Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation

Réunion du 11 décembre 2013 : 1ère réunion

Résumé de la réunion

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La réunion

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La commission désigne M. François Marc, rapporteur sur la proposition de résolution européenne, n° 206 (2013-2014) de M. Yannick Botrel, présentée au nom de la commission des affaires européennes, en application de l'article 73 octies du Règlement, sur la conformité du principe de subsidiarité de la proposition de directive modifiant la directive 2006/12/CE relative au système commun de taxe sur la valeur ajoutée en ce qui concerne une déclaration de TVA normalisée (COM (2013) 721).

Puis la commission procède à l'examen de l'amendement à la proposition de loi n° 840 (2012-2013) relative au financement du service public de l'assainissement par des fonds de concours (M. Jean-Claude Frécon, rapporteur).

Article unique

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Frécon

La proposition de loi déposée par notre collègue Daniel Dubois vise à permettre à une commune ayant transféré le service public de l'assainissement à un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) de le financer par voie de fonds de concours - que ce soit pour ses dépenses d'investissement, de fonctionnement, ou pour des déséquilibres structurels. Elle crée une dérogation générale tant aux règles de financement des services publics industriels et commerciaux (SPIC) qu'aux limitations au versement de fonds de concours.

L'amendement que nous propose l'auteur de la proposition de loi la réécrit totalement et en modifie profondément la portée. Il vise à permettre à une commune, quelle que soit sa population, de prendre en charge, dans son budget propre, les dépenses d'investissement des services publics d'assainissement collectif, « lors de leur création et pour une durée limitée au maximum aux cinq premiers exercices ».

Il s'agit en fait d'élargir à l'assainissement collectif la dérogation existant actuellement pour l'assainissement non collectif.

L'auteur de la proposition de loi répond donc à l'une des critiques que j'ai formulées dans mon rapport, à savoir que la dérogation qu'il envisageait était trop générale.

Néanmoins, je suis défavorable à cet amendement, car je continuer à penser que les dérogations existantes sont suffisantes. Je pense notamment à celle prévoyant que les communes de moins de 3 000 habitants, ou leur EPCI, peuvent financer directement le service public d'assainissement.

De plus, la mise en place en 2004 d'une dérogation pour les services publics d'assainissement non collectif (SPANC) se justifiait par le fait que les communes étaient soumises à l'obligation de mettre en place un tel service avant le 31 décembre 2005. Il s'agissait en quelque sorte de les aider à « franchir la marche ». Une telle obligation n'existe pas pour le service public d'assainissement collectif.

En outre, les SPANC sont investis de missions ponctuelles de contrôle des installations et leurs recettes peuvent donc plus difficilement être lissées que celles des services d'assainissement collectif. Ce qui peut là aussi justifier la dérogation dont ils bénéficient. Mais une telle contrainte n'existe pas pour l'assainissement collectif.

Pour toutes ces raisons, et considérant que cet amendement contrevient au principe de spécialité des EPCI, je vous propose que la commission des finances donne un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Paul Emorine

On n'arrivera jamais, en France, à séparer les collectivités et les agences de l'eau... L'État a donné des compétences aux agences de l'eau en matière d'eau et d'assainissement et le Fonds national pour le développement des adductions d'eau (FNDEA) leur a été transféré. Je reste convaincu que c'est aux agences de financer leurs services. Là, des communes délèguent leurs compétences à des groupements de communes ; ajoutez-y des fonds de concours : comment s'y retrouver ? Si nos concitoyens pouvaient se repérer dans ce millefeuille administratif...

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Paul Emorine

Les petites communes disposent déjà d'une dérogation leur permettant d'équilibrer leur budget d'eau et d'assainissement en dix ou quinze ans. Nous avons du mal à intégrer, en France, l'idée qu'un service se paie. C'est aux agences de l'eau de trouver les moyens de se financer. Je suis donc aussi réservé sur cette proposition de loi que vis-à-vis de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Bourdin

L'eau est financée par des redevances. Ici, la fiscalité est appelée au secours : les contribuables paieront un service déjà payé par l'usager ! Je comprends la dérogation pour les communes de moins de 3 000 habitants, mais l'amendement pourrait fixer une limite, sinon cela ne s'arrêtera jamais. Il va falloir séparer le financement de la commune et celui de l'intercommunalité. Ne mélangeons pas fiscalité et redevance !

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Je m'associe aux propos de Jean-Paul Emorine. Le financement de l'assainissement relève d'abord des agences. Avant de recourir aux fonds de concours, il conviendrait de s'intéresser à leurs ressources. Or l'article 32 du projet de loi de finances pour 2014 prévoit un prélèvement de 210 millions d'euros sur le fonds de roulement des agences de l'eau. Elles ne pourront donc pas honorer les engagements, et seront amenées à différer leurs programmes.

La ressource affectée doit aller au financement. Avant de recourir à des mécanismes complexes, pensons d'abord au financement normal !

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Doligé

La ruralité est mise à mal ! On oblige les communes rurales à se mettre en conformité dans un domaine qui est souvent leur premier poste budgétaire. Et maintenant, les agences se retirent du terrain ! Cela devient insupportable, les communes sont asphyxiées. Tout cela est facile pour l'État et les parlementaires : ce sont les conseils généraux qui apportent les solutions ! Qu'on redonne leurs compétences aux agences et que l'État cesse de les priver de moyens.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Frécon

Nous réouvrons le débat sur la proposition elle-même plutôt que de discuter l'amendement. Celui-ci atténue le caractère général de la proposition, mais je rappelle encore une fois que des dérogations existent déjà. Je maintiens donc mon avis défavorable.

La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 1 rectifié.

La commission désigne comme candidats proposés à la nomination du Sénat pour faire partie de l'éventuelle commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi de finances rectificative pour 2013 :

MM. Philippe Marini, François Marc, Mme Michèle André, MM. Yannick Botrel, Francis Delattre, Vincent Delahaye et Thierry Foucaud sont désignés comme candidats titulaires, et M. Yvon Collin, Mme Frédérique Espagnac, MM. Jean Germain, Roger Karoutchi, Roland du Luart, Albéric de Montgolfier et Richard Yung, sont ensuite désignés comme candidats suppléants, pour faire partie de l'éventuelle commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi de finances rectificative pour 2013.

La commission procède enfin à l'examen du rapport de M. François Marc, rapporteur général, sur le projet de loi n° 215 (2013-2014) de finances rectificative pour 2013.

EXAMEN DU RAPPORT

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Ce projet de loi de finances rectificative est particulier : c'est le seul de l'année. Il comporte 93 articles, dont 59 introduits à l'Assemblée nationale, notamment par des amendements du Gouvernement. Il ne comprend pas de mesures ayant un impact budgétaire significatif, à l'inverse de l'an dernier, où le collectif budgétaire de fin d'année avait porté la création du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE).

La croissance est le soubassement de l'édifice. L'hypothèse d'évolution du PIB de + 0,8 % s'est vite révélée incertaine. Les informations publiées au début de l'année ont fait état d'un recul de 0,3 % au quatrième trimestre 2012, puis de 0,2 % au premier trimestre 2013. Le Gouvernement a donc abaissé sa prévision de croissance pour 2013 à 0,1 %, soit un chiffre plus raisonnable, dans le cadre du programme de stabilité 2013-2017.

