La commission procède à l'examen des amendements sur son texte n° 596 (2013-2014), adopté par l'Assemblée nationale en première lecture, tendant à renforcer l'efficacité des sanctions pénales (procédure accélérée).
Une question préalable a été déposée : je crois que nous conviendrons tous de l'intérêt de débattre de ce texte. Avant d'examiner les amendements de séance, notre rapporteur nous propose plusieurs amendements.
EXAMEN DES AMENDEMENTS DU RAPPORTEUR
Ces amendements sont la conséquence de la procédure accélérée : des coquilles ont été repérées après l'établissement du texte de la commission et doivent être corrigées. Je vous proposerai également un amendement tirant les conséquences de notre discussion de la semaine dernière.
Article 4
L'amendement de précision n° 104 est adopté.
Article 6 bis
Cet amendement supprime le caractère automatique de l'extension à tous les délits du champ de la contrainte pénale : il faut que le Parlement se prononce à nouveau, au vu d'une évaluation.
L'amendement de coordination n° 105 est adopté.
Article 8
Article 8 ter
L'amendement de coordination n° 108 est adopté.
Article 11 bis AA
L'amendement rédactionnel n° 109 est adopté.
Article 15
L'amendement n° 110 étend aux mesures de retenue les principes de l'article 63-5 du code de procédure pénale applicables à la garde à vue : la mesure doit s'exécuter dans le respect de la dignité de la personne. Il opère une mise en cohérence des droits et obligations devant être inscrits au fichier des personnes recherchées, en créant un régime commun à l'ensemble des peines et des mesures post-sentencielles.
L'amendement n° 110 est adopté.
Article 15 quinquies
L'amendement rédactionnel n° 111 est adopté.
Article 18 quater A
L'amendement de coordination n° 112 est adopté.
Article 18 quater
L'amendement de coordination n° 113 est adopté.
Article 19 B
L'amendement de coordination n° 114 est adopté.
Article 19
Article 20
Article 21
EXAMEN DES AUTRES AMENDEMENTS DE SÉANCE
Article 1er
L'amendement n° 3 et l'amendement n° 26 rectifié suppriment l'article 1er, qui énonce une définition inutile des fonctions de la peine.
Avis défavorable : ces amendements sont contraires à la position de la commission.
L'amendement n° 47 modifie la rédaction de l'alinéa 2 en ces termes : « afin d'assurer la protection de la société et de restaurer l'équilibre social, dans le respect des intérêts de la victime, la peine a pour fonctions : »
Réticent dans un premier temps, je suis favorable sur le fond, car la peine n'est pas faite pour la victime.
La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 47.
Article 2
L'amendement n° 4 supprime l'article 2. Le principe de valeur constitutionnelle d'individuation des peines est inscrit partout : pourquoi le répéter de texte en texte ?
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 4.
Article 3
L'amendement n° 5 supprime l'article 3, qui exige une motivation lorsque le juge prononce une peine d'emprisonnement ferme. C'est quand même bizarre ! Cela part du principe que le juge ne choisira pas la sanction la plus adaptée.
Avis défavorable. Nous n'interdisons pas au juge, comme le font les Suisses, de prononcer une peine de moins de six mois, mais nous lui demandons de motiver cette peine expressément.
Je n'ignore pas que pour la détention provisoire, les juges ont très vite utilisé des formulaires de motivation tout préparés. Mais quand même : l'obligation de motiver les placements en détention provisoire a permis des recours en cassation.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 5.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 23.
L'amendement n° 59 supprime le second alinéa de l'article 465-1 : les peines sont déjà plus strictes, il n'y a pas lieu d'en durcir les conditions d'exécution.
La commission a déjà repoussé cet amendement la semaine dernière. Retrait ou rejet.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 59.
Article 4
L'amendement n° 88 du Gouvernement me paraît bizarre. Il réserve aux associations les investigations sur la personnalité, alors que notre texte donne au juge la possibilité de choisir. Déjà que les services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP) ne sont pas très favorables au milieu associatif... Psychologiquement, il y a là une maladresse. Avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 88.
L'amendement n° 22 supprime une modification intervenue à l'Assemblée nationale, la prolongation de quatre mois du délai - de quatre mois, donc raisonnable - laissé pour prononcer à la décision d'ajournement.
Avis défavorable. Pour une fois que je suis d'accord avec l'Union syndicale des magistrats...
Si l'USM et notre rapporteur sont d'accord, j'ai presque envie de retirer mon amendement !
Il serait déraisonnable d'établir une limite à quatre mois, car il faut mener une enquête et préciser le contenu de la peine. Dans certains cas, la prolongation pourra être utile. Nous verrons en CMP.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 22.
Je suggère le retrait car son objectif est ambigu : faut-il interdire un complément d'investigations sur la personnalité en cas de violences volontaires ?
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 24.
