Séance en hémicycle du 16 décembre 2010 à 15h00

Résumé de la séance

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La séance

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La séance, suspendue à treize heures, est reprise à quinze heures, sous la présidence de M. Gérard Larcher.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Larcher

L’ordre du jour appelle les réponses à des questions d’actualité au Gouvernement.

Je rappelle que l’auteur de la question de même que la ou le ministre pour sa réponse disposent chacun de deux minutes trente, délai qu’ils veilleront, j’en suis sûr, à respecter.

Debut de section - PermalienPhoto de Muguette Dini

Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s’adresse à Mme la ministre des solidarités et de la cohésion sociale et porte sur la protection de l’enfance, sur la protection de ces très jeunes filles bosniaques, âgées de dix à seize ans, qui sont arrêtées pour des vols à la tire, en particulier dans le métro parisien et sur les sites touristiques.

Madame la ministre, nous connaissons peu de chose de la vie de ces très jeunes filles, pour certaines des fillettes, sinon que, pour la plupart, elles ont été achetées ou arrachées à leur famille par un réseau mafieux.

On leur a appris à voler en bande et inculqué quelques mots de français leur permettant de répondre ce qu’il faut à la police, en cas d’interpellation. En garde à vue, face aux policiers de la brigade des mineurs, leur discours est en effet bien rodé. Elles déclinent la même fausse identité et refusent tout relevé d’empreintes digitales, prélèvement d’ADN ou examen osseux, ce qui ne permet aucune identification concernant leur âge, leur identité, leur adresse.

Ensuite, elles sont généralement placées dans un foyer, d’où elles s’enfuient dans les heures qui suivent. Elles retrouvent aussitôt la rue et leurs activités délinquantes, parce qu’elles ont un contrat d’objectifs à respecter : on sait que chaque jeune fille doit rapporter 300 euros par jour à ses « employeurs ». À défaut, elle sera frappée à main nue, à l’arme blanche, elle subira des actes de torture, des viols.

Madame la ministre, comment peut-on, en toute connaissance de cause, tolérer que, sur notre sol, des mineures soient exploitées et maltraitées tant psychiquement que physiquement ? Comment le Gouvernement entend-il faire respecter le droit de l’enfant à être protégé, comme le prévoit notre loi ?

Applaudissements sur les travées de l ’ Union centriste et de l ’ UMP, ainsi que sur certaines travées du RDSE.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Larcher

La parole est à Mme la ministre des solidarités et de la cohésion sociale.

Debut de section - Permalien
Roselyne Bachelot-Narquin, ministre des solidarités et de la cohésion sociale

Madame Dini, vous appelez l’attention du Gouvernement sur un sujet particulièrement grave concernant la protection de l’enfance.

En effet, depuis le début des années quatre-vingt-dix arrivent sur notre sol des mineurs, non seulement bosniaques mais aussi d’autres nationalités, pour se livrer, en bande ou isolément, à des actes de délinquance, avec parfois la complicité de leurs parents.

Le Gouvernement – et tout particulièrement le ministère dont j’ai la responsabilité – soutient un certain nombre de dispositifs, en particulier le dispositif Versini, qui a pour objet, dans les grandes villes, de repérer et de mettre à l’abri ces mineurs.

Évidemment, la justice ne reste pas inactive : outre les actions du parquet des mineurs, les juges sont amenés à ordonner le placement provisoire de ces mineurs délinquants dans un établissement pour enfants ou dans une famille d’accueil. Cependant, comme vous l’avez fait remarquer, les fugues sont fréquentes, ce qui constitue un obstacle à leur remise à un parent de confiance ou à l’aide sociale à l’enfance, et même à leur retour au pays.

C’est pourquoi le démantèlement de ces réseaux mafieux est très important pour assurer une réelle protection de ces enfants. Croyez bien que le ministère de l’intérieur s’y emploie.

Il n’en demeure pas moins que nous voulons aller plus loin. C’est ainsi que, sur la proposition de votre collègue Isabelle Debré, nous sommes en train d’expertiser un dispositif interministériel placé sous la responsabilité de la protection judiciaire de la jeunesse.

En matière de coopération internationale, en particulier avec les autorités bosniaques, la France déploie ses efforts au sein du Conseil de l’Europe. Dans cette optique, en 2008, notre pays a ratifié la convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains, à laquelle la Bosnie a également adhéré.

J’ajoute que c’est un officier de gendarmerie français, Nicolas Le Coz, qui vient d’être porté à la tête du GRETA, le groupe d’experts sur la traite des êtres humains, lequel s’est réuni à Strasbourg voilà quelques jours.

Voilà, madame la sénatrice, l’ensemble des actions que mène la France en faveur de la protection des mineurs étrangers, qu’il s’agisse de dispositifs expérimentaux ou d’initiatives au niveau international.

Applaudissements sur les travées de l ’ UMP et de l ’ Union centriste.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.

Dans quelle République vivons-nous ?

Comme à son habitude, le ministre de l’intérieur a commenté, pour la contester, une décision de justice. Ses propos, destinés à jeter le discrédit sur le jugement du tribunal de Bobigny, qui a condamné en premier ressort sept policiers, ont rallumé la guerre récurrente entre police et justice.

Le préfet de la République, quant à lui, a cru bon d’apporter séance tenante son soutien aux policiers condamnés.

Le garde des sceaux a finalement rappelé l’indépendance de la justice, mais on peut s’interroger sur cette version nouvelle de la solidarité gouvernementale.

Ce tumulte, sur fond de manifestations policières contestant une décision de justice, ne doit pas occulter le vrai problème : des policiers ont, de façon concertée et préméditée, monté un dossier contre un citoyen, l’accusant d’une agression à l’égard des forces de l’ordre, alors qu’ils étaient eux-mêmes auteurs des faits. Ce faisant, ils savaient qu’ils pouvaient faire lourdement condamner cet homme.

Tous les élus connaissent les difficultés des métiers de policier et de magistrat. Leurs missions sont rendues encore plus difficiles par la réduction des moyens et des effectifs que vous leur imposez.

Mme Patricia Schillinger applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Mais les contraintes du maintien de l’ordre dans certains quartiers ne sauraient justifier de tels comportements.

Le soutien du ministre de l’intérieur à ces policiers condamnés est incompréhensible pour la grande majorité de leurs collègues qui remplissent leur tâche avec rigueur. Il vous revient de donner fermement un coup d’arrêt à des actes qui, ici ou là, déshonorent la police et qui ne doivent pas la gangrener.

Une police républicaine, armée d’une vraie déontologie, est un pilier fondamental de notre démocratie.

En laissant prospérer la loi du silence – dont une jeune policière, Sihem Souid, semble aujourd’hui faire les frais –, en défendant la culture de l’excuse pour ceux qui piétinent les lois en escomptant l’indulgence de leur hiérarchie et l’impunité, alors qu’ils ont pour mission de les faire appliquer, vous contribuez à dégrader la confiance des citoyens dans nos forces de l’ordre.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Ainsi, vous affaiblissez l’État de droit et la République.

Monsieur le Premier ministre, que comptez-vous faire pour que ces agissements d’une gravité exceptionnelle, mais qui restent, heureusement, minoritaires, ne puissent se reproduire ni être couverts ?

Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG, ainsi que sur certaines travées du RDSE.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Larcher

La parole est à M. le ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l’État, porte-parole du Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

Le ministre de l’intérieur s’est défilé ! Où est-il ?

Debut de section - Permalien
François Baroin, ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'État, porte-parole du Gouvernement

Madame le sénateur, sur cette affaire, le Premier ministre, le ministre de l’intérieur et le garde des sceaux se sont déjà exprimés.

Je me permettrai simplement de vous rappeler que c’est l’autorité policière elle-même qui a signalé ces actes que la justice a condamnés.

Je vous rappellerai également que c’est le ministre de l’intérieur lui-même, Brice Hortefeux, qui a saisi l’inspection générale des services, ce qui a permis, d’une part, que la vérité se manifeste, …

Debut de section - Permalien
François Baroin, ministre

… d’autre part, que le tribunal puisse prononcer un jugement.

Dans quelle République vivons-nous, demandez-vous ? Alors, je vous invite à revenir quelques années en arrière.

Exclamations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.

Debut de section - PermalienPhoto de David Assouline

Vous allez finir par percuter le mur à toujours regarder dans le rétroviseur !

Debut de section - Permalien
François Baroin, ministre

Nous sommes en janvier 1999. Je ne me souviens plus si vous étiez alors membre du Gouvernement, madame Tasca. En revanche, je me souviens que le ministre de l’intérieur s’appelait Jean-Pierre Chevènement. Celui-ci souhaitait remettre en cause l’ordonnance de 1945 sur l’enfance délinquante : tollé général du côté de la justice, encouragé et accompagné par sa collègue garde des sceaux, qui n’en a pas moins cru bon, de manière très audacieuse, d’interroger le Gouvernement, mardi dernier, à l’Assemblée nationale.

Dans quelle République vivions-nous donc en 1999 ?

Debut de section - Permalien
François Baroin, ministre

M. François Baroin, ministre. Pendant un mois, un débat ubuesque a opposé le ministre de l’intérieur, M. Chevènement, et la garde des sceaux, Mme Guigou, sans que jamais le Premier ministre, M. Jospin, n’exprime la position officielle du Gouvernement.

Vives exclamations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG. – Applaudissementssur les travées de l’UMP.

Debut de section - Permalien
François Baroin, ministre

Dans quelle République vivions-nous ?

Mêmes mouvements sur les travées de l’UMP. – Les protestations s’amplifient sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.

Debut de section - Permalien
Plusieurs sénateurs du groupe socialiste

Zéro !

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Boulaud

Monsieur le président, défendez le Sénat !

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Vera

Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.

Trois mille personnes hébergées dans des centres d’urgence en Île-de-France, plus de sept mille à Vélizy, 350 kilomètres de bouchons aux abords de Paris, 2 500 poids lourds bloqués, …

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

M. Bruno Sido. Mais que fait le Gouvernement ?...

Sourires sur les travées de l ’ UMP.

Mêmes mouvements.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Vera

… une suspension du trafic aérien avec des milliers de passagers en attente à Roissy et à Orly, des perturbations sur l’ensemble du réseau transilien, et j’en passe.

Debut de section - Permalien
Un sénateur de l’Ump

Un sénateur de l’UMP. Météo trahison, Gouvernement complice !

Mêmes mouvements.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Vera

Ces chiffres de la préfecture de police de Paris témoignent de l’immense pagaille provoquée par la vague neigeuse de jeudi dernier.

Vous avez tenté de reporter la responsabilité sur Météo France, …

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Vera

… qui, selon vous, « n’avait pas prévu l’intensité de cet épisode neigeux ».

Mêmes mouvements.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Vera

En réalité, ce grave dysfonctionnement illustre l’impasse que constitue votre politique de rigueur, symbolisée par la révision générale des politiques publiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Gournac

Ça, c’est vraiment un raisonnement minable !

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Vera

Fonctionnement à flux tendu, suppression d’un fonctionnaire sur deux, rabotage de l’ensemble des politiques publiques : tout cela a fini par altérer la capacité de l’État à faire face aux aléas climatiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Vera

Les réorganisations brutales des services de l’État, notamment dans le secteur de l’équipement, ont dégradé leur organisation sur les territoires et leur capacité à prévenir et à gérer les situations de crise.

Ainsi, depuis trois ans, selon des sources syndicales, il manque 10 000 agents pour assurer un bon fonctionnement du service public.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

Ils n’ont qu’à travailler un peu plus !

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Vera

Pourtant, vous prévoyez une nouvelle saignée des emplois publics pour la période 2011-2013.

Quant aux crédits consacrés à l’entretien des routes, ils vont encore baisser de plus de 20 millions d’euros d’ici à l’an prochain.

Comme toujours, ce sont les collectivités de proximité qui ont géré la pénurie, notamment en offrant un hébergement aux personnes bloquées sur les routes. Alors que leurs services publics locaux assurent une part importante de la solidarité nationale, vous voulez leur appliquer de force votre politique d’austérité en les privant de ressources et en gelant leur dotation pendant trois ans.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Vera

Avec cette politique de rigueur, les collectivités locales n’auront pas le choix : ce sera soit la hausse des impôts locaux, soit la réduction des services publics, au détriment de la réponse aux besoins des populations locales, notamment des plus fragiles d’entre elles.

Voilà donc votre conception de la solidarité nationale, de la cohésion sociale et de l’intérêt général !

Monsieur le Premier ministre, ma question est simple. Quand donc allez-vous cesser de faire payer au peuple les conséquences de la crise alors que vous épargnez les banques et les financiers, qui en portent pourtant l’unique responsabilité ? §

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Larcher

La parole est à M. le secrétaire d'État chargé de la fonction publique.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Boulaud

M. Didier Boulaud. Il va nous parler de l’hiver 1956 !

Sourires sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État auprès du ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l’État, chargé de la fonction publique

Je ne vais pas épiloguer sur l’épisode que nous avons vécu la semaine dernière. Élu d’un département qui vous est cher, monsieur le sénateur, je peux porter témoignage que les agents de l’État, comme ceux des départements et des communes, ont fait ce qu’ils pouvaient, …

Debut de section - PermalienPhoto de Robert Hue

Ce n’est pas ce qu’a dit le Premier ministre !

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

M. Georges Tron, secrétaire d'État. … dans des conditions qui n’étaient pas faciles, pour améliorer la situation.

Applaudissementssur les travées de l’UMP. –Exclamations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Je ne ferai aucun distinguo entre les uns et les autres. Toutefois, si je le voulais, je pourrais rappeler que le secteur des transports relève plutôt de la compétence départementale... Mais ce n’est pas le sujet !

Je préfère m’arrêter sur le second aspect de votre intervention, qui vise à établir un lien entre la situation que nous avons connue et la politique qui est conduite depuis plusieurs années.

Première question : le nombre des agents publics en France permet-il de conclure que notre pays est aujourd’hui sous-administré ?

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Eh bien, je vais vous apporter des chiffres précis.

Notre pays compte à ce jour 1, 4 million d’agents de plus qu’en 1980, époque à laquelle, vous en conviendrez, la France n’était pourtant pas sous-administrée. Il y en a eu 550 000 de plus entre 2000 et 2008 et, très précisément, 350 000 de plus, hors transferts de compétences, dans les collectivités territoriales.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Borvo Cohen-Seat

Il y a aussi beaucoup plus d’habitants qu’avant !

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Excusez-moi de vous le dire, mais il n’y a que vous pour nous expliquer qu’aujourd’hui la France manque d’agents publics alors que, dans aucun autre pays de niveau comparable, on ne trouve un ratio d’agents publics par rapport à la population aussi élevé.

Deuxième question : cette situation découle-t-elle d’une vue de l’esprit ? Pas du tout ! Depuis des années, d’audits en stratégies ministérielles de réforme, en passant par la RGPP, un débat est mené, qui a d’ailleurs été aussi alimenté par les organisations syndicales, en vue de procéder à des ajustements.

Troisième question : tous les ministères sont-ils logés à la même enseigne ? Non, bien sûr ! Certains conservent le même nombre d’agents tandis que d’autres voient leurs effectifs évoluer à la hausse ou à la baisse.

Quatrième question : les agents publics sont-ils les victimes de cette politique ? Bien évidemment, non ! Il suffit, pour s’en convaincre, d’observer les effets de la réduction du nombre d’agents en application de la règle dite du « un sur deux ». Monsieur Vera, plus de 70 % des sommes économisées grâce au non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ont été reversées aux agents publics sous la forme de mesures catégorielles.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Nous avons donc fait le pari de remotiver les agents publics et de mieux les rémunérer.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

M. Georges Tron, secrétaire d'État. Monsieur le sénateur, invoquer la situation que nous avons connue la semaine dernière pour en arriver à votre conclusion me semble donc pour le moins hâtif.

Applaudissementssur les travées de l’UMP et de l’Union centriste.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Béteille

Ma question concerne l’action du Gouvernement en faveur de la réussite scolaire et de l’accomplissement individuel.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Boulaud

M. Didier Boulaud. Alors, ça va être vite fait !

Sourires sur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Béteille

Conduite par l’OCDE, l’enquête PISA – programme international pour le suivi des acquis des élèves – est une étude internationale qui est menée tous les trois ans. Elle évalue et compare les connaissances des élèves de 15 ans dans trois domaines : la lecture, les mathématiques et la culture scientifique.

Les résultats pour 2009, présentés le 7 décembre dernier, sont venus nous rappeler que la France ne figure pas, hélas ! en tête du classement, il s’en faut.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Béteille

La France, pour être l’un des pays de l’OCDE qui dépensent le plus d’argent par élève, ne parvient pas à rivaliser avec des pays aux cultures et pratiques aussi différentes que Singapour, la Corée du Sud, la Finlande ou l’Allemagne. Pis, la France recule là où notre voisin parvient, pour un coût moindre, à améliorer sensiblement ses performances.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Boulaud

Qui gouverne la France depuis dix ans ? C’est l’incurie !

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Béteille

Depuis 2007, les programmes du primaire ont été recentrés sur l’acquisition des savoirs fondamentaux. Un dispositif d’accompagnement éducatif et des stages ont par ailleurs été mis en place afin de réduire la proportion d’élèves en difficulté et d’augmenter le nombre des bons élèves, de même qu’ont été lancés des programmes accordant plus d’autonomie aux établissements scolaires.

Laisser la main au terrain, sans cesser d’évaluer les pratiques, telle est la philosophie qui préside à ces réformes.

En 2005 déjà, sous l’impulsion de François Fillon, la majorité s’était employée à replacer la transmission des savoirs fondamentaux au cœur du projet éducatif.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Béteille

Par-delà les efforts et la volonté du Gouvernement de répondre à un défi dont dépend pour l’essentiel notre place sur la scène internationale à l’horizon 2030, se pose également en creux la question des valeurs transmises par l’école à l’heure où le respect de l’autre, la discipline et, disons-le clairement, l’autorité sont mis à mal par une permissivité et un relâchement qui sapent les fondements de notre République.

Peut-on, enfin, passer sous silence les ratés du « pédagogisme » qui, pour avoir érigé la lutte contre l’inégalité en dogme, a laissé prospérer une culture qualifiée par certains de « culture du vide et de l’ignorance », …

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Béteille

… laquelle contribue sournoisement au maintien, voire à l’accroissement des inégalités dans l’accès au savoir ?

Aussi n’est-ce pas tant l’ascenseur social qui est aujourd’hui en panne que l’école républicaine qui est hantée par l’inversion systématique des valeurs.

Monsieur le ministre, que peut faire le Gouvernement pour que l’école, sans avoir à se substituer à la responsabilité parentale, puisse former des jeunes aussi brillants que porteurs de valeurs positives, favorisant le « vivre ensemble » ?

Applaudissements sur les travées de l ’ UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Larcher

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de la jeunesse et de la vie associative.

Applaudissements sur les travées de l ’ UMP.

Debut de section - Permalien
Jeannette Bougrab, secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative, chargée de la jeunesse et de la vie associative

Monsieur le président, permettez-moi tout d’abord d’excuser l’absence de M. le ministre de l’éducation nationale…

Debut de section - Permalien
Jeannette Bougrab, secrétaire d'État

… qui participe en ce moment même, à Dijon, à un débat sur les rythmes scolaires.

Le progrès doit être un principe directeur dans la détermination des politiques éducatives. Pour pouvoir progresser, le système éducatif a besoin d’évaluations régulières, de comparaisons internationales.

Les résultats de l’enquête PISA, publiés le 7 décembre dernier, ont été analysés avec une grande attention afin qu’ils puissent être intégrés dans la politique éducative de notre pays.

Debut de section - Permalien
Jeannette Bougrab, secrétaire d'État

Plusieurs enseignements ont été tirés de cette quatrième étude PISA.

Il apparaît que la France se maintient dans un peloton où l’on trouve l’ensemble des pays développés, notamment les États-Unis, l’Allemagne, la Suède et le Royaume-Uni. L’étude relève toutefois deux faiblesses de notre pays.

La première est une bipolarisation entre les résultats : une augmentation du nombre des élèves en difficulté et une faible progression du nombre des bons élèves.

La seconde faiblesse tient au lien qui existe entre les résultats scolaires de certains élèves et l’origine sociale de leurs parents.

Debut de section - Permalien
Jeannette Bougrab, secrétaire d'État

Un autre enseignement fort de cette enquête est que l’efficacité économique ne se mesure pas à l’aune du niveau de la dépense publique.

L’étude montre que certains pays de l’OCDE qui dépensent moins que la France sont mieux classés qu’elle.

Exclamations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Borvo Cohen-Seat

Vous oubliez une dimension essentielle : le collège unique !

Debut de section - Permalien
Jeannette Bougrab, secrétaire d'État

D’autres pays de l’OCDE, qui dépensent parfois plus que la France, sont, eux, moins bien classés qu’elle.

Debut de section - Permalien
Jeannette Bougrab, secrétaire d'État

En tout état de cause, l’étude PISA nous montre qu’il faut sortir du mythe du « toujours plus » pour aller vers le « toujours mieux ».

L’étude nous montre aussi que les faiblesses et les limites d’un système éducatif ne sont pas une fatalité. Un pays peut toujours améliorer les performances de son système scolaire.

Afin de mener chaque élève vers la réussite, notre action se concentre sur trois points : le recentrage sur les enseignements fondamentaux, la personnalisation de l’enseignement et une marge de manœuvre plus grande laissée aux équipes pédagogiques.

En ce qui concerne le lien entre origine sociale et réussite, nous ne devons pas nous résigner. Nous sommes convaincus que nous parviendrons à le rompre grâce à l’école républicaine.

Applaudissements sur les travées de l ’ UMP. – MM. Hervé Maurey et Bruno Retailleau applaudissent également.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicolas Alfonsi

Ma question s’adressait à M. le Premier ministre, car lui seul, compte tenu de son autorité renouvelée, pouvait mettre un terme à la polémique qui est née à la suite à la décision récente du tribunal de Bobigny.

En outre, interroger M. le ministre de l’intérieur pourrait conduire ce dernier à récidiver une nouvelle fois : n’a-t-il pas déclaré à la suite des propos sensés et mesurés de M. le garde des sceaux qu’il « confirmait, revendiquait et assumait ses premiers propos » ?

Ainsi, le fait que les décisions de justice soient rendues au nom du peuple français ne semble pas avoir troublé, au moment même ou sont évoqués des projets de jury populaire dans les tribunaux correctionnels, M. le ministre de l’intérieur, qui, soucieux de soigner son image auprès des forces de police, a violé l’article du code pénal qui sanctionne le fait « de chercher à jeter le discrédit sur une décision juridictionnelle de nature à porter atteinte à l’autorité de la justice ».

Très bien ! sur les travées socialistes.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicolas Alfonsi

Au demeurant, qui nous dit que les officiers de police judiciaire, confrontés quotidiennement à des situations difficiles – je tiens d’ailleurs à leur rendre hommage – et plus respectueux, sans doute, des décisions de justice que le ministre de l’intérieur, …

Debut de section - PermalienPhoto de Nicolas Alfonsi

… partagent le sentiment de ce dernier ? Qui nous dit qu’ils n’approuvent pas la sanction du tribunal de Bobigny, eu égard à la gravité des faits sanctionnés ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nicolas Alfonsi

Comme l’a souligné avec raison M. le Premier ministre, la décision d’engager des poursuites est due à une initiative du ministre de l’intérieur. N’est-il pas regrettable, dès lors, que cette initiative soit ruinée par les propos du même ministre, dont l’opinion publique retiendra le commentaire et non l’initiative.

S’arroger le droit de critiquer les décisions de justice est une faute, et même un délit, aggravé en l’occurrence par la qualité et le statut de celui qui s’exprime.

Il faut le dire et le répéter, l’état de droit s’impose aux ministres. Ces derniers doivent respecter le principe de la séparation des pouvoirs, lequel ne saurait être bafoué au bénéfice de considérations subalternes ou corporatistes, …

Debut de section - PermalienPhoto de Nicolas Alfonsi

… quelle que soit la compréhension que nous pouvons manifester envers les policiers qui exercent leur métier dans des conditions difficiles.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicolas Alfonsi

Il eût sans doute été préférable que M. le Premier ministre, plutôt que de rappeler la justice à ses devoirs, adressât semblable recommandation au ministre de l’intérieur.

Monsieur Baroin, pouvez-vous nous confirmer, sans remonter au Déluge, ou en tout cas à plus de dix ans en arrière comme vous l’avez fait voilà quelques instants, que des instructions ont été données à M. le ministre de l’intérieur pour l’inviter à plus de mesure, afin d’éviter que ne se reproduisent de tels dérapages, qui portent atteinte à l’idée que l’on doit faire de la justice ?

Applaudissements sur certaines travées du RDSE ainsi que sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Larcher

La parole est à M. le ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'État, porte-parole du Gouvernement.

Debut de section - Permalien
François Baroin, ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'État, porte-parole du Gouvernement

Monsieur le sénateur, je pourrais vous rappeler à nouveau que le Premier ministre a déclaré que les sept policiers qui ont été condamnés avaient commis des faits injustifiables. Je pourrais aussi vous rappeler que cette affaire est née de l’initiative du commissariat et de l’autorité hiérarchique qui a signalé les faits. Mais j’irai à l’essentiel.

Vous me dites de remonter moins loin que dix ans en arrière. Vous avez raison ! Arrêtons-nous donc ensemble à ce qui s’est passé voilà quelques jours.

Il faut tout de même beaucoup d’audace et un culot d’acier pour se draper dans une sorte de virginité en nous disant : « Vous, au Gouvernement, vous, à droite, vous vous comportez mal », alors que, voilà quelques jours, rue de Solférino, le « politburo » du PS a condamné par avance les observations du Conseil d’État, haute juridiction parfaitement inattaquable, au sujet de la situation du président de la région d’Île-de-France !

Protestations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.

Debut de section - Permalien
François Baroin, ministre

M. François Baroin, ministre. Vous appelez à plus de mesure ; nous appelons, nous, à plus de responsabilité partagée.

Vifs applaudissementssur les travées de l’UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Jeannerot

Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adresse à M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé. Elle concerne le fonctionnement de Pôle emploi.

Parce qu’ils ont du bon sens, nos concitoyens savent bien que, face au déficit abyssal des comptes de l’État, il faut faire des économies. Mais ils ne comprennent pas que cette recherche d’économies s’exerce tous azimuts, y compris sur des domaines aussi essentiels que celui de l’emploi.

Ainsi, le service public de l’emploi n’est pas épargné par votre politique de rigueur. Vous envisagez de réduire ses moyens, et ses personnels, vous le savez, sont très inquiets. Sommes-nous sortis de la crise, sur le front de l’emploi, pour justifier une telle mesure ? De toute évidence, non.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Jeannerot

Certes, en octobre dernier, le nombre des chômeurs a très légèrement diminué par rapport au mois précédent. Cette donnée ne doit cependant pas nous en faire oublier d’autres, moins flatteuses, mais bien réelles : le nombre des chômeurs de longue durée a progressé de 23 % en un an et la durée moyenne d’inscription au chômage ne cesse de s’allonger. Les plus touchés sont les jeunes : un sur quatre est sans emploi. On sait depuis hier que, en zone urbaine sensible, un homme jeune sur deux – chiffre terrible ! – est au chômage.

Oui ! sur les travées du groupe CRC-SPG et du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Jeannerot

Cette situation devrait, à l’évidence, conduire le Gouvernement à renforcer les moyens d’accompagnement des chômeurs au retour à l’emploi ou à l’entrée en formation. Ces moyens, monsieur le ministre, ont fait la preuve de leur efficacité économique et sociale.

Vous envisagez précisément de faire le contraire en amputant la politique de l’emploi de ses moyens d’action, notamment en décidant de supprimer 1 800 emplois à Pôle emploi.

Comment cette politique est-elle compatible avec la volonté affichée par le Président de la République de doubler le nombre de jeunes admis en formation en alternance ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Borvo Cohen-Seat

Ce n’est pas fait : les patrons n’en veulent pas !

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Jeannerot

M. Claude Jeannerot. Monsieur le ministre, alors que la fracture sociale ne cesse de s’aggraver, notamment dans les territoires urbains sensibles, quelles mesures comptez-vous prendre pour permettre au service public de l’emploi d’exercer correctement sa mission ?

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Larcher

La parole est à M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé.

Debut de section - Permalien
Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé

Monsieur le sénateur, si vous voulez que Pôle emploi puisse accomplir sa mission, il faut arrêter de prononcer des contrevérités à son sujet.

Debut de section - Permalien
Xavier Bertrand, ministre

Or c’est ce que vous avez fait dans votre intervention.

D’une part, vous dites que les moyens baissent. Ce n’est pas vrai. Les discussions qui ont eu lieu récemment ici même ont montré que les moyens de Pôle emploi étaient au contraire confortés.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Borvo Cohen-Seat

Allez dans les agences de Pôle emploi et vous verrez comment les choses se passent !

Debut de section - Permalien
Xavier Bertrand, ministre

D’autre part, vous parlez des effectifs.

En février 2008, quand s’est engagée la fusion de l’UNEDIC avec l’ANPE, il y avait 48 000 agents. Au moment où je vous parle, ils sont 52 000.

Debut de section - Permalien
Xavier Bertrand, ministre

M. Xavier Bertrand, ministre. Où est la baisse des effectifs ?

Protestations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Mahéas

Moi, je vois ce qui se passe dans mon département !

Debut de section - Permalien
Xavier Bertrand, ministre

C’est encore une contrevérité que je voulais dénoncer.

Debut de section - PermalienPhoto de Guy Fischer

Vous êtes complètement déconnecté de la réalité ! Vous devriez venir à Vénissieux…

Debut de section - Permalien
Xavier Bertrand, ministre

Ces chiffres sont vérifiables.

Debut de section - Permalien
Xavier Bertrand, ministre

M. Xavier Bertrand, ministre. Pour les connaître, il suffisait de participer au débat qui s’est tenu ici ou de consulter les documents s’y rapportant !

Nouvelles protestations sur les mêmes travées.

Debut de section - Permalien
Xavier Bertrand, ministre

La baisse du chômage, c’est la priorité de chacun des élus sur leur territoire. Dans ces conditions, pourquoi ne pas sortir des postures habituelles et regarder ensemble si nous sommes capables d’être plus efficaces ?

Ce que nous proposons, c’est de mettre sur la table de nouveaux outils pour l’emploi des jeunes, notamment en matière d’alternance.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Boulaud

Cela fait huit ans que vous nous répétez cela !

Debut de section - Permalien
Xavier Bertrand, ministre

Je le dis notamment aux responsables de collectivités locales, quelle que soit leur sensibilité : le Gouvernement veut avancer davantage sur cette voie. Nous verrons si l’intérêt général prime les postures politiciennes.

Debut de section - Permalien
Xavier Bertrand, ministre

En la matière, ma politique sera celle de la main tendue.

Par ailleurs, le chômage des jeunes, autre aspect qui me semble important, se situe effectivement à un niveau trop élevé dans notre pays, comme dans l’ensemble des États européens. Mais, depuis un an, la baisse est de 7 %, et il faut encore l’accentuer.

Exclamations sur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - Permalien
Xavier Bertrand, ministre

Nous savons pertinemment qu’un jeune qui apprend son métier et à l’école et en entreprise a beaucoup plus de chances de garder son emploi ou d’en trouver un autre. Voilà pourquoi nous nous engagerons davantage dans cette voie. Dès la semaine prochaine, je commencerai, avec Nadine Morano, à recevoir les partenaires sociaux pour formuler de nouvelles propositions en matière d’alternance.

Debut de section - Permalien
Xavier Bertrand, ministre

Enfin, vous nous dites que l’effort du Gouvernement diminue. Disons les choses très clairement : en 2009, 290 000 contrats aidés ont été signés dans le secteur non marchand. L’an prochain, grâce au budget qui a été voté par la majorité, leur nombre passera à 340 000.

Cela démontre bien que nous sommes conscients de la nécessité de sortir de la crise le plus rapidement possible et que, pour nos concitoyens, le marqueur de la sortie de crise, ce sera la baisse durable du chômage.

Debut de section - Permalien
Xavier Bertrand, ministre

M. Xavier Bertrand, ministre. C’est notre priorité. Il ne tient qu’à vous de changer d’attitude et de nous aider à relever encore plus vite ce défi.

Bravo ! et applaudissementssur les travées de l’UMP et de l’Union centriste.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Braye

Monsieur le président, madame la ministre d’État, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État chargé des transports. Je précise qu’elle a été préparée avec notre collègue des Yvelines Bernadette Dupont, et je sais toute l’attention que le président Gérard Larcher y porte.

Le 17 novembre dernier, la Cour des comptes a rendu public un rapport sur les transports ferroviaires en Île-de-France : réseau inadapté et saturé, qualité de service dégradée, infrastructures vieillissantes, retards d’investissements, …

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Braye

… déséquilibres financiers. Le constat de la Cour est très sévère pour l’autorité organisatrice des transports régionaux, le Syndicat des transports d’Île-de-France, le STIF, pour les opérateurs de transport, la SNCF et la RATP, ainsi que pour Réseau ferré de France.

Ce constat de la Cour des comptes rejoint malheureusement celui qui est fait quotidiennement par les centaines de milliers d’utilisateurs des transports franciliens, notamment dans le département des Yvelines, sur l’ensemble des lignes du Transilien, qu’il s’agisse des lignes SNCF ou des lignes RER A et C, exploitées conjointement avec la RATP.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Boulaud

Ça doit faire longtemps qu’il ne les a pas prises !

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Braye

Toutes les destinations yvelinoises sont concernées, que ce soit Versailles, Saint-Germain-en-Laye, Mantes-la-Jolie, Rambouillet, Poissy, Conflans-Sainte-Honorine, pour ne citer que les principales.

Depuis quelques années, on observe sur toutes ces lignes une très nette dégradation des conditions de transport, la saturation du réseau entraînant un manque de régularité du trafic et de ponctualité des rames, notamment aux heures de pointe, insupportable pour nos concitoyens.

Ces graves dysfonctionnements constituent un véritable frein au développement durable du département et pénalisent fortement la qualité de vie d’un grand nombre de nos concitoyens yvelinois, sans parler du handicap indiscutable que cela constitue pour trouver ou même conserver un emploi.

Ce service dégradé illustre ce que la Cour des comptes pointe, à savoir que la SNCF et RFF négligent depuis trop longtemps la rénovation du réseau francilien, alors même que le trafic s’est accru de 20 % à 30 % au cours de la seule décennie passée.