Le Consensus Forecasts prévoyait, jusqu'à l'été 2013, une contraction du PIB de 0,3 %. Or les données publiées en août ont montré un rebond de l'activité, l'Insee faisant état d'une croissance de 0,5 % au deuxième trimestre. Aussi, l'hypothèse de croissance du PIB de 0,1 % ne paraît pas devoir être remise en cause par le léger recul du PIB enregistré au cours du troisième trimestre, de 0,1 %. En effet, le quatrième trimestre devrait être marqué par un nouveau rebond - la Banque de France et l'Insee anticipant une croissance trimestrielle de 0,4 % - et l'acquis de croissance est d'ores et déjà légèrement supérieur à 0,1 %. D'ailleurs, le FMI, l'OCDE et la Commission européenne, quant à eux, prévoient 0,2 %. En tout état de cause, dans son avis du 13 novembre, le Haut Conseil des finances publiques a estimé que les dernières informations disponibles confortaient le caractère réaliste de la prévision du Gouvernement. Tout cela est l'indice d'une évaluation objective de sa part.

Les prévisions de solde structurel et de solde conjoncturel des administrations publiques retenues au titre de l'exercice 2013 sont les mêmes que dans le projet de loi de finances pour 2014. Le solde structurel serait de - 2,6 % du PIB et le solde effectif de - 4,1 %. Pour mémoire, le projet de loi de finances pour 2013 prévoyait un solde structurel à - 1,6 % et un solde effectif à 3 %. Comme cela vient d'être dit, le Gouvernement prévoit que le solde structurel serait de - 2,6 % du PIB en 2013, ce qui correspond à une amélioration de 1,3 point de PIB par rapport à 2012.

La réduction du déficit structurel a été permise par un effort important de 1,7 point de PIB, soit un niveau proche de l'objectif de 1,9 point retenu en loi de programmation des finances publiques. L'ajustement du solde structurel a été inférieur à l'effort consenti en raison de facteurs non maîtrisables : la faiblesse de l'élasticité des prélèvements obligatoires, qui aurait contribué négativement à l'évolution des recettes, à hauteur de 0,4 point, et l'effort en dépenses, inférieur de 0,1 point de PIB à la prévision. La dépense publique progresserait de 1,7 % en volume et non de 0,9 %, en raison principalement de dépenses non prévues : vote du budget rectificatif de l'Union européenne, revalorisation des dépenses indexées sur la base d'une prévision d'inflation surestimée, etc.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Encore la faute de l'Union européenne, n'est-ce pas !

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Les dépenses maîtrisables, elles, seraient bien tenues. La norme « zéro valeur » serait respectée et les dépenses prévues par l'ONDAM seraient inférieures de 0,5 milliard à la prévision initiale.

Le solde public effectif s'élèverait donc, en 2013, à - 4,1 % du PIB, en amélioration de 0,7 point de PIB par rapport à 2012, mais en restant inférieur de 1,1 point à la cible de 3 % du PIB prévue par la loi de programmation des finances publiques (LPFP). Le fait est que l'ajustement du solde structurel a été inférieur de 0,7 point de PIB à la prévision. De plus, le solde conjoncturel s'est dégradé de 0,6 point de PIB - contre une prévision de 0,4 point - dans la mesure où la progression du PIB est restée bien en deçà de la croissance potentielle, estimée à + 1,4 %, creusant un peu plus l'écart de production. À cela vient s'ajouter le fait que le solde structurel pour l'année 2012 s'est avéré inférieur de 0,3 point de PIB à la prévision retenue dans le cadre de la LPFP, principalement en raison d'une révision du déficit structurel pour 2011.

En 2013, le solde structurel devrait être inférieur de 1 point de PIB à l'objectif défini dans la LPFP. Le Haut Conseil des finances publiques a indiqué que si cette prévision devait se réaliser, il serait « amené à constater au printemps 2014 un écart important par rapport aux orientations pluriannuelles de la loi de programmation, conduisant à la mise en oeuvre du mécanisme de correction dans les conditions prévues par la loi organique du 17 décembre 2012 ». Lorsqu'un « écart important » est identifié - c'est-à-dire au moins 0,5 % du PIB sur une année donnée ou 0,25 % par an en moyenne sur deux années consécutives -, le Gouvernement doit en exposer les raisons lors de l'examen du projet de loi de règlement, présenter les mesures de correction envisagées dans le rapport remis pour le débat d'orientation des finances publiques (DOFP), et en tenir compte au plus tard dans le prochain projet de loi de finances ou de loi de financement de la sécurité sociale de l'année.

Il n'y a rien d'inquiétant : comme nous avions pu le voir, le projet de loi de finances pour 2014 prend en compte la nouvelle trajectoire des finances publiques, ce qui permet de corriger rapidement l'écart constaté et d'atteindre l'objectif de moyen terme (OMT), soit l'équilibre structurel. L'articulation a bien été réalisée par le Gouvernement : la nouvelle trajectoire comprend déjà les mesures qu'appellerait le déclenchement du mécanisme de correction.

Les recettes fiscales nettes avaient déjà été abaissées de 10,8 milliards d'euros dans les prévisions pour 2013 associées au projet de loi de finances pour 2014 (« révisé 2013 »), soit 3,7 % de moins que dans la loi de finances initiale pour 2013. Les prévisions associées au PLFR sont quasiment identiques. Les recettes d'impôt sur le revenu sont réévaluées à la baisse de 0,5 milliard d'euros, et les autres recettes fiscales révisées à la hausse de 0,4 milliard d'euros. Au total, elles s'établiraient pour 2013 à 287,8 milliards d'euros, et seraient ainsi inférieures de 10,9 milliards d'euros aux prévisions initiales.

Le principal manque à gagner concerne la TVA (- 5,6 milliards d'euros par rapport à la LFI 2013, l'impôt sur les sociétés - 3,8 milliards et l'impôt sur le revenu - 3,1 milliards d'euros). Il faut toutefois retenir que les recettes fiscales nettes seraient en progression de 19,4 milliards d'euros par rapport à 2012.

Les encaissements nets de l'impôt sur le revenu (IR) n'atteignaient, fin octobre, que 84,2 % de l'objectif révisé annuel, en deçà du niveau de 87,1 % atteint à la même date en 2012. Il est cependant difficile de prévoir d'éventuelles moins-values supplémentaires. Pour les contribuables mensualisés, les premières mensualités se fondent sur l'impôt payé l'année précédente et les ajustements s'opèrent en novembre et en décembre. Comme, cette année, la hausse de l'IR se concentre sur les contribuables les plus aisés, ces ajustements devraient être plus importants. Cette situation crée une incertitude sur le montant exact des moins-values, estimées aujourd'hui à 0,5 milliard d'euros, en deçà des prévisions pour 2013 formulées lors de l'élaboration du PLF 2014.

Les encaissements nets de TVA, très réguliers, laissent en revanche peu d'incertitude sur son rendement final. Entre 2010 et 2013, ils n'ont progressé que de 6,5 %, en englobant l'évolution des prix. Ces données montrent la faible croissance de la consommation des ménages au cours de cette période, ainsi que l'impact de son déplacement vers des produits moins taxés. On connaît l'impact des périodes de difficulté économique sur les comportements des consommateurs : ils se tournent vers des produits plus simples, moins chers, comme cela a été observé dans les achats de yaourts...

