Séance en hémicycle du 27 mai 2015 à 14h30

Résumé de la séance

Les mots clés de cette séance

  • corapporteur
  • d’aide
  • intercommunalité
  • solidaire

La séance

Source

La séance est ouverte à quatorze heures trente.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué.

Il n’y a pas d’observation ?…

Le procès-verbal est adopté sous les réserves d’usage.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

M. le président du Sénat a reçu de M. le Premier ministre la demande de constitution d’une commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi relatif à la réforme du droit d’asile.

Il sera procédé à la nomination des représentants du Sénat à cette commission mixte paritaire selon les modalités prévues par l’article 12 du règlement.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L’ordre du jour appelle la suite de la discussion en deuxième lecture du projet de loi, modifié par l’Assemblée nationale, portant nouvelle organisation territoriale de la République (projet n° 336, texte de la commission n° 451, rapport n° 450 et avis n° 438).

Nous poursuivons la discussion du texte de la commission.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Sur l’article 17 septdecies relatif à la métropole du Grand Paris, le Sénat a été saisi de quatre-vingt-dix amendements qui doivent faire l’objet d’une discussion commune.

Le premier d’entre eux, l’amendement n° 168 déposé par Philippe Dominati, tend à proposer une nouvelle rédaction de cet article. La commission demande par conséquent la disjonction de cet amendement de la discussion commune.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je suis donc saisie par la commission d’une demande d’examen séparé de l’amendement n° 168, à l’article 17 septdecies.

Il n’y a pas d’opposition ?...

Il en est ainsi décidé.

titre ier

DES RÉGIONS RENFORCÉES

chapitre unique

Le renforcement des responsabilités régionales

Au sein du chapitre unique du titre Ier, nous poursuivons l’examen de l’article 2, dont je rappelle les termes :

I. – Le code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° A Les 4° à 6° du II de l’article L. 1111-9 sont abrogés ;

1° B L’article L. 1511-1 est ainsi modifié :

a) Les premier et dernier alinéas sont supprimés ;

b) (Supprimé)

1° Après le chapitre Ier du titre V du livre II de la quatrième partie, il est inséré un chapitre Ier bis ainsi rédigé :

« CHAPITRE I ER BIS

« Le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation

« Art. L. 4251 -12. – Sans préjudice des compétences attribuées par la loi aux autres collectivités territoriales et à leurs groupements, la région est la collectivité territoriale responsable, sur son territoire, de la définition des orientations en matière de développement économique, sous réserve des missions incombant à l’État.

« Art. L. 4251 -12 -1. – La région élabore un schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation.

« Ce schéma définit les orientations en matière d’aides aux entreprises, de soutien à l’internationalisation et d’aides à l’investissement immobilier et à l’innovation des entreprises, ainsi que les orientations relatives à l’attractivité du territoire régional. Il définit également les orientations en matière de développement de l’économie sociale et solidaire.

« Ce schéma précise les actions que la région entend mener dans les matières mentionnées au deuxième alinéa du présent article et organise leur complémentarité avec les actions menées, sur le territoire de la région, par les autres collectivités territoriales et leurs groupements en application des articles L. 1511-3, L. 1511-7 et L. 1511-8, du titre V du livre II de la deuxième partie, du titre III du livre II de la troisième partie et des articles L. 3641-1, L. 3641-2, L. 5214-16, L. 5214-23-1, L. 5215-20, L. 5216-5, L. 5217-2, L. 5218-2 et L. 5219-1.

« Il favorise un développement économique innovant, durable et équilibré du territoire de la région et ne contribue pas aux délocalisations d’activités économiques.

« Dans les régions frontalières, le schéma peut contenir un volet transfrontalier élaboré en concertation avec les collectivités des États voisins.

« Le schéma peut contenir un volet sur les orientations en matière d’aides au développement des activités agricoles, artisanales, industrielles, pastorales et forestières.

« Art. L. 4251-13. – Le projet de schéma est élaboré par la région, à l’issue d’une concertation au sein de la conférence territoriale de l’action publique mentionnée à l’article L. 1111-9-1.

« Participent à l’élaboration du projet de schéma :

« 1° Le représentant de l’État dans la région ;

« 2° Les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre, à l’exception des métropoles mentionnées au titre Ier du livre II de la cinquième partie ;

« 3° Les chambres d’agriculture, les chambres de commerce et d’industrie, les chambres de métiers et de l’artisanat et la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire ;

« 4° Le conseil économique, social et environnemental régional.

« Le conseil régional peut consulter tout autre organisme ou personne en vue de l’élaboration du projet de schéma.

« Le projet de schéma arrêté par le conseil régional est présenté à la conférence territoriale de l’action publique. Il peut être modifié pour tenir compte des observations formulées.

« Le projet de schéma arrêté par le conseil régional, modifié le cas échéant en application du huitième alinéa, est soumis pour avis au représentant de l’État dans la région ainsi qu’aux établissements publics et organismes mentionnés aux 2° et 3°. L’avis des établissements publics et organismes mentionnés aux 2° et 3° est réputé favorable s’il n’a pas été rendu dans un délai de deux mois à compter de la transmission.

« Lorsqu’à l’expiration du délai prévu au neuvième alinéa, au moins trois cinquièmes des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre de la région ont émis un avis défavorable au projet de schéma, le conseil régional arrête un nouveau projet de schéma dans un délai de deux mois en tenant compte des observations formulées. Ce nouveau projet est présenté à la conférence territoriale de l’action publique et peut être modifié pour tenir compte des observations formulées.

« Le représentant de l’État dans la région porte à la connaissance de la région toutes les informations nécessaires, dans les conditions prévues à l’article L. 121-2 du code de l’urbanisme.

« Art. L. 4251-14. – Les orientations du schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation applicables sur le territoire d’une métropole mentionnée au chapitre VII du titre Ier du livre II de la cinquième partie ou sur le territoire de la métropole de Lyon sont élaborées et adoptées conjointement par le conseil métropolitain concerné et le conseil régional. À défaut d’accord, la métropole, à l’exception de la métropole mentionnée au chapitre IX du même titre Ier, ou la métropole de Lyon élabore un document d’orientations stratégiques qui prend en compte le schéma régional. Ce document tient lieu, pour la métropole ou la métropole de Lyon, d’orientations au sens du troisième alinéa de l’article L. 4251-12-1. Il n’autorise pas la métropole à définir des aides ou ses propres régimes d’aides au sens de l’article L. 1511-2. Ce document est adressé à la région dans les six mois qui suivent l’adoption du schéma régional.

« Art. L. 4251-15. – Le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation est adopté par délibération du conseil régional dans l’année qui suit le renouvellement général des conseils régionaux. Ce délai est prorogé de trois mois pour permettre l’application du dixième alinéa de l’article L. 4251-13.

« Il est approuvé par arrêté du représentant de l’État dans la région. Ce dernier s’assure du respect, par le conseil régional, de la procédure d’élaboration prévue au présent chapitre et de la prise en compte des informations prévues à l’article L. 4251-13.

« S’il n’approuve pas le schéma, le représentant de l’État dans la région en informe le conseil régional par une décision motivée, qui précise les modifications à apporter au schéma. Le conseil régional dispose d’un délai de trois mois à compter de sa notification pour prendre en compte les modifications demandées.

« Art. L. 4251-16. – Les actes des collectivités territoriales et de leurs groupements en matière d’aides aux entreprises doivent être compatibles avec le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation. Les actes des métropoles et de la métropole de Lyon en matière d’aides aux entreprises doivent être compatibles avec le schéma ou, à défaut d’accord entre la métropole et la région, avec le document d’orientations mentionné à l’article L. 4251-14.

« Art. L. 4251-16-1 A (nouveau). – Pour la mise en œuvre du schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation, la région peut conclure une convention avec un ou plusieurs établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre, la métropole de Lyon ou une chambre mentionnée au 3° de l’article L. 4251-13. Cette convention précise les conditions d’application des orientations et des actions du schéma sur le territoire concerné.

« Art. L. 4251-16-1. –

Supprimé

« Art. L. 4251-16-2. – Le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation peut être révisé partiellement ou totalement, selon les modalités prévues pour son élaboration aux articles L. 4251-12-1 à L. 4251-15.

« Art. L. 4251-16-3. – Par dérogation à l’article L. 4251-15, dans les six mois suivant le renouvellement général des conseils régionaux, le conseil régional peut délibérer sur le maintien en vigueur du schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation ou sa révision.

« Art. L. 4251-17. –

Supprimé

Supprimé

II

Non modifié

III

Non modifié

IV. –

Supprimé

IV bis. – L’article 7 de la loi n° 2014-856 du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire est abrogé.

V

Non modifié

VI. – Par dérogation à l’article L. 4251-13 du code général des collectivités territoriales, tel qu’il résulte du I du présent article, le premier schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation est adopté dans un délai de dix-huit mois à compter du prochain renouvellement général des conseils régionaux.

VII et VIII. –

Non modifiés

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L’amendement n° 405 rectifié n’est pas soutenu.

L'amendement n° 470 rectifié, présenté par Mme Létard, M. Gabouty, Mmes Joissains et Loisier, M. Guerriau, Mme Morin-Desailly et MM. Roche, Bonnecarrère, Kern, Cigolotti et Delahaye, est ainsi libellé :

Alinéa 11

Supprimer les mots :

à l’investissement immobilier et

La parole est à Mme Valérie Létard.

Debut de section - PermalienPhoto de Valérie Létard

De nombreux rapports publics l’ont montré – qu’ils aient été produits par la Cour des comptes ou par Jean-Jack Queyranne –, les compétences en matière de développement économique des collectivités constituent l’un des domaines les plus concurrentiels entre acteurs publics en général – État, chambres consulaires, collectivités – et entre niveaux de collectivités.

Le présent projet de loi est une occasion historique de simplifier et de moderniser notre organisation en tenant compte du mouvement général de décentralisation.

Depuis la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales, des progrès ont été accomplis avec la création des schémas régionaux de développement économique et le renforcement du rôle de chef de file des régions pour ce qui concerne les aides dites « directes » aux entreprises. Toutefois, d’importantes avancées sont encore à réaliser pour rendre lisibles les soutiens publics aux entreprises, accélérer les circuits de décision, limiter les rivalités entre acteurs…

En première lecture, un consensus s’est dessiné au sein de la Haute Assemblée, afin d’attribuer les compétences exclusives aux régions dans plusieurs champs du développement économique, comme l’internationalisation des entreprises, la formation professionnelle, les aides financières.

Dans le même temps, a été reconnue au bloc communal une compétence exclusive en matière d’aménagement économique et d’aides à l’investissement immobilier des entreprises.

Ce partage des compétences est pertinent. Pourtant, l’alinéa 11 de l’article 2 prévoit que le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation, le SRDEII, définit les orientations en matière de soutien à l’internationalisation et d’aides aux entreprises, notamment « d’aides à l’investissement immobilier ».

Or, comme je viens de le rappeler, le projet de loi prévoyant que les aides à l’investissement immobilier relèveront de la seule compétence des communes, des communautés et de la métropole de Lyon, le schéma régional ne peut donc fixer des orientations s’imposant aux compétences exclusives des autres collectivités sans risquer de créer une forme de tutelle d’une collectivité sur une autre – nous en revenons au débat qui a eu lieu pas plus tard qu’hier soir. La région exercerait ainsi une forme de tutelle sur des collectivités telles que les intercommunalités auxquelles ce même texte reconnaît pourtant une compétence exclusive en matière d’aides à l’immobilier d’entreprise.

L’objet de l’amendement n° 470 rectifié est donc simple : assurer la conformité avec une règle de base du droit qui interdit à une collectivité d’exercer une tutelle sur une autre. Et pour ce faire, il convient de retirer du schéma régional les orientations en matière d’aides à l’investissement immobilier d’entreprise. La région ne peut pas avoir le pouvoir de décision sur une compétence du ressort exclusif des intercommunalités, auxquelles il revient de payer !

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Le présent amendement vise à supprimer du schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation les orientations en matière d’aides à l’investissement immobilier. Or, en renforçant les compétences économiques de la région, sous réserve – c’était le débat d’hier soir – de celles qui sont assumées par le bloc communal, le présent projet de loi ne vise pas à écarter toute compétence de la région en matière d’immobilier d’entreprise.

Dans la loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, dite « loi MAPTAM », nous avions précisément défendu la compétence intercommunale en matière d’aides à l’implantation et à l’immobilier d’entreprise.

Le schéma régional tend à apporter une cohérence sur l’ensemble du territoire régional. Comme Valérie Létard – c’est d'ailleurs la raison pour laquelle la commission des lois a supprimé la définition du pouvoir réglementaire des régions –, je souhaite que la mise en œuvre de ce schéma se fasse sous des formes contractuelles entre les intercommunalités et la région ; encore faut-il que celle-ci soit garante d’une cohérence.

Par conséquent, j’émets, au nom de la commission, un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre de la décentralisation et de la fonction publique

Le présent amendement vise à supprimer les aides à l’investissement immobilier du champ des orientations définies par le schéma en cause.

Bien que la compétence en matière d’aides à l’immobilier appartienne sans discussion possible au bloc communal, il me semble utile que le schéma régional définisse les orientations – je dis bien les orientations – en l’espèce, permettant ainsi une plus grande cohérence d’ensemble.

Un tel dispositif participe également à la lutte contre la concurrence entre les territoires infrarégionaux en matière immobilière dont on a rappelé les conséquences parfois un peu délicates. Nous le savons tous, il s’agit d’éviter des délocalisations d’activités économiques de zones vers d’autres – souvent de villes petites ou moyennes vers de très grandes villes.

Cette disposition claire, encadrée ne remet donc nullement en cause les capacités d’initiative et de décision, lesquelles relèvent, nous en sommes d’accord, du bloc communal.

Vous avez raison, madame Létard, il ne peut y avoir aucune tutelle de la région sur le bloc communal. Les actes de ce dernier en matière économique doivent seulement être compatibles avec les orientations du schéma dont l’élaboration est confiée à la région et qui sera arrêté par le préfet.

Il avait été admis que la région pourrait participer à des financements concernant, par exemple, le développement d’ateliers agroalimentaires dans tel type de zone. Il est important que cela figure dans le schéma, car il peut exister désaccord entre la région et les communautés.

J’ai bien entendu votre argument, madame la sénatrice. Pour autant, mes propos devraient – au moins en partie – lever votre inquiétude. Je vous demande donc de bien vouloir retirer votre amendement. Sinon je serai contrainte d’appeler le Sénat à le rejeter.

Debut de section - PermalienPhoto de Valérie Létard

Madame la ministre, monsieur le rapporteur, j’entends vos arguments, mais il s’agit, vous le savez, d’un sujet extrêmement sensible. Je vous rappelle que nombre d’intercommunalités autres que les métropoles sont aujourd'hui fortement impliquées. Certaines entreprises industrielles extrêmement sensibles pour le territoire ont été sauvées grâce à la réactivité des intercommunalités. Ma propre intercommunalité a agi en ce sens et je pourrais citer quantité d’exemples de l’implication quotidienne des intercommunalités en la matière !

En octroyant des aides à l’immobilier d’entreprise, nombreux sont les territoires qui ont permis d’organiser des plans de redressement ou de restructuration d’entreprises industrielles, lesquelles n’ont survécu que grâce à cette réactivité. La région seule n’aurait jamais pu le faire ! Je veux non nier le rôle stratégique de la région, mais vous faire comprendre que s’il fallait attendre que le conseil régional se réunisse et prenne la décision, cela ne fonctionnerait pas !

Je crois qu’il faut vraiment bien appréhender ce fait. Si le bloc communal est enserré dans des orientations définies par la région sur un domaine qui relève de sa compétence exclusive, au-delà du manque de réactivité nécessaire, il y a pire, car il est porté atteinte au sacro-saint principe interdisant la tutelle d’un niveau de collectivité sur un autre !

Relisez l’alinéa 9 de l’article 2 que nous avons maintenu hier soir : « Sans préjudice des compétences attribuées par la loi aux autres collectivités territoriales et à leurs groupements, la région est la collectivité territoriale responsable ». Sans préjudice !

Relisez l’alinéa 11 de ce même article : « Ce schéma définit les orientations en matière d’aides aux entreprises, de soutien à l’internationalisation et d’aides à l’investissement immobilier ».

Le caractère exclusif de cette dernière compétence est rappelé à l’alinéa 16 de l’article 3 dont je vous rappelle les termes : « Dans le respect du schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation […], les communes, la métropole de Lyon et les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre sont seuls compétents pour définir les aides ou les régimes d’aides et décider de l’octroi de ces aides sur leur territoire en matière d’investissement immobilier des entreprises ».

Très concrètement, cela signifie que l’on respecte le schéma – l’article 3 le mentionne clairement. Pour autant, ce schéma n’est pas tenu de définir des orientations ni d’insérer des critères. Prenons l’exemple de ma région, qui va passer de 4 000 000 à 6 300 000 habitants et devenir une énorme machine à faire fonctionner : il faut garder cette souplesse en respectant un schéma stratégique qui doit donner le lien et la cohérence !

Laissons aux intercommunalités ce qui leur permet d’être une soupape face à des difficultés économiques que l’on ne peut régler que par une approche de proximité ! Si l’on instaure une sorte de schéma planifié, il sera d’une complexité phénoménale d’essayer de résoudre des problèmes urgents et d’apporter des réponses indispensables. Ces tissus économiques ont besoin de cette souplesse et de cette connaissance fine qu’ont les territoires intercommunaux et qui agissent au quotidien auprès de ces entreprises.

Ce n’est pas antinomique ! Ce que je veux dire, c’est que les collectivités locales ont des compétences exclusives, qu’elles respectent un schéma, lequel n’est pas tenu de fixer les orientations et les critères.

Donc, il faut retirer du schéma – tel est l’objet de mon amendement, que je maintiens – la définition des orientations en matière d’aides à l’investissement immobilier, sauf à tout enserrer et à supprimer toutes marges de manœuvre pour les collectivités. Comme l’a dit hier Ronan Dantec, on va planifier. Oui, il faut planifier, mais faisons-le en bonne intelligence, en coopération et en co-élaboration ! Faisons-le en laissant aux territoires la possibilité de respirer tout en respectant un schéma de bon sens ! Travaillons collectivement plutôt que de choisir de subordonner l’un à l’autre ! Travaillons ensemble, respectons la région, qui donne la ligne sans pour autant étouffer le bloc communal !

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Je pense, madame Létard, que vous avez satisfaction.

Parmi les orientations, le schéma pourra prévoir que les collectivités locales peuvent apporter une aide aux entreprises qui rencontrent des difficultés passagères – cette décision sera souvent prise lors des conférences territoriales de l’action publique, sauf en cas d’urgence –, lesquelles sont d’ailleurs liées à divers facteurs. Par exemple, l’augmentation du carnet de commandes peut mettre une entreprise à genoux : celle-ci peut perdre un marché, car elle n’a pas les moyens de s’agrandir.

J’espère donc que le schéma intégrera les aides à accorder aux entreprises en difficulté, qui ont une chance de s’en sortir grâce à l’action publique.

Définir des orientations ne signifie pas que l’on doive définir des secteurs d’activité – la métallurgie, l’agroalimentaire – à tel endroit. L’idée est de déterminer des priorités dans les secteurs dans lesquels la région va fortement s’investir. Certains territoires privilégieront le numérique, par exemple. Il faut, je le répète, prévoir des aides publiques en faveur des entreprises qui rencontrent des difficultés temporaires. Une intercommunalité peut prêter main-forte à une entreprise du jour au lendemain – du vendredi au lundi matin après délibération. Dans le même temps, on peut demander à la région d’entrer dans le capital de cette entreprise de façon éphémère pour lui apporter son soutien.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

On bâtit là un système qui peut, au contraire, aboutir à un succès. C’est en tout cas ce que j’espère ! Cela se passera ainsi dans toutes nos régions, car il n’y a pas mille manières d’aider les entreprises, hormis leur accorder une aide à l’investissement immobilier, une aide directe ou une aide au capital.

Je vous ai demandé de bien vouloir retirer votre amendement, madame la sénatrice, car il me semble que vous avez satisfaction. Je ne vois pas ce que ses dispositions ajoutent au présent projet de loi.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Vincent Delahaye, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Vincent Delahaye

Madame la ministre, je ne comprends pas votre acharnement à vouloir maintenir les mots concernés dans le projet de loi.

Vous affirmez ne pas voir ce qu’ajoute l’amendement n° 470 rectifié, mais, moi, je ne vois pas ce que ce membre de phrase apporte.

Sur le fond – j’aurai l’occasion de le répéter lors des explications de vote sur l’article –, je suis personnellement opposé à ce que la loi impose un schéma régional de développement économique.

Debut de section - PermalienPhoto de Vincent Delahaye

Je suis pour la liberté des collectivités territoriales. Chacune d’entre elles doit pouvoir s’organiser comme elle a envie de le faire : si elle décide de mettre en place un schéma de développement économique, qu’elle le fasse ; dans le cas contraire, qu’elle s’abstienne. Selon moi, il est très centralisateur et très bureaucratique que la loi impose systématiquement à tous un schéma. D’ailleurs, une telle démarche est plus axée sur la dépense publique qu’autre chose.

Cela étant, même en suivant votre logique, madame la ministre, je ne comprends pas que vous mainteniez une aide à l’investissement immobilier. D’ailleurs, je ne vois pas en quoi la région peut planifier une telle aide sur tout son territoire. Peut-on croire qu’une intercommunalité déciderait de ne pas soutenir tel ou tel projet ? Tout cela n’apporte rien.

C’est pour cette raison que j’ai cosigné l’amendement n° 470 rectifié. Aussi, je souhaite qu’il soit adopté par la Haute Assemblée.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Jacques Mézard, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Mézard

L’amendement de Mme Létard, que je soutiens, soulève un véritable problème.

Je préside une communauté d’agglomération : elle a une compétence en matière de développement économique de droit.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Mézard

Madame la ministre, que se passera-t-il si une disposition du schéma régional exclut le financement des opérations de lease-back ? Dans cette enceinte, il est arrivé à nombre d’entre nous de sauver des entreprises en difficulté en leur apportant une aide immobilière, …

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Mézard

… parfois en les reprenant d’ailleurs à la place des communes.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Mézard

Si le schéma régional exclut de telles opérations…

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Mézard

Cela peut arriver ! L’assemblée régionale vote ce qu’elle a envie de voter, …

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Mézard

… même après concertation. Je ne veux pas faire en cet instant le procès des conseils régionaux ni des présidents de région, mais, pour l’avoir vécu, je puis vous affirmer que de telles situations existent. Que fera dans un tel cas de figure la communauté d’agglomération qui voudra engager une opération de ce type ?

Messieurs les rapporteurs, il y a une certaine non pas contradiction, mais ambiguïté entre les articles 2 et 3, comme l’a très pertinemment relevé Valérie Létard.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

J’admire la persévérance de certains de mes collègues, alors qu’ils n’étaient pas présents lors de la première lecture ! Moi, j’ai eu le bonheur d’être dans l’hémicycle durant soixante-dix heures…

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Or j’ai l’impression d’avoir perdu beaucoup de temps !

Nous avons essayé de parvenir à un équilibre : on est quelquefois obligé d’accepter des choses imparfaites si elles ne sont pas trop toxiques. Je vous rappelle, mes chers collègues, que la vision de l'Assemblée nationale n’est pas la nôtre. L'Assemblée nationale veut que ce soit la région qui décide, sans concertation.

Debut de section - PermalienPhoto de Valérie Létard

Pour ce qui me concerne, je parle simplement d’une incohérence dans le texte !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Veuillez m’excuser, madame Létard, mais vous avez été bien au-delà en première lecture !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

J’ai la chance, ou plutôt le défaut, de me souvenir de tout !

Certains d’entre vous, mes chers collègues – nous l’avons constaté hier soir –, ne veulent pas que la région ait de véritables compétences économiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Fouché

Nous voulons une coresponsabilité, ce qui est différent ! Vous avez eu tort !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Peut-être, mais vous, vous avez réellement eu tort parce que le Sénat ne vous a pas suivi !

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Fouché

Ce n’est pas parce que le Sénat ne m’a pas suivi que j’ai eu tort ! L’avenir nous le dira !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Je veux bien tout ce que l’on veut. Je veux bien que vous remettiez en cause les dispositions adoptées en première lecture, mais la commission vous les propose de nouveau, par cohérence, en deuxième lecture. Je l’ai appris à l’université et dans la pratique, la deuxième lecture a vocation non pas à recommencer le débat, mais à examiner les dispositions faisant l’objet d’une divergence de vues.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Tout le monde a affirmé que la commission des lois du Sénat avait bien travaillé, …

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

… sauf M. Fouché, qui considère qu’elle ne fait que des bêtises…

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Fouché

Non, je n’ai jamais dit cela ! Je ne critique pas la commission des lois, j’ai trop de respect pour elle ! On verra à l’usage !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

De quoi s’agit-il ? Il ne s’agit que d’orientations ! Il ne s’agit en rien de remettre en cause la compétence. L’orientation n’a rien à voir avec la compétence, laquelle est exercée par les intercommunalités !