S’il est évident que de très importants efforts doivent être faits par le STIF poux y remédier, notamment dans ses relations contractuelles avec la SNCF, il semble que l’on puisse aussi regretter l’absence de stratégie concertée avec l’État.

Monsieur le secrétaire d’État, alors que des investissements massifs vont être consentis dans le cadre du futur réseau de transport du Grand Paris, …

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Braye

M. Dominique Braye. … comment pensez-vous agir pour que l’État contribue à la remise à niveau urgente et indispensable de l’actuel réseau de transport ferroviaire yvelinois et francilien, si largement défaillant ?

Très bien ! et applaudissements sur les travées de l ’ UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Larcher

La parole est à M. le secrétaire d'État chargé des transports.

Debut de section - Permalien
Thierry Mariani, secrétaire d'État auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement, chargé des transports

M. Thierry Mariani, secrétaire d'État auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement, chargé des transports. Monsieur le sénateur, comme vous le savez, l’organisation des transports en Île-de-France relève du syndicat des transports d’Île-de-France, sous la responsabilité du président du conseil régional d’Île-de-France.

Protestations sur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Le Texier

Vous vous êtes débarrassés du ferroviaire francilien faute d’avoir su l’entretenir !

Debut de section - Permalien
Thierry Mariani, secrétaire d'État

Cependant, l’État est particulièrement attentif à l’amélioration de la qualité du service offert aux usagers des transports collectifs en Île-de-France, et notamment dans les Yvelines.

L’effort de l’État repose sur trois axes : premièrement, la rénovation des infrastructures ; deuxièmement, le renouvellement du matériel roulant ;…

Debut de section - Permalien
Thierry Mariani, secrétaire d'État

… troisièmement, la création d’infrastructures nouvelles.

L’engagement de l’État représente au total près de 1, 4 milliard d’euros.

Au-delà de cet effort financier, monsieur le sénateur, les entreprises responsables des transports collectifs en Île-de-France ont lancé des programmes de modernisation du matériel roulant : acquisition de 172 rames de la nouvelle automotrice et rénovation des rames à deux niveaux des lignes C et D du RER ;…

Debut de section - Permalien
Thierry Mariani, secrétaire d'État

… amélioration des réseaux Paris Est et Paris Sud-est et des trains RER B.

Debut de section - PermalienPhoto de Yannick Bodin

Ayez donc le courage de dire qui a pris la responsabilité de cela ?

Debut de section - Permalien
Thierry Mariani, secrétaire d'État

Toutefois, nous en sommes conscients, ces efforts ne sont pas suffisants pour répondre à l’ensemble des besoins de déplacement des Franciliens.

C’est pourquoi le Président de la République a annoncé en 2009 un programme d’investissement de 35 milliards d’euros en faveur des transports collectifs en Île-de-France jusqu’en 2025.

Debut de section - Permalien
Thierry Mariani, secrétaire d'État

Ce programme recouvre le projet de rocade par métro automatique, mais aussi l’extension et l’amélioration du réseau existant.

D’autres projets de transports collectifs contribueront à améliorer l’accessibilité dans les Yvelines. Je citerai le prolongement de la tangentielle ouest, le projet de tramway reliant Châtillon à Viroflay, qui est en cours de réalisation, le projet de réaménagement du pôle d’échange multimodal de Versailles, chantier qui est inscrit au contrat de projet 2007-2013.

Les Yvelines, par ailleurs, bénéficieront du prolongement du RER E à l’ouest, pour relier la gare Haussmann-Saint-Lazare à Mantes-la-Jolie, en passant par le secteur de la Défense.

Exclamations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.

Debut de section - Permalien
Thierry Mariani, secrétaire d'État

Il faut également, monsieur le sénateur, remédier de façon urgente à la saturation de la ligne A du RER. Ce projet prioritaire, qui représente plus de 2 milliards d’euros, est actuellement soumis à un débat public et devrait être mené à bien à l’horizon 2020.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Boulaud

Il n’y a plus un sou ! C’est la faillite !

Debut de section - Permalien
Thierry Mariani, secrétaire d'État

M. Thierry Mariani, secrétaire d'État. Soyez assuré, monsieur le sénateur, que l’État mettra en place, dans les Yvelines comme dans l’ensemble de la région d’Île-de-France, avec l’ensemble des acteurs concernés, les financements nécessaires à la réalisation de ces projets.

Applaudissementssur les travées de l’UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Serge Larcher

Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, nous sommes à la veille de la réforme de la politique de cohésion européenne, qui va intervenir dans un cadre budgétaire européen assurément contraint.

Le commissaire européen à la politique régionale, M. Johannes Hahn, a présenté le 10 novembre dernier le cinquième rapport de la Commission sur la cohésion en Europe.

Ce rapport dessine les grandes orientations stratégiques que la Commission entend proposer pour les fonds structurels après 2013.

C’est un enjeu important pour nos régions ultrapériphériques, ou RUP, qui reçoivent, pour la période 2007-2013, une enveloppe de 3, 2 milliards d’euros dans le cadre de l’objectif « convergence » et de l’allocation spéciale du FEDER, au titre des contraintes géographiques auxquelles elles sont soumises, notamment l’éloignement.

Cette dotation complémentaire du FEDER, baptisée « allocation de compensation des surcoûts liés aux handicaps structurels », s’élève à 35 euros par habitant et par an, ce qui représente 482 millions d’euros pour les quatre départements d’outre-mer actuels. Elle est destinée aux RUP mais aussi aux régions septentrionales. Quel avenir pour ces fonds ?

La combinaison des critères d’éligibilité et de la baisse du PIB moyen de l’Union, à la suite de l’élargissement, suscite l’inquiétude de certaines RUP, susceptibles de ne plus être éligibles à l’objectif « convergence » ; c’est, par exemple, le cas de la Martinique.

Toutefois, la Commission a annoncé son projet de créer un nouvel objectif intermédiaire pour les régions dont le PIB se situerait entre 75 % et 90 % de la moyenne du PIB communautaire, ce qui est de nature à apaiser en partie les esprits sur ce point.

En revanche, l’avenir de l’allocation spécifique pour les RUP est loin d’être garanti : le cinquième rapport sur la cohésion ne donne, à ce sujet, aucune assurance, et les réserves, voire les réticences de nos partenaires européens sur ce point particulier sont connues. Rappelons-nous avec quelles difficultés cette allocation fut mise en place pour la période 2007-2013 !

En outre, je ne m’inquiète pas seulement du montant des fonds dont bénéficieront les RUP après 2013. Je suis aussi préoccupé par la volonté affichée par la Commission de concentrer les fonds de cohésion uniquement sur les domaines relevant de la stratégie de croissance d’« Europe 2020 ».

Il importe de garder une certaine souplesse pour accorder aux priorités d’« Europe 2020 » une importance adaptée au contexte local, et permettre, par exemple, la réalisation d’infrastructures dans les départements d’outre-mer.

Madame la ministre, quelles actions entendez-vous mener pour assurer la continuité de cette allocation spécifique après 2013 et pour soutenir, par le biais des fonds de cohésion, le développement de nos départements d’outre-mer ?

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG, ainsi que sur certaines travées du RDSE.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Larcher

M. le président. La parole est à Mme la ministre chargée de l’outre-mer.

Applaudissements sur les travées de l ’ UMP.

Debut de section - Permalien
Marie-Luce Penchard, ministre auprès du ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration, chargée de l’outre-mer

Vous avez raison, monsieur le sénateur, de rappeler l’enjeu considérable que représentent les fonds structurels destinés à l’outre-mer puisque l’enveloppe se monte à plus de 3 milliards d’euros.

Debut de section - Permalien
Marie-Luce Penchard, ministre

Vous connaissez mon engagement et ma détermination pour faire reconnaître les problèmes de l’outre-mer au niveau européen. J’ai insisté personnellement, à plusieurs reprises, auprès du commissaire européen Johannes Hahn afin que l’Europe prenne en compte la nécessité de cette enveloppe. Le Gouvernement a ainsi veillé à ce que son montant soit bien inscrit dans le mémorandum conjoint entre les États membres et les régions ultrapériphériques, signé lors de la XVe conférence des présidents des régions ultrapériphériques de l’Union européenne, qui s’est tenue à Las Palmas, dans les îles Canaries, le 15 octobre dernier.

Lors de cette conférence, j’ai également rappelé l’importance du maintien de l’allocation visant à compenser les surcoûts liés aux handicaps spécifiques de nos territoires.

Comme vous le savez, le chemin est encore long...

Sourires sur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - Permalien
Marie-Luce Penchard, ministre

Nous n’en sommes qu’au début des négociations. En effet, afin de déterminer la stratégie de l’Europe à l’égard de l’outre-mer, la Commission doit adopter préalablement une communication, qui sera établie sur la base de ce mémorandum.

Debut de section - Permalien
Marie-Luce Penchard, ministre

Ce travail est en cours et nous en attendons le résultat.

Par ailleurs, la Commission vient d’engager un débat très important sur la politique de cohésion territoriale, qui permettra vraisemblablement de guider les perspectives financières. Nous n’en connaissons pas encore les conclusions.

Je tiens à vous rassurer, monsieur le sénateur : nous suivons ce processus depuis plus d’un an, ...

Debut de section - Permalien
Marie-Luce Penchard, ministre

... et nous veillons à ce que l’outre-mer ne soit pas oublié par l’Europe.

Le Gouvernement est d’autant plus mobilisé sur ce dossier que, Mayotte étant appelé à bénéficier du statut des régions ultrapériphériques, nous avons absolument besoin de ces crédits pour soutenir le développement économique de nos territoires.

Applaudissements sur les travées de l ’ UMP et de l ’ Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.

Applaudissements sur les travées de l ’ UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Revet

Ma question s’adresse à M. le secrétaire d’État chargé des transports.

De nombreux secteurs d’activité doivent obligatoirement faire appel à une escorte de police pour assurer des transports exceptionnels.

Aujourd’hui, des projets d’implantation d’éoliennes se développent sur le territoire national. Les éléments constitutifs de ces équipements sont transportés par voie maritime, avant d’être acheminés sur site par voie routière.

La réorientation des missions des compagnies républicaines de sécurité a eu pour conséquence de réduire considérablement la disponibilité de ce service public pour assurer ces missions, ce qui retarde la finalisation des projets. Des équipements restent bloqués sur les quais quelquefois pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. De tels retards portent atteinte à l’attractivité de nos ports, lesquels n’ont manifestement pas besoin de ça...

Par-delà la spécificité des équipements éoliens, l’activité économique dans de nombreux autres domaines nécessite l’utilisation de transports exceptionnels et des acheminements réalisés dans les meilleurs délais.

Il semble que des dispositions visant à externaliser les missions d’escorte des transports exceptionnels soient envisagées et qu’un projet de décret en ce sens soit en cours d’élaboration. Une telle mesure, si elle est décidée, ne pourrait être opérationnelle qu’au terme d’un certain délai, ne serait-ce que pour former les personnels.

Je souhaite vous poser deux questions précises, monsieur le secrétaire d’État.

Qu’en est-il de ce projet d’externalisation ?

Dans l’attente de sa concrétisation, quelles dispositions prévoyez-vous de prendre pour assurer la continuité régulière de ces missions d’escorte, en particulier pour le transport d’éléments d’installations d’énergie renouvelable ?

Applaudissements sur les travées de l ’ UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Larcher

La parole est à M. le secrétaire d’État chargé des transports.

Debut de section - Permalien
Thierry Mariani, secrétaire d’État auprès de la ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement, chargé des transports

Effectivement, monsieur le sénateur, les convois exceptionnels les plus importants sont actuellement escortés par les forces de l’ordre, ce qui permet d’assurer l’avancement des convois tout en préservant la sécurité des usagers de la route.

Compte tenu de l’accroissement des missions prioritaires des forces de l’ordre et du nombre de transports exceptionnels de très grande dimension, les escortes assurées par les forces de l’ordre sont en voie de réforme profonde. Il est en effet prévu de confier cette mission, dans le futur, à des entreprises privées, ...

Debut de section - Permalien
Thierry Mariani, secrétaire d’État

... afin que les forces de l’ordre puissent se consacrer encore davantage à leur mission première, qui consiste à assurer la sécurité de nos concitoyens. Ce sera également le meilleur moyen d’éviter les retards dans la livraison de certains matériels, comme les équipements éoliens que vous avez évoqués.

Le projet de décret qui concrétisera cette réforme définit les conditions de guidage privé des convois. Par ailleurs, il met en place une formation initiale et continue pour les futurs guideurs.

Tous les acteurs concernés par cette réforme ont été associés, dès 2009, à la rédaction du projet de décret. Les ministères chargés des transports et de l’intérieur ont consulté les principales fédérations de transporteurs : la Fédération nationale des transports routiers, la Fédération des entreprises de transport et logistique de France et l’Union nationale des organisations syndicales de transporteurs routiers automobiles, ainsi que les organismes de formation. De nombreux échanges ont eu lieu, portant notamment sur les prérogatives qui seront confiées aux futurs guideurs et sur les délais de mise en place de la réforme.

Sachez que le projet de décret a été transmis au Conseil d’État en octobre et que ce décret sera examiné en séance au début du mois de janvier. Le nouveau dispositif entrera en vigueur le 1er juillet 2011, date annoncée aux professionnels.

Debut de section - Permalien
Thierry Mariani, secrétaire d’État

Dès la parution du décret, un premier noyau de guideurs sera mis en place. Ils effectueront des missions de guidage visant à alléger la tâche des forces de l’ordre dans ce domaine.

Sachant que vous portez un grand intérêt à cette question, monsieur le sénateur, je vous confirme que je suis prêt à vous recevoir afin que nous examinions ensemble les modalités pratiques d’application de cette réforme.

Applaudissements sur les travées de l ’ UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Larcher

Nous en avons terminé avec les questions d’actualité au Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Larcher

Mesdames messieurs les ministres, mes chers collègues, j’ai le plaisir de vous informer de la présence dans notre tribune d’honneur d’une délégation de députés libanais composée de MM. Riad Rahal, Ali El Mokdad et Walid El Khoury. (Mmes et MM. les ministres ainsi que Mmes et MM. les sénateurs se lèvent et se tournent vers la tribune d’honneur.)

Cette délégation est en France dans le cadre du programme des Nations unies pour le développement sur la coopération avec le Parlement français.

Au Sénat, elle a été reçue par M. Adrien Gouteyron, président du groupe d’amitié France-Liban, et Mme Catherine Morin-Desailly, membre de la commission de la culture.

Cette visite s’inscrit dans le cadre des relations historiques et étroites qui unissent nos deux pays, notamment l’Assemblée nationale du Liban et le Sénat français. C’est aussi un signe de solidarité de la part de la France, alors que le Liban et sa région traversent une période difficile.

Je leur souhaite, en votre nom, une cordiale et amicale bienvenue et un excellent séjour parmi nous.

Je tiens à leur faire part, une fois encore, de notre attachement à un Liban indépendant et vivant dans la paix, une paix que nous appelons de nos vœux pour toute la région.

Applaudissements prolongés

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Larcher

Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux quelques instants.

La séance est suspendue.

La séance, suspendue à quinze heures cinquante-cinq, est reprise à seize heures quinze, sous la présidence de Mme Catherine Tasca.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Nous reprenons la discussion du projet de loi de finances rectificative pour 2010.

Nous poursuivons la discussion des articles.

I A §(nouveau). – Au premier alinéa de l’article L. 315-4 du code de la construction et de l’habitation, la seconde occurrence du mot : « épargne » est remplacée par le mot : « épargne-logement ».

I. – Le même article L. 315-4 est complété par trois alinéas ainsi rédigés :

« Pour les plans d’épargne-logement mentionnés au 9° bis de l’article 157 du code général des impôts :

« 1° Un décret en Conseil d’État fixe le montant minimal du prêt d’épargne-logement auquel est subordonné l’octroi de la prime d’épargne-logement ;

« 2° Un arrêté conjoint des ministres chargés de l’économie, du budget et du logement fixe le montant maximal de la prime d’épargne-logement ; lorsque le prêt d’épargne-logement finance une opération d’acquisition ou de construction, ce montant peut être fixé à un niveau supérieur justifié par le niveau de performance énergétique globale du logement. »

II. – L’article L. 136-7 du code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

A. – Le 2° du II est ainsi modifié :

1° Le a est abrogé ;

2° Au b, qui devient un a, après le mot : « plan », sont insérés les mots : « pour les plans ouverts du 1er avril 1992 au 28 février 2011 » et les mots : « les plans » sont remplacés par le mot : « ceux » ;

3° Au c, qui devient un b, après le mot : « plan », sont insérés les mots : «, pour les plans ouverts du 1er avril 1992 au 28 février 2011 », les mots : « s’il » sont remplacés par les mots : « si ce dénouement » et les mots : « les plans » sont remplacés par le mot : « ceux » ;

4° Après le mot : « courus », la fin du d, qui devient un c, est ainsi rédigée : « sur des plans de plus de dix ans ouverts avant le 1er mars 2011 et sur les plans ouverts à compter de cette même date ; »

B. – Il est rétabli un III ainsi rédigé :

« III. – 1. Lorsqu’un plan d’épargne-logement est résilié dans les deux ans à compter de son ouverture ou transformé en compte épargne-logement à la demande de son titulaire, la contribution calculée dans les conditions du c du 2° du II est restituée à hauteur du montant qui excède celui de la contribution due sur les intérêts recalculés, en appliquant à l’ensemble des dépôts du plan concerné le taux de rémunération du compte épargne-logement en vigueur à la date de sa résiliation ou de sa transformation.

« 2. L’établissement payeur reverse au titulaire du plan l’excédent de la contribution déterminé dans les conditions du 1, à charge pour cet établissement d’en demander la restitution.

« La restitution s’effectue par voie d’imputation sur la contribution due par l’établissement payeur à raison des autres produits de placements. À défaut d’une base d’imputation suffisante, l’excédent de contribution non imputé est reporté ou remboursé. »

III. – Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par voie d’ordonnance, dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, les mesures permettant de réformer le régime de l’épargne-logement en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française.

Un projet de loi de ratification de cette ordonnance est déposé devant le Parlement dans un délai de trois mois à compter de la publication de cette ordonnance.

IV. – L’article L. 221-29 du code monétaire et financier est ainsi rédigé :

« Art. L. 221-29. – Les règles relatives à l’épargne-logement sont fixées par la section 1 du chapitre V du titre Ier du livre III du code de la construction et de l’habitation. »

V. – Les I et B du II s’appliquent aux plans d’épargne-logement ouverts à compter du 1er mars 2011.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Vera

L’article 13 porte sur la réforme de l’épargne-logement.

Il semble que l’un des objectifs visés à travers cet article soit de conduire les épargnants à mobiliser leur épargne, notamment dans le cadre d’une réforme du prêt à taux zéro, ou PTZ, qui vient de faire sauter le verrou du plafond de ressources des ménages.

Ainsi, le mirage de l’accession à la propriété est, une fois de plus, présenté comme élément clef de la politique du logement dans notre pays.

Les observateurs de la question du logement ont toutefois établi plusieurs constats.

Premièrement, l’épargne-logement a, semble-t-il, perdu une partie de son caractère originel et s’est apparentée, pour un certain nombre de ménages, à une forme d’épargne longue parmi d’autres.

Deuxièmement, quelques promoteurs immobiliers sont sans doute confrontés à des problèmes de stock de logements invendus.

Troisièmement, la demande sociale de logement est suffisamment forte. Il faut la réguler en limitant le nombre de familles demandant un logement social et en procédant à un maximum d’opérations de vente auprès de populations susceptibles d’acheter. Il faut donc créer les conditions de l’écoulement du stock, ce qui nécessite d’orienter le plus possible les flux financiers vers les opérations d’accession.

La réforme de l’épargne-logement est ainsi le pendant du prétendu renforcement du prêt à taux zéro puisqu’il s’agit, outre la mobilisation de l’épargne des ménages, de compléter les nouveaux prêts bancaires avec des emprunts spécifiques.

De surcroît, comme le précise le rapport, l’opération rapportera quelques centaines de millions d’euros à l’État et à la sécurité sociale, en termes de réduction de la dépense fiscale.

Au-delà de l’encours de l’épargne-logement, évalué à environ 160 milliards d’euros, se pose une autre question, celle du devenir de l’épargne défiscalisée de manière générale.

En effet, cette réforme de l’épargne-logement, appelée à la rescousse du projet de développement de l’accession à la propriété, suit de quelques exercices la banalisation du livret A, une banalisation dont les résultats ne semblent pas probants.

Se posera en effet avec une force particulière, dans le courant de l’année 2011 – cela était d’ailleurs prévu dans le cadre de la loi de modernisation de l’économie –, la question de la centralisation des dépôts dans le fonds d’épargne géré par la Caisse des dépôts et consignations.

Signalons que chaque collecteur du livret A ou du LDD – livret de développement durable – jouit d’un taux de centralisation qui lui est propre, pondéré par l’encours respectif de l’un ou de l’autre dans son bilan.

De fait, seuls les opérateurs historiques ont une forte centralisation des dépôts et plus de 80 milliards d’euros sont hors champ de cette centralisation.

Il semblerait que les intentions du Gouvernement soient de gager une moindre rémunération de la collecte réalisée dans les réseaux bancaires par une centralisation qui serait revue à la baisse – on parle même de 50 % de la collecte cumulée du livret A et du LDD.

Une telle orientation consacrerait ce que nous avions craint lors de la discussion de la loi de modernisation de l’économie : une raréfaction de l’instrument financier essentiel que constitue le Livret A pour la construction de logements sociaux et la disparition du livret de développement durable dans le magma des prêts bancaires aux entreprises, sans aucune priorité accordée aux petites et moyennes entreprises.

Pour toutes ces raisons, notre groupe ne votera pas l’article 13.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 3 rectifié, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

I. - Avant l'alinéa 1

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

I AA. - À la première phrase du deuxième alinéa de l'article L. 315-1 du code de la construction et de l'habitation, après les mots : « compte d'épargne-logement », sont insérés les mots : « ouvert avant le 1er mars 2011 ».

II. – Alinéa 1

Remplacer les mots :

code de la construction et de l’habitation

par les mots :

même code

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

La commission souhaite réserver le bénéfice des prêts d’épargne-logement ainsi que le bénéfice de la prime d'État aux personnes physiques ayant fait des dépôts sur un compte d'épargne-logement – ou un PEL – et qui affectent cette épargne au financement de logements destinés à l'habitation principale.

Nous estimons qu’il faut resserrer les conditions d’octroi du prêt et de la prime en les réservant au seul financement de l’acquisition d'une habitation servant de résidence principale à son propriétaire.

Ces nouvelles dispositions ne s'appliqueraient qu'aux comptes ouverts à compter du 1er mars 2011.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État auprès du ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'État, chargé de la fonction publique

Monsieur le rapporteur général, je rappelle que le Gouvernement s’engage assez fortement en faveur de l’accession à la propriété. Comme vous le savez, nous avons proposé, dans le projet de loi de finances pour 2011, la création d’un prêt à taux zéro renforcé, ou PTZ+, réservé aux seuls ménages qui acquièrent pour la première fois leur résidence principale, c’est-à-dire aux primo-accédants.

Dans ce contexte, la réforme du plan d’épargne-logement que nous proposons a pour objectif de renforcer l’attractivité de ce produit, qui a connu ces derniers temps une certaine désaffection. L’objectif est de le recentrer, avec une prime accordée pour les seuls prêts de plus de 5 000 euros et dont le montant maximal est modulé selon la performance énergétique du logement.

J’en viens à votre amendement.

J’incline à partager votre analyse. Les prêts PEL souscrits concernent fréquemment, c’est un fait, un logement qui n’est pas la résidence principale. Toutefois, remettre en cause la nature des projets immobiliers éligibles au PEL risque de porter atteinte à l’attractivité du produit. Mais, si votre proposition ne s’applique qu’aux PEL ouverts à compter du 1er mars 2011, elle n’est pas de nature à remettre en cause l’économie des plans en cours.

Dans ces conditions, le Gouvernement s’en remet à la sagesse de la Haute Assemblée.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à Mme Nicole Bricq, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Dans son rapport sur le plan d’épargne-logement, notre collègue Jean-Pierre Fourcade l’avait montré – et notre collègue Bernard Vera l’a également souligné –, le mécanisme a été dévoyé de son objectif originel. M. Fourcade avait relevé que près de 53 % des bénéficiaires de la prime appartiennent aux trois déciles les plus aisés de la population et près de 30 %, au décile le plus aisé.

Monsieur le secrétaire d’État, vous avez expliqué que, à juste titre, l’amendement de M. le rapporteur général tendait à réserver le prêt PEL et la prime d’état à l’achat d’une résidence principale. Mais vous avez fait aussi référence au PTZ+ sans rappeler que vous n’aviez pas voulu le plafonner en fonction des revenus.

Or, en Île-de-France, notamment dans la zone la plus dense, compte tenu de la courbe des prix de l’immobilier, qui est sur un trend de plus de 20 %, vous aurez beau tourner tous les mécanismes dans tous les sens, vous n’atteindrez pas votre objectif. Au passage, cela montre bien que cette réforme a été vite faite ; d’ailleurs, la commission des finances n’a pas eu le temps de l’examiner.

Rien ne nous garantit, même en réservant le dispositif à l’acquisition de la résidence principale, que l’on atteindra la cible visée, c’est-à-dire la population qui ne parvient pas à acheter et qui, du reste, ne parvient pas non plus à louer dans les mêmes zones, le niveau des loyers évoluant comme celui des prix à la vente !

Bref, rien ne nous garantit que votre réforme, qui est de plus inscrite dans un véhicule mal adapté, permettra d’éviter l’écueil qui a été mentionné par nos collègues.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 250, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

I. - Après l'alinéa 15, insérer un paragraphe ainsi rédigé :

II bis.- Au second alinéa du II de l'article 16 de l'ordonnance n° 96-50 du 24 janvier 1996 relative au remboursement de la dette sociale, dans sa rédaction issue de l'article …de la loi n°… du … de finances pour 2011, après le mot : « aux », est insérée la référence : « III, ».

II. - Alinéa 20

Les mots :

et B du II

sont remplacés par les mots :

, B du II et II bis

La parole est à M. le secrétaire d'État.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

L’article 13 modifie le code de la sécurité sociale, afin d’imposer aux prélèvements sociaux dits « au fil de l’eau » les intérêts du plan d’épargne-logement, le PEL, et cela en prévoyant notamment un mécanisme de régularisation pour que soit restitué l’excédent de prélèvements sociaux acquitté dans les cas, certes exceptionnels, où, le PEL étant résilié par anticipation ou transformé en compte épargne-logement, sa rémunération est révisée à la baisse.

Le présent amendement de coordination tend, à l’instar de l’article 8 du projet de loi de finances pour 2011 pour l’imposition « au fil de l’eau » des produits du compartiment euro des contrats d’assurance-vie multi-supports, à renvoyer à ce mécanisme de régularisation pour déterminer l’assiette de la contribution pour le remboursement de la dette sociale.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Cet amendement paraît sans piège, c’est pourquoi la commission émet un avis favorable.

L'amendement est adopté.

L'article 13 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 35, présenté par M. Braye, est ainsi libellé :

Après l'article 13, insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. - Compléter l'article L. 31-10-8 du code de la construction et de l'habitation, tel qu'il résulte de la loi n°… du … de finances pour 2011, par un alinéa ainsi rédigé :

« Ce montant est majoré de 20 % pour les opérations visées au 11 du I de l'article 278 sexies du code général des impôts. »

II. - La disposition mentionnée au I n'est applicable qu'aux sommes venant en déduction de l'impôt dû.

III. - La perte de recettes résultant pour l'État du I ci-dessus est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Dominique Braye.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Braye

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, vous savez à quel point l’accession sociale à la propriété est importante dans les secteurs sensibles, notamment les zones urbaines sensibles, les ZUS, et autres territoires défavorisés. Le mécanisme ancien, avant la modification de l’accession sociale à la propriété, était fondé sur le dispositif – que tout le monde connaît – du Pass-foncier assorti d’un certain nombre d’avantages connexes.

Depuis, le système d’accession sociale à la propriété a évolué et nous disposons maintenant du prêt à taux zéro, le PTZ. La possibilité de bénéficier, en cas d’accession sociale à la propriété, de la TVA réduite à 5, 5 % est maintenue dans les ZUS et dans un périmètre de 500 mètres autour de ces quartiers. En revanche, les avantages liés au PTZ sont supprimés alors que – vous le savez ! –, autrefois ce prêt faisait l’objet d’une majoration de 50 % pour favoriser ces opérations dans ces zones.

La « France de propriétaires » est un slogan auquel nous souscrivons tous – tout du moins, je l’espère ! –, et l’accession sociale à la propriété des personnes les plus modestes dans les zones sensibles va non seulement dans ce sens, mais permet – et je le dis en tant qu’élu d’un territoire au sein duquel est située la plus grande zone à urbaniser en priorité, ZUP, d’Europe – une pacification de ces quartiers et un changement d’ambiance dans ces secteurs. En effet, entre 85 % et 90 % des personnes qui bénéficient de ce dispositif dans les zones sensibles sont issues de ces quartiers, et notamment du logement social.

Permettre l’accession sociale à la propriété au moindre coût créé une spirale vertueuse de sortie du logement social. Ainsi, il est sûr que, en réduisant et en supprimant cette majoration du prêt à taux zéro pour des personnes qui ont des revenus faibles, le nouveau système va priver un certain nombre de personnes d’acquérir leur logement dans les zones sensibles alors qu’elles avaient auparavant potentiellement la faculté de le faire.

C’est la raison pour laquelle je vous présente cet amendement, qui vise à majorer de 20 % le montant du PTZ pour les accessions sociales situées en périmètre ANRU et à 500 mètres alentours.

Mes chers collègues, je vous le répète, pour l’avoir évaluée et expérimentée, l’installation de propriétaires dans des zones où il y a plus de 80 % de logements sociaux est un facteur de pacification très important. Si vous n’entendez plus parler depuis un certain nombre d’années de la plus grande ZUP d’Europe qui est celle du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie, c’est parce qu’un certain nombre d’actions de ce type ont été mises en œuvre par les élus de ce territoire et moi-même.

Vous ne savez pas l’importance des économies qui peuvent être réalisées si l’on raisonne globalement. J’attire votre attention sur ce point.

Il s’agit d’une véritable responsabilisation, alors que le taux de chômage des jeunes dans les quartiers sensibles s’élève à 43 %, et même à 46 % au Val-Fourré !

Donner la possibilité, grâce à l’aide supplémentaire que je vous propose, à des personnes d’accéder à la propriété me paraît être une mesure d’intérêt général et également de bonne gestion des deniers publics. On s’en apercevrait en faisant une évaluation globale des dépenses, en particulier de sécurité, engagées dans ces quartiers.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Les opérations d’accession à la propriété en zones urbaines sensibles et en zones franches urbaines bénéficiaient dans l’ancien régime de prêt à taux zéro d’une majoration de la quotité de prêt ; la référence à un tel zonage a disparu des modalités du nouveau prêt à taux zéro renforcé.

Cependant, ce dernier est soumis à de nombreux critères qui permettent une modulation que nous avons considérée, lors de l’examen de la loi de finances, comme très satisfaisante ! Parmi ces critères ont été retenus le coût de l’opération, la taille de la famille, la localisation géographique au sens des zones plus ou moins tendues du marché immobilier, le caractère neuf ou ancien du logement, la performance énergétique, les ressources du ménage de l’emprunteur et le caractère social du logement acheté. Il semble donc que vos préoccupations, monsieur Braye, soient satisfaites par le nouveau dispositif de prêt à taux zéro renforcé.

En outre, la commission est sceptique sur l’opportunité de modifier un régime que nous venons de créer quasiment à l’instant même. C’est pourquoi elle vous demande, mon cher collègue, de bien vouloir retirer l’amendement n° 35.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Monsieur Braye, étant moi-même élu et président d’une communauté d’agglomération qui ressemble manifestement sociologiquement à la vôtre, je suis – comme j’imagine la quasi-totalité d’entre nous ! – très sensible à vos objectifs.

Cela étant, je ferai trois remarques qui sont similaires à celles que vient d’exposer M. le rapporteur général.

Premièrement, voilà quelques jours, lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2011 a été adopté un nouveau dispositif, que M. Marini vient de décrire sommairement mais précisément. Il est équilibré. Il ne nous paraît donc pas formellement opportun d’y revenir aujourd'hui.

Deuxièmement, monsieur le sénateur, je sais que, comme nous tous, vous êtes bien conscient de la situation de nos finances publiques. Or nous ne mesurons pas le coût budgétaire de la mesure que vous nous proposez car elle n’a pu être chiffrée. Ce point n’est pas négligeable.

Troisièmement, nous pouvons nous interroger – je le dis avec les précautions oratoires d’usage ! – sur l’augmentation peut-être artificielle du prix du marché de l’immobilier dans ces zones ANRU qui pourrait en résulter et qui pourrait, à terme, avoir des effets préjudiciables collectivement et individuellement.

Pour ces trois raisons, comme la commission, le Gouvernement vous demande de bien vouloir retirer votre amendement – il y serait sensible ; à défaut de quoi, il émettra un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Braye

Monsieur le secrétaire d’État, si vous êtes président, comme moi, d’une communauté d’agglomération sensible, je ne suis pas soumis comme vous à la contrainte de la solidarité gouvernementale, que je comprends bien et que je respecte.

Monsieur le rapporteur général, j’ai très modestement – beaucoup plus modestement que vous ! – participé à l’élaboration du PTZ. Cela dit, malgré les critères qui ont été retenus – que vous venez de rappeler et que je connais parfaitement –, les simulations réalisées sur le terrain prouvent que dans certains cas particuliers les plus modestes des habitants des quartiers en cause ne pourront pas accéder à la propriété avec le nouveau système, alors qu’ils en avaient la possibilité auparavant.

N’étant pas le président de l’ANRU mais ayant – vous l’avez bien compris ! – un total soutien de Gérard Hamel, je peux vous affirmer que nous avons étudié ce système avec beaucoup d’attention. Toutefois, ce cas de figure a été passé sous silence et si l’on s’en était aperçu au moment de la refonte du dispositif, peut-être aurait-il été pris en compte.

Vous savez que les nouveaux systèmes ont toujours vocation à être modifiés à la marge afin de correspondre au mieux à la réalité. L’homme de médecine que je suis peut vous affirmer que rares sont les choses qui arrivent en étant d’emblée parfaites et que l’on est souvent obligé de les ajuster un peu.