L'amendement n° 48 retire au juge le droit de fixer à titre définitif les dommages et intérêts si le délai de saisine de la commission d'indemnisation des victimes d'infraction court toujours : de trois ans à compter de la date de l'infraction, il est prolongé d'un an à compter de la dernière décision ayant statué définitivement sur la culpabilité ou sur la demande de dommages et intérêts formée devant la juridiction pénale.
Retrait, sinon avis défavorable. Il est préférable de laisser cette possibilité au juge dans des cas simples : si le préjudice est établi, pourquoi l'empêcher de prononcer des dommages et intérêts à titre définitif ?
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 48.
Article 5
L'amendement n° 6, comme le n° 27 rectifié, supprime l'article, pour conserver les peines planchers.
La commission émet un avis défavorable aux amendements identiques n° 6 et 27 rectifié.
Article 6
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 7 et un avis favorable à l'amendement rédactionnel n° 49 rectifié.
Avis favorable à l'amendement n° 89 du Gouvernement, technique, qui apporte des précisions sur le sursis simple.
La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 89.
Article 6 bis
L'amendement n° 76 rétablit la possibilité pour le juge de prononcer un sursis avec mise à l'épreuve sans limitations liées à l'état de récidive légale.
Cette disposition avait été ajoutée par la commission des lois de l'Assemblée nationale, puis retirée en séance, à la demande du Gouvernement, qui estimait parfois légitime de conserver des règles spéciales pour les récidivistes. Dès lors que les sursis avec mise à l'épreuve sont prononcés dans le cadre de peines mixtes, ils peuvent se cumuler sans restriction. Avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 76.
Article 6 quater
L'amendement n° 8 conserve la limitation, supprimée par l'article 6 quater, d'une seule révocation partielle possible du sursis.
Conformément à la philosophie de Jean-Jacques Hyest, je crois qu'il faut laisser au juge d'application des peines la possibilité d'apprécier au cas par cas. Avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 8.
Article 7
L'amendement n° 43 rend possible un aménagement de peine pour les condamnations inférieures ou égales à deux ans, qu'il s'agisse ou non de récidive. Généralisons le seuil de deux ans issu de la loi de 2009, salué comme un progrès. L'Assemblée nationale a aligné le régime applicable aux primo-délinquants et aux récidivistes, mais elle n'est pas allée au bout de son analyse et a limité l'aménagement aux peines inférieures ou égales à un an. Rendre le parcours du combattant plus difficile pour les récidivistes serait en contradiction avec l'esprit de ce projet de loi, qui vise précisément à les réinsérer.
L'amendement n° 50 rectifié est écrit différemment mais poursuit le même objectif.
Je suis navré d'être défavorable. Je vous suggère le retrait : je reste sur ma position de la semaine dernière.
Il y eu hélas depuis 2009 plusieurs tentatives pour réduire la durée de la peine pouvant donner lieu à aménagement. En revanche, il est légitime de distinguer entre primo-délinquants et récidivistes. Votre amendement ne remet pas en cause le principe, mais il me semble préférable de maintenir les dispositions de la loi pénitentiaire, votées à la quasi-unanimité. Les récidivistes sont condamnés à des peines plus lourdes. Il faut garder la distinction, sauf à annoncer que désormais, la récidive n'a pas d'importance ! Lutter contre la récidive ne signifie pas l'accepter. Je ne voterai pas ces amendements, mais la question mérite d'être posée.
Le mieux est l'ennemi du bien. L'ancienne majorité, après avoir fait adopter le seuil à deux ans, a tenté à de multiples reprises de revenir en arrière ; très curieusement, la nouvelle se livre à une politique identique. Revenons à la loi pénitentiaire, plutôt que d'aller au-delà et de risquer un retour en arrière.
J'ai la plus grande reconnaissance pour le législateur de 2009 et le consensus solide dans lequel il s'était exprimé. La question du seuil ne fait plus débat entre nous, il fallait revenir à deux ans. Mais sur les récidivistes, nous devons poursuivre notre réflexion : la loi de 2009 n'est pas l'horizon indépassable. Il y a une différence claire entre premier délit et récidive : la lourdeur de la peine. L'esprit du texte est de rechercher d'autres moyens de lutter contre la récidive, terrain où nous avons échoué. Le maintien d'une différence sur les aménagements de peine n'est ni utile, ni efficace.
La commission émet un avis défavorable aux amendements n° 43 et 50 rectifié.
Articles additionnels après l'article 7
L'amendement n° 60 revient à la situation antérieure à la loi de 2002 en limitant la comparution immédiate aux délits pour lesquels la peine encourue est inférieure à sept ans d'emprisonnement.
Cet amendement a déjà été rejeté la semaine dernière. Si nous l'adoptions, les auteurs d'agressions sexuelles sur mineurs ne pourraient plus passer en comparution immédiate et resteraient en détention plusieurs mois avant leur jugement.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 60.
L'amendement n° 61 aligne les conditions d'incarcération des personnes condamnées en comparution immédiate sur le droit commun : un mandat de dépôt, hors récidive, ne pourrait être délivré que pour les peines d'au moins un an de prison.