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Les encaissements nets de l'impôt sur les sociétés (IS) atteignaient, fin octobre, 68,3 % de l'objectif annuel révisé, soit un niveau comparable à celui des années précédentes. Le produit de l'IS a progressé d'environ 50 % entre 2010 et 2013, pour un niveau attendu de 49,7 milliards d'euros, qui demeure inférieur à celui de l'année 2007, évalué à 50,8 milliards d'euros. Il n'y a donc pas de « matraquage fiscal » des entreprises.

Le collectif rappelle les anciens DDOEF - textes portant diverses dispositions d'ordre économique et financier. Il consiste en des mesures techniques, qui relèvent principalement de deux catégories : simplification, notamment des modalités de déclaration et de recouvrement de l'impôt ; amélioration du financement de l'économie avec la réforme du régime de l'assurance-vie, l'amortissement exceptionnel des investissements des entreprises dans les PME innovantes, et l'aménagement du régime des sociétés immobilières d'investissement cotées (SIIC). Il contient également quelques ajustements relatifs à la fiscalité locale.

L'impact des mesures nouvelles sur le solde budgétaire, hors la reprise de dette de l'Établissement public de financement et de restructuration (EPFR) par l'État, est faible : - 66,5 millions d'euros en 2014, + 7,9 millions d'euros en 2015, - 7,5 millions d'euros en 2016.

L'EPFR, créé en 1995, a pour mission de « gérer le soutien financier apporté par l'État au Crédit Lyonnais dans le cadre du cantonnement de certains de ses actifs » au sein du Consortium de réalisation (CDR). L'État détient l'EPFR qui, lui-même, finance le CDR, qui a repris les actifs douteux de la banque. Ce dernier est chargé de les vendre au meilleur prix. Mais les pertes, inévitables, sont supportées par l'EPFR qui, entre 1996 et 2006, a reçu de l'État des dotations en capital de 10,6 milliards d'euros. Il doit encore rembourser une dette résiduelle, en principal, de 4,48 milliards d'euros d'ici le 31 décembre 2014. Mais il ne reçoit plus de dividendes du CDR ou de dotations de l'État. Il risque donc une impasse de financement.

La reprise de sa dette par l'État est ainsi apparue comme l'option offrant le meilleur rapport coûts/avantages pour les finances publiques. D'abord, elle n'affecte pas la norme de dépenses de l'État et ne doit donc pas être compensée par des économies. En outre, elle permet de ne pas augmenter le taux de prélèvements obligatoires. De plus, elle ne nécessite pas de céder des participations de l'État. Last but not least : comme l'EPFR, en tant qu'organisme divers d'administration centrale (ODAC), est déjà compris dans le périmètre des administrations publiques au sens maastrichtien, le poids total de la dette publique française n'est pas modifié. Reste malgré tout un coût pérenne de 146 millions d'euros. Néanmoins, ce montant est minimisé car, étant donné que l'État anticipe une remontée des taux d'intérêt en 2014 et en 2015, il reprend la dette dès 2013.

Le respect des normes de dépense est identique aux prévisions pour 2013 formulées lors du dépôt du PLF 2014. Les dépenses de l'État sous la norme « zéro valeur » s'établissent à 279,4 milliards d'euros en 2013, soit un niveau inférieur d'environ 0,1 milliard d'euros à la loi de finances initiale.

Les augmentations du prélèvement sur recettes au profit de l'Union européenne ont été financées par des économies sur les dépenses annoncées lors de la discussion du projet de loi de finances rectificative de décembre 2012, et pour ajuster le montant des ressources propres, soit 1,1 milliard d'euros.

Une augmentation exceptionnelle, correspondant aux budgets rectificatifs pour verser des crédits de paiement inscrits dans le budget pluriannuel 2007-2013 mais retardés à la suite d'une décision de novembre 2010, s'est élevée à 1,8 milliard d'euros. Elle permet de réparer des décisions héritées du passé, et n'a donc pas été prise en compte.

En norme « zéro volume », y compris la dette et les pensions, les dépenses s'élèvent à 368,6 milliards d'euros, soit 2,9 milliards d'euros de moins que dans la loi de finances initiale. Cela résulte de la diminution de 0,1 milliard d'euros des dépenses relevant de la norme « zéro valeur », à quoi s'ajoutent 1,9 milliard d'euros, grâce à une moindre charge de la dette, et une économie de 0,9 milliard d'euros au titre des pensions.

La moindre charge de la dette résulte principalement de taux d'intérêt plus faibles que prévu - « effet taux », pour 0,7 milliard d'euros - et d'une moindre charge d'indexation des titres indexés sur l'inflation - « effet inflation » -, pour 1,3 milliard d'euros. Le stock de dette indexée représente un peu plus de 11 % du total de l'encours de dette, après avoir atteint plus de 13,5 % en 2008.

Les dépenses de pension sont inférieures aux prévisions compte tenu de moindres départs en retraite et d'une revalorisation des pensions moins élevée que prévu du fait d'une faible inflation.

Les ouvertures de crédits nécessaires pour la fin de gestion ont d'abord résulté du décret d'avance du 28 novembre dernier, principalement sur les OPEX, la masse salariale, les contrats aidés et l'hébergement d'urgence. Elles ont ensuite été prévues par le présent projet de loi, et portent, hors prélèvement sur recettes au profit de l'Union européenne, soit sur des redéploiements de crédits dans le cadre du programme d'investissements d'avenir (PIA), soit sur des dépenses sociales dites « de guichet » : aides personnelles au logement (APL), aide médicale d'État (AME) et allocation adultes handicapés (AAH).

Les annulations s'imputent à près de 90 % sur la réserve de précaution. Elles concernent 83 programmes avec, pour ces programmes, un taux d'annulation moyen de 77 % de la réserve au 31 octobre 2013. Les annulations d'autorisations d'engagement excédant les crédits de paiement correspondent principalement, pour la mission « Recherche et enseignement supérieur », à des autorisations d'engagement inutilisées depuis le début du Plan Campus ; pour la mission « Défense », pour un montant de 400 millions d'euros, à la décision de ne plus recourir à l'externalisation des marchés d'habillement au vu des résultats de l'appel d'offres effectué ; enfin, à des annulations techniques. Dix programmes représentent à eux seuls 61 % du montant total des annulations en crédits de paiement.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Si nous lisons bien les documents que vous nous présentez, et si nous prenons l'exemple du programme « Équipement des forces » dans la mission Défense, on puise 650 millions d'euros d'annulations hors titre 2 dans la réserve de précaution au 31 octobre, qui s'établissait à 754 millions d'euros.

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

C'est exact.

La loi de finances initiale pour 2013 prévoyait un déficit de 61,5 milliards d'euros, soit une réduction de 25,6 milliards par rapport à l'exécution 2012. Il été révisé à 68,3 milliards lors de la présentation du programme de stabilité du fait de la moindre croissance économique. Le présent projet prévoit un déficit de - 71,9 milliards d'euros, soit une dégradation de 3,5 milliards d'euros par rapport au programme de stabilité. Ces prévisions sont identiques à celles du révisé 2013 associé au projet de loi de finances pour 2014. L'encours total de la dette de l'État, hors Sécurité sociale et autres administrations, passerait ainsi de 1 386 milliards d'euros fin 2012 à 1 459 milliards d'euros fin 2013.