Compte tenu du nombre d’amendements que je vais présenter, je ne veux pas mettre de mauvaise humeur M. le rapporteur général ! En tout cas, j’espère qu’il sera très sensible au fait que je retire cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 35 est retiré.

L'amendement n° 36, présenté par M. Braye, est ainsi libellé :

Après l'article 13, insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. - L'article 1384 C du code général des impôts est complété par un paragraphe ainsi rédigé :

« ... - Sont exonérés de taxe foncière sur les propriétés bâties les logements appartenant aux personnes morales soumises à l'impôt sur les sociétés et faisant l'objet d'une convention conclue avec l'Agence nationale de l'habitat mentionnée à l'article L. 321-8 du code de la construction et de l'habitation.

« L'exonération est applicable à compter de l'année qui suit celle de la date de signature de la convention et jusqu'à l'année de la fin de la convention. Elle est remise en cause lorsque la convention est résiliée ou que ses conditions ne sont plus respectées. »

II. - Le I s'applique à compter des impositions établies au titre de 2011.

III. - La perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales du I ci-dessus est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement.

IV. - La perte de recettes pour l'État résultant du paragraphe précédent est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Dominique Braye.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Braye

Le présent amendement tend à faire en sorte que le parc privé puisse jouer, dans certains cas, le rôle de parc social, autrement dit que, grâce à des moyens qui leur seront attribués, des propriétaires bailleurs privés puissent mettre à disposition des logements au prix du logement social des territoires concernés. Cela a été notamment préconisé lors du colloque sur le droit au logement opposable, ou DALO, qui s’est tenu hier à l’Assemblée nationale, où Etienne Pinte et moi-même sommes intervenus et que le secrétaire d’État Benoist Apparu a conclu.

Actuellement, l'Agence nationale de l'habitat, l’ANAH, conventionne sans travaux, c’est-à-dire avec des propriétaires bailleurs-privés, mais encore faut-il que ces derniers y trouvent un certain intérêt, faute de quoi ils refuseront de baisser leur loyer en dessous du niveau des loyers privés.

Je vous propose donc, mes chers collègues, d’accorder une exonération temporaire de taxe foncière sur les propriétés bâties, ou TFPB, pour les logements détenus par les bailleurs institutionnels parce que ces derniers n’ont pas la possibilité comme les bailleurs privés, personnes physiques, de profiter de plusieurs mesures fiscales intéressantes.

J’attire particulièrement l’attention du Gouvernement sur un point : l’État vient de subir plusieurs dizaines de milliers de condamnations dans le cadre du DALO. Aussi faut-il peut-être que nous mettions à disposition un certain nombre de logements privés à loyer social qui pourraient éventuellement accueillir ces publics relevant du dispositif DALO.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Que Dominique Braye ne m’en veuille pas, mais je suis obligé de reprendre les arguments que développe habituellement la commission lorsque lui sont soumis des amendements de ce type…

S’agissant d’impôts locaux, les exonérations, selon la doctrine que nous nous sommes fixée, doivent être décidées par les conseils des collectivités bénéficiaires et n’être en aucun cas compensées par l’État. Cet amendement ne répondant pas à ce critère, la commission ne peut pas l’accepter.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Je voudrais souligner une nouvelle fois la qualité du travail que vous réalisez, monsieur Braye, en votre qualité de président du conseil d’administration de l’ANAH. Le Gouvernement partage évidemment votre préoccupation et celle de l’ANAH en faveur du logement locatif social.

Cela étant, monsieur le sénateur, nous ne pensons pas que votre proposition soit vraiment adaptée à l’objectif fixé, car les exonérations de taxe foncière sur les propriétés bâties sont d’application stricte et doivent demeurer exceptionnelles.

De surcroît, elle risquerait de bénéficier à des bailleurs qui poursuivent des activités lucratives notamment lors d’opérations de rénovation, c’est-à-dire d’un coût moindre. En outre, en s’appliquant à des logements existants, elle ne favoriserait pas la politique de l’offre.

Par ailleurs, comme vous le savez, dans un cadre que vous avez rappelé et que vous qualifiez de « contraint » – c’est vrai ! –, nous nous sommes engagés à limiter les niches fiscales.

Pour l’ensemble de ces raisons, le Gouvernement adopte la même position que la commission.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à M. Dominique Braye, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Braye

J’ai bien peur que l’amendement n’ait pas été compris.

Monsieur le secrétaire d’État, si vous ne partagez pas mes préoccupations, je souhaiterais tout de même que vous donniez des avis positifs à des propositions de justice sociale qui me paraissent évidentes.

D’un point de vue pratique, c’est le niveau de loyer qui justifie la demande d’exonération de TFPB.

Le Gouvernement exonère de TFPB le parc public social, puisque ce dernier pratique des loyers sociaux.

Dès lors, je ne comprends pas votre avis défavorable alors qu’on manque cruellement de loyers sociaux dans certaines régions, notamment en Île-de-France. Une fois de plus, la rigidité de pensée d’un gouvernement et son incapacité à s’adapter aux nouveaux défis de notre société empêchent de résoudre les problèmes.

Faut-il rappeler que l’État fait déjà l’objet de 34 000 condamnations au titre du DALO et que ce nombre va exploser dans les prochaines années ?

En tout état de cause, il serait souhaitable de regarder cette question en face plutôt que de segmenter les problèmes et de s’en préoccuper chacun de son côté.

Naturellement, je maintiens cet amendement, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à Mme Nicole Bricq, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Je comprends la préoccupation qui inspire votre amendement, mon cher collègue, et ce n’est pas elle que je remets en cause.

Néanmoins, votre amendement pourrait permettre aux bailleurs institutionnels privés que vous visez de cumuler plusieurs avantages. Dès lors qu’ils conventionnent avec l’État, ils pourraient bénéficier, outre les dispositifs « Robien » ou « Scellier », de l’exonération que vous proposez. Cela permettrait à un même bailleur d’ajouter une niche à une autre, ce qui pose tout de même une difficulté.

En outre, il est vrai que les organismes d’HLM profitent d’une telle exonération. Cependant – il faut voir le problème dans sa globalité, comme vous l’avez dit à juste titre –, à force de rogner leurs avantages comparatifs, ces organismes finiront par ne plus construire du tout. Ce n’est tout de même pas la finalité recherchée !

M. Dominique Braye fait un signe de dénégation.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

En proposant cette exonération, monsieur Braye, vous voulez mettre les bailleurs institutionnels privés au même niveau que les bailleurs sociaux ! Je le répète, si ces derniers n’ont plus d’avantages comparatifs, ils n’auront plus d’incitation à construire. Or la priorité est bien de les y inciter.

Quant au slogan « une France de propriétaires » – je reviens un peu en arrière –, ce n’est pas le mien. Je considère que ce n’est pas à l’État de me dire si je dois louer ou acheter. Je fais un arbitrage économique personnel.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Braye

Madame Bricq, il ne vous a pas échappé que la construction de logements sociaux faisait parfois l’objet de tours de table difficiles et que les collectivités locales se plaignaient de devoir mettre de plus en plus au pot. Les bilans financiers, si vous les consultez, le démontrent de façon évidente. Comparons donc ce qui est comparable.

À cet égard, je suis étonné du raisonnement tenu par une spécialiste de la commission des finances. Je m’attendais à une autre analyse de votre part.

Les bailleurs privés sont des entrepreneurs. Si vous ne leur accordez pas un certain nombre d’avantages, ils n’ont aucun intérêt au conventionnement sans travaux avec l’ANAH. Vous êtes opposée à cet amendement, mais ne vous plaignez pas si nos concitoyens modestes ne disposent pas d’un nombre suffisant de logements à loyer maîtrisé.

En outre, la solution que je préconise paraît la plus rentable économiquement, parce qu’elle revient beaucoup moins cher à l’État que la construction de logements sociaux.

Enfin, s’agissant de l’accession à la propriété, la Fédération des promoteurs constructeurs l’a démontré de façon très claire, là où une injection d’argent public permet de rendre cinq ménages propriétaires, la même somme ne donne la possibilité de construire qu’un seul logement social.

Par conséquent, loger cinq ménages au lieu d’un, en leur permettant d’accéder à la propriété avec des revenus qui ne leur rendraient possible que l’obtention d’un logement social, nous paraît être de bonne gestion et contribuer, de surcroît, à répondre à un rêve des Français et à stabiliser la société.

J’ai l’impression que vous n’avez pas totalement intégré toutes ces dimensions sociétales du logement.

Mme Brigitte Gonthier-Maurin rit.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 147, présenté par MM. Courteau et Rainaud, Mme Bricq et M. Marc, est ainsi libellé :

Avant l'article 14, insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après le sixième alinéa de l'article L. 5212-24 du code général des collectivités territoriales, tel qu'il résulte de la loi n° 2010-1488 du 7 décembre 2010 portant nouvelle organisation du marché de l'électricité, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Lorsque la création d'un syndicat prend effet au 1er janvier 2011 et que son assemblée délibérante a voté avant cette date, le coefficient multiplicateur prévu au cinquième alinéa de l'article L. 2333-4 s'applique en 2011. »

La parole est à M. Roland Courteau.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland Courteau

Comme chacun le sait, l’organisation mécanique de la transition, pendant l’année 2011, de l’ancien dispositif de taxe locale sur l’électricité vers le nouveau régime conforme au droit communautaire ne permet pas l’intervention de nouveaux taux au cours de l’exercice.

Selon le régime prévu, le syndicat exerçant la compétence organisatrice de distribution publique de l’électricité doit adopter le coefficient multiplicateur applicable aux tarifs de la taxe fixés par la loi avant le 1er octobre de l’année, afin qu’il puisse s’appliquer l’année suivante.

Or cette disposition pénalise les syndicats créés après le 1er octobre, car ils ne seront pas en mesure de fixer leur niveau de recettes pour l’année à venir.

C’est pourquoi nous demandons par cet amendement que, lorsque la création d’un syndicat prend effet au 1er janvier 2011 et que son assemblée délibérante a voté avant cette date le coefficient multiplicateur prévu au cinquième alinéa de l’article L. 2333-4 du code général des collectivités territoriales, ce coefficient s’applique en 2011.

J’avais soulevé le problème lors de l’examen du texte portant nouvelle organisation du marché de l'électricité, dit NOME, car il concernait notamment mon département, dans lequel allait être créé un tel syndicat.

Il nous avait semblé extrêmement important que ce syndicat et ceux qui sont éventuellement dans la même situation puissent se doter sans attendre des ressources suffisantes à l’accomplissement de leurs compétences, et ce dès l’année 2011.

Malheureusement, au moment de l’examen du texte susvisé en séance, je ne disposais pas d’informations précises quant à la date de création de ce syndicat et, de ce fait, la rédaction de l’amendement que j’avais déposé s’en trouvant altérée, ledit amendement ne fut pas adopté.

Néanmoins, au cours du débat qui eut lieu, et auquel participèrent le Gouvernement, le rapporteur et plusieurs sénateurs, notamment Nicole Bricq, la proposition fut faite de traiter cette question, par voie d’amendement, lors de l’examen du projet de loi de finances rectificative.

Je suis heureux d’indiquer au Sénat que, ce jour, à dix heures très précises, vient d’être créé dans l’Aude ce syndicat regroupant environ quatre cents communes, et cela sur l’initiative du conseil général et de notre collègue Marcel Rainaud

Il ne fait donc aucun doute que son assemblée délibérante votera dans les tout prochains jours le coefficient multiplicateur prévu au cinquième alinéa de l’article L. 2333-4 du code précité, nécessaire au calcul de la taxe communale sur la consommation finale d’électricité.

C’est en effet important pour le syndicat concerné. Chacun sait, dans cette enceinte, combien il est difficile de regrouper sur un même territoire l’exercice de la compétence « électricité » au sein d’une même instance. Cela nécessite d’immenses efforts de la part des élus et énormément de temps.

Voilà pourquoi, avec mes collègues, dont Marcel Rainaud, nous attachons une grande importance à l’adoption de cet amendement, afin de ne pas priver le syndicat, et éventuellement ceux qui sont dans la même situation, d’une partie des recettes pour 2011.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Aux termes de l’amendement n° 147, si un syndicat exerçant la compétence d’autorité organisatrice de la distribution publique d’électricité est créé fin 2010 avec effet au 1er janvier 2011, il percevrait d’office, en 2011, la taxe communale sur la consommation finale d’électricité, créée par la récente loi NOME, à son taux maximal.

Cet amendement nous semble parfaitement légitime. Il convient en effet de régler pour l’année 2011 le cas d’un syndicat qui viendrait de se créer dans quelque département que ce soit.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Il s’agit d’une mesure qui va permettre de prendre en compte, dès le début de 2011, les syndicats exerçant la compétence d’autorité organisatrice de la distribution publique d’électricité créés en 2010, pour qu’ils bénéficient du produit de la taxe dès le 1er janvier 2011.

Sur cet amendement, le Gouvernement partage l’avis favorable de la commission.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland Courteau

Merci à vous, monsieur le secrétaire d'État !

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi de finances rectificative, avant l'article 14.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

J’informe le Sénat que le groupe de l’Union pour un mouvement populaire a fait connaître à la présidence le nom des candidats qu’il propose pour siéger :

- à la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, à la place laissée vacante par M. Philippe Richert, dont le mandat de sénateur a cessé,

- à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d’administration générale, à la place laissée vacante par M. Elle Brun, dont le mandat de sénateur a cessé.

Cette candidature va être affichée et la nomination aura lieu conformément à l’article 8 du règlement.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Nous reprenons la discussion du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale, de finances rectificative pour 2010.

Dans la discussion des articles, nous sommes parvenus à l’article 14.

C. – Réformer la fiscalité de l’urbanisme et des territoires

I. – Taxe d’aménagement

A. – Au début du titre III du livre III du code de l’urbanisme, il est rétabli un chapitre Ier intitulé : « Fiscalité de l’aménagement », dont la section 1 est ainsi rédigée :

« Section 1

« Taxe d’aménagement

« Sous-section 1

« Généralités

« Art. L. 331 -1. – En vue de financer les actions et opérations contribuant à la réalisation des objectifs définis à l’article L. 121-1, les communes ou établissements publics de coopération intercommunale, les départements et la région d’Île-de-France perçoivent une taxe d’aménagement.

« La taxe d’aménagement constitue un élément du prix de revient de l’ensemble immobilier au sens de l’article 302 septies Bdu code général des impôts.

« Art. L. 331 -2. – La part communale ou intercommunale de la taxe d’aménagement est instituée :

« 1° De plein droit dans les communes dotées d’un plan local d’urbanisme ou d’un plan d’occupation des sols, sauf renonciation expresse décidée par délibération dans les conditions prévues au huitième alinéa ;

« 2° Par délibération du conseil municipal dans les autres communes ;

« 3° De plein droit dans les communautés urbaines, sauf renonciation expresse décidée par délibération dans les conditions prévues au huitième alinéa ;

« 4° Par délibération de l’organe délibérant dans les autres établissements publics de coopération intercommunale compétents en matière de plan local d’urbanisme en lieu et place des communes qu’ils regroupent et avec leur accord exprimé dans les conditions prévues par le II de l’article L. 5211-5 du code général des collectivités territoriales.

« La taxe mentionnée aux 1° à 4° est instituée sur l’ensemble du territoire de la commune ou dans l’ensemble des communes membres de l’établissement public de coopération intercommunale.

« Dans les cas mentionnés aux 3° et 4°, une délibération de l’organe délibérant prévoit les conditions de reversement de tout ou partie de la taxe perçue par l’établissement public de coopération intercommunale à ses communes membres compte tenu de la charge des équipements publics relevant de leurs compétences.

« Les délibérations par lesquelles le conseil municipal ou l’organe délibérant de l’établissement public de coopération intercommunale institue la taxe, renonce à la percevoir ou la supprime sont valables pour une durée minimale de trois ans à compter de leur entrée en vigueur.

« Le produit de la taxe est affecté en section d’investissement du budget des communes ou des établissements publics de coopération intercommunale.

« Art. L. 331 -3. La part départementale de la taxe d’aménagement est instituée par délibération du conseil général, dans les conditions fixées au huitième alinéa de l’article L. 331-2, en vue de financer, d’une part, la politique de protection des espaces naturels sensibles prévue à l’article L. 142-1 ainsi que les dépenses prévues à l’article L. 142-2 et, d’autre part, les dépenses des conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement en application de l’article 8 de la loin° 77-2 du 3 janvier1977 sur l’architecture.

« La part départementale de la taxe est instituée dans toutes les communes du département.

« Le produit de la part départementale de la taxe a le caractère d’une recette de fonctionnement.

« Art. L. 331 -4. La part de la taxe d’aménagement versée à la région d’Île-de-France est instituée par délibération du conseil régional, dans les conditions fixées au huitième alinéa de l’article L. 331-2, en vue de financer des équipements collectifs, principalement des infrastructures de transport, rendus nécessaires par l’urbanisation.

« Elle est instituée dans toutes les communes de la région.

« Le produit de la taxe est affecté en section d’investissement du budget de la région d’Île-de-France.

« Art. L. 331 -5. – Les délibérations prises en application des articlesL. 331-1 à L. 331-4 sont adoptées au plus tard le30 novembre pour entrer en vigueur au 1er janvier de l’année suivante et sont transmises aux services de l’État en charge de l’urbanisme dans le département au plus tard le premierjour du deuxième mois qui suit la date à laquelle elles ont été adoptées.

« Sous-section 2

« Champ d’application et fait générateur

« Art. L. 331 -6. Les opérations d’aménagement et les opérations de construction, de reconstruction et d’agrandissement des bâtiments, installations ou aménagements de toute nature soumises à un régime d’autorisation en vertu du présent code donnent lieu au paiement d’une taxe d’aménagement, sous réserve des dispositions des articles L. 331-7 à L. 331-9.

« Les redevables de la taxe sont les personnes bénéficiaires des autorisations mentionnées aupremieralinéa du présent article ou, en cas de construction sans autorisation ou en infraction aux obligations résultant de l’autorisation de construire ou d’aménager, les personnes responsables de la construction.

« Le fait générateur de la taxe est, selon les cas, la date de délivrance de l’autorisation de construire ou d’aménager, celle de délivrance du permis modificatif, celle de la naissance d’une autorisation tacite de construire ou d’aménager, celle de la décision de non-opposition à une déclaration préalable ou, en cas de construction sans autorisation ou en infraction aux obligations résultant de l’autorisation de construire ou d’aménager, celle du procès-verbal constatant la ou les infractions.

« Sous-section 3

« Exonérations

« Art. L. 331 -7. – Sont exonérés de la part communale ou intercommunale de la taxe :

« 1° Les constructions et aménagements destinés à être affectés à un service public ou d’utilité publique, dont la liste est fixée par un décret en Conseil d’État ;

« 2° Les constructions de locaux d’habitation et d’hébergement mentionnés aux articles 278 sexies et 296 ter du code général des impôts et, en Guyane et à Mayotte, les constructions de mêmes locaux, dès lors qu’ils sont financés dans les conditions du II de l’article R. 331-1 du code de la construction et de l’habitation ou du b du 2 de l’article R. 372-9 du même code ;

« 3° Dans les exploitations et coopératives agricoles, les surfaces de plancher des serres de production, celles des locaux destinés à abriter les récoltes, à héberger les animaux, à ranger et à entretenir le matériel agricole, celles des locaux de production et de stockage des produits à usage agricole, celles des locaux de transformation et de conditionnement des produits provenant de l’exploitation et, dans les centres équestres de loisir, les surfaces des bâtiments affectées aux activités équestres ;

« 4° Les constructions et aménagements réalisés dans les périmètres des opérations d’intérêt national prévues à l’article L. 121-9-1 du présent code lorsque le coût des équipements dont la liste est fixée par décret en Conseil d’État a été mis à la charge des constructeurs ou des aménageurs ;

« 5° Les constructions et aménagements réalisés dans les zones d’aménagement concerté mentionnées à l’article L. 311-1 du présent code lorsque le coût des équipements publics, dont la liste est fixée par un décret en Conseil d’État, a été mis à la charge des constructeurs ou des aménageurs. Cette liste peut être complétée par une délibération du conseil municipal ou de l’organe délibérant de l’établissement public de coopération intercommunale valable pour une durée minimale detrois ans ;

« 6° Les constructions et aménagements réalisés dans les périmètres délimités par une convention de projet urbain partenarial prévue par l’article L. 332-11-3, dans les limites de durée prévues par cette convention, en application de l’article L. 332-11-4 ;

« 7° Les aménagements prescrits par un plan de prévention des risques naturels prévisibles, un plan de prévention des risques technologiques ou un plan de prévention des risques miniers sur des biens construits ou aménagés conformément aux dispositions du présent code avant l’approbation de ce plan et mis à la charge des propriétaires ou exploitants de ces biens ;

« 8° La reconstruction à l’identique d’un bâtiment détruit ou démoli depuis moins de dix ans dans les conditions prévues au premier alinéa de l’article L. 111-3, sous réserve des dispositions du de l’article L. 331-30, ainsi que la reconstruction sur d’autres terrains de la même commune ou des communes limitrophes, des bâtiments de même nature que les locaux sinistrés dont le terrain d’implantation a été reconnu comme extrêmement dangereux et classé inconstructible, pourvu que le contribuable justifie que les indemnités versées en réparation des dommages occasionnés à l’immeuble ne comprennent pas le montant de la taxe d’aménagement normalement exigible sur les reconstructions ;

« 9° Les constructions dont la surface est inférieure ou égale à5 mètres carrés.

« Art. L. 331 -8. Sont exonérés des parts départementale et régionale les constructions et aménagements mentionnés aux 1°, 2°, 3°, 7°, 8°et 9°de l’article L. 331-7.

« Art. L. 331 -9. – Par délibération prise dans les conditions prévues au premier alinéa de l’article L. 331-14, les organes délibérants des communes ou des établissements publics de coopération intercommunale, les conseils généraux et le conseil régional de la région d’Île-de-France peuvent exonérer de la taxe d’aménagement, en tout ou partie, chacune des catégories de construction ou aménagement suivantes :

« 1° Les locaux d’habitation et d’hébergement mentionnés au de l’article L. 331-12 qui ne bénéficient pas de l’exonération prévue au 2° de l’article L. 331-7 ;

« 2° Dans la limite de50 % de leur surface, les surfaces des locaux à usage d’habitation principale qui ne bénéficient pas de l’abattement mentionné au de l’article L. 331-12 et qui sont financés à l’aide du prêt ne portant pas intérêt, prévu à l’article L. 31-10-1 du code de la construction et de l’habitation, tel qu’il résulte de la loi n° … du … de finances pour 2011 ;

« 3° Les locaux à usage industriel mentionnés au de l’article L. 331-12 du présent code ;

« 4° Les commerces de détail d’une surface de vente inférieure à 400 mètrescarrés ;

« 5° Les immeubles classés parmi les monuments historiques ou inscrits à l’inventaire des monuments historiques.

« Sous-section 4

« Base d’imposition

« Art. L. 331 -10. – L’assiette de la taxe d’aménagement est constituée par :

« 1° La valeur, déterminée forfaitairement par mètre carré, de la surface de la construction ;

« 2° La valeur des aménagements et installations, déterminée forfaitairement dans les conditions prévues à l’article L. 331-13.

« La surface de la construction mentionnée au 1° s’entend de la somme des surfaces de plancher closes et couvertes, d’une hauteur supérieure à 1, 80 mètre, calculée à partir du nu intérieur des façades du bâtiment, déduction faite des vides et des trémies.

« Art. L. 331 -11. – La valeur par mètre carré de la surface de la construction est fixée à 600 €. Dans les communes de la région d’Île-de-France, cette valeur est fixée à 680 €.

« Ces valeurs, fixées au 1er janvier 2011, sont révisées au 1er janvier de chaque année par arrêté du ministre chargé de l’urbanisme en fonction du dernier indice du coût de la construction publié par l’Institut national de la statistique et des études économiques. Elles sont arrondies à l’euro inférieur.

« Art. L. 331 -12. – Un abattement de 50 % est appliqué sur ces valeurs pour :

« 1° Les locaux d’habitation et d’hébergement ainsi que leurs annexes mentionnés aux articles 278 sexies et 296 ter du code général des impôts et, en Guyane et à Mayotte, les mêmes locaux mentionnés aux mêmes articles 278 sexies et 296 ter ;

« 2° Les 100 premiers mètres carrés des locaux d’habitation et leurs annexes à usage d’habitation principale, cet abattement ne pouvant être cumulé avec l’abattement visé au 1° ;

« 3° Les locaux à usage industriel ou artisanal et leurs annexes, les entrepôts et hangars non ouverts au public faisant l’objet d’une exploitation commerciale et les parcs de stationnement couverts faisant l’objet d’une exploitation commerciale.

« Art. L. 331 -13. – La valeur forfaitaire des installations et aménagements est fixée comme suit :

« 1° Pour les emplacements de tentes, caravanes et résidences mobiles de loisirs, 3 000 € par emplacement ;

« 2° Pour les emplacements des habitations légères de loisirs, 10 000 € par emplacement ;

« 3° Pour les piscines, 200 € par mètre carré ;

« 4° Pour les éoliennes d’une hauteur supérieure à 12 mètres, 3 000 € par éolienne ;

« 5° Pour les panneaux photovoltaïques au sol, 10 € par mètre carré ;

« 6° Pour les aires de stationnement non comprises dans la surface visée à l’article L. 331-10, 2 000 € par emplacement, cette valeur pouvant être augmentée jusqu’à 5 000 € par délibération de l’organe délibérant de la collectivité territoriale ou de l’établissement public compétent en matière de plan local d’urbanisme ou de plan d’occupation des sols. La valeur forfaitaire ainsi déterminée sert également d’assiette départementale et à la part versée à la région d’Île-de-France.

« Sous-section 5

« Taux d’imposition

« Art. L. 331 -14. – Par délibération adoptée avant le 30 novembre, les communes ou établissements publics de coopération intercommunale bénéficiaires de la part communale ou intercommunale de la taxe d’aménagement fixent les taux applicables à compter du 1er janvier de l’année suivante.

« Les communes ou établissements publics de coopération intercommunale peuvent fixer des taux différents dans une fourchette comprise entre 1 % et 5 %, selon les aménagements à réaliser, par secteurs de leur territoire définis par un document graphique figurant, à titre d’information, dans une annexe au plan local d’urbanisme ou au plan d’occupation des sols.

« La délibération est valable pour une période d’un an. Elle est reconduite de plein droit pour l’année suivante si une nouvelle délibération n’a pas été adoptée dans le délai prévu au premier alinéa.

« En l’absence de toute délibération fixant le taux de la taxe, ce dernier est fixé à 1 % dans les communes ou les établissements publics de coopération intercommunale où la taxe est instituée de plein droit.

« Art. L. 331 -15. – Le taux de la part communale ou intercommunale de la taxe d’aménagement peut être augmenté jusqu’à 20 % dans certains secteurs par une délibération motivée, si la réalisation de travaux substantiels de voirie ou de réseaux ou la création d’équipements publics généraux est rendue nécessaire en raison de l’importance des constructions nouvelles édifiées dans ces secteurs.

« Il ne peut être mis à la charge des aménageurs ou constructeurs que le coût des équipements publics à réaliser pour répondre aux besoins des futurs habitants ou usagers des constructions à édifier dans ces secteurs, ou lorsque la capacité des équipements excède ces besoins, la fraction du coût proportionnelle à ceux-ci.

« En cas de vote d’un taux supérieur à 5 % dans un ou plusieurs secteurs, les contributions mentionnées au b du 1°, aux a, b et d du 2° et au 3° de l’article L. 332-6-1 ne sont plus applicables dans ce ou ces secteurs.

« Art. L. 331 -16. – Lorsqu’une zone d’aménagement concerté est supprimée, la taxe d’aménagement est rétablie de plein droit pour la part communale ou intercommunale. Le conseil municipal ou l’organe délibérant de l’établissement public de coopération intercommunale fixe le taux de la taxe pour cette zone dans les conditions prévues à l’article L. 331-14.

« Art. L. 331 -17. – Par délibération adoptée avant le 30 novembre, les conseils généraux fixent le taux de la part départementale de la taxe d’aménagement applicable à compter du 1er janvier de l’année suivante.

« Le taux de la part départementale de la taxe ne peut excéder 2, 5 %. Toutefois, dans les départements situés en zone de montagne, ce taux maximal est porté à 5 %.

« La délibération est valable pour une période d’un an. Elle est reconduite de plein droit pour l’année suivante si une nouvelle délibération n’a pas été adoptée dans le délai prévu au premier alinéa.

« Art. L. 331 -18. – Par délibération adoptée avant le 30 novembre, le conseil régional d’Île-de-France fixe le taux de la part régionale de la taxe d’aménagement applicable à compter du 1er janvier de l’année suivante.

« Le taux de la part régionale de la taxe ne peut excéder 1 % et peut être différent selon les départements.

« La délibération est valable pour une période d’un an. Elle est reconduite de plein droit pour l’année suivante si une nouvelle délibération n’a pas été adoptée dans le délai prévu au premier alinéa.

« Sous-section 6

« Établissement de la taxe

« Art. L. 331 -19. – Les services de l’État en charge de l’urbanisme dans le département sont seuls compétents pour établir et liquider la taxe.

« Art. L. 331 -20. – La taxe d’aménagement est liquidée selon la valeur et les taux en vigueur à la date soit de la délivrance de l’autorisation de construire ou d’aménager ou du permis modificatif, soit de la naissance d’une autorisation tacite de construire ou d’aménager, soit de la décision de non-opposition à une déclaration préalable, soit du procès-verbal constatant les infractions.

« Si l’autorisation est déposée pendant la période de validité d’un certificat d’urbanisme, le taux le plus favorable est appliqué.

« Sous-section 7

« Contrôle et sanctions

« Art. L. 331 -21. – Le droit de reprise de l’administration s’exerce jusqu’au 31 décembre de la troisième année qui suit, selon les cas, celle de la délivrance de l’autorisation de construire ou d’aménager, celle de la décision de non-opposition ou celle à laquelle l’autorisation est réputée avoir été accordée.

« En cas de construction ou d’aménagement sans autorisation ou en infraction aux obligations résultant d’une autorisation de construire, le droit de reprise s’exerce jusqu’au 31 décembre de la sixième année qui suit celle de l’achèvement des constructions ou aménagements en cause.

« Art. L. 331 -22. – Lorsqu’une demande d’autorisation de construire a été déposée, la procédure de rectification contradictoire prévue par l’article L. 57 du livre des procédures fiscales peut être mise en œuvre.

« Si aucune déclaration n’a été déposée, les bases ou les éléments servant au calcul de la taxe et des sanctions applicables sont portés à la connaissance du redevable trente jours au moins avant la mise en recouvrement.

« Art. L. 331 -23. – En cas de construction ou d’aménagement sans autorisation ou en infraction aux obligations résultant de l’autorisation de construire ou d’aménager, le montant de la taxe ou du complément de taxe due est assorti d’une pénalité de 80 % du montant de la taxe. Cette pénalité ne peut être prononcée avant l’expiration d’un délai de trente jours à compter de la notification du document par lequel l’administration a fait connaître au contribuable concerné la sanction qu’elle se propose d’appliquer, les motifs de celle-ci et la possibilité dont dispose l’intéressé de présenter dans ce délai ses observations.

« En cas de demande de régularisation et d’obtention ultérieure d’une autorisation de construire ou d’aménager par le contribuable ayant commis l’infraction, la pénalité est réduite à 40 %.

« Sous-section 8

« Recouvrement de la taxe

« Art. L. 331 -24. – La taxe d’aménagement et la pénalité dont elle peut être assortie en vertu de l’article L. 331-23 sont recouvrées par les comptables publics compétents comme des créances étrangères à l’impôt et au domaine.

« Le recouvrement de la taxe fait l’objet de l’émission de deux titres de perception correspondant à deux fractions égales à la moitié de la somme totale à acquitter, ou de l’émission d’un titre unique lorsque le montant n’excède pas 1 500 €.

« Les titres sont respectivement émis douze et vingt-quatre mois après la date de délivrance de l’autorisation de construire ou d’aménager, de la date de la décision de non-opposition ou de la date à laquelle l’autorisation est réputée avoir été accordée.

« En cas de modification apportée au permis de construire, d’aménager ou à l’autorisation tacite de construire ou d’aménager, le complément de taxe dû en échéance unique fait l’objet d’un titre de perception émis dans le délai de douze mois à compter de la date de la délivrance du permis modificatif ou de l’autorisation réputée accordée.

« Les sommes liquidées en application de l’article L. 331-23 font l’objet de l’émission d’un titre unique dont le recouvrement est immédiatement poursuivi contre le constructeur ou la personne responsable de l’aménagement.

« Art. L. 331 -25. – Sont solidaires du paiement de la taxe avec le ou les redevables mentionnés au deuxième alinéa de l’article L. 331-6 :

« 1° Les établissements qui sont garants de l’achèvement de la construction ;

« 2° Les époux et les partenaires liés par un pacte civil de solidarité.

« Art. L. 331 -26. – En cas de transfert total de l’autorisation de construire ou d’aménager, le redevable de la taxe d’aménagement est le nouveau titulaire du droit à construire ou d’aménager. Un titre d’annulation est émis au profit du redevable initial. De nouveaux titres de perception sont émis à l’encontre du ou des nouveaux titulaires du droit à construire.

« En cas de transfert partiel, un titre d’annulation des sommes correspondant à la surface transférée est émis au profit du titulaire initial du droit à construire. Un ou des titres de perception sont émis à l’encontre du ou des titulaires du ou des transferts partiels.

« Lorsque la taxe qui fait l’objet d’un titre d’annulation a été acquittée par le redevable en tout ou partie et répartie entre les collectivités territoriales et les établissements publics bénéficiaires, le versement indu fait l’objet d’un remboursement par le comptable et un titre de perception est émis à l’égard des collectivités territoriales ou établissements publics de coopération intercommunale bénéficiaires pour les montants indûment reversés. Le comptable peut recouvrer ce titre par voie de compensation avec le produit de la taxe qu’il répartit par ailleurs ou par voie de prélèvement sur les avances prévues par les articles L. 2336-1 et suivants du code général des collectivités territoriales.

« Art. L. 331 -27. – La taxe d’aménagement est exigible à la date d’émission du titre de perception.

« Le recouvrement de la taxe et de la pénalité est garanti par le privilège prévu au 1 de l’article 1929 du code général des impôts.