Je suis aussi président d’une intercommunalité, mais je ne parle en général pas de ce que je fais parce que je suis modeste : je ne suis pas forcément le meilleur.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Mais je vous le dis franchement, en matière immobilière, nous avons passé un pacte avec la région.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

L’établissement public foncier de la région a constitué des réserves foncières ce qui permet de proposer des terrains, etc.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Cela ne me gêne pas que le schéma régional prévoie des orientations. D’ailleurs, pour ce qui concerne la région d’Île-de-France, le schéma va un peu au-delà des orientations…

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

… en ce qu’il prévoit les endroits où pourront être créées les zones d’activité. Mais, sur le plan opérationnel, c’est l’intercommunalité qui intervient, et non pas la région. Toutefois, celle-ci doit mener une action cohérente en matière immobilière et en matière d’aides aux entreprises. Il faut une certaine compatibilité.

Vous dites que chacun doit œuvrer pour soi. Mais moi, j’estime qu’il ne doit pas tout à fait en être ainsi.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Avez-vous été vice-présidente d’une région, ma chère collègue ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Pensez alors à l’ensemble de la région et ne raisonnez pas seulement en termes de territoires. Certes, chaque territoire doit se défendre, …

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

… mais avec une cohésion d’ensemble.

Pour ma part, je ne comprends pas cette hostilité systématique à l’égard de la région, qui doit avoir un rôle fédérateur. Ce n’est pas parce que certains présidents de région ne remplissent pas bien cette mission qu’il ne faut pas les encourager à agir différemment au travers de ce schéma. Ils seront alors obligés de penser à l’ensemble de la région. J’en suis convaincu, tel que nous l’avons conçu, ce schéma régional n’est pas négatif. En effet, il ne sera élaboré qu’après réelle concertation avec les intercommunalités. Voilà pourquoi la commission veut en rester là.

On peut toujours en rajouter, mes chers collègues, mais reconnaissez-le, la commission des lois œuvre en cohérence avec les travaux qu’elle a conduits lors de la première lecture.

Soyons prudents, sinon les compromis – ils sont nécessaires – avec l'Assemblée nationale seront de plus en plus difficiles. Si vous voulez que tout notre travail soit balayé d’un revers de main, alors continuez à rejeter toutes les dispositions, même celles qui nous paraissaient devoir être retenues, telle la compétence de la région en matière économique.

Pour l’heure, je m’abstiendrai de tout commentaire supplémentaire. Quoi que vous disiez, la commission émettra un avis défavorable sur l’amendement n° 470 rectifié, car elle ne peut être que défavorable…

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

M. Jean-Jacques Hyest, corapporteur. … aux amendements contraires à la position qu’elle a adoptée lors de ses travaux préparatoires à la deuxième lecture du présent projet de loi et a fortiori à la position de la Haute Assemblée en première lecture. Elle essaie, elle au moins, d’être cohérente !

Applaudissementssur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

On l’a déjà fait ! Mais vous n’étiez peut-être pas là…

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L'amendement n° 384 rectifié est présenté par MM. Mézard, Arnell, Barbier, Bertrand, Castelli, Collin, Collombat, Esnol, Fortassin et Hue, Mmes Laborde et Malherbe et M. Requier.

L'amendement n° 456 est présenté par M. Sido.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 11, seconde phrase

Compléter cette phrase par les mots :

, après concertation avec les conseils départementaux

La parole est à M. Jacques Mézard, pour présenter l’amendement n° 384 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Mézard

Par le biais de cet amendement, nous souhaitons que les orientations définies à l’échelon régional concernant l’économie sociale et solidaire soient concertées avec les conseils départementaux.

Il ne s’agit pas là de remettre en cause la compétence économique de la région ; je le répète, car tel n’était pas non plus l’objet de ma précédente intervention. Mais le Sénat, comme le Parlement dans son ensemble, a beaucoup travaillé sur la loi relative à l’économie sociale et solidaire.

Eu égard aux compétences définies et accordées aux conseils départementaux, ceux-ci doivent émettre un avis sur les orientations relatives à l’économie sociale et solidaire. Il serait difficile qu’il en soit autrement, car il s’agit d’un domaine qui concilie efficacité économique, fonctionnement démocratique et mission d’intérêt général. Aussi, au regard de leurs compétences en termes de solidarité et de lien social, il est tout à fait nécessaire d’y associer les conseils départementaux.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Bruno Sido, pour présenter l'amendement n° 456.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

Après les excellentes explications de Jacques Mézard, je pourrais me contenter de dire que mon amendement est défendu… C’est drôle, nous nous rejoignons souvent sur certains amendements !

Toutefois, mes chers collègues, permettez-moi d’ajouter que, s’il existe un domaine dans lequel les conseils départementaux ont une compétence et une responsabilité tout à fait particulières, c’est bien dans celui de l’économie sociale et solidaire, …

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

… et ce sans remettre en cause, en aucune façon, le leadership de la région, monsieur le rapporteur. D’ailleurs, nous aurions pu employer les termes juridiques « nonobstant » ou « sous réserve » que vous aimez bien.

Il me semble tellement évident qu’il y ait, dans ce domaine, une concertation entre le conseil régional et le conseil départemental que j’avais un peu honte à déposer cet amendement… Mais, pour plus de sûreté, je l’ai fait.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Les deux rapporteurs ont été convaincus par leurs collègues. En conséquence, nous émettons un avis favorable sur ces deux amendements identiques.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Le Gouvernement est défavorable à ces amendements. Faisons confiance aux élus !

Concernant l’économie sociale et solidaire, il est évident que les régions discuteront avec les conseils départementaux. Cependant, n’oublions pas que ce secteur comprend aussi les grandes coopératives, les grandes mutuelles et un certain nombre de cliniques mutualistes. Celles-ci sont aujourd'hui aidées en tant qu’entreprises et non pas en tant qu’établissements de santé. En l’espèce, les départements ne veulent pas – et ils ont bien raison ! – entrer dans la concertation.

Si nous inscrivons dans la loi que les conseils départementaux doivent définir les orientations en matière de développement de l’économie sociale et solidaire, dans son intégralité, cela risque de leur jouer des tours. C’est pour cette raison qu’il est préférable de faire confiance aux élus.

Bien sûr, pour ce qui concerne les entreprises intermédiaires et l’accès à l’insertion, il va de soi que les régions discuteront avec les conseils départementaux.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à Mme Hermeline Malherbe, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Hermeline Malherbe

Je rappelle que le département finance non seulement l’insertion et les entreprises d’insertion, mais également tout le secteur de l’économie sociale et solidaire, c'est-à-dire les maisons de retraite…

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

M. Jean-Jacques Hyest, corapporteur. Elles ne sont pas toutes sociales et solidaires !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Hermeline Malherbe

… et les établissements prenant en charge les personnes handicapées, sauf les maisons et établissements à but lucratif, ainsi que l’ensemble des services d’aide à domicile, soit 80 % de l’économie sociale et solidaire.

Notre vote est donc clair, et je suis heureuse que la commission ait été convaincue par nos interventions précédentes.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je constate que ces amendements ont été adoptés à l’unanimité des présents.

L'amendement n° 165 rectifié quinquies, présenté par MM. Chasseing et Danesi, Mme Giudicelli, MM. Mandelli, Milon, Nougein, Grand, Morisset, de Raincourt et Lefèvre, Mmes Bouchart et Imbert, M. Charon, Mme Morhet-Richaud, MM. Vogel et Lenoir, Mmes Lopez, Lamure et Deromedi et MM. César, Gabouty, B. Fournier, Gremillet, Husson et Saugey, est ainsi libellé :

Alinéa 11

Compléter cet alinéa par deux phrases ainsi rédigées :

Ce schéma est défini en accord avec les communautés de communes. La région peut, à la demande de celles-ci, déléguer aux départements l'économie des territoires très ruraux si, sur ces territoires, les communautés de communes n'ont pas les moyens d'assumer et d'animer les orientations du schéma.

La parole est à M. Daniel Chasseing.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

La mise en place de grandes régions, à l’instar de la future région Limousin-Poitou-Charentes-Aquitaine qui sera plus vaste que la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg réunis, justifie à elle seule la pérennisation du département et de ses compétences de proximité. Si le département était supprimé, la création d’une nouvelle collectivité serait nécessaire.

Les régions exerceront toute la compétence économique, ce qui inclut les domaines des transports, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle, des innovations prospectives, de l’artisanat, du commerce et du tourisme, en articulation directe avec les EPCI, les agglomérations, les métropoles. C’est la loi.

Le présent amendement vise à prévoir que, à la demande de certaines petites communautés de communes, les régions pourront déléguer par convention au département l’animation économique et la gestion des subventions allouées au tourisme et à l’économie sociale et solidaire des territoires ruraux.

Comme cela a été dit à plusieurs reprises, il n’est nullement question de rendre la compétence économique au département. Il s’agit juste de faire en sorte qu’il soit possible de s’adapter à la réalité de chaque territoire.

Dans les petites communautés de communes, l’animation économique doit se faire sur le terrain. L’enjeu est d’éviter par tous les moyens la désertification en mettant en œuvre un guichet unique, afin que les investisseurs puissent y créer des emplois. Dans de nombreux cas, ce guichet unique sera l’œuvre du département et, je l’espère, des chambres consulaires. Or les petites communautés de communes n’ont souvent pas les moyens d’employer un responsable économique compétent pour recevoir et suivre les dossiers sur le terrain. Les EPCI qui le souhaitent doivent donc pouvoir, je le répète, permettre à la région de déléguer au département l’animation économique et la gestion des subventions en cause.

Comme cela a été dit tout à l’heure, les régions doivent être fédératrices sur l’ensemble de leur territoire, y compris dans les territoires hyper-ruraux.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Une partie de votre amendement est satisfaite, mon cher collègue, l’article L. 1111-8 du code général des collectivités territoriales permettant les délégations, comme je l’ai déjà dit en première lecture, et comme j’aurai sans nul doute l’occasion de le répéter.

Votre amendement tend à prévoir que le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation sera défini en accord avec les communautés de communes. Or toutes les intercommunalités seront concernées : les communautés d’agglomération, les communautés urbaines, les métropoles.

Les départements joueront toujours leur rôle en matière de solidarité territoriale, notamment vis-à-vis des petites collectivités rurales. Il ne leur sera pas interdit de mener des actions en l’espèce. Il faut bien le reconnaître – c’est la réalité –, les agences de développement économique des départements ont souvent été extrêmement actives. Il serait dommage de perdre une telle aide. Le mieux est donc de s’en tenir aux délégations prévues par les textes.

De surcroît, mon cher collègue, vous visez la définition du schéma en accord avec les communautés de communes. Il s’agit plutôt d’une association.

Cela étant, je vous prie de bien vouloir retirer votre amendement, qui est largement satisfait par le texte de la commission des lois.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Même avis.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Pourriez-vous m’indiquer clairement, messieurs les rapporteurs, que la région pourra déléguer au département l’animation des territoires hyper-ruraux ou ruraux et la gestion des subventions correspondantes ?

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Dans ce cas, je retire mon amendement, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

J’en reprends le texte, au nom de la commission, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je suis donc saisie d’un amendement n° 786, présenté par MM. Hyest et Vandierendonck, au nom de la commission des lois, et ainsi libellé :

Alinéa 12

Après la référence :

L. 5215-20,

insérer la référence :

L. 5215-20-1,

Vous avez la parole pour le défendre, monsieur le rapporteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Il s’agit d’un amendement de précision, utile, pour ne pas dire indispensable.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Le Gouvernement s’en remet à la sagesse de la Haute Assemblée.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je suis saisie de deux amendements faisant l'objet d'une discussion commune.

L'amendement n° 360 rectifié, présenté par MM. Collombat, Arnell, Castelli, Collin, Esnol et Fortassin, Mme Laborde et MM. Mézard et Requier, est ainsi libellé :

Alinéa 13

Supprimer cet alinéa.

La parole est à M. Jacques Mézard.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Mézard

Je défends cet amendement en l’absence de mon excellent collègue Pierre-Yves Collombat, car je sais que la commission ne le reprendra pas si je ne le soutiens pas !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Mézard

Cet amendement vise à supprimer l’alinéa 13 de l’article 2, alinéa, comme l’a excellemment écrit Pierre-Yves Collombat dans l’objet de cet amendement, « bavard et sans portée juridique ».

Mes chers collègues, je ne résiste pas au plaisir de vous le lire : « Il – le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation – favorise un développement économique innovant – nous sommes tous d’accord –, durable – nous sommes aussi d’accord –, et équilibré du territoire de la région – nous sommes toujours d’accord – et ne contribue pas aux délocalisations d’activités économiques. » Nous sommes encore plus d’accord sur ce dernier point ! Je vois d’ailleurs que Michel Mercier opine.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 264, présenté par M. Favier, Mmes Assassi, Cukierman et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi libellé :

Alinéa 13

Après le mot :

région

insérer les mots :

pour promouvoir l’emploi, la formation, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, pour relever les défis industriels et écologiques

La parole est à M. Christian Favier.

Debut de section - PermalienPhoto de Christian Favier

Cet amendement tend à préciser que l’objectif du développement économique visé par le schéma est bien le développement de l’emploi et de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, ainsi qu’un renforcement de nos capacités industrielles dans le cadre d’un développement durable.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Avec l’intelligence qui le caractérise, M. Mézard a lui-même dit que l’alinéa en cause avait peu de portée normative. N’est-il pas d’ailleurs le fruit d’ajouts successifs résultant précisément de nos débats ? Dès lors, la commission émet un avis défavorable sur l’amendement n° 360 rectifié, ainsi que sur l’amendement n° 264.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Même avis.

L'amendement n'est pas adopté.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 153 n'est pas soutenu.

L'amendement n° 484 rectifié ter, présenté par MM. Raison, Trillard, Patriat, Guerriau, Commeinhes, Grosperrin, Morisset, Frassa, Houel, Milon, Mandelli, Calvet, Vogel et Lenoir, Mme Bouchart, MM. D. Robert, Laménie, Joyandet, Chaize et Pierre, Mme Deromedi et MM. Gremillet et Pozzo di Borgo, est ainsi libellé :

Alinéa 15

Remplacer les mots :

et forestières

par les mots :

forestières et touristiques

La parole est à M. Michel Raison.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Raison

Le tourisme est un secteur de l’économie française à fort potentiel d’amélioration ; il génère 2 millions d’emplois directs et indirects et représente 7 % du PIB national. Nombre d’entre nous le savent, mais il me paraît important de le rappeler. Ce secteur est évidemment en balance positive.

Cet amendement vise à reconnaître les entreprises du secteur comme parties intégrantes de l’économie régionale, au même titre que l’ensemble des activités mentionnées à l’alinéa 15. Les Canadiens parlent d’ailleurs d’ « industrie » du tourisme.

Ces entreprises doivent pouvoir bénéficier de l’ensemble des dispositifs d’aides et d’accompagnement déployés par la région. Pour cela, leur accompagnement doit clairement être prévu dans le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation

J’espère évidemment que la commission et le Gouvernement émettront un avis favorable sur cet amendement, qui est de la plus haute importance pour notre pays. Les régions qui perdent des industries pourraient en effet gagner des emplois grâce au secteur du tourisme.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Le présent amendement tend à réintégrer les orientations en matière d’aides au développement des activités touristiques dans le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation visant des zones de montagne. Or ce schéma n’a pas vocation à contenir des dispositions touristiques, celles-ci relevant du schéma de développement touristique prévu à l’article 4.

La commission émet donc un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Le Gouvernement s’en remet à la sagesse du Sénat, sachant qu’il préfère qu’il n’existe qu’un seul schéma.

Après une épreuve à main levée déclarée douteuse par le bureau, le Sénat, par assis et levé, n'adopte pas l'amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je suis saisie de quatorze amendements faisant l'objet d'une discussion commune.

L'amendement n° 651, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Alinéas 16 à 26

Remplacer ces alinéas par trois alinéas ainsi rédigés :

« Art. L. 4251 -13. – Le schéma mentionné à l’article L. 4251-12-1 est élaboré par la région en concertation avec les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre, les chambres consulaires et la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire.

« Il fait l’objet d’une présentation et d’une discussion au sein de la conférence territoriale de l’action publique mentionnée à l’article L. 1111-9-1. Il est communiqué pour information aux régions limitrophes.

« Il est adopté par le conseil régional dans l’année qui suit le renouvellement général des conseils régionaux.

La parole est à Mme la ministre.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Le Gouvernement souhaite revenir à une simplification de la procédure d’élaboration du SRDEII.

Sans y insister, je rappelle les principes qu’il défend en la matière. Le schéma doit être établi en collaboration avec les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre, les chambres consulaires et la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire. Il fait l’objet d’une présentation et d’une discussion au sein de la conférence territoriale de l’action publique et, en outre, doit être communiqué aux régions limitrophes. Enfin, il est adopté par le conseil régional dans l’année suivant le renouvellement général des conseils régionaux.

Une telle procédure permettra d’avancer, alors que le recueil d’une multitude d’avis risque de bloquer l’élaboration du schéma.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 488 rectifié, présenté par MM. Anziani, Patriat et M. Bourquin, est ainsi libellé :

Alinéas 16 à 25

Remplacer ces alinéas par sept alinéas ainsi rédigés :

« Art L. 4251–13. – Le projet de schéma est co-élaboré par la région, les métropoles et les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre.

« Sont consultés en vue de son élaboration :

« 1° Le représentant de l’État dans la région ;

« 2° Les chambres d’agriculture, les chambres de commerce et d’industrie, les chambres de métiers et de l’artisanat et la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire ;

« 3° Le conseil économique, social et environnemental régional.

« Le conseil régional peut consulter tout autre organisme ou personne en vue de l’élaboration du schéma.

« Le projet de schéma arrêté par le conseil régional est présenté à la conférence territoriale de l’action publique.

La parole est à M. Alain Anziani.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Anziani

Nous proposons que les schémas régionaux de développement économique, d’innovation et d’internationalisation ne soient plus élaborés par la région, comme le prévoit actuellement le projet de loi, mais qu’ils donnent lieu à une co-construction associant la région, les métropoles et les établissements publics de coopération intercommunale. Dès lors, bien entendu, les multiples consultations de ceux qui participent à cette co-élaboration ne seraient plus nécessaires et la minorité de blocage attribuée, dans le texte actuel, aux EPCI n’aurait plus de raison d’être.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 265, présenté par M. Favier, Mmes Assassi, Cukierman et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi libellé :

I. - Après l’alinéa 18

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« 1° bis Les conseils départementaux ;

II. – Alinéa 24, première et seconde phrases

Après les mots :

mentionnés aux

insérer les mots :

bis,

La parole est à M. Christian Favier.

Debut de section - PermalienPhoto de Christian Favier

Dans le cadre de son schéma de développement économique, d’innovation et d’internationalisation, la région, chef de file du développement économique, produira une stratégie globale et cohérente en matière d’économie et d’innovation. Pour réussir, cette stratégie – déterminant les orientations du futur développement du territoire régional – devra être complémentaire de celles que mènent tous les acteurs de ce territoire : État, départements, métropoles, intercommunalités, communes.

Nous proposons donc que les départements soient consultés en amont de l’élaboration du SRDEII.

D’une part, une telle mesure serait conforme aux dispositions adoptées en première lecture, reconnaissant le bien-fondé de l’action des départements en matière économique.

D’autre part, ce schéma doit être l’instrument de mise en cohérence de toutes les stratégies de développement économique, dans un souci d’amélioration de la lisibilité et de l’efficacité de l’action locale.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Les deux amendements suivants sont identiques.

L'amendement n° 200 rectifié bis est présenté par M. Nègre.

L'amendement n° 451 rectifié est présenté par MM. Husson, Morisset, Delattre, Chatillon, Lefèvre, Frassa, Houel, Longuet, Milon et Revet, Mme Canayer, MM. Grand, Mandelli et Carle, Mmes Bouchart et Lamure, MM. Chaize et Laménie et Mme Deromedi.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 19

Remplacer les mots :

, à l’exception des métropoles mentionnées au titre Ier du livre II de la cinquième partie

par les mots :

et la métropole de Lyon

L’amendement n° 200 rectifié bis n'est pas soutenu.

La parole est à M. Alain Chatillon, pour présenter l'amendement n° 451 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Chatillon

Cet amendement est défendu, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 585 n'est pas soutenu.

L'amendement n° 68 rectifié ter, présenté par MM. Chatillon, Milon, Frassa et Carle, Mme Micouleau, MM. Lenoir, Vogel, César, Trillard et Mandelli, Mme Deromedi, M. Médevielle et Mme Lamure, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 21

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« …°Business France s’agissant du volet international.

La parole est à M. Alain Chatillon.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Chatillon

Permettez-moi tout d’abord de vous rappeler, mes chers collègues, que Business France est né de la fusion de deux agences travaillant à l’internationalisation de nos activités : l’Agence française pour les investissements internationaux et UbiFrance.

Il me paraît tout à fait anormal que cette structure ne soit pas associée à l’opération qui nous intéresse ici et ne puisse intervenir dans les discussions.

Compte tenu des évolutions de notre balance commerciale, il serait plus que temps de se réveiller ! La création de Business France me paraît donc être une bonne initiative, qu’il convient de souligner.

Mais comment expliquer que cette agence, qui est partout présente dans nos régions et a la capacité d’accompagner les entreprises, les industriels dans leur internationalisation, ne puisse participer à l’élaboration des politiques concernant l’international ? Je demande donc que son nom soit intégré dans le texte, afin que sa participation dans ces opérations à l’échelle régionale soit bien effective.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Les deux amendements suivants sont identiques.

L'amendement n° 385 rectifié est présenté par MM. Mézard, Arnell, Barbier, Bertrand, Castelli, Collin, Collombat, Esnol, Fortassin et Hue, Mmes Laborde et Malherbe et M. Requier.

L'amendement n° 497 est présenté par M. Sido.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 22

Rédiger ainsi cet alinéa :

« Le conseil régional consulte le département et tout autre organisme ou personne en vue de l’élaboration du projet de schéma.

La parole est à Mme Hermeline Malherbe, pour présenter l’amendement n° 385 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Hermeline Malherbe

L’élaboration du schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation doit conduire à consulter en amont l’ensemble des acteurs concernés, en premier lieu, les départements. À travers cet amendement, nous proposons donc de ne pas limiter les consultations menées par la région, afin de promouvoir un dialogue local équilibré. Cette disposition répond également à une volonté de simplification, puisqu’elle évite d’énumérer les différents acteurs.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Bruno Sido, pour présenter l'amendement n° 497.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

Dans le domaine de l'économie et de l'innovation, la région, chef de file du développement économique, doit produire une stratégie globale, cohérente et complémentaire avec les stratégies de tous les acteurs de son territoire - État, départements, métropoles... -, ce afin de fixer les orientations du futur développement régional. C’est la raison pour laquelle l’élaboration du SRDEII doit conduire à consulter en amont l’ensemble des acteurs concernés, notamment les départements.

Une telle mesure serait cohérente avec les dispositions adoptées en première lecture, reconnaissant le bien-fondé de l’action économique des départements. Je pense à l’alinéa 13 de l’article 3 du présent projet de loi, destiné à soutenir l’économie de proximité, et aux alinéas 4 et 17 de l’article 24, visant à aider les entreprises de services marchands, ainsi que les entreprises agricoles et de pêche.

Par ailleurs, les élus départementaux considèrent que le SRDEII doit être l’instrument de gouvernance et de mise en cohérence de toutes les stratégies de développement économique, afin de donner plus de lisibilité et d’efficacité à l'action locale.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 166 rectifié quinquies, présenté par M. Chasseing, Mme Giudicelli, MM. Grand, Mandelli, Milon, Nougein, Morisset, de Raincourt, Lefèvre et Lenoir, Mmes Bouchart et Imbert, M. Charon, Mme Morhet-Richaud, M. Vogel, Mmes Lamure, Lopez et Deromedi et MM. César, Gabouty, Lemoyne, B. Fournier, Gremillet et Saugey, est ainsi libellé :

Alinéa 22

Compléter cet alinéa par les mots :

, en particulier le conseil départemental

La parole est à M. Daniel Chasseing.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Même si le département n’a pas de compétence économique, même s’il ne dispose d’aucune délégation accordée par les EPCI, le président du conseil départemental connaît bien ses territoires et doit pouvoir émettre, bien sûr conjointement aux conseillers régionaux, un avis consultatif sur les aides économiques de son département. On ne saurait imaginer de véritables politiques économiques régionales sans, au moins, une consultation des départements.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Les trois amendements suivants sont identiques.

L'amendement n° 23 rectifié quater est présenté par Mmes Micouleau, Imbert, Deroche, Deromedi et Giudicelli et MM. Chatillon, Milon, Commeinhes, Pellevat, Savary, Grand, Mandelli, Bonhomme, Revet, Lefèvre, A. Marc, Laménie, Chasseing, Karoutchi, Vasselle, Doligé, Vogel, Savin et Gremillet.

L'amendement n° 201 rectifié bis est présenté par M. Nègre.

L'amendement n° 244 rectifié bis est présenté par M. Collomb, Mme Schillinger, M. Vincent, Mme Guillemot et MM. Patriat, J.C. Leroy, Percheron et Chiron.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 24, seconde phrase

Remplacer le mot :

deux

par le mot :

trois

La parole est à Mme Brigitte Micouleau, pour présenter l’amendement n° 23 rectifié quater.