Le besoin de financement de l'État atteindrait 185,8 milliards d'euros en 2013, soit une augmentation de 14,5 milliards d'euros, c'est-à-dire de 8,5 %, par rapport à la loi de finances initiale, qui résulte principalement de la révision à la hausse du déficit budgétaire et de la reprise par l'État de la dette de l'EPFR.

Ce besoin de financement est stable par rapport à 2011 et 2012. Le contexte financier, favorable, maintient la dette française à de faibles taux d'intérêt. Ainsi, lors de la dernière adjudication de dette à moyen et long terme, le 5 décembre dernier, l'écart de rendement, ou spread, sur les titres à dix ans de la France et de l'Allemagne a atteint ses plus bas niveaux de l'année, autour de 40 points de base. Selon l'Agence France Trésor, le taux moyen pondéré à l'adjudication, toutes maturités confondues, s'établissait au 25 novembre à 1,53 %, alors que le précédent record avait été atteint à 1,86 % en 2012. Cela confirme l'absence d'impact de la dégradation de la note de la France par l'agence Standard & Poor's sur le coût de financement de la dette.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Je remercie le rapporteur général pour la clarté de son exposé et sa concision.

Il est manifeste que l'on peut porter sur l'évolution du solde des appréciations diverses, selon le point de référence que l'on retient.

Le rapporteur général peut-il nous expliquer comment fonctionnera concrètement le mécanisme de correction évoqué à propos de la nouvelle trajectoire des finances publiques ? Peut-il détailler les mesures ou annonces qui permettront d'assurer la convergence requise ?

L'Assemblée nationale a voté 70 amendements du Gouvernement... Nous connaissons ces méthodes, mais dans des temps de plus grande convergence entre les deux assemblées, le Gouvernement répartissait ses amendements entre les deux assemblées ; en l'occurrence, il semble avoir fait preuve de prudence...

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

L'exposé était trop technique pour moi et je ne l'ai pas entièrement compris...

Je vais donc le traduire : les recettes ne rentrent pas, les dépenses dérapent, le déficit augmente de 10 milliards d'euros par rapport à la prévision initiale. La présentation du rapporteur cherche à occulter la dégradation des déficits publics.

La hausse des cotisations sociales sur les emplois familiaux a débouché sur un effondrement des recettes. L'augmentation de la TVA n'aura-t-elle pas le même effet récessif ?

Vous anticipez une augmentation des taux d'intérêts auxquels la France emprunte. Quel serait l'impact d'une hausse de 100 points de base ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Paul Emorine

La présentation de notre rapporteur général est bien optimiste ! Peut-on parler « d'hypothèse de croissance confirmée » avec un taux de 0,1 % ? Sans croissance, un pays s'appauvrit et c'est le cas du nôtre si l'on tient compte de l'inflation. Notre situation économique se détériore : les entreprises n'investissent plus et ne sont plus à même de créer des richesses. Le président Gattaz a exposé les mesures qu'attendaient les patrons. Nous en sommes loin ! Les recettes de TVA sont inférieures aux prévisions ; la surfiscalité est contre-productive. L'endettement de l'État augmente chaque année pour atteindre désormais 93 % du PIB. Je suis très inquiet pour l'avenir.

Debut de section - PermalienPhoto de Vincent Delahaye

Au titre des dépenses non prévues, le rapporteur général a évoqué la revalorisation des dépenses indexées sur la base d'une prévision d'inflation surestimée. Ne faut-il pas plutôt comprendre d'une inflation sous-estimée ?

Je n'ai pas bien saisi le mécanisme de prise en compte, ou plutôt d'absence de prise en compte, de la dette de 4,5 milliards d'euros de l'EPFR dans les critères maastrichtiens. Je souhaiterais disposer d'une note sur ce qui m'apparaît comme un tour de passe-passe.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

La comptabilité maastrichtienne repose sur des conventions...

Debut de section - PermalienPhoto de Vincent Delahaye

Maastricht a bon dos. Je suis un épicier et regarde ce qui est dépensé. Or ces 4,5 milliards d'euros constituent bien une dépense de l'année.

Le projet de loi de finances rectificative prévoit un déficit budgétaire de 71,9 milliards d'euros tandis que la loi de programmation pour les finances publiques annonçait 47,6 milliards d'euros. C'est, me semble-t-il, une hausse très sensible.

J'ai posé des questions sur les crédits supplémentaires prévus dans le décret d'avance. Je n'ai pas reçu de réponse. Puis-je en obtenir à propos des surestimations de dépenses ? Sont-elles exceptionnelles ou destinées à se renouveler ?

Je souhaiterais enfin une note sur le rôle des investissements d'avenir sur le déficit.

Debut de section - PermalienPhoto de Aymeri de Montesquiou

Le projet de loi de finances rectificative illustre avec éclat la justesse de la courbe de Laffer. C'est inquiétant. Trop d'impôt tuent l'impôt.

L'État anticipe une hausse des taux d'intérêts, avez-vous une idée de la fourchette de cette hausse ?

Debut de section - PermalienPhoto de François Trucy

Ma question sera plus prosaïque. Elle concerne l'abandon de l'externalisation de la fabrication des vêtements destinés aux armées. Si cette décision confirme le faible intérêt de nombreuses opérations d'externalisation, elle pose une difficulté pratique. Comment faire une fois les anciens ateliers des armées disparus ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean Arthuis

D'année en année, le coût des opérations militaires extérieures est sous-évalué dans la loi de finances initiale, ce qui conduit à un ajustement dans le projet de loi de finances rectificative. Les crédits supplémentaires sont financés par une révision à la baisse des programmes d'investissement. Il y a malheureusement peu de chance que ce phénomène disparaisse de sorte que la loi de programmation militaire de cette année devrait connaître un sort semblable à celle des précédentes.

L'union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce (UNEDIC) bénéficie une nouvelle fois d'une garantie de l'État. Or cet organisme, cogéré par les partenaires sociaux, ne se réforme pas. Sa dette augmente d'année en année : elle a atteint 5 milliards d'euros en 2013. Ce déficit ne peut perdurer. Je propose d'inscrire les crédits de l'assurance chômage dans la loi de financement de la sécurité sociale ou dans un cadre spécifique.

Je reviens sur les observations d'Albéric de Montgolfier. Notre pays doit mettre en oeuvre des réformes structurelles pour améliorer sa compétitivité et inverser la courbe du chômage. Nous ne pouvons demeurer dans l'indécision permanente et refuser de choisir entre l'augmentation de la TVA et celle des cotisations sociales. On ne peut pas un jour voter une TVA anti délocalisation et le lendemain contester l'augmentation des taux de TVA !

Debut de section - PermalienPhoto de Francis Delattre

Monsieur le rapporteur général, votre interprétation du prix du yaourt me laisse songeur. Ce prix s'explique largement par le coût de l'emballage... et je dois dire que pour emballer votre rapport vous avez fait preuve d'une élasticité intellectuelle et d'un talent dont je vous félicite.