« Art. L. 331 -28. – Après avis de l’administration en charge de l’urbanisme et consultation de la collectivité territoriale ou de l’établissement public de coopération intercommunale bénéficiaire, lorsqu’elle concerne la pénalité prévue à l’article L. 331-23, le comptable public chargé du recouvrement de la taxe et de la pénalité dont elle peut être assortie peut faire droit à une demande de remise gracieuse, partielle ou totale.

« Art. L. 331 -29. – L’action en recouvrement se prescrit par cinq ans à compter de l’émission du titre de perception.

« Sous-section 9

« Recours

« Art. L. 331 -30. – Le redevable de la taxe peut en obtenir la décharge, la réduction ou la restitution totale ou partielle :

« 1° S’il justifie qu’il n’a pas donné suite à l’autorisation de construire ou d’aménager ;

« 2° Si, en cas de modification de l’autorisation de construire ou d’aménager, il est redevable d’un montant inférieur au montant initial ;

« 3° Si les constructions sont démolies en vertu d’une décision du juge civil ;

« 4° Dans le cas de catastrophe naturelle, lorsque les locaux ont été détruits ou ont subi des dégâts tels qu’après expertise ou décision administrative, ils sont voués à la démolition. La remise s’applique, sur demande du contribuable, sur le montant total de la taxe dont le dernier versement n’est pas arrivé à échéance à la date du sinistre. Le contribuable doit justifier que les indemnités versées en réparation des dommages occasionnés à l’immeuble ne comprennent pas le montant des taxes d’urbanisme dues lors de la construction. Si une telle remise est accordée, le 8° de l’article L. 331-7 ne s’applique pas à la reconstruction du bâtiment ;

« 5° Si le contribuable démontre qu’il remplit les conditions pour pouvoir bénéficier d’une exclusion, d’une exonération ou d’un abattement auquel il ne pouvait prétendre au moment du dépôt de la demande ;

« 6° Si une erreur a été commise dans l’assiette ou le calcul de la taxe.

« Art. L. 331 -31. – En matière d’assiette, les réclamations concernant la taxe d’aménagement sont recevables jusqu’au 31 décembre de la deuxième année qui suit celle de l’émission du premier titre de perception ou du titre unique.

« Lorsque le contribuable a fait l’objet d’une procédure de rectification, il dispose d’un délai expirant le 31 décembre de la troisième année qui suit celle de la notification de la proposition de rectification pour présenter ses réclamations.

« Les réclamations concernant la taxe d’aménagement sont présentées, instruites et jugées selon les règles applicables en matière d’impôts directs locaux.

« Art. L. 331 -32. – En matière de recouvrement, les réclamations sont présentées, instruites et jugées selon les règles applicables en matière de créances étrangères à l’impôt et au domaine.

« Sous-section 10

« Versement aux collectivités

« Art. L. 331 -33. – La taxe d’aménagement est versée aux collectivités territoriales et établissements publics de coopération intercommunale bénéficiaires pour le montant recouvré net de frais de gestion.

« L’État effectue un prélèvement pour frais d’assiette et de recouvrement de 4 % sur le montant des recouvrements.

« Les modalités de reversement mensuel de ces sommes aux collectivités territoriales bénéficiaires sont précisées par décret.

« Art. L. 331 -34. – Avant le 1er mars de chaque année, l’administration chargée de l’urbanisme fournit aux collectivités territoriales et établissements publics de coopération intercommunale bénéficiaires de la taxe d’aménagement, les éléments concernant l’année civile précédente nécessaires à l’établissement des prévisions de recettes, en vue de la préparation de leur budget. »

B. – 1. Les dispositions prévues au A du présent I sont applicables aux demandes d’autorisations et aux déclarations préalables déposées à compter du 1er mars 2012, et à compter du 1er janvier 2014 à Mayotte.

Elles sont également applicables aux demandes d’autorisations modificatives générant un complément de taxation déposées à compter du 1er mars 2012.

2. À compter du 1er mars 2012, les échéances des taxes mentionnées aux articles 1585 A, 1559 B, 1599-0 B et 1599 octies du code général des impôts et des taxes mentionnées aux articles L. 112-2 et L. 142-2 du code de l’urbanisme sont recouvrées selon les mêmes modalités que la taxe d’aménagement.

3. Le quatrième alinéa de l’article L. 410-1 du code de l’urbanisme n’est pas applicable, pour ce qui concerne la taxe d’aménagement, aux certificats d’urbanisme émis avant le 1er mars 2012.

4. Les articles L. 332-9 à L. 332-11 du même code demeurent applicables dans les secteurs des communes où un programme d’aménagement d’ensemble a été institué antérieurement à l’entrée en vigueur de la présente loi et ce jusqu’à ce que le conseil municipal décide de clore le programme d’aménagement d’ensemble.

5. Le III de l’article 50 de la loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains ainsi que les a, b et d du 2° et le 3° de l’article L. 332-6-1 du code de l’urbanisme sont abrogés à compter du 1er janvier 2015.

II. – Versement pour sous-densité

A. – Le chapitre Ier du titre III du livre III du code de l’urbanisme, tel qu’il résulte du I du présent article, est complété par une section 2 ainsi rédigée :

« Section 2

« Versement pour sous-densité

« Sous-section 1

« Établissement du seuil minimal de densité et du versement pour sous-densité

« Art. L. 331 -35. – La densité de la construction est définie par le rapport entre la surface de plancher d’une construction déterminée conformément à l’article L. 112-1 et la surface du terrain de l’unité foncière sur laquelle cette construction est ou doit être implantée.

« N’est pas retenue dans l’unité foncière la partie des terrains rendus inconstructibles pour des raisons physiques ou du fait de prescriptions ou de servitudes administratives.

« Lorsqu’une construction nouvelle est édifiée sur un terrain qui comprend un bâtiment qui n’est pas destiné à être démoli, la densité est calculée en ajoutant sa surface de plancher à celle de la construction nouvelle.

« Art. L. 331 -36. – En vue de financer les actions et opérations contribuant à la réalisation des objectifs définis à l’article L. 121-1, les communes et établissements publics de coopération intercommunale compétents en matière de plan local d’urbanisme ou de plan d’occupation des sols peuvent instituer, par délibération, un seuil minimal de densité en deçà duquel un versement pour sous-densité est dû par les personnes mentionnées à l’article L. 331-39.

« Le seuil minimal de densité est déterminé par secteurs du territoire de la commune ou de l’établissement public de coopération intercommunale, dans les zones urbaines et à urbaniser, définis sur un document graphique figurant, à titre d’information, dans une annexe au plan local d’urbanisme ou au plan d’occupation des sols.

« Le seuil minimal de densité est fixé pour une durée minimale de trois ans à compter de la date d’entrée en vigueur de la délibération l’ayant institué.

« Toutefois, une nouvelle délibération motivée tendant à favoriser l’investissement locatif, l’accession à la propriété et le développement de l’offre foncière peut être prise sans condition de délai.

« Le versement pour sous-densité constitue un élément du prix de revient de l’ensemble immobilier au sens de l’article 302 septies B du code général des impôts.

« En cas d’institution du versement pour sous-densité, le versement pour dépassement du plafond légal de densité prévu par l’article L. 112-2 du présent code est supprimé de plein droit sur l’ensemble du territoire de la commune.

« Les délibérations sont adressées aux services de l’État en charge de l’urbanisme dans le département au plus tard le premier jour du deuxième mois qui suit la date à laquelle elles ont été adoptées.

« Art. L. 331 -37. – (Supprimé)

« Art. L. 331 -38. – Pour chaque secteur, le seuil minimal de densité ne peut être inférieur à la moitié ni supérieur aux trois quarts de la densité maximale autorisée par les règles définies dans le plan local d’urbanisme.

« Lorsqu’un coefficient d’occupation des sols est applicable dans le cadre d’une opération de lotissement, le seuil minimal de densité ne peut être inférieur à la moitié ni supérieur aux trois quarts de la surface de plancher attribuée à chaque lot par le lotisseur.

« Sous-section 2

« Détermination du versement pour sous-densité

« Art. L. 331 -39. – Le bénéficiaire d’une autorisation de construire expresse ou tacite ou, en cas de construction sans autorisation ou en infraction aux obligations résultant de l’autorisation de construire, la personne responsable de la construction est assujetti au paiement du versement pour sous-densité pour toute construction nouvelle d’une densité inférieure au seuil minimal défini à l’article L. 331-36.

« Ce versement est égal au produit de la moitié de la valeur du terrain par le rapport entre la surface manquante pour que la construction atteigne le seuil minimal de densité et la surface de la construction résultant de l’application du seuil minimal de densité.

« Le versement pour sous-densité ne peut en tout état de cause être supérieur à 25 % de la valeur du terrain.

« Les projets d’extension ou les projets de construction de locaux annexes aux bâtiments déjà existants et les constructions situées sur les terrains de camping ou parcs résidentiels de loisirs ne sont pas considérés comme des constructions nouvelles au sens du premier alinéa.

« Lorsque le seuil minimal de densité ne peut être atteint du fait des servitudes administratives qui frappent le terrain, aucun versement n’est dû.

« Sous-section 3

« Détermination de la valeur du terrain

« Art. L. 331 -40. – Lors du dépôt de la demande de permis de construire relatif à une construction d’une densité n’atteignant pas le seuil minimal de densité, le demandeur déclare la valeur du terrain sur lequel la construction doit être édifiée.

« La valeur du terrain est appréciée à la date du dépôt de la demande de permis de construire.

« Sous-section 4

« Procédure de rescrit

« Art. L. 331 -41. – Lorsqu’un contribuable de bonne foi, avant le dépôt de la demande d’autorisation de construire et à partir d’une présentation écrite, précise et complète de la situation de fait, a demandé à l’administration de l’État en charge de l’urbanisme dans le département des éclaircissements sur l’application à sa situation du deuxième alinéa de l’article L. 331-35 et du dernier alinéa de l’article L. 331-39, l’administration doit répondre de manière motivée dans un délai de trois mois. À défaut de réponse dans ce délai, les propositions de solution présentées par le contribuable dans sa demande sont opposables à l’administration.

« En l’absence de coefficient d’occupation des sols, le contribuable peut également fournir une estimation motivée et détaillée de la constructibilité maximale qui s’attache au terrain d’assiette de la construction projetée compte tenu, notamment, de la nature du sol, de la configuration des parcelles, du caractère des constructions avoisinantes ou de motifs tenant aux économies d’énergie. À défaut de réponse de l’administration dans le délai de trois mois, le seuil minimal de densité applicable à ce terrain ne pourra être supérieur aux trois quarts de la densité maximale déclarée.

« Lorsque l’administration de l’État en charge de l’urbanisme dans le département a pris formellement position à la suite d’une demande écrite, précise et complète déposée au titre des premier et deuxième alinéas par un contribuable, ce dernier peut saisir l’administration centrale chargée de l’urbanisme, dans un délai de deux mois, pour solliciter un second examen de cette demande, à la condition qu’il n’invoque pas d’éléments nouveaux. Lorsqu’elle est saisie d’une telle demande, l’administration répond selon les mêmes règles et délais que ceux applicables à la demande initiale, décomptés à partir de la nouvelle saisine.

« Sous-section 5

« Exclusions et exonérations

« Art. L. 331 -42. – Les constructions et aménagements mentionnés aux 1°, 2°, 3°, 7°, 8° et 9° de l’article L. 331-7 sont exonérés du versement pour sous-densité.

« En outre, la commune ou l’établissement public de coopération intercommunale peut exonérer du versement pour sous-densité les locaux mentionnés à l’article L. 331-9, dans les conditions et les limites prévues par cet article.

« Sous-section 6

« Établissement et recouvrement

« Art. L. 331 -43. – Le versement pour sous-densité est liquidé et recouvré selon les mêmes modalités, prévues aux articles L. 331-19 et L. 331-20 et L. 331-24 à L. 331-29, que la taxe d’aménagement.

« Art. L. 331 -44. – En cas de construction sans autorisation ou en infraction aux obligations résultant de l’autorisation de construire, le montant du versement pour sous-densité éventuellement dû est assorti d’une pénalité de 80 %. Elle est prononcée dans les conditions prévues à l’article L. 331-23.

« Art. L. 331 -45. – Le reversement aux collectivités territoriales s’effectue selon les modalités prévues aux articles L. 331-33 et L. 331-34.

« Sous-section 7

« Contrôle et recours

« Art. L. 331 -46. – Le contrôle de l’administration s’exerce dans les conditions prévues par les articles L. 331-21 et L. 331-22.

« Les litiges sont présentés, instruits et jugés dans les conditions prévues par les articles L. 331-30 à L. 331-32.

« Sous-section 8

« Affectation du versement

« Art. L. 331 -47. – Le produit des versements dus au titre des densités de construction inférieures au seuil minimal de densité et le produit de ceux dus en application des articles L. 112-2 et L. 333-2 est attribué aux communes ou établissements publics de coopération intercommunale mentionnés au premier alinéa de l’article L. 331-36. Le produit est affecté en section d’investissement du budget des communes ou des établissements publics de coopération intercommunale. »

BA §(nouveau). – À la première phrase du II de l’article 50 de la loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 précitée, après la référence : « L. 333-1 », sont insérées les références : « à L. 333-2 et L. 333-4 ».

B. – 1. Le A du présent II est applicable aux demandes d’autorisations d’urbanisme déposées à compter du 1er mars 2012, et à compter du 1er janvier 2014 à Mayotte.

2. Le quatrième alinéa de l’article L. 410-1 du code de l’urbanisme n’est pas applicable, pour ce qui concerne le versement pour sous-densité, aux certificats d’urbanisme émis avant le 1er mars 2012.

III. – Dispositions transitoires

A. – Le code général des impôts est ainsi modifié :

1° Les articles 1585 A, 1585 C, 1585 D, 1585 E, 1585 F, 1585 G, 1585 H, 1599 octies, 1599 B, 1599-0 B, 1635 bis B, 1723 quater, 1723 quinquies, 1723 sexies, 1723 septies et 1828, ainsi que le 4 de l’article 1929 sont abrogés ;

2° L’article 302 septies B est ainsi modifié :

a) Les a et b du II sont ainsi rédigés :

« a) La taxe d’aménagement prévue par les articles L. 331-1 à L. 331-4 du code de l’urbanisme ;

« b) Le versement pour sous-densité prévu par les articles L. 331-36 et L. 331-39 du même code. » ;

b) Les c et d du II sont abrogés ;

3° Le a du I de l’article 1647 est abrogé ;

4° Au troisième alinéa de l’article 1723 octies, les mots : « dix-huit » sont remplacés par le mot : « douze » et les mots : « trente-six » sont remplacés par les mots : « vingt-quatre ».

B. – Le livre des procédures fiscales est ainsi modifié :

1° Les articles L. 251 A, L. 274 A et L. 274 B sont abrogés ;

2° L’article L. 255 A est ainsi rédigé :

« Art. L. 255 A. – Les parts communales, départementales et régionales de la taxe d’aménagement prévues par les articles L. 331-1 à L. 331-4 du code de l’urbanisme et le versement pour sous-densité prévu par les articles L. 331-36 et L. 331-39 du même code sont assis, liquidés et recouvrés en vertu d’un titre de recettes individuel ou collectif délivré par le responsable chargé de l’urbanisme dans le département. Ce responsable peut déléguer sa signature aux agents placés sous son autorité. » ;

3° L’article L. 133 est ainsi modifié :

a) Les mots : « mentionnés à l’article 1635 bis B du code général des impôts, » sont supprimés ;

b) Les mots : « locale d’équipement » sont remplacés par les mots : « d’aménagement » ;

c) Sont ajoutés les mots : « et du versement pour sous-densité prévu par les articles L. 331-36 et L. 331-39 du même code ».

C. – Le code de l’urbanisme est ainsi modifié :

1° Les articles L. 332-9, L. 332-10 et L. 332-11 sont abrogés ;

2° L’article L. 142-2 est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa, les mots : « taxe départementale des » sont remplacés par les mots : « part départementale de la taxe d’aménagement destinée à financer les » ;

b) Les quatorzième àdernieralinéas sont supprimés ;

Au premieralinéa de l’article L. 142-11, les mots : « des espaces naturels sensibles » sont remplacés par les mots : « d’aménagement » ;

4° L’article L. 142-12 est ainsi modifié :

a) Les six premiers alinéas sont supprimés ;

b) Le septième alinéa est ainsi rédigé :

« L’article L. 142-11 est applicable à l’intérieur des zones de préemption délimitées en application de l’article L. 142-1 dans la rédaction antérieure à la loi n° 85-729 du 18 juillet1985 relative à la définition et à la mise en œuvre de principes d’aménagement et aux textes pris pour son application. » ;

Autroisièmealinéa de l’article L. 311-4, les mots : « concerté, de conventions de projet urbain partenarial ou de programmes d’aménagement d’ensemble » sont remplacés par les mots : « concerté ou de conventions de projet urbain partenarial » ;

Au troisièmealinéa de l’articleL. 333-2, les mots : « dix-huit » sont remplacés par le mot : « douze » et les mots : « trente-six » sont remplacés par les mots : « vingt-quatre » ;

7° L’article L. 332-6 est ainsi modifié :

a) Au 1°, les mots : « Le versement de la taxe locale d’équipement prévue à l’article 1585-A du code général des impôts » sont remplacés par les mots : « Le versement de la taxe d’aménagement prévue par l’article L. 331-1 » et, après la référence « L. 332-9 », sont insérés les mots « dans sa rédaction antérieure à l’entrée en vigueur de la loi n° … du … de finances rectificative pour 2010 » ;

b) Au2°, après la référence : « L. 332-9 », sont insérés les mots : « dans sa rédaction antérieure à l’entrée en vigueur de la loi n° … du … précitée » ;

c) Le 4° est ainsi rédigé :

« 4° Le versement pour sous-densité prévu aux articles L. 331-36 et L. 331-39 ; »

d) Il est ajouté un 5° ainsi rédigé :

« 5° Le versement de la redevance d’archéologie préventive prévue aux articles L. 524-2 à L. 524-13 du code du patrimoine. » ;

8° Les c, d et e du 1° de l’article L. 332-6-1 sont abrogés ;

9° L’article L. 332-11-1 est ainsi modifié :

a) L’avant-dernier alinéa est complété par les mots : « dans sa rédaction antérieure à l’entrée en vigueur de la loi n° … du … précitée » ;

b) Le dernier alinéa est ainsi rédigé :

« Les opérations de construction de logements sociaux mentionnées au 2° de l’article L. 331-7 et au 1° de l’article L. 331-9 peuvent être exemptées de la participation. » ;

10°

Supprimé

11° À l’article L. 332-11-4, les mots : « locale d’équipement » sont remplacés par les mots : « d’aménagement » ;

12° L’article L. 332-12 est ainsi modifié :

a) Au c, après la référence : « L. 332-9 », sont insérés les mots : « dans sa rédaction antérieure à l’entrée en vigueur de la loi n° … du … précitée » ;

b) Au même c, les références : «, d et e » sont remplacées par la référence : « et d » ;

c) Le même c est complété par une phrase ainsi rédigée :

« Cette participation forfaitaire ne peut être exigée dans les secteurs de la commune ou de l’établissement public de coopération intercommunale où il est fait application de l’article L. 331-15 ; »

d) Après le cinquième alinéa, sont insérés deux alinéas ainsi rédigés :

« d) Le versement pour sous-densité prévu aux articles L. 331-36 et L. 331-39 pour les permis d’aménager autres qu’en lotissement.

« En outre, les bénéficiaires de permis d’aménager peuvent être tenus au versement de la participation instituée dans les périmètres fixés par les conventions mentionnées à l’article L. 332-11-3. » ;

13° L’article L. 332-28 est ainsi modifié :

a) À la première phrase, après la référence : « L. 332-9 », sont insérés les mots : « dans sa rédaction antérieure à l’entrée en vigueur de la loi n° … du … de finances rectificative pour 2010 » ;

b) La dernière phrase est complétée par les mots : « dans sa rédaction antérieure à l’entrée en vigueur de la loi n° … du … précitée ».

D. – Le code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° L’article L. 2331-5 est ainsi modifié :

a) Le 1° est ainsi rédigé :

« 1° Le produit de la part communale de la taxe d’aménagement, prévue à l’article L. 331-1 du code de l’urbanisme, dont l’assiette et le recouvrement ont lieu dans les formes prévues au code de l’urbanisme et au code général des impôts ; »

b) Au 2°, après la référence : « L. 332-6-1 », est insérée la référence : « et au 4° de l’article L. 332-6 » ;

2° L’article L. 3332-1 est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa du a, après les mots : « code général des impôts », sont insérés les mots : « et le code de l’urbanisme » ;

b) Au 7° du a, le mot : « taxe » est remplacé par les mots : « part départementale de la taxe d’aménagement » et sont ajoutés les mots : «, prévue à l’article L. 331-3 du code de l’urbanisme » ;

c) Au 4° du b, les mots : « La taxe départementale des » sont remplacés par les mots : « La part départementale de la taxe d’aménagement destinée au financement des » et sont ajoutés les mots : «, prévue à l’article L. 331-3 du code de l’urbanisme » ;

3° Le 2° de l’article L. 3332-3 est complété par les mots : « et du versement pour sous-densité » ;

4° Au 2° de l’article L. 4414-2, les mots : « taxe complémentaire à la taxe locale d’équipement prévue à l’article 1599 octies du code général des impôts » sont remplacés par les mots : « part régionale de la taxe d’aménagement prévue à l’article L. 331-4 du code de l’urbanisme » ;

5° Au 9° de l’article L. 5215-32, les mots : « taxe locale d’équipement » sont remplacés par les mots : « part intercommunale de la taxe d’aménagement ».

E. – Le code du patrimoine est ainsi modifié :

1° Le I de l’article L. 524-7 est ainsi rédigé :

« I. – Lorsqu’elle est perçue sur les travaux mentionnés au a de l’article L. 524-2, l’assiette de la redevance est constituée par la valeur forfaitaire définie à l’article L. 331-10 du code de l’urbanisme pour la taxe d’aménagement. Cette valeur est déterminée conformément aux articles L. 331-11 à L. 331-13 du même code. Les constructions, y compris celles réalisées dans le cadre des contrats énumérés à l’article 1048 ter du code général des impôts, qui sont destinées à être affectées à un service public ou d’utilité publique bénéficient, pour le calcul de l’assiette de la redevance, de l’abattement visé au 1° de l’article L. 331-12 du code de l’urbanisme. Les espaces aménagés principalement pour le stationnement des véhicules sont assujettis sur la base de la valeur de la surface de la construction pour les niveaux aveugles ou de la valeur des installations et aménagements fixée au 6° de l’article L. 331-13 du même code dans les autres cas.

« La redevance n’est pas due pour les travaux de construction créant moins de 1 000 mètres carrés de surface de construction ou, pour les parcs de stationnement mentionnés à l’alinéa précédent, de surface.

« Le tarif de la redevance est de 0, 5 % de la valeur forfaitaire déterminée conformément aux articles L. 331-10 à L. 331-13 du même code. » ;

2° À l’article L. 524-8, les mots : « ou dans les cas prévus par l’article L. 255-A du livre des procédures fiscales, par le maire » sont supprimés.

E bis (nouveau). – 1. Au dixième alinéa de l’article L. 5112-6-1 du code général de la propriété des personnes publiques, au 4° de l’article 9 et au huitième alinéa du II de l’article 21 de la loi n° 2010-597 du 3 juin 2010 relative au Grand Paris, la référence : «, L. 332-9 » est supprimée.

2. Le 6° de l’article L. 2331-6, le 3° du I de l’article L. 5215-20-1 et le 14° de l’article L. 5215-32 du code général des collectivités territoriales sont abrogés.

F. – 1. Les 4° du A et 6° du C du présent III entrent en vigueur au 1er janvier 2011. Ils sont applicables aux autorisations d’urbanisme délivrées à compter du 1er janvier 2011.

2. Les autres dispositions du A au E du présent III entrent en vigueur au 1er mars 2012. Elles sont applicables aux demandes d’autorisations et aux déclarations préalables déposées à compter du 1er mars 2012, y compris aux modifications ultérieures au 1er mars 2012 relatives à une demande ou déclaration préalable déposée avant cette date.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Mes chers collègues, puisque nous abordons le sujet important de la réforme des taxes d’urbanisme, je souhaite, pour contribuer à éclairer nos débats, vous présenter rapidement les grandes lignes de ce dispositif, certes complexe dans sa mise en œuvre – l’article compte onze pages –, mais simple dans ses principes.

Il existe actuellement huit taxes d’urbanisme et huit participations d’urbanisme, d’un montant respectivement de l’ordre de 600 millions d’euros et un milliard d’euros par an, mais qui peut connaître de fortes variations d’une année sur l’autre.

La réforme a pour objet de garantir un produit à peu près constant.

En premier lieu, dans le cas des taxes d’urbanisme, deux d’entre elles ne sont pas concernées par le présent article, compte tenu de leur caractère très spécifique : la redevance d’archéologie préventive et la redevance sur les bureaux en Île-de-France que nous venons d’ailleurs de réformer de manière substantielle dans le cadre de la loi de finances pour 2011.

Les six autres taxes doivent être fusionnées au 1er mars 2012 en seulement deux taxes : la taxe d’aménagement, qui représentera la quasi-totalité du produit et, pour les communes qui le souhaitent, le versement pour sous-densité.

Qu’est-ce que ce versement pour sous-densité ? Quand la loi de finances pour 1981 a créé le versement pour dépassement du plafond légal de densité, la mode était de dire qu’il fallait éviter de construire trop dense. Maintenant que nous sommes tous devenus écologistes, il s’agit d’éviter de construire trop dispersé, parce que cela consomme de l’énergie et nécessite trop de déplacements.

Je tiens à souligner qu’il n’y a évidemment aucune vérité absolue ni d’un côté ni de l’autre ; les maires, qui s’efforcent de définir un aménagement harmonieux de leur territoire, le savent bien.

L’instauration de ce versement pour sous-densité est une simple faculté pour les communes, ce qui est une bonne chose, monsieur le secrétaire d’État.

La réforme est, en outre, l’occasion de moderniser la définition de la surface prise en compte. Il existe de nombreuses notions de surface et il est heureux d’unifier ce concept juridique.

Les communes, les EPCI et la région d’Île-de-France auront en outre la possibilité de moduler géographiquement le taux de la taxe d’aménagement, par exemple au sein d’une commune, par secteur, c'est-à-dire par quartier, en fonction des opérations d’urbanisme à conduire et des caractéristiques du marché immobilier.

En second lieu, le présent article propose également de simplifier le régime des participations d’urbanisme.

Comme vous le savez, il en existe actuellement huit. Certaines sont obsolètes. À cet égard, je ne résiste pas au plaisir de citer l’ordonnance de l’empereur Guillaume II, du 21 mai 1879, commençant par ces mots : « Nous, Guillaume, empereur d’Allemagne par la grâce de Dieu, roi de Prusse ». Cette ordonnance, essentiellement consacrée au « plan d’urbanisation établi pour l’agrandissement de la ceinture de Strasbourg », prévoyait notamment l’obligation pour la ville d’acheter certains terrains « d’ici le 31 décembre 1885 ». Très étrangement, au-delà des guerres, des changements de frontières, de la Libération, cette disposition est toujours en vigueur et encombre encore notre code.

Concrètement, sur ces huit participations d’urbanisme, seulement trois, correspondant par nature à de « grosses » opérations, subsisteront : celles relatives aux zones d'aménagement concerté, les ZAC, aux projets urbains partenariaux et aux programmes d’aménagement d’ensemble.

Les « petites participations », si l’on peut dire, disparaîtront en revanche. Elles seront remplacées par la possibilité, pour les communes, d’augmenter le taux de leur taxe d’aménagement, soumise normalement à un plafond de 5 %, jusqu’à 20 % dans certains secteurs, « par une délibération motivée, si la réalisation de travaux substantiels de voirie ou de réseaux ou la création d’équipements publics généraux est rendue nécessaire en raison de l’importance des constructions nouvelles édifiées dans ces secteurs ».

Tels sont, mes chers collègues, les éléments de cadrage que je souhaitais indiquer, puisque nous allons à présent entrer dans le détail de ce dispositif qui est, je persiste à le dire, monsieur le secrétaire, une réforme tout à fait opportune.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 148, présenté par Mme Bricq, M. Marc, Mme M. André, MM. Angels, Auban, Demerliat, Frécon, Haut, Hervé, Krattinger, Masseret, Massion, Miquel, Rebsamen, Sergent, Todeschini et les membres du groupe Socialiste, apparentés et rattachés, est ainsi libellé :

I. - Alinéas 17 et 23

Supprimer ces alinéas.

II. - Alinéa 189, dernière phrase

Supprimer cette phrase.

La parole est à Mme Nicole Bricq.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

J’ai regretté, au cours de la discussion générale, que cette réforme importante des taxes d’urbanisme concernant les collectivités locales soit abordée lors de l’examen d’un projet de loi de finances rectificative, sans que nous ayons eu véritablement les moyens de l’expertiser. Le Gouvernement aurait été mieux inspiré de déposer un projet de loi spécifique sur ce sujet.

L’affectation obligatoire du produit de la taxe d’aménagement et du versement pour sous-densité au budget d’investissement des communes n’a pas de justification a priori, car l’aménagement du territoire nécessite non seulement des dépenses d’investissement, mais aussi des dépenses de fonctionnement concernant la maintenance des réseaux d’énergie, les transports en commun, etc. C’est pourquoi l’amendement n° 148 tend à la supprimer.

Les taxes remplacées par la taxe d’aménagement et le versement pour sous-densité n’étaient pas toutes affectées directement à la section d’investissement des bénéficiaires.

Par conséquent, nous ne comprenons pas la raison pour laquelle cette nouvelle taxe et ce nouveau prélèvement devraient uniquement être fléchés sur les investissements.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

La commission est sensible à ces propos et plutôt acquise à l’idée de souplesse.

Que le produit soit affecté en section de fonctionnement, pour dégager plus d’autofinancement, ou en section d’investissement, pour financer directement des dépenses en capital, c’est quasiment équivalent.

Que, selon les ratios de la collectivité, celle-ci puisse faire son choix, ne paraît pas illégitime.

La commission émet donc un avis favorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État auprès du ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'État, chargé de la fonction publique

Cela est rare, madame la présidente, mais cela peut arriver, le Gouvernement ne partage pas la position de la commission ; il est défavorable à l’amendement présenté par Mme Bricq.

Je suis très sensible à l’argumentaire du rapporteur général, plaidant moi-même assez souvent en faveur de la souplesse. De ce point de vue, ce qui est coercitif n’est pas nécessairement la table de la loi, si je puis dire.

Néanmoins, je voudrais attirer votre attention, mesdames, messieurs les sénateurs, sur le point suivant : par cette taxe d’aménagement, le Gouvernement a l’objectif d’investir dans des équipements nécessaires à l’urbanisation, à savoir dans des équipements d’infrastructure ou de superstructure.

Il craint un fléchage en faveur des dépenses de fonctionnement. Le rapporteur général a très justement indiqué qu’il était légitime d’avoir une vision positive des choses, en pensant qu’un certain autofinancement interviendra.

Néanmoins, je souligne qu’il ne faudrait pas qu’il y ait un détournement de cette procédure, aboutissant à un déficit d’équipements rendus nécessaires par l’urbanisation dont certaines communes ne seraient pas en mesure d’assurer le financement. On risquerait alors de mettre le doigt dans un engrenage : certaines communes demanderaient, par d’autres biais, plus de subventions d’investissement à l’État, mettant d’autres collectivités territoriales en situation difficile.

C’est la raison pour laquelle le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à M. Dominique Braye, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Braye

Je voterai contre cet amendement, bien que je sois moi aussi sensible à la souplesse.

Selon M. le rapporteur général, aucun problème ne se pose pour les collectivités qui pratiquent l’autofinancement. Mais toutes ne sont pas semblables. Il me semble plus judicieux, dans les conditions actuelles, d’inciter les communes n’étant pas totalement vertueuses à suivre un chemin approprié sans céder à la facilité. Rien ne garantit qu’elles consacreront une partie de leurs dépenses de fonctionnement à l’entretien des réseaux, notamment.

Dès lors qu’il s’agit de réaliser certains investissements, il me paraît important que la somme en question soit effectivement réservée à cette fin.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à Mme Nicole Bricq, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Malgré l’avis favorable du rapporteur général, le Gouvernement est opposé à cet amendement, de même que certains de nos collègues.

La bonne gestion est de nouveau avancée : il y aurait des vertueux et les autres. Cet argument n’est pas très acceptable. Vous savez bien que tout investissement crée des dépenses de fonctionnement.

Vous refusez cet amendement, mais ne nous dites pas que le remplacement de huit taxes par deux sera neutre pour les collectivités locales, car cela n’est pas vrai. Il est évident que celles-ci perdront un avantage.

Je ne connais pas de collectivité qui, par principe, cherche à détourner le système.

Je crains que le nouveau dispositif n’incite pas les collectivités. Comme vous avez pu le constater, les derniers chiffres relatifs à l’investissement public de celles-ci ont encore régressé – c’est la deuxième année consécutive – à hauteur de 2, 2 %, malgré l’accès au fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée, le FCTVA.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Braye

C’est pour cela qu’il faut les inciter à investir !

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Le Gouvernement prend un risque, retirant un avantage aux collectivités. Cette réforme n’est donc pas neutre et aurait certainement nécessité de plus amples débats.

L’amendement n° 148 est bien entendu maintenu.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Comme vous, madame Bricq, je serai concis. Vous apportez vous-même la preuve qu’il est nécessaire de flécher les nouvelles taxes vers l’investissement en évoquant la baisse de 2, 2 % susvisée. Comme l’indiquait M. Braye, nous avons aujourd’hui bien plus besoin d’investissement que de fonctionnement.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Loin de moi l’idée de faire une leçon de morale. Il y a de très bons gestionnaires et seuls les électeurs décident.

Il s’agit en réalité de savoir si, dans le cadre d’un processus de simplification, il convient de « prendre le risque » de flécher un dispositif de cette nature vers des dépenses de fonctionnement.

Du fond du cœur, je pense qu’il faut inciter à l’investissement, surtout en ce qui concerne de nouvelles zones urbanisées. Dès lors, il faut éviter de se disperser vers des dépenses de fonctionnement.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Je suis saisie de trois amendements faisant l'objet d'une discussion commune.

