombre global ne soit pas inférieur à celui constaté le 31 décembre 2006.

« Les modalités de répartition entre les communes de la compensation financière des charges résultant de ce transfert de compétences seront déterminées en loi de finances.

« Les articles L. 443-11, L. 631-7 à L. 631-7-5 et L. 631-9, tels qu'ils résultent de la rédaction de la loi n° 2008-776 du 4 août 2008, entrent en vigueur le 1er avril 2009. L'arrêté du préfet visé au dernier alinéa de l'article L. 631-7-1 du même code dans sa rédaction en vigueur avant le 1er avril 2009 demeure applicable jusqu'à l'entrée en vigueur de la délibération du conseil municipal prévue au dernier alinéa du même article L. 631-7-1 dans sa rédaction applicable à partir du 1er avril 2009. »

I. - Un bien immobilier appartenant à l'État ou à ses établissements publics peut faire l'objet du bail emphytéotique prévu à l'article L. 451-1 du code rural en vue de la réalisation de logements sociaux. Ce bail emphytéotique est dénommé bail emphytéotique administratif.

Un tel bail peut être conclu même si le bien sur lequel il porte, en raison notamment de l'affectation du bien résultant soit du bail ou d'une convention non détachable de ce bail, soit des conditions de la gestion du bien ou du contrôle par la personne publique de cette gestion, constitue une dépendance du domaine public, sous réserve que cette dépendance demeure hors du champ d'application de la contravention de voirie.

II. - Les baux passés en application du I satisfont aux conditions particulières suivantes :

1° Les droits résultant du bail ne peuvent être cédés, avec l'agrément de la personne publique, qu'à une personne subrogée au preneur dans les droits et obligations découlant de ce bail et, le cas échéant, des conventions non détachables conclues pour la réalisation de l'opération mentionnée au I ;

2° Le droit réel conféré au titulaire du bail, de même que les ouvrages dont il est propriétaire, sont susceptibles d'hypothèque uniquement pour la garantie des emprunts contractés par le preneur en vue de financer la réalisation ou l'amélioration des ouvrages situés sur le bien loué.

Le contrat constituant l'hypothèque doit, à peine de nullité, être approuvé par la personne publique propriétaire ;

3° Seuls les créanciers hypothécaires peuvent exercer des mesures conservatoires ou des mesures d'exécution sur les droits immobiliers résultant du bail.

La personne publique a la faculté de se substituer au preneur dans la charge des emprunts en résiliant ou en modifiant le bail et, le cas échéant, les conventions non détachables. Elle peut également autoriser la cession conformément aux dispositions du 1° ;

4° Les litiges relatifs à ces baux sont de la compétence des tribunaux administratifs ;

5° Les constructions réalisées dans le cadre de ces baux peuvent donner lieu à la conclusion de contrats de crédit bail.

III. - Un bien immobilier appartenant à l'État ou à ses établissements publics peut faire l'objet d'un contrat de partenariat défini par l'ordonnance n° 2004-559 du 17 juin 2004 en vue de la réalisation de logements sociaux. Un tel contrat peut être conclu même si le bien sur lequel il porte, en raison notamment de l'affectation du bien, constitue une dépendance du domaine public sous réserve que cette dépendance demeure hors du champ d'application de la contravention de voirie.

I. - À la deuxième phrase de l'article L. 522-2 du code du patrimoine, les mots : « d'un mois » sont remplacés par les mots : « de vingt et un jours ».

II. - L'article L. 523-7 du même code est ainsi modifié :

1° À la dernière phrase du premier alinéa, les mots : « du troisième alinéa » sont remplacés par les mots : « des troisième et quatrième alinéas » ;

2° Après le deuxième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Lorsque, du fait de l'opérateur et sous réserve des dispositions prévues par le contrat mentionné au premier alinéa, les travaux nécessaires à la réalisation du diagnostic ne sont pas engagés dans un délai de quatre mois suivant la conclusion de la convention mentionnée au premier alinéa, la prescription est réputée caduque. » ;

3° Les deux dernières phrases du troisième alinéa deviennent un quatrième alinéa et, au début de la première phrase de cet alinéa, le mot : « ce » est remplacé par le mot : « ces ».

III. - L'article L. 523-9 du même code est complété par deux alinéas ainsi rédigés :

« Lorsque, du fait de l'opérateur et sous réserve des dispositions prévues par le contrat mentionné au premier alinéa, les travaux nécessaires aux opérations archéologiques ne sont pas engagés dans un délai de six mois suivant la délivrance de l'autorisation mentionnée au deuxième alinéa, l'État en prononce le retrait. Ce retrait vaut renonciation à la mise en œuvre des prescriptions édictées en application de l'article L. 522-2.