Debut de section - PermalienPhoto de Brigitte Micouleau

La commission des lois a rétabli la procédure de co-élaboration du schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation introduite par le Sénat en première lecture. Nous nous en félicitons ! Néanmoins, certains aménagements ont été ajoutés, notamment la contraction de trois à deux mois du délai dans lequel un avis sur le projet de SRDEII doit être rendu. Au vu de l’enjeu et de l’importance d’un tel document, cet abaissement ne nous semble pas justifié, d’autant plus que les autres délais n’ont pas été modifiés.

Nous vous proposons donc, mes chers collègues, de revenir à une période de trois mois pour les remises d’avis sur ce schéma.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L’amendement n° 201 rectifié bis n’est pas soutenu.

La parole est à M. François Patriat, pour présenter l'amendement n° 244 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de François Patriat

Cet amendement est défendu, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 202 rectifié n'est pas soutenu.

Quel est l’avis de la commission ?

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

L’amendement n° 651 vise à revenir sur la procédure d’élaboration du schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation, jugée trop contraignante par le Gouvernement. Mais la procédure adoptée par la commission tend à associer largement les différents acteurs locaux, compte tenu, précisément, du caractère intégrateur de ce SRDEII. La position du Gouvernement est donc quelque peu contraire à celle de la commission, qui a émis, sur cet amendement, un avis défavorable.

Je l’avoue, l’amendement n° 488 rectifié est tout à fait séduisant, quoique tardif. Mais vous comprendrez aisément, mes chers collègues, que, après avoir tenté d’organiser la compétence touristique dans le cadre de l’examen de la loi MAPTAM et m’être vu répondre qu’il ne devait pas y avoir de chef de file, après m’être battu pour que les départements et les intercommunalités continuent à pouvoir partager cette compétence touristique et, d’ailleurs, avoir reçu le soutien du Gouvernement sur ce point, j’aie un peu moins d’entrain sur la question à ce stade. Par conséquent, je préfère que nous nous en tenions à une compétence partagée et aux dispositions que nous avons adoptées en première lecture, c’est-à-dire un schéma élaboré à l’issue d’une concertation au sein de la conférence territoriale de l’action publique, ou CTAP, soit sur une base négociée. L’avis de la commission est donc défavorable.

L’amendement n° 265, quant à lui, vise à réintroduire le département dans l’élaboration du SRDEII. Or l’objet de l’article 2 du projet de loi est de renforcer le rôle économique de la région et de clarifier les compétences en la matière, en supprimant celles des départements. Cet amendement est donc contraire à la position arrêtée par le Sénat en première lecture et à celle que défend la commission des lois à l’occasion de cette deuxième lecture.

L’amendement n° 451 rectifié tend à rétablir l’association des métropoles à la procédure d’élaboration du SRDEII. Cette exclusion se justifie par les compétences spécifiques en matière de développement économique exercées par les métropoles. Il ne paraît pas opportun de revenir sur cet équilibre. Cet amendement, contraire à la position de la commission, recueille donc un avis défavorable.

S’agissant de l’amendement n° 68 rectifié ter, nous n’allons pas nous fâcher à propos de Business France, monsieur Chatillon ! La commission avait émis un avis défavorable sur cet amendement, mais je suis tout à fait prêt à le changer en avis favorable !

Exclamations sur les travées de l'UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Les amendements identiques n° 385 rectifié et 497 tendent à instituer la consultation des départements par la région pour l’élaboration du SRDEII. Or l’article 2 du projet de loi vise à renforcer la compétence économique des régions, sans préjudice de celle des EPCI et des métropoles, et à supprimer, à tout le moins réduire, celle des départements, dans un objectif de clarification des compétences des collectivités territoriales en la matière. Par conséquent, ces amendements sont contraires à la position adoptée, j’y insiste, par le Sénat en première lecture et par la commission lors de ses travaux préparatoires à la deuxième lecture.

L’amendement n° 166 rectifié quinquies a également pour objet d’instaurer la consultation des départements dans le cadre de l’élaboration du SRDEII. Mais les départements, nous y avons veillé comme à la prunelle de nos yeux, participent déjà à la CTAP ! Nous n’allons pas entretenir une confusion, alors que le texte tend, au contraire, à régler les choses.

S’il fallait un argument supplémentaire pour vous convaincre, mes chers collègues, j’ajoute, mais ne le répétez pas, que la compétence relative à la voirie demeurant aux mains des départements, aucune région ne peut faire de développement économique sans consulter leurs élus !

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Les amendements identiques n° 23 rectifié quater et 244 rectifié bis visent à allonger le délai laissé aux EPCI pour formuler leurs avis sur le projet de SRDEII. En première lecture, le Sénat avait fixé ce délai à trois mois, avant que l’Assemblée nationale ne le ramène à deux mois. La commission des lois a été convaincue lors de la présentation de ces amendements sur lesquels elle émet un avis favorable.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

La position des auteurs de l’amendement n° 488 rectifié diffère très peu de celle de la commission. Je pourrais émettre un avis favorable sur cet amendement, à condition que ses auteurs acceptent de le rectifier pour ajouter, après le 3°, un 4° ainsi rédigé : « Business France s’agissant du volet international. »

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Monsieur Patriat, acceptez-vous de rectifier votre amendement dans le sens suggéré par le Gouvernement ?

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je suis donc saisie d’un amendement n° 488 rectifié bis, présenté par MM. Anziani, Patriat et M. Bourquin, et ainsi libellé :

Alinéas 16 à 25

Remplacer ces alinéas par sept alinéas ainsi rédigés :

« Art L. 4251–13. – Le projet de schéma est co-élaboré par la région, les métropoles et les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre.

« Sont consultés en vue de son élaboration :

« 1° Le représentant de l’État dans la région ;

« 2° Les chambres d’agriculture, les chambres de commerce et d’industrie, les chambres de métiers et de l’artisanat et la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire ;

« 3° Le conseil économique, social et environnemental régional ;

« 4° Business France s'agissant du volet international.

« Le conseil régional peut consulter tout autre organisme ou personne en vue de l’élaboration du schéma.

« Le projet de schéma arrêté par le conseil régional est présenté à la conférence territoriale de l’action publique.

Veuillez poursuivre, madame la ministre.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Comme la commission, le Gouvernement est défavorable aux amendements n° 265 et 451 rectifié.

Il émet en revanche un avis favorable sur l’amendement n° 68 rectifié ter.

Compte tenu de l’explication donnée par M. le rapporteur, je suis défavorable aux amendements identiques n° 385 rectifié et 497, ainsi qu’à l’amendement n° 166 rectifié quinquies. La CTAP constitue en effet l’organe majeur de consultation, au sein duquel les départements sont représentés.

Enfin, le Gouvernement s’en remet à la sagesse du Sénat sur les amendements identiques n° 23 rectifié quater et 244 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Pour lever vos dernières réticences et vous donner une ultime preuve de notre bonne foi, mes chers collègues, je vous rappelle que, tout à l’heure, en réponse à Jacques Mézard et Bruno Sido, nous avons clairement précisé qu’une concertation aurait lieu avec les conseils départementaux.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à Mme Valérie Létard, pour explication de vote sur l'amendement n° 488 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Valérie Létard

Comme l’a rappelé M. le rapporteur, la rédaction de cet amendement est très séduisante en ce qu’elle prévoit une co-élaboration du schéma par la région, les métropoles et les EPCI. Elle rejoint d’ailleurs en cela l’esprit de certains amendements que j’ai moi-même eu l’occasion de défendre.

Toutefois, les auteurs de cet amendement suppriment aussi les dispositions des alinéas 16 à 25 de l’article 2 visant à introduire une minorité de blocage des EPCI à la fin du processus pouvant conduire à ce que l’adoption de ce schéma soit bloquée indéfiniment. Cela signifie donc que les EPCI pourraient perdre leur capacité d’action, alors même qu’ils détiennent certaines compétences exclusives en matière de développement économique.

J’avais a priori très envie de voter cet amendement. Toutefois, après l’avoir lu attentivement et pris connaissance de l’exposé des motifs qui l’accompagne, il me semble qu’il pourrait cacher quelques petits pièges. Je ne le voterai donc pas !

L'amendement n'est pas adopté.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Jean-François Husson, pour explication de vote sur l'amendement n° 451 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Husson

À travers cet amendement, je voulais attirer l’attention collective de la Haute Assemblée sur ce qui me paraît être une insuffisance du dispositif de l’article 2.

Certes, les métropoles vont co-élaborer le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation. Il ne vous aura toutefois pas échappé, mes chers collègues, que mon amendement visait davantage à associer les métropoles à la préparation des documents d’orientation stratégique qui dépassent le strict périmètre de la métropole. Une telle association me semble en effet intéressante, au regard des enjeux d’attractivité, de rayonnement et de dynamisme économique.

Néanmoins, puisque certains estiment que cette mesure se traduirait par un surcroît de complexité et que je suis plutôt pour la simplification, je retire mon amendement, madame la présidente.

J’attire cependant l’attention des régions pour qu’elles associent d’une manière ou d’une autre les métropoles présentes sur leur territoire à la préparation de ces documents, par exemple au travers de comités de pilotage, du suivi ou de l’évaluation.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 451 rectifié est retiré.

La parole est à M. Yannick Botrel, pour explication de vote sur l'amendement n° 68 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Yannick Botrel

Cet amendement ne me dérange en rien, mais soulève chez moi une interrogation.

On veut faire de Business France un cas à part, et j’en comprends la raison. Néanmoins, d’autres organismes présents en région travaillent également à la promotion du commerce international : je pense notamment à Sopexa ou à certaines agences régionales qui ont été créées pour faciliter les exportations comme Sud de France Développement ou Bretagne Commerce International, fruit de la fusion des services de la région et de ceux des chambres de commerce et d’industrie.

Je m’interroge donc sur la nécessité d’une telle formalisation. Ne faudrait-il pas laisser le champ plus ouvert, afin que l’ensemble des partenaires présents sur le territoire de la région puissent être associés ? Il serait en effet de bonne intelligence de laisser aux régions une certaine latitude pour organiser la promotion des exportations.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Gérard César, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard César

L’amendement n° 68 rectifié ter me semble très important, car Business France signe des conventions avec les régions et les chambres consulaires.

Quant à la question soulevée par Yannick Botrel, je suis pour ma part très clairement favorable à la fusion entre Sopexa et Business France.

Je voterai donc cet amendement des deux mains !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Jean-Claude Lenoir, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Lenoir

Je suis moi-même cosignataire de cet amendement que je soutiens naturellement, d’autant qu’il se réfère à l’ordonnance du 22 décembre 2014 qui fixe les missions confiées à cette nouvelle agence.

Je me permets toutefois, de nouveau, de regretter le choix du nom « Business France ». Il me semble que l’on aurait pu trouver une dénomination plus respectueuse de la langue française. À l’époque, on m’avait rétorqué que le terme « business » figurait dans le Larousse. Certes, mais ce dictionnaire ne constitue pas l’antichambre de l’Académie française ! Le Larousse ne dit pas quels mots forment la langue française, puisqu’il répertorie aussi certains termes ou expressions qui appartiennent au langage familier.

Selon moi, le terme « business » n’est toujours pas un mot français, et je confirme donc mon opposition à cette dénomination.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je constate que cet amendement a été adopté à l’unanimité des présents.

Je mets aux voix les amendements identiques n° 385 rectifié et 497.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour explication de vote sur l'amendement n° 166 rectifié quinquies.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Je souhaite que le département soit consulté, même si je ne veux pas qu’il ait une action économique directe.

M. le rapporteur m’indique que le texte me donne déjà satisfaction. Dont acte ! Je maintiens toutefois cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Michel Bouvard, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Bouvard

Il ne s’agit nullement de revenir sur l’exclusion du département de la compétence économique.

Cela étant, nous ne pouvons pas nous résoudre, dans une assemblée d’élus représentant des électeurs issus du suffrage universel, à multiplier les avis d’organismes consultatifs, quelles que soient par ailleurs leurs qualités : chambres de commerce et d’industrie, conseils économiques et sociaux régionaux, etc.

Une collectivité départementale, ce n’est pas un organisme consultatif ; c’est une assemblée délibérante issue du suffrage universel. La consultation du département sur le schéma de développement économique se justifie tant pour respecter le suffrage universel qu’eu égard aux synergies avec les compétences départementales.

Je formulerai une dernière remarque. Les métropoles, qui reprennent certaines compétences des départements, seront consultées, tandis que les départements ne le seront plus. Dans les territoires atomisés, avec une multitude d’EPCI, qui est capable d’avoir une vision territoriale ? Certes, la région a la vision de la très grande région, mais, antérieurement, dans certains territoires, ce ne sont pas les régions qui ont impulsé le développement économique. De ce passé, il reste peut-être encore quelque chose dans les gènes des départements qui peut leur permettre d’émettre un avis apportant une valeur ajoutée lors de l’élaboration d’un schéma de développement économique.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je mets aux voix l'amendement n° 166 rectifié quinquies.

(L'amendement est adopté.) –

M. Jean-Pierre Raffarin applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je mets aux voix les amendements identiques n° 23 rectifié quater et 244 rectifié bis.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 654, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Alinéa 27, première phrase

Supprimer les mots :

chapitre VII du

La parole est à Mme la ministre.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Il s'agit d’un amendement rédactionnel concernant la métropole d’Aix-Marseille.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 653, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 27, deuxième phrase

Supprimer les mots :

«, à l’exception de la métropole mentionnée au chapitre IX du même titre Ier

II. – Après l’alinéa 27

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« Le premier alinéa ne s’applique pas à la métropole mentionnée au chapitre IX du titre Ier du livre II de la cinquième partie du présent code.

III. – Après l’alinéa 31

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« Par dérogation au premier alinéa, les actes de la métropole mentionnés au chapitre IX du titre Ier du livre II de la cinquième partie du présent code prennent en compte le schéma régional.

La parole est à Mme la ministre.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Je ne comprends pas du tout l’avis de la commission sur l’amendement précédent. L’amendement n° 653 étant lui aussi d’ordre rédactionnel, je suppose que la commission y sera défavorable.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

On peut donc dire blanc et noir en même temps ; j’aurai au moins appris quelque chose…

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Cet amendement vise à la prise en compte du schéma régional de développement économique de la région d’Île-de-France par la métropole du Grand Paris. Le Gouvernement ne propose pas l’application de la procédure de co-élaboration applicable pour les autres métropoles. La commission émet donc un avis favorable.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 759, présenté par MM. Hyest et Vandierendonck, au nom de la commission des lois, est ainsi libellé :

Alinéa 27, troisième phrase

Remplacer le mot :

troisième

par le mot :

deuxième

La parole est à M. Jean-Jacques Hyest, corapporteur.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Favorable.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 573 rectifié bis, présenté par M. Grand, Mme Micouleau, MM. Morisset, Carle, Milon, Gilles, Chasseing et Vogel, Mme Lamure, MM. Charon et B. Fournier, Mme Deromedi, MM. Revet, Houel, Gremillet et de Nicolaÿ et Mme Gruny, est ainsi libellé :

Alinéa 27, après la quatrième phrase

Insérer une phrase ainsi rédigée :

Le projet de document fait l’objet d’une présentation et d’une discussion avec les organismes consulaires qui ont leur siège sur le territoire de la métropole.

La parole est à M. Jean-Pierre Grand.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

Il s’agit simplement d’associer les chambres consulaires à la définition des orientations économiques des métropoles.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Le texte de la commission satisfait cet amendement, puisqu’il prévoit que tous les organismes consulaires seront consultés. Ce n’est pas la peine de l’indiquer de nouveau. Tout à l'heure, nous avons adopté un amendement visant à préciser que les conseils départementaux seront consultés, alors que cette précision figurait déjà dans le texte. On peut insérer dix fois la même précision dans un article, mais cela n’ajoute rien. Monsieur Mézard, dans la mesure où la commission avait émis un avis favorable sur votre amendement, il n’était pas forcément utile d’en déposer un second pour dire la même chose.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Le Gouvernement a un avis différent. Cet amendement concerne les métropoles, et non le cadre général. Il s’agit de prévoir la consultation des chambres consulaires métropolitaines, celles qui sont sur le territoire de la métropole. Ces chambres n’ont pas exactement le même statut que les chambres de commerce des autres territoires. Le Gouvernement émet donc un avis favorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Ce qui compte, ce n’est pas localisation du siège des organismes consulaires, ce sont leurs compétences, qui peuvent être départementales, régionales, etc. Je rappelle que les chambres de commerce sont des établissements publics. Nous avons précisé que tous les organismes consulaires seront consultés : les chambres d’agriculture, les chambres de métiers et de l’artisanat, etc.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Mercier

Les chambres peuvent avoir leur siège ailleurs que dans la métropole !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Absolument ! Il arrive également que le siège d’une chambre consulaire départementale ne soit pas installé dans le chef-lieu du département.

Ce n’est pas la peine de détailler tous les organismes consulaires qui seront consultés. En fait, l’amendement est satisfait. Vous pourriez le retirer, monsieur Grand, afin d’éviter que le présent texte ne devienne bizarre. À défaut, l’avis de la commission sera défavorable.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

L’explication du rapporteur m’a convaincue. L’esprit du projet de loi est clairement défini. Je demande donc moi aussi à Jean-Pierre Grand de retirer son amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 573 rectifié bis est retiré.

Je suis saisie de cinq amendements faisant l'objet d'une discussion commune.

L'amendement n° 656, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Alinéas 28 et 29

Rédiger ainsi ces alinéas :

« Art. L. 4251-15. – Le schéma régional et, le cas échéant, le document d’orientations mentionné à l’article L. 4251-14 sont approuvés par arrêté du représentant de l’État dans la région.

« Ce dernier s’assure du respect, par le conseil régional, de la procédure d’élaboration prévue au présent chapitre et de la préservation des intérêts nationaux.

La parole est à Mme la ministre.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Il s’agit d’un amendement de cohérence avec l’amendement relatif à la procédure d’élaboration du schéma régional.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 348, présenté par M. Mézard, est ainsi libellé :

Alinéa 28, première phrase

Compléter cette phrase par les mots :

, qui le rend public et accessible aux citoyens

La parole est à M. Jacques Mézard.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Mézard

M. Jacques Mézard. Je retire cet amendement, car le corapporteur Jean-Jacques Hyest pourrait me dire qu’il est bavard et sans portée juridique.

Rires.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 348 est retiré.

L'amendement n° 266, présenté par M. Favier, Mmes Assassi, Cukierman et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi libellé :

Alinéas 29 et 30

Supprimer ces alinéas.

La parole est à M. Jean-Pierre Bosino.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Bosino

Cet amendement vise à supprimer les alinéas 29 et 30 de l’article 2 qui donnent au préfet le pouvoir d’arrêter le schéma régional, le cas échéant après avoir exigé des modifications. Nous refusons de voir revenir la tutelle des préfets sur les collectivités territoriales que nous avons connue au début de la Ve République.

Depuis, il y a eu les lois de décentralisation. L’une des principales mesures qu’elles comportaient était la suppression de la tutelle. Ces lois ont transformé le contrôle a priori que les préfets exerçaient sur toutes les décisions des collectivités locales en un contrôle de légalité – et non d’opportunité – a posteriori. Or le présent projet de loi prévoit que le préfet peut s’opposer au schéma régional sans préciser au nom de quels motifs. Il s’agit donc d’un retour du contrôle d’opportunité. C’est ce que nous refusons.

Outre ces pouvoirs accordés au préfet, nous contestons également – cela ne vous surprendra pas, mes chers collègues – la conception des schémas régionaux, qui est d'ailleurs la raison du retour de la tutelle préfectorale. En effet, une collectivité ne pouvant exercer de tutelle sur une autre, le schéma ne peut être prescriptif, c'est-à-dire s’imposer aux autres collectivités et aux organismes publics, que s’il est approuvé par arrêté du préfet.

Ainsi, le pouvoir d’autorité que le projet de loi prévoit de conférer aux régions se solde finalement par un retour en arrière en termes de démocratie locale. La région ne s’administrera plus librement : elle sera transformée en administration déconcentrée de l’État. Cette raison forte a motivé particulièrement le dépôt de notre amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 760, présenté par MM. Hyest et Vandierendonck, au nom de la commission des lois, est ainsi libellé :

Alinéa 29

Compléter cet alinéa par les mots :

, ainsi que de la préservation des intérêts nationaux

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L’amendement n° 550 n’est pas soutenu.

En conséquence, le sous-amendement n° 779 n'a plus d'objet.

La parole est à M. Jean-Jacques Hyest, corapporteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Madame la présidente, la commission dépose un amendement reprenant le texte de l’amendement n° 550 en lui apportant l’importante amélioration rédactionnelle qu’elle proposait à travers le sous-amendement n° 779.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je suis donc saisie d’un amendement n° 787, présenté par MM. Hyest et Vandierendonck, au nom de la commission des lois, et ainsi libellé :

Alinéa 30, première phrase

Après les mots :

S’il n’approuve pas le schéma

insérer les mots :

en raison de sa non-conformité aux lois et règlements en vigueur

Quel est l’avis de la commission sur les amendements n° 656 et 266 ?

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Je tiens d’abord à dire que j’aurais retiré l’amendement n° 656 s’il était venu plus loin dans la discussion commune, puisqu’il sera sans doute satisfait. Pour l’instant, je n’en dis donc plus rien.

Par ailleurs, le Gouvernement est défavorable à l’amendement n° 266, mais favorable aux amendements n° 760 et 787.

L'amendement n'est pas adopté.

L'amendement n'est pas adopté.

L'amendement est adopté.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 469 rectifié, présenté par Mme Létard, M. Gabouty, Mmes Joissains et Loisier, M. Guerriau, Mme Morin-Desailly et MM. Roche, Bonnecarrère, Kern, Cigolotti et Delahaye, est ainsi libellé :

Alinéa 31, première et seconde phrases

Après les mots :

en matière d'aides aux entreprises

insérer les mots :

telles que définies à l'article L. 1511-2

La parole est à Mme Valérie Létard.

Debut de section - PermalienPhoto de Valérie Létard

Cet amendement s’inscrit dans la même logique que l’amendement n° 470 rectifié, en ce qu’il vise à préciser que le lien de compatibilité entre le SRDEII et les actes des autres collectivités et groupements en matière d’aides aux entreprises porte sur les aides directes, telles que définies à l’article L. 1511-2 du code général des collectivités territoriales.

Cette précision est importante, car les aides indirectes, qui sont, elles, définies à l’article L. 1511-3 du même code, sont les aides à l’investissement immobilier, dont le projet de loi prévoit qu'elles seront de la compétence exclusive des communes, des communautés et de la métropole de Lyon.

En l’absence de plus amples précisions, l’obligation de compatibilité avec le schéma régional crée un risque de tutelle de la collectivité régionale sur les communes et les intercommunalités, ce qui n'est pas acceptable, car, vous l’aurez compris, les EPCI qui ne sont pas des métropoles seraient alors largement tributaires de l’élaboration d’un schéma porté par la région, y compris sur leurs compétences exclusives. Il s’agit donc d’être précis dans les termes employés.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Madame Létard, la compétence dite « exclusive » des aides aux entreprises est détenue par la région.

Dès la loi MAPTAM, le législateur a entendu sauvegarder la compétence des intercommunalités s’agissant de l’aménagement et de l’aide à l’implantation.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

J’y viens, mais je cherche à comprendre ce qui vous anime.

Par cet amendement, vous souhaitez bien séparer ce qui relève des aides directes, de la compétence exclusive des régions, de ce qui relève des aides indirectes.

Je dois vous dire, madame Létard, que mon collègue Jean-Jacques Hyest m’a convaincu d’accepter votre proposition.

Debut de section - PermalienPhoto de Valérie Létard

Mme Valérie Létard. Merci, monsieur le rapporteur !

Sourires.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Sans utiliser les mêmes arguments que précédemment, je sollicite le retrait de cet amendement, faute de quoi j’y serai défavorable.

J’en profite pour remercier la commission, car, sur la préservation des intérêts nationaux, la commission s’est ralliée à une disposition qui paraît essentielle au Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à Mme Valérie Létard, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Valérie Létard

Je tiens à remercier MM. les corapporteurs de leur position constructive sur l’amendement. Par conséquent, madame la ministre, vous comprendrez que je ne le retire pas…

Encore une fois, j’essaie de corriger un déséquilibre, qui devient considérable entre différents niveaux d’EPCI. Il est difficile d’accepter que des EPCI ayant des compétences économiques exclusives se retrouvent consultés au même titre que de simples organismes consultatifs lors de l’élaboration du schéma.

Aujourd’hui, le texte est loin d’être parfait et il a besoin d’être encore amélioré, malgré cette avancée, que je salue.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 267, présenté par M. Favier, Mmes Assassi, Cukierman et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 31, première phrase

Remplacer les mots :

doivent être compatibles avec

par les mots :

prennent en compte

II. – Alinéas 38 et 39

Remplacer les mots :

, compatible avec

par les mots :

qui prennent en compte

La parole est à Mme Cécile Cukierman.