L'amendement n° 149, présenté par Mme Bricq, M. Marc, Mme M. André, MM. Angels, Auban, Demerliat, Frécon, Haut, Hervé, Krattinger, Masseret, Massion, Miquel, Rebsamen, Sergent, Todeschini et les membres du groupe Socialiste, apparentés et rattachés, est ainsi libellé :

I. - Après l'alinéa 39

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« ...° Les surfaces des locaux à usage d'habitation principale qui relèvent d'une opération d'accession sociale à la propriété visée au huitième alinéa de l'article L. 411-2 du code de la construction et de l'habitation ;

II. - Alinéas 57 à 60

Remplacer ces alinéas par six alinéas ainsi rédigés :

« Art. L. 331-12. - I. - Un abattement de 60 % est appliqué sur ces valeurs pour :

« 1° Les locaux d'habitation et d'hébergement ainsi que leurs annexes mentionnés aux articles 278 sexies et 296 ter du code général des impôts ainsi que, en Guyane et à Mayotte, les mêmes locaux mentionnés aux mêmes articles ;

« 2° Les locaux à usage d'habitation principale qui relèvent d'une opération d'accession sociale à la propriété visée au huitième alinéa de l'article L. 411-2 du code de la construction et de l'habitation ;

« II - Un abattement de 50 % est appliqué sur ces valeurs pour :

« 1° Les cent premiers mètres carrés des locaux d'habitation et leurs annexes à usage d'habitation principale situés dans une zone U d'un plan local d'urbanisme ou d'un plan d'occupation des sols ou dans un immeuble collectif ou dans un lotissement soumis à permis d'aménager, cet abattement ne pouvant être cumulé avec l'abattement visé au I ;

« 2° Les locaux à usage industriel ou artisanal et leurs annexes, les entrepôts et hangars non ouverts au public faisant l'objet d'une exploitation commerciale et les parcs de stationnement couverts faisant l'objet d'une exploitation commerciale.

III. - La perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales des I et II ci-dessus est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement.

IV. - La perte de recettes résultant pour l'État du paragraphe précédent est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Nicole Bricq.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

L’article 14 prévoit une exonération de plein droit des logements les plus sociaux financés par des prêts locatifs aidés d’intégration, des PLAI, et seulement une exonération facultative pour les autres logements locatifs sociaux, sur délibération des collectivités locales.

À défaut de mise en œuvre de cette exonération facultative, il est prévu un abattement de 50 % sur l’assiette taxable.

Ce système est moins avantageux que le régime actuel de la taxe locale d’équipement, qui prévoit, pour l’ensemble des logements, une exonération facultative et, à défaut, une base d’imposition inférieure de plus de 60 % à celle de droit commun.

Le nouveau dispositif qui nous est proposé conduira, en l’absence de délibération expresse des collectivités locales, à taxer les logements sociaux au même tarif que les autres.

L’amendement n° 149 tend à corriger cette situation, afin de tenir compte des fortes contraintes de coût pesant sur les logements sociaux et d’instaurer un régime différencié selon les catégories de ces derniers.

Par ailleurs, il vise à écarter le critère du prêt à taux zéro, qui ne permet plus aujourd’hui de différencier l’action sociale à la propriété de l’action classique, dès lors que le nouveau prêt à taux zéro peut être accordé sans conditions de ressources. Et c’est le reproche essentiel que nous lui faisons, vous le savez.

Parallèlement, nous proposons, pour l’accession sociale ainsi définie plus strictement, une exonération facultative, totale ou partielle, sur délibération des collectivités locales et, à défaut, un abattement de 60 % sur l’assiette taxable, afin de ne pas perdre l’avantage existant.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 5, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

I. - Alinéa 55

1° Première phrase

Remplacer le montant :

600 euros

par le montant :

680 euros

2° Seconde phrase

Supprimer cette phrase.

II. - En conséquence :

A. Alinéa 56

1° Rédiger ainsi le début de la première phrase de cet alinéa :

« Cette valeur, fixée au 1er janvier 2011, est révisée …

2° Rédiger ainsi le début de la deuxième phrase de cet alinéa :

Elle est arrondie ...

B. Alinéa 57

Remplacer les mots :

ces valeurs

par les mots :

cette valeur

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Cet amendement vise à supprimer la dissociation faite par le Gouvernement entre l’Île-de-France et le reste du territoire.

Nous souhaitons aligner la valeur forfaitaire de droit commun sur celle qui est proposée pour l’Île-de-France, soit 680 euros.

Nous sommes quelque peu inquiets de certaines conséquences de la réforme sur les recettes des collectivités locales, qu’il s’agisse des communes, des EPCI ou des départements. Nous pensons que, dans certains cas, il y aura des pertes de base, en particulier pour ce qui concerne la taxation des logements, des bureaux et des commerces.

Il n’est pas possible d’effectuer une simulation par collectivité. Il faut donc être prudent.

Afin que la réforme soit bien perçue, monsieur le secrétaire d’État, il convient d’établir le plafond à un niveau suffisamment élevé, pour que, en choisissant le taux de la taxe d’aménagement, la collectivité puisse obtenir un produit équivalent à celui qu’elle aurait eu sous le régime précédent. Cet amendement concourt donc à ce résultat.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 240, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Alinéa 55

1° Première phrase

Remplacer le nombre :

par le nombre :

2° Seconde phrase

Remplacer le nombre :

par le nombre :

La parole est à M. le secrétaire d'État.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Cet amendement, qui s’inscrit dans la logique exposée par le rapporteur général, va cependant un peu moins loin, puisque la hausse proposée correspond à la prise en compte de la dernière réévaluation de l’indice du coût de la construction opérée ce mois-ci, alors que les simulations ont été effectuées sur la base de l’indice du mois de décembre 2009.

L’amendement adopté par l’Assemblée nationale avec l’accord du Gouvernement, alignant la taxation des résidences principales construites sur la base forfaitaire diminuée de moitié, comme pour les autres résidences principales, a ramené la base imposable par mètre carré de 600 à 300 euros. Il en résulte donc une légère perte de recettes, plus accentuée en province, pour les collectivités.

L’amendement n° 240 permettrait donc d’aller dans la direction indiquée, tout en maintenant un dispositif compatible avec l’objectif du Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Quel est l’avis de la commission sur les amendements n° 149 et 240 ?

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

L’amendement n° 149 a pour objet d’augmenter les exonérations et les abattements en faveur du logement social.

L’abattement automatique de droit commun de 50 % serait porté à 60 %. Quant aux opérations d’accession sociale à la propriété, elles seraient totalement exonérées pour la part communale.

Par ailleurs, et c’est peut-être involontaire, aux termes de cet amendement, l’exonération automatique de 50 % des cent premiers mètres carrés de locaux d’habitation non sociaux ne s’applique qu’aux logements situés dans une zone U d’un plan local d’urbanisme ou d’un plan d’occupation des sols, ou dans un immeuble collectif, ou encore dans un lotissement soumis à permis d’aménager.

Cette restriction figurant dans le texte initial du Gouvernement avait été supprimée par l’Assemblée nationale, sur proposition de sa commission des finances.

Cet amendement rétablirait la niche actuelle en faveur du logement social et permettrait à tous les logements sociaux de bénéficier d’un abattement automatique de 60 %.

Pour mémoire, actuellement, le logement social est taxé sur une valeur forfaitaire de 257 euros par mètre carré, contre 702 euros selon le droit commun, ce qui correspond, de fait, à un abattement de 63 %. Nous nous rapprocherions donc du statu quo.

Néanmoins, selon nos calculs, la mesure que comporte cet amendement coûterait environ 15 millions d’euros.

Certes, ainsi que l’objet de l’amendement le souligne, le Gouvernement envisageait au premier semestre de cette année de fixer le taux de l’abattement automatique à 60 %, mais, depuis lors, une évolution est intervenue.

En effet, l’article 14 prévoit que les logements les plus sociaux, c’est-à-dire ceux qui sont financés par un PLAI, sont totalement exonérés ; or une telle exonération n’était pas prévue dans les études initiales du Gouvernement. C’est ce qui justifie que les collectivités territoriales ne perdent pas de ressources par rapport à la situation initialement envisagée.

Par ailleurs, l’exonération totale et automatique pour la part communale quant aux opérations d’accession sociale à la propriété ne nous semble pas bien ciblée. Ces dernières profitent en effet aux personnes dont les revenus peuvent être supérieurs jusqu’à 11 % à ceux qui permettent l’accès aux HLM ; autrement dit, il ne s’agit pas des personnes les plus défavorisées.

L’article 14 prévoit déjà que les collectivités territoriales peuvent, si elles le souhaitent, exonérer totalement ou partiellement les logements sociaux. Nous ne voyons donc pas pourquoi il faudrait transformer cette faculté en obligation.

Au terme de cette analyse, la commission émet un avis défavorable sur l’amendement n° 149.

S’agissant de l’amendement n° 240, il ne me satisfait pas. Monsieur le secrétaire d’État, vos propositions représentent une revalorisation respectivement de 3, 3 % et 2, 9 % pour la province et pour Paris, ce qui n’est pas à la hauteur des enjeux.

En effet, même si l’on ne peut pas disposer de calculs précis relativement à une part commune ou indiquer de quelles communes il s’agit, on peut néanmoins affirmer que de nombreuses collectivités verraient leurs bases réduites d’environ 10 % si l’article 14 était appliqué dans sa rédaction actuelle.

Les bases des opérations relatives aux bureaux et commerces seraient réduites de plus de 10 %, celles des logements non sociaux de moins de 80 mètres carrés de SHON, ou surface hors œuvre nette, seraient diminuées de 5, 5 %, voire de près de 9 % dans le cas de certains logements dont la superficie est comprise entre 80 mètres carrés et 87 mètres carrés de SHON.

Certes, une telle réduction serait souvent atténuée ou compensée par la taxation des garages et des parkings, mais ce rééquilibrage ne se ferait pas nécessairement partout. En l’occurrence, les communes dans lesquelles la part de ces opérations est importante verraient leurs bases diminuer d’un montant significatif qui pourrait être proche de 10 %.

L’amendement de la commission des finances, qui tend à fixer la valeur forfaitaire à 680 euros par mètre carré pour l’Île-de-France et la province, me semble meilleur.

Il vise d’une part, à mettre ces régions à égalité, et, d’autre part, à augmenter l’assiette de la province de 13 %, ce qui permet de s’assurer – du moins très probablement – qu’il n’y aura plus de communes perdantes. L’augmentation de la taxation au mètre carré en résultant serait de moins de quatre euros, monsieur le secrétaire d’État ; difficile de prétendre que ce ne serait pas économiquement supportable !

Il faut bien comprendre ce dont on parle. Les sommes de 600 euros ou de 680 euros par mètre carré correspondent non pas à une tarification au mètre carré, mais seulement à des valeurs forfaitaires auxquelles on applique ensuite le taux d’imposition de la collectivité.

Communes et départements pourront pratiquer un taux maximal fixé à respectivement 5 % et 2, 5 % pour Paris et pour la province, soit un taux maximal global de 7, 5 %. Si l’on suppose que le taux global pratiqué est de 5 %, la taxation effective au mètre carré sera de 30 euros pour une valeur forfaitaire de 600 euros au mètre carré.

L’amendement de la commission des finances tend à augmenter ce montant de 13 %, ce qui correspond à une augmentation de la taxation au mètre carré de moins de quatre euros. Ceci est vraiment dans l’épaisseur du trait et n’aura pas d’impact économique significatif.

Monsieur le secrétaire d’État, si vous tenez absolument à maintenir deux niveaux, l’un pour l’Île-de-France et l’autre pour la province, par souci de conciliation, nous pourrions faire un pas en votre faveur, à condition que vous consentiez à relever les valeurs forfaitaires. Pour ce qui concerne la province, il faudrait passer de 600 euros à 660 euros et s’agissant de l’Île-de-France, de 680 euros à 748 euros, soit une hausse de 10 % pour l’une et l’autre valeur.

Si vous acceptiez de rectifier votre amendement en ce sens, la commission pourrait s’y rallier, ce qui permettrait de conserver le pied de pilote nous assurant que personne ne sera perdant. Puisqu’on nous dit que cette réforme est pensée de manière à n’être défavorable à personne, autant se donner les moyens de répondre à cet objectif !

Monsieur le secrétaire d’État, si vous étiez convaincu par l’argumentaire que je viens de développer et que vous acceptiez les chiffres que je propose, la commission – je parle sous le contrôle de son président

M. le rapporteur général se tourne vers M. le président de la commission des finances, qui acquiesce.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Monsieur le secrétaire d'État, veuillez nous donner l’avis du Gouvernement sur les amendements n° 149 et 5 et nous dire ce que vous pensez de la suggestion de M. le rapporteur général.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

S’agissant de l’amendement n° 149, ses auteurs proposent, ainsi que l’a souligné M. le rapporteur général, outre les logements financés grâce à un PLAI, d’exonérer totalement les opérations d’accession sociale à la propriété qui profitent à des personnes dont les revenus sont inférieurs à certains plafonds. Pour les autres logements sociaux, l’abattement serait porté à 60 % au lieu de 50 %.

Je rappellerai brièvement que, pour le logement social, le projet de loi de finances rectificative comporte un système à trois étages : l’exonération est intégrale pour les logements les plus sociaux, c’est-à-dire ceux dont le financement est assuré par un PLAI, soit environ 20 % de l’ensemble des logements HLM ; un abattement de 50 % est prévu pour tous les autres logements sociaux sur l’intégralité des surfaces ; enfin, chaque collectivité territoriale peut accorder des exonérations supplémentaires pouvant également aller jusqu’à l’exonération totale.

Dans ces conditions, madame Bricq, l’exonération totale supplémentaire que vous proposez introduirait dans le dispositif une complexité excessive par rapport au schéma que je viens de décrire, qui est finalement assez simple. Surtout, elle ne profiterait pas aux plus modestes, nous semble-t-il, alors que c’est l’objectif que nous poursuivons dans le dispositif tel que nous l’avons proposé et tel qu’il a été adopté par l’Assemblée nationale.

Par ailleurs, nous avons décidé de privilégier la construction de logements pour les plus défavorisés en les exonérant totalement et en accordant, en contrepartie, un avantage plus réduit que celui qui était envisagé initialement pour les autres logements sociaux.

Aux termes du projet de loi de finances rectificative, dans sa rédaction actuelle, les collectivités ont la possibilité – il faut tout de même le rappeler – de réduire la taxation des logements sociaux. Or votre proposition conduirait en fait à diminuer d’autorité les recettes des collectivités territoriales, alors que le projet de réforme des taxes d’urbanisme privilégie au contraire la liberté de décision ; je l’ai d’ailleurs rappelé voilà quelques instants.

J’observerai enfin que l’amendement vise le même type de logements à la fois pour les exonérations totales et pour les abattements de 60 %.

C’est la raison pour laquelle le Gouvernement, à l’instar de la commission, émet un avis défavorable sur l’amendement n° 149.

Je répondrai par ordre chronologique aux propositions de M. le rapporteur général.

L’amendement n° 5 de la commission des finances a pour objet d’aligner la valeur forfaitaire par mètre carré, qui sert de base à la taxe d’aménagement, proposée pour la province – 600 euros dans le dispositif initial – sur celle qui est proposée pour l’Île-de-France – 680 euros.

Monsieur le rapporteur général, concernant précisément cette proposition, le Gouvernement aurait émis un avis défavorable, compte tenu des simulations qui ont été effectuées, dans la mesure où l’application de cette mesure conduirait à une hausse importante de la pression fiscale pesant sur la construction en province.

Par ailleurs, le coût des équipements publics est plus élevé en région d’Île-de-France que dans le reste du pays, ce qui se vérifie pour la valeur des terrains comme pour le coût de la main-d’œuvre.

C’est pourquoi le Gouvernement proposait, par le biais de l’amendement que j’ai défendu voilà quelques minutes, une légère hausse des valeurs forfaitaires, pour tenir compte à la fois de la dernière évaluation de l’indice du coût de la construction – l’indice le plus récent, soit celui de ce mois-ci, c’est-à-dire plus 1, 27 % – et de l’amendement que j’évoquais tout à l’heure, qui a été adopté par l’Assemblée nationale avec l’accord du Gouvernement et qui avait pour objet d’aligner la taxation des résidences principales construites en individuel sur la base forfaitaire diminuée de moitié, ramenant ainsi leur base de 600 euros à 300 euros.

Le Gouvernement a proposé au Sénat un dispositif un peu différent, à partir duquel le rapporteur général a lui-même formulé une autre proposition.

Je souhaite faire deux remarques préalables.

Premièrement, il résulte des différentes simulations effectuées sur 100 départements et 20 000 communes que les ressources des collectivités seraient en général maintenues si la hausse proposée par le Gouvernement était retenue.

Deuxièmement, ces simulations montrent, sans surprise, que c’est en Île-de-France que les chiffres sont les plus serrés, que ce soit avec le dispositif modifié ou avec le dispositif antérieur.

Cela dit, monsieur le rapporteur général, vous avez tenu compte des arguments développés et avez proposé une solution intermédiaire consistant à retenir les valeurs de 660 euros et 748 euros.

Il conviendrait donc que nous trouvions un compromis en faisant chacun un pas vers l’autre. Vous l’avez fait, et je le ferai volontiers : sur votre dernière proposition, je m’en remets à la sagesse de la Haute Assemblée.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Je suis donc saisie d’un amendement n° 240 rectifié, présenté par le Gouvernement, et ainsi libellé :

Alinéa 55

1° Première phrase

Remplacer le nombre :

par le nombre :

2° Seconde phrase

Remplacer le nombre :

par le nombre :

La parole est à Mme Nicole Bricq, pour explication de vote, sur l’amendement n° 149.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Pour justifier l’avis défavorable émis sur cet amendement, le Gouvernement a laissé entendre que nous ne serions pas favorables au coup de pouce susceptible d’être donné aux logements très sociaux financés par les PLAI, mais c’est inexact !

M. le rapporteur général a, lui, été plus sincère dans le rejet de nos arguments en expliquant que le dispositif avait changé et que le coup de pouce accordé aux logements très sociaux devait être compensé par une baisse des aides consenties aux autres types de logements sociaux. Or, pour ma part, je ne suis pas du tout favorable à un tel mécanisme de compensation.

En effet, il est clair que le dispositif proposé banalise la fiscalité du logement social. En outre, sont retenus les critères du nouveau prêt à taux zéro, lequel n’est pas adossé aux revenus.

Je crains que vous ne vouliez en quelque sorte mettre fin au dispositif d’avantages comparatifs dont bénéficie l’ensemble du logement social, notamment aux fins de compenser le manque à gagner consécutif au plafonnement des loyers.

C’est la raison pour laquelle la mesure proposée m’inquiète, monsieur le secrétaire d’État, et les explications que M. le rapporteur général et vous-mêmes avez fournies ne font qu’augmenter mon inquiétude. Au moins la discussion aura-t-elle eu le mérite de nous éclairer. Je maintiens néanmoins l’amendement n° 149.

Cette réforme, qui a été conçue très vite et introduite dans le cadre du présent projet de loi de finances rectificative, suscitera à mon avis beaucoup de mécontentement et ne permettra ni de simplifier le dispositif ni d’atteindre les objectifs que vous prétendez vous être fixés.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Monsieur le rapporteur général, l’amendement n° 5 est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L’amendement n° 5 est retiré.

Je mets aux voix l'amendement n° 240 rectifié.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 4, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Alinéa 54

Remplacer les mots :

d’une hauteur

par les mots :

sous une hauteur de plafond

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Favorable.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 6, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Alinéa 56, première phrase

Remplacer les mots :

du dernier indice du coût de la construction publié par l’Institut national de la statistique et des études économiques

par les mots :

de la croissance cumulée en moyenne annuelle du produit intérieur brut en valeur par rapport à celui de l’année 2011, telle qu’elle résulte des estimations les plus récentes publiées par l’Institut national de la statistique et des études économiques, et, pour l’année précédente, de la prévision associée au projet de loi de finances pour l’année en cours.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Le présent amendement porte sur l’indexation des valeurs forfaitaires que nous venons de déterminer.

La commission souhaiterait que cette dernière soit opérée non pas sur l’indice du coût de la construction, mais sur le PIB en valeur.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

M. le rapporteur général propose précisément de substituer à l’indice de la construction qui est retenu pour réévaluer annuellement l’ensemble des bases forfaitaires de la taxe d’aménagement un indice assis sur le PIB en valeur.

Dans la mesure où la base imposable de la taxe d’aménagement repose sur une valeur forfaitaire au mètre carré des constructions édifiées, il paraît pertinent de retenir l’indice du coût de la construction défini par l’INSEE pour réévaluer annuellement cette valeur.

D’ailleurs, j’observe que ce dernier indice est en moyenne nettement supérieur – et je le souligne – à l’indice des prix à la consommation.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Le Gouvernement est donc défavorable à l’adoption de cet amendement, car la réévaluation qui en découlerait serait déconnectée du coût de la construction. Je vous le dis très sincèrement, cela semble vraiment risqué.

Monsieur le rapporteur général, je vous prie donc d’avoir l’obligeance de retirer votre amendement ; à défaut, j’y serai défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Monsieur le rapporteur général, l’amendement n° 6 est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Monsieur le secrétaire d'État, j’ai à ma disposition une très bonne argumentation économique pour fonder notre souhait de changement d’indice ; mais celle-ci porte sur le long terme, sur une tendance à cinquante ans.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

M. Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances. Or Keynes n’avait-il pas coutume de dire : « À long terme, nous serons tous morts » ?

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

D’autant que le Gouvernement a raison en l’espèce !

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Je vous remercie, monsieur le rapporteur général !

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 6 est retiré.

L'amendement n° 7, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Alinéa 71

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

À défaut de plan local d’urbanisme ou de plan d’occupation des sols, la délibération déterminant les taux et les secteurs ainsi que le plan font l'objet d'un affichage en mairie, conformément aux dispositions des articles L. 2121-24 et L. 2131-1 du code général des collectivités territoriales.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Il s’agit de préciser que la possibilité de moduler les taux ne serait pas réservée aux communes disposant d’un plan local d’urbanisme ou d’un plan d’occupation des sols et de prévoir que, dans le cas des communes ne disposant pas de ces documents, la délibération déterminant les taux et les secteurs ainsi que le plan font l'objet d'un affichage en mairie.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Favorable.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L'amendement n° 42 rectifié bis est présenté par MM. Jarlier, Amoudry, A. Dupont, Hérisson, Zocchetto et Vanlerenberghe, Mme Morin-Desailly et M. Dubois.

L'amendement n° 150 est présenté par M. Miquel, Mmes M. André, Alquier et Bricq, MM. Marc, Angels, Auban, Demerliat, Frécon, Haut, Hervé, Krattinger, Masseret, Massion, Rebsamen, Sergent, Todeschini et les membres du groupe Socialiste, apparentés et rattachés.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l'alinéa 78

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« Cette délibération fixe également les taux de répartition de la part départementale de la taxe d’aménagement entre la politique de protection des espaces naturels sensibles et les conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement. »

La parole est à M. Ambroise Dupont, pour présenter l’amendement n° 42 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Ambroise Dupont

L'article 14 prévoit que la part départementale de la nouvelle taxe d’aménagement « est instituée par délibération du conseil général ». Nous souhaitons que ce dernier notifie précisément à cette occasion la part dédiée à la politique de protection des espaces naturels sensibles et celle qui est destinée à participer au fonctionnement du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l'environnement, le CAUE. Cette précision nous semble logique dans la mesure où les deux domaines d’intervention sont, par nature, différents.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à M. Jean-Claude Frécon, pour présenter l'amendement n° 150.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Frécon

Nous proposons que la délibération, par laquelle le conseil général fixe le taux de la part départementale de la taxe d’aménagement, prévoie également la répartition de son produit entre la politique de protection des espaces naturels sensibles et le CAUE.

En effet, en accordant au département la faculté de percevoir une part de taxe d’aménagement, vous reconnaissez toute l’importance des deux taxes qui sont supprimées : la taxe départementale sur les espaces naturels sensibles, ou TDENS, et la taxe destinée au financement des conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement. Vous le savez comme moi, la première servait à la préservation des espaces naturels sensibles, la seconde finançait des services qui sont fondamentaux en ces temps de RGPP et de désintérêt des fonctions de conseils aux communes par l’État.

C’est pourquoi il nous semble nécessaire de rassurer les opérateurs en affichant, dès l’adoption de la délibération relative au taux, la clé de répartition du produit qui en résultera.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Ces deux amendements identiques ont pour objet de protéger les ressources des conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement, en incitant les départements à préciser la part de la taxe d’aménagement qui leur sera allouée.

Il faut cependant indiquer que l'article 14 prévoit explicitement que la part départementale de la taxe d’aménagement est instituée « en vue de financer, d'une part, la politique de protection des espaces naturels sensibles », et, « d’autre part, les dépenses des conseils d’architecture, d’urbanisme et de l'environnement ».

Les conséquences pratiques de l’adoption de la disposition qui nous est soumise sont tout à fait acceptables. Les conseils généraux pourront toujours, d’une année sur l’autre, modifier la répartition du produit de la taxe d’aménagement.

Aux yeux de la commission des finances, le dispositif proposé est satisfaisant. Il permet d’assurer une plus grande transparence, sans pour autant aliéner la liberté de manœuvre des exécutifs départementaux : avis favorable.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Après avoir entendu les auteurs de ces deux amendements identiques et l’avis de la commission des finances, le Gouvernement s’en remet à la sagesse de la Haute Assemblée.

Mais pour être tout à fait clair, il ne nous paraît pas indispensable d’inscrire dans la loi une telle obligation. On peut laisser aux conseils généraux la liberté de fixer leurs taux en fonction des circonstances locales ; au demeurant, rien n’empêche ceux qui le souhaitent d’inscrire explicitement la répartition prévue dans le cadre de leur délibération.

Le Gouvernement se situe dans la droite ligne du parti pris qu’il a adopté et qui va, me semble-t-il, dans la bonne direction : laisser la plus grande marge de manœuvre aux collectivités territoriales.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à M. Éric Doligé, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Doligé

Je n’ai pas de raison de m’opposer à la présentation qui a été faite, mais je crois que le sujet n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît.

L’ancienne taxe départementale sur les espaces naturels sensibles devait être appliquée dans un cadre extrêmement précis, qui empêchait les départements de l’utiliser à bon escient. Nous allons d’ailleurs examiner, me semble-t-il, un amendement visant à l’élargir.

Aujourd'hui, la TDENS est fusionnée avec la taxe départementale destinée au financement des CAUE. Dès lors, un problème se pose : dans la mesure où la perception de cette dernière s’effectue sur la base des déclarations des notaires transmises aux services fiscaux, les rentrées sont totalement irrégulières ; pour un département, l’écart constaté peut atteindre 25 % d’une année sur l’autre, et ce sans raison particulière. Or les CAUE ont des dépenses globalement fixes, qui ne varient annuellement qu’à la marge.

Il arrive, par conséquent, que le conseil général soit contraint d’abonder de manière significative le budget du CAUE départemental.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Doligé

L’année suivante, il récupère l’éventuel trop-perçu pour parvenir à un équilibre sur la durée.

Je n’ai pas encore mesuré les conséquences à attendre de l’adoption de ces deux amendements identiques. Mais je m’interroge : puisque le montant versé au CAUE correspond à un pourcentage de la taxe, que fera le département si le produit de celle-ci n’est pas suffisant ? Sera-t-il prêt à compenser ? Si oui, pourra-t-il récupérer les sommes versées l’année d’après ?

Le sujet est extrêmement compliqué, aussi bien à l’égard de la protection des espaces naturels sensibles que des CAUE. Ne nous enfermons donc pas dans un système trop rigide.

Imaginons que, dans un département, le calcul de la taxe soit supérieur aux attentes et aboutisse à devoir verser au CAUE un million d’euros. Quand bien même ce dernier n’aurait besoin que de 700 000 euros, il ne manquera pas de réclamer le total et d’engager des dépenses supplémentaires. L’année suivante, il raisonnera sur la même base : si la part qui lui est versée est inférieure, il demandera alors une compensation.

Par conséquent, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, soyons très prudents. Pour y être confronté au quotidien, je peux vous assurer que le problème n’est pas simple !

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à M. Ambroise Dupont, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Ambroise Dupont

Les arguments avancés par notre collègue Éric Doligé sont frappés au coin du bon sens et reflètent la réalité de la gestion tant des CAUE que des espaces naturels.

Les départements ne mènent pas forcément les mêmes politiques. Certains achètent des terrains ayant vocation à devenir des espaces naturels à protéger et y consacrent une part importante de leurs ressources, quand d’autres se consacrent davantage au financement des conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement. À cet égard, la taxe CAUE avait l'intérêt d’être individualisée et son produit était reversé au centime près, conformément à ce qui avait été prévu en 1979 dans le prolongement de la loi sur l’architecture portée par Michel d’Ornano.

Il nous semble donc intéressant de permettre, par la loi, aux conseils généraux de montrer, dans leur délibération, tout l'intérêt qu’ils portent aux CAUE en précisant la part de la taxe départementale qui leur sera affectée.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à M. Jean-Claude Frécon, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Frécon

Monsieur Doligé, la situation dans tous les départements est telle que vous l’avez décrite : il est vrai que les versements en la matière sont assez erratiques. Avec la nouvelle taxe, il ne devrait normalement plus y avoir de tels écarts d’une année sur l’autre. En tout cas, c’est ainsi que l’on nous a présenté les choses.

Si tel n’était pas le cas, il reviendrait alors au conseil général de bien préciser au CAUE que le pourcentage servant de base de calcul reste inchangé et de lui annoncer une estimation du montant à en attendre.

Si nous avons déposé un tel amendement, c’est uniquement pour flécher le dispositif, afin que tout se passe dans la transparence. C’est d’ailleurs un mot que l’on entend beaucoup en ce moment…

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Je mets aux voix les amendements identiques n° 42 rectifié bis et 150.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L'amendement n° 60 est présenté par MM. Vera et Foucaud, Mme Beaufils et les membres du groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche.

L'amendement n° 151 est présenté par Mme Bricq, M. Marc, Mme M. André, MM. Angels, Auban, Demerliat, Frécon, Haut, Hervé, Krattinger, Masseret, Massion, Miquel, Rebsamen, Sergent, Todeschini, Mazuir, Guillaume et les membres du groupe Socialiste, apparentés et rattachés.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

I. – Alinéa 79, première phrase

Remplacer le taux :

par le taux :

II. - Pour compenser la perte de recettes résultant du I ci-dessus, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

... - La perte de recettes résultant pour l'État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Bernard Vera, pour présenter l'amendement n° 60.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Vera

La réforme de la fiscalité de l’urbanisme a fait l’objet d’une large concertation entre le ministère chargé du logement et de l’urbanisme et les associations d’élus.

Il en est résulté un texte financièrement équilibré entre chaque catégorie de collectivités et préservant un montant de ressources comparable à celui qui est actuellement perçu au titre des différentes taxes d’urbanisme.

C’est donc le résultat de cette concertation qui a été proposé dans un premier temps à l’Assemblée nationale dans le cadre de l'examen de ce projet de loi de finances rectificative pour 2010.

Toutefois, les députés ont souhaité donner plus de souplesse et plus de cohérence à l’une des composantes de cette nouvelle taxe, le versement pour sous-densité, dont un quart du produit perçu devait être affecté aux départements.

À l’évidence, cette modification pose un double problème. D’une part, elle se traduit par une baisse de ressources, une perte sèche de recettes probablement supérieure à 15 millions d’euros, sans aucune compensation. D'autre part, il paraît relativement singulier que ce soit le législateur qui prive ainsi, surtout dans la conjoncture financière actuelle, les départements d’une ressource financière, même modeste.

Or, compte tenu de ses compétences, c’est le conseil général qui, bien souvent, paye une partie des effets de la sous-densité en étant contraint, dans une situation d’étalement urbain, de développer des routes départementales.

C'est la raison pour laquelle il est nécessaire de leur assurer ce relais fiscal, d’où le dépôt de cet amendement qui vise à reconstituer l’équivalent de cette perte en augmentant de 0, 1 point le plafond du taux de la part départementale de la nouvelle taxe d’aménagement.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à M. Jean-Claude Frécon, pour présenter l'amendement n° 151.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Frécon

Nous proposons d’augmenter légèrement le plafond du taux de la part départementale de la nouvelle taxe d’aménagement et de le faire passer de 2, 5 % à 2, 6 %, afin de compenser la suppression, pour les départements, de l’attribution d’un quart du produit du versement pour sous-densité.

Le projet initial soumis aux députés prévoyait de permettre aux départements la perception d’une part significative du produit du versement pour sous-densité. Or ce versement est directement corrélé aux décisions des communes et des intercommunalités compétentes en matière d’urbanisme ; il ne remplace donc aucune taxe précédemment affectée aux départements.

Les députés ont souhaité supprimer cette possibilité, préférant revenir au projet, tel qu’il avait été validé par les associations et par les membres du groupe de travail, dont nombre de parlementaires, mis en place par le ministre chargé de l’urbanisme sur ce sujet.

Il nous paraît néanmoins important que les départements soient assurés de disposer, dans le nouveau régime, de ressources qui atteignent au moins le niveau qu’elles avaient sous l’ancien.

Nous proposons donc, plutôt que l’attribution d’une part de versement pour sous-densité, d’augmenter le plafond de 0, 1 % en faveur des départements.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Je demande à nos collègues de bien vouloir retirer leurs amendements, qui sont satisfaits par le relèvement de 10 % de la valeur forfaitaire. C’est bien plus puissant que de porter le taux de 2, 5 à 2, 6 % ! Tout le monde va en profiter, les départements comme les intercommunalités et les communes.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Je vais m’inscrire dans le droit fil de l’argumentation de M. le rapporteur général. Il a justement souligné que le relèvement auquel nous venons de procéder provoque de fait celui du produit du versement pour sous-densité. De plus, je vous renvoie au dispositif précédent : les taux retenus étaient au maximum de 0, 3 % de la valeur de l’ensemble immobilier pour la taxe destinée au financement des conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement et de 2 % de la même valeur pour la taxe départementale pour les espaces naturels sensibles.

Les porter à 2, 5 % signifie donc une augmentation de 8 %. À la majoration enregistrée dans le dispositif que nous avons mis en place s’en ajoute une seconde, qui résulte directement de l’augmentation des bases. Il est donc inutile, voire négatif, d’en « remettre une couche ».

Le Gouvernement est par conséquent défavorable aux amendements identiques n° 60 et 151.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Vera

Cet amendement étant déjà satisfait, comme vient de l’indiquer M. le rapporteur général, nous le retirons.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L’amendement n° 60 est retiré.