Cet amendement a déjà été rejeté la semaine dernière. Le placement en détention d'une personne condamnée dans le cadre d'une comparution immédiate est une simple faculté et la décision doit être spécialement motivée. Les cas visés par l'amendement seront très rares ; laissons le juge apprécier. Défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 61.
Article 7 bis
L'amendement n° 9 supprime l'article 7 bis pour ne pas aligner le régime applicable aux récidivistes sur celui applicable aux primo-délinquants.
Les peines prononcées en cas de récidive sont plus lourdes : gardons le texte tel qu'il est. Avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 9.
Articles additionnels après l'article 7 bis
L'amendement n° 42 aligne les réductions de peine accordées aux détenus illettrés apprenant à lire et à écrire sur celles consenties à ceux qui obtiennent des diplômes. N'oublions pas que l'illettrisme est facteur de récidive.
Cette considération humaniste me semble satisfaite par l'article 721-1 du code de procédure pénale, qui prévoit des réductions de peine pour les condamnés « qui manifestent des efforts sérieux de réadaptation sociale », non seulement « en passant avec succès un examen scolaire, universitaire ou professionnel », mais aussi en « justifiant de progrès réels dans le cadre d'un enseignement ou d'une formation »
L'article du code de procédure pénale donne l'impression de ne prendre en compte que des formations diplômantes.
Je partage votre point de vue. Nous dépensons beaucoup d'argent pour des stages divers, alors que l'apprentissage de l'écriture est tellement plus important !
Apprendre à écrire n'a rien à voir avec passer un CAP. C'est le coeur même de la réhabilitation.
Je voterai cet amendement, assez proche d'un amendement présenté par Hervé Gaymard à l'Assemblée nationale et que les députés ont rejeté après avoir dit combien il était intéressant...
La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 42.
L'amendement n° 2 rectifié bis est satisfait par le précédent ; il est beaucoup trop précis en parlant de lecture d'un livre.
Je le retirerai en séance. De tels programmes ont été développés dans plusieurs pays avec succès, et une association l'applique ici. C'est important que l'on en parle, même si c'est du domaine réglementaire.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 2 rectifié bis.
Article 7 quater
L'amendement n° 10 supprime l'article 7 quater : nous estimons qu'il n'y a pas lieu de modifier les modalités d'exécution de la peine après trois ans au motif que la justice n'aurait pas été en mesure de faire appliquer sa décision. Si l'incarcération n'a pas eu lieu au bout de trois ans, ce serait terminé, on n'en parlerait plus ?
Voilà tout le problème ! Résultat : vous allez encore plus loin que les députés à propos du juge d'application des peines.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 10.
L'amendement n° 77 renforce le rôle du juge d'application des peines en abrogeant l'article qui autorise le procureur de la République à mettre à exécution des peines sans que le JAP se soit prononcé sur leur aménagement.
Il faut préserver des dérogations : danger pour les personnes ou les biens, établi par la survenance d'un fait nouveau ; incarcération de la personne dans une autre procédure ; ou risque de fuite. Avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 77.
Articles additionnels après l'article 7 quater
L'amendement n° 62 conditionne la mise à exécution de la peine à un débat contradictoire devant le juge de l'application des peines, au cours duquel le parquet justifie du motif de la mise à exécution ; la personne pourrait être assistée de son avocat.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 62.
L'amendement de repli n° 63 conditionne la mise à exécution de la peine à une information préalable de la personne au moins dix jours avant la mise à exécution.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 63.
Article 7 quinquies A
Le Gouvernement, par son amendement n° 92, réitère son opposition à la proposition de loi dont cet article est la reprise. Avis défavorable.
C'est un sujet auquel la commission accorde la plus grande importance, comme en a témoigné le rapport d'information Lecerf-Michel-Demontès-Barbier.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 92.
L'amendement n° 64 rétablit la disposition selon laquelle la juridiction doit tenir compte de la circonstance dans la détermination de la peine elle-même, et non de son seul régime.
La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 64.
L'amendement n° 78 supprime la surveillance judiciaire pour les personnes dont le discernement était altéré à la date du jugement.
Le dispositif issu de la proposition de loi Lecerf-Demontès-Barbier repose sur un équilibre entre la reconnaissance de l'altération du discernement et l'obligation de soins qui en résulte. Avis défavorable.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 78.
Article 7 quinquies
L'amendement n° 11 supprime l'article 7 quinquies sur la justice restaurative ; celle-ci a un intérêt, mais moins dans le cadre de la justice que dans celui du traitement psychologique des auteurs, comme des victimes. La disposition me semble prématurée. Du reste, ce terme de « justice restaurative », alors que ce n'est pas la justice qui intervient, ne veut rien dire. Apaiser le conflit entre victime et auteur, ce n'est pas la finalité de la justice, qui est de condamner, de sanctionner. Nous savons d'où cela vient : d'expériences anglo-saxonnes...
Sans être hostile, je ne suis pas convaincu. Des expériences sont menées en France, sans texte. Laissons cela dans le cadre extra-judiciaire.
