La commission examine les amendements sur son texte n° 840 (2015-2016) sur le projet de loi n° 796 (2015-2016), adopté par l'Assemblée nationale en nouvelle lecture, de modernisation de la justice du XXIème siècle.
EXAMEN DES AMENDEMENTS DU RAPPORTEUR
Nous avons reçu plus d'une centaine d'amendements.
Article 8
L'amendement de coordination n° 123 est adopté.
Article 45
L'amendement de coordination n° 124 est adopté.
Article 45 bis
L'amendement de coordination n° 125 est adopté.
Article 46
L'amendement de précision n° 126 est adopté.
Article 50
L'amendement rédactionnel n° 127 est adopté.
Article 51 ter A
L'amendement de coordination n° 129 est adopté.
À l'Académie des sciences morales et politiques, on vient de rendre hommage au grammairien Gérald Antoine, dont la thèse de doctorat portait sur la coordination en français. Le sujet reste d'actualité.
EXAMEN DES AUTRES AMENDEMENTS DE SÉANCE
Article 4
Il n'y a pas eu d'évaluation pour justifier le rétablissement de l'expérimentation de médiation préalable obligatoire avant l'introduction d'un recours contentieux devant les juridictions administratives pour certains contentieux de masse. Avis défavorable à l'amendement n° 40.
L'expérimentation a précisément pour objet d'évaluer le bien-fondé de la mesure avant de la généraliser. Demander qu'une évaluation précède l'expérimentation est un argument pour le moins singulier.
Il est prévue de faire intervenir le Défenseur des droits, dont les missions relèvent de la loi organique.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 40.
Article 4 bis (supprimé)
L'amendement n° 41 interdit au juge d'user de sa faculté d'enjoindre aux parties de rencontrer un médiateur familial pour recevoir une information sur la médiation en cas de violences intrafamiliales. Avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 41.
Article 4 ter
Avis défavorable à l'amendement n° 5 qui autorise le recours à tout mode de règlement amiable, et pas seulement à la médiation familiale, en cas de volonté des parents de modifier une décision fixant les modalités de l'exercice de l'autorité parentale ou de la contribution à l'entretien et à l'éducation de l'enfant. Même avis défavorable à l'amendement n° 6.
Avis défavorable aux amendements n° 68 rectifié et 42 qui suppriment la possibilité de médiation en cas de violences intrafamiliales.
La commission émet un avis défavorable aux amendements n° 68 rectifié et 42.
Article 4 quater
Avis défavorable à l'amendement n° 7 qui supprime la liste de médiateurs dressée par chaque cour d'appel.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 7.
Article 5
L'amendement n° 69 supprime l'extension du champ d'application de la convention de procédure participative. Avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 69.
Article 8
Avis défavorable à l'amendement n° 70 qui supprime le recours administratif préalable en cas de contentieux devant les juridictions sociales.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 70.
Avis favorable, en revanche, à l'amendement n° 30 du Gouvernement, qui apporte une précision utile sur le même sujet.
La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 30.
Avis défavorable à l'amendement n° 37 qui supprime le recours préalable obligatoire concernant les décisions de la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 37.
On ne peut qu'être favorable au développement de la conciliation pour des litiges d'importance modeste, de façon à ne pas encombrer la justice... à condition qu'il y ait assez de conciliateurs, a fortiori formés au droit social ! En l'état, rien n'interdit la conciliation et le projet de loi l'impose, sauf exceptions, avant toute saisine du tribunal d'instance. Demande de retrait ou avis défavorable à l'amendement n° 38.
C'est pourtant en inscrivant ce type de procédure dans la loi que vous obtiendrez les moyens que vous souhaitez...
L'article 21 du code de procédure civile dispose déjà qu'il entre dans la mission du juge de concilier les parties.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 38.
Article 13 bis A
L'amendement n° 31 rétablit le texte de l'Assemblée nationale concernant l'obligation de transmission au Conseil national des barreaux de la liste des avocats inscrits au tableau de l'ordre et la création d'un annuaire national des avocats. Avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 31.