Monsieur Frécon, l’amendement n° 151 est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Frécon

Je me rallie au vocabulaire de M. le rapporteur général plutôt qu’à celui du Gouvernement, qui a émis un avis défavorable.

Je vous l’accorde, monsieur Marini, l’amendement n° 151 est déjà satisfait. C’est pourquoi je le retire.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L’amendement n° 151 est retiré.

L'amendement n° 8, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Alinéa 79, seconde phrase

Supprimer cette phrase.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Cet amendement vise à supprimer la disposition, insérée par l’Assemblée nationale, selon laquelle le niveau maximal du taux de la part départementale de la taxe d’aménagement, fixée à 2, 5 %, serait porté à 5 % dans les départements situés en zone de montagne.

Nous adorons, bien entendu, la montagne, mais aussi le littoral et les régions lacustres ! Bref, nous adorons tout ! Mais nous pensons que de multiples revendications du même genre ne vont pas manquer de se présenter.

La commission estime donc que cette spécificité ne s’impose pas du tout en la matière.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Permettez-moi, madame la présidente, de répondre tout d’abord à M. Frécon.

Monsieur le sénateur, je ne me suis pas dit défavorable à l’amendement n° 151 pour le plaisir d’être désagréable, ce qui n’est pas dans ma nature.

Au-delà de l’argumentation de M. le rapporteur général, que j’ai bien comprise, selon laquelle votre propre demande d’augmentation est satisfaite, je veux insister sur mon désaccord par rapport à une augmentation supplémentaire de fiscalité. C’est là une question de philosophie.

Soyez convaincu, monsieur le sénateur, qu’il ne s’agissait en aucun cas de faire de l’affrontement pour l’affrontement. Ce n’est ni ma philosophie ni ma façon de procéder !

J’en viens à l’amendement n° 8. Le Gouvernement y est favorable, car maintenir l’alinéa 79 de l’article 14 ouvrirait la voie à de très nombreuses autres revendications, ce qui ne manquerait pas d’augmenter sensiblement le coût de la construction.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 152, présenté par Mme Bricq, M. Marc, Mme M. André, MM. Angels, Auban, Demerliat, Frécon, Haut, Hervé, Krattinger, Masseret, Massion, Miquel, Rebsamen, Sergent, Todeschini, Mazuir, Guillaume et les membres du groupe Socialiste, apparentés et rattachés, est ainsi libellé :

Alinéa 82

Remplacer le taux :

par le taux :

La parole est à Mme Nicole Bricq.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Cet amendement vise à augmenter le plafond du taux de la part régionale de la nouvelle taxe d’aménagement, afin de permettre aux régions de disposer d’un produit plus important. En effet, elles contribuent de plus en plus au financement de la desserte des zones les plus dynamiques des territoires.

Compte tenu des dépenses d’infrastructure, notamment de transport, auxquelles elles sont confrontées, elles doivent pouvoir bénéficier de recettes provenant des constructions dont elles contribuent en partie à financer la desserte.

Nous proposons de leur accorder un plafond de taxe au moins équivalent à celui qui est attribué aux départements, c’est-à-dire 2, 5 %.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

La commission n’est pas plus convaincue de l’opportunité de cette opération au niveau régional qu’à l’échelon départemental. Je pense, ma chère collègue, que vous êtes satisfaite dans une certaine mesure, effectivement peut-être pas autant que tout à l’heure.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Même avis que la commission !

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à Mme Nicole Bricq, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Je demande non pas que les régions obtiennent plus que les départements, mais qu’elles soient à égalité avec ceux-ci. En effet, elles participent à l’aménagement. Il est donc normal qu’elles disposent d’une recette correspondante.

Si cet amendement n’est pas adopté, le taux sera maintenu à 1 %. N’oublions pas le sort réservé aux régions par la réforme de la taxe professionnelle… J’ai de nouveau évoqué ce sujet hier au cours de la discussion générale.

Non, il n’est pas vrai que ma demande soit satisfaite par l’augmentation de la base.

Vous le savez très bien, les régions signent des conventions avec les départements pour encourager à l’aménagement du territoire, qui est le cœur de leur mission. Elles contribuent vraiment au dynamisme des territoires.

En 2014, les conseillers territoriaux devront défendre à la fois leurs nouveaux cantons et la région. Mais nous n’en sommes pas là et il faut augmenter ce taux !

Je ne comprends pas pourquoi vous n’êtes pas favorables à cet amendement n° 152. Mais c’est votre droit !

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 9, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Alinéa 96

Supprimer cet alinéa.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Dans le cas de constructions sans permis, il faut une sanction qui soit dissuasive. Or le texte qui nous parvient de l’Assemblée nationale dispose : « En cas de demande de régularisation et d’obtention ultérieure d’une autorisation de construire ou d’aménager par le contribuable ayant commis l’infraction, la pénalité est réduite à 40 % », cette pénalité étant fixée à 80 % du montant de la taxe. Ce taux de 40 % ne nous paraît pas correct, car pas assez dissuasif.

Je vais vous soumettre un petit calcul pour illustrer la très grande modicité des sommes en cause. Prenons un cas de figure moyen, avec un taux d’imposition global de 5 %, sur la base de la valeur forfaitaire initialement retenue de 600 euros, on arriverait à un prélèvement de 30 euros par mètre carré. Une pénalité établie à 80 % du montant de la taxe, cela fait 24 euros par mètre carré.

Ce n’est pas confiscatoire, ce n’est pas prohibitif, c’est sans commune mesure avec les prix de l’immobilier ! On peut vouloir favoriser la construction sans pour autant mettre les communes et les maires devant le fait accompli, réaliser des constructions sans permis et, ensuite, s’en tirer pour pas grand-chose !

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Le Gouvernement s’en remet à la sagesse du Sénat.

Monsieur le rapporteur général, s’il ne s’agit que de constructions sans permis, je comprends votre démarche. Mais peuvent également être concernées des infractions d’une autre nature et de moindre gravité.

Pourriez-vous préciser votre point de vue au regard de cette dualité d’infraction ?

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Maintenons la rédaction actuelle de l’amendement n° 9 et précisons-la, le cas échéant, en commission mixte paritaire.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les deux premiers sont identiques.

L'amendement n° 10 est présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances.

L'amendement n° 153 est présenté par Mme Bricq, M. Marc, Mme M. André, MM. Angels, Auban, Demerliat, Frécon, Haut, Hervé, Krattinger, Masseret, Massion, Miquel, Rebsamen, Sergent, Todeschini, Mazuir, Guillaume et les membres du groupe Socialiste, apparentés et rattachés.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

I. - Alinéa 130

Remplacer le taux :

par le taux :

II. - Pour compenser la perte de recettes résultant du I ci-dessus, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

... - La perte de recettes résultant pour l'État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. le rapporteur général, pour présenter l’amendement n° 10.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Il s’agit d’un amendement de principe et de vérité dont l’objet est de ramener de 4 % à 2 % le prélèvement de l’État pour frais d’assiette et de recouvrement relatifs à la taxe d’aménagement.

Le taux de 4 % est identique à celui qui est actuellement appliqué pour la taxe locale d’équipement et la quasi-totalité des autres taxes d’urbanisme.

D’une façon générale, les prélèvements de l’État sur les impôts des collectivités territoriales sont manifestement excessifs. Je rappelle l’excellent rapport d’information qui avait été commis en 2007 sur le compte d’avances aux collectivités territoriales par notre ancien collègue Michel Mercier, président du conseil général du Rhône, maintenant garde des sceaux. Il soulignait que si l’assiette et le recouvrement des impôts locaux coûtent environ 1 milliard d’euros par an, ces prélèvements pour frais d’assiette et de recouvrement s’élèvent à 3 milliards d’euros chaque année.

Cet arbitraire nous a toujours choqués. Grâce à la réforme de la taxe professionnelle, il a été quelque peu réduit, mais certaines des taxes dont nous parlons en cet instant font d’ores et déjà l’objet d’un prélèvement nettement inférieur à 4 %.

Il existe une exception dans le cadre du versement pour dépassement du plafond légal de densité, que l’on va supprimer, où les frais prélevés par l’État sont seulement de 1 % à 2 %, selon le montant de la somme.

Par ailleurs, dans le cas de la redevance d’archéologie préventive, le prélèvement de l’État s’élève à seulement 1, 5 %.

Ensuite, selon l’étude préalable concernant le présent article, la réforme doit également être plus économe en matière de gestion et de recouvrement de l’impôt, pour les services de l’État, comme pour les collectivités territoriales. Il serait paradoxal que ces économies au profit de l’État n’aient aucune conséquence sur le prélèvement opéré sur les recettes des collectivités territoriales !

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à Mme Nicole Bricq, pour présenter l’amendement n° 153.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Cet amendement est identique au précédent et nous nous réjouissons d’être rejoints.

Nous avons, à de nombreuses reprises, demandé que les frais de gestion prélevés par l’État soient, pour l’ensemble des impôts locaux, ramenés à un taux plus raisonnable, alors qu’il est avéré que les coûts réellement engendrés pour l’administration fiscale sont largement inférieurs aux frais qu’elle fait payer aux collectivités territoriales.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 61, présenté par MM. Vera et Foucaud, Mme Beaufils et les membres du groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche, est ainsi libellé :

I. - Alinéa 130

Remplacer le taux :

par le taux :

II - Pour compenser la perte de recettes résultant du I ci-dessus, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

... - La perte de recettes résultant pour l'État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Bernard Vera.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Vera

Cet amendement vise à neutraliser les effets de la majoration du versement pour sous-densité que nous avions proposée à l’amendement n° 60. Ce dernier ayant été retiré, l’amendement n° 61 n’a plus d’objet.

En conséquence, nous le retirons.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 61 est retiré.

Quel est l’avis du Gouvernement sur les deux amendements identiques n° 10 et 153 ?

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

C’est avec bienveillance que je considère la proposition de Mme Bricq et de M. le rapporteur général de ramener de 4 % à 2 % le taux de prélèvement pour frais d’assiette et de recouvrement.

Je me permets toutefois d’émettre une réserve : la réforme sera certes à l’origine d’importantes simplifications, mais elle conduira aussi les services de l’État à gérer pour le compte des communes ou des EPCI la sectorisation des taux sur leur territoire, ce qui rendra la gestion plus complexe.

Dès lors, et pour tenir compte des impératifs budgétaires, je propose aux auteurs de ces amendements de les rectifier, en remplaçant le taux de 2 % par celui de 3 %, ce qui constituerait un juste milieu.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Je vous remercie, monsieur le secrétaire d’État, de faire un pas dans notre direction. Nous connaissons tous les difficultés des finances publiques : chaque point coûte cher, et c’est donc bien volontiers que j’accepte de rectifier l’amendement de la commission, en fixant le taux à 3 %.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Acceptez-vous de lever le gage sur cet amendement, monsieur le secrétaire d’État ?

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Oui, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Il s’agit donc de l’amendement n° 10 rectifié, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances.

Il est ainsi libellé :

Alinéa 130

Remplacer le taux :

par le taux :

Madame Bricq, l'amendement n° 153 est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Mme Nicole Bricq. Évidemment, si vous nous prenez par les sentiments, monsieur le secrétaire d’État…

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Je ferai néanmoins remarquer que l’administration fiscale a beaucoup contribué à la RGPP, et que de moins en moins d’agents sont affectés aux missions dont nous parlons.

Dès lors, de plus en plus de collectivités territoriales doivent embaucher du personnel pour pallier cette insuffisance de moyens de l’État.

Je ne suis pas certaine que le taux de 3 % corresponde aux frais réellement engagés par l’administration fiscale, mais je veux bien, en cette fin de session budgétaire, faire droit aux efforts du Gouvernement, et retirer cet amendement.

Il me semble toutefois que l’État restera gagnant, et nous ne manquerons pas de refaire les comptes l’an prochain, en tenant compte des effets de la RGPP.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 153 est retiré.

La parole est à M. Éric Doligé, pour explication de vote sur l’amendement n° 10 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Doligé

M. Éric Doligé. Je pensais que M. le secrétaire d’État allait demander que le taux de 3 % s’applique rétroactivement sur une période d’au moins trois ans, pour s’aligner ainsi sur l’effet rétroactif des contrôles fiscaux !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Doligé

Puisque M. le rapporteur général a bien voulu citer l’archéologie préventive, je lui ferai amicalement remarquer que l’État prélève 1, 5 % au passage, ce qui représente des sommes non négligeables. Par exemple, lorsqu’on achète des terrains en Beauce, il faut débourser 4, 8 millions d’euros pour le foncier, et autant pour l’archéologie préventive, taxée à 1, 50 %. C’est quand même une belle affaire pour l’État !

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 11, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Alinéa 138

Au début, remplacer la référence :

Le III de l’article 50

par la référence :

Le II de l’article 50

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Avis favorable.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 12, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 173

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« Pour l’application du présent article, l’administration répond au moins un mois après avoir transmis la demande du contribuable au maire de la commune, qui dispose de ce délai pour formuler des observations.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

L’article 14, qui tend à instaurer une taxe d’aménagement et un versement pour sous-densité, prévoit de façon opportune une procédure de rescrit, parce qu’il se peut que des doutes apparaissent sur l’applicabilité du dispositif.

Le contribuable pourrait ainsi s’adresser à l’administration de l’État dans le département, ce qui est une bonne chose. La commission souhaiterait néanmoins que le maire soit systématiquement consulté dans le délai de trois mois dont dispose l’administration pour répondre au contribuable.

Il semble en effet souhaitable que le maire, qui, par définition, connaît les dossiers, puisqu’il est responsable de la délivrance des autorisations d’urbanisme et des permis de construire, puisse donner son avis sur des points matériels, sans que cela ralentisse l’issue de la procédure de rescrit.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

L’avis est favorable : les services de l’État gagneront en effet à recueillir l’avis du maire.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 229, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

I. - Après l'alinéa 247

Insérer un paragraphe ainsi rédigé :

C bis.- Le II de l'article 50 de la loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« À compter du 1er janvier 2011, les délais de dix-huit et trente-six mois mentionnés au troisième alinéa de l'article L. 333-2 du même code dans sa rédaction antérieure à l'entrée en vigueur de la présente loi sont ramenés à respectivement douze et vingt-quatre mois. »

II. - Alinéa 269, première phrase

Remplacer la référence :

E

par la référence :

E bis

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Avis favorable.

L'amendement est adopté.

L'article 14 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Je suis saisie de deux amendements faisant l'objet d'une discussion commune.

L'amendement n° 85 rectifié bis, présenté par MM. J. Blanc, Pintat, Amoudry, Doublet, Laurent, B. Fournier et Revet, est ainsi libellé :

Après l'article 14, insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. - Le huitième alinéa de l'article L. 1615-7 du code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° L'année : « 2010 » est remplacée par l'année : « 2015 » ;

2° Il est complété par les mots : «, et de façon plus générale, au titre de leurs dépenses d'investissement réalisées à compter de 2011, sous maîtrise d'ouvrage publique, en matière d'infrastructures de génie civil intégrant leur patrimoine destinées à accueillir des réseaux de communications électroniques ».

II. - La perte de recettes résultant pour l'État du I ci-dessus est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

Cet amendement n'est pas soutenu.

L'amendement n° 39, présenté par M. Sido, est ainsi libellé :

Après l'article 14, insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. - Au huitième alinéa de l'article L. 1615-7 du code général des collectivités territoriales, l'année : « 2010 » est remplacée par l'année : « 2014 ».

II. - La perte de recettes résultant pour l'État du I ci-dessus est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Bruno Sido.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

Cet amendement a trait à la grande politique de développement du numérique dans les territoires qu’entend mener le Gouvernement.

Actuellement, cet équipement incombe soit aux opérateurs, en zone 1, soit à la puissance publique, principalement en milieu rural. Dans ce dernier cas, les collectivités – le plus souvent les départements en milieu rural – peuvent réaliser ces équipements via une délégation de service public, ou directement, en régie.

Dans le cas d’une délégation de service public, le délégataire est éligible à la TVA. Mais lorsque la collectivité réalise elle-même ce genre d’opérations, de par la loi, elle ne peut pas être assujettie à la TVA. La loi le prévoit pour l’eau, l’assainissement, mais pas, par exemple, pour un chantier d’enfouissement de fibres optiques. De surcroît, ce régime pose un problème juridique, car il reviendrait à des fonctionnaires, certes éminents, mais locaux, d’apprécier la situation, et leur doctrine pourrait varier d’un département à l’autre.

Ce problème n’avait pas échappé au gouvernement de Jean-Pierre Raffarin : c’est ainsi que l’article 46 de la loi de finances rectificative pour 2003, modifié en 2009, avait prévu la possibilité pour les collectivités de récupérer cette TVA.

Il faut bien noter que les loyers versés par les opérateurs peuvent, aux termes de l’article L. 1425-1 du code général des collectivités territoriales, être largement inférieurs au coût d’amortissement du réseau et, par conséquent, la TVA l’est également.

Il y a donc un vrai problème.

C’est pourquoi il vous est proposé de proroger le dispositif dit « Raffarin » jusqu’en 2014, pour permettre aux collectivités d’œuvrer dans le même sens que le Gouvernement, car les opérateurs n’iront jamais dans les zones rurales.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Notre collègue Bruno Sido souhaite que le dispositif d’éligibilité au FCTVA, que nous avons reconduit à plusieurs reprises, soit prorogé jusqu’en 2014.

La commission ayant, à chaque fois, émis un avis favorable, elle ne va pas se déjuger, en espérant que le coût de ce dispositif sera limité, et en faisant remarquer par ailleurs que le FCTVA ne fait plus partie de l’enveloppe fermée.

Cette mesure constituera effectivement une opportunité financière pour les collectivités qui pourront en bénéficier.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Cet amendement vise en effet à proroger le dispositif qui permet l’éligibilité au FCTVA des dépenses d’investissement pour les infrastructures concourant à l’extension de la couverture en matière de téléphonie.

Le Gouvernement partage vos préoccupations, monsieur Sido, et émet un avis favorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Levez-vous le gage, monsieur le secrétaire d’État ?

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Oui, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Il s’agit donc de l’amendement n° 39 rectifié.

La parole est à M. le président de la commission des finances.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean Arthuis

Je m’interroge sur ces réseaux mis en place par les collectivités territoriales. La logique voudrait qu’ils soient exploités avec assujettissement à la TVA, puisqu’ils sont ensuite mis à disposition des opérateurs, par concession. Ce faisant, j’imagine que les collectivités perçoivent des loyers, qui doivent eux-mêmes être assujettis à la TVA.

Je me demande pourquoi il faut passer par le FCTVA, et pourquoi ces exploitations en régie ne sont pas assujetties à la TVA.

Je crois comprendre que le niveau des loyers est tel qu’il ne permet pas de couvrir le montant des investissements. Autrement dit, ces derniers seraient réalisés en pure perte, sans aucun retour sur investissement, ce qui semble quand même extraordinaire.

Je m’interroge également sur l’exploitation : est-elle assurée par des prestataires extérieurs ou par des salariés du conseil général ? Par ailleurs, les coûts d’exploitation sont-ils importants ? Car, là encore, il me semble que ceux-ci peuvent être soumis à la TVA et que, si tel était le cas, il serait peut-être possible de trouver un équilibre fiscal sans recourir au FCTVA.

J’avoue ma perplexité. Il me semble de surcroît que l’on sort du champ du FCTVA, car il est question en l’occurrence de la mise à disposition d’un réseau au profit de tiers, qui sont eux-mêmes assujettis à la TVA.

M. le secrétaire d’État pourrait-il nous éclairer sur ces sujets ?

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à M. Bruno Sido, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

Je voudrais répondre aux questions très pertinentes qu’a posées M. le président de la commission des finances et, en même temps, apporter un éclairage à mes collègues.

Premièrement, si la collectivité territoriale que je préside a décidé de procéder elle-même à la réalisation de ce réseau numérique, c’est tout simplement parce que, grâce aux lois de décentralisation, nous avons récupéré ce qu’on appelait le « parc de l’équipement », et nous disposons de collaborateurs précieux, qui sont relativement disponibles durant les intersaisons.

J’ai donc pensé qu’il serait moins coûteux pour la collectivité de réaliser elle-même ce réseau, en régie, plutôt que de faire appel au secteur privé.

L’expérience me prouve que j’ai eu raison. Nous obtenons un prix de 30 euros du mètre linéaire, alors que le privé aurait demandé quasiment le double. Voilà pourquoi nous l’avons fait en régie, plutôt que de passer par une délégation de service public.

Deuxièmement, une fois ce réseau installé, nous le louons bien évidemment aux opérateurs. Toutefois, en milieu rural, le bénéfice que l’on peut retirer de cette location est largement inférieur à son amortissement possible. Par conséquent, la location permet effectivement d’entretenir le réseau, mais pas de l’amortir, et la TVA que l’on perçoit sur ces locations ne permet pas de compenser celle que l’on toucherait sur les amortissements.

Ce problème n’avait pas échappé au gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, et avait justifié qu’un tel dispositif soit instauré en 2003.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Je comprends parfaitement les raisons qui ont motivé la présentation de cet amendement par M. Sido.

Mais on peut effectivement se demander quelle est la meilleure façon pour la collectivité de s’y retrouver sur le plan financier.

Notre appréciation est à peu près la même que celle de M. Sido : les coûts sont effectivement amoindris quand le travail est fait en régie plutôt que concédé au secteur privé.

En conséquence, il faut essayer d’ajuster le dispositif de TVA au regard du meilleur retour possible.

Selon nos informations, c’est dans le cadre du dispositif en question que les collectivités s’y retrouvent le mieux.

Je conviens, monsieur le président de la commission, qu’il peut avoir un caractère aléatoire, mais au regard des chiffres que nous avons, il se justifie.

Telle est la raison pour laquelle, comme cela a été très justement rappelé, il avait déjà été mis en place par M. Raffarin. Cette avancée, me semble-t-il, va dans la bonne direction.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à M. Roland Courteau, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Roland Courteau

Compte tenu des problèmes que rencontre l’espace rural dans ce domaine, et dès lors que cette disposition permet d’encourager la création de réseaux à haut débit par les collectivités territoriales, le groupe socialiste votera cet amendement sans la moindre hésitation, monsieur Sido. C’est, en effet, un moyen, parmi d’autres, de réduire la fameuse fracture numérique.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi de finances rectificative, après l'article 14.

L'amendement n° 154, présenté par M. Caffet, Mme Bricq, M. Marc, Mme M. André, MM. Angels, Auban, Demerliat, Frécon, Haut, Hervé, Krattinger, Masseret, Massion, Miquel, Rebsamen, Sergent, Todeschini et les membres du groupe Socialiste, apparentés et rattachés, est ainsi libellé :

Après l'article 14, insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après l'article L. 2213-6-1 du code général des collectivités territoriales, il est inséré un article L. 2213-6-2 ainsi rédigé :

« Art. L. 2213 -6 -2. - Dès la constatation d'une occupation du domaine public viaire en infraction aux dispositions de l'article L. 2213-6 du présent code ou de l'article L. 113-2 du code de la voirie routière ou des textes pris pour leur application, et nonobstant la prescription de l'infraction ou son amnistie, le maire ou le préfet prend un arrêté ordonnant, dans un délai qu'il détermine, soit la suppression, soit la mise en conformité avec ces dispositions, des installations et matériels en cause ainsi que, le cas échéant, la remise en état des lieux.

« Cet arrêté est notifié à la personne, physique ou morale, responsable de cette installation en infraction.

« À l'expiration du délai fixé par l'arrêté de mise en demeure, dont le point de départ se situe au jour de la notification de l'arrêté, la personne à qui il a été notifié est redevable d'une astreinte dont le montant par jour et par mètre carré en infraction est égal à 500 euros. Ce montant est réévalué chaque année, en fonction de l'évolution du coût de la vie, dans des conditions fixées par décret en Conseil d'État.

« L'astreinte est recouvrée, dans les conditions prévues par les dispositions relatives aux produits communaux, au bénéfice de la commune sur le territoire de laquelle ont été commis les faits constatés.

« Le maire ou le préfet peut consentir une remise ou un reversement partiel du produit de l'astreinte lorsque les travaux prescrits par l'arrêté ont été exécutés et que le redevable établit qu'il n'a pu observer le délai imposé pour l'exécution totale de ses obligations qu'en raison de circonstances indépendantes de sa volonté.

« Sans préjudice de l'application des dispositions précédentes, le maire ou le préfet fait, en quelque lieu que ce soit, exécuter d'office les travaux prescrits par l'arrêté, s'il n'a pas été procédé à leur exécution dans le délai fixé par cet arrêté.

« Les frais de l'exécution d'office sont supportés par la personne à qui a été notifié l'arrêté.

« Le maire ou le préfet adresse au procureur de la République copie de l'arrêté de mise en demeure et le tient immédiatement informé de la suite qui lui a été réservée.

« Pour l'application des dispositions de cet article sont habilités à procéder à toutes constatations, outre les officiers de police judiciaire :

« 1° Les agents de police judiciaire mentionnés aux articles 20 et 21 du code de procédure pénale ;

« 2° Les fonctionnaires et agents habilités à constater les infractions au titre II du livre VI du code du patrimoine ;

« 3° Les fonctionnaires et agents habilités à constater les infractions aux dispositions du code de la voirie routière ;

« 4° Les fonctionnaires et agents publics habilités à constater les infractions au code de l'urbanisme ;

« 5° Les fonctionnaires et agents publics habilités à constater les infractions au titre IV du livre III et au titre VIII du livre V du code de l'environnement ;

« 6° Les agents de la ville de Paris mentionnés à l'article L. 2512-16 du présent code.

« Les agents et fonctionnaires ci-dessus habilités pour constater les infractions transmettent leurs procès-verbaux de constatation au procureur de la République, au maire et au préfet. »

La parole est à Mme Nicole Bricq.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Cet amendement a été proposé au groupe socialiste par M. Caffet, sénateur de Paris, mais la mesure qu’il comporte ne s’applique pas, bien évidemment, qu’à Paris. Mon collègue a pris acte du fait que l’espace public est de plus en plus sollicité, notamment pour installer des terrasses et des étalages, qui, certes, sont indispensables à la qualité de la vie urbaine. Néanmoins, il faut maintenir un équilibre entre la libre circulation des personnes dans l’espace public et l’occupation du domaine public pour activité commerciale.

Aux termes du code général des collectivités territoriales, les municipalités ont compétence pour encadrer les autorisations d’occupation de l’espace public. Mais les sanctions contre les occupations illégales ne sont pas dissuasives.

Les maires sont donc démunis face aux situations de violation flagrante des règles édictées, situations à l’origine d’importantes tensions locales, y compris avec les résidents riverains. C’est la raison pour laquelle nous proposons de créer des astreintes administratives en cas d’installations illicites sur la voie publique, à l’instar des textes applicables aux enseignes, pré-enseignes et publicités installées illégalement.

Il s’agit, en fait, de prévoir la possibilité pour le maire ou le préfet, en cas de constatation d’une occupation du domaine public viaire illégale, de prendre un arrêté ordonnant, dans un délai qu’il détermine, soit la suppression, soit la mise en conformité des installations et matériels en cause, ainsi que, le cas échéant, la remise en état des lieux.

Cette disposition, qui vise le domaine public viaire, s’appliquera donc aux étalages et terrasses, mais également à n’importe quel objet situé sur la voie publique et non autorisé, tel que les installations des personnes exerçant une activité commerciale sur la voie publique.

Le montant de l’astreinte est particulièrement important – 500 euros par mètre carré et par jour –, afin d’être dissuasif et d’éviter la mise en œuvre des travaux d’office, coûteux pour les collectivités qui avancent les frais.

Le maire a, bien sûr, la possibilité de consentir des remises lorsque le contrevenant, qui ne s’est pas exécuté, peut se justifier par des circonstances indépendantes de sa volonté. Cette faculté de remise est assez large, ce qui permet de compenser le montant élevé de l’astreinte.

Ce sujet est rarement traité dans cet hémicycle, mais il est utile de l’examiner. L’adoption de l’amendement n° 154 permettrait de faciliter la gestion par les élus locaux de leur domaine public.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

La commission trouve cette démarche intéressante. Les collectivités territoriales disposeraient d’un moyen supplémentaire.

Dans l’amendement n° 154, dont le premier signataire est un sénateur de Paris, est évoquée la compétence du maire ou du préfet. Je suppose qu’il s’agit du préfet de police de Paris, compte tenu du statut spécifique de la ville.

Mais dès lors que la mesure proposée permettrait à la collectivité locale de faire respecter le domaine public, alors que certaines personnes prendraient des libertés à l’égard du respect des autres, pourquoi pas ?

La commission est prête à s’en remettre à la sagesse du Sénat.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Je souhaite dissocier quelque peu le fond et la forme.

Sur le fond, je m’en remets à l’argumentation développée par M. le rapporteur général. Dans l’hypothèse où des personnes se comportent de façon inadmissible, la mesure proposée va dans la bonne direction.

Sur la forme, madame Bricq, je m’interroge, car elle suppose une étroite articulation entre, d’une part, le code général des collectivités territoriales et, d’autre part, le code de la voirie routière. Sur ce point, les éléments dont nous disposons sont encore insuffisants.

Même si le présent projet de loi de finances rectificative n’est pas forcément le meilleur vecteur, le Gouvernement s’en remet également à la sagesse de la Haute Assemblée.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à Mme Nicole Bricq, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Quoi qu’il en soit, d’ici à lundi, nous pourrons proposer, en tant que de besoin, une rectification en commission mixte paritaire.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi de finances rectificative, après l'article 14.

L'amendement n° 241, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Après l'article 14, insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après le douzième alinéa de l'article L. 142-2 du code de l'urbanisme, sont insérés deux alinéas ainsi rédigés :

« - pour l'acquisition de sites destinés à la préservation de la ressource en eau, leur aménagement et leur gestion ;

« - pour les travaux contribuant à la préservation ou à la remise en bon état des continuités écologiques identifiées dans les schémas prévus à l’article L. 371-3 du code de l'environnement. »

La parole est à M. le secrétaire d'État.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Cet amendement vise à élargir les possibilités d’utilisation du produit de la TDENS qui sont définies à l’article L. 142-2 du code de l’urbanisme.

Cette taxe peut être instituée par les départements dans le cadre de leur politique de protection, de gestion et d’ouverture au public de l’ensemble des espaces naturels sensibles. Au regard des enjeux de préservation ou de remise en état des continuités écologiques prévus dans les schémas régionaux de cohérence écologique, instaurés par la loi portant engagement national pour l’environnement votée au mois de juillet dernier, il paraît nécessaire de préciser que le produit de la TDENS pourra également financer les dépenses correspondantes, c’est-à-dire les travaux de protection de la ressource en eau, en particulier les dépenses de protection des aires d’alimentation des captages les plus menacés.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Cet amendement est intéressant. Cela dit, une question se pose : nous venons d’abolir la taxe départementale sur les espaces naturels sensibles, mais cette abolition n’entrera en vigueur qu’au 1er mars 2012.

Par conséquent, la disposition proposée est utile. L’article 14, que nous avons adopté voilà quelques instants, prévoit les dispositions de coordination transférant automatiquement ce dispositif de la TDENS à la part départementale de la taxe d’aménagement.

Monsieur le secrétaire d’État, vous avez donc anticipé nos questions et vous y avez apporté les réponses nécessaires.

Élargir aux travaux de protection de la ressource en eau les possibilités d’utilisation du produit de la taxe d’aménagement est, en effet, tout à fait opportun. Cela permettra, par exemple, aux départements et aux conseils généraux de contribuer aux travaux qui peuvent être effectués dans le cadre de contrats globaux passés entre des établissements publics de coopération intercommunale et les agences de l’eau, afin de faire évoluer les problématiques en la matière, ce qui est bien nécessaire dans nos départements ruraux.

Cette mesure, qui devrait inciter les conseils généraux à apporter leur concours financier à ce type d’opérations, est satisfaisante.

Par conséquent, la commission émet un avis favorable.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi de finances rectificative, après l'article 14.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à M. le président de la commission des finances.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean Arthuis

Pour la bonne organisation de nos travaux, je demande l’appel par priorité, à dix-neuf heures – ce délai permettra à nos collègues concernés de prendre leurs dispositions –, des amendements tendant à insérer des articles additionnels après l’article 18 qui portent sur la taxe générale sur les activités polluantes, la TGAP, et du sous-amendement n° 248 rectifié.

Chacun se souvient que, à la fin de l’examen des articles de la première partie de la loi de finances de 2011, nous avons eu un débat sur ce sujet que nous ne sommes pas parvenus pas à conclure.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Favorable.

I. – A. – L’article 231 ter du code général des impôts est ainsi modifié :

1° Au I, les mots : « et les locaux de stockage » sont remplacés par les mots : «, les locaux de stockage et les surfaces de stationnement annexées à ces catégories de locaux » ;

2° Le III est complété par un 4° ainsi rédigé :

« 4° Pour les surfaces de stationnement, qui s’entendent des locaux ou aires, couvertes ou non couvertes annexées aux locaux mentionnés aux 1° à 3°, destinés au stationnement des véhicules, qui ne sont pas intégrés topographiquement à un établissement de production » ;

3° Au 1° du V, les mots : « et les locaux de stockage » sont remplacés par les mots : «, les locaux de stockage et les surfaces de stationnement annexées à ces catégories de locaux » ;

4° Au 2° du V, après la première occurrence des mots : « les locaux », sont insérés les mots : « et les surfaces de stationnement » ;

5° Au 2° bis du V, après le mot : « administratifs », sont insérés les mots : « et les surfaces de stationnement » ;

6° Le 3° du V est complété par les mots : « et les surfaces de stationnement de moins de 500 mètres carrés annexées à ces catégories de locaux » ;

7° Le VI est ainsi modifié :

a) Les 1° à 3° du a du 1 sont remplacés par quatre alinéas ainsi rédigés :

« 1° Première circonscription : Paris et le département des Hauts-de-Seine ;

« 2° Deuxième circonscription : les communes de l’unité urbaine de Paris telle que délimitée par arrêté conjoint des ministres chargés de l’économie et du budget autres que Paris et les communes du département des Hauts-de-Seine ;

« 3° Troisième circonscription : les autres communes de la région d’Île-de-France.