« Lorsque, du fait de l'opérateur, les travaux de terrain nécessaires aux opérations archéologiques ne sont pas achevés dans un délai de douze mois à compter de la délivrance de l'autorisation mentionnée au deuxième alinéa, délai prorogeable une fois pour une période de dix-huit mois par décision motivée de l'autorité administrative prise après avis de la commission interrégionale de la recherche archéologique, l'État en prononce le retrait. Les prescriptions édictées en application de l'article L. 522-2 sont réputées caduques. Les articles L. 531-14 à L. 531-16 sont applicables aux découvertes faites sur le terrain d'assiette de l'opération. Les mesures utiles à leur conservation ou à leur sauvegarde sont prescrites conformément au présent titre. »

IV. - L'article L. 523-10 du même code est complété par deux alinéas ainsi rédigés :

« Lorsque l'établissement public n'a pas engagé les travaux nécessaires aux opérations archéologiques dans un délai de six mois suivant la délivrance de l'autorisation visée au deuxième alinéa de l'article L. 523-9, ou qu'il ne les a pas achevés dans un délai de dix-huit mois, prorogeable une fois par décision motivée de l'autorité administrative, à compter de la délivrance de cette même autorisation, les prescriptions édictées en application de l'article L. 522-2 sont réputées caduques.

« Les articles L. 531-14 à L. 531-16 sont applicables aux découvertes faites sur le terrain d'assiette de l'opération. Les mesures utiles à leur conservation ou à leur sauvegarde sont prescrites conformément au présent titre. »

V. - Au troisième alinéa du I de l'article L. 524-7 du même code, le taux : « 0, 3 % » est remplacé par le taux : « 0, 4 % » et, à compter du 1er janvier 2010, par le taux : « 0, 5 % ».

VI. - Au premier alinéa du II de l'article L. 524-7 du même code, le montant : « 0, 32 € » est remplacé par le montant : « 0, 50 € ».

Après le premier alinéa de l'article L. 523-3 du code du patrimoine, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Pour une durée de cinq ans, lorsque les contrats sont conclus pour une activité définie dans le cadre d'une opération de fouilles d'archéologie préventive, leur terme est fixé à l'achèvement de l'activité pour la réalisation de laquelle ils ont été conclus. Un décret en Conseil d'État précise les activités pour lesquelles ces types de contrats peuvent être conclus et les règles qui leur sont applicables, notamment en fin de contrat. »

Supprimé

TITRE II

FACILITER LES PROGRAMMES D'INVESTISSEMENTS

Supprimé

Dans un délai de six mois à compter de la publication de la présente loi, le gouvernement adressera au Parlement un rapport étudiant les solutions les plus adéquates pour permettre un accès aussi simple que possible aux appels publics à la concurrence pour les entreprises candidates tout en assurant la plus grande sécurité juridique possible aux acheteurs publics. L'étude d'impact évaluera tout particulièrement les inconvénients que pourraient présenter pour la presse les réformes envisagées.

Supprimé

Rédiger comme suit cet article :

I. - Le premier alinéa de l'article L. 313-29-1 du code monétaire et financier est ainsi rédigé :

« Lorsque tout ou partie de la rémunération due en vertu d'un contrat de partenariat ou d'un contrat mentionné au premier alinéa de l'article L. 6148-5 du code de la santé publique au titre des coûts d'investissement, lesquels comprennent notamment les coûts d'étude et de conception, les coûts de construction et ses coûts annexes, les frais financiers intercalaires, et des coûts de financement, est cédée en application des articles L. 313-23 à L. 313-29 du présent code, le contrat peut prévoir que 80 % au maximum de cette cession fait l'objet de l'acceptation prévue à l'article L. 313-29. ».

II. - La première phrase du deuxième alinéa du même article est ainsi rédigée :

« L'acceptation est subordonnée à la constatation par la personne publique contractante que les investissements ont été réalisés conformément aux prescriptions du contrat. ».

I. - Le premier alinéa du I de l'article 1er de l'ordonnance n° 2004-559 du 17 juin 2004 sur les contrats de partenariat est ainsi rédigé :

« Le contrat de partenariat est un contrat administratif par lequel l'État ou un établissement public de l'État confie à un tiers, pour une période déterminée en fonction de la durée d'amortissement des investissements ou des modalités de financement retenues, une mission globale ayant pour objet la construction ou la transformation, l'entretien, la maintenance, l'exploitation ou la gestion d'ouvrages, d'équipements ou de biens immatériels nécessaires au service public, ainsi que tout ou partie de leur financement à l'exception de toute participation au capital. ».

II. - Le premier alinéa du I de l'article L. 1414-1 du code général des collectivités territoriales est ainsi rédigé :

« Le contrat de partenariat est un contrat administratif par lequel une collectivité territoriale ou un établissement public local confie à un tiers, pour une période déterminée en fonction de la durée d'amortissement des investissements ou des modalités de financement retenues, une mission globale ayant pour objet la construction ou la transformation, l'entretien, la maintenance, l'exploitation ou la gestion d'ouvrages, d'équipements ou de biens immatériels nécessaires au service public, ainsi que tout ou partie de leur financement à l'exception de toute participation au capital. Toutefois, le financement définitif d'un projet doit être majoritairement assuré par le titulaire du contrat, sauf pour les projets d'un montant supérieur à un seuil fixé par décret ».