Debut de section - PermalienPhoto de Cécile Cukierman

Par cet amendement, nous souhaitons préserver le principe de libre administration des collectivités territoriales, comme nous l’avons annoncé lors de la discussion générale, hier soir.

Le présent alinéa prévoit que les actes des collectivités territoriales et de leurs groupements, ainsi que ceux des métropoles, en matière d’aides aux entreprises doivent être compatibles avec le SRDEII, dont la création est prévue par le présent article.

Nous estimons que l’institution de cette notion de compatibilité s’agissant d’un tel schéma portant sur une compétence qui est, de fait, une compétence partagée, est trop lourde pour les collectivités. Nous lui préférons la notion de prise en compte, plus souple dans son application.

En effet, la compatibilité est une contrainte, alors que la prise en compte est une incitation à la coopération, à la coordination, à la construction commune, ce qui est bien plus efficace, en ce domaine comme dans d’autres.

Il est en de même concernant les relations entre ce schéma et les stratégies des chambres de commerce et d’industrie ou des chambres des métiers et de l’artisanat, car l’effort de l’ensemble des collectivités et des acteurs est nécessaire pour le développement comme pour la reprise économique, et pour relever le défi de l’emploi, auquel nous sommes, toutes et tous, très attachés.

M. Vallini nous a lui-même apporté la démonstration qu’il était possible de faire venir une grande entreprise dans le département de l’Isère en misant sur l’intelligence et la coopération de l’ensemble des acteurs.

Nous proposons donc des liens juridiques plus souples que ceux qui étaient proposés initialement afin de permettre cet effort commun. Tel est le sens de cet amendement que nous vous soumettons.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Même avis !

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Jean-Pierre Raffarin, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Raffarin

M. Jean-Pierre Raffarin. Je voudrais saluer l’évolution politique du groupe CRC, qui s’oriente vers une position toute girondine, comme nous l’avons constaté à l’occasion de l’examen de plusieurs amendements déjà.

Sourires sur les travées de l'UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Raffarin

Non seulement, chers collègues, vous vous êtes attaqués à la tutelle du préfet, rejoignant enfin le grand mouvement girondin, ce qui me réjouit, mais encore, avec cet amendement, vous défendez un élément fort de ce qui constitue la doctrine des Girondins, à savoir l’absence de hiérarchie entre les collectivités territoriales et l’existence de cadres juridiques souples.

Je voterai donc cet amendement avec joie.

M. Roger Karoutchi s’esclaffe.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à Mme Cécile Cukierman, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

M. Philippe Dallier. Du coup, vous le retirez…

Rires.

Debut de section - PermalienPhoto de Cécile Cukierman

Mme Cécile Cukierman. Non, nous n’en sommes pas encore là dans les efforts de rapprochement des uns et des autres.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Cécile Cukierman

Mon cher collègue, je sais qu’il est de tradition chez certains de défigurer ce qu’a pu être le jacobinisme, notamment en l’associant, à des fins très politiques, au bonapartisme, qui se caractérisait par une mainmise de l’appareil d’État sur les départements, et donc sur la population, pour mieux les contrôler et renforcer l’autoritarisme d’un seul homme, qui deviendra l’empereur Napoléon Ier.

Cependant, en ce qui nous concerne, nous, communistes, nous avons toujours su conserver du jacobinisme historique ce qui relevait de l’attachement à la démocratie et à la construction par le peuple de son avenir.

Je ne sais pas si les oppositions entre Girondins et Jacobins de la Révolution française, qui ont été parfois retravaillées pour nous être restituées sous la forme des fameuses images d’Épinal, ont toujours lieu d’être. En l’occurrence, nous ne sommes pas dans ce cas de figure, et si nous pouvons nous retrouver entre collègues parlementaires soucieux du pouvoir des élus, au nom des populations qu’ils représentent, je m’en félicite.

M. Christian Favier et Mme Annie Guillemot applaudissent.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je suis saisie de quatre amendements faisant l'objet d'une discussion commune.

L'amendement n° 489 rectifié n'est pas soutenu.

L'amendement n° 567 rectifié, présenté par Mme Létard, M. Gabouty, Mmes Joissains et Loisier, M. Guerriau, Mme Morin-Desailly et MM. Roche, Bonnecarrère, Kern, Cigolotti, Tandonnet et Delahaye, est ainsi libellé :

Alinéa 32, première phrase

Rédiger ainsi cette phrase :

Pour la mise en œuvre, le cas échéant, des orientations du schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation relatives à l’immobilier d’entreprises et aux aménagements à vocation économique et commerciale, la région agit par voie de conventions passées avec les établissements publics de coopération intercommunale compétents.

La parole est à Mme Valérie Létard.

Debut de section - PermalienPhoto de Valérie Létard

À l’avenir, le développement économique territorial va reposer sur les régions et les intercommunalités, en s’appuyant sur le cœur de métier de chacun, le président de la commission et les corapporteurs n’ont cessé de le répéter. Les SRDEII de nouvelle génération devront formaliser cette simplification, ce qui sera une avancée.

Les SRDEII, tels qu’ils sont aujourd’hui définis, aborderont des sujets qui relèvent des compétences propres et exclusives des régions. Il me semble donc contestable de placer ces orientations sous la menace de blocage des départements ou des intercommunalités. Nous ne pouvons souhaiter une tutelle inversée de ces derniers sur les compétences des régions.

En revanche, ce sont les dispositions de ces schémas portant sur les compétences exclusives des autres niveaux, notamment les aides immobilières ou l’aménagement économique, qui doivent être rigoureusement encadrées.

Pour éviter tout risque de tutelle, les orientations des SRDEII sur les compétences du bloc local devront être coproduites, au moyen d’un véritable mécanisme d’association et non d’une simple consultation. Ces orientations devront demeurer suffisamment générales pour ne pas vider de toute consistance les compétences locales ou même imposer des dépenses non consenties au bloc local.

C’est afin d’éviter toute ambiguïté que j’avais proposé, en première lecture, une mise en œuvre des schémas régionaux par la voie contractuelle. Le projet de loi prévoit à ce stade la possibilité de conventions passées par la région, tant avec les collectivités infrarégionales qu’avec les organismes consulaires, mais une telle disposition n’apporte rien au droit en vigueur, les régions ayant déjà l’habitude de l’action conventionnelle.

Cet amendement est donc beaucoup plus précis en ce qu’il prévoit que c’est uniquement par la voie conventionnelle que les dispositions des SRDEII portant sur les compétences exclusives du bloc communal, c’est-à-dire les aides à l’immobilier, seront mises en œuvre. Il devra s’agir non plus d’une option, mais du cadre privilégié pour mettre en œuvre les volets immobilier et foncier des schémas.

Cette obligation conventionnelle ne pèsera que sur les régions souhaitant intégrer des dispositions relatives à l’immobilier d’entreprise dans leur schéma, ce qui n’est pas toujours le cas. La mise en œuvre par voie de convention permettra ainsi de respecter le principe de non-tutelle d’une collectivité sur une autre.

Messieurs les rapporteurs, vous comprenez bien ce que je veux dire, puisque vous avez veillé à ce qu’on n’agisse pas par voie contractuelle et qu’on ne co-élabore pas à un niveau supérieur.

Pour ma part, j’ajoute que les conventions doivent se faire de façon plus claire et plus précise. Tel est l’objet de cet amendement, qui vise à rétablir un minimum d’équilibre dans le traitement de différents niveaux de collectivités. Vous le savez, les EPCI ont un rôle majeur à jouer dans le développement économique, et le vote de cet amendement permettra, sans venir supplanter les régions omnipotentes, de bénéficier sur le terrain de conventions passées en bonne et due forme.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 154, présenté par M. Bouvard, est ainsi libellé :

Alinéa 32, après la première phrase

Insérer une phrase ainsi rédigée :

Dans les régions comportant une partie de leur territoire en zone de montagne, au sens de la loi n° 85-30 du 8 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne, la région peut conclure une convention avec les départements.

La parole est à M. Michel Bouvard.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Bouvard

Il s’agit simplement de prendre en compte le fait que les EPCI sont de dimension limitée dans certaines zones géographiques. Dans ces cas, il peut être intéressant de déléguer la mise en œuvre du schéma à une structure intermédiaire plus grande, le département. Cet amendement n’a pas pour but de réintégrer le département dans la répartition des compétences économiques, mais il permettrait, s’il est voté, de coordonner l’action territoriale.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L’amendement n° 167 rectifié quater, présenté par M. Chasseing, Mme Giudicelli, MM. Grand, Mandelli, Milon, Nougein, Morisset, de Raincourt, Lefèvre et Lenoir, Mme Bouchart, M. Charon, Mmes Imbert et Morhet-Richaud, M. Vogel, Mmes Lamure, Lopez et Deromedi et MM. César, Gabouty, B. Fournier et Gremillet, est ainsi libellé :

Alinéa 32

Compléter cet alinéa par trois phrases ainsi rédigées :

La région peut, de même, conclure une convention, dans laquelle elle délègue au département le financement des zones rurales et hyper-rurales, à la demande des communes et des communautés de communes dudit territoire. Le conseil départemental, dans ce cas, associe alors les communes et les établissements publics de coopération intercommunale à la réflexion sur le dispositif d’aides à l’installation d’entreprises (artisanat, commerce, petites et moyennes entreprises), de subventions, de prêts et avances remboursables, bonifications et autres. À cet effet, les départements peuvent créer une agence départementale chargée d’apporter aux communes et communautés de communes, à leur demande, une assistance technique et financière.

La parole est à M. Daniel Chasseing.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Nous souhaitons que la région puisse conclure une convention aux termes de laquelle elle délègue au département le financement des zones rurales et hyper-rurales, à la demande des communes et des communautés de communes dudit territoire – je remercie M. Hyest d’avoir été indulgent à mon égard, parce que j’ignorais les éléments qu’il nous a rappelés.

Le conseil départemental, dans ce cas, associe les communes et les établissements publics de coopération intercommunale à la réflexion sur le dispositif d’aides à l’installation d’entreprises, de subventions, de prêts et avances remboursables, de bonifications, etc. en faveur desdites communes.

À cet effet, les départements peuvent créer une agence départementale chargée d’apporter à ces communes et communautés de communes, à leur demande, une assistance technique.

Il faut signaler la nécessité, pour les zones hyper-rurales, de disposer d’un guichet unique auquel les créateurs d’entreprises puissent s’adresser pour monter leur dossier et suivre son avancement, car cette possibilité fait aujourd’hui cruellement défaut.

Il est également nécessaire que la région puisse déléguer aux départements les aides spécifiques. Actuellement, les aides accordées aux territoires très ruraux sont bien inférieures à celles dont bénéficient les zones situées près des autoroutes ou des villes. Telle est la réalité !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

En ce qui concerne l’amendement n° 567 rectifié, on m’a appris, pendant mes études de droit, qu’une convention était passée entre au moins deux parties : si l’une d’entre elles refuse, il ne peut y avoir de convention. Il est dans l’intérêt de chacun de passer des conventions, mais on ne peut jamais l’imposer.

Pour ce motif, basique, tiré du droit des contrats, la commission ne peut pas émettre un avis favorable.

Mme Valérie Létard proteste.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Ma chère collègue, nous avons bien compris votre objectif. Cependant, en allant trop loin, vous risquez d’obtenir le résultat inverse de celui que vous recherchez.

Le texte du projet de loi prévoit la possibilité de passer des conventions, mais sans en faire une obligation. Si une région ne s’intéresse pas à l’immobilier d’entreprise, elle ne signera pas de convention en la matière. On ne peut pas imposer à la région de passer des conventions, de même que la région ne peut pas en imposer à ses partenaires, sachant qu’elle fixe déjà des orientations !

Mme Valérie Létard s’exclame.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Je trouve dommage que vous ayez une conception si extraordinaire du contrat ! L’avis de la commission est donc défavorable, pour ce seul motif.

Je rappelle à l’auteur de l’amendement n° 154 que des conventions peuvent être passées avec les départements, et pas uniquement dans les zones de montagne. Vous avez donc satisfaction, mon cher collègue, et il me semble que vous pouvez retirer votre amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L’amendement n° 154 est retiré.

Veuillez poursuivre, monsieur le rapporteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

L’amendement n° 167 rectifié quater prévoit la conclusion de conventions entre la région et les départements, l’association des communes et des EPCI par le département à la réflexion sur le dispositif d’aides à l’installation d’entreprises et, enfin, la faculté pour les départements de créer une agence départementale chargée d’apporter aux communes et aux communautés de communes, à leur demande, une assistance technique et financière.

La signature de conventions territorialisées est destinée à définir l’application du schéma régional entre les régions et les EPCI. Ce schéma sera élaboré par la région en associant étroitement les EPCI qui exercent des compétences économiques. En revanche, les départements n’exercent plus ces compétences, nous en sommes convenus – sinon, il était inutile de faire une nouvelle loi…

S’agissant du deuxième point, on peut s’interroger sur la pertinence d’une réflexion entre les départements et le bloc communal sur le dispositif d’aide à l’installation d’entreprises, d’autant que le département n’exerce pas et n’exercera pas plus, demain, de compétences en la matière. Nous savons très bien que des conventions ont pu être conclues entre les départements et les intercommunalités, et pourront continuer à l’être au titre de la solidarité territoriale, notamment pour les zones rurales.

Enfin, la possibilité de créer une agence départementale ne relève absolument pas de l’article 2 du présent projet de loi. Par ailleurs, les départements sont libres de créer une agence départementale pour assumer leurs missions d’ingénierie publique en faveur du bloc local.

Je pense donc que le texte vous donne largement satisfaction, mon cher collègue, et que vous pouvez retirer votre amendement.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Comme la commission, et pour les mêmes raisons, j’émets un avis défavorable sur l’amendement n° 567 rectifié et je demande le retrait de l’amendement n° 167 rectifié quater.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à Mme Valérie Létard, pour explication de vote sur l’amendement n° 567 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Valérie Létard

M. Hyest a tenté de me faire comprendre que mon amendement sortait du cadre juridique, que le principe du recours à la convention posait des difficultés, qu’on pouvait le prévoir en tant que de besoin, mais surtout pas l’imposer.

Or il ne s’agit pas d’imposer quoi que ce soit, monsieur le rapporteur ! Il s’agit de prévoir le recours à des conventions uniquement lorsque les régions voudront intégrer au schéma régional des dispositions relevant du domaine de compétence exclusif d'autres collectivités locales, comme les aides à l’immobilier d’entreprise.

Nous n’avons jamais eu l’intention d’imposer le recours systématique à des conventions ; nous le prévoyons juste pour l’immobilier d’entreprise, qui relève de la compétence exclusive des intercommunalités. La solution de la convention ne s’imposera qu’aux régions qui souhaiteront intégrer ces dispositions à leur schéma !

Ces conventions sont déjà prévues par la loi et notre amendement vise simplement à apporter une précision.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

L’alinéa 32 prévoit que la région peut passer des conventions, cette rédaction est largement suffisante et vous donne satisfaction.

Debut de section - PermalienPhoto de Valérie Létard

Elle n’envisage pas le cas des compétences exclusives !

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Jean-Baptiste Lemoyne, pour explication de vote sur l’amendement n° 167 rectifié quater.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Baptiste Lemoyne

Je me permets d’exprimer mon soutien à cet amendement largement cosigné par nos collègues. La commission et le Gouvernement nous disent que le texte nous donne satisfaction. Si tel est le cas, faisons-nous plaisir, la force du symbole sera là !

Un certain nombre d’élus locaux, maires ou présidents d’intercommunalité, ont parfois le sentiment d’être laissés au bord du chemin. Dans mon département, le week-end dernier, les élus ont masqué les panneaux de leurs communes par des banderoles indiquant « commune sacrifiée », parce qu’ils s’inquiètent de savoir si le conseil départemental pourra continuer à les aider. Il est vrai que ce projet de loi permettra aux départements d’agir, puisqu’un certain nombre d’outils peuvent être mis en place dans le cadre de la solidarité territoriale.

L’adoption de l’amendement n° 167 rectifié quater nous permettrait de disposer d’un régime à la carte, puisqu’il prévoit une faculté et non une obligation. Nous aurions intérêt à prévoir ce genre de soupape de sécurité et à sortir du schéma du jardin à la française qui, s’il est parfois séduisant intellectuellement par son côté cartésien, révèle malheureusement souvent ses limites dans la vie quotidienne.

L’alinéa 32 prévoit la conclusion de conventions entre la région et les EPCI, mais nous savons tous que les EPCI ne sont pas toujours en mesure d’exercer ce genre de mission, parce que leurs ressources humaines ou leur capacité à recruter des personnels spécialisés dans le développement économique sont très limitées. J’ai vu de beaux succès économiques réalisés par des EPCI, mais ils l’avaient été grâce à l’appui d’agences départementales de développement économique.

Cet amendement me semble donc frappé au coin du bon sens. J’ai bien compris que d’autres dispositions du texte répondaient déjà aux attentes de ses auteurs, mais je pense que son adoption donnerait un signal positif à certains EPCI. Elle leur prouverait que nous sommes à leur écoute et que nous restons attachés à ce que le développement économique et la création d’emplois soient pris en compte, ce qui n’est pas évident pour les plus petits d’entre eux.

Pour l’ensemble de ces raisons, je voterai cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Vous critiquez les « jardins à la française », mon cher collègue, mais permettez-moi de vous faire observer qu'un texte qui répète trente-six fois la même chose devient illisible !

Cet amendement renvoie à la notion d’hyper-ruralité : je ne sais pas de quoi il s’agit ! Comment la définir ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Raffarin

M. Jean-Pierre Raffarin. C’est le sud de la Seine-et-Marne !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Le grand sud de la Seine-et-Marne, peut-être ! Quoi qu’il en soit, je n’emploie pas l’adjectif « hyper-rural », « rural » me suffit !

Afin de clarifier la répartition des compétences entre les EPCI et la région, nous avions précisé, à l’alinéa 32, que le recours aux conventions était possible, mais pas indispensable. Je vous rappelle en effet que le code général des collectivités territoriales comporte des dispositions générales qui permettent des délégations entre collectivités ou le recours à des conventions.

Je vous ai également rappelé le rôle que peut jouer le département en matière de solidarité territoriale – nous n’avons peut-être pas suffisamment insisté sur cette compétence, alors qu’elle permet beaucoup de choses. On a tendance à l’oublier et c’est dommage…

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Cette compétence permet en particulier au département de continuer à mener une action en faveur des zones rurales – ou hyper-rurales, si l’on souhaite employer ce terme mal défini –, par exemple pour l’installation des commerces.

Dans le passé, nous avons pu constater que des départements se montraient beaucoup plus offensifs que certaines régions dans ce domaine. On pourrait citer des cas de départements qui se sont fortement investis. Nous connaissons tous des cas remarquables, que tout le monde admire, mais je ne peux pas citer d’exemples, cela ferait des jaloux, ou alors des exemples du passé, ce qui risque d’en fâcher d’autres. Je pourrais évoquer le Futuroscope, ce qui ne fâchera personne.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Dans le même ordre d’idées, on trouve, dans le nord de la Seine-et-Marne, un bien modeste établissement, du nom de Disneyland, qui n’a créé que 15 000 emplois directs et 10 000 emplois indirects…

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Raffarin

M. Jean-Pierre Raffarin. Quel est le ministre du commerce qui a donné l’autorisation ?

Sourires.

Nouveaux sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Pour en revenir à cet amendement, je vous en supplie, mes chers collègues, essayons de préserver la lisibilité de ce texte. Tout ce que vous proposez est déjà prévu par diverses dispositions législatives.

Pour conserver une certaine cohérence à ce projet de loi, la commission confirme l’avis défavorable qu’elle a émis, non pas sur le fond, mais parce que ce projet de loi, ou d’autres dispositions législatives, donne pleinement satisfaction aux auteurs de l’amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Monsieur le rapporteur, je serai très heureux de vous recevoir, en Corrèze, dans un lieu hyper-rural, pour vous montrer de quoi il retourne. Il s’agit de zones enclavées qui connaissent une forte baisse de leur population, notamment de leur population agricole. Il est très difficile d’y implanter des activités, qu’il s’agisse d’artisanat ou de commerces, parce que ces zones ne reçoivent aucune aide : elles subissent même une double peine, puisqu’elles sont enclavées et que les aides de la région et de l’Union européenne sont dirigées prioritairement vers les zones situées le long des autoroutes ou autour des villes.

Si l’on veut ne plus aménager le territoire, si l’on veut « déménager le territoire », continuons ainsi…

Je ne suis pas du tout opposé au fait que la région détienne de compétences économiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Je dis simplement que, dans certaines petites communautés de communes, la région ne pourra pas faire d’animation économique.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Je demande donc une délégation au département, afin que ce dernier puisse, lui, y parvenir. Je ne dis rien de plus.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je suis saisie de quatre amendements faisant l'objet d'une discussion commune.

Les trois premiers amendements sont identiques.

L'amendement n° 24 rectifié ter est présenté par Mme Micouleau, MM. Chatillon et Milon, Mme Deroche, M. Grand, Mme Imbert, MM. Commeinhes, Revet, Vasselle, Savary, Mandelli, Chasseing et Pellevat, Mme Giudicelli, MM. A. Marc et Lefèvre, Mme Deromedi et MM. Laménie, Doligé, Vogel et Savin.

L'amendement n° 203 rectifié bis est présenté par M. Nègre.

L'amendement n° 245 rectifié bis est présenté par M. Collomb, Mme Schillinger, M. Vincent, Mme Guillemot et MM. J.C. Leroy, Patriat, Percheron et Chiron.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 35

Supprimer cet alinéa.

La parole est à M. Jean-Pierre Grand, pour présenter l’amendement n° 24 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

J’ai cosigné cet amendement de Mme Micouleau.

Dans sa rédaction actuelle, le projet de loi prévoit un dispositif dérogatoire permettant au conseil régional, dans les six mois suivant son renouvellement général, de délibérer sur le maintien en vigueur, la modification ou la révision du schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation.

Cet amendement tend à supprimer ce dispositif dérogatoire et à conserver la règle générale suivant laquelle le schéma est adopté après chaque renouvellement du conseil régional et concertation au sein de la CTAP.

La stratégie économique doit en effet être le fruit d’une réelle co-élaboration.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L’amendement n° 203 rectifié bis n’est pas soutenu.

La parole est à M. Jacques Chiron, pour présenter l'amendement n° 245 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Chiron

Cet amendement a été défendu à l’instant par notre collègue. Pour ma part, je me félicite de la proposition du Gouvernement, qui est presque identique aux nôtres. Il s’agit de permettre au conseil régional, s’il souhaite la révision ou la modification du schéma régional de développement économique, d’innovation ou d’internationalisation, de suivre les modalités prévues pour l’élaboration du schéma initial, garantes d’une concertation et d’une co-élaboration effectives.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 652, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 35

1° Remplacer la référence :

L. 4251-15

par la référence :

L. 4251-13

2° Supprimer les mots :

ou sa révision

II. – Après l’alinéa 35

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« Les dispositions dérogatoires prévues à l’alinéa précédent ne sont pas applicables au premier schéma élaboré sur la base de l’article L. 4251-12-1.

La parole est à Mme la ministre, pour présenter cet amendement et pour donner l’avis du Gouvernement sur les amendements n° 24 rectifié ter et 245 rectifié bis.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Nous avons observé avec attention les amendements précédents, en particulier l’amendement n° 245 rectifié bis. Forts de toutes les demandes des sénateurs, nous proposons aux auteurs de ces amendements de retirer leurs amendements au profit de l’amendement n° 652 qui prévoit, dans le même esprit, que la procédure dérogatoire permette le maintien en vigueur du schéma, une fois qu’il a été validé, après le renouvellement du conseil régional.

Ces dispositions satisfont les amendements identiques, que nous demandons à leurs auteurs de retirer, au profit de l’amendement du Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Les amendements identiques n° 24 rectifié ter et 245 rectifié bis nous ont semblé incomplets, au contraire de l’amendement du Gouvernement, qui est exhaustif, en ce qu’il prévoit les différentes périodes.

En conséquence, la commission émet un avis favorable sur l’amendement n° 652, dont nous aurions d’ailleurs pu demander le vote par priorité, et nous suggérons aux auteurs des amendements n° 24 rectifié ter et 245 rectifié bis de bien vouloir les retirer.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L’amendement n° 24 rectifié ter est retiré.

Qu’en est-il de votre amendement, monsieur Chiron ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Chiron

Je le retire également, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L’amendement n° 245 rectifié bis est retiré.

La parole est à M. René-Paul Savary, pour explication de vote sur l’amendement n° 652.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Je profite de l’examen de cet amendement pour attirer l’attention de Mme la ministre sur ces schémas dont la mise en œuvre va connaître certaines difficultés du fait de la réorganisation des régions.

En effet, le développement économique, l’innovation et l’internationalisation se poseront de façon différente dans les nouvelles régions. Les anciennes régions ont déjà une certaine pratique à cet égard : il leur faudra s’adapter, en reprenant à leur compte la concertation déjà bien connue et utilisée auparavant.

