Déposé le 1er mars 2023 par : Mmes Poncet Monge, Mélanie Vogel, MM. Benarroche, Breuiller, Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi, Salmon.
Alinéa 5, deuxième à dernière phrases
Remplacer ces phrases par quatre phrases ainsi rédigées :
Elles sont au bénéfice des travailleurs exposés aux facteurs de risques mentionnés à l’article L. 4161-1 du code du travail. Pour les travailleurs exposés aux facteurs de risques professionnels mentionnés au 1° du I du même article L. 4161-1, ces orientations se fondent sur une cartographie des métiers et activités particulièrement exposés à ces facteurs, qui s’appuie sur les listes établies, le cas échéant, par les branches professionnelles, en application de l’article L.4163-2-1 du même code. La commission établit cette cartographie, notamment pour les secteurs dans lesquels les branches n’ont pas conclu de conventions, en se fondant sur les données disponibles relatives à la sinistralité et aux expositions professionnelles. La commission peut, dans ce cadre, être assistée d’un comité d’experts, dont le fonctionnement et la composition sont définis par décret.
Cet amendement, demandé par tous les syndicats, vise à ce que les orientations du fonds définies par la commission AT-MP soient élargies à l’ensemble des dix facteurs de risques professionnels tout en maintenant le mécanisme particulier de cartographie des activités et des métiers pour les trois facteurs ergonomiques (manutention manuelle de charge, postures pénibles, vibrations mécaniques) et en traitant sans délai l’exposition aux risques chimiques.
Les fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle doivent concerner l’ensemble des métiers qui sont concernés par les risques professionnels existants. Il n’y a aucune justification aujourd’hui à délaisser un certain nombre de métiers.
L’enquête SUMER (Surveillance médicale des risques professionnels) de 2017, déclare qu’environ 4, 1 millions de personnes travaillent dans un environnement agressif. Plus précisément, cette enquête souligne “qu’un salarié sur trois est concerné par une exposition à au moins un produit chimique” et “qu’un salarié sur dix est concerné par une exposition à au moins un produit cancérogène”.
Le risque chimique est la deuxième cause de maladies professionnelles en France : 1800 cancers professionnels ont été détectés à cause de ces risques, chiffre sous-évalué par les non déclarations. En France, actuellement, 2, 2 millions de salariés, soit 10% des travailleuses et travailleurs sont exposés à au moins un agent chimique cancérogène, 598 000 sont exposés aux fumées métalliques de soudage, 259 000 à la radioactivité et 759 000 femmes travaillent la nuit ce qui augmente la prévalence des cancers du sein.
De plus, il est important de souligner que le travail répétitif se retrouve davantage dans les métiers occupés par des femmes. Les troubles musculo-squelettiques liés au travail sont dus à des gestes répétitifs et les femmes développent deux fois plus que les hommes ces troubles car davantage exposées à des métiers répétitifs.
De plus, selon le rapport de l’Anact (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) en 2019, le secteur de la santé, de l’action sociale, du nettoyage et du travail temporaire et le secteur des services, commerces et industries de l’alimentation totalisent 59, 3% des maladies professionnelles pour les femmes.
Dans les secteurs de la santé, du social, du nettoyage et de l’intérim, du commerce et de l’alimentation, qui concernent en particulier les femmes, les risques professionnels sont sous-évalués.
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