Supprimé

Le premier alinéa du II de l'article 1er de l'ordonnance n° 2004-559 du 17 juin 2004 sur les contrats de partenariat est complété par une phrase ainsi rédigée :

« Après décision de l'État ou de l'organe délibérant de la collectivité territoriale concernée, il peut être chargé d'acquérir les biens nécessaires à la réalisation de l'opération, y compris, le cas échéant, par voie d'expropriation. »

L'article 25-1 de l'ordonnance n° 2004-559 du 17 juin 2004 sur les contrats de partenariat est ainsi modifié :

1° Au début, sont ajoutés les mots : « Afin d'établir la neutralité entre les différentes options en matière de commande publique, » ;

2° Après le mot : « subventions », sont insérés, deux fois, les mots : «, redevances et autres participations financières » ;

3° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« Les modalités et l'échéancier de versement de ces subventions, redevances et autres participations financières peuvent être adaptés à la durée du contrat de partenariat. ».

I. - A. - Le deuxième alinéa du 2 bis de l'article 200 du code général des impôts est remplacé par trois alinéas ainsi rédigés :

« Les immeubles mentionnés au premier alinéa du présent 2 bis ne doivent pas faire l'objet d'une exploitation commerciale. Toutefois, ces dispositions ne sont pas applicables lorsque la gestion de l'immeuble est désintéressée et que les conditions suivantes sont cumulativement remplies :

« 1° Les revenus fonciers nets, les bénéfices agricoles, les bénéfices industriels et commerciaux et les bénéfices des sociétés commerciales, augmentés des charges déduites en application du 5° du 1 de l'article 39, générés par l'immeuble au cours des trois années précédentes sont affectés au financement des travaux prévus par la convention ;

« 2° Le montant des dons collectés n'excède pas le montant restant à financer au titre de ces travaux, après affectation des subventions publiques et des sommes visées au 1° du présent 2 bis. »

B. - À la première phrase du 2° du g) du 1 de cet article, le mot : « deux » est remplacé par le mot : « quatre ».

II. - A. - Le deuxième alinéa du f du 1 de l'article 238 bis du même code est remplacé par trois alinéas ainsi rédigés :

« Les immeubles mentionnés au premier alinéa du présent f ne doivent pas faire l'objet d'une exploitation commerciale. Toutefois, ces dispositions ne sont pas applicables lorsque la gestion de l'immeuble est désintéressée et que les conditions suivantes sont cumulativement remplies :

« 1° Les revenus fonciers nets, les bénéfices agricoles, les bénéfices industriels et commerciaux et les bénéfices des sociétés commerciales, augmentés des charges déduites en application du 5° du 1 de l'article 39, générés par l'immeuble au cours des trois années précédentes sont affectés au financement des travaux prévus par la convention ;

« 2° Le montant des dons collectés n'excède pas le montant restant à financer au titre de ces travaux, après affectation des subventions publiques et des sommes visées au 1° du présent f. »

B. - À la deuxième phrase du 2° du g) du 1 de cet article, le mot : « deux » est remplacé par le mot : « quatre » et le mot « quatrième » est remplacé par le mot : « sixième ».

III. - Le I entre en vigueur à compter de l'imposition des revenus de 2009 et le II s'applique aux versements effectués au titre des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2009.

Supprimé

Supprimé

L'article L. 642-3 du code du patrimoine est ainsi modifié :

1° Aux première et seconde phrases du premier alinéa, le mot : « conforme » est supprimé ;

2° Le deuxième alinéa est supprimé ;

3° Au troisième alinéa, les mots : « ou le représentant de l'État dans la région » sont supprimés ;

4° Le quatrième alinéa est ainsi rédigé :

« Si le ministre compétent a décidé d'évoquer le dossier, l'autorisation ne peut intervenir qu'après son accord. ».

Le code des postes et des communications électroniques est ainsi modifié :

1° L'article L. 45-1 est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa, les mots : « sur le domaine public routier » sont remplacés par les mots : «, sur le domaine public routier et dans les réseaux publics relevant du domaine public routier et non routier, à l'exception des réseaux et infrastructures de communications électroniques, » ;

b) Les deuxième et troisième alinéas sont ainsi rédigés :

« Les autorités concessionnaires ou gestionnaires du domaine public non routier peuvent autoriser les exploitants de réseaux ouverts au public à occuper ce domaine, dans les conditions indiquées ci-après.