Pour les nouvelles grandes régions, un vrai problème va se poser. Pour prendre un exemple, mon département, la Marne, dont la ville de Reims est à trois quarts d’heure de Paris, se trouve maintenant, avec l’Alsace, aux portes de l’Allemagne. §Bienvenu au club, mon cher ami Alsacien ! Cela me fait plaisir de constater que la Marne sera bien accueillie dans la nouvelle région, …

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

… car les quelques échos que j’en avais eus me laissaient à penser autre chose.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Il n’empêche que, dans le cadre de l’élaboration de ces schémas, une volonté de la région sera nécessaire pour prendre en compte les préoccupations de chacun des territoires, notamment des dix départements qui vont constituer cette région : ils ne se connaissent pas, ont des pratiques différentes et sont sous des influences métropolitaines elles-mêmes complètement différentes.

L’adaptation des territoires porte notamment sur les schémas départementaux d’aménagement numérique, qui connaissent des particularités importantes d’un endroit à l’autre. L’Alsace, par exemple, s’est dotée d’un plan ambitieux de 600 millions d’euros, …

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

... quand celui de la Lorraine s’élève à 450 millions d’euros dans un premier temps.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Le plan de Champagne-Ardenne est un peu plus réduit, insuffisamment soutenu par la région, ce qui va soulever une véritable difficulté.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Ces territoires connaîtront un certain retard dans leur aménagement numérique, mais contribueront au financement de ceux qui se trouvent en avance grâce à des prévisions un peu plus ambitieuses. Au final, on va encore accentuer les disparités entre des territoires qui n’ont d’ailleurs rien en commun.

Le département de Bruno Sido compte 50 habitants au kilomètre carré, …

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

… contre plus de 200 en Alsace !

En outre, si le Haut-Rhin et le Bas-Rhin réunis ont une superficie identique à celle du département de la Marne, la population des premiers est de 1 850 000 habitants, contre 565 000 habitants pour le second !

Quand vous faites de l’aménagement numérique, il est facile de proposer du FTTH, ou fibre optique jusqu’au domicile, mais, pour les territoires particulièrement ruraux, c’est plutôt la montée en débit qui est le véritable enjeu.

Les nouvelles régions devront donc faire preuve d’adaptabilité pour tenir compte de ces difficultés hors du commun, madame la ministre ; sinon, nous serons confrontés à une évolution à deux vitesses, une pour les nouvelles régions et une autre pour les anciennes. Ce n’est pas acceptable !

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je suis saisie de quatre amendements faisant l'objet d'une discussion commune.

Les trois premiers amendements sont identiques.

L'amendement n° 58 rectifié ter est présenté par MM. F. Marc, Daunis et Cabanel et Mme Blondin.

L'amendement n° 429 rectifié est présenté par Mme Estrosi Sassone et MM. Buffet, Forissier et Nègre.

L'amendement n° 572 rectifié bis est présenté par M. Grand, Mme Micouleau, MM. Morisset, Carle, Milon, Gilles et Chasseing, Mme Lamure, MM. Charon et B. Fournier, Mme Deromedi, MM. Houel, Gremillet et de Nicolaÿ et Mme Gruny.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Après l’alinéa 37

Insérer un paragraphe ainsi rédigé :

... – Après le deuxième alinéa de l’article L. 711–1 du code de commerce, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Les projets de la métropole relevant de ses compétences en matière de développement et d’aménagement économique mentionnées au 1° du I de l’article L. 3641–1 et au 1° du I de l’article L. 5217–2 du code général des collectivités territoriales sont pris en compte dans la stratégie pour l’activité du réseau consulaire et dans les schémas sectoriels mentionnés à l’article L. 711–8 du présent code. »

La parole est à M. François Marc, pour présenter l'amendement n° 58 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Notre démarche commune vise à mobiliser, autant que possible, tous les acteurs sur des initiatives et des projets communs et ainsi à élaborer une stratégie de développement partagée par l’ensemble des partenaires concernés.

Dans cette perspective, le présent amendement tend à accentuer la coopération entre les métropoles et les chambres de commerce et d’industrie métropolitaines, et ce afin de garantir la prise en compte des projets de développement économique des métropoles par le réseau consulaire, lorsque les orientations du schéma de développement régional applicable sur le territoire de la métropole ont été adoptées conjointement avec celle-ci, mais aussi lorsque tel n’a pas été le cas et que la métropole a élaboré un document d’orientation stratégique.

Cet amendement répond à deux préoccupations.

La première préoccupation se réfère à la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, qui a confié aux métropoles des compétences en matière de développement économique.

La seconde se fonde sur la loi du 23 juillet 2010 relative aux réseaux consulaires, au commerce, à l’artisanat et aux services, qui a créé les chambres de commerce et d’industrie métropolitaines.

Dans ces conditions, il s’agit bien ici de favoriser les concertations entre les métropoles et les niveaux métropolitains du réseau des chambres de commerce et d’industrie, afin qu’ils puissent œuvrer de concert dans l’élaboration de leurs projets respectifs.

Le présent amendement permettrait de mieux préciser le dispositif et d’obtenir un engagement concrétisé par cette inscription dans la loi.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L’amendement n° 429 rectifié n’est pas soutenu.

La parole est à M. Jean-Pierre Grand, pour présenter l'amendement n° 572 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

M. Jean-Pierre Grand. Cet amendement tend à accentuer la coopération entre la métropole et les chambres de commerce et d’industrie. Je profite de cette occasion pour vous montrer, madame la ministre, qu’entre les métropoles de Toulouse et Montpellier, les amendements circulent et nous les défendons les uns après les autres.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 569, présenté par MM. Pintat et César et Mmes Des Esgaulx et Keller, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 37

Insérer un paragraphe ainsi rédigé :

... – Après le deuxième alinéa de l’article L. 711–1 du code de commerce, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Les projets de la métropole relevant de ses compétences en matière de développement et d’aménagement économique mentionnées au 1° du I de l’article L. 3641–1 et au 1° du I de l’article L. 5217–2 du code général des collectivités territoriales sont intégrés dans la stratégie pour l’activité du réseau consulaire et dans les schémas sectoriels mentionnés à l’article L. 711–8 du présent code. »

La parole est à M. Xavier Pintat.

Debut de section - PermalienPhoto de Xavier Pintat

Cet amendement rejoint, sur le fond, les amendements précédents qu’ont parfaitement défendus mes collègues.

Il s’agit effectivement de renforcer la coopération entre les métropoles et les chambres de commerce et d’industrie, en visant à garantir la prise en compte des projets de développement économique des métropoles par le réseau consulaire.

La différence avec les amendements précédents réside dans le choix des termes employés. Nous proposons que les projets de la métropole relevant de ses compétences en matière de développement et d’aménagement économiques soient, non pas « pris en compte », mais « intégrés » dans la stratégie du réseau consulaire, expression plus explicite.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

M. René Vandierendonck, corapporteur. La commission émet un avis défavorable sur tous ces amendements, avant tout parce que la loi n’est pas nécessaire pour prévoir une coopération entre métropoles et réseaux consulaires. Ces dispositions participent du caractère inutile de certaines mentions législatives, sans compter - cela ne m’a pas échappé - que les quatre propositions étaient prises sur un seul modèle.

Exclamations amusées sur les travées de l'UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Ces amendements ont le même libellé et le même objet, mon cher collègue…

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Même avis, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. François Marc, pour explication de vote sur les amendements identiques n° 58 rectifié ter et 572 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Je remercie M. le corapporteur des précisions qu’il veut bien nous apporter, mais il s’agit ici – il me semblait utile de le préciser – de dupliquer au niveau du réseau consulaire la colonne vertébrale constituée par la région et la métropole, affirmée dans le projet de loi comme le gage de qualité et de performance du futur maillage territorial économique français, en reconnaissant clairement le rôle et les responsabilités des chambres de commerce et d’industrie métropolitaines dans le développement économique des territoires.

Cette précision s’appuie sur une disposition de la loi, mais qui concerne la seule liaison entre la région et la métropole.

Je voudrais en outre attirer votre attention, mes chers collègues, sur un cas de figure envisageable. Si la région et la métropole ne parviennent pas à définir en commun les orientations du schéma régional, que se passera-t-il ? On ne le sait pas !

Il convient par ailleurs de prévoir que le document d’orientation stratégique applicable sur le territoire métropolitain et défini par la seule métropole est pris en compte par la stratégie des réseaux consulaires et des schémas sectoriels.

Il s’agit à la fois d’apporter une précision et de prévenir une éventuelle difficulté, dans l’hypothèse où les acteurs concernés ne parviendraient pas à se mettre d’accord. Ainsi, le rôle significatif que jouent les chambres de commerce métropolitaines serait reconnu. Je souhaite donc que la Haute Assemblée vote cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Mes chers collègues, j’ai horreur de tous ces amendements qui, à la faute d’orthographe près, présentent le même texte et le même objet.

Bien entendu, on peut défendre, au cours de ces débats, le rôle des chambres consulaires, qu’elles soient métropolitaines ou non. Cela étant, je ne sais pas ce que c’est, moi, une chambre métropolitaine ! Je ne connais que des établissements publics, dotés d’un périmètre et de compétences définis par la loi.

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Les chambres métropolitaines sont dans la loi de 2010 !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Bien entendu, certaines chambres consulaires comptent des métropoles dans leur ressort, même si je ne suis pas sûr qu’une seule d’entre elles corresponde à un strict périmètre métropolitain… Quoi qu’il en soit, il s’agit d’établissements publics.

Nous avons écrit dans le présent texte que les chambres consulaires étaient « associées » à la concertation. L’Assemblée nationale, pour sa part, s’était contentée d’indiquer qu’elles étaient « consultées ».

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Apparemment, chère collègue, ce n’est pas l’avis de tout le monde !

Si ces amendements sont adoptés, leurs auteurs pourront se réjouir d’avoir obtenu satisfaction. Toutefois – dois-je le rappeler, mes chers collègues ? –, nous ne sommes pas au service de quelque intérêt particulier que ce soit. Nous sommes les législateurs !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

… et je reçois beaucoup de propositions d’amendement. En tant que rapporteur de tel ou tel texte, je sais comment procéder. Celles et ceux qui s’adressent à nous ont généralement de légitimes préoccupations. Mais, en l’occurrence, pour ce qui est des chambres consulaires, nous avons déjà fait le nécessaire. Et voilà qu’au stade de la deuxième lecture, on nous invite à préciser que l’avis de ces instances est pris en compte pour la stratégie d’activité du réseau consulaire, dans les schémas sectoriels, etc.

Tout d’abord, reconnaissons-le, avec ces amendements, nous sommes face à un jargon incompréhensible ! Ensuite, jusqu’à quel niveau de détail devons-nous descendre ? Est-ce le rôle de la loi d’entrer dans toutes ces précisions ? Non ! Il suffit d’indiquer que les chambres de commerce doivent, avec les métropoles comme avec les régions, s’entendre quant aux stratégies économiques. Au reste, c’est de l’intérêt de tous, qu’il s’agisse des entreprises, des représentants des entreprises ou des régions.

Cessons d’écouter systématiquement nos solliciteurs et, de grâce, réfléchissons un peu avant de déposer des amendements !

M. Michel Mercier applaudit, ainsi que M. René Vandierendonck, corapporteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Jean-Pierre Grand, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

Monsieur le corapporteur, je dois vous l’avouer, vos propos me surprennent un peu.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

C’est sans doute parce que vous êtes sénateur depuis peu !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

M. Jean-Pierre Grand. Étant en effet nouveau dans cette assemblée, j’ignore encore ses usages. Des sénateurs appartenant à des groupes différents pourraient donc cosigner des amendements. Mais rassurez-vous, nous allons procéder ainsi pour l’établissement des listes régionales : ainsi, les choses seront claires !

Exclamations amusées sur les travées de l'UMP et de l'UDI-UC.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

Cela étant, si nous sommes si pugnaces quant au lien entre région, métropole et économie, c’est pour une simple et bonne raison : en séance comme au sein de la commission, nous avons dû batailler pour faire admettre le transfert d’une compétence économique des régions vers nos intercommunalités et, tout particulièrement, vers nos métropoles.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

Je tenais simplement à formuler ce rappel.

Enfin, si nous reprenons, à travers nos amendements, certains textes qui nous sont soumis, c’est peut-être aussi parce que nous manquons de collaborateurs pour les retravailler systématiquement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

Monsieur le corapporteur, je vous suggère de transmettre cette remarque à M. le président du Sénat !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Certainement pas ! Travaillons davantage et nous y arriverons !

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Michel Canevet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Canevet

Je peine à comprendre l’hostilité de M. le corapporteur pour ces amendements. Mais les dispositions dont il s’agit sont particulièrement fondées.

On a voulu la création des métropoles. Or voilà des heures que nous parlons de concertations entre les différents niveaux de collectivités pour l’élaboration du schéma régional de développement économique.

En l’espèce, de quoi s’agit-il ? §Il convient tout simplement de constater que l’article L.711-1 du code du commerce permet aux chambres de commerce et d’industrie situées dans le ressort d’une métropole de devenir des chambres de commerce et d’industrie métropolitaines.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

C’est fait depuis 2010 !

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Canevet

À cet égard, ces amendements tendent très clairement à garantir une nécessaire cohérence, entre, d’une part, l’action des élus consulaires des chambres métropolitaines, et, de l’autre, l’action économique dévolue, par la loi, à la métropole.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Canevet

L’enjeu est donc bien d’assurer une cohérence, non seulement avec le schéma régional dont nous débattons, mais aussi avec l’action menée par la métropole dans le domaine économique.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Mais ce n’est que du jargon de représentants des chambres consulaires !

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Canevet

Tels sont les divers enjeux sous-jacents. Il me semble nécessaire que nous puissions voter ces amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Xavier Pintat, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Xavier Pintat

En fait, je retire l’amendement n° 569, madame la présidente.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Je tiens à indiquer, à l’intention des sénateurs qui se sont penchés sur le sujet, que le Gouvernement a, lui aussi, été saisi par l’Association des chambres de commerce et d’industrie métropolitaines, laquelle existe depuis 2010.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

À ses représentants, nous avons apporté la réponse suivante : il n’est pas question d’empêcher les discussions avec les chambres de commerce et d’industrie, qu’elles soient régionales ou métropolitaines. Toutefois, l’enjeu est de faire évoluer le droit des chambres de commerce et d’industrie et, par la voie juridique, l’organisation, l’animation, l’activité du réseau consulaire. Or l’article L.711-8 fait déjà l’objet de modifications au titre du projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques. Dès lors, mieux vaut privilégier ce texte.

En l’espèce, ces amendements suivent la logique inverse : on part des dispositions qui vont être proposées, que le Sénat n’a pas encore adoptées, pour l’animation du réseau des chambres métropolitaines.

Je comprends l’intérêt que présentent les chambres de commerce métropolitaines, mais, à mon sens, cette disposition n’a pas sa place ici. J’ajoute que la coordination des objectifs est déjà assurée.

En conséquence, je demande de nouveau le retrait de ces amendements, quitte à ce que l’article L.711-8 soit revu dans l’autre texte.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 572 rectifié bis est retiré.

Monsieur Marc, l’amendement n° 58 rectifié ter est-il maintenu ?

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 551, présenté par M. Dantec et les membres du groupe écologiste, est ainsi libellé :

Alinéa 41

Supprimer cet alinéa.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Cet amendement tend à revenir sur la suppression, moins d’un an après son adoption, de l’article 7 de la loi n° 2014-856 du 31 juillet 2014, relative à l’économie sociale et solidaire.

Cet article prévoit que « la région élabore, en concertation avec la chambre régionale de l'économie sociale et solidaire ainsi qu’avec les organismes et entreprises de l'économie sociale et solidaire, une stratégie régionale de l'économie sociale et solidaire et peut contractualiser avec les départements, les communes et les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre pour la mise en œuvre des stratégies concertées et le déploiement de l'économie sociale et solidaire sur le territoire régional. »

L’économie sociale et solidaire représente plus de 10 % des emplois salariés privés dans la majorité de nos régions. La région est déclarée compétente pour définir les orientations du développement économique sur son territoire.

Il semble donc important d’assurer, par l’article 2 du présent texte, une stratégie spécifique en la matière. Voilà pourquoi cet amendement tend à revenir sur la suppression que je viens d’évoquer.

Certes, le schéma régional doit regrouper les orientations de la région en matière de développement de l’économie sociale et solidaire, en vertu de l’alinéa 11 du présent article. Au demeurant, les chambres régionales de l’économie sociale et solidaire participent à l’élaboration de ce document, en vertu de l’alinéa 20.

Néanmoins, ce dispositif est moins précis que les dispositions de la loi relative à l’économie sociale et solidaire, que je viens de citer.

Par cet amendement, nous lançons un appel, pour que l’économie sociale et solidaire soit traitée comme un secteur économique à part entière, et pour que la stratégie régionale, développée à ce sujet dans le cadre des schémas régionaux, soit réellement ambitieuse.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Le présent texte fait déjà référence aux orientations en matière d’économie sociale et solidaire. Cette mention est suffisante. Aussi, j’émets un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Monsieur Labbé, lors de l’examen de la loi relative à l’économie sociale et solidaire, le Gouvernement avait conseillé de réserver les dispositions dont il s’agit pour la loi NOTRe. Toutefois, cette préconisation n’a pas été suivie.

Dans la mesure où il tient compte de l’économie sociale et solidaire dans son ensemble, le présent texte intègre la totalité des stratégies considérées. En conséquence, je vous demande de bien vouloir retirer votre amendement. À défaut, j’émettrai un avis défavorable. La même disposition ne saurait figurer dans deux lois différentes !

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à Mme Marie-Christine Blandin, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Christine Blandin

Madame la ministre, j’entends bien votre demande.

On peut parfois regretter que les majorités fassent, une fois au pouvoir, tout le contraire de ce qui a été voté quelques années auparavant, à l’époque où elles étaient dans l’opposition, mais, en l’occurrence, nous ne sommes pas dans ce cas de figure : c’est le même gouvernement, la même majorité qui a créé, puis supprimé cette disposition de la loi relative à l’économie sociale et solidaire.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Christine Blandin

À mon sens, il s’agit là d’une mauvaise pratique.

Je rappelle que ce texte avait été débattu de manière pointilleuse, adjectif après adjectif. Votre réponse est tout à fait logique : cette disposition était inscrite dans la loi relative à l’économie sociale et solidaire. À présent, elle glisse dans le projet de loi NOTRe et y trouve toute sa place. Sur le principe, je n’y vois aucun problème, à ceci près que la rédaction proposée n’est pas la même.

Voilà plusieurs heures que M. Hyest défend, de manière farouche, le maintien de champs de compétences bien séparés : l’économie reviendrait aux métropoles et aux régions, les départements disposant d’attributions tout autres. Toutefois, à ce titre, le domaine de l’économie sociale et solidaire pose un véritable problème. La rédaction du Gouvernement le cantonne exclusivement dans les compétences économiques des régions, ce qui revient à mépriser tout son volet « insertion » qui, lui, revient aux départements.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Christine Blandin

La rédaction de coopération initiale mentionnait cette possibilité, qui, désormais, ne figure plus dans le projet de loi NOTRe.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Madame Blandin, qu’il n’y ait aucun malentendu entre nous : cet amendement vise bien à revenir sur la suppression de l’article 7 de la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire. Je vous le répète : nous vous avions, à l’époque, suggéré d’attendre l’examen du projet de loi NOTRe, où l’économie sociale et solidaire y serait mieux prise en compte. Pourquoi ? Cet article indique que la région élabore une stratégie régionale de l’économie sociale et solidaire en concertation avec la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire, à laquelle nous venons d’ajouter les départements, pour le volet « insertion ».

En conséquence, les orientations en matière de développement de l’économie sociale et solidaire figureront dans le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation. Ce document, qui aura été élaboré en lien avec les chambres de commerce régionales, deviendra prescriptif.

Ainsi, vous ne descendez pas une marche, vous en montez deux !

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Voilà pourquoi je demande le retrait de cet amendement. L’adopter reviendrait à opérer un recul par rapport aux dispositions proposées par le Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Roger Karoutchi, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Roger Karoutchi

Heureusement, mon mandat de président de la commission des finances de la région d’Île-de-France se termine !

Debut de section - PermalienPhoto de Roger Karoutchi

Franchement, chers collègues ! Cessez donc de faire peser de telles charges sur les régions, cessez de leur demander d’inventer sans arrêt de nouveaux schémas ou d’intégrer de nouveaux dispositifs. Nous perdons un temps précieux à créer des documents de toutes sortes, qui ne sont d’ailleurs jamais appliqués !

Debut de section - PermalienPhoto de Roger Karoutchi

Ils sont tellement complexes !

La région d’Île-de-France est en train de mettre en place un « schéma d’économie circulaire ». Certes, au vu du délai, on peut penser qu’il ne sera pas mené à son terme.

Mais enfin, nous avons élaboré une stratégie de développement économique qui contient déjà les éléments relatifs à l’économie sociale et solidaire, comme à l’économie circulaire !

Debut de section - PermalienPhoto de Roger Karoutchi

Découper les sujets en tranches pour imposer aux régions de plus en plus de schémas, qui doivent ensuite être négociés avec les départements, puis votés par les conseils régionaux, c’est les empêche de travailler ! Elles y passent leur temps, alors que ces documents ne sont pas applicables, et ne seront pas appliqués !

Demandez-en moins aux régions, pour que leur action soit plus efficace, plus concrète et plus réaliste !

Très bien ! et applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'UDI-UC.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Je retire cet amendement, madame la présidente, mais, à mon sens, cet échange méritait d’avoir lieu.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 551 est retiré.

L'amendement n° 657, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Alinéa 43

Supprimer cet alinéa.

La parole est à Mme la ministre.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Mme Marylise Lebranchu, ministre. Je rappelle tout d’abord à M. Karoutchi que nous avons déjà supprimé sept schémas. La situation s’améliore donc un peu.

Sourires.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

J’avais dit en première lecture que j’aspirais à ce qu’il n’en reste qu’un, rassemblant les schémas régionaux d’aménagement du territoire et de développement économique.

Cela ne correspondait pas à la position majoritaire des sénateurs, ni des députés, du reste, or le Gouvernement écoute les parlementaires. Il existe donc encore deux schémas.

Le schéma régional de développement économique doit être rapidement mis en œuvre et donc ne pas être excessivement détaillé ni faire l’objet d’une cartographie précise.

Pour répondre au souci exprimé par Mme Létard, je dirais, une fois encore, qu’il doit être porteur d’orientations et de choix, en faveur desquels les régions mettront « le paquet », si vous me permettez d’utiliser cette expression.

Il faut en particulier y inscrire les aides directes aux entreprises, ainsi que la possibilité, pour les régions, d’entrer au capital des entreprises. Ce sont des avancées très importantes et très attendues par les entrepreneurs, qui en ont salué l’annonce.

Il me semble possible de mener cela à bien en un an : les partenaires du développement économique, en particulier les entreprises, l’attendent. Si nous commençons à retarder le processus en prévoyant dix-huit mois, nous risquons de perdre en efficacité et de donner naissance à des schémas trop détaillés.

Il s’agit bien de s’en tenir aux grandes orientations stratégiques pour aider la France à se redresser. Un an suffit pour y réfléchir.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

À l’initiative de notre excellent collègue Jacques Mézard, il nous a semblé que l’élaboration du premier schéma pourrait être plus complexe que celle des suivants. La durée de dix-huit mois nous semble donc raisonnable.

Vous proposez de supprimer cette dérogation propre au premier exercice ? La commission y est défavorable.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je suis saisie de deux amendements faisant l'objet d'une discussion commune.

L'amendement n° 490 rectifié bis n'est pas soutenu.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Kaltenbach

Je ne suis pas signataire de cet amendement, mais dans la mesure où il a reçu un avis favorable en commission, je propose que M. le corapporteur le reprenne, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Roger Karoutchi

M. Roger Karoutchi. Tiens, encore une nouveauté du règlement ?

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Mme la présidente. Mon cher collègue, il ne vous revient pas de faire une telle proposition.

Nouveaux sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Mon cher collègue, d’autres amendements viennent en discussion qui visent le même objectif, dont l’un est présenté par le Gouvernement !

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 650, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Alinéa 44, VII (non modifié)

Rédiger ainsi ce paragraphe :

VII. – Les conseils départementaux peuvent maintenir les financements accordés aux organismes qu’ils ont créés antérieurement ou auxquels ils participent pour concourir au développement économique de leur territoire jusqu’au 31 décembre 2016. Pendant cette période transitoire, la région organise un débat sur l’évolution de ces organismes avec les conseils départementaux concernés, les communes et les établissements publics intercommunaux qui y participent, dans la perspective d’achever la réorganisation de ces organismes.

La parole est à Mme la ministre.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Cet amendement est en effet proche du précédent, en ce qu’il tend à préciser les dispositions transitoires.

Il vise à autoriser les départements à maintenir les financements, fondés jusque-là sur la clause de compétence générale, accordés aux organismes qu’ils ont créés antérieurement ou auxquels ils participent pour concourir au développement économique jusqu’au 31 décembre 2016. Il nous semble raisonnable d’envisager ainsi une période transitoire.

Pour certains des agents économiques, il sera aisé de transférer en bloc ces dotations, mais d’autres ont des partenaires, et le processus sera un peu plus compliqué. Nous proposons donc la date du 31 décembre 2016, ce qui ménage un délai nécessaire pour l’organisation d’un débat au cours de l’année 2016 sur l’évolution de ces organismes dans le contexte de la réorganisation des compétences.