Le projet de loi de finances rectificative traduit les résultats de vos dix-huit premiers mois de gestion... mais le tableau est incomplet. Les 200 000 emplois du secteur marchand détruits n'y figurent pas. La hausse consécutive des dépenses sociales ne semble pas davantage vous inquiéter. Vous avez mis en avant « ce que vous faites payer aux plus aisés ». La réalité est bien différente. Vous augmentez les impôts des Français qui travaillent et produisent. Le maintien du niveau des recettes de l'impôt sur le revenu s'explique uniquement par la fiscalisation des heures supplémentaires. Vous allez surtaxer les petites et moyennes entreprises et industries performantes : cela découragera l'investissement. La fin de la déductibilité des emprunts est une mesure antiéconomique.

Vous modifiez le régime de l'assurance-vie avec l'objectif affiché de réorienter les fonds qui y sont investis vers le secteur productif. Cet objectif ne sera pas atteint car vous réintégrez une partie de ces fonds dans l'assiette de l'impôt de solidarité sur la fortune.

Vous invoquez l'héritage à propos du dossier du Crédit lyonnais. Parlons-en ! Il s'agit de l'héritage de Michel Rocard et de ses deux successeurs. L'erreur de départ a consisté à suivre la proposition de M. Haberer de constituer une structure de défaisance plutôt que d'accepter les offres de reprise présentées par des banques étrangères. Il fallait protéger la place de Paris... Mais ce sont les contribuables et non les banques qui ont payé l'addition. À l'époque, à la commission des finances de l'Assemblée nationale, Jean-Pierre Chevènement et moi-même avons été les seuls à voter contre le projet du Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

A la fin, tout est toujours de la faute de l'inspection des finances...

Debut de section - PermalienPhoto de Jean Arthuis

M. Haberer faisait l'apologie du clair-obscur.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Nommé par la gauche, il avait été le bras droit de Michel Debré... L'écheveau des responsabilités est difficile à démêler.

Debut de section - PermalienPhoto de Francis Delattre

Les diverses nominations réalisées par M. Haberer ont rendu le contrôle du système impossible.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

C'était un gaulliste mais il avait adhéré au syndicat CFDT des finances, couvrant ainsi tout le spectre politique.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-France Beaufils

Il serait intéressant de connaître plus précisément les causes de la faiblesse du rendement de l'impôt sur le revenu. Nos collègues critiquent la fiscalisation des heures supplémentaires. Il faudrait aussi analyser les conséquences de la non-revalorisation du barème. La même étude devrait être conduite à propos de l'impôt sur les sociétés. Comment s'explique la diminution de ses recettes ? Résulte-t-elle de l'optimisation fiscale, et si oui, dans quelle proportion ? La Commission européenne évoque des fraudes à la TVA. En a-t-on constaté ? Ce phénomène peut-il expliquer pour partie la baisse des recettes ? Quelles seraient les conséquences de la mise en oeuvre du mécanisme de correction prévu dans les traités européens ? Enfin, nous avons entendu parler d'emploi, d'investissement mais jamais de l'évolution de la rémunération du capital... c'est aussi un sujet digne d'intérêt.

Debut de section - PermalienPhoto de Richard Yung

Que M. Delattre soit rassuré, le dispositif de contrôle et de défaisance bancaire actuel devrait éviter la réitération d'errements semblables à ceux qu'a connus le Crédit lyonnais.

L'État présente un besoin de financement supplémentaire de 10 milliards d'euros. C'est beaucoup. Soyons prudents avant de soutenir l'investissement de l'État et la consommation. Marie-France Beaufils s'intéresse à la rémunération du capital. Les salaires sont étales, il n'y a pas de progression du pouvoir d'achat, l'Europe est au bord d'une situation de pré-récession à la japonaise. Cela n'est pas le cas des États-Unis qui n'ont pas suivi de politique d'austérité. Il convient d'être très vigilant afin de ne pas enclencher le mécanisme récessif dont le Japon ne parvient pas à s'extraire.

Enfin, comme Marie-France Beaufils, je m'interroge sur le fonctionnement du système de correction européen.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean Germain

Selon moi, nous entrons dans une phase de reprise de l'activité. La croissance revient. La fiscalité se calme sur les entreprises : avec un taux de 23 %, l'imposition des plus-values est inférieure à celle existant aux États-Unis. Le taux d'imposition sur la transmission des entreprises est faible. Le chômage est en voie de stabilisation. La consommation des ménages est repartie à la hausse sur le quatrième trimestre 2013. La présentation du rapporteur est fidèle à la réalité.

Je note en outre que de très nombreuses dispositions du projet de loi de finances rectificative concernent les collectivités locales.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Frécon

J'ai présenté le 13 novembre dernier mon rapport spécial sur la mission « Engagements financiers de l'État ». Vincent Delahaye y trouvera des réponses aux questions qu'il se pose sur la reprise de la dette de l'EPFR. J'assisterai demain au conseil d'administration de l'établissement public et serai en mesure de lui apporter ensuite les précisions supplémentaires qu'il pourrait souhaiter. Rembourser la dette dans le cadre de la loi de finances rectificative 2013 est plus avantageux financièrement qu'un report sur 2014.

Debut de section - PermalienPhoto de Edmond Hervé

La définition de la dette donnée par le Traité de Maastricht est une pure hypocrisie. Nous ne pouvons continuer à l'utiliser. Le ministre de la défense a suggéré hier que les dépenses engagées par la France dans le cadre d'opérations extérieures menées sous mandat d'une organisation internationale soient exclues de la dette. C'est un point de consensus car la situation actuelle est tout bonnement inacceptable.

Je voudrais nous ramener tous à plus de modestie dans nos discussions. Soyons attentifs au taux de couverture des dépenses par les recettes. Il était de 55 % en 2009, de 53 % en 2010, de 69 % en 2011, de 71 % en 2012 après la loi de finances rectificative. Selon le projet de loi de finances rectificative, nous en serions à un taux de 77 %. Chacun doit assumer ses responsabilités, l'opposition, comme le Gouvernement, aux places qui sont les leurs.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Nous avons deux séries de données à surveiller : le déficit et la dette en capital. Le déficit doit diminuer, ce qui se traduira par une augmentation du taux de couverture des dépenses par les recettes. La décroissance de la dette en proportion du PIB ne peut intervenir qu'à partir du seuil dit solde stabilisant dont l'évaluation se situe entre 2,5 et 3 % du PIB. D'où, et sans critique aucune de ma part, une contradiction apparente entre l'évolution favorable du déficit et celle, moins favorable pour l'instant, de la dette.

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Je remercie Francis Delattre de ses observations mais je ne me borne pas à l'emballage. Mon rapport est substantiel.

Le mécanisme de correction automatique a pour objet de sécuriser l'atteinte de nos objectifs à moyen terme en bordant notre trajectoire. Notre objectif est d'atteindre l'équilibre structurel en 2016 ou 2017. Le projet de loi de finances pour 2014 inclut une réévaluation de trajectoire. Dès lors, il n'est pas nécessaire de prévoir un nouveau réajustement en 2014.

Aymeri de Montesquiou affirme que les dépenses dérapent. C'est inexact : elles sont maîtrisées hors charges exceptionnelles.