« L'occupation du domaine public routier ou non routier peut donner lieu au versement de redevances aux conditions prévues aux articles L. 46 et L. 47. » ;

2° L'article L. 46 est ainsi rédigé :

« Art. L. 46. - Les autorités concessionnaires ou gestionnaires du domaine public non routier, lorsqu'elles donnent accès à des exploitants de réseaux de communications électroniques, doivent le faire sous la forme de convention, dans des conditions transparentes et non discriminatoires et dans toute la mesure où cette occupation n'est pas incompatible avec son affectation ou avec les capacités disponibles. La convention donnant accès au domaine public non routier ne peut contenir de dispositions relatives aux conditions commerciales de l'exploitation. Elle peut donner lieu à versement de redevances dues à l'autorité concessionnaire ou gestionnaire du domaine public concerné dans le respect du principe d'égalité entre les opérateurs. Ces redevances sont raisonnables et proportionnées à l'usage du domaine.

« Un décret en Conseil d'État détermine le montant maximum des redevances assorties à l'occupation du domaine public non routier. » ;

3° L'article L. 47 est ainsi modifié :

a) Avant le premier alinéa, sont ajoutés deux alinéas ainsi rédigés :

« Les exploitants de réseaux ouverts au public peuvent occuper le domaine public routier, en y implantant des ouvrages dans la mesure où cette occupation n'est pas incompatible avec son affectation.

« Les travaux nécessaires à l'établissement et à l'entretien des réseaux sont effectués conformément aux règlements de voirie, et notamment aux dispositions de l'article L. 115-1 du code de la voirie routière. » ;

b) À l'avant-dernier alinéa, le mot : « premier » est remplacé par le mot : « troisième » ;

4° Après l'article L. 47, il est inséré un article L. 47-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 47-1. - L'autorisation d'occuper les réseaux publics visés à l'article L. 45-1 et appartenant au domaine public routier ou non routier est refusée lorsque l'occupation est incompatible avec l'affectation desdits réseaux ou avec les capacités disponibles.

« Est seule incompatible avec l'affectation du réseau public l'occupation qui en empêche le fonctionnement, qui ne permet pas sa remise en état ou qui n'est pas réversible.

« Le droit de passage dans les réseaux publics visés à l'article L. 45-1 et relevant du domaine public routier ou non routier s'exerce dans le cadre d'une convention et dans les conditions du cinquième alinéa de l'article L. 47.

« La convention d'occupation du réseau public ne peut contenir des dispositions relatives aux conditions commerciales de l'exploitation. Elle donne lieu à versement de redevances dues à l'autorité concessionnaire ou gestionnaire du domaine public concerné dans le respect du principe d'égalité entre tous les opérateurs. Le montant maximum de la redevance applicable est respectivement fixé dans le respect des articles L. 46 et L. 47, selon que le réseau public relève du domaine public non routier ou du domaine public routier.

« Lorsque l'autorisation d'occuper le réseau public est consentie par l'autorité visée à l'alinéa précédent, la convention afférente est établie dans un délai de deux mois à compter de ladite autorisation. ».

Le sixième alinéa de l'article L. 48 du code des postes et des communications électroniques est complété par deux phrases ainsi rédigées :

« Dès lors qu'elle résulte du partage d'une installation déjà autorisée au titre d'une autre servitude et qu'elle n'accroît pas l'atteinte portée à la propriété privée, la servitude prévue à l'article L. 45-1 est exonérée de la procédure prévue au cinquième alinéa. Elle fait l'objet d'une indemnisation dans les conditions prévues au neuvième alinéa. ».

Dans les conditions fixées par avenant signé dans les six mois suivant la publication de la présente loi, la durée des délégations de service public consenties en application de l'article L. 122-4 du code de la voirie routière peut être prorogée pour une durée maximale d'un an.

Chaque avenant, approuvé par décret, détaille et justifie les travaux auxquels s'engage le délégataire sur les ouvrages, et dont le financement nécessite l'allongement de la durée de la concession. Ces travaux portent sur l'insertion dans l'environnement, la sécurité et les aménagements portant sur l'amélioration des conditions de circulation et les échanges avec le réseau non concédé.

TITRE II BIS

DISPOSITIONS DIVERSES

Supprimé

TITRE III

HABILITATIONS

Division supprimée

Dans les conditions prévues à l'article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnance, dans un délai de quatre mois à compter de la publication de la présente loi, toutes mesures relevant du domaine de la loi nécessaires pour créer un régime d'autorisation simplifiée applicable aux installations classées pour la protection de l'environnement. Le régime d'autorisation simplifiée permet l'allocation plus rationnelle des moyens de l'administration afin de renforcer le contrôle des installations les plus dangereuses, tout en supprimant des procédures disproportionnées faisant obstacle à l'implantation des entreprises. Il s'applique aux installations pouvant relever de prescriptions standardisées. Les mesures prévues par l'ordonnance définissent les critères de classement des activités relevant du nouveau régime et adaptent la procédure d'information et, le cas échéant, de participation du public, la nature ou l'objet des prescriptions à respecter et les modalités du contrôle de ces installations, en fonction de la gravité des dangers et inconvénients présentés par leur exploitation, tout en tenant compte des impacts cumulés sur l'environnement et les paysages, causés par des installations classées exploitées sur un même site ou ayant des incidences sur un même milieu environnant. Elles assurent la coordination des dispositions existantes avec le nouveau régime d'autorisation simplifiée. Elles donnent au représentant de l'État dans le département la possibilité de soumettre à la procédure du régime normal d'autorisation une installation si l'instruction du dossier, selon le régime simplifié, fait apparaître des risques particuliers ou cumulés.