Article 13 bis
Articles additionnels après l'article 13 bis
Article 13 ter (supprimé)
L'amendement n° 45 rétablit le corps des juristes assistants. Or, en l'état actuel du droit, les magistrats des juridictions judiciaires peuvent d'ores et déjà être assistés d'assistants de justice, voire, en matière pénale, d'assistants spécialisés. Avis défavorable.
Il faudrait que le ministère commence par payer ces assistants de justice pour leur travail. On les embauche souvent pour deux mois et on arrête leur contrat la veille du deuxième mois pour éviter d'avoir à les payer...
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 45.
Article additionnel après l'article 13 ter
Article 14 bis
L'amendement n° 46 est contraire à la position de la commission, puisque nous avons retenu la semaine dernière un dispositif alternatif à la suppression pure et simple de la collégialité de l'instruction. Avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 46.
Article 14 sexies
Le projet de loi prévoit que tous les dossiers renvoyés aux tribunaux correctionnels pour mineurs seront redirigés vers les tribunaux pour enfants, à l'exception des dossiers concernant les majeurs, qui devront être renvoyés devant le tribunal correctionnel. Ce renvoi automatique ne va pas de soi et risque d'encombrer les juridictions inutilement. L'amendement n° 77 qui modifie les dispositions transitoires relatives à la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs est intéressant : sagesse favorable, sous réserve d'une modification rédactionnelle.
La commission émet un avis de sagesse sur l'amendement n° 77.
Article 14 septies
Avis défavorable à l'amendement n° 76. Il est aberrant que les juges ne puissent pas prononcer à la fois une condamnation et une mesure de réparation du préjudice subi par la victime. La modification inscrite dans le projet de loi redonne de la souplesse aux juridictions et évite les bricolages visant à prolonger les contrôles judiciaires, afin que le prononcé d'une mesure éducative intervienne avant le prononcé d'une condamnation pénale...
Les auteurs de cet amendement voient dans ce cumul une régression par rapport à l'ordonnance de 1945. Dans la mesure où il ne reste plus un traître mot du texte initial de cette ordonnance, c'est parler d'un fantôme. Mieux vaudrait se référer à la « législation pénale relative aux mineurs ».
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 76.
Ces amendements durcissent-ils le régime de sanction ou l'adoucissent-ils au contraire ?
J'ai du mal à comprendre pourquoi on parle de « mineurs de 16 ans » et pas « d'au moins 16 ans ». C'est un aparté, mais un certain nombre de dispositions inscrites dans nos codes restent obscures pour nos concitoyens...
Article 15 A
L'amendement n° 106 propose de supprimer les amendes forfaitaires délictuelles en matière d'infractions routières. Retrait sinon avis défavorable, car je crains qu'il y ait une méprise : l'article 15 A ne concerne pas la lutte contre les infractions de conduite sans permis ou sans assurance.
Non. Le but est simplement que la sanction tombe plus rapidement et soit plus efficace.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 106.
Article 15 bis AA
Il ne me semble pas possible d'élargir aux polices municipales, au détour d'un amendement, la faculté de mettre en oeuvre des dispositifs de lecture de plaques d'immatriculation pour lutter contre les infractions routières, sans s'interroger sur cette faculté de manière générale. Demande de retrait ou avis défavorable à l'amendement n° 35.
Nous avions présenté une proposition de loi sur les polices municipales avec René Vandierendonck. Elle avait été adoptée à l'unanimité par la commission des lois. Cette réforme des polices municipales avait suscité l'intérêt du ministère de l'intérieur. Nous attendons toujours que notre texte soit examiné par l'Assemblée nationale. À mon sens, il résoudrait tous les problèmes.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 35.
Article 15 bis A
Pourquoi supprimer cet article ? La nouvelle version du dispositif relatif à la lutte contre les infractions routières de conduite sans permis ou sans assurance est de nature à apaiser les craintes qui avaient conduit le Sénat à supprimer l'article 15 du projet de loi en première lecture. Avis défavorable aux amendements de suppression n° 12 et 107.
Article 15 bis B
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 67.
Article 15 bis (suppression maintenue)
Avis défavorable à l'amendement n° 108 tendant à rétablir l'article qui rendait obligatoire le recours au ministère d'avocat pour le pourvoi en cassation en matière pénale.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 108.