Les recettes rentrent moins vite que prévu, mais il faut distinguer entre TVA et IS. Nous sommes conscients d'un déplacement de la consommation vers des produits moins chers. Il convient d'être vigilant pour éviter tout effet récessif.

L'augmentation d'1 % des taux d'intérêt a un impact estimé de 15 milliards d'euros sur la charge nette de la dette à terme. Le Gouvernement a anticipé une hausse des taux par prudence en raison du contexte international.

Jean-Paul Émorine a évoqué un recul de l'investissement : l'Insee prévoit qu'après cinq trimestres de baisse, nous assisterons à une stabilisation sur le deuxième trimestre 2013.

Monsieur Delahaye, l'impact budgétaire des investissements d'avenir s'impute au fur et à mesure des décaissements.

La revalorisation d'un certain nombre d'allocations est effectuée sur la base de la prévision d'inflation de la loi de finances. Si l'inflation est moindre, cela entraîne donc une augmentation des dépenses en volume.

Monsieur Delattre, la dette de l'EPFR est comprise dans l'ensemble de la dette publique française. Elle est reprise par l'État et sera amortie. Nous utilisons des ressources exceptionnelles de trésorerie dégagées grâce aux bonnes conditions de marché et non des crédits budgétaires.

Vous m'avez interrogé sur les causes du moindre dynamisme des recettes fiscales que vous attribuez au mécanisme de la courbe de Laffer. C'est une théorie. Je lui opposerai celle des cycles courts. Un cycle peut comporter une brève phase de dégradation puis se retourner brutalement. C'est ce que nous anticipons.

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Jean Arthuis a évoqué la réforme de l'UNEDIC, au sujet de laquelle il avait interrogé M. Gattaz... La Cour des comptes a fait des propositions de réforme de l'assurance chômage. C'est une question politique sensible, je ne la traiterai pas aujourd'hui.

Madame Beaufils, en réponse à votre question sur la faiblesse des recettes, on peut imaginer que la dégradation des résultats des entreprises a un impact sur l'IS. Les variations de TVA s'expliquent par des variations de consommation. Les recettes de l'IR sont mécaniquement affectées par la diminution de la masse salariale liées au niveau d'inflation et de croissance.

Le risque de déflation existe. Je partage les vues de notre collègue Jean Germain sur la fiscalité des entreprises.

Pour faire écho au débat d'hier en séance sur l'intervention en République centrafricaine, nous n'avons pas encore obtenu gain de cause sur la neutralisation des dépenses liées aux opérations extérieures. Il est clair qu'une dérogation en notre faveur susciterait des demandes de la part des autres pays européens supportant des charges particulières.

EXAMEN DES AMENDEMENTS DU RAPPORTEUR GÉNÉRAL

Article 7

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

L'article 7 a été modifié par l'Assemblée nationale. Je propose une modification supplémentaire qui constitue l'objet de mon amendement n° 1. Il s'agit de permettre aux assurés désireux de transformer leur contrat en euros détenu depuis au moins huit ans en un contrat « euro-croissance » de changer d'assureur. L'objectif est de favoriser des transferts d'épargne vers les entreprises et de donner de la liberté aux épargnants.

Debut de section - PermalienPhoto de Francis Delattre

Vous ne modifiez pas le nouveau dispositif fiscal crée par l'article 7 ?

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Votre amendement est-il un élément de réponse aux critiques faites à ce dispositif sur d'éventuels frottements fiscaux contrariant les transferts d'épargne espérés ?

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Je ne présenterai pas les choses comme cela. Un épargnant convaincu par le nouveau contrat d'assurance peut souhaiter changer d'assureur. Cela pourrait aiguiser la concurrence entre compagnies, améliorer leur compétitivité et dynamiser des ressources dormantes. Mais il s'agirait d'un effet induit et non de l'objectif recherché.

Debut de section - PermalienPhoto de Francis Delattre

Cet amendement est plutôt intéressant, mais il porte sur un article qui institue encore une fois d'une nouvelle taxe, payée par les assurances.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Rien n'empêche de déposer des amendements de suppression, mais l'amendement du rapporteur général est autonome.

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Les compagnies d'assurance acceptent cette nouvelle taxe car elles sont très favorables à la création des contrats « euro-croissance ».

Debut de section - PermalienPhoto de Edmond Hervé

J'ai toujours admiré votre dialectique, monsieur Marini. Cet amendement n'est pas technique mais politique et je vois l'influence croissante que vous avez sur notre rapporteur général qui présente un amendement d'inspiration très libérale.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-France Beaufils

Nous sommes très réservés sur cet article et l'amendement de notre rapporteur général n'apporte pas de grandes modifications. Je m'abstiens.

L'amendement n° 1 est adopté.

L'amendement de coordination n° 2 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

J'observe que la majorité des commissaires présents est défavorable à l'article 7, mais il n'en demeure pas moins que les amendements ont été adoptés et qu'ils doivent être déposés, car il importe qu'ils viennent en séance. Je rappelle que, à l'issue de l'examen des amendements, nous voterons pour décider de la position que nous proposerons au Sénat de prendre sur l'ensemble du projet de loi de finances rectificative.

Article 7 bis

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

En matière de fichiers, les moyens employés doivent être proportionnels aux objectifs poursuivis. L'amendement n° 3 laisse hors du champ des obligations annuelles de déclaration des assureurs les contrats dont la valeur est inférieure à 7 500 euros, ce qui représente près de 50 % des contrats d'assurance-vie. Le fichier central en sera allégé d'autant.

Debut de section - PermalienPhoto de Francis Delattre

Cet article concerne-t-il les contrats d'assurance-vie en déshérence ? Des milliards sont en jeu. S'il y a un fichier, on connaîtra enfin le portefeuille des assurances.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Notre rapporteur général est préoccupé par la constitutionnalité de la mesure : il craint que l'obligation prévue soit trop large et trop coûteuse, d'où son amendement qui réduit la lourdeur du fichier voulu par le Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Cette disposition vise à lutter contre la fraude et le blanchiment, car un certain nombre de délinquants cachent des avoirs dans des contrats d'assurance-vie qui ne sont pas soumis à déclaration. Cet article soumet à déclaration tous les contrats. Notre rapporteur général nous propose un seuil de 7 500 euros pour éviter un surcroît de travail administratif, mais cela n'a rien à voir avec les contrats en déshérence.

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Grâce à Albéric de Montgolfier, Francis Delattre a réponse à sa question.

Debut de section - PermalienPhoto de Francis Delattre

Mais dès lors qu'il existera un fichier, tous les contrats d'assurance au-dessus de 7 500 euros seront concernés, ceux en déshérence comme les autres.

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Une proposition de loi de Christian Eckert, rapporteur général du budget, sur les contrats en déshérence sera prochainement examinée à l'Assemblée nationale. Nous aurons donc l'occasion de reparler de cette question.

L'amendement n° 3 est adopté.

L'amendement n° 4 crée un dispositif transitoire. Il vise les fraudeurs importants et facilite la mise en place du dispositif pour les assureurs. Ces derniers déclareront à l'administration les contrats qui auront fait l'objet, d'ici le 1er janvier 2016, d'opérations de rachat dépassant, en cumulé, 50 000 euros. Nous nous prémunirons ainsi contre les fuites de capitaux.