Un projet de loi de ratification de cette ordonnance est déposé devant le Parlement au plus tard le dernier jour du quatrième mois suivant celui de sa publication.

Sous réserve des décisions passées en force de chose jugée, le plan de remembrement des communes de Neuvy-le-Roy, Neuillé-Pont-Pierre et Beaumont-La-Ronce, lié à la construction de la section Alençon - Le Mans - Tours de l'autoroute A 28, ainsi que les transferts de propriété intervenus en conséquence du dépôt en mairie de ce plan sont validés en tant qu'ils seraient remis en cause par le motif que les décisions de la commission départementale d'aménagement foncier d'Indre-et-Loire ou l'arrêté ordonnant la clôture de ces opérations seraient privés de base légale, ou auraient été annulés, en raison de l'annulation, du fait d'une délibération tardive de la commission intercommunale de remembrement, de l'arrêté qui a ordonné ce remembrement.

I. - L'ordonnance n° 2008-1161 du 13 novembre 2008 portant modernisation de la régulation de la concurrence est ratifiée.

I bis. - La sixième phrase du sixième alinéa de l'article L. 450-4 du code de commerce est complétée par les mots : « selon les règles prévues par le code de procédure pénale ».

I ter. - À la première phrase du dernier alinéa de l'article L. 461-3 du même code, les mots : « aux articles L. 462-8 et » sont remplacés par les mots : « à l'article L. 462-8, ainsi que celles prévues aux articles ».

II. - À la première phrase du quatrième alinéa de l'article L. 461-4 du même code, après le mot : « magistrat », sont insérés les mots : « ou offrant des garanties d'indépendance et d'expertise équivalentes ».

I. - L'article L. 141-7 du code des assurances est complété par un III ainsi rédigé :

« III. - Le I ne s'applique pas au régime de retraite complémentaire institué par l'Association pour la gestion du fonds de pension des élus locaux. ».

II. - Les adhérents au régime de retraite complémentaire institué par l'Association pour la gestion du fonds de pension des élus locaux sont informés individuellement, trente jours au moins avant la date fixée pour la réunion de l'assemblée générale, de son ordre du jour et de la possibilité d'obtenir sur demande communication du procès-verbal de cette réunion.

Dans les conditions prévues par l'article 38 de la Constitution, le gouvernement est autorisé à procéder par ordonnance, dans un délai de dix-huit mois à compter de la publication de la présente loi, à l'adoption de la partie législative d'un code de la commande publique.

Ce code contiendra les dispositions de nature législative applicables aux contrats de toute nature, à l'exception de ceux régis actuellement par le code des marchés publics.

Une première partie contiendra les principes applicables à l'ensemble de la commande publique, notamment la transparence ou l'égalité d'accès des entreprises à la commande publique ainsi que les règles communes de procédure pour la passation des marchés. Les dispositions relatives à la publicité pour les marchés passés en dessous des seuils européens devront réduire au maximum les incertitudes juridiques pour les acheteurs publics tout en facilitant l'accès à l'information des entreprises candidates.

Une deuxième partie développera les règles spécifiques applicables aux contrats non régis par le code des marchés publics. Le gouvernement veillera à réduire significativement le nombre de types de contrats, afin d'éviter les problèmes de chevauchement et de frontières.

Une troisième partie traitera des autres règles de la commande publique. L'élaboration de ce code se fera dans le respect du droit européen, de l'intelligibilité de la norme pour tous les acteurs de la commande publique et avec le souci de faciliter l'accès des PME à la commande publique.

A cette fin, le gouvernement pourra notamment modifier le code général des collectivités locales, le code de la construction et de l'habitation, le code de la santé publique, le code de l'urbanisme, le code de la voirie routière, le code général de la propriété des personnes publiques, l'ordonnance n° 2004-559 du 17 juin 2004 modifiée relative aux contrats de partenariat, l'ordonnance n° 2005-649 du 6 juin 2005 relative aux marchés passés par certaines personnes publiques ou privées non soumises au code des marchés publics, la loi n° 91-3 du 3 janvier 1991 modifiée, la loi n° 93-122 du 29 janvier 1993 modifiée, la loi n° 87-432 du 22 juin 1987 modifiée et la loi n° 2002-1094 du 29 août 2002 modifiée.

Un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de trois mois à compter de la publication de l'ordonnance mentionnée au premier alinéa.