Article 15 septies (supprimé)
L'amendement n° 48 rétablit la procédure de réexamen d'une décision civile devenue définitive en matière d'état des personnes à la suite d'une décision de la Cour européenne des droits de l'homme, sans qu'aucune réflexion ait été menée sur le sujet. Avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 48.
Article 17 (supprimé)
Ne pourrait-on pas faire évoluer notre position ? Pourquoi aller au tribunal pour conclure un Pacs ? Soyons plus souples.
Cela ne devrait pas poser de gros problèmes aux collectivités. D'autant que la question ne se posera pas tous les jours.
La logique voudrait que ce soit les officiers de l'état civil. Le maire pourra toujours appeler l'Association des maires de France ou le sous-préfet pour prendre conseil.
Cependant, si le Pacs est léonin pour l'une ou l'autre des parties, je vois mal le maire intervenir pour donner des conseils juridiques comme les greffiers peuvent le faire, en allant jusqu'à suggérer des corrections.
Ce n'est pas dans les missions des greffes et cela reste très ponctuel. Ceux qui souhaitent rédiger un Pacs plus élaboré que ce que prévoit la loi consulteront un notaire ou un conseiller juridique. On a donné une charge excessive aux greffes des tribunaux d'instance. À l'époque de sa création, on souhaitait bien distinguer le Pacs du mariage. Désormais, il en va différemment ; le registre de l'état civil est tenu dans les mairies. Nul besoin de déclaration pour rompre un Pacs. Il suffit d'une lettre recommandée. C'est là toute la légèreté du Pacs.
Le cadre juridique du mariage est parfaitement bordé. Le contrat, s'il y en a un, est fait devant notaire et le maire n'a pour mission que d'officier à la cérémonie. Dans le cas du Pacs, le texte du contrat est parfois bricolé par les auteurs. D'où les conseils et les mises en garde de certains greffiers. Les maires ne seront pas en mesure d'en faire autant, car ils ne sont pas forcément juristes, et cela risque d'être préjudiciable, notamment en cas de rupture du Pacs.
La question se pose pour tous les contrats. Il y a toujours un risque que le texte soit mal rédigé ou donne lieu à des interprétations divergentes après-coup. C'est un faux débat. L'essentiel reste d'alléger le régime du Pacs. Je suis favorable à cet amendement.
La commission des lois du Sénat s'honorerait à proposer une avancée qui sera bien perçue par nos concitoyens. Votons.
Le passage en mairie retire de la légèreté au Pacs et lui donne une solennité civique. Il n'est pas dramatique que notre commission change d'avis. Je soutiens la position personnelle du rapporteur.
Le Pacs se conclut aujourd'hui sur un coin de table sans cérémonie particulière. Pourquoi ne pas lui donner davantage de solennité en le faisant enregistrer en mairie ? Je m'en remets au vote de la commission sur les amendements et, à titre personnel, je suis pour.
Article 17 ter
L'amendement n° 112 crée une exception trop large en excluant du champ de la procédure de divorce déjudiciarisée les couples avec enfants, que les époux en soient ensemble les parents ou non. Si cette exception peut se justifier dans les cas où le conjoint du parent s'est investi dans l'éducation de l'enfant et lui a apporté des soins continus, elle est plus discutable lorsque le conjoint du parent ne se s'est pas ou peu intéressé à cet enfant. Avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 112.
Avis défavorable à l'amendement n° 113 qui précise les modalités d'exercice de l'autorité parentale, notamment en cas de changement de résidence de l'un des parents. La commission ne peut en mesurer les conséquences.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 113.
Avis défavorable à l'amendement n° 93 qui exclut le divorce par consentement mutuel déjudiciarisé en cas de violences conjugales. L'article 17 ter, dans sa rédaction issue des travaux de la commission, prévoit que le recours à la procédure déjudiciarisée n'est qu'une simple faculté pour les époux. De plus, la rédaction de cette disposition est imprécise. Ces violences devraient-elles être constatées par le juge, établies dans une plainte, seulement alléguées par l'une des parties ?
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 93.