Tout cela me semble raisonnable : il s’agit de donner un peu de temps à la transition.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Comme je l’ai laissé entendre, l’avis de la commission est favorable.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je suis saisie de six amendements faisant l'objet d'une discussion commune.

Les deux premiers amendements sont identiques.

L'amendement n° 387 rectifié est présenté par MM. Mézard, Arnell, Barbier, Bertrand, Castelli, Collin, Collombat, Esnol, Fortassin et Hue, Mmes Laborde et Malherbe et M. Requier.

L'amendement n° 499 est présenté par M. Sido.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 44, VIII (non modifié)

Supprimer les mots :

à l’exclusion de l’octroi des aides aux entreprises

La parole est à Mme Hermeline Malherbe, pour présenter l’amendement n° 387 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Hermeline Malherbe

Je considère que cet amendement est satisfait par celui du Gouvernement, en conséquence, je le retire.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 387 rectifié est retiré.

La parole est à M. Bruno Sido, pour présenter l'amendement n° 499.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

Il est tout à fait extraordinaire que nous soyons contraints de déposer des amendements de ce type. La vie ne s’arrête pas le 1er janvier 2016 ! Les régions ne sauront même pas où elles devront siéger, mais ce sont les vaillants départements qui seront encore là pour faire de l’aide économique !

Un an, c’est un minimum ! Croyez-moi, nous n’avons pas été très exigeants.

Je retire cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 499 est retiré.

Les quatre amendements suivants sont identiques.

L'amendement n° 1 est présenté par MM. Masson et P. Leroy.

L'amendement n° 386 rectifié bis est présenté par MM. Mézard, Arnell, Barbier, Bertrand, Castelli, Collin, Collombat, Esnol, Fortassin et Hue, Mme Laborde et M. Requier.

L'amendement n° 498 est présenté par M. Sido.

L'amendement n° 749 rectifié bis est présenté par Mme Malherbe.

Ces quatre amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 44, VIII (non modifié)

Remplacer les mots :

à l’exclusion de l’octroi des aides aux entreprises, jusqu’au 31 décembre 2016

par les mots :

sous réserve d’une convention avec la région

L’amendement n° 1 n’est pas soutenu.

La parole est à M. Pierre-Yves Collombat, pour présenter l'amendement n° 386 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 386 rectifié bis est retiré.

La parole est à M. Bruno Sido, pour présenter l'amendement n° 498.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 498 est retiré.

La parole est à Mme Hermeline Malherbe, pour présenter l'amendement n° 749 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 749 rectifié bis est retiré.

L'amendement n° 18 rectifié bis, présenté par MM. F. Marc, Tourenne, Daunis et Cabanel et Mme Blondin, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… - Le VI de l’article L. 5217-2 du code général des collectivités territoriales est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Dans l’exercice des compétences visées au 1° du I du présent article, la métropole consulte les établissements publics des réseaux consulaires qui ont leur siège sur le territoire métropolitain. Elle peut définir, en concertation avec ces établissements publics des réseaux consulaires, une stratégie métropolitaine de développement économique. »

La parole est à M. François Marc.

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Cet amendement de repli vise à garantir la nécessaire concertation entre les métropoles et les chambres de commerce et d’industrie métropolitaines.

Le corapporteur relevait à l’instant qu’il était inutile de mentionner la concertation dans la loi, ce qui me conduit à penser qu’il n’agréera pas plus cet amendement que le précédent. Si tel devait être le cas, je le retirerais.

Je précise pourtant, à l’intention du corapporteur, qui a indiqué que les chambres de commerce et d’industrie métropolitaines n’existaient pas en tant que telles, que la loi du 23 juillet 2010, qu’il connaît certainement mieux que moi, comporte une disposition créant dans le code de commerce, à l’article L. 711-1, les chambres de commerce métropolitaines.

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Évoquer ici ce sujet et suggérer que ces organismes jouent un rôle dans la concertation avec les collectivités ne me semble donc pas déplacé.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

C’est une évidence, ce n’est pas la peine de l’écrire dans la loi !

Debut de section - PermalienPhoto de François Marc

Il s’agit bien d’une disposition introduite dans la loi, conférant une spécificité à ces chambres de commerce métropolitaines. Il me paraît légitime qu’elles entendent aujourd’hui jouer le rôle que ce texte leur attribue.

Je retire toutefois cet amendement.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Très bien !

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 18 rectifié bis est retiré.

Je suis saisie de quatre amendements identiques.

L'amendement n° 2 est présenté par MM. Masson et P. Leroy.

L'amendement n° 388 rectifié bis est présenté par MM. Mézard, Arnell, Castelli, Collin, Collombat, Esnol, Fortassin et Hue, Mme Laborde et M. Requier.

L'amendement n° 500 est présenté par M. Sido.

L'amendement n° 750 rectifié bis est présenté par Mme Malherbe.

Ces quatre amendements sont ainsi libellés :

Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – Les conventions conclues par les départements pour la mise en œuvre des actions de développement économique visées au VIII, ainsi que l’ensemble des biens, droits et obligations qui y sont associés, sont conservés par ces départements jusqu’au terme initialement prévu de ces conventions. Les départements conservent la possibilité d’amender ces conventions au cours de leur exécution, dès lors que cela n’aboutit pas à prolonger leur durée.

À l’expiration de ces conventions, l’ensemble des biens, droits et obligations qui en sont issus sont transférés à la région dans le territoire de laquelle le département se situe. Ce transfert est, le cas échéant, accompagné de compensations financières, conformément au V de l’article 37 de la présente loi.

L'amendement n° 2 n'est pas soutenu.

La parole est à Pierre-Yves Collombat, pour présenter l'amendement n° 388 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 388 rectifié bis est retiré.

La parole est à M. Bruno Sido, pour présenter l'amendement n° 500.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

Je le retire également, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 500 est retiré.

La parole est à Mme Hermeline Malherbe, pour présenter l'amendement n° 750 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 750 rectifié bis est retiré.

Je mets aux voix l'article 2, modifié.

L'article 2 est adopté.

I. – Le code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° A

Supprimé

1° B L’article L. 1511-1 est ainsi modifié :

a) À la première phrase du troisième alinéa, la date : « 30 juin » est remplacée par la date : « 31 mai » ;

b) Avant le dernier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Ce rapport donne lieu à un débat devant le conseil régional. » ;

1° L’article L. 1511-2 est ainsi rédigé :

« Art. L. 1511-2. – I. – Sous réserve des articles L. 1511-3, L. 1511-7 et L. 1511-8, du titre V du livre II de la deuxième partie et du titre III du livre II de la troisième partie, le conseil régional est seul compétent pour définir les régimes d’aides et pour décider de l’octroi des aides aux entreprises dans la région. Dans le cadre d’une convention passée avec la région, la métropole de Lyon, les communes et leurs groupements peuvent participer au financement des aides et des régimes d’aides mis en place par la région.

« Ces aides revêtent la forme de prestations de services, de subventions, de bonifications d’intérêts, de prêts et avances remboursables, à taux nul ou à des conditions plus favorables que les conditions du marché.

« Le conseil régional peut déléguer l’octroi de tout ou partie des aides à la métropole de Lyon, aux communes et à leurs groupements dans les conditions prévues à l’article L. 1111-8. Il peut déléguer la gestion de tout ou partie des aides à des établissements publics ou à la société mentionnée à l’article 6 de l’ordonnance n° 2005-722 du 29 juin 2005 relative à la Banque publique d’investissement.

« Les aides accordées sur le fondement du présent I ont pour objet la création ou l’extension d’activités économiques.

« II. – Lorsque la protection des intérêts économiques et sociaux de la population l’exige, le conseil régional peut accorder des aides à des entreprises en difficulté. Les modalités de versement des aides et les mesures qui en sont la contrepartie font l’objet d’une convention entre la région et l’entreprise. En cas de reprise de l’activité ou de retour à meilleure fortune, la convention peut prévoir le remboursement de tout ou partie des aides de la région. La métropole de Lyon, les communes et leurs groupements ainsi disposant de moyens adaptés à la conduite de ces actions peuvent participer au financement des aides dans le cadre d’une convention passée avec la région.

« III. – Les communes ou les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre peuvent, par voie de convention passée avec le département, déléguer au département la compétence d’octroi de tout ou partie des aides mentionnées à l’article L. 1511-3. » ;

2° L’article L. 1511-3 est ainsi modifié :

a) Le premier alinéa est remplacé par trois alinéas ainsi rédigés :

« Dans le respect du schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation prévu à l’article L. 4251-12-1, les communes, la métropole de Lyon et les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre sont seuls compétents pour définir les aides ou les régimes d’aides et décider de l’octroi de ces aides sur leur territoire en matière d’investissement immobilier des entreprises et de location de terrains ou d’immeubles.

« Ces aides revêtent la forme de subventions, de rabais sur le prix de vente, de location ou de location-vente de terrains nus ou aménagés ou de bâtiments neufs ou rénovés, de prêts, d’avances remboursables ou de crédit-bail à des conditions plus favorables que celles du marché. Le montant des aides est calculé par référence aux conditions du marché, selon des règles de plafond et de zone déterminées par voie réglementaire. Ces aides donnent lieu à l’établissement d’une convention et sont versées soit directement à l’entreprise bénéficiaire, soit au maître d’ouvrage, public ou privé, qui en fait alors bénéficier intégralement l’entreprise.

« La région peut participer au financement des aides et des régimes d’aides mentionnés au premier alinéa dans des conditions précisées par une convention passée avec la commune, la métropole de Lyon ou l’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre. » ;

b) Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« Les aides accordées sur le fondement du présent article ont pour objet la création ou l’extension d’activités économiques. » ;

bis L’article L. 1511-5 est abrogé ;

3° L’article L. 1511-7 est ainsi modifié :

a) Le premier alinéa est ainsi rédigé :

« La région, les métropoles et la métropole de Lyon peuvent verser des subventions aux organismes mentionnés au 4 de l’article 238 bis du code général des impôts ayant pour objet exclusif de participer à la création ou à la reprise d’entreprises et aux organismes mentionnés au 1 de l’article L. 511-6 du code monétaire et financier qui participent à la création d’entreprises. Les communes et leurs groupements peuvent également verser des subventions à ces organismes dans le cadre d’une convention passée avec la région et dans le respect des orientations définies par le schéma prévu à l’article L. 4251-12-1. » ;

b) (Supprimé)

bis Au second alinéa de l’article L. 2251-1, les mots : «, du principe d’égalité des citoyens devant la loi ainsi que des règles de l’aménagement du territoire définies par la loi approuvant le plan » sont remplacés par les mots : « et du principe d’égalité des citoyens devant la loi » ;

4° Le second alinéa de l’article L. 3231-1 est ainsi modifié :

a) Les mots : «, du principe d’égalité des citoyens devant la loi ainsi que des règles de l’aménagement du territoire définies par la loi approuvant le plan » sont remplacés par les mots : « et du principe d’égalité des citoyens devant la loi » ;

b) Les références : « aux articles L. 3231-2, L. 3231-3, L. 3231-6 et » sont remplacées par les références : « au présent chapitre et à l’article » ;

bis Les articles L. 3231-2, L. 3231-3 et L. 3231-7 sont abrogés ;

ter (Supprimé)

quater Au b du 1° du I de l’article L. 5217-2, après le mot : « économique », sont insérés les mots : «, dont la participation au capital des sociétés mentionnées au 8° de l’article L. 4211-1, » et les mots : « et au capital des sociétés d’accélération du transfert de technologie » sont supprimés ;

5° L’article L. 4211-1 est ainsi modifié :

a) Le 6° est ainsi rédigé :

« 6° Toutes interventions économiques dans les conditions prévues au présent article, au chapitre unique du titre Ier du livre V de la première partie, à l’article L. 3232-4 et aux chapitres Ier bis et III du titre V du livre II de la quatrième partie ; »

b) Le 8° est ainsi rédigé :

« 8° La participation au capital des sociétés de capital-investissement, des sociétés de financement interrégionales ou propres à chaque région, existantes ou à créer, ainsi que des sociétés d’économie mixte et des sociétés ayant pour objet l’accélération du transfert de technologies.

« Sous réserve des articles L. 3641-1 et L. 5217-2, les communes et leurs groupements ne peuvent intervenir qu’en complément de la région et dans le cadre d’une convention signée avec celle-ci ; »

c) Après le 8°, il est inséré un 8° bis ainsi rédigé :

« 8° bis La participation au capital de sociétés commerciales autres que celles mentionnées au 8°, pour la mise en œuvre du schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation prévu à l’article L. 4251-12-1 et dans les limites prévues par décret en Conseil d’État. Ce décret précise également les conditions dans lesquelles est saisie la Commission des participations et des transferts mentionnée à l’article 25 de l’ordonnance n° 2014-948 du 20 août 2014 relative à la gouvernance et aux opérations sur le capital des sociétés à participation publique ; »

d) Au premier alinéa du 9°, les mots : « ou la participation, par le versement de dotations, à la constitution d’un fonds d’investissement auprès d’une société de capital-investissement à vocation régionale ou interrégionale » sont supprimés ;

e) Après le premier alinéa du même 9°, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Les communes, leurs groupements et la métropole de Lyon peuvent intervenir en complément de la région dans le cadre d’une convention signée avec celle-ci. » ;

f) Au deuxième alinéa dudit 9°, les mots : « des dotations ou des souscriptions versées par une ou plusieurs régions » sont remplacés par les mots : « des souscriptions sur fonds publics versées par les collectivités territoriales et leurs groupements » ;

g) Le deuxième alinéa du même 9° est complété par une phase ainsi rédigée :

« Cette limite peut être dépassée dans le cas d’un fonds à vocation interrégionale ou lorsqu’il est procédé à un appel à manifestation d’intérêt pour inciter des investisseurs privés à souscrire des parts du fonds. » ;

h) Au dernier alinéa dudit 9°, les mots : « d’investissement » sont supprimés et le mot : « dotations » est remplacé par le mot : « souscriptions » ;

i) Le même 9° est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Les communes, leurs groupements et la métropole de Lyon intervenant pour compléter la souscription régionale sont également signataires de cette convention ; »

j) Sont ajoutés des 13° et 14° ainsi rédigés :

« 13° Le soutien et la participation au pilotage des pôles de compétitivité situés sur son territoire ;

« 14° L’attribution d’aides à des actions collectives au bénéfice de plusieurs entreprises, lorsque ces actions s’inscrivent dans le cadre du schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation. » ;

bis Au b du 1° du I des articles L. 3641-1 et L. 5217-2, les mots : « participation au copilotage des pôles de compétitivité » sont remplacés par les mots : « soutien et participation au pilotage des pôles de compétitivité situés sur son territoire » ;

Supprimé

7° Le premier alinéa de l’article L. 3231-4 est ainsi rédigé :

« Un département ne peut accorder une garantie d’emprunt ou son cautionnement à une personne de droit privé mentionnée à l’avant-dernier alinéa du présent article ou au 1° du I de l’article L. 3231-4-1 ou réalisant une opération mentionnée aux I et II du même article que dans les conditions fixées au présent article. » ;

Supprimé

9° Le dernier alinéa de l’article L. 4433-12 est supprimé ;

bis À l’article L. 5421-4, la référence : « à L. 3231-3 » est supprimée ;

10° À l’article L. 5621-8, la référence : « à L. 3231-3 » est supprimée.

I bis. –

Non modifié

II. –

Non modifié

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 361 rectifié, présenté par MM. Collombat, Arnell, Castelli, Collin, Esnol et Fortassin, Mme Laborde et MM. Mézard et Requier, est ainsi libellé :

Supprimer cet article.

La parole est à M. Pierre-Yves Collombat.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre-Yves Collombat

Cet amendement ne recevra sans doute pas un accueil chaleureux…

J’entends pourtant relever à cette occasion l’une des multiples contradictions de ce texte. D’un côté, la région a la responsabilité d’un schéma de développement économique, et, de l’autre, des partenaires « peuvent » participer au financement de projets, sans pour autant avoir voix au chapitre.

Outre qu’il me semble bien angélique d’attendre une participation des autres collectivités territoriales, alors qu’elles n’auront aucun pouvoir de décision ou d’influence, on aimerait comprendre pourquoi, si la région dispose de la compétence exclusive sur le développement économique, elle n’en supporterait pas toute la charge.

J’attire en outre votre attention sur une autre contradiction : l’élévation des métropoles au rang de locomotives du pays introduit une sorte de dyarchie dans l’exercice de ce pouvoir économique.

Je ne m’étendrai pas : il s’agit seulement de quelques contradictions parmi d’autres !

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Mon collègue me permettra de corriger modestement son propos sur un point : la région jouit de la compétence exclusive non pas en matière économique, mais seulement pour la définition des aides aux entreprises.

On peut se rapporter utilement à ce sujet au précédent échange, très constructif, que nous avons eu avec Mme Létard.

C’est la raison pour laquelle cet amendement – déjà rejeté en première lecture – tendant à supprimer l’article 3, qui vise à clarifier précisément les compétences des collectivités en matière d’aide aux entreprises, ne peut pas être accepté. Je propose donc à mon éminent collègue d’avoir la gentillesse de le retirer.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Je suis en accord avec M. le corapporteur. Il s’agit bien ici de soutenir les organismes de participation à la création ou à la reprise d’entreprises, nous en avons parlé.

Avec l’article 3, nous introduisons dans le droit la possibilité pour la région de participer au capital des sociétés commerciales et des sociétés d’accélération du transfert de technologie, les SATT. Il s’agit d’un élément très important, qui est attendu par les entreprises. Un certain nombre de garde-fous sont, bien sûr, prévus.

Cet article s’attache également au maintien des services économiques nécessaires à la satisfaction des besoins des populations en milieu rural.

Il ne s’agit vraiment pas d’une exclusivité ! Concernant les aides directes, nous avons vécu ce débat à l’occasion de la discussion de la loi MAPTAM : certains de vos collègues demandaient alors que les métropoles se voient, elles aussi, conférer le droit d’accorder des aides directes ou d’entrer au capital des entreprises ou de soutenir des SATT.

Nous avions alors rappelé que le soutien des entreprises représentait une somme très importante, 47 milliards d’euros en tout, et qu’il pourrait donc être dangereux de mettre en place un dispositif de double entrée pour les aides directes.

Nous souhaitons circonscrire très précisément cette faculté accordée aux régions. Elles seules peuvent prendre l’initiative d’accorder des aides directes, entrer temporairement au capital de certaines entreprises ou aider des SATT.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre-Yves Collombat

Je ne voudrais pas ajouter à la confusion, et je vais donc le retirer.

Pour le dire autrement, on nous présente ces dispositions comme une grande révolution et, à la question : qui fait quoi ? on répond : la région, c’est l’économie ! Pourtant, toutes les autres collectivités interviennent aussi dans l’économie. C’est normal ! Il ne peut pas en être autrement. Une fois encore, je regrette la compétence générale.

Cela dit, je retire l’amendement, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 361 rectifié est retiré.

L'amendement n° 268, présenté par M. Favier, Mmes Assassi, Cukierman et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi libellé :

Alinéa 8, première phrase

Supprimer le mot :

seul

La parole est à Mme Cécile Cukierman.

Debut de section - PermalienPhoto de Cécile Cukierman

Cet alinéa 8 nous semble en contradiction avec l’article 2 qu’une majorité vient d’adopter.

En effet, l’article 2 prévoit de réaliser un schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation. Ce schéma, aux termes de l’alinéa 11 de cet article, définit le régime d’aides aux entreprises devant être mis en place.

Le schéma est élaboré en concertation entre la région et d’autres intervenants, même si cette concertation, à notre avis, n’est pas assez large, mais je n’y reviens pas.

Or, à la lecture de l’alinéa 8 du présent article, on pourrait dire : fermez le ban ! Il y est en effet précisé que la région est seule compétente pour définir les régimes d’aides et décider de leur octroi.

Pourtant, à la lecture de l’article précédent, nous avions cru comprendre que ces régimes d’aides étaient inscrits dans un schéma.

Ce n’est donc pas la région qui, de fait, les définit seule. Elles sont définies par le schéma que la région adopte après l’avoir construit dans la concertation : les aides aussi sont donc issues de cette concertation.

Il ne s’agit pas seulement d’un problème lexical. Écrire que la région « seule » définit les aides constitue bien, vous l’aurez compris, une affirmation inopportune et contraire au texte même du projet de loi.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Je le reconnais, madame Cukierman, le terme « seul » entretient une ambiguïté dans la mesure où, comme on l’a vu précédemment, il y aura toujours des aides à l’implantation ou des prestations de voirie venant du département.

J’aurais voulu pouvoir rectifier moi-même le libellé de l’article en ôtant l’adjectif « seul » ; la meilleure solution à présent est que la commission donne un avis favorable à l’amendement de Mme Cukierman.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Cet amendement me pose un problème. La phrase de l’alinéa 8 qu’il tend à modifier définit le régime des aides directes aux entreprises. Si, comme le souhaitent les auteurs de l’amendement, on supprime le mot « seul » de cette phrase, on ouvre à d’autres le droit de définir les régimes d’aides et d’en décider l’octroi …

Or je me souviens que, lors de la discussion de la loi MAPTAM, il avait fallu un débat long et difficile pour ouvrir cette possibilité à la seule métropole de Lyon. Cela n’avait d’ailleurs été fait que parce qu’elle avait déjà engagé certaines aides directes.

Je pense par conséquent que la suppression du mot « seul » de cette phrase exigerait de définir quels sont ces autres qui pourraient octroyer ainsi des aides directes.

L’avis du Gouvernement sur cet amendement est donc défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Jean-Pierre Raffarin, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Raffarin

On attendait le grand rendez-vous des élections régionales de 2004, et le gouvernement devait tenir compte, notamment, des sensibilités de la Haute Assemblée.

Il y avait à cette époque un grand nombre de régions de droite et un petit nombre de régions de gauche. Le gouvernement avait donc offert, dans un projet de loi, la compétence économique aux régions. Et puis, patatras ! Aux élections régionales, les régions devaient presque toutes basculer à gauche. Comment alors récupérer ce pouvoir qui venait de nous échapper ? Voyez, je suis en train de tout vous avouer !

Rires et manifestations de surprise feinte sur de nombreuses travées.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Raffarin

Nous avons donc inventé ce schéma, afin de ne pas tout perdre et que l’action économique régionale reste bien aux mains de l’État. Voilà pourquoi, madame Cukierman, j’appréciais votre clairvoyance sur le rôle du préfet, parce que ce schéma a bien été instauré pour que le préfet, aux ordres du Gouvernement, puisse rétablir le contrôle de l’État !

En fin de compte, tout cela masque mal un manque de confiance envers les collectivités territoriales. On cherche toujours à les encadrer, on accueille toujours leurs initiatives avec soupçon. Ainsi des aides directes : la région les définit, mais elle se voit enfermée dans ces schémas. On les institue pour contrôler, mais on ne fait ainsi qu’ajouter de la complexité, et on fragilise ce que l’on décide.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Gérard Longuet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Longuet

Je voudrais interpeller Mme la ministre sur la façon dont elle interprète le « seul ».

Il se trouve en effet que des actions d’aide aux entreprises peuvent être spécifiques à des bassins parfaitement identifiés et très clairement infrarégionaux.

C’est le cas, par exemple, des contrats que certaines communes et intercommunalités concluent avec le ministère de la défense pour reconvertir des zones frappées par des fermetures de régiments. Ces actions sont notamment orientées vers les entreprises, mais pas exclusivement ; les collectivités locales souhaitent garder la responsabilité de l’affectation de ces subventions et n’entendent pas les verser dans un « pot commun » avec le conseil régional, même si elles ont pour celui-ci sympathie, intérêt et respect.

Il existe d’autres exemples ; je ne les énumérerai pas tous. Je songe tout particulièrement aux installations nucléaires de base, les INB, mais je ne vais pas ouvrir ce débat.

Je voudrais savoir, madame le ministre, quelle conception vous avez de ce « seul ».

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à Mme Cécile Cukierman, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Cécile Cukierman

Je souhaiterais revenir sur les arguments que Mme la ministre vient de développer.

Je relis la seconde phrase de ce même alinéa 8 : « Dans le cadre d'une convention passée avec la région, la métropole de Lyon, les communes et leurs groupements peuvent participer au financement des aides et des régimes d'aides mis en place par la région. »

Tenons-nous en au projet de loi tel qu’il a été conçu à l’origine, qui vise à renforcer la compétence économique du conseil régional, et tel qu’il est libellé, plutôt que de nous lancer dans des interprétations.

Il serait faux, dans cette perspective, d’affirmer que seul le conseil régional est compétent pour définir les régimes d’aides directes. Il détient certes une responsabilité en ce domaine, mais dans le cadre d’un schéma, après avoir procédé à des consultations.

Je me souviens du déploiement du schéma économique régional dans la région Rhône-Alpes, en 2005, par le vice-président du conseil régional. J’étais alors présidente de la commission économique, et nous avons fait la tournée des départements pour rencontrer les différents acteurs.

La région détient donc une responsabilité et un pouvoir de décision, mais il nous semble, sans vouloir ouvrir un faux débat, que, si l’on affirme que le conseil régional est seul compétent, on contredit l’esprit des dispositions travaillées et adoptées à l’article 2 de ce projet de loi.

