Déposé le 25 mai 2021 par : Mme Taillé-Polian, MM. Dantec, Fernique, Labbé, Salmon, les membres du groupe Écologiste - Solidarité, Territoires.
Avantl'article 18
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I.- Dans les conditions prévues à l'article 38 de la Constitution, le Gouvernement est habilité à prendre par voie d'ordonnance, dans un délai de six mois à compter de la publication de la présente loi, toute mesure relevant du domaine de la loi permettant la mise en place par l'Etat, ses opérateurs et les régions, pour ce qui relève de leurs compétences, d'un accompagnement spécifique pour les salariés des entreprises actives dans les secteurs des hydrocarbures, de l’automobile et de l’aéronautique, ainsi que les salariés de l'ensemble de la chaîne de sous-traitance, dont l'emploi serait supprimé du fait de la transition énergétique.
Ces mesures favorisent notamment leur reclassement sur un emploi durable et en priorité dans le bassin d'emploi concerné. Elles prévoient également des dispositifs de formation adéquats facilitant la mise en œuvre des projets professionnels de ces salariés et précisent les modalités de financement des dispositifs d'accompagnement.
Un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de trois mois à compter de la publication de l'ordonnance prévue au présent article.
La mise en œuvre des dispositions de l'ordonnance prévue au présent article fait l'objet d'une présentation par le Gouvernement, un an après sa publication, devant les commissions permanentes compétentes de l'Assemblée nationale et du Sénat.
II.- Avant le premier septembre 2022, le Gouvernement remet un rapport au Parlement sur :
1° Une stratégie de transition juste pour les salariés du secteur des hydrocarbures, de l’automobile et de l’aéronautique, et sur le soutien à la formation des conducteurs de véhicules poids lourds en matière de conduite optimisée et de sécurité environnementale, construite avec les organisations syndicales, les représentants du personnel des entreprises concernées, les organisations non-gouvernementales, les collectivités territoriales concernées, les services de l’Etat et France Stratégie.
2° Des pistes de soutien à l’industrie du pétrole et gaz pour accélérer la reconversion des salariés, conditionnées à la publication de scénarios de transition énergétique compatibles avec les budgets carbone disponibles pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de +1, 5°C. Elles incluent des propositions sur la manière dont l’Etat en tant qu’actionnaire peut accélérer la transition juste des salariés du secteur des hydrocarbures.
Cet amendement vise à assurer l’accompagnement des travailleurs qui risque de perdre leur emploi dans des secteurs affectés par la crise climatique et la transition écologique.
Les secteurs français des hydrocarbures, de l’automobile, de l’aéronautique et du transport routier ont été affectés par la crise de la Covid-19, alors que leurs effectifs étaient déjà en déclin à la fois en raison des délocalisations mais également du fait des nécessaires investissements dans les énergies renouvelables. Dans le monde, la crise climatique menacerait au moins 80 millions d’emplois. Ce déclin durable et prévisible doit s’accompagner d’un plan national de reconversion des salariés et des sous-traitants.
La transition écologique doit transformer en profondeur notre manière de produire les décennies qui viennent, il est temps que la France anticipe cette révolution industrielle, pour être capable de se fixer, pour demain, un horizon social résilient. Cette transition peut être une chance pour les français, en termes de reconversion professionnelle et de création d’emplois. On estime en France la création d’emploi via une transition écologique volontariste à plus d’un million.
Ce doit être le rôle de l’Etat, s’il veut voir la France réussir la transition écologique, que d’accompagner les travailleurs à travers leurs reconversions professionnelles, face à la mutation du monde, pour assurer une pérennité sociale à la transition.
Cet amendement est inspiré d’une proposition des ONG Les Amis de la Terre et Oxfam France et s’inspire de la proposition 4.1 de la Convention Citoyenne pour le Climat.
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