« Par dérogation, les communes de la région d’Île-de-France éligibles à la fois, pour l’année en cause, à la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale et au bénéfice du fonds de solidarité des communes de la région d’Île-de-France, respectivement prévus aux articles L. 2334-15 et L. 2531-12 du code général des collectivités territoriales, sont, quelle que soit leur situation géographique, classées pour le calcul de la taxe dans la troisième circonscription. » ;

b) Au dernier alinéa du a du 1, les mots : « ce tarif est réduit » sont remplacés par les mots : « pour le calcul de la taxe relative aux locaux à usage de bureaux, un tarif réduit est appliqué » ;

b bis) (nouveau) Le b du 1 est abrogé ;

c) Le 2 est ainsi rédigé :

« 2. Les tarifs au mètre carré sont fixés conformément aux dispositions ci-dessous :

« a) Pour les locaux à usage de bureaux :

En euros

1re circonscription

2e circonscription

3e circonscription

Tarif

Tarif

Tarif

Tarif

Tarif

Tarif

Normal

réduit

normal

réduit

normal

réduit

« b) Pour les locaux commerciaux :

En euros

1re circonscription

2e circonscription

3e circonscription

« c) Pour les locaux de stockage :

En euros

1ère circonscription

2e circonscription

3e circonscription

« d) Pour les surfaces de stationnement annexées aux catégories de locaux mentionnées aux a à c :

En euros

1re circonscription

2e circonscription

3e circonscription

« e) Ces tarifs, fixés au 1er janvier 2011, sont actualisés par arrêté du ministre chargé de l’économie au 1er janvier de chaque année en fonction du dernier indice du coût de la construction publié par l’Institut national de la statistique et des études économiques. Les valeurs sont arrondies, s’il y a lieu, au centime d’euro supérieur. »

B. – Le 1 du II de l’article 57 de la loi n° 2005-1719 du 30 décembre 2005 de finances pour 2006 est ainsi modifié :

1° Les mots : « et les locaux de stockage » sont remplacés par les mots : «, les locaux de stockage et les surfaces de stationnement annexées à ces catégories de locaux » ;

2° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« La somme ainsi affectée à l’Union d’économie sociale du logement est plafonnée, à compter de 2011, au montant affecté au titre de l’année 2010. »

C. – La part non affectée, après application de l’article L. 4414-7 du code général des collectivités territoriales et du 1 du II de l’article 57 de la loi n° 2005-1719 du 30 décembre 2005 de finances pour 2006, du produit annuel de la taxe sur les locaux à usage de bureaux, les locaux commerciaux, les locaux de stockage et les surfaces de stationnement annexées à ces catégories de locaux perçue dans la région d’Île-de-France est affectée, après déduction d’une fraction fixée à 24, 61 % de la fraction versée à l’Union d’économie sociale du logement en application du 1 du II de l’article 57 de la loi n° 2005-1719 du 30 décembre 2005 précitée, à l’établissement public Société du Grand Paris créé par l’article 7 de la loi n° 2010-597 du 3 juin 2010 relative au Grand Paris.

I bis §(nouveau). – A. – Le code de l’urbanisme est ainsi modifié :

1° L’article L. 520-1 est ainsi rédigé :

« Art. L. 520 -1. – Il est perçu en région d’Île-de-France une redevance à l’occasion de la construction de locaux à usage de bureaux définis à l’article R. 520-1-1, de locaux de recherche définis à l’article R. 520-1 du présent code, de locaux commerciaux définis au 2° du III de l’article 231 ter du code général des impôts et de locaux de stockage définis au 3° du même III, ainsi que de leurs annexes. » ;

2° L’article L. 520-3 est ainsi rédigé :

« Art. L. 520 -3. – Le montant de cette redevance est fixé à :

« 1° 344 € par mètre carré dans les communes de Paris et des Hauts-de-Seine ;

« 2° 214 € par mètre carré dans les communes de l’unité urbaine de Paris au sens de l’Institut national de la statistique et des études économiques, telle que délimitée par arrêté conjoint des ministres chargés de l’économie et du budget, autres que Paris et les communes du département des Hauts-de-Seine.

« Ces tarifs sont réduits de 65 % pour les locaux commerciaux définis au 2° du III de l’article 231 ter du code général des impôts et de 85 % pour les locaux de stockage définis au 3° du même III ;

« 3° 86 € par mètre carré dans les autres communes de la région d’Île-de-France n’appartenant pas à l’unité urbaine de Paris et, par dérogation aux alinéas précédents, dans toutes les communes d’Île-de-France éligibles à la fois à la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale et au bénéfice du fonds de solidarité des communes de la région d’Île-de-France, respectivement prévus aux articles L. 2334-15 et L. 2531-12 du code général des collectivités territoriales.

« Ces tarifs, fixés au 1er janvier 2011, sont actualisés par arrêté du ministre chargé de l’économie au 1er janvier de chaque année en fonction du dernier indice du coût de la construction publié par l’Institut national de la statistique et des études économiques. Les valeurs sont arrondies, s’il y a lieu, au centime d’euro supérieur. » ;

3° Le premier alinéa de l’article L. 520-5 est ainsi rédigé :

« La redevance est assise sur la surface utile de plancher prévue pour la construction ; son montant est établi par les services de l’État en charge de l’urbanisme dans le département. » ;

4° Le quatrième alinéa de l’article L. 520-7 est supprimé ;

5° L’article L. 520-9 est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa, les mots : « ou de locaux de recherche » sont remplacés par les mots : «, de locaux de recherche, de locaux commerciaux ou de locaux de stockage » ;

b) À la fin du dernier alinéa, les mots : « en bureaux » sont remplacés par les mots : « en locaux à usage de bureaux, en locaux de recherche, en locaux commerciaux ou en locaux de stockage ».

B. – Le présent I bis est applicable aux constructions et transformations pour lesquelles le permis de construire, la déclaration préalable prévue à l’article L. 421-4 du code de l’urbanisme ou la déclaration prévue à l’article L. 520-9 du même code est déposé après le 1er janvier 2011.

II. – Après l’article 1609 F du code général des impôts, il est inséré une section IX octies ainsi rédigée :

« Section IX octies

« Taxe spéciale d’équipement au profit de l’établissement public Société du Grand Paris

« Art. 1609 G. – Il est institué, au profit de l’établissement public Société du Grand Paris créé par l’article 7 de la loi n° 2010-597 du 3 juin 2010 relative au Grand Paris, une taxe spéciale d’équipement destinée à financer l’exercice, par cet organisme, des missions définies au même article.

« Le produit de cette taxe est fixé à 117 millions d’euros par an.

« Ce produit est réparti entre toutes les personnes physiques ou morales assujetties aux taxes foncières sur les propriétés bâties et non bâties, à la taxe d’habitation et à la cotisation foncière des entreprises dans les communes de la région d’Île-de-France proportionnellement aux recettes que chacune de ces taxes a procurées l’année précédente à l’ensemble des communes et de leurs établissements publics de coopération intercommunale situés dans le ressort de la région d’Île-de-France. Les recettes à prendre en compte pour opérer cette répartition s’entendent de celles figurant dans les rôles généraux.

« La taxe est établie et recouvrée suivant les règles définies aux quatrième à sixième alinéas de l’article 1607 bis. »

III. – Le chapitre V du titre III de la deuxième partie du livre Ier du code général des impôts est abrogé.

IV. – Les I à III du présent article sont applicables à compter des impositions établies au titre de l’année 2011.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L'amendement n° 93 est présenté par Mmes Assassi et Gonthier-Maurin, M. Vera et les membres du groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche.

L'amendement n° 155 est présenté par Mme Bricq, M. Marc, Mme M. André, MM. Angels, Auban, Demerliat, Frécon, Haut, Hervé, Krattinger, Masseret, Massion, Miquel, Rebsamen, Sergent, Todeschini et les membres du groupe Socialiste, apparentés et rattachés.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Supprimer cet article.

La parole est à Mme Brigitte Gonthier-Maurin, pour présenter l’amendement n° 93.

Debut de section - PermalienPhoto de Brigitte Gonthier-Maurin

Je commencerai mon intervention en revenant sur la création de la « Société du Grand Paris », la SGP, que cet article prévoit de financer pour partie.

Afin de comprendre notre opposition à ce dispositif, je reprendrai l’historique de ce projet.

En 2007, le Président de la République, Nicolas Sarkozy, a posé la question de l’avenir de la région-capitale et d’une construction métropolitaine en lançant une consultation internationale des architectes. Il en résultera un espoir fort de repenser la ville.

Loin de ces aspirations, la loi relative au Grand Paris est à l’origine d’une rupture de confiance dans la mesure où elle permet purement et simplement une reprise en main par l’État de l’aménagement en Île-de-France, et ce sous couvert d’apporter des réponses à des besoins en matière de transport.

Pour justifier sa démarche qui contrevient à l’esprit des lois de décentralisation, il s’appuie sur un financement qu’il promet exclusivement de son ressort. Nous nous sommes prononcés contre ce projet qui ne respecte pas les compétences des collectivités ni la voix des citoyens qui les ont élues.

En outre, la philosophie même de ce projet est contestable : une conception libérale du développement s’appuyant principalement sur le potentiel de développement de pôles de compétitivité et mettant au ban tout le reste de la région d’Île-de-France. Pour couronner le tout, aucune assurance n’est donnée quant au caractère public du système d’exploitation de ce réseau.

Pour la mise en œuvre de ce projet, a été créée la Société du Grand Paris, composée majoritairement de représentants de l’État. Aujourd’hui, il s’agit de trouver des financements.

Or, non seulement les 4 milliards d’euros annoncés n’y sont pas, mais, à l’inverse, avec la fiscalité retenue, ce sera à l’ensemble des Franciliens de financer ce métro en rocade qu’ils n’ont pas choisi et qui n’est d’ailleurs pas défini en totalité puisque le débat public n’est pas terminé.

Par cet article, vous vous appuyez, monsieur le secrétaire d'État, sur une augmentation du rendement de la taxe sur les bureaux, pour en affecter l’excédent à la SGP, et ce alors même que les besoins non seulement de la région, mais également du 1 %, aujourd’hui affectataires de cette taxe, sont criants.

Vous proposez également la création d’une taxe additionnelle à la taxe spéciale d’équipement, afin de débloquer 350 millions d’euros au profit de la SGP.

Lors de la discussion du projet de loi de finances pour 2011, nous avons déjà fait part de notre opinion sur ces propositions.

Étant opposés pour des raisons démocratiques, économiques et sociales au projet du Grand Paris, nous ne pouvons que contester son financement, qui ne reposera, en vertu des mécanismes instaurés, que sur les Franciliens.

Si l’État tient à ce projet, il faut qu’il commence par le financer en mettant les 4 milliards d’euros sur la table et en tenant son engagement par rapport au SDRIF, le schéma directeur de la région Île-de-France. Cela contribuera à restaurer un climat de confiance qui est aujourd’hui fortement détérioré.

En attendant et pour l’ensemble de ces raisons, nous demandons la suppression de cet article.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à Mme Nicole Bricq, pour présenter l'amendement n° 155.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

L’article 15 est important, car il fait partie de l’équilibre général que voulait trouver M. le rapporteur général dans le projet de loi de finances pour 2011. L’amendement qu’il avait défendu, et qu’il a, au final, retiré, a donné lieu à un compromis en commission mixte paritaire, en vue d’aider l’État à financer la bosse de l’ANRU, l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, un très mauvais compromis que nous avons contesté dans la mesure où l’État se désengage, nous n’avons eu de cesse de le répéter, du financement de la politique de la ville au travers de ce montage. La commission mixte paritaire a acté la ponction sur les recettes de la SGP pendant trois ans pour financer la politique de la ville. Voilà que cet amendement nous revient sous une forme différente, ce qui nous permet de discuter des modalités de financement du Grand Paris.

Lorsque nous avons discuté du projet de loi relatif au Grand Paris, les membres du groupe socialiste se sont largement exprimés pour critiquer le projet, notamment parce qu’il ne prévoyait aucun financement.

Le rapporteur de ce projet de loi, notre collègue Jean-Pierre Fourcade, avait instauré une taxe sur les plus-values immobilières, dont nous avions contesté les modalités. En effet, si valorisation immobilière il y avait, celle-ci devait revenir aux collectivités locales qui accueillaient les gares du fameux « Grand huit ». Du reste, le rapporteur général de l'Assemblée nationale, Gilles Carrez, avait qualifié cette recette de « financement irresponsable » dans la mesure où elle est maigrelette et, de surcroît, aléatoire.

Le Gouvernement a supprimé la taxe Fourcade et il propose, s’appuyant sur les travaux réalisés tant par l'Assemblée nationale que par notre rapporteur général, un nouveau mode de financement pour la Société du Grand Paris.

Dans la loi relative au Grand Paris, le Sénat avait créé une imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux, l’IFER, applicable au matériel roulant utilisé sur les lignes de transport en commun des voyageurs en Île-de-France. Mais je rappelle que la charge de la fiscalité de l’exploitation des transports en Île-de-France est supportée par l’autorité organisatrice via le STIF, le Syndicat des transports d’Île-de-France. Nous avions donc également contesté ce captage de l’IFER. De toute façon, les recettes de la SGP restaient maigres.

On nous promet depuis des mois que l’État s’engagera à hauteur de 4 milliards d’euros en affectant à la SGP les créances qu’il détient sur les constructeurs automobiles. Mais ceux-ci n’ont remboursé que 2 milliards d’euros.

Bref, nous n’avons aucun financement de cet ordre.

Eu égard au montage élaboré par la commission mixte paritaire, au fait qu’il n’y ait pas de trace de ces 4 milliards d’euros dans le projet de loi de finances rectificative, ni dans la loi de finances initiale, cela signifie que, dans l’immédiat, l’État se désengage du financement de la SGP.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Pourtant, ce projet est porté par le Président de la République, …

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

… par le Premier ministre, par l’ancien secrétaire d’État et, maintenant, par le ministre de la ville. Il y a donc un problème.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Il est clair qu’il s’agit là d’un désengagement de l’État. Au final, ce sont les entreprises et les ménages franciliens qui sont sommés de participer au financement du projet de transport du Grand Paris. Nous ne sommes pas opposés à ce principe, et nous pouvons comprendre que vous choisissiez de telles mesures de financement, mais nous estimons qu’elles sont prématurées.

Une consultation publique est engagée sur le projet de la région d’Île-de-France, dit « Arc express », et, concomitamment, sur le projet du Grand Paris, qui ne s’achèvera qu’à la fin du mois de janvier prochain. Mais on nous demande dès à présent de prévoir le financement – très maigrelet – de la SGP.

Pour notre part, nous ne sommes pas d’accord avec ce montage ni avec ces recettes et, de plus, le dispositif nous paraît prématuré. Cela fait donc beaucoup. C’est pourquoi nous présentons un amendement de suppression de l’article 15.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

La commission n’est évidemment pas convaincue par les arguments avancés. Nous avons déjà traité assez longuement de cette question au cours de la discussion du projet de loi de finances pour 2011, nous sommes parvenus lundi dernier, lors de la réunion de la commission mixte paritaire, à un règlement d’ensemble et, en l’occurrence, nous ne faisons que mettre en œuvre l’un de ses éléments.

Les recettes, à savoir une taxe additionnelle à la taxe spéciale d’équipement et la modernisation de la taxe locale sur les locaux à usage de bureaux, de commerce ou de stockage et de la redevance sur la création de bureaux étaient nécessaires, monsieur le secrétaire d'État. §

En effet, les dispositions concernées étaient relativement anciennes ; les montants n’avaient pas évolué avec la réalité économique. Ce sont les professionnels eux-mêmes qui l’ont reconnu, nous alertant d’ailleurs sur le fait que le mode de financement prévu dans la loi créant la Société du Grand Paris était susceptible d’entraîner des effets pervers sur le marché immobilier et sur les comportements économiques. Nous savons tout cela, puisque nous avons été largement associés aux réflexions en amont portant sur le projet de loi de finances et a fortiori sur l’actuel collectif budgétaire.

Je tiens à souligner que nous sommes parvenus à un équilibre qui semble raisonnable entre la Société du Grand Paris et la région d’Île-de-France : la région bénéficiera de recettes à hauteur de 60 à 80 millions d’euros au titre de la redevance sur la création de bureaux, tandis que la SGP bénéficierait, au moins à terme, après que la bosse de l’ANRU aura été résorbée, de 353 millions d’euros au total, dont 117 millions d’euros au titre de la taxe additionnelle à la taxe spéciale d’équipement et 236 millions au titre de la taxe sur les bureaux.

Monsieur le secrétaire d'État, la commission adhère au dispositif prévu dans cet article, mais en le replaçant dans le cadre plus général du règlement d’ensemble, qui comporte une partie sur le secteur HLM et les aides à la pierre, une partie sur la rénovation urbaine et la résorption de la bosse des engagements et des paiements de l’ANRU et une partie sur le Grand Paris.

Telles sont les raisons pour lesquelles la commission a émis un avis tout à fait défavorable sur ces deux amendements de suppression.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Je ne reprendrai pas les arguments que M. le rapporteur général a bien développés.

Pour aller droit au but, l’article 15, c’est le financement du Grand Paris et, quel que soit le jugement que l’on puisse porter, par définition, vous ne pouvez vous attendre qu’à un avis défavorable du Gouvernement sur ces deux demandes de suppression de l’article 15.

Cet article permet de mettre en place des dispositions fiscales qui peuvent aboutir à engager, puis à développer, ce projet, dont la portée, je me permets de la rappeler, dépasse amplement les frontières de la région d’Île-de-France.

J’ajoute, au demeurant, qu’il ne s’agit pas simplement de prévoir quel sera le financement de la SGP. Ainsi que l’a souligné M. le rapporteur général, le financement est fléché pour la région d’Île-de-France, puisqu’elle bénéficiera de 85 millions d’euros.

C’est pourquoi le Gouvernement ne peut qu’être défavorable à ces deux amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à M. Philippe Dominati, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dominati

Monsieur le secrétaire d'État, je suis généralement très réticent, dans le cadre de l’examen d’un projet de loi de finances, à la création de taxes nouvelles. En l’occurrence, je ne dérogerai pas à la règle, d’autant que cette taxe concerne la région d’Île-de-France. À cet égard, lors de la création de la Société du Grand Paris, je n’avais pas voté les articles relatifs à son financement. D’ailleurs, je m’aperçois que les mécanismes qui ont été mis en place il y a peu de temps n’ont pas perduré.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dominati

Je souhaite que cette nouvelle taxe ait une vie aussi courte !

À l’instar de nombreux élus franciliens, je suis bien entendu très satisfait de l’initiative prise par le Président de la République de s’occuper du rayonnement, du développement et de l’attractivité de la région-capitale et de l’intérêt national qui lui est porté.

Mais je suis particulièrement insatisfait de la modalité de la mise en œuvre – j’ai eu l’occasion de m’exprimer à ce sujet –, car je crois modérément au mécanisme des sociétés d’État sur un monopole des transports publics en Île-de-France. S’agissant du transport collectif en Île-de-France, on continue à essayer de mettre en place une usine à gaz.

Lorsqu’on dit que l’État intervient pour financer, il faut que le financement soit réel et, bien sûr, qu’il provienne totalement de l’État. Il n’est pas possible de dire qu’il existe une importante intervention financière de l’État en créant une quatrième société d’État pour les transports publics en Île-de-France – l’Île-de-France est en effet la seule région en Europe, et bientôt dans le monde, à connaître un monopole de ce type, à savoir un système particulièrement désuet – sans remettre en cause l’ensemble du mécanisme.

Nous est récemment parvenu un rapport de la Cour des comptes évoquant certains disfonctionnements d’une société d’État. Ce rapport constitue un signal d’alarme parmi d’autres. Nous sommes régulièrement confrontés à ce type de constat. Nous avons pu nous exprimer à ce sujet au moment de la création de la Société du Grand Paris. J’ai également eu l’occasion de m’exprimer sur ce sujet, il y a longtemps et à plusieurs reprises, lors de la création du STIF. Il faut que nous soyons plus attentifs.

L’instauration de cette taxe est, pour le Gouvernement, la solution de facilité. Bien sûr, lorsqu’on crée une taxe et qu’il s’agit d’une taxe additionnelle, on prévoit qu’elle est peu élevée et on précise que par la suite on verra. Mais, en réalité, les entreprises situées en Île-de-France contribuent déjà très fortement au financement du système existant. Elles ne peuvent pas exprimer suffisamment leurs craintes et leurs souhaits relatifs à l’aménagement des transports en Île-de-France. Il en est de même des ménages franciliens.

Depuis des années, cette situation perdure, et nous n’échapperons pas à un vrai débat pour que ce système soit remis en cause.

Je comprends très bien que face aux impératifs et aux enjeux, le Président de la République veuille prendre des initiatives fortes et recoure à une méthode peu usuelle pour accélérer le mouvement. Mais cela peut être fait à condition – cela a été exprimé à plusieurs reprises – qu’une réforme institutionnelle soit menée par la suite.

La réforme qu’un certain nombre d’entre nous attendons en Île-de-France, c’est bien une réforme institutionnelle. Elle suppose donc que soient définis un périmètre, une gouvernance et un financement. Sans doute – le Président de la République l’a dit – cela viendra-t-il plus tard. C’est pourquoi je partage un certain nombre des propos qui ont été tenus, et retirerai l’amendement de suppression que j’ai déposé.

Je suis hostile à la création d’une taxe additionnelle car je pense que nous prenons la voie de la facilité, alors qu’existe une vraie problématique des transports publics en Île-de-France et que la situation n’est actuellement pas satisfaisante. Je ne suis pas d’accord avec la méthode employée.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à Mme Nicole Bricq, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Les chiffres que vient de donner M. le rapporteur illustrent le déséquilibre de la situation. Si l’on déduit la ponction prévue pendant trois ans pour financer l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, l’ANRU – laquelle devrait relever de dotations budgétaires, mais comme l’État n’a plus d’argent, il essaie de trouver des montages pour financer les engagements qu’il a pris et qu’il ne tient pas –, la Société du Grand Paris bénéficiera de 318 millions d’euros au cours des trois années à venir.

Si je fais le même compte que le rapporteur général, et les chiffres ne mentent pas, le financement dont bénéficiera la région d’Île-de-France se situera en 60 millions et 80 millions d’euros.

Pour ma part, je n’ai jamais cru aux annonces claironnées selon lesquelles la Société du Grand Paris bénéficierait de 4 milliard d’euros.

Ces annonces ont d’ailleurs introduit un doute dans l’esprit de nos collègues des régions de province. En effet, je me souviens encore d’une diatribe de M. Raffarin, qui affirmait qu’alors que l’on pouvait dégager 4 milliards d’euros pour les transports en Île-de-France, il était impossible de trouver 10 millions d’euros pour autre chose – j’ai oublié de quoi il s’agissait.

Ces 4 milliards d’euros n’ont jamais été que virtuels ! Nous en avons ici la preuve !

Les chiffres réels sont donc, pour trois ans, 318 millions d’euros pour la Société du Grand Paris, et entre 60 millions et 80 millions pour la région.

Je suis favorable à la rénovation de la taxe sur les locaux à usage de bureaux, de commerce ou de stockage. Il s’agit de l’une des revendications de la mission Carrez, à laquelle j’ai pris part.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Alors, il faut voter pour l’article 15 ! Or vous demandez sa suppression !

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

J’ai évoqué l’IFER. Elle est « détournée » puisque le STIF la paiera à la Société du Grand Paris. C’est tout de même assez rocambolesque !

Compte tenu du débat public en cours et des discussions actuellement menées entre la région et le ministre de la ville M. Leroy pour parvenir à un compromis – c’était l’objet du montage réalisé pour la loi relative au Grand Paris –, je crains, étant donné qu’il existe des axes communs à Arc Express et au Grand huit, en particulier dans la partie centrale, que nous ne profitions pas du fait que ces axes soient communs.

Pour notre part, nous avons toujours revendiqué un phasage. Nous n’avons jamais été opposés au Grand huit par principe. Mais nous avons toujours affirmé qu’il était nécessaire de s’occuper en premier lieu des priorités des Parisiens et des Franciliens, et ces priorités ce sont celles de la région d’Île-de-France.

Je redoute que l’on ne finisse par demander à la région d’Île-de-France de payer ce qui est commun. Et cela lui sera demandé avant toute autre chose, car pour l’instant l’État n’a pas les moyens d’honorer son engagement concernant le Grand Paris.

Nous nous situerons de toute façon très loin de la promesse faite par le Président de la République le 29 avril 2010 et selon laquelle les travaux relatifs au Grand huit seraient engagés en 2012.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Nous sommes évidemment encore plus loin des promesses de l’ancien ministre, qui nous ont occupés une partie de l’été.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Voilà pourquoi je considère que tout cela ne tient pas vraiment la route et, surtout, est prématuré.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Je mets aux voix les amendements identiques n° 93 et 155.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 94, présenté par Mmes Assassi et Gonthier-Maurin, M. Vera et les membres du groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche, est ainsi libellé :

I. - Alinéa 11

Compléter cet alinéa par les mots :

, et périmètre des opérations menées par l'établissement public « Société du Grand Paris »

II. - Pour compenser la perte de recettes résultant du I ci-dessus, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

... - La perte de recettes résultant pour l'État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Bernard Vera.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Vera

Le présent article préconise la modernisation de la taxe sur les locaux à usage de bureau, les locaux commerciaux et les locaux de stockage afin d’en augmenter le rendement, et l’affectation du surplus ainsi obtenu à la Société du Grand Paris. Vous espérez de la sorte permettre un financement de la SGP à hauteur 213 millions d’euros.

Cette « modernisation » passe notamment par une redéfinition du zonage de cette taxe.

Je vous rappelle, mes chers collègues, que lors du débat sur le projet de loi relatif au Grand Paris, nous vous avions proposé également de renforcer le produit de cette taxe, comme nous le faisons régulièrement depuis de nombreuses années, et ce afin d’accroître les moyens de la région d’Île-de-France.

Il nous avait alors été répondu, par le rapporteur M. Fourcade, mais également par le Gouvernement, que « tant que nous ne connaissons pas de manière précise l’impact de la réforme de la taxe professionnelle sur l’ensemble des collectivités, il ne faut pas majorer ou augmenter un certain nombre de taux ».

Apparemment, le Gouvernement a changé d’avis. Sans doute dispose-t-il d’éléments plus précis sur les incidences de la suppression de la taxe professionnelle. Nous aimerions en connaître la substance.

Bref, si nous nous réjouissons – sur le principe – d’une augmentation du rendement de la taxe sur les bureaux, nous contestons le fait que le produit de l’augmentation de cette taxe aille dans les caisses de la SGP.

Toutefois, puisque les consciences semblent avoir évolué, nous présentons de nouveau l’amendement que nous avions déposé à l’époque.

La redevance annuelle sur les bureaux constitue, depuis 1996, une recette prioritairement utilisée pour le développement nécessaire des infrastructures de transport régional, mais également pour la construction de logements.

Pourtant, le projet de développement du Grand huit de la Société du Grand Paris va, sans le moindre doute, conduire à la réalisation de zones d’activités tertiaires à proximité immédiate des différentes gares, zones d’activités dont la connexion directe avec les centres de décision principaux ne peut que faciliter la valorisation.

Or, sur le parcours de ce Grand huit, tout le monde n’est évidemment pas logé à la même enseigne du point de vue de la redevance, que ce soit selon les termes de l’article 231 ter du code général des impôts ou aux termes de l’article 15 du présent projet de loi de finances rectificative.

Pour notre part, nous souhaitons que le taux maximal soit appliqué aux opérations menées dans le périmètre des territoires où la Société du Grand Paris exercera la fonction d’aménageur.

Cela permettrait, si notre amendement suivant permettant le déplafonnement du rendement affecté au « 1 % » et à la région était adopté, de donner quelques moyens complémentaires pour répondre notamment aux impératifs de transport et de logement qui ne manqueront pas de découler de l’application de la loi relative au Grand Paris.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

D’une manière générale et sans trop de détails, je voudrais dire que la commission est défavorable à tous les amendements qui visent à démonter, minorer ou remettre en cause l’équilibre proposé par l’article 15, notamment en ce qui concerne le financement de la Société du Grand Paris.

L’avis défavorable émis par la commission sur le présent amendement vaudra donc également pour les amendements qui suivent.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

De façon générale, le Gouvernement, comme je l’ai indiqué s’agissant des amendements précédents, émet également un avis défavorable. En effet, par définition, il est nécessaire de disposer d’un dispositif de recettes afin que la Société du Grand Paris puisse exercer le rôle qui lui est dévolu.

J’ajoute que, en l’occurrence, il y a incontestablement un paradoxe à voir le concept développé autour de ce double réseau, qui vise en réalité à désenclaver certains secteurs et à créer de l’emploi, et à fixer d’emblée un taux de taxation comparable aux taux les plus élevés. Par conséquent, l’avis du Gouvernement est défavorable.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 95, présenté par Mmes Assassi et Gonthier-Maurin, M. Vera et les membres du groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche, est ainsi libellé :

I. - Alinéa 14

Rédiger ainsi cet alinéa :

« Par dérogation, les communes de la région d'Île-de-France éligibles, pour l'année en cause, soit à la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale, soit au bénéfice du fonds de solidarité des communes de la région d'Île-de-France, respectivement prévus aux article L. 2334-15 et L. 2531-12 du code général des collectivités territoriales, sont, quelle que soit leur situation géographique, classées pour le calcul de la taxe, dans la troisième circonscription. »

II. - Pour compenser la perte de recettes résultant du I ci dessus, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

... - La perte de recettes résultant pour l'État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Brigitte Gonthier-Maurin.

Debut de section - PermalienPhoto de Brigitte Gonthier-Maurin

En refondant le périmètre de la taxe locale sur les locaux à usage de bureaux, les locaux commerciaux et les locaux de stockage, vous avez fait le choix de revoir le zonage, c’est-à-dire les trois circonscriptions auxquelles s’applique un tarif distinct au mètre carré.

Nous sommes globalement favorables à cette révision.

Cependant, vous modifiez les critères relatifs à la définition de la troisième circonscription dans un sens qui ne nous semble pas souhaitable.

Ainsi, auparavant, appartenaient à la troisième circonscription non seulement les communes de la grande couronne, mais également les communes éligibles à la dotation de solidarité et de cohésion sociale. Avec la réforme que vous proposez, ces critères deviendront cumulatifs.

Seules les communes éligibles non seulement à dotation de solidarité urbaine mais également au bénéfice du Fonds de solidarité des communes de la région d’Île-de-France feront partie de cette troisième circonscription, dans laquelle le tarif de cette taxe sera moindre.

L’aspect cumulatif de ces critères permettant de sortir de la troisième circonscription nombre de communes ne nous semble pas conforme au principe de solidarité territoriale et de péréquation des moyens.

Pour cette raison, nous en demandons la suppression.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Mme la présidente. La commission a déjà émis un avis défavorable.

M. le rapporteur général de la commission des finances opine.

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Même avis défavorable.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Mes chers collègues, conformément à la décision prise tout à l’heure, nous allons maintenant interrompre la discussion de l’article 15 pour examiner les amendements portant article additionnel après l’article 18.

(priorité)

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Je suis saisie de cinq amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les quatre premiers sont identiques.

L’amendement n° 43 est présenté par MM. Soulage, Dubois, About, Amoudry, Arthuis, Badré, Biwer, Borotra, J. Boyer, Deneux et Détraigne, Mme Dini, MM. J.L. Dupont et Fauchon, Mme Férat, M. A. Giraud, Mmes N. Goulet et Gourault, MM. Jarlier, Jégou, Kergueris, Maurey et Merceron, Mmes Morin-Desailly et Payet, MM. Pignard, Pozzo di Borgo, Vanlerenberghe, Zocchetto et les membres du groupe Union centriste.

L'amendement n° 46 est présenté par MM. Braye, P. André, J. Gautier, Vasselle et Pinton et Mmes Bout, Sittler et Desmarescaux.

L'amendement n° 164 est présenté par MM. Pastor, Miquel, Auban, Raoul, Antoinette, Todeschini et les membres du groupe Socialiste et apparentés.

L'amendement n° 196 est présenté par MM. Milhau, Collin, Mézard et Plancade.

Ces quatre amendements sont ainsi libellés :

Après l'article 18, insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. - Le code des douanes est ainsi modifié :

1° Le II de l'article 266 sexies est ainsi modifié :

a) Le 1 quater est abrogé ;

b) Après le 1 quater, il est inséré un 1 quinquies ainsi rédigés :

« 1 quinquies. Aux réceptions de déchets non dangereux générés par une catastrophe naturelle, dont l'état est constaté par arrêté, entre la date de début de sinistre et soixante jours après la fin du sinistre. Les quantités non taxables font l'objet d'une comptabilité matière séparée ; »

2° L'article 266 nonies est ainsi modifié :

a) Le a du A du I est ainsi rédigé :

« a) Déchets ménagers et assimilés réceptionnés dans une installation de stockage de déchets ménagers et assimilés ou transférés vers une telle installation située dans un autre État :

Quotité en euros

Désignation des matières ou opérations imposables

Unité de perception

A compter de 2015

Déchets réceptionnés dans une installation de stockage de déchets ménagers et assimilés non autorisée en application du titre Ier du livre V du code de l'environnement pour ladite réception ou transférés vers une telle installation située dans un autre État

Tonne

Déchets réceptionnés dans une installation de stockage de déchets ménagers et assimilés autorisée en application du titre Ier du livre V du code de l'environnement pour ladite réception ou transférés vers une telle installation située dans un autre État et autorisée en vertu d'une réglementation d'effet équivalent :

A.-Ayant fait l'objet d'un enregistrement dans le cadre du système communautaire de management environnemental et d'audit (EMAS) défini par le règlement (CE) n° 761 / 2001 du Parlement européen et du Conseil du 19 mars 2001 ou dont le système de management environnemental a été certifié conforme à la norme internationale ISO 14001 par un organisme accrédité.

Tonne

B.-Faisant l'objet d'une valorisation énergétique du biogaz de plus de 75 %.

Tonne

C. - Stockés et traités selon la méthode d'exploitation du bioréacteur : dans un casier équipé dès sa construction des équipements de captage du biogaz et de réinjection des lixiviats, la durée d'utilisation du casier étant inférieure à 18 mois et l'installation étant équipée d'un dispositif de valorisation du biogaz mentionné dans l'arrêté préfectoral d'autorisation ;

Tonne

D.-Autre.