Nous pouvons partager les hésitations de M. Hyest. Mais si c'est dans le texte, c'est aussi que la directive 2012/29 UE de l'Union européenne sur les droits des victimes doit être transposée.
Exceptionnellement, je ne partage pas l'avis de Jean-Jacques Hyest. La justice restaurative est une innovation importante dans un domaine où l'administration pénitentiaire française a pris un retard colossal. J'ai été scandalisé par les propos condescendants prononcés sur ce sujet à l'Assemblée nationale. Les associations de victimes et notamment l'Association des parents d'enfants victimes la pratiquent. Elle ne peut être imposée à personne ; je précise aussi qu'il s'agit de certaines catégories d'infractions seulement.
J'ai assisté à un colloque organisé par la fédération protestante de France sur la question. Sceptique à l'origine, j'ai été impressionné et convaincu. Personne n'y est contraint, mais cette démarche a fait ses preuves dans un certain nombre de pays.
Je partage l'avis de M. Lecerf. Ces expériences sont restauratives non seulement pour la victime, mais aussi pour l'auteur, qui prend conscience du mal qu'il a infligé en considérant l'autre comme un objet et non un être humain. Nous sommes dans le domaine de la sanction efficace et de la lutte contre la récidive.
Ce qui me gêne, c'est l'expression de justice restaurative alors qu'il ne s'agit pas de justice. Ne mélangeons pas tout. Si l'on veut prévenir la récidive, il ne faut pas employer ce terme. Je retirerai l'amendement mais je ne voterai pas l'article, qui est beaucoup trop imprécis et sera source d'incompréhensions.
J'ai entendu M. Boulay, président de l'APEV, qui a lui-même perdu son enfant dans des conditions atroces. Il mène une action très positive avec son association pour la prévention de la récidive. Il ne hurle pas avec les loups... Je souhaite le retrait de l'amendement afin que nous n'ayons pas en séance une discussion sans fin sur le sujet.
La commission demandera le retrait de l'amendement n° 11.
L'amendement n° 51 prévoit que la justice restaurative est confidentielle, sauf exception. Avis favorable, sous réserve, à la fin de l'alinéa, de viser la protection « de l'ordre public ou de la victime ».
La commission émet un avis favorable à l'amendement n°51, sous réserve d'une rectification.
Article 8
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 12.
Nous sommes opposés à l'application de la contrainte pénale aux délits punis de plus de cinq ans d'emprisonnement. L'amendement n° 28 rectifié revient sur la rédaction adoptée par l'Assemblée nationale.
Cet amendement, ainsi que le n° 57, est satisfait par le texte de l'amendement n° 106 que notre commission vient d'adopter.
La commission demandera le retrait des amendements n° 28 rectifié et 57.
L'amendement n° 65 applique la contrainte pénale à tous les délits dès l'entrée en vigueur de la loi.
Avis défavorable, comme au n° 80, identique. Cela est contraire avec le principe d'une démarche par étapes.
L'amendement n° 25 exclut du champ de la contrainte pénale les auteurs de violences aux personnes.
Avis défavorable. La contrainte pénale est une peine alternative à part entière. Ne réduisons pas la liberté du juge.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 25.
L'amendement n° 79 limite les obligations et les interdictions susceptibles d'être prononcées par le tribunal dans le cadre d'une contrainte pénale, avant l'intervention du juge d'application des peines.
Avis défavorable. Ne modifions pas l'équilibre entre la juridiction de jugement et le JAP.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 25.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 97.
Avis favorable à l'amendement n° 35 qui autorise l'autorité judiciaire à confier la mise en oeuvre d'une contrainte pénale au secteur associatif. Il faut encourager les associations à développer leur activité, comme elles le font déjà en direction des mineurs délinquants. Les SPIP n'y sont pas très favorables mais ils devront s'y faire.
La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 35.
Article 8 bis (supprimé)
L'amendement n° 66 rétablit l'article 8 bis, supprimé par notre commission, pour autoriser le juge à convertir une peine de prison inférieure à un an en contrainte pénale. Pour répondre aux préoccupations du rapporteur, cette conversion ne sera pas possible si un sursis avec mise à l'épreuve a été prononcé.
Avis défavorable. Car cela est contraire à la position de notre commission.
Article 8 ter
Avis défavorable aux amendements n° 13, 29 rectifié et 9 tendant à supprimer l'article, qui instaure la contrainte pénale comme peine autonome. Je vous propose de déposer un amendement en séance au nom de la commission pour supprimer les alinéas 4 et 6 concernant le vol simple et le recel de vol simple - afin de débuter plus doucement dans le nouveau système.
Il est difficile, juridiquement, d'opérer une distinction selon la gravité des vols. Dérober 2 milliards d'euros sans circonstance aggravante, c'est commettre un vol simple. Rien à voir pourtant avec le vol dans un magasin d'alimentation, quand on n'a d'autre moyen pour nourrir sa famille ! Je soutiens la position du rapporteur.