Notre position répétée est donc que, en dépit du rôle conforté ou, selon l’expression consacrée, renforcé des régions, elles ne font pas non plus la pluie et le beau temps en matière d’aide économique.

Par conséquent, soit l’adjectif « seul », en contredisant les dispositions précédentes, crée un malentendu, soit il est inutile. Si cet alinéa précisait simplement que le conseil régional est compétent, cela nous apaiserait, sans remettre en cause l’équilibre de votre texte. Cela ne laisserait en outre pas entendre que, après avoir consulté, le conseil régional pourrait se contenter d’un « qui m’aime me suive ! » n’en déplaise aux mécontents !

J’ajoute pour finir, sans aucune intention électoraliste, que nous sommes à la veille de certaines échéances et que nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Or il faut toujours éviter de concentrer les pouvoirs aux mains d’une seule équipe, d’une majorité et d’un exécutif, quelle que soit la collectivité considérée.

Par conséquent, il nous semble que ce terme est, sinon superfétatoire, du moins incongru.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Daniel Gremillet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Gremillet

Je soutiens cet amendement et je me réjouis que notre rapporteur soit favorable à la suppression du « seul ».

En effet, la vie économique n’est pas un long fleuve tranquille. Laisser ce « seul » à l’alinéa 8, c’est susciter des problèmes dans toutes nos régions. Nous sommes quelques-uns dans cette assemblée à détenir des responsabilités régionales et nous pouvons témoigner que la réalité territoriale de la vie économique nécessite parfois que des collectivités plus proches puissent réagir rapidement et opportunément.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Michel Mercier, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Mercier

Écrire la loi n’est jamais très facile, comme on le voit depuis le début de l’après-midi. Permettez-moi d’attirer l’attention sur un problème de cohérence interne.

Les auteurs de cet amendement nous proposent d’enlever l’adjectif « seul » de la phrase : « le conseil régional est seul compétent ». Pourquoi pas ? On pourrait dire que le sens reste à peu près le même.

Mais relisons l’alinéa 16 de ce même article, dont Mme Létard nous a parlé à de multiples reprises : le même adjectif figure à cet alinéa pour stipuler que les communes et leurs établissements publics sont « seuls » compétents en matière d’aides à l’immobilier d’entreprise.

Si l’on est cohérent, il faut supprimer le « seul » dans les deux alinéas. Je crains que cela ne pose plus de problèmes que cela n’en résout.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Mercier

Par conséquent, il vaut mieux, à mon sens, en rester là où la commission est parvenue au terme d’un travail de réflexion que l’on ne saurait recommencer ici.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Avant que Mme la ministre ne réponde à M. Longuet, je voudrais souligner ce que j’apprécie au Sénat : la dialectique et la possibilité de s’expliquer.

Mme Cukierman a souligné l’ambiguïté du mot « seul ». Je l’ai bien comprise. Elle estime, suivant une interprétation qui fait écho à l’intervention de Mme Létard, que cette formulation risque de porter atteinte aux compétences d’attribution que détiennent les intercommunalités quant à l’aménagement et à l’aide à l’implantation d’entreprises.

J'ai donc essayé d’aller à sa rencontre, mais le débat a fait apparaître qu’il y a plus d’inconvénients que d’avantages à suivre cette voie.

J’en reviens donc à la position initiale, défavorable, de la commission.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

L’exemple que vous avez pris, monsieur Longuet, est très intéressant. En effet, ce que vous avez décrit ne ressortit pas au régime des aides directes.

Ce régime regroupe, entre autres, l’aide financière offerte par le biais d’OSEO ou d’autres – je pense au capital-risque -, ou encore les subventions et les avances remboursables octroyées à telle ou telle entreprise, soit parce qu’elle n’est pas en concurrence avec d’autres, soit parce que l’on estime qu’elle a besoin d’un « coup de pouce » pour démarrer.

Quant à l’entrée au capital, elle s’effectue quand on juge qu’une entreprise est en difficulté. L’entreprise naît, sans doute sur un excellent créneau, elle a un gros marché, mais ses intrants lui coûtent cher avant le retour sur investissement, c’est-à-dire, après quelques mois, les premières ventes.

Bref, à certains moments, on sent que des entreprises peuvent basculer, voire être rachetées, avec les brevets déposés…

Pourtant, une aide temporaire directe de la région, par le biais d’une entrée au capital, permettrait de passer cette période difficile, qu’il s’agisse de la naissance de l’entreprise, de difficultés d’agrandissement, ou bien d’un problème conjoncturel lié à la géopolitique, comme récemment, dans le secteur agroalimentaire, compte tenu de notre attitude vis-à-vis de l’Iran et de l’Irak.

C’est cela, une aide directe et une entrée au capital.

Bien évidemment, nous avons été très vigilants afin que ne se pose pas de problème de compétence des intercommunalités, comme dans l’exemple que vous avez cité de gestion d’un site. L’intercommunalité peut tout à fait prendre ses responsabilités, avec ou sans le partenaire que serait le département ou la région.

Vous avez donc entièrement satisfaction, mais votre intervention nous aura permis d’y voir plus clair dans les intentions que nous avons voulu traduire au travers de ce texte.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Bas

chers collègues, nous sommes désormais tout à fait éclairés sur les données du problème que nous avons à trancher.

Le texte proposé par la commission comprend deux dispositions, rappelées précédemment par Michel Mercier, et qu’il faut lire ensemble.

La première disposition, à laquelle il est fait référence dans l’amendement du groupe CRC, concerne les aides directes aux entreprises. Seule la région est compétente pour définir le régime des aides directes aux entreprises : voilà ce que nous avons décidé ensemble au mois de janvier dernier.

Nous avons ainsi voulu qu’il y ait, dans notre architecture territoriale, des régions puissantes, compétentes dans le domaine économique, donc aussi en matière d’emploi, de formation et d’enseignement supérieur. C’était notre idée, et même la marque de fabrique du Sénat, lequel a choisi de transformer ce texte en loi de décentralisation en transférant de l’État aux régions un certain nombre de compétences qui relèvent du bloc « économie, emploi, formation, enseignement supérieur ».

Nous avons voulu démontrer ainsi que nous allions porter remède à la grande dispersion des régimes d’aides, laquelle induit de possibles surenchères et contradictions. Au fond, notre souci était de mettre un peu d’ordre dans ces régimes.

La seconde disposition qu’il faut avoir à l’esprit concerne les aides indirectes, c’est-à-dire celles qui sont relatives à l’immobilier et aux aménagements. Elles permettent, par exemple, de faciliter l’installation d’une entreprise par la création des éléments fonciers et de viabilisation nécessaires.

En l’occurrence, ces aides relèvent non pas du niveau régional, mais du bloc communal. Nos idées directrices sur ce point sont fermes et claires : à la région, les aides directes aux entreprises, à l’eurocompatibilité desquelles il convient de veiller ; au bloc communal, l’aménagement qui permettra l’accueil des entreprises.

Ce n’est donc pas sans raison que nous avions décidé, en janvier, que la région serait la seule collectivité à pouvoir définir le régime des aides directes aux entreprises et que le bloc communal serait le seul à pouvoir définir le régime foncier.

Après avoir moi-même hésité, comme beaucoup d’entre nous, y compris notre rapporteur, je me permets donc d’insister pour que cet amendement soit repoussé par le Sénat. Je suis certain que notre assemblée aura à cœur, comme elle l’a démontré depuis le début de ce débat, de manifester sa cohérence par rapport à son vote de janvier. Si nous changions de pied sur une question aussi importante, la doctrine que nous avons affirmée s’en trouverait fragilisée.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je suis saisie de quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 269, présenté par M. Favier, Mmes Assassi, Cukierman et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi libellé :

I. - Alinéa 8, seconde phrase

Après les mots :

de Lyon,

insérer les mots :

les départements,

II. - Alinéa 12, dernière phrase

Avant les mots :

les communes et leurs groupements

insérer les mots :

les départements,

III. - Alinéa 24, seconde phrase

Avant les mots :

Les communes et

insérer les mots :

Les départements,

IV. - Alinéas 43 et 49

Avant les mots :

Les communes

insérer les mots :

Les départements,

La parole est à M. Christian Favier.

Debut de section - PermalienPhoto de Christian Favier

Cet amendement, qui tend à introduire la possibilité pour les départements de participer au financement des aides au développement économique en passant convention avec la région, comme pourront le faire les communes et leurs groupements, porte l’expression d’un choix politique différent de celui qui sous-tend le présent texte et permet de mettre en cohérence les alinéas 8, 12, 24, 43 et 49 avec l’alinéa 13.

Ce choix politique consiste, bien sûr, à refuser que les départements soient dessaisis de leurs compétences actuelles dans ce domaine. Il est d’autant plus justifié, à notre avis, qu’il s’agit là d’une possibilité, et non d’une obligation. De ce fait, le principe constitutionnel de libre administration des départements et des régions est respecté.

Cet amendement permet aussi de mettre ces alinéas en cohérence avec l’alinéa 13, lequel dispose que les communes et leurs groupements peuvent, par voie de convention, déléguer au département leur compétence d’octroi de ce type d’aides.

Si notre amendement n’était pas adopté, et qu’une commune décidait de déléguer sa compétence au département, elle perdrait en fait sa possibilité d’intervention, puisque le département ne pourrait plus délivrer ces aides à sa place. Cette délivrance ne serait en effet possible que dans le cadre d’une convention passée avec la région, que le département ne pourrait plus signer. De ce fait, l’insécurité juridique serait totale.

Pour toutes ces raisons, nous vous soumettons cet amendement, persuadés que le Sénat saura prendre les décisions favorisant la lisibilité et la clarté de la loi.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L’amendement n° 3 n’est pas soutenu.

L’amendement n° 122 rectifié, présenté par MM. Allizard, Kennel, P. Leroy, Danesi, Morisset, Commeinhes et Vial, Mme Lopez, MM. Longuet, Milon, Karoutchi, Pellevat, de Nicolaÿ et Frassa, Mme Des Esgaulx, MM. Charon et Grand, Mme Lamure, MM. Chaize et Laménie, Mme Deromedi et M. Gremillet, est ainsi libellé :

Alinéa 10

Rédiger ainsi cet alinéa :

« Le conseil régional peut déléguer l’octroi de tout ou partie des aides à la métropole de Lyon, aux collectivités territoriales et à leurs groupements dans les conditions prévues à l’article L. 1111-8.

La parole est à M. Pascal Allizard.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Allizard

En première lecture, à propos de la délégation de l’octroi des aides par le conseil régional, le Sénat avait voté, pour l’alinéa 10 en question, la rédaction suivante : « Le conseil régional peut déléguer l’octroi de tout ou partie des aides aux collectivités territoriales et à leurs groupements dans les conditions prévues à l’article L. 1111-8. »

Or le texte voté par l’Assemblée nationale est le suivant : « Le conseil régional peut déléguer l’octroi de tout ou partie des aides [...] aux communes et à leurs groupements dans les conditions prévues à l’article L. 1111-8. »

Cette rédaction est problématique pour trois raisons.

Premièrement, elle contrevient aux dispositions de l’article L. 1111-8 du code général des collectivités territoriales qu’elle cite, puisque cet article pose le principe de la possibilité de délégation générale de compétences.

Les termes de cet article nous ont d’ailleurs été régulièrement rappelés pour justifier des demandes de retrait de nos amendements ! Je le cite : « Une collectivité territoriale peut déléguer à une collectivité territoriale relevant d’une autre catégorie ou à un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre une compétence dont elle est attributaire. »

Deuxièmement, la rédaction qui nous vient de l’Assemblée nationale exclut expressément les conseils départementaux de cette possibilité de délégation, alors même que nombre de régions constatent que les compétences et les finances nécessaires, demain, à la mise en œuvre de leur compétence économique, renforcée par le projet de loi NOTRe, relèvent justement, aujourd’hui, du niveau départemental. Je n’insisterai pas sur les débats que nous venons d’avoir à propos de la problématique de la ruralité et des territoires situés hors métropole...

Troisièmement, cette rédaction ouvre la possibilité d’octroi d’aides à des communes qui, dans le même projet de loi, perdent leur compétence en matière de développement économique. En effet, cette dernière devient une compétence de plein droit pour les EPCI, sans notion d’intérêt communautaire, en lieu et place des communes.

Il convient donc, dans un souci de cohérence, de logique et d’efficacité, d’adopter la rédaction suivante : « Le conseil régional peut déléguer l’octroi de tout ou partie des aides à la métropole de Lyon, aux collectivités territoriales et à leurs groupements dans des conditions prévues à l’article L. 1111-8. »

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L’amendement n° 658, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

I. - Alinéa 13

Supprimer cet alinéa.

II. - Après l’alinéa 18

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« Les communes ou les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre peuvent, par voie de convention passée avec le département, lui déléguer la compétence d’octroi de tout ou partie des aides mentionnées au présent article. » ;

La parole est à Mme la ministre.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

C’est un amendement rédactionnel.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

L’amendement n° 269 de Christian Favier étant contraire à la position adoptée par le Sénat en première lecture et à celle de la commission des lois en deuxième lecture, l’avis est défavorable.

L’amendement n° 122 rectifié prévoit la possibilité de délégation de l’octroi des aides régionales par la région aux autres collectivités territoriales ou à leurs groupements. On l’a dit, il existe déjà une disposition générale, l’article L. 1111-8 du code général des collectivités territoriales. Il n’apparaît donc pas pertinent de prévoir son application à un cas particulier.

Rappelons-le, la région pourra, si elle le souhaite, déléguer l’octroi de ces aides aux départements, aux EPCI à fiscalité propre, aux communes ou à toute collectivité territoriale à statut particulier.

En outre, l’amendement est satisfait par le texte de la commission.

On ne peut dès lors que s’étonner, monsieur Allizard, que vous insistiez avec autant de conviction... L’avis est défavorable.

En revanche, l’avis est favorable sur l’amendement n° 658 du Gouvernement.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Il est défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Alain Fouché, pour explication de vote sur l’amendement n° 269.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Fouché

Cet amendement me paraît tout à fait intéressant. J’ai évoqué, hier, le rôle que pouvaient avoir les départements dans le domaine de l’action économique, mais cette proposition n’a pas été retenue puisque tout cela a été transféré aux régions.

Le présent amendement n’englobe pas l’ensemble du domaine économique, mais vise seulement certaines aides économiques qui peuvent être attribuées.

Mes chers collègues, ce qui va se passer dans ce pays, c’est que les départements géreront tout ce qui relève du domaine social, c'est-à-dire qu’ils vont gérer la misère : le revenu de solidarité active, ou RSA, les personnes âgées, les jeunes en difficulté que l’on place dans des foyers, la petite enfance... Ils remplaceront l’État dans les territoires, car celui-ci s’en va : qu’il s’agisse des DDAF ou des DDE de naguère, toutes ces directions départementales sont parties, et ce sont les syndicats intercommunaux qui vont les remplacer. Quant aux services publics, ils disparaissent aussi, et ce sont les collectivités qui assumeront leurs missions.

Dans mon département, l’agence régionale de santé, l’ARS, a déjà annoncé qu’elle allait s’installer à Bordeaux, et la direction de Pôle Emploi a réuni ses cadres, confiant à certains d’entre eux qu’ils allaient déménager pour prendre la même direction !

Voilà ce que sera le nouveau département ! Les régions, en revanche, garderont le beau rôle en matière de tourisme, profitant du travail fait par les autres collectivités, notamment les départements, et accaparant tout le pouvoir économique.

Je trouverai dommage que l’on ne soutienne pas cet amendement qui, je le répète, ne concerne pas l’ensemble du domaine économique, mais un certain nombre d’aides utiles.

Pour ma part, je voterai cet amendement.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Rémy Pointereau, pour explication de vote sur l’amendement n° 122 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Rémy Pointereau

Je voterai cet amendement, car il me paraît indispensable que le département ait une compétence en matière d’aide au milieu rural, notamment pour soutenir les commerces et les entreprises artisanales des petites communes ; je pense à l’aide au dernier commerce.

Si la région a vocation à aider l’ensemble des activités économiques d’un certain niveau, en revanche, elle aura des difficultés pour revivifier, au plus près du terrain, les petits commerces.

Cet amendement correspond donc exactement à la volonté de favoriser les actions de proximité que le département mène au quotidien, en collaboration avec les communes et les communautés de communes.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Pascal Allizard, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Allizard

J’ai bien entendu la réponse de M. le rapporteur, mais j’ai sous les yeux, comme nous tous ici, le texte de la commission. À l’alinéa 10 de l’article 3, la rédaction exclut de facto les départements de la possibilité de délégation. Je ne considère donc pas que mon amendement soit satisfait, et je le maintiens.

J’appelle l’attention de mes collègues : si cet article était voté dans la rédaction qui nous est proposée, il serait en contradiction avec le fameux article L. 1111-8 du code général des collectivités territoriales, dont on nous dit pourtant, très souvent, qu’il nous permettra de tout faire !

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Je vous indique, dans un souci de clarification, monsieur Allizard, que l’article L. 1111-8 vise seulement les aides directes.

Mes chers collègues, je fais appel à votre mémoire. Le Premier ministre s’est exprimé ici même sur ce sujet et nous avons, sur plusieurs travées, défendu la compétence du département.

Je voudrais également faire appel à votre mémoire, madame la ministre, et à l’introduction, par rapport à la première version du texte, de la notion de solidarité territoriale en première lecture. Or cette notion autorise les départements à intervenir sur des problématiques fondamentales, comme la défense du commerce de proximité.

Telles sont les précisions que je souhaitais apporter.

L'amendement est adopté.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L’amendement n° 491 rectifié n’est pas soutenu.

L'amendement n° 476 rectifié, présenté par Mme Létard, M. Gabouty, Mmes Joissains et Loisier, M. Guerriau, Mme Morin-Desailly et MM. Roche, Bonnecarrère, Kern, Cigolotti et Delahaye, est ainsi libellé :

Alinéa 16

Remplacer les mots :

Dans le respect

par les mots :

Sous réserve de prendre en compte les orientations

La parole est à Mme Valérie Létard.

Debut de section - PermalienPhoto de Valérie Létard

Il n’est pas constitutionnellement envisageable d’attribuer de manière exclusive une compétence à une collectivité tout en imposant à cette dernière de l’exercer dans le respect d’un schéma réalisé par une autre collectivité.

Dès lors que le projet de loi prévoit que les communes, les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre et la métropole de Lyon sont seuls compétents pour définir les aides ou les régimes d’aides en matière d’investissement immobilier, on ne peut pas subordonner leurs compétences aux décisions des régions. C’est la raison pour laquelle ces compétences ne peuvent pas s’exercer « dans le respect du schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation ».

Il serait préférable d’envisager que les interventions de ces collectivités « tiennent compte » des orientations du schéma régional, car les actions des unes et des autres devront nécessairement se coordonner sur un même territoire pour être efficaces.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Il est très rare que je ne sois pas d’accord avec ma collègue Valérie Létard. Néanmoins, je lui demanderai de retirer son amendement, car il est contraire à la position de la commission.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Le Gouvernement demande également le retrait de cet amendement, faute de quoi il émettra un avis défavorable. En effet, cet amendement n’est pas cohérent avec ce qui a été exposé précédemment.

Debut de section - PermalienPhoto de Valérie Létard

Non, je vais le retirer, madame la présidente. J’ai bien compris que le vote ne me serait pas favorable, comme cela a été le cas pour mes autres amendements.

Cependant, le sujet reste entier, puisque nous restons confrontés à un petit problème de nature constitutionnelle…

Cela étant, je retire l’amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 476 rectifié est retiré.

L'amendement n° 156, présenté par M. Bouvard, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 16

Supprimer les mots :

en matière d’investissement immobilier des entreprises et de location de terrains ou d’immeubles

II. – Alinéa 17

Supprimer cet alinéa.

La parole est à M. Michel Bouvard.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Bouvard

Cet amendement a pour but de rendre les dispositions sur les aides relatives au foncier et aux bâtiments un peu moins précises.

Mes chers collègues, j’attire votre attention sur le fait qu’introduire l’alinéa 17 de l’article 3 dans la loi signifierait que tout ce qu’il vise relève des aides économiques stricto sensu, mais aussi que tout ce qui y figure serait susceptible d’être contrôlé par la Direction générale de la concurrence de la Commission européenne, la DG COMP, au titre des aides et interventions économiques en direction des entreprises.

Actuellement, seules les aides directes, les subventions et les bonifications d’intérêt, lorsque vous souscrivez des prêts, sont prises en compte. En revanche, il existe toujours une marge d’interprétation sur le foncier et sur les bâtiments, ce qui est d’ailleurs logique. En effet, et tous ceux qui ont présidé des parcs d’aménagement ou des syndicats mixtes le savent, il est nécessaire de recourir à des prix d’appel dans les premiers temps de la commercialisation d’un nouveau secteur.

Comment justifierez-vous, à l’avenir, qu’un prix d’appel se distingue d’une subvention à une entreprise, qui prendrait la forme d’un rabais sur le foncier ? Lorsqu’on viendra vous dire que c’est bien une subvention que vous attribuez à une entreprise, et qu’elle sera par conséquent prise en considération dans le calcul du plafond autorisé en matière d’aides aux entreprises, vous serez bien en peine de prouver que vous avez eu recours en réalité à un prix d’appel, pourtant indispensable lors du lancement de votre zone d’aménagement concerté, et que vous comptez combler l’absence de profit qu’il induit par la vente des derniers terrains.

Mes chers collègues, je vous mets donc en garde très solennellement sur les conséquences d’un tel degré de détail sur le niveau des contrôles effectués et sur les interprétations tatillonnes qui pourront être faites, que ce soit en matière de politique foncière, dans le cadre du développement d’un parc d’aménagement ou d’un programme immobilier. Une nouvelle définition des aides économiques pourrait conduire à des reversements, voire à des pénalités.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Le présent amendement qui prévoit de supprimer la compétence des EPCI « en matière d’investissement immobilier des entreprises et de location de terrains ou d’immeubles » est contraire à la position de la commission. Je vous renvoie, à cet égard, au débat qui vient de se dérouler et au vote du Sénat.

J’émettrai donc un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Le Gouvernement partage l’avis de la commission.

J’ajoute que, lors d’une réunion récente avec les commissaires européens chargés de l’action publique – il est un peu compliqué de les réunir à chaque fois, car ils sont au nombre de quatre –, nous avons été extrêmement clairs au sujet des aides à l’immobilier d’entreprise. En effet, si on suivait votre raisonnement de manière insidieuse, monsieur le sénateur, on pourrait considérer que ces aides peuvent s’étendre à la voirie, aux parkings, aux voies ferrées, etc.

À ce jour, l’action publique pour favoriser l’implantation des entreprises et éviter qu’elles ne s’installent n’importe où est bien comprise par l’ensemble des pays européens : il s’agit d’une action publique dont la nécessité non seulement économique mais aussi urbanistique, y compris en milieu rural, est reconnue.

Si nous devons garder votre remarque à l’esprit, il se trouve que, dans ce cas précis, le Gouvernement a obtenu par avance la réponse de la Commission européenne.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Bouvard

Cet amendement avait avant tout pour but de poser le problème. Je n’ai aucune raison de mettre en cause les échanges entre le Gouvernement et la Commission européenne, puisque la ministre nous a assuré avoir obtenu des engagements de celle-ci.

Simplement, j’observe que nous nous plaignons fréquemment des directives européennes et des contraintes communautaires, alors même que la Commission européenne n’exige pas toujours de notre part d’entrer dans un tel luxe de détails !

Pour en revenir à la question des aides économiques, tout ce qui en relève figure très précisément dans le texte. Cela ne va certes pas jusqu’à la voirie, mais le degré de précision est beaucoup plus important que celui qui prévalait jusqu’ici. J’espère que nous n’aurons pas à le regretter et que nous ne nous plaindrons pas – comme d’habitude – des contraintes que l’Europe nous impose.

En définitive, le problème ayant été soumis aux commissaires européens – j’espère, du reste, que les services de la Commission ont correctement retenu l’interprétation qui a été faite –, je n’ai plus aucune raison de maintenir mon amendement et je le retire.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Lenoir

Le sujet est trop important, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Lenoir

La réponse que j’ai entendue de Mme la ministre me satisfait. Cela dit, sur le terrain, …

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

J’y suis tous les jours, sur le terrain !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Lenoir

M. Jean-Claude Lenoir. … nous sommes confrontés à un certain nombre d’administrations qui nous demandent de respecter les règles européennes, et notamment la fameuse règle de minimis qui figure à l’article 108 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Pardonnez-moi de parler latin, mais c’est la règle qui l’exige !

Exclamations amusées.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Lenoir

Cette règle est extrêmement stricte. Ainsi, dans certains territoires, on vous explique qu’il n’est pas possible d’accorder plus de tant au titre des aides, en raison de la réglementation européenne. En revanche, dans certains autres territoires, qui ne se situent manifestement pas dans le même département – il suffit de lire la presse locale –, on a une lecture beaucoup plus généreuse, peut-être même un peu laxiste de la même règle.