L'amendement n° 4 est adopté.

Article 7 quater

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Le dispositif proposé par l'Assemblée nationale élargit, sans véritable justification, le bénéfice du livret d'épargne populaire (LEP) bien au-delà des ménages les plus modestes, avec des conséquences financières difficilement évaluables mais potentiellement importantes. L'amendement n° 5 maintient le plafond en impôt actuellement en vigueur pour éviter les effets d'aubaine et des transferts significatifs, puisque la rémunération est 40 % plus élevée que sur un livret A.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Cet amendement lutte contre l'extension d'une niche fiscale.

Article 7 quinquies

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

L'amendement n° 6 porte sur le dispositif anti abus sur les plans d'épargne en actions (PEA) que l'Assemblée nationale a introduit dans ce collectif budgétaire. Les députés souhaitent interdire le placement de bons de souscription ou d'actions de préférence dans les PEA. Je suis d'accord sur le fond avec cette mesure car certains utilisaient les PEA pour défiscaliser des bons ou des actions de préférence que leur attribuait leur entreprise à des prix très bas en tant que complément de rémunération. Malgré les plafonds de PEA, de juteuses plus-values échappaient ainsi complètement à l'impôt, ce qui est un détournement du dispositif auquel il est légitime de mettre fin. Mais une telle restriction n'est pas justifiée si ces titres sont détenus au travers d'organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) agréés par l'Autorité des marchés financiers (AMF) parce qu'il s'agit alors clairement d'investissements comme les autres et non de titres logés dans un PEA pour contourner l'impôt. Mon amendement propose donc de préciser cela.

Le dispositif de l'Assemblée nationale vise également les plus-values réalisées sur des titres non cotés détenus depuis moins de cinq ans : elles ne seraient exonérées que dans la limite d'un gain de 200 %. Même si ce taux est appréciable, je n'y suis pas favorable. Comme nous voulons inciter les épargnants à investir dans les PME, notamment avec la création du PEA-PME, il me semble que s'en prendre à ce type d'investissement brouillerait notre message. Dès lors que nous aurons interdit de placer dans un PEA les titres à l'origine des abus, il ne sera plus nécessaire de modifier le régime fiscal de ces plans au sein desquels les versements sont plafonnés à 150 000 euros. Si un particulier agit en investisseur ordinaire et prend des risques en finançant une société non cotée, il a le droit de réaliser un investissement heureux. Il convient donc de supprimer la mesure de fiscalisation des PEA introduite par les députés.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Vous corrigez en l'atténuant un dispositif introduit par Christian Eckert contre l'avis du Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

N'allez pas trop vite ! Notre rapporteur général fait preuve de réalisme par rapport à l'initiative de son homologue de l'Assemblée nationale.

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Le Gouvernement est favorable à l'amendement de Christian Eckert, mais avec la formulation que je propose.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Bourdin

Les bons de souscription ne sont pas de mauvais titres, car ils sont émis par des sociétés, qu'elles soient grandes ou petites. Il est toujours dommage de pénaliser l'intelligence.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

On peut désapprouver le dispositif proposé par cet article. Mais s'il devait être voté, la version de notre rapporteur général serait préférable.

Debut de section - PermalienPhoto de Aymeri de Montesquiou

Ne s'agit-il pas d'une aspiration à une certaine forme de capitalisme populaire ?

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

On peut le dire.

L'amendement n° 6 n'est pas adopté.

L'amendement ne sera pas déposé au nom de la commission mais il pourra l'être à titre individuel.

Article 8

L'amendement rédactionnel n° 7 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Cet article traite des investissements des entreprises dans les PME innovantes. Pour éviter les effets d'aubaine et le coût du dispositif, l'investissement est limité à 1 % de l'actif de l'entreprise qui investit. Nous estimons que cette limite est peu exigeante pour les grandes entreprises et sévère pour les acteurs industriels, notamment pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) qui veulent investir dans les entreprises de leur secteur. L'amendement n° 8 prévoit une limite maximum de 150 millions d'investissement dans une entreprise innovante, mais en rehaussant le seuil de 1 % à 3 % de l'actif de l'entreprise, de manière à faciliter les choses pour les ETI et à dynamiser le tissu des entreprises innovantes.

L'amendement n° 8 est adopté.

Article 9

L'amendement rédactionnel n° 9 est adopté.

L'amendement de coordination n° 10 est adopté.

Article 16

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Cet amendement tire les conséquences de la décision de la Commission européenne qui a validé la réforme de la taxe sur les distributeurs de service de télévision. Il prévoit donc de faire entrer en vigueur la mesure au 1er janvier 2014, rendant ainsi inutile la publication d'un décret.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

La taxe sur les distributeurs de service de télévision dans sa version réformée va-t-elle rapporter un peu plus ?

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Cela n'est pas certain. Vous devriez être attaché à cette réforme car elle a été adoptée sous le Gouvernement précédent pour éviter le contournement de l'impôt pratiqué par certains opérateurs de télécommunication.

L'amendement n° 11 est adopté.

Article 18 ter

L'amendement rédactionnel n° 12 est adopté.

Article 18 quater

L'amendement rédactionnel n° 13 est adopté.

Article 22

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Actuellement, les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), les syndicats intercommunaux ou les départements perçoivent la taxe communale sur la consommation finale d'électricité (TCFE) en lieu et place des communes de moins de 2 000 habitants lorsqu'ils exercent la compétence d'autorité organisatrice de la distribution d'électricité. En revanche, les communes de plus de 2 000 habitants perçoivent le produit de cette taxe, même lorsque la compétence de la distribution a été transférée. Le Gouvernement propose de clarifier ces dispositions, mais prévoit également de rendre automatique la perception de la TCFE par l'EPCI, le syndicat ou le département, quel que soit le seuil démographique des communes concernées. Il aboutit donc à une perte de recettes pour les communes de plus de 2 000 habitants. L'amendement n° 14 revient sur l'automaticité de cette mesure, tout en conservant les précisions juridiques proposées par cet article.

Article 23

L'amendement rédactionnel n° 15 est adopté.

Article 24 bis

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Il s'agit de corriger le dispositif relatif au reversement du fonds de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC). Nous voulions en parler lors de l'examen de la deuxième partie de la loi de finances pour 2014, mais nous n'avons pu le faire pour les raisons que vous connaissez. Le projet de loi de finances rectificative prévoit des ajustements et l'amendement n° 16 corrige légèrement la copie des députés. En 2014, les communes isolées et les EPCI dont l'effort fiscal est inférieur à 0,85 - et non à 0,80 - ne bénéficieront pas du reversement au titre du FPIC. Ce seuil correspond à celui fixé par l'article 73 du projet de loi de finances pour 2014 et son relèvement à 0,9 en 2015, introduit par l'Assemblée nationale, n'est pas remis en cause par cet amendement. En 2014, un seuil intermédiaire de 0,85 serait ainsi créé.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Comme les effets de cette mesure n'ont pas tous été mesurés, allez-vous déposer un amendement pour ralentir la progression du FPIC ?