Cette proposition est judicieuse. Pensons au rôle pédagogique de la loi et à la perception de cette réforme dans l'opinion. Beaucoup de personnes se plaignent des vols simples. Cette suppression favorisera la bonne réception de la loi.
Cet amendement du rapporteur constitue une avancée. Il faut aussi étudier le cas des destructions, dégradations et détériorations. La contrainte pénale est-elle appropriée en cas de destruction d'un bien immobilier ?
L'amendement n° 82 ajoute la conduite sans permis à la liste des délits punissables à titre principal d'une contrainte pénale.
La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 82.
Articles additionnels après l'article 8 ter
L'amendement n° 44 rectifié allonge la durée maximale des travaux d'intérêt général (TIG) à 280 heures. En 1983, les TIG duraient au plus 240 heures, comme en Angleterre. En 2004, leur durée a été réduite à 210 heures, mais baisser ainsi la durée ne simplifie pas les procédures. En outre les TIG constituent un des éléments constitutifs de la contrainte pénale. Il convient de leur donner un nouvel élan. Avec 280 heures, ils conserveraient leur caractère de sanction tout en favorisant la réinsertion. Dans tous les cas le juge restera maître de la durée.
La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 44 rectifié.
La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 45 rectifié.
Article 9
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 14, ainsi qu'au n°38 de coordination.
Avis défavorable à l'amendement n° 99 du Gouvernement pour des raisons de cohérence.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 99.
Article 10
La commission émet un avis défavorable à l'amendement de suppression n° 15.
Article 11
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 16.
Je n'ai jamais été favorable au numerus clausus, mais lorsque l'on visite des prisons, on ne peut rester insensible aux conditions de détention ni à la surpopulation carcérale. La solution que je propose va dans le sens de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme. Avec l'amendement n° 46, les conditions matérielles de détention seront prises en compte comme un critère à part entière pour l'octroi d'un aménagement de peine ou d'une libération sous contrainte.
Avis favorable. Il appartient au Gouvernement de veiller à assurer des conditions d'emprisonnement dignes.
L'aménagement de peine et l'individualisation tiennent déjà compte des conditions de détention. Je ne voterai pas cet amendement. En cas de conditions matérielles d'emprisonnement non satisfaisantes, renoncera-t-on à la prison ? Cela n'incitera pas le Gouvernement à rénover les établissements pénitentiaires.
Inversement, même si les prisons ne sont pas pleines, on peut envisager d'autres solutions que l'incarcération...
Nos prisons sont des foyers de récidive. Cet amendement ne lie pas les juges, il ajoute les conditions matérielles d'emprisonnement à la liste des critères à prendre en compte. Être incarcéré dans une cellule individuelle n'est pas la même chose qu'être incarcéré avec quatre autres détenus dans une cellule minuscule avec des paillasses au sol ! Cela ne peut plus continuer. L'amendement vise aussi à réduire le nombre de contentieux, qui a un coût important.
Je veux donner un contre-exemple à l'argument avancé par Jean-Jacques Hyest : lorsque le Conseil d'État a créé une responsabilité sans faute en cas de fugue d'un mineur placé en foyer, cela a bien infléchi les pratiques éducatives dans ces établissements...
La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 46.
Article 11 bis
Avis défavorable à l'amendement de suppression n°17. La rédaction de l'article 11 bis n'est pas parfaite mais l'amendement n° 100 du Gouvernement l'améliore en n'obligeant plus le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI) à retrouver la victime d'une infraction qui ne se serait pas constituée partie civile.
Article 12
L'accès au droit et aux dispositifs d'insertion de droit commun doit être ouvert à toutes les personnes placées sous main de justice, qu'elles soient condamnées ou prévenues. Tel est l'objet de l'amendement n°67.
Avis défavorable. Notre commission a déjà repoussé cette proposition. Difficile de prévoir la prise en charge par l'administration pénitentiaire, déjà débordée, de personnes qui ne sont pas encore condamnées !
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 67.
La commission émet un avis favorable à l'amendement de coordination n° 53.
Articles additionnels après l'article 12
Suivant une proposition du Défenseur des droits, l'amendement n° 40 prévoit qu'un mineur de plus de seize ans pourra exercer son droit de visite à un de ses parents emprisonné dans un établissement pénitentiaire sans l'accord du titulaire de l'autorité parentale.
Avis favorable, ainsi qu'à l'amendement n° 41 qui concerne les cas des personnes en détention provisoire.
Article 12 bis
L'amendement n° 101 étend les droits dont doivent bénéficier les personnes détenues pour préparer leur sortie. Avis favorable.
La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 101.
Article 13
La commission émet un avis favorable à l'amendement de coordination n° 39.
Article 14
L'amendement n° 68 élève au niveau de la loi le contenu de l'article D 573 du code de procédure pénale relatif aux missions du SPIP.
Avis défavorable. Nous avons repoussé cet amendement la semaine dernière. Il est préférable que les modalités d'intervention du SPIP restent d'ordre réglementaire, plus faciles à modifier que des dispositions législatives.