I. - Par dérogation au deuxième alinéa du I de l'article L. 611-8 et au deuxième alinéa de l'article L. 642-5 du code de la sécurité sociale et jusqu'à la signature des conventions qu'ils prévoient, et au plus tard le 1er janvier 2012, les cotisations et contributions de sécurité sociale des travailleurs indépendants qui créent une activité relevant de la caisse interprofessionnelle de prévoyance et d'assurance vieillesse et optent pour le régime prévu à l'article L. 133-6-8 du même code sont calculées et encaissées par les organismes mentionnés aux articles L. 213-1 et L. 752-4 dudit code.

Les droits des travailleurs indépendants mentionnés au c du 1° de l'article L. 613-1 et aux articles L. 642-1, L. 644-1 et L. 644-2 du même code sont ouverts auprès des organismes mentionnés au deuxième alinéa du I de l'article L. 611-8 dudit code et de la caisse interprofessionnelle de prévoyance et d'assurance vieillesse.

II. - Le présent article s'applique jusqu'au 1er janvier de l'année suivant celle de la signature de la convention prévue au deuxième alinéa de l'article L. 642-5 du même code et au plus tard jusqu'au 1er janvier 2012.

Le premier alinéa de l'article 7 de la loi n° 84-834 du 13 septembre 1984 relative à la limite d'âge dans la fonction publique et le secteur public est ainsi rédigé :

« En l'absence de dispositions particulières prévues par les textes législatifs ou réglementaires régissant l'établissement, la limite d'âge des présidents de conseil d'administration des établissements publics de l'État est fixée à soixante-dix ans, celle des directeurs généraux et directeurs des établissements publics de l'État est fixée à soixante-cinq ans. Toutefois, les fonctionnaires ou magistrats dont la limite d'âge est fixée à soixante-huit ans en application de l'article 1er continuent à présider, jusqu'à ce qu'ils atteignent cette limite, les établissements publics dont les statuts leur confèrent de droit la présidence. ».

Le second alinéa de l'article 8 de la loi n° 95-127 du 8 février 1995 relative aux marchés publics et délégations de service public est complété par une phrase ainsi rédigée :

« Ces dispositions ne sont pas non plus applicables lorsque ces avenants concernent les marchés conclus par l'État, un établissement public de santé ou un établissement public social ou médico-social. ».

Dans les conditions prévues par l'article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnance les dispositions législatives nécessaires pour :

1° Créer un nouvel établissement public administratif en regroupant l'Agence unique de paiement et le Centre national pour l'aménagement des structures des exploitations agricoles, et définir ses missions et ses conditions générales d'organisation et de fonctionnement ;

2° Préciser les obligations des collectivités territoriales et de leurs délégataires en matière de rémunération des stagiaires de la formation professionnelle ainsi que les conditions dans lesquelles ces collectivités ou leurs établissements publics peuvent confier à un tiers par voie de convention de mandat l'attribution ou le paiement d'aides qu'elles instituent ;

3° Créer un nouvel établissement public administratif en regroupant les offices d'intervention agricoles autres que celui chargé du développement de l'économie agricole outre mer et l'échelon central du service des nouvelles des marchés du ministère de l'agriculture, et définir ses missions et ses conditions générales d'organisation et de fonctionnement, en précisant les conditions dans lesquelles est organisée l'exécution territoriale de ses missions ;

4° Prévoir :

- les conditions dans lesquelles les personnels des établissements regroupés, de l'Institut national de l'origine et de la qualité et de l'Office du développement de l'économie agricole dans les départements d'outre mer titulaires d'un contrat à durée indéterminée pourront choisir entre leur intégration dans la fonction publique et un statut unique de contractuel ;

- la possibilité pour les bénéficiaires de ce statut unique de contractuel d'être affectés dans un emploi permanent des administrations de l'État ;

- la possibilité pour les personnels ayant conclu un contrat à durée indéterminée en application de l'article 61 de la loi n° 2007-148 du 2 février 2007 de modernisation de la fonction publique d'opter pour leur intégration dans la fonction publique ;

- la possibilité de dérogations aux dispositions applicables aux instances paritaires ;

- l'harmonisation des régimes d'assurance sociale des personnels.

L'ordonnance est prise dans un délai de trois mois suivant la publication de la présente loi. Un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de trois mois à compter de la publication de l'ordonnance.

I. - À la seconde phrase du II de l'article L. 4111-2, à la seconde phrase des articles L. 4131-1-1, L. 4141-3-1, L. 4151-5-1, L. 4221-14-1 et L. 4221-14-2, à l'avant-dernier alinéa des articles L. 4241-7, L. 4241-14, L. 4311-4, L. 4321-4, L. 4322-4, L. 4331-4, L. 4332-4, L. 4341-4, L. 4342-4, L. 4351-4, L. 4361-4, L. 4362-3 et L. 4371-4 et à l'antépénultième alinéa de l'article L. 6221-2-1 du code de la santé publique, les mots : « ce titre et fondées sur » sont remplacés par les mots : « l'ensemble des titres de formation et de ».