Article 18
Avis défavorable aux amendements n° 3 et 4, ainsi qu'aux amendements identiques n° 2 et 9, qui rétablissent une disposition supprimée en commission autorisant toute personne majeure à adjoindre le nom de l'un ou l'autre parent à son nom de naissance. Actuellement, au nom des principes d'indisponibilité de l'état des personnes et d'immutabilité du nom, l'article 61 du code civil pose des conditions strictes au changement de nom.
Article 18 quater
Dans la mesure où il rétablit l'article dans la rédaction issue des travaux de l'Assemblée nationale, l'amendement n° 109 est contraire à la position de la commission sur le transfert aux officiers de l'état civil de la procédure de changement de prénom. Avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 109.
Les amendements n° 11 rectifié, 78 et 95 proposent que la procédure de changement de sexe à l'état civil se fasse devant le greffe du tribunal d'instance. La commission des lois a estimé qu'une telle procédure n'apportait pas une protection suffisante aux demandeurs. Elle a préféré confier au juge le soin d'apprécier la demande à partir d'éléments objectifs, pour s'assurer que la personne ne présentait pas seulement un trouble temporaire d'identité. Avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable aux amendements n° 11 rectifié, 78 et 95.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 111.
L'amendement n° 53 ouvre la demande de changement de la mention du sexe à l'état civil aux mineurs non émancipés. Avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 53.
Article 18 quinquies
L'amendement n° 54 rétablit le transfert aux officiers de l'état civil de la procédure de changement de nom. C'est contraire à la position de notre commission : avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 54.
Article 18 sexies (supprimé)
Article 19
L'amendement n° 97 et les amendements identiques n° 18, 56 et 81 élargissent le champ du régime de l'action de groupe. C'est contraire à la position de notre commission. Restons-en au point d'équilibre trouvé en première lecture : en matière d'action de groupe, nous partons de loin. Avis défavorable.
Article 20
Article 21
Avis défavorable à l'amendement n° 80 qui élargit le champ des associations habilitées à exercer l'action de groupe.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 80.
Article 24
Article 31
Article 43
Article 44
Les dispositions de fond modifiant la législation relative aux discriminations, ici réintroduites par l'amendement n° 84, ont été retirées du texte par notre commission au motif qu'elles sont discutées dans le cadre du projet de loi relatif à l'égalité et à la citoyenneté. Nous souhaitons cantonner ce texte à la seule détermination du régime de l'action de groupe en matière de discrimination. Avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 84.
Les amendements n° 102 et 23 élargissent, selon des modalités différentes, le champ des associations habilitées à exercer l'action de groupe en matière de discrimination. L'amendement n° 23 du Gouvernement rétablit la possibilité d'indemniser des préjudices moraux dans le cadre de cette action de groupe. Ces amendements étant contraires à la position de la commission, avis défavorable.
Article 45
Avis défavorable à l'amendement n° 103 qui supprime la phase négociée de l'action de groupe en matière de discrimination au travail, alors que c'est tout l'intérêt de cette procédure.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 103.
L'amendement n° 61 réduit la durée de la phase négociée de l'action de groupe en matière de discrimination au travail. Retrait ou avis défavorable.
Le chef d'entreprise a six mois pour remédier à une situation de discrimination avant le lancement de l'action de groupe. Un délai de quatre mois semble suffisant.
Si un accord est trouvé dans les six mois, l'affaire est close. C'est l'application de l'adage selon lequel un mauvais accord vaut mieux qu'un bon procès.
Je voulais initialement proposer un délai de deux mois, mes collègues m'ont incité à la modération...
Ce n'est pas un délai de négociation, mais un délai laissé à l'employeur pour faire cesser un manquement. Soit le chef d'entreprise conteste le manquement, et dans ce cas la justice doit statuer au plus vite ; soit il le reconnaît, et dans ce cas un délai de six mois pour le faire cesser est excessif.
L'Assemblée nationale a conservé le délai de six mois adopté par le Sénat en première lecture. Ne nous montrons pas plus royalistes que le roi...
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 61.
Article 45 bis
Article additionnel après l'article 45 bis
Article 45 ter (supprimé)
Avis défavorable aux amendements identiques n° 26, 64 rectifié et 87, qui rétablissent l'action de groupe dans le domaine environnemental.