La commission émet un avis favorable à l'amendement de coordination n° 54.
Article 14 bis
Avis défavorable à l'amendement n° 87, contraire à la position de notre commission.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 87.
Article 15
Demande de retrait de l'amendement de suppression n° 18, sinon avis défavorable.
La commission a-t-elle bien supprimé l'autorisation de procéder à des interceptions de communications sur des détenus soupçonnés d'avoir violé une interdiction ?
Il y a encore bien des choses qui ne me plaisent pas dans cet article...
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 18.
L'amendement n° 58 rectifié est satisfait par l'amendement n° 110 de notre commission. Retrait ou rejet.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 58 rectifié.
L'amendement n° 32 rectifié rétablit le mécanisme adopté par l'Assemblée nationale autorisant l'usage de la géolocalisation ou l'interception des communications de personnes sortant de détention, soupçonnées de ne pas avoir respecté une interdiction qui leur a été faite. Je sais que cette proposition est contraire à la position prise par la commission la semaine dernière...
Ces interceptions sont prononcées par le juge d'application des peines. Elles sont encadrées.
Mais dans la rédaction de M. Raimbourg, le rapporteur à l'Assemblée nationale, les finalités ne sont pas définies. Défavorable en l'état du texte...
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 32 rectifié.
Article 15 ter (supprimé)
L'amendement n° 33 rectifié rétablit l'article 15 ter, introduit à l'Assemblée nationale, qui octroie un pouvoir de transaction pénale aux officiers de police judiciaire. Les douanes disposent déjà d'un tel pouvoir : il se révèle dissuasif. Sans lui, bien des délits resteraient impunis.
Avis défavorable. Ce pouvoir de transaction déséquilibrerait les relations entre le parquet et la police judiciaire. Certes, les douanes ont un tel pouvoir, mais dans un champ beaucoup plus limité. D'ailleurs, le ministère de l'intérieur lui-même est hostile à cet article.
Je soutiens la position du rapporteur. Il faut séparer justice et police dans un souci de clarté. Les officiers de police judiciaire agissent du reste sous l'autorité du parquet.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 33 rectifié.
Article 15 quater
L'amendement n° 83 supprime la possibilité pour les conseils locaux ou intercommunaux de sécurité et de prévention de la délinquance de discuter de cas individuels.
Notre commission a réécrit l'article 15 quater pour que la création de groupes thématiques relatifs à l'exécution des peines soit décidée à l'initiative de l'autorité judiciaire. Avis défavorable.
Le rôle des CLSPD n'est pas de traiter des cas individuels. Attention aux dérives.
À titre personnel, je considère également que la fonction de ces CLSPD n'est pas d'évoquer des cas individuels.
Je partage l'avis du rapporteur. Les CLSPD sont soumis à des règles de confidentialité. Il s'agit de faciliter l'échange d'informations entre acteurs de terrain pour prévenir la récidive et favoriser la prévention.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 83.
Article 16
L'amendement n° 69 impose l'audition de la personne libérable avant le prononcé de la libération sous contrainte.
Avis défavorable. N'alourdissons pas la procédure. De plus la personne concernée devra avoir fait préalablement connaître son accord.
Cet amendement s'inscrit pourtant dans l'esprit du texte qui vise à développer l'individualisation des peines. Il faut des mesures concrètes !
Cet alourdissement de la procédure n'est pas indispensable. La personne libérable refusera rarement d'être libérée.
N'oublions pas les moyens. Est-il utile d'accroître la charge de travail des magistrats avec une procédure qui ne modifiera presque jamais la décision finale et qui ne crée aucun droit supplémentaire ?
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n°69.
Article additionnel après l'article 17
L'amendement n° 70 introduit, à l'article 730-2 du code de procédure pénale, le placement à l'extérieur dans la liste des mesures pouvant être probatoires pour la libération conditionnelle.
La commission décide de demander l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 70.
Article 17 bis
L'amendement n° 71 supprime l'article 17 bis qui étend à presque tous les délits la possibilité de prévoir une surveillance judiciaire. Celle-ci entraîne une extension très large des obligations et des contraintes pesant sur le condamné.
L'amendement n° 72 est un amendement de repli. Il prévoit que le juge d'application des peines ne pourra prononcer que certaines des obligations et interdictions prévues à l'article 132-45 du code pénal.
Avis défavorable. Ne compliquons pas la tâche des juges d'application des peines.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n°72.
Article 18 quater A
Pour une fois je suis d'accord avec le Gouvernement. La rétention de sûreté, telle qu'elle a été validée par le Conseil constitutionnel, est une mesure utile, même si elle ne concerne que quelques rares cas, et pas ceux auxquels on avait pensé à l'origine. Que se passera-t-il lorsque M. Dutroux sortira de prison ? Il continue à écrire aux victimes. Ne faut-il pas le placer sous surveillance dans un établissement ? Laissons cet outil à la justice pour des cas très spécifiques. Si nous le supprimons, les détenus verront leurs peines sans cesse prolongées. Ne vaut-il pas mieux les placer provisoirement dans des structures adaptées ? Les autres pays ont su mettre en place des établissements spécialisés. Lorsqu'ils n'existent pas, on enferme les gens à vie, car ils sont toujours dangereux. Certains le disent eux-mêmes : « si je sors, je recommence ».