II. - À l'avant-dernier alinéa de l'article L. 411-1 du code de l'action sociale et des familles, les mots : « le titre de formation et l'expérience professionnelle » sont remplacés par les mots : « l'ensemble des titres de formation et de l'expérience professionnelle pertinente de l'intéressé ».

III. - Au dernier alinéa du II de l'article L. 323-1 du code de la route, après le mot : « première », est inséré le mot : « fois ».

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Nous allons examiner les amendements déposés par le Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Sur les articles 1er à 3, je ne suis saisi d’aucun amendement.

Quelqu’un demande-t-il la parole sur l’un de ces articles ?...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

L'amendement n° 1, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Après l'article 3, insérer un article additionnel ainsi rédigé :

En 2009 et 2010, par dérogation aux articles 7 et 8 de l'ordonnance n° 2004-559 du 17 juin 2004 sur les contrats de partenariat et aux articles L. 1414-7, L. 1414-8, L. 1414-8-1 et L. 1414-9 du code général des collectivités territoriales, la personne publique peut prévoir que les modalités de financement indiquées dans l'offre finale présentent un caractère ajustable. Mention en est portée dans l'avis d'appel public à la concurrence.

Le candidat auquel il est envisagé d'attribuer le contrat présente le financement définitif dans un délai fixé par le pouvoir adjudicateur ou entité adjudicatrice. À défaut, le contrat ne peut lui être attribué et le candidat dont l'offre a été classée immédiatement après la sienne peut être sollicité pour présenter le financement définitif de son offre dans le même délai.

La parole est à M. le ministre.

Debut de section - Permalien
Patrick Devedjian, ministre

Cet amendement porte sur les partenariats public-privé. Il vise à permettre de soumettre des offres sur la base d’un financement dont les modalités sont ajustables.

En effet, la situation du marché financier aujourd’hui, avec des taux extrêmement variables et fluctuants, rend assez difficile le bouclage d’un PPP. Il s’agit donc de permettre que le financement soit définitif, en fin de procédure plutôt qu’en début.

Cet amendement avait d’ailleurs été voté par l’Assemblée nationale, mais le Sénat ne l’avait pas retenu. Le Gouvernement tient à cette mesure.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Personne ne demande la parole ?...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Sur les articles 3 bis A et 3 bis, je ne suis saisi d’aucun amendement.

Quelqu’un demande-t-il la parole sur l’un de ces articles ?...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

L'amendement n° 2, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Rédiger comme suit cet article :

I. - Le premier alinéa du II de l'article 1er de l'ordonnance n° 2004-559du 17 juin 2004 sur les contrats de partenariat est complété par une phrase ainsi rédigée :

« Après décision de l'État, il peut être chargé d'acquérir les biens nécessaires à la réalisation de l'opération, y compris, le cas échéant, par voie d'expropriation. »

II. - Le premier alinéa du II de l'article L. 1414-1 du code général des collectivités territoriales est complété par une phrase ainsi rédigée :

« Après décision de l'organe délibérant de la collectivité territoriale concernée, il peut être chargé d'acquérir les biens nécessaires à la réalisation de l'opération, y compris, le cas échéant, par voie d'expropriation. »

La parole est à M. le ministre.

Debut de section - Permalien
Patrick Devedjian, ministre

Il s’agit d’un amendement rédactionnel qui a pour but de permettre à la personne privée d’un PPP de procéder directement à des expropriations, après la décision de la personne publique.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Personne ne demande la parole ?...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Sur les articles 4 bis à 7 bis, je ne suis saisi d’aucun amendement.

Quelqu’un demande-t-il la parole sur l’un de ces articles ?...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

L'amendement n° 4, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Au sixième alinéa de cet article, remplacer le mot :

locales

par le mot :

territoriales

et après les mots :

le code général de la propriété des personnes publiques

insérer les mots :

, la loi n° 85-704 du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d'ouvrage publique et à ses rapports avec la maîtrise d'œuvre privée

La parole est à M. le ministre.

Debut de section - Permalien
Patrick Devedjian, ministre

M. Patrick Devedjian, ministre. Cet amendement vise à habiliter le Gouvernement à codifier l’ensemble des textes législatifs sur la commande publique. Il avait été omis d’y inclure la loi sur la maîtrise d’ouvrage public : l’erreur est réparée.

Sourires

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Personne ne demande la parole ?...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Sur les articles 9 à 13, je ne suis saisi d’aucun amendement.

Quelqu’un demande-t-il la parole sur l’un de ces articles ?...