Tonne

« Les déchets réceptionnés dans une installation de stockage de déchets ménagers ou assimilés visée aux A, B ou C du tableau du présent a ou transférés vers une telle installation située dans un autre État et autorisée en vertu d'une réglementation d'effet équivalent bénéficient d'une réduction à raison des tonnages dont le transfert entre le site de regroupement et le site de traitement final est effectué par voie ferroviaire ou fluviale, sous réserve que la desserte routière terminale, lorsqu'elle est nécessaire, n'excède pas 20 % du kilométrage de l'itinéraire global.

« Cette réduction est égale à 0, 50 € par tonne en 2009, 0, 60 € par tonne en 2010 et 2011, 0, 70 € par tonne en 2012, 0, 80 € par tonne en 2013, 0, 90 € par tonne en 2014 et 1 € par tonne à compter de 2015. Elle est, à compter du 1er janvier 2016, revalorisée dans la même proportion que la limite supérieure de la première tranche de l'impôt sur le revenu ; »

b) Les quatre premiers alinéas du b du A du I sont ainsi rédigés :

« b) Déchets ménagers et assimilés réceptionnés dans une installation d'incinération de déchets ou transférés vers une telle installation située dans un autre État :

Quotité en euros

Désignation des matières ou opérations imposables

Unité de perception

A compter de 2013

Déchets réceptionnés dans une installation d'incinération de déchets ménagers et assimilés ou transférés vers une telle installation située dans un autre État :

A.-Ayant fait l'objet d'un enregistrement dans le cadre du système communautaire de management environnemental et d'audit (EMAS) défini par le règlement (CE) n° 761 / 2001 du Parlement européen et du Conseil du 19 mars 2001 ou dont le système de management environnemental a été certifié conforme à la norme internationale ISO 14001 par un organisme accrédité.

Tonne

B.-Présentant une performance énergétique dont le niveau, apprécié dans des conditions fixées par un arrêté conjoint des ministres chargés du budget et de l'environnement, est élevé.

Tonne

C.-Dont les valeurs d'émission de NOx sont inférieures à 80 mg / Nm ³.

Tonne

D.-Relevant à la fois du A et du B, du A et du C, du B et du C ou des A, B et C qui précèdent.

Tonne

E.-Autre.

Tonne

« Les déchets réceptionnés dans une installation d'incinération de déchets ménagers ou assimilés visée aux A, B, C ou D du tableau du présent b ou transférés vers une telle installation située dans un autre État bénéficient d'une réduction à raison des tonnages dont le transfert entre le site de regroupement et le site de traitement final est effectué par voie ferroviaire ou fluviale, sous réserve que la desserte routière terminale, lorsqu'elle est nécessaire, n'excède pas 20 % du kilométrage de l'itinéraire global.

« Cette réduction est égale à 0, 50 € par tonne en 2009 et 2010, 0, 80 € par tonne en 2011 et 2012 et 1 € par tonne à compter de 2013. Elle est, à compter du 1er janvier 2014, revalorisée dans la même proportion que la limite supérieure de la première tranche de l'impôt sur le revenu. » ;

c) Les cinquième à huitième alinéas du même b constituent un c ;

d) Le même b est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Le tarif visé au C du tableau du a s'applique aux tonnages de déchets réceptionnés entre la date de début d'exploitation du casier dans les conditions de l'arrêté préfectoral autorisant l'exploitation du bioréacteur et le 31 décembre de l'année au titre de laquelle la taxe est due. En cas de non-respect de la condition de durée de comblement du casier inférieure à dix-huit mois, l'exploitant déclare la totalité des tonnages traités dans le casier concerné en appliquant le tarif visé au A ou au D du tableau du a. » ;

e) Après le 4 du b, il est inséré 4 bis ainsi rédigé :

« 4 bis Le tarif applicable aux déchets réceptionnés dans une installation de stockage de déchets ménagers et assimilés ne s'applique pas aux résidus de traitement des installations de traitement de déchets assujetties à la taxe générale sur les activités polluantes, lorsque ceux-ci ne peuvent faire l'objet d'aucune valorisation, pour des raisons techniques ou tenant à l'absence de repreneur, définies par décret ; à défaut de publication de ce décret dans les six mois suivant la promulgation de la loi de finances pour 2011, la taxe ne s'applique pas auxdits résidus ; »

3° Le 4 de l'article 266 decies est complété par une phrase ainsi rédigée :

« Elles adressent chaque année auxdites personnes physiques ou morales une copie des éléments d'assiette et de tarifs déclarés à l'administration des douanes. »

II. - L'article 71 bis du projet de loi de finances pour 2011 est abrogé.

III. - Dans la première phrase du IX de l'article 29 de la loi n° 2008-1425 du 27 décembre 2008 de finances pour 2009, l'année : « 2013 » est remplacée par l'année : « 2012 ».

IV. - Les pertes de recettes résultant, pour l'État et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, des I et II ci-dessus sont compensées à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Daniel Soulage, pour présenter l’amendement n° 43.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Soulage

Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission des finances, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, cet amendement reprend les principales préconisations de la mission commune d’information sur le traitement des déchets, dont j’ai eu l’honneur d’être le rapporteur, et qui a rendu son rapport en juin dernier.

Nous avons constaté, en menant cette mission, que les débats du Grenelle de l’environnement et les modifications de législation avaient fait naître des doutes et des inquiétudes chez les élus locaux responsables de la gestion des déchets.

Ces élus sont aujourd’hui confrontés à la nécessité de renouveler les outils de traitement des déchets, dans un contexte de rejet croissant de ces outils par les populations et d’augmentation sensible du coût du traitement. Or, la progression rapide de la dépense des collectivités dans le domaine des déchets devrait sans doute s’amplifier du fait des nouvelles contraintes imposées par la législation, qui incite au développement de techniques plus onéreuses.

Les élus doivent donc expliquer à nos concitoyens que plus ils font d’effort pour trier et recycler, plus ils paient. La mission a souhaité tenir compte de cette situation afin d’éviter de susciter, au niveau local, un rejet du Grenelle de l’environnement.

C’est pourquoi elle a souhaité que l’évaluation de la mise en œuvre de la TGAP, demandée au Gouvernement pour la fin de l’année 2012, soit avancée à la fin 2011.

Dans l’attente de ce rapport, elle a également souhaité qu’un moratoire sur l’évolution des tarifs de TGAP soit adopté.

Au terme d’un travail sérieux, un compromis a été trouvé avec la commission des finances. Le présent amendement réduit donc de moitié la hausse des tarifs sur l’incinération prévue pour 2011 et lisse la hausse des tarifs sur le stockage pour les années 2012 et 2013.

Cette hausse était très forte, trop forte même, et pénalisait un mode de traitement dont la mission a montré qu’il restait inévitable en milieu rural, quels que soient les efforts effectués par ailleurs.

Je souhaite que l’étude nous permette d’obtenir une participation équilibrée des différents procédés, acteurs et territoires.

Le présent amendement comporte une disposition qui obligera les exploitants à communiquer aux collectivités territoriales les éléments d’assiette et de tarif de TGAP, ce qui permettra à ces dernières d’avoir une vision exacte du montant de TGAP acquitté par rapport à ce qui leur est facturé.

S’agissant des modes de traitement des déchets, après un déplacement dans le Tarn à l’invitation de notre collègue Jean-Marc Pastor et une lecture attentive des études de l’ADEME, la mission a conclu que la gestion des déchets en mode bioréacteur était performante sur les plans énergétique et environnemental.

Par conséquent, avec le présent amendement, nous souhaitons remplacer l’exonération actuelle, qui n’a jamais pu être appliquée de manière satisfaisante, par un tarif réduit sur les déchets traités en mode bioréacteur, reconnaissant par là le bien-fondé de cette technique.

Enfin, nous voulons exonérer de TGAP les déchets issus de catastrophes naturelles et supprimer la double taxation des mâchefers, dans la mesure où ils ne sont pas valorisables.

La mission d’information s’est également intéressée aux modes de valorisation organique des déchets. Elle a constaté que des techniques comme le compostage de biodéchets pouvaient, dans certains milieux, être extrêmement intéressantes.

C’est pourquoi, dans le rapport que le Gouvernement remettra à la fin de l’année 2011 au Parlement, il serait intéressant que soient étudiées les modalités de prise en compte, dans les tarifs de TGAP, des efforts fournis par certaines collectivités en matière de valorisation organique des déchets en amont.

Pourrait également être étudiée dans ce rapport la possibilité de créer un tarif de TGAP réduit pour les collectivités qui, conformément aux engagements du Grenelle, auront réduit de 15 % les quantités de déchets enfouis ou incinérés d’ici à 2013.

Pour conclure, la mission a réaffirmé la nécessité que, conformément aux engagements du Grenelle, l’intégralité du produit des TGAP nouvelles sur les déchets retourne à la politique des déchets, puisque c’était la condition impérative pour que les élus acceptent les très fortes hausses de TGAP sur l’incinération et le stockage.

À cet égard, il est nécessaire que l’ADEME engage, en concertation avec les collectivités territoriales, une réflexion sur une réforme de son système d’aides, afin que celles-ci soient le plus efficaces possible.

Pour toutes ces raisons, mes chers collègues, je vous invite à adopter le présent amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Le sous-amendement n° 248 rectifié, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Amendement n° 43

Rédiger ainsi le II :

II. - Le projet de loi de finances pour 2011 est ainsi modifié :

1° Après les mots : « fixée à », la fin du II de l'article 71 est ainsi rédigée : « 431 millions d'euros en 2011, 400 millions d'euros en 2012 et 430 millions d'euros en 2013. » ;

2° L'article 71 bis est abrogé.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Marini

Permettez-moi quelques mots de commentaire sur l’excellent amendement présenté par notre collègue Daniel Soulage et d’introduction à ce sous-amendement, les deux faisant partie d’une seule et même démarche.

Vous vous en souvenez, mes chers collègues, nous avons eu un échange sur ces questions à la fin de l’examen de la première partie de la loi de finances. Nous n’étions alors pas en mesure de trouver une rédaction commune.

À l’appel du président de la commission des finances, le président de la mission commune d’information sur le traitement des déchets, Dominique Braye, son rapporteur, Daniel Soulage, et ses principaux membres, Gérard Miquel, premier vice-président, Brigitte Bout et Jean-Marc Pastor, secrétaires, ainsi que Yves Détraigne ont bien voulu retirer les amendements qui avaient été préparés pour la première partie de la loi de finances, afin de se prêter à une concertation.

Celle-ci a eu lieu dans les jours qui ont suivi et nous avons mis sur la table l’ensemble de nos réflexions. Cela nous a permis, au-delà des sensibilités politiques qui sont les nôtres, d’aboutir à une position commune : mission commune d’information sur le traitement des déchets/commission des finances.

Ce compromis me semble bien entendu acceptable, utile et positif, sous réserve d’une clarification et d’une disposition complémentaire.

Parmi les points abordés, l’exonération sélective des mâchefers qui est ici proposée nous semble préférable à une exonération totale qui pourrait atténuer l’incitation à valoriser. Il serait néanmoins opportun que les auteurs de l’amendement précisent dans quelles conditions pratiques cette exonération sera mise en œuvre, et notamment comment sera définie la notion d’absence de repreneur.

Par ailleurs, la commission des finances est attachée, et vous nous comprendrez, à ce que la refonte de la TGAP sur les déchets ne dégrade pas le solde prévisionnel de l’État en 2011.

Selon nos estimations, l’amendement qui vient d’être présenté par Daniel Soulage occasionnerait une perte de recettes de l’ordre de 10 millions d’euros au titre de la TGAP sur l’incinération. Celle-ci étant affectée à l’ADEME, la perte de recettes est automatiquement supportée par cet opérateur.

Mais il en résulte aussi une perte de recettes de l’ordre de 10 millions d’euros supplémentaire au titre de la TGAP sur le stockage et, cette fois, il s’agit d’une recette qui est acquise au budget de l’État. Dans ces conditions, la commission des finances vous propose un sous-amendement dont l’objectif est double.

Il est d’abord de diminuer de 10 millions d’euros la fraction forfaitaire de TGAP affectée à l’ADEME en 2011, qui passerait donc de 441 millions d’euros à 431 millions d’euros, afin que les aménagements proposés soient neutres pour le budget de l’État.

Il est ensuite d’ajuster de la même manière les montants prévus pour 2012 et 2013, qui seraient fixés à 400 millions d’euros en 2012 et à 430 millions d’euros en 2013.

Mes chers collègues, vous avez entre les mains une version rectifiée par rapport au sous-amendement que nous avons examiné en commission des finances, mais cela paraît préférable pour donner de la visibilité à l’ADEME et pour que l’ensemble du dispositif soit acceptable par les différentes parties prenantes.

En résumé, la commission des finances est favorable à l’amendement qui a été présenté par Daniel Soulage ainsi qu’aux amendements identiques. Elle remercie et salue les président, rapporteur et membres actifs de la mission commune d’information sur le traitement des déchets. Elle souhaite, enfin, que son sous-amendement soit adopté par notre assemblée.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à M. Dominique Braye, pour présenter l'amendement n° 46.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Braye

Je ne m’étendrai pas longtemps, notre collège Daniel Soulage ayant présenté cet amendement, et de façon fort brillante.

Nous avons souhaité respecter les formes au sein de la mission sénatoriale. Ainsi, son rapporteur, Daniel Soulage, a pris la parole en premier, ce qui était normal. Je l’ai prise ensuite en tant que président et je serai suivi par mes collègues. Tel est bien l’ordre dans lequel nous avons déposé nos amendements et auquel nous avons fait attention pour respecter les formes et éviter les problèmes au sein de la mission. Il s’agit vraiment, vous le constatez, d’un travail collectif.

Je remercie le président de la commission des finances et le rapporteur général d’avoir tenu l’engagement qu’ils avaient pris ici, non seulement sur le fond, mais aussi dans la forme, en proposant de bouleverser l’ordre de discussion de la présente séance Je tiens à leur dire que nous leur en sommes reconnaissants.

Nous sommes reconnaissants aussi au rapporteur général d’avoir modifié son sous-amendement pour prendre en compte les soucis qu’aurait engendré pour l’ADEME la non-inscription d’une somme pour 2012 et 2013, et pour avoir accepté d’y remettre la TGAP forfaitaire diminuée des conséquences qu’auront les amendements qui seront adoptés aujourd’hui.

J’insiste sur le fait, vous l’avez bien dit, qu’il s’agit d’une diminution non pas des recettes de l’ADEME, mais de l’augmentation des recettes prévues de l’ADEME. Il faut le rappeler, car c’est important.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Braye

Nous avons estimé qu’une évaluation circonstanciée devait être mise en œuvre dans un délai rapproché. C’est pourquoi, par le présent amendement, nous demandons que le rapport que le Gouvernement devait initialement remettre au Parlement avant le dépôt du projet de loi de finances pour 2013 soit remis en vue de la loi de finances pour 2012.

Cela nous permettra de connaître les conséquences économique et environnementale de l’application des dispositions du présent article relatives aux déchets ménagers et assimilés.

Mes chers collègues, vous devez donc bien avoir à l’esprit que vous vous prononcez sur une intention pour 2012 et 2013, mais que celle-ci peut être remise en cause l’année prochaine à la lueur des conclusions du rapport d’évaluation de la TGAP.

Je remercie tous nos collègues de la mission commune d’information sur le traitement des déchets d’avoir travaillé durement, un travail qui a abouti à quelque chose de très intéressant.

De plus, j’observe que, dans un secteur au moins, nous augmentons les recettes de TGAP. Le fait que les bioréacteurs bénéficiaient d’une exonération totale de TGAP avait pour conséquence – Jean-Marc Pastor nous en a parlé – des problèmes d’interprétations différentes d’un département à l’autre, ce qui n’était pas acceptable. En l’occurrence si nous proposons une baisse de la taxe, elle sera désormais acquittée par les bioréacteurs, ce qui constituera justement un apport supplémentaire de TGAP. Le président de l’ADEME que j’ai eu voilà un quart d’heure était ému, et nous pouvons le comprendre !

Il est dommage que le ministère, qui nous fait des promesses depuis si longtemps, tente de les tenir seulement quarante-huit heures avant le dépôt de nos amendements. Il faut que nous nous donnions rendez-vous au cours de cette l’année qui vient. Il est grand temps qu’il se prononce sur la révision de la directive de 1994 sur les mâchefers. Le ministère doit tenir ses engagements sur la révision annoncée en vue d’une meilleure gestion des mâchefers. Faute de quoi nous continuerons à déposer des amendements. Tous les acteurs économiques attendent. Nous n’avons pas le droit de laisser des pans entiers du monde économique dans l’incertitude, comme c’est actuellement le cas.

Cela suppose que nous examinions avec le ministère la façon dont les recettes de l’ADEME doivent être fléchées, afin de rendre les politiques des collectivités territoriales plus vertueuses, sans pourtant qu’elles deviennent en état d’apesanteur, si vous me permettez cette image, c’est-à-dire déconnectées des réalités !

Applaudissements sur les travées de l ’ UMP. – M. Daniel Soulage applaudit également.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à M. Jean-Marc Pastor, pour présenter l'amendement n° 164.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Pastor

M. Jean-Marc Pastor. Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, j’avais préparé un argumentaire de sept pages pour défendre cet amendement. Mais, si vous en êtes d’accord, je ne les lirai pas.

M. le président de la commission des finances applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Pastor

Permettez-moi tout d’abord de remercier le président de la commission des finances et le rapporteur général. Voilà une quinzaine de jours, nous avons retiré nos amendements à leur demande.

Ils ont tenu parole : nous avons travaillé ensemble et nous sommes aujourd’hui en mesure de présenter collectivement un dispositif global infiniment plus cohérent que le premier jet que nous avions fourni alors.

Nous avons tenu compte non seulement des finances, des différentes modalités, des équilibres, mais aussi des préconisations de la mission d’information sur le traitement des déchets, qui a étudié et expertisé, au cours de son tour de France, la totalité des techniques.

Il existe non pas une technique, mais des techniques, adaptées aux situations locales et aux personnes. Ce qui compte par-dessus tout, dans ce domaine, c’est l’acceptation sociétale d’une technique dans un secteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Pastor

Le reste trouve toujours une solution.

La TGAP a été introduite en 2009. Incontestablement, le curseur avait été placé un peu haut et il convenait d’apporter des correctifs, que même le Grenelle de l’environnement avait évoqués. La mission d’information s’est penchée sur ce problème, de manière à respecter l’ensemble des équilibres. Je n’évoquerai pas le détail du dispositif, car il a été présenté.

Je veux tout de même insister sur un point. L’une des techniques en question était exonérée à 100 % de la TGAP. Or, au vu de la situation actuelle des finances publiques et de l’équilibre des taxations pour l’ensemble des autres techniques, les exploitants ayant recours aux bioréacteurs devaient participer eux aussi à l’effort général. Nous avons donc décidé du montant de leur participation, qui passera ainsi de zéro à sept euros la tonne, avant d’atteindre dix euros, puis quinze euros, etc. Ainsi, toutes les techniques sont concernées par cette approche.

Certes, l’enveloppe globale est en diminution. Il convient toutefois de tenir compte des rectificatifs que nous proposons, …

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Pastor

… notamment l’application de la TGAP aux bioréacteurs. Ces dispositions permettent d’aboutir à un équilibre, qui peut être défendu par les membres de la mission d’information sur le traitement des déchets, ainsi que par les représentants de la commission des finances, lesquels ont apporté les correctifs nécessaires au cours de ces quinze derniers jours.

Nous espérons que l’ensemble de nos collègues comme le Gouvernement seront sensibles aux efforts qui ont été réalisés. §

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

L'amendement n° 196 n'est pas soutenu.

L'amendement n° 84 rectifié bis, présenté par MM. J. Blanc, Pintat, Amoudry, Doublet, Laurent, B. Fournier et Revet, est ainsi libellé :

Après l'article 18, insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le 4 de l'article 266 decies du code des douanes est ainsi rédigé :

« 4. Les personnes mentionnées au 1 du I de l'article 266 sexies peuvent répercuter la taxe afférente dans les contrats conclus avec les personnes physiques ou morales dont elles réceptionnent les déchets, à condition qu'elles leur transmettent tous les ans une copie des éléments d'assiette et des tarifs déclarés à l'administration des douanes. Le détail des sommes versées à ce titre au cours des trois années précédentes ainsi que des éventuels reversements effectués par l'administration des douanes leur est également transmis tous les ans. Pour ce qui concerne les collectivités locales, ces informations figurent également dans le compte rendu annuel de gestion des installations qui leur est remis par l'exploitant. »

Cet amendement n'est pas soutenu.

Quel est l’avis du Gouvernement sur les amendements identiques n° 43, 46 et 164, ainsi que sur le sous-amendement n° 248 rectifié ?

Debut de section - Permalien
Georges Tron, secrétaire d'État

Mesdames, messieurs les sénateurs, je m’efforcerai de répondre avec la plus grande précision possible sur ces sujets, dont la complexité ne m’échappe pas et qui ont fait l’objet de travaux récurrents et approfondis menés par un certain nombre d’entre vous depuis des lustres.

Je commencerai par rappeler que vous aviez accepté, lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2011, de retirer l’ensemble de vos amendements sur ce sujet, pour en reporter l’examen dans le cadre de ce projet de loi de finances rectificative, ce dont je vous remercie une nouvelle fois, en me tournant plus particulièrement vers M. le président de la commission des finances et M. le rapporteur général.

Il est donc normal que la discussion reprenne aujourd’hui. J’ajoute que des échanges nourris avec la commission des finances nous ont permis de procéder à un examen approfondi de l’ensemble des propositions que vous aviez formulées et, pour entrer dans le vif du sujet, de leur coût.

Vous avez choisi, mesdames, messieurs les sénateurs, de présenter un amendement unique sur l’ensemble de ces sujets. Le coût total de vos propositions, je tiens à le dire, est assez élevé, pour ne pas dire très élevé, notamment en 2012, puisqu’il dépassera les 100 millions d’euros. Au cours de ces dernières semaines, François Baroin et moi-même, lorsque j’ai eu l’honneur de le remplacer devant la Haute Assemblée, l’avons dit l’un et l’autre : nous ne pourrons dégrader le solde de l’État ni en 2011 ni en 2012, pas plus que les années suivantes ; je rejoins bien évidemment sur ce point la position de la commission des finances.

Par ailleurs, la réduction des recettes de l’ADEME que vous proposez n’est pas envisageable à un tel niveau. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement ne peut émettre un avis favorable sur ces amendements identiques.

Toutefois, je souhaite apporter une réponse précise sur les différentes mesures proposées, car plusieurs d’entre elles, malgré la question des coûts, ont retenu l’attention du Gouvernement, qui aurait pu donner un avis favorable ou, pour le moins, s’en remettre à la sagesse de la Haute Assemblée, si les dispositions en question avaient fait l’objet d’amendements distincts.

Je rappelle d’abord quelques éléments de contexte, que vous connaissez bien. L’augmentation de la TGAP sur le stockage et la création d’une TGAP sur l’incinération ont été décidées il y a deux ans, en 2008, pour répondre à un engagement du Grenelle de l’environnement. L’argent recueilli est ensuite utilisé par l’ADEME pour soutenir la politique de prévention et de gestion des collectivités, en particulier des collectivités locales. Il avait été voté une progression sur sept ans, afin de donner une visibilité à l’ensemble des acteurs.

Concernant ensuite vos propositions, elles ont retenu tout notre intérêt, car elles sont issues d’un travail important, que vous avez rappelé, messieurs Pastor et Braye, effectué par la mission d’information du Sénat sur le traitement des déchets. Comme je vous l’indiquais, je suis favorable à un certain nombre d’entre elles.

En particulier, les mesures relatives à la valorisation du biogaz et aux bioréacteurs me paraissent aller dans le bon sens, car elles permettent de résoudre des problèmes importants liés à l’application des dispositions actuelles.

De même, je suis favorable à l’application dès 2011 de la mesure d’exonération des déchets liés aux catastrophes naturelles, votée dans le cadre du projet de loi de finances.

En matière d’information, je suis favorable à une obligation de communication de la déclaration de TGAP aux personnes auprès desquelles on la répercute, ainsi qu’à la remise, dès 2011, d’un rapport au Parlement sur cette taxe. Ainsi différents points méritent-ils d’être étudiés, voire approuvés.

Concernant le lissage de l’augmentation de la TGAP sur l’incinération en 2011, c’est-à-dire le fait de prévoir une progression de 60 % sur 2 ans – en 2011 et 2012 –, plutôt que sur la seule année 2011, l’adoption d’une telle disposition reviendrait à changer les règles votées en 2008 pour les sept années suivantes, seulement deux ans après que le dispositif, consécutif aux conclusions du Grenelle de l’environnement, a été instauré. De ce point de vue, comme je l’ai dit tout à l’heure à propos d’autres sujets, la crédibilité de la loi est clairement engagée. En outre, la baisse des recettes serait de l’ordre de 10 millions d’euros en 2011. Toutefois, sur ce point, j’aurais pu m’en remettre à la sagesse de la Haute Assemblée.

D’autres propositions, qui ont été examinées avec le même intérêt, ne sont pas, à l’inverse, acceptables, en raison de leur impact financier. Je voudrais redire combien ce point est important à nos yeux.

Tout d’abord, je suis défavorable à la mesure consistant à baisser les tarifs prévus en matière de stockage. Un calendrier de taxation pluriannuel ayant été fixé en 2009, il ne paraît pas opportun de le réviser dès maintenant.

La baisse que vous proposez pour 2012, qui consisterait à rester à 17 euros la tonne au lieu des 24 euros prévus, est disproportionnée : son coût atteindrait plus de 80 millions d’euros en 2012 et 45 millions d’euros en 2013.

De la même façon, je ne peux être favorable à votre proposition d’exonération des mâchefers.

En premier lieu, il n’existe pas de double taxation à ce titre. Les déchets ménagers et assimilés supportent la TGAP lorsqu’ils sont incinérés. Les résidus de l’incinération, autrement appelés mâchefers, peuvent être valorisés en sous-couches routières ou faire l’objet d’un simple stockage en centre de déchets ultimes. Les résidus ainsi stockés constituent donc bien un produit différent des déchets initiaux, ils supportent à ce titre la TGAP sur le stockage.

En outre, la TGAP permet d’appliquer le principe pollueur-payeur à tous les stades du traitement du déchet. Il est donc, nous semble-t-il, tout à fait logique, sur le plan environnemental, de fiscaliser davantage les résidus stockés lorsque des alternatives de réemploi en technique routière existent. D’ailleurs, les deux tiers des mâchefers aujourd’hui produits sont effectivement réutilisés : les débouchés existent donc.

Dans ces conditions, l’exonération des mâchefers représente un coût de l’ordre de 20 millions d’euros par an.

Le Gouvernement aurait été prêt à faire un geste concernant les mâchefers qui ne sont pas réutilisables pour des raisons techniques, à savoir les mâchefers issus de centrales à lit fluidisé. Dans ce cas, une exonération pourrait se comprendre et se justifier.

En conclusion, le Gouvernement est évidemment défavorable à ces amendements identiques considérés dans leur globalité.

Il pourrait cependant revoir sa position, eu égard au sous-amendement rectifié, présenté par M. le rapporteur général, lequel mérite sans doute une autre série d’explications.

Monsieur le rapporteur général, si j’ai bien compris, vous proposez de sous-amender les amendements déposés par différents membres de la mission d’information sur le traitement des déchets, en prévoyant une minoration de l’ordre de 10 millions d’euros de l’affectation de la TGAP à l’ADEME en 2011 et en supprimant l’affectation de 485 millions d’euros en 2012 et 2013 prévue par l’article 71 du projet de loi de finances pour 2011.

Vous avez à cœur, monsieur le rapporteur général, de faire en sorte que l’adoption de ces amendements soit neutre pour le budget de l’État. Ce souci de neutralité, qui constitue le point central de votre raisonnement, est bien entendu partagé par le Gouvernement.

Compte tenu de l’avis défavorable émis par le Gouvernement sur les amendements identiques concernant l’ensemble de la TGAP, celui-ci ne pouvait que demander le retrait du sous-amendement initial. En outre, la modification que vous proposiez ne permettait pas d’atteindre l’objectif fixé, puisqu’elle entraînait une perte nette pour l’État. Si les chiffres sont justes, la perte pour l’État serait réduite à environ 9 millions d’euros, la perte financière pour l’ADEME étant majoré de 10 à 20 millions d’euros.

Quoi qu’il en soit, vous avez veillé à préserver le budget de l’État, ce qui n’est pas le cas des amendements identiques.

Pour terminer, je dirai que M. Soulage a fourni à cet égard des explications précises, dans le cadre d’un raisonnement global assez cohérent. Toutefois, le Gouvernement, pour des raisons liées, je le répète, au coût de l’ensemble de ces dispositifs, ne peut se prononcer favorablement sur ces amendements identiques. En revanche, il pourrait être amené à approuver les dispositions du sous-amendement présenté par M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

La parole est à M. le président de la commission des finances.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean Arthuis

En écoutant M. le secrétaire d'État donner l’avis du Gouvernement sur les amendements identiques de nos collègues Daniel Soulage, Dominique Braye et Jean-Marc Pastor, j’ai eu un moment d’inquiétude, mais j’ai vite compris que l’adoption du sous-amendement de la commission lui permettrait de réviser son opinion et de donner son accord à l’ensemble du dispositif.

Je me réjouis de l’aboutissement de cette concertation, dont nous pouvons tirer d’utiles enseignements pour de futurs combats.

Des groupes de travail ou des missions d’information sont constitués, qui formulent des propositions. Le projet de loi de finances devient alors le véhicule pour leur consécration législative. Pour ma part, je considère qu’il serait plus prudent, à l’avenir, s’agissant de sujets qui nous engagent aussi fondamentalement, d’organiser une concertation préalablement au dépôt des amendements. Il ne suffit pas d’avoir l’accord d’un ministère ; encore faut-il connaître la position du ministère chargé du budget et des finances. En l’occurrence, nous sommes parvenus à respecter ce schéma, et je remercie l’ensemble des protagonistes qui ont pris part à ce débat.

Monsieur le secrétaire d'État, il convient désormais de respecter cet engagement si déterminé, si bien élaboré, qui a pris soin d’appréhender l’ensemble des problématiques.

Je remercie aussi le rapporteur général, qui s’est beaucoup investi dans cette opération.

Sans doute faudra-t-il simplement signifier à l’ADEME que le Parlement, comme il en a le droit, a fait le choix de restreindre les moyens financiers qui, peut-être, lui avaient été promis. Les uns et les autres, nous avons des comptes à rendre, et la montée en puissance de la TGAP nous pose d’évidents problèmes, car c’est un prélèvement direct sur le pouvoir d’achat des ménages.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean Arthuis

Peut-être l’ADEME devra-t-elle revoir ses budgets et publier un peu de moins de brochures, de documents, lesquels ont parfois tendance à encombrer nos boîtes aux lettres. En la matière, sa démarche demeure sans doute perfectible.

Je me réjouis beaucoup du résultat auquel nous sommes parvenus et j’espère que le Sénat soutiendra unanimement cette proposition.

Applaudissements sur les travées de l ’ Union centriste et de l ’ UMP. – M. Jean-Marc Pastor applaudit également.

Le sous-amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Mme la présidente. Monsieur le secrétaire d’État, le Gouvernement accepte-t-il de lever le gage des amendements identiques n° 43, 46 et 164 ?

M. le secrétaire d’État acquiesce.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Je mets aux voix, modifiés, les amendements identiques n° 43 rectifié, 46 rectifié et 164 rectifié.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi de finances rectificative, après l'article 18.

L'amendement n° 83 rectifié, présenté par M. J. Blanc, est ainsi libellé :

Après l'article 18, insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. - Après le quatrième alinéa de l'article 266 undecies du code des douanes, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Lorsque le redevable justifie auprès du service des douanes que son assiette taxable du premier semestre de l'année en cours a baissé d'au moins 10 % par rapport au premier semestre de l'année précédente, il peut réduire le montant du troisième acompte de telle manière que la somme totale des acomptes qu'il aura versés au titre de l'année en cours soit réduite, par rapport au montant estimé en début d'année, en proportion de la baisse de l'assiette enregistrée au premier semestre. »

II. - Les pertes de recettes résultant, pour l'État et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, des I et II, sont compensées à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

Cet amendement n'est pas soutenu.

La parole est à M. Daniel Soulage.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Soulage

Je tiens à remercier l’ensemble de nos collègues membres de la mission d’information sur le traitement des déchets, mais aussi la commission des finances : l’une et l’autre ont mené un étroit travail commun.

Bien entendu, je remercie également M. le secrétaire d'État.

Un élément n’a peut-être pas été suffisamment souligné : ces amendements, s’ils sont adoptés, n’auront pas pour conséquence de réduire les ressources de l’ADEME ; ils limiteront simplement la croissance de celles-ci !

En raison de la crise que nous subissons, nos collectivités locales, comme l’a dit le président de la commission des finances, sont confrontées à de très graves problèmes budgétaires.

Le rapport que le Gouvernement remettra au Parlement ne devra pas être rangé dans un tiroir ; en complément du travail effectué par la mission sénatoriale, il devra mener une analyse approfondie et tenir compte non seulement des différents procédés, mais aussi des territoires.

Je rappelle que, la première année, les prévisions relatives à la TGAP ont été établies sans étude préalable, et il était convenu qu’il faudrait revoir ce dispositif. C’est pourquoi nous attendons les conclusions du rapport du Gouvernement.

Applaudissements sur les travées de l ’ Union centriste et de l ’ UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

M. le président du Sénat a reçu de M. le président du Conseil constitutionnel, par lettre en date du 16 décembre 2010, le texte d’une décision du Conseil constitutionnel qui concerne la conformité à la Constitution de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2011.

Acte est donné de cette communication.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Tasca

Je rappelle au Sénat que le groupe de l’Union pour un mouvement populaire a présenté une candidature pour la commission de la culture, de l’éducation et de la communication ainsi qu’une candidature pour la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d’administration générale.

Le délai prévu par l’article 8 du règlement est expiré.

La Présidence n’a reçu aucune opposition.

En conséquence, je déclare ces candidatures ratifiées et je proclame :

- M. André Reichardt membre de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, à la place laissée vacante par M. Philippe Richert, dont le mandat de sénateur a cessé ;

- M. Hubert Falco membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d’administration générale, à la place laissée vacante par M. Elie Brun, dont le mandat de sénateur a cessé.

Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à vingt et une heures trente.

La séance est suspendue.

La séance, suspendue à dix-neuf heures trente-cinq, est reprise à vingt-et-une heures trente-cinq, sous la présidence de M. Guy Fischer.