La commission émet un avis défavorable aux amendements n° 26, 64 rectifié et 87.
Article 45 quater (supprimé)
Article 45 quinquies (supprimé)
Article 46
Avis défavorable, par cohérence, à l'amendement n° 29 qui opère une coordination avec un amendement que nous avons rejeté, relatif à l'action de groupe dans le domaine environnemental.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 29.
Article 47
Presque identiques, les amendements n° 91 et 118 rétablissent l'obligation pour les présidents des tribunaux de commerce d'adresser une déclaration de patrimoine à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. C'est ce que nous avions voté en première lecture. Cependant, dans sa décision du 28 juillet 2016 sur la loi organique réformant le statut de la magistrature, le Conseil constitutionnel a censuré la disposition consistant à réserver aux seuls chefs de juridiction une telle obligation, au nom du principe d'égalité entre les magistrats. Par conséquent, ces amendements sont contraires à la Constitution. Avis défavorable.
Il convient d'envisager l'extension de la déclaration de patrimoine à l'ensemble des magistrats, en raison des pouvoirs - parfois bien supérieurs aux nôtres - qu'ils détiennent. Songeons par exemple aux magistrats chargés des expropriations.
Rappelons tout de même que le premier volet de la décision du Conseil constitutionnel à laquelle vous faites référence soustrait les membres de ce même Conseil à l'obligation de déclaration de patrimoine ; le second volet, celui que vous mentionnez, est une conséquence immédiate du premier...
Article 47 bis (suppression maintenue)
Dans la même logique, l'amendement n° 117 impose une déclaration de situation patrimoniale aux chefs de juridiction. Avis défavorable.
Toute obligation imposée à une partie des magistrats risque d'entraîner une inégalité de traitement. Les chefs de juridiction ne sont pas les plus exposés au risque de corruption. Chaque magistrat est indépendant et exerce ses pouvoirs en dehors de toute autorité extérieure. Cette différence de traitement en matière de déclaration de patrimoine n'est donc pas justifiée par l'intérêt général.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 117.
Article 53
Avis favorable au II de l'amendement n° 32, qui contient des dispositions relatives à l'outre-mer, mais défavorable au I, qui paraît inutile.
La commission émet un avis défavorable au I et favorable au II de l'amendement n° 32.
Article additionnel après l'article 53
L'amendement n° 119, qui prévoit un rapport au Parlement sur la prise en charge des frais de transport des avocats intervenant au titre de l'aide juridictionnelle outre-mer, contrevient à la « règle de l'entonnoir ».
Il y a là un réel problème, par exemple à Marie-Galante, qui se caractérise par une double insularité.
Je le confirme. Ainsi, dans l'Océan indien, l'avocat peut être amené à se rendre de Mayotte à la cour d'appel à Saint-Denis-de-La-Réunion, à deux mille kilomètres. Ne pas prendre en charge ces frais est contraire à l'intérêt des avocats comme des justiciables.
Depuis quelques années, le Sénat fait la chasse aux demandes de rapport dans les textes de loi. Ces rapports finissent généralement sur une étagère. Il appartient plutôt à notre commission d'évaluer l'opportunité de confier un tel rapport à un ou deux de ses membres.
Traitons de ce sujet dans le cadre de la mission d'information sur le redressement de la justice proposée par notre président.
Je serai également amené à l'aborder dans le cadre de mon avis budgétaire.
L'amendement n° 119 est déclaré irrecevable en application de l'article 48, alinéa 6, du Règlement.
La commission spéciale sur le projet de loi relatif à l'égalité et à la citoyenneté siège demain matin, après-midi et soir, en même temps que se réunit notre commission et que le projet de loi sur la justice du XXIème siècle est examiné en séance. Nos collègues de commission qui sont également membres de la commission spéciale passeront la journée dans les escaliers...
C'est pour éviter cela que la réunion de notre commission de demain commencera à 9 heures avec un ordre du jour allégé.
Le sort des amendements du rapporteur examinés par la commission est retracé dans le tableau suivant :
La commission donne les avis suivants sur les autres amendements de séance :
La réunion est levée à 10 h 05