Le vote est réservé.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Avant de mettre aux voix l’ensemble du projet de loi, je donne la parole à M. Jacques Gautier, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Gautier

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le 4 décembre dernier, le Président de la République, Nicolas Sarkozy, présentait un plan de relance de 26 milliards d’euros, résolument orienté vers l’investissement public et privé, afin de répondre en urgence à la crise mondiale qui affecte notre pays. Bien entendu, ce plan s’ajoute aux mesures qui ont déjà été engagées par le Gouvernement depuis le début de la crise.

La semaine dernière, le groupe UMP a pleinement approuvé les dispositions du projet de loi pour l’accélération des programmes de construction et d’investissement publics et privés, qui visent à offrir un cadre plus favorable à l’investissement, en allégeant les règles d’urbanisme, en clarifiant la procédure du contrat de partenariat et en simplifiant la réglementation applicable aux collectivités locales.

Nous nous félicitons des avancées obtenues, sur proposition de la commission des finances, sur les procédures d’archéologie préventive.

Nous apprécions aujourd'hui de constater que la commission mixte paritaire a en grande partie repris le texte du Sénat et qu’elle a également conservé les nouvelles dispositions introduites dans le projet de loi par notre assemblée. Il faut le préciser, ce texte comporte désormais trente-cinq articles, alors qu’il n’en comptait que sept à l’origine.

Par conséquent, le groupe UMP votera ce projet de loi dans sa rédaction résultant du texte élaboré par la commission mixte paritaire. Ce texte, qui met l’accent sur l’investissement de l’État, des collectivités locales et des entreprises, doit permettre à notre pays de sortir de la crise et de renforcer sa compétitivité.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Raoul

L’amendement n° 1, qui a été déposé par le Gouvernement, constitue, s’il en était besoin, un motif supplémentaire de ne pas voter ce projet de loi.

Pour avoir moi-même présidé des commissions d’appel d’offres, de procédure de dialogue compétitif ou de concours de performances – d’ailleurs, je continue d’en présider –, je puis vous certifier qu’un tel dispositif ouvre la voie à des dérives très dangereuses et qu’il occasionnera des contentieux relativement importants.

Je crains fort que la possibilité de présenter des offres sans bouclage financier ne soit une source de soucis pour les collectivités locales.

Voilà donc une raison supplémentaire de ne pas voter ce projet de loi.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Personne ne demande plus la parole ?...

Conformément à l’article 42, alinéa 12 du règlement, je mets aux voix l’ensemble du projet de loi dans la rédaction résultant du texte élaboré par la commission mixte paritaire, modifié par les amendements du Gouvernement.

Je suis saisi d'une demande de scrutin public émanant du groupe UMP.

Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l'article 56 du règlement.

Le scrutin a lieu.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Personne ne demande plus à voter ?…

Le scrutin est clos.

Il est procédé au comptage des votes.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Voici le résultat du dépouillement du scrutin n° 102 :

Le Sénat a définitivement adopté le projet de loi pour l’accélération des programmes de construction et d’investissement publics et privés.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

J’ai reçu, transmis par M. le Premier ministre, un projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale, autorisant l’approbation de l’accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Kenya sur l’encouragement et la protection réciproques des investissements.

Le projet de loi sera imprimé sous le n° 190, distribué et renvoyé à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, sous réserve de la constitution éventuelle d’une commission spéciale dans les conditions prévues par le règlement.

J’ai reçu, transmis par M. le Premier ministre, un projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale, autorisant l’approbation de l’accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République de Guinée sur la promotion et la protection réciproques des investissements.

Le projet de loi sera imprimé sous le n° 191, distribué et renvoyé à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, sous réserve de la constitution éventuelle d’une commission spéciale dans les conditions prévues par le règlement.

J’ai reçu, transmis par M. le Premier ministre, un projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale, autorisant la ratification des protocoles au traité de l’Atlantique Nord sur l’accession de la République d’Albanie et de la République de Croatie.

Le projet de loi sera imprimé sous le n° 192, distribué et renvoyé à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, sous réserve de la constitution éventuelle d’une commission spéciale dans les conditions prévues par le règlement.

J’ai reçu, transmis par M. le Premier ministre, un projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale, autorisant l’approbation de l’accord entre le Gouvernement de la République française et l’Organisation internationale de police criminelle-Interpol (OPCI-Interpol) relatif au siège de l’organisation sur le territoire français.

Le projet de loi sera imprimé sous le n° 193, distribué et renvoyé à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, sous réserve de la constitution éventuelle d’une commission spéciale dans les conditions prévues par le règlement.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland du Luart

Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée à aujourd'hui vendredi 30 janvier 2009, à neuf heures quarante-cinq et à quinze heures :

- Suite du projet de loi (42, 2008 2009), adopté par l’Assemblée nationale, de programme relatif à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement.

Rapport (165, 2008-2009) de M. Bruno Sido, fait au nom de la commission des affaires économiques.

Personne ne demande la parole ?…

La séance est levée.

La séance est levée le vendredi 30 janvier 2009, à zéro heure quinze.