Les amendements n°30 rectifié et 91 tendent comme le n°19 de M. Hyest à supprimer l'article 18 quater A.
Je suis satisfait de la manière dont, au Sénat, nous abordons ce sujet, sans manichéisme ni ostracisme. J'ai été choqué de lire le compte rendu des débats de l'Assemblée nationale. Chacun poursuit l'intérêt général...
Cette loi sur la rétention de sûreté n'est pas un échec, elle n'a jamais été réellement appliquée. Si nous supprimons la rétention de sûreté, les jurés seront tentés d'allonger la durée des condamnations, ce qui aboutira au résultat contraire au but poursuivi par le législateur.
Je voterai cet amendement. La rétention de sûreté devient d'autant plus nécessaire que la prise en charge par la psychiatrie a reculé, ainsi que l'internement d'office.
Je suis d'accord avec Jean-René Lecerf. Nos concitoyens veulent le respect des droits et la sécurité. Laissons cet instrument à la justice ; elle n'en abusera pas.
Je soutiens cet amendement qui est conforme à l'objectif d'individualisation des peines, y compris pour les détenus les plus dangereux.
Je soutiens la position du rapporteur. Selon un principe du droit intangible, lorsqu'un détenu a effectué sa peine, celle-ci est purgée. Ceux qui récidivent n'ont pas été suivis en prison : prévoyons plutôt un suivi intensif et des soins en prison pour les personnes menaçant de récidiver. Souvenez-vous des propos tenus par Robert Badinter au Sénat. Je partage le point de vue de M. Lecerf, ce débat n'est pas facile, il nous interpelle tous, mais les invectives entendues à l'Assemblée nationale sont regrettables.
Les peines servent également à protéger la société - ce que l'article 1er ne rappelle pas. Dans certains cas, cet objectif impose le recours à la rétention de sûreté.
Le texte voté la semaine dernière par notre commission ne propose pas la suppression totale de la rétention de sûreté, il conserve la surveillance de sûreté.
De quoi parle-t-on ? Lorsque l'on condamne un individu à une peine criminelle, on suppose qu'il est dangereux et risque de récidiver. La rétention de sûreté intervient après l'achèvement de la peine : c'est inadmissible. Le Conseil constitutionnel a d'ailleurs refusé d'y voir une peine, et s'est montré incapable de la définir.
Je suis pour la suppression de cette anomalie. D'ailleurs, plus personne n'est aujourd'hui sous le régime de la rétention de sûreté. Ceux qui l'étaient sont désormais sous surveillance de sûreté, dispositif que je propose de maintenir.
On ne peut simultanément défendre la responsabilisation des juges et leur retirer la faculté d'apprécier le droit. La rétention de sûreté n'a rien à voir avec la peine plancher, puisque la décision d'y recourir appartient à ceux qui rendent la justice.
L'important, c'est que les individus dangereux soient suivis : avec la surveillance de sûreté, ils continueront de l'être. Je refuse en revanche qu'au moment de la condamnation, on puisse affirmer que dans vingt ans le condamné sera toujours dangereux et qu'il devra donc rester enfermé.
Ce n'est pas le cas. On se borne à prévoir que le cas de ces personnes sera réexaminé si elles apparaissent toujours dangereuses.
La commission émet un avis favorable aux amendements identiques n° 19, 30 rectifié et 91.
L'amendement n° 85, déjà défendu la semaine dernière, supprime la surveillance de sûreté.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 85.
Article 18 quater
Avis favorable au n° 90, qui concerne le dispositif de la taxe sur les amendes pénales.
La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 90.
Article 18 quinquies
Je suis très attaché aux suspensions de peines pour raisons médicales - je ne suis pas le seul. Elles ont été supprimées dans les années soixante-dix et quatre-vingt. Une seule expertise était alors exigée ; des dérives ont été constatées, un médecin pénitentiaire a mal fini. Bref, deux expertises valent mieux qu'une. L'amendement n° 20 y pourvoit.
Avis défavorable. Le texte reprend la proposition de loi déposée par notre ancienne collègue Hélène Lipietz et votée au Sénat à l'unanimité en février dernier.
La proposition de loi ne se limitait pas à ce sujet. Mon amendement ne fait que rétablir la double expertise médicale.
Puisqu'il y a égalité des voix, je suggère que le rapporteur, en séance, propose en notre nom de s'en remettre à la sagesse du Sénat.
Lorsque nous élaborons le texte de la commission, certes. Mais ici nous donnons des avis...
La commission s'en remettra à la sagesse du Sénat sur l'amendement n° 20.