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Notre collègue connaît déjà la réponse. Le FPIC met en oeuvre une péréquation horizontale et sa montée en puissance, arrêtée par le précédent Gouvernement, doit être encouragée.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Bourdin

Je trouve gênant que l'on modifie tous les ans les paramètres. Je souhaiterais une évaluation sur les attributions. Nous parlons ici des reversements, mais qu'en est-il des prélèvements ? Il était question de les calculer en fonction du potentiel financier agrégé et de faire passer le seuil de 90 % à 100 %.

D'un côté, on réduirait le nombre de bénéficiaires et, de l'autre, le nombre de prélevés. Or, une bonne péréquation doit être assez large au départ, mais aussi à l'arrivée. En outre, le montant du prélèvement augmente : pour cette année, il est question de 540 millions d'euros. Cela fait beaucoup pour les finances des EPCI et des communes.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

J'ai les mêmes inquiétudes qu'Albéric de Montgolfier et j'ai déposé un amendement pour essayer de lisser dans le temps les effets de cette mesure, même si l'objectif reste identique. La baisse de la DGF et des droits de mutations et l'augmentation du FPIC vont très lourdement peser sur les collectivités locales. Je suis assez favorable à cet amendement car il me parait invraisemblable de faire bénéficier des communes et des EPCI de versements du FPIC alors que leur effort fiscal est très en-dessous de la moyenne nationale. C'est pourquoi je trouve tout à fait acceptable de passer à 0,85 en 2014 et 0,9 en 2015. En outre, passer les prélèvements de 90 % à 100 % va concentrer l'effort sur les communes moyennes-moyennes, puisque ceux des communes riches sont déjà plafonnées.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Votre amendement modifie le critère d'éligibilité aux reversements du FPIC, mais il ne touche en rien les communes prélevées.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean Germain

Comme le dit Philippe Dallier, la période est complexe. Des simulations vont être nécessaires, car une réduction des dotations de 1,5 milliard d'euros en 2014 puis de nouveau en 2015, plus l'accroissement de la péréquation, cela va faire beaucoup. Il faudrait appliquer la clause sic rebus stantibus, en s'adaptant aux circonstances. Je vais demander des simulations, car nous risquons d'attaquer tout ce qui touche aux moyens, et le mécontentement, lui, ne sera pas moyen !

Et puis, que dire du reversement à des communes qui ne font pas d'effort fiscal ! C'est incroyable. J'approuve donc le 0,85.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Ceux qui souhaitent que la péréquation reste sur un palier ou même qu'elle ralentisse peuvent déposer des amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Miquel

Je partage l'analyse de Jean Germain, d'autant que des élus de petites communes nous disent qu'ils ne veulent pas augmenter les impôts car cela n'a pas d'incidence sur leurs recettes.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Bourdin

Combien d'EPCI vont-ils sortir du dispositif en faisant passer le taux de 0,8 à 0,85 ?

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Je ne m'engagerai pas dans la discussion sur les prélèvements. Ici, il ne s'agit que des bénéficiaires. Notre amendement est vertueux, puisqu'on monte un peu la marche pour que les collectivités qui n'ont pas fait les efforts fiscaux nécessaires soient exclues du dispositif.

Combien de collectivité ? Je ne puis vous répondre, puisque le 0,8 a été voté sans simulation. En revanche, 46 EPCI et 50 communes isolées sortaient du dispositif lorsqu'il fut question de passer de 0,75 à 0,85 dans le projet de loi de finances pour 2014.

L'amendement n° 16 est adopté.

Article 28 ter

Debut de section - PermalienPhoto de Roger Karoutchi

Pas du tout ! Le droit de visa de régulation recouvré par l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) représente une somme dérisoire. Je ne comprends pas ce que « les droits prévus » rajoutent au budget de l'OFII.

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Il faut préciser que l'OFII pourra désormais collecter lui-même non seulement les taxes qui lui sont affectées, mais aussi les droits.

Debut de section - PermalienPhoto de Roger Karoutchi

Le Gouvernement a réduit les dotations de l'OFII.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Ce n'est pas l'objet de cet amendement purement technique.

L'amendement n° 17 est adopté.

Article 31

L'amendement rédactionnel n° 18 est adopté.

Article 32 bis

Les amendements rédactionnels n° 19, 20 et 21 sont successivement adoptés.

Article 34

L'amendement rédactionnel n° 22 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Nous allons passer au vote pour déterminer la position que nous proposerons au Sénat de prendre sur l'ensemble du texte.

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Je fais confiance au Gouvernement pour conduire à terme l'exercice 2013 et le projet de loi de finances rectificative y contribue : j'en souhaite donc que nous proposions son adoption.

Après avoir adopté des amendements aux articles 7, 7 bis, 8, 9, 16, 18 ter, 18 quater, 22, 23, 24 bis, 28 ter, 31, 32 bis et 34, la commission a décidé de proposer au Sénat de ne pas adopter le projet de loi de finances rectificative pour 2013.

Elle autorise le dépôt des amendements qu'elle a adoptés, ainsi que la publication d'un rapport comportant un rappel de sa position, l'analyse générale du projet de loi par le rapporteur général, des commentaires d'articles comparant uniquement le droit existant et le droit proposé, le compte rendu de ces débats et le tableau comparatif.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Doligé

Les dotations de l'État vont se réduire d'un milliard d'euros et demi en 2014 et encore du même montant en 2015. Dans nos collectivités locales, nous manquons de simulations pour bâtir nos budgets. Diverses simulations circulent sous le manteau, notamment pour l'article 58 du projet de loi de finances pour 2014. Or, l'Association des départements de France (ADF) s'était engagée en octobre à répartir les 2 milliards d'euros qui revenaient aux départements. Il semblerait que des négociations entre Bercy et quelques représentants de l'ADF réduisent de 50 % les dotations de certains départements pour les reverser à d'autres.

Disposez-vous, monsieur le rapporteur général, de simulations ? Participez-vous à ces négociations ? Ainsi ai-je entendu que pour les restes à charge sociales pour les collectivités, la Corrèze percevrait 16,5 millions au lieu des 8,5 millions d'euros initialement prévus. Ces 8 millions d'euros supplémentaires seraient prélevés sur mon département...

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Le budget du conseil général que je préside est voté avant Noël et il s'appuie sur la loi de finances. Mais est-ce toujours le Parlement qui vote le budget ou bien les choses se décident-elles dans les couloirs de Bercy ?

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Des échanges ont lieu actuellement entre les services de Bercy et l'ADF. Cette dernière fait circuler des tableaux et des simulations mais ces informations ne sont pas celles de l'État.

Le dispositif ne fait pas l'objet d'amendements, puisqu'un décret en Conseil d'État fixera les modalités de répartitions. Enfin, je n'ai participé à aucune discussion sur le sujet.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Vous pourrez interroger le ministre dans les jours qui viennent.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Doligé

Nous disposerons du décret en Conseil d'État après avoir voté nos budgets. Or, les dotations pourraient varier de plusieurs millions !

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Miquel

L'ADF a beaucoup travaillé et elle a fait diverses simulations, l'enveloppe de 1,3 milliard d'euros s'étant réduite à 568 millions d'euros. Nous avons donc décidé de ne tenir compte que d'un seul critère : le reste à charge par habitant. Claudy Lebreton, président de l'ADP, a négocié avec les ministères concernés. Certains départements ont des restes à charge par habitant de plus de 150 euros et d'autres de 34 euros. L'objectif est de réduire les écarts.