Jacques Mézard ne fait que reprendre dans cet amendement la jurisprudence de la Cour de cassation, selon laquelle le pronostic vital pris en compte dans la procédure de suspension de peine pour raisons médicales doit être apprécié à court terme.
Les prévenus souffrant d'affections de longue durée ne pourraient donc pas en bénéficier...
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 55.
Avis favorable à l'amendement n° 93, qui améliore le dispositif de la proposition de loi d'Hélène Lipietz.
La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 93.
Article 18 sexies
Avis favorable à l'amendement n° 94 qui étend le champ d'application et améliore la mise en oeuvre de la suspension de peine pour raisons médicales, créée par la loi Kouchner de 2002.
La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 94.
Par l'amendement n° 73 rectifié, le dispositif de suspension de peine pourra s'appliquer aux personnes atteintes de troubles mentaux dont l'état de santé est incompatible avec la détention, à l'exception des personnes faisant l'objet d'une mesure d'hospitalisation sans consentement.
La commission émet un avis favorable à l'amendement n° 73 rectifié.
Article additionnel après l'article 19 A
L'amendement n° 95 part d'une bonne intention mais il est mal rédigé et pourrait être interprété comme une incitation pour les juges à être moins rigoureux dans la gestion de la détention provisoire : avis défavorable en l'état.
Il faudrait surtout aider le Gouvernement à se convaincre que la détention provisoire doit être la plus courte possible.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 95.
Article 19 B
Ceci renvoie aux débats sur la justice des mineurs. Nous aurons l'occasion d'en débattre en séance. Je demanderai à Mme la ministre quand sera déposé un projet de réforme de la justice des mineurs.
On nous répondra peut-être que ce n'est pas urgent, que le calendrier parlementaire est encombré. Je crois pourtant qu'une telle réforme est nécessaire, et que nous sommes encombrés par des sujets moins urgents. Il ne s'agit pas de jeter à la poubelle l'ordonnance de 1945, mais de prendre acte du fait que la société a changé.
Articles additionnels après l'article 19 B
Les infractions prévues par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse sont fréquemment poursuivies à la suite de plaintes avec constitution de partie civile, qui donnent lieu à l'ouverture d'informations judiciaires, soit parce que la nomination d'un juge d'instruction est nécessaire pour déterminer l'adresse d'un responsable, soit parce que le plaignant choisit délibérément cette voie plutôt que la citation directe.
Cette situation entraîne une perte de temps considérable, tant pour les juges d'instruction que pour les justiciables. C'est pourquoi l'amendement n° 74 introduit dans le code de procédure pénale un article 116-2 qui autorise le juge à procéder à la mise en examen par simple lettre.
Cette proposition est très éloignée de l'objet du texte : individualiser les peines, prévenir la récidive. Je propose un avis défavorable, donc, sans me prononcer sur le fond.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 74.
Avec mon amendement n° 103, les étrangers condamnés à une interdiction du territoire français et qui bénéficient d'un aménagement de peine ou d'une peine alternative à l'incarcération, assignés à résidence, disposeraient de droit d'une autorisation de travail, dans le respect de l'objectif de réinsertion.
Cet amendement aurait davantage sa place lors de l'examen prochain du texte relatif à l'immigration. De plus, la délivrance d'une autorisation de travail à un étranger condamné à une interdiction du territoire, assigné à résidence, est contradictoire avec l'objectif de cette dernière mesure. Avis défavorable.
Le droit au travail serait ainsi reconnu aux seuls immigrés en situation irrégulière qui ont fait l'objet d'une condamnation : ce serait une discrimination positive en faveur des condamnés, ou à tout le moins une anomalie.
Certes, mais ces personnes demeurent non éligibles aux dispositifs d'aménagement de peine... Améliorons le tuilage entre les différents codes.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 103.
L'amendement n° 102 rectifié bis poursuit le même but : sortir les étrangers d'une situation de non-droit. Ces propositions sont sans doute perfectibles, mais remédient en tout cas au risque de discriminations.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 102 rectifié bis.
Article additionnel après l'article 19
Nous sommes très attachés à la réinsertion, or la conservation pour une durée indéterminée des données génétiques y fait obstacle. L'amendement n° 86 crée par conséquent une procédure d'effacement de ces données du fichier national automatisé des empreintes génétiques, et interdit le fichage d'un certain nombre de personnes dès lors que ce n'est pas nécessaire pour protéger la société.
Je partage votre souci, mais la réflexion mériterait d'être poursuivie. La durée de conservation de ces données est aujourd'hui fixée par décret à 40 ans. La notion de « durée de conservation nécessaire » que vous introduisez pourrait paradoxalement être interprétée comme autorisant une conservation plus longue encore de ces informations biométriques. Avis défavorable à défaut d'un retrait.
Je maintiens l'amendement afin d'obtenir des précisions du Gouvernement en séance.
La commission émet un avis défavorable à l'amendement n° 86.
La commission adopte les avis suivants :
AMENDEMENTS DU RAPPORTEUR
AMENDEMENTS DE SÉANCE
La séance est levée à 12 heures