D’ailleurs, certaines initiatives sont susceptibles d’être examinées de près par la Commission européenne et peuvent éventuellement faire l’objet de remboursements, lorsqu’il s’agit d’aides déjà versées.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Lenoir

Le Gouvernement a donc pris contact avec la Commission européenne. En définitive, je ne dirai pas que l’on peut faire ce que l’on veut, mais l’étroitesse du passage que certains vous demandaient d’emprunter est à revoir !

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Mesdames, messieurs les sénateurs, je ne voudrais pas que le débat se prolonge, même si le sujet est important, et intéressant.

Vous devez savoir qu’il existe depuis longtemps des règles en matière de mise à disposition des bâtiments, par exemple, qui s’appliquent à la France comme aux autres États membres. Ainsi, lorsque les collectivités territoriales construisent et mettent à disposition un bâtiment, des règles s’imposent à elles.

En effet, si l’Europe examine avec des jumelles les règles en matière de concurrence au niveau européen, la France n’est pas en reste, ne serait-ce que pour assurer les conditions d’une concurrence loyale entre ses entrepreneurs. Or, aujourd’hui, un entrepreneur déjà installé peut donner une traduction tout à fait différente d’une décision de revente d’un bâtiment « clé en main » à un prix trente pour cent inférieur au prix du marché.

Notre action publique est acceptable parce que ces règles existent. C’est également parce qu’elles sont toujours assez subtiles, y compris au sein des différentes familles d’entrepreneurs français, que nous veillons à ne pas « doublonner » les aides aux entreprises.

Lorsque j’évoquai les dizaines de milliards d’euros d’aides aux entreprises en France, cela comprenait tout, du terrain acheté et revendu dix ans plus tard sans prendre en compte l’évolution du foncier, jusqu’à l’aide directe ou l’entrée au capital.

Plus nous réussirons à bien identifier qui fait quoi, plus nous répondrons aux règles de la concurrence, en particulier au sein des branches qui souffrent de leur absence. Dans mon intervention, j’ai moi-même parlé de délocalisations à l’échelle infranationale, en raison de pratiques qui ne sont pas toujours acceptables. Ainsi, si telle collectivité répond par la négative à un entrepreneur qui, ayant besoin de s’agrandir, la sollicite pour la construction d’un bâtiment, il arrive que telle autre collectivité promette à ce même entrepreneur de le faire sur son propre territoire.

C’est parce que les règles de concurrence fixées par l’Europe sont également opposables en France qu’il est plus facile de discuter avec la Commission européenne. La France a en effet, elle-même, fixé des règles en matière de concurrence, loyale ou déloyale.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Mercier

Je vous remercie, madame la présidente, de me donner la parole, car si le contrôle opéré par l’Union européenne sur les subventions est, certes, un vrai sujet, il n’a cependant rien à voir avec l’amendement de notre collègue Michel Bouvard !

Qu’il s’agisse d’un sujet important et qu’on en discute, c’est une bonne chose ! Toutefois, on pourrait en débattre à tout autre moment puisqu’il n’a aucun lien avec l’amendement considéré. Je vais le démontrer en vous lisant le texte de l’amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Mercier

(Sourires.) Visiblement, tout le monde peut intervenir sur n’importe quel sujet, je vais donc, moi aussi, en profiter pour prouver que je peux faire comme les autres : n’importe quoi !

Exclamations amusées sur un grand nombre de travées.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Mercier

Je sais bien que M. Bouvard a retiré son amendement. Cependant, chacun a pu s’exprimer et cela fait déjà un moment que j’attends mon tour ! §

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Mercier

M. Michel Mercier. Monsieur Dallier, ce n’est en effet pas très difficile et, en la matière, vous avez une grande expérience !

Exclamations sur les travées de l'UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Mercier

Si l’amendement de M. Bouvard était adopté, l’alinéa 16 du présent article serait ainsi rédigé : « Dans le respect du schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation prévu à l'article L. 4251-12-1, les communes, la métropole de Lyon et les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre sont seuls compétents pour définir les aides ou les régimes d'aides et décider de l'octroi de ces aides sur leur territoire ». Telle serait donc la nouvelle rédaction de cet alinéa. Admettez, mes chers collègues, que le lien avec le contrôle des aides par l’Union européenne est assez ténu !

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 493 rectifié bis n'est pas soutenu.

L'amendement n° 157, présenté par M. Bouvard, est ainsi libellé :

Alinéa 56

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Par exception, les départements comportant un territoire de montagne au sens de l’article 3 de la loi n° 85-30 du 9 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne sont autorisés à accorder une garantie d’emprunt aux sociétés contribuant à l’aménagement ou à la gestion d’activités touristiques ou de transport situées dans des stations touristiques de montagne.

La parole est à M. Michel Bouvard.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Bouvard

L’occasion nous a déjà été donnée d’évoquer les garanties d’emprunt que peuvent accorder les collectivités départementales à des sociétés contribuant à l’aménagement ou à la gestion d’activités touristiques ou de transports dans les stations touristiques de montagne.

Il semble que le projet de loi doive avoir pour effet de priver les départements de la possibilité d’accorder ces garanties d’emprunt, sans lesquelles pourtant un certain nombre d’aménagements touristiques majeurs de notre pays n’auraient jamais vu le jour. Si les régions seules pouvaient en accorder – il est entendu que les communes n’en ont pas les moyens –, les territoires de montagne deviendraient tributaires, pour la réalisation de leurs aménagements touristiques, de choix non pas économiques, mais politiques, et de majorités de rencontre dans des régions où ce phénomène est aujourd’hui particulièrement marqué.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Cet amendement vise à autoriser les départements comportant un territoire de montagne à continuer d’accorder des garanties d’emprunt aux sociétés contribuant à l’aménagement touristique de la montagne. Cette disposition aurait davantage sa place à l’article 4 du projet de loi, qui porte sur le schéma de développement touristique.

Au demeurant, la commission des lois considère que les dispositions du projet de loi n’empêchent pas les départements d’accorder de telles garanties dans le cadre de ce schéma. La proposition de M. Bouvard nous donne l’occasion d’en demander confirmation au Gouvernement.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

À ce stade du débat, le Gouvernement reste défavorable à cet amendement.

Après que M. Bouvard a présenté un amendement ayant le même objet en première lecture, nous avons demandé une étude d’impact. Aucune donnée ne nous a encore été communiquée sur ces garanties d’emprunt, les départements qui les accordent et les types de risques qui sont pris. Par conséquent, faute d’informations suffisantes sur la portée de cette disposition, je puis difficilement m’y déclarer favorable.

Je crois bien me souvenir que la question soulevée par M. Bouvard a été abordée à l’Assemblée nationale, à propos des départements de la Savoie et de la Haute-Savoie, et que le principe suivant a été formulé : au cas où une communauté de communes, compétente pour accompagner une société réalisant des équipements touristiques de montagne, ne serait pas en mesure d’accorder à celle-ci des garanties d’emprunt, elle pourrait faire appel au département au nom de la solidarité territoriale.

À mesure que le débat à l’Assemblée nationale avançait, il a semblé au Gouvernement que, compte tenu de la situation financière des communes de montagne, il fallait satisfaire plutôt à deux autres impératifs : les stations touristiques, dont nous reparlerons sans doute tout à l’heure, et la possibilité de prévoir pour ces stations des dispositions particulières. Je pense qu’il faut s’en tenir là et qu’il serait hasardeux d’adopter cette mesure en l’absence de données précises.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Michel Bouvard, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Bouvard

Comme nous avons déjà abordé cette question en première lecture, je pensais qu’on se serait préoccupé entre temps de réaliser une étude d’impact. Je constate que nous en sommes toujours au même point.

Il est sûr que, dans la pratique, on recourt moins à ces garanties d’emprunt que par le passé. Néanmoins, mon amendement répondait à un souci de précaution. Dans la mesure où Mme la ministre vient d’expliquer que, au nom de la solidarité territoriale, les départements pourraient continuer d’accorder de telles garanties et dans l’espoir qu’une solution soit trouvée dans la version finale du projet de loi, je retire cet amendement. En tout état de cause, je me félicite que les débats aient permis de tirer la question au clair.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

M. René Vandierendonck, corapporteur. Merci, mon cher collègue !

Sourires.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Je suis sûre que l’on peut trouver une solution !

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L’amendement n° 157 est retiré.

Je mets aux voix l'article 3, modifié.

L'article 3 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 123 rectifié, présenté par MM. Allizard, Kennel, P. Leroy, Danesi, Morisset, Commeinhes et Vial, Mme Lopez, MM. Longuet, Milon, Karoutchi, Pellevat, de Nicolaÿ et Frassa, Mme Des Esgaulx, MM. Charon, Grand et Vogel, Mme Lamure, MM. Chaize, Laménie et Lemoyne et Mmes Deromedi et Gruny, est ainsi libellé :

Après l’article 3

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Les collectivités territoriales et leurs groupements compétents en matière de développement économique peuvent, par décision de leur assemblée délibérante, instituer un organisme dénommé agence de développement économique, chargé d’exercer une mission d’intérêt général visant au développement économique de leur territoire. Ils peuvent également confier cette mission à une agence de développement économique présente sur leur territoire.

Le statut juridique, les modalités d’organisation et de fonctionnement de l’agence de développement économique sont déterminés par la ou les assemblées délibérantes des collectivités qui la créent.

La parole est à M. Pascal Allizard.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Allizard

L’article additionnel que cet amendement vise à introduire dans le projet de loi est en relation directe avec l’article 3, qui porte sur l’action des collectivités territoriales en matière d’aides aux entreprises, que ces aides soient versées directement par les collectivités territoriales ou par des organismes agissant pour leur compte. Il s’agit de réaffirmer la possibilité pour les collectivités territoriales de s’appuyer sur un type spécifique d’organismes, les agences de développement économique, pour distribuer des aides aux entreprises.

Je rappelle que, à la demande du Président de la République, le Gouvernement travaille actuellement à la création d’une agence nationale de développement économique. Cette reconnaissance au plus haut niveau de l’État de la pertinence du rôle et du mode de fonctionnement des agences de développement économique, notamment des agences régionales et d’agglomération, est une invitation à reconnaître aussi, en les mentionnant dans la loi, les agences territoriales qui seront les relais de la future agence nationale.

Par ailleurs, l’article additionnel proposé par les auteurs de cet amendement permet de répondre au caractère obsolète de l’article 49 de la loi du 25 juin 1999 d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire et portant modification de la loi n° 95-115 du 4 février 1995 d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire, aux termes duquel les agences de développement économique sont constituées sous la forme d’associations de la loi du 1er juillet 1901.

D’une part, les agences de développement économique d’Alsace et de Moselle sont des associations de droit local régies par une loi de 1908. D’autre part, depuis l’adoption de la loi du 25 juin 1999, les formes juridiques des agences de développement économique ont fortement évolué : à côté de la forme associative, d’autres formes sont apparues, en particulier les régies, les groupements d’intérêt public et les entreprises publiques locales.

Nous vous invitons à confirmer la liberté des collectivités territoriales de choisir la forme juridique de leur agence de développement économique et d’asseoir sur une base légale plus ferme les agences qui ne sont pas constituées sous la forme d’une association de la loi du 1er juillet 1901.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

M. Jean-Jacques Hyest, corapporteur. M. Allizard étant expert en cette matière, il me faut être prudent : il ne sera pas facilement à court d’arguments !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Je considère que, dans ce domaine, les collectivités territoriales font ce qu’elles veulent. Un seul problème se pose : la loi du 25 juin 1999, qui prévoit la forme associative – qu’il s’agisse d’une association de la loi du 1er juillet 1901 ou d’une association de droit local, cela ne fait pas de différence. Or, comme l’a souligné notre collègue, de nombreuses agences de développement économique existent sous d’autres formes, car les collectivités territoriales utilisent les outils qui sont à leur disposition en vertu de leur pouvoir de libre administration.

Je suis de plus en plus surpris – ou plutôt je ne suis plus surpris de rien ! §que l’on cherche à tout encadrer, alors qu’il faudrait plus de liberté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Là où la liberté règne, on l’encadre ! C’est paradoxal, car nous nous plaignons toujours de nous voir imposer des pluies de textes. Quand la loi ne prévoit rien ou qu’elle se borne à énoncer des principes généraux au nom de la libre administration des collectivités territoriales, réjouissons-nous !

Monsieur Allizard, la commission des lois émet un avis défavorable sur cet amendement, parce que ce dernier ne sert pas l’objectif que vous vous proposez d’atteindre et qui est bon. Pourquoi n’avez-vous pas proposé plutôt la suppression de l’article 49 de la loi du 25 juin 1999, qui aurait réglé tous les problèmes que vous avez soulevés ? Vous aurez sans doute l’occasion de le faire à un autre moment…

Mme Marie-Françoise Perol-Dumont rit.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Admirative de l’argumentation très détaillée que M. le corapporteur vient de présenter, je me range à son avis. Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, il y sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Allizard

Quoique j’aie bien entendu les explications de M. le corapporteur, qui ne m’ont pas surpris, je maintiens cet amendement, essentiellement pour des raisons de principe, parce qu’il me semble important. Je me félicite en tout cas que ni Mme la ministre ni M. le corapporteur ne se soit montré hostile à notre intention.

L'amendement n'est pas adopté.

I. – Le code du travail est ainsi modifié :

1° L’article L. 5311-3 est ainsi rédigé :

« Art. L. 5311-3. – Sous réserve des missions incombant à l’État, la région coordonne, sur son territoire, les actions des intervenants du service public de l’emploi, dans les conditions prévues aux articles L. 6123-3 et L. 6123-4.

« Les autres collectivités territoriales et leurs groupements peuvent concourir au service public de l’emploi dans les conditions prévues aux articles L. 5322-1 à L. 5322-4. » ;

2° L’article L. 5312-3 est ainsi modifié :

a) Au début du premier alinéa, sont ajoutés les mots : « Après consultation des conseils régionaux sur le projet de convention, » ;

b)

Supprimé

c) Après le 3°, il est inséré un 3° bis ainsi rédigé :

« 3° bis Les conditions dans lesquelles l’institution coopère au niveau régional avec les autres intervenants du service public de l’emploi, le cas échéant au moyen des conventions régionales pluriannuelles de coordination de l’emploi, de l’orientation et de la formation ; »

d) (Supprimé)

3° L’article L. 5312-4 est ainsi modifié :

a) Le 4° est ainsi rédigé :

« 4° Un représentant des régions, désigné sur proposition de l’Association des régions de France ; »

b) Après le même 4°, il est inséré un 5° ainsi rédigé :

« 5° Un représentant des autres collectivités territoriales, désigné sur proposition conjointe des associations des collectivités concernées. » ;

Supprimé

5° L’article L. 5312-11 est abrogé ;

Supprimé

7° L’article L. 6123-3 est ainsi modifié :

a) Le troisième alinéa est ainsi rédigé :

« Il est présidé par le président du conseil régional. La vice-présidence est assurée par le représentant de l’État dans la région et par un représentant des organisations syndicales de salariés ou des organisations professionnelles d’employeurs. » ;

b) Le quatrième alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée :

« Le bureau est présidé par le président du conseil régional. » ;

8° L’article L. 6123-4 est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa, les mots : « et le représentant de l’État dans la région signent » sont remplacés par le mot : « signe » et les mots : « et des organismes spécialisés dans l’insertion professionnelle des personnes handicapées » sont remplacés par les mots : «, des organismes spécialisés dans l’insertion professionnelle des personnes handicapées et des présidents de maisons de l’emploi et de structures gestionnaires de plans locaux pluriannuels pour l’insertion et l’emploi » ;

b) Au 2°, après le mot : « participe », sont insérés les mots : «, le cas échéant, » ;

c) Au 3°, après le mot : « conduit », sont insérés les mots : «, le cas échéant, » ;

d) Après le 3°, il est inséré un 3° bis ainsi rédigé :

« 3° bis La contribution éventuelle de la région aux actions entreprises ;

bis (Supprimé)

9° Le début du 2° de l’article L. 6523-6-1 est ainsi rédigé : « 2° La première phrase du quatrième alinéa...

le reste sans changement

II. –

Non modifié

III. –

Supprimé

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Delebarre

Au moment où nous abordons l’examen des articles 3 bis et 3 ter, je tiens à rappeler que, en première lecture, le Sénat a introduit dans le projet de loi des dispositions visant à confier aux régions de nouvelles responsabilités en matière de coordination des acteurs des politiques de l’emploi. L’objectif affiché est de permettre une meilleure adaptation de ces politiques aux spécificités territoriales. S’il est louable et partagé, la méthode pose problème.

La lutte contre le chômage et pour l’emploi est une compétence régalienne : Pôle emploi est l’outil majeur des politiques de l’État, ainsi que son opérateur exclusif. Or le dispositif adopté par le Sénat instituait une tutelle des régions sur Pôle emploi. C’est pourquoi les députés ont largement réécrit l’article 3 bis introduit par le Sénat, pour prévenir toute remise en cause durable du rôle de l’État dans la lutte contre le chômage et pour garantir la suprématie de Pôle emploi au sein du service public de l’emploi. La fusion de l’ANPE et des ASSEDIC s’est révélée suffisamment délicate pour que l’on ne crée pas de nouvelles complications.

La mobilisation des régions au service de l’emploi n’en est pas moins essentielle : compétentes en matière d’orientation professionnelle, de formation et de développement économique, les régions doivent être au côté de l’État pour élaborer une stratégie régionale coordonnée en faveur de l’emploi qui soit aussi précisément accordée que possible au marché du travail local. Tel est l’objectif qui a inspiré aux députés d’introduire dans le projet de loi l’article 3 ter, qui permet à l’État de déléguer aux régions qui le souhaitent la coordination de nombreux acteurs du service public de l’emploi, hors Pôle emploi, en vertu d’une convention garantissant la cohérence de l’action régionale avec les politiques et les dispositifs nationaux.

Or notre commission des lois a rétabli le dispositif adopté par le Sénat en première lecture, apportant aux articles 3 bis et 3 ter des modifications qui soulèvent un certain nombre de difficultés et remettent en cause la cohérence même des politiques de l’emploi et de la formation.

D’abord, les dispositions relatives au comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles, le CREFOP, remettent en question la nouvelle gouvernance quadripartite instaurée par la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale, laquelle associe l’État, la région, les représentants des salariés et ceux des employeurs. Le président de région ne peut exercer seul la présidence du CREFOP ; l’association des pouvoirs publics et des partenaires sociaux est un facteur essentiel de la réussite des politiques de l’emploi et de la formation.

Ensuite, je rappelle que les dispositifs de la politique de l’emploi – emplois aidés, offres de services et prestations de Pôle emploi et, pour partie, des autres acteurs du service public de l’emploi, pilotage des moyens de Pôle emploi – sont nationaux. Comment les acteurs régionaux pourraient-ils s’engager, sans l’État, sur la manière de mobiliser les outils des politiques de l’État ?

Enfin, il me semble risqué d’adopter une logique d’intervention différenciée en fonction des publics cibles, l’État gérant les chômeurs de longue durée et les régions, les populations considérées comme employables, ce à quoi le dispositif rétabli par la commission des lois ouvre la voie.

Pour ces raisons, le groupe socialiste votera les amendements que le Gouvernement présentera respectivement à l’article 3 bis et à l’article 3 ter et qui tendent à restaurer l’équilibre trouvé à l’Assemblée nationale en première lecture.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 270, présenté par M. Favier, Mmes Assassi, Cukierman et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi libellé :

Supprimer cet article.

La parole est à Mme Christine Prunaud.

Debut de section - PermalienPhoto de Christine Prunaud

Le service public de l’emploi est-il soluble dans la décentralisation ? Telle est la question que soulève l’article 3 bis, introduit dans le projet de loi par la majorité sénatoriale, sous prétexte que les compétences des régions en matière de formation professionnelle et d’apprentissage seraient la condition nécessaire et suffisante pour leur adjoindre le service public de l’emploi.

À la vérité, la situation générale de l’apprentissage en France et les limites de l’efficacité de notre système de formation permanente, encore très loin de garantir une forme de sécurité sociale professionnelle, nous invitent plutôt à faire preuve d’une certaine précaution en matière de régionalisation.

De notre point de vue, il s’agit non pas de savoir si la régionalisation de son activité rendra Pôle emploi plus efficace, mais bel et bien de constater que la fusion de l’ANPE et des ASSEDIC, opérée sous le quinquennat précédent, a plongé – c’est peu dire ! – le service public de l’emploi dans de graves difficultés. De fait, l’évidente insuffisance des effectifs de Pôle emploi, la précarisation de ses agents et l’incapacité dans laquelle ils sont placés de réaliser un véritable suivi des personnes privées d’emploi et de leur apporter de véritables conseils, sans parler des exigences statistiques régulières, détériorent gravement la situation de l’institution.

Malgré toutes ces difficultés, Pôle emploi se révèle plus efficace que n’importe quel autre organisme de placement des privés d’emploi. Il nous semble donc préférable de supprimer cet article, dont la dimension purement déclarative est assez évidente.

En effet, en la matière, le vrai sujet réside plutôt dans l’accroissement de l’effort en faveur d’un service public de l’emploi performant, assorti d’une hausse de sa subvention de fonctionnement et d’une réflexion nécessaire sur la séparation entre traitement de la demande d’emploi et instruction des allocations chômage.

Pour l’ensemble de ces raisons, mes chers collègues, nous vous invitons à adopter cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Je dois reconnaître que les propos de M. Delebarre nous surprennent quelque peu, même si nous nous attendions à une telle réaction de sa part, dans la mesure où la position de la commission en matière d’association des régions aux politiques d’accompagnement vers l’emploi est plus offensive.

On nous avait annoncé une troisième étape de la décentralisation – peut-être viendra-t-elle un jour – et c’est un projet de loi d’administration de la République que l’on nous présente ! Par conséquent, nous avons voulu anticiper.

En effet, si l’on attribue aux régions la compétence de la formation professionnelle, il faut aussi leur accorder la compétence de l’accompagnement vers l’emploi, sans quoi le dispositif risque d’être bancal. Nous l’avons d’ailleurs déjà proposé en première lecture. C’est d’autant plus nécessaire que nous voulons conférer aux régions une compétence en matière de développement économique. De la même façon, nous souhaitons les associer à l’enseignement supérieur, ce qui fera l’objet d’un amendement à venir.

Il s’agit là d’une nécessité. Le Gouvernement lui-même et l’Assemblée nationale ont proposé de mettre en place des expérimentations. À quelles fins ? Si nous voulons confier aux régions des compétences en matière de développement économique comme nous l’avons fait en matière de formation professionnelle, il est nécessaire de leur attribuer aussi des compétences en matière d’emploi.

Nous sommes restés extrêmement prudents sur ce point, ne serait-ce que parce que nous sommes tenus par les règles constitutionnelles que vous connaissez, notamment l’article 40. En outre, nous ne remettons pas en cause l’établissement public chargé de l’emploi en France. Permettre aux régions d’avoir un représentant supplémentaire au conseil national de Pôle emploi ne suffira à rendre leur implication plus forte dans le secteur de l’emploi. Pour notre part, nous maintenons notre position et continuons à promouvoir l’idée de confier cette nouvelle responsabilité aux régions, qui nous semble très importante.

Par conséquent, la commission émet un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Le Gouvernement émet également un avis défavorable sur cet amendement.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je suis saisie de quatre amendements faisant l'objet d'une discussion commune.

L'amendement n° 659, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 3

Rédiger ainsi cet alinéa :

« Art. L. 5311-3. – La région participe à la coordination des acteurs du service public de l’emploi sur son territoire, dans les conditions prévues aux articles L. 6123-3 et L. 6123-4.

II. – Alinéa 4

Remplacer les mots :

Les autres collectivités territoriales

par les mots :

Les départements, les communes

III. – Alinéa 6

Remplacer les mots :

consultation des conseils régionaux sur le projet de convention

par les mots :

concertation au sein du Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles

IV. – Alinéas 20 et 21

Rédiger ainsi ces alinéas :

a) Le premier alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée :

« À ce titre, il organise la concertation sur la stratégie prévue à l’article L. 6123-4-1 et en assure le suivi. »

V. – Alinéas 22 et 23

Supprimer ces alinéas.

VI. – Après l’alinéa 23

Insérer deux alinéas ainsi rédigés :

…) Après le quatrième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Il est doté également d’une commission chargée de la concertation relative aux politiques de l’emploi sur le territoire, qui assure la coordination des acteurs du service public de l’emploi défini à l’article L. 5311-1 en fonction de la stratégie prévue à l’article L. 6123-4-1. »

VII. – Alinéas 24 à 29

Remplacer ces alinéas par huit alinéas ainsi rédigés :

8° L’article L. 6123-4 est ainsi rédigé :

« Art. L. 6123-4. – Le président du conseil régional et le représentant de l’État dans la région signent avec l’institution mentionnée à l’article L. 5312-1, les représentants régionaux des missions locales mentionnées à l’article L. 5314-1, des organismes spécialisés dans l’insertion professionnelle des personnes handicapées et des présidents de maisons de l’emploi et de structures gestionnaires de plans locaux pluriannuels pour l’insertion et l’emploi une convention régionale pluriannuelle de coordination de l’emploi, de l’orientation et de la formation.

« Cette convention détermine pour chaque signataire, en cohérence avec les orientations définies dans la stratégie régionale pour l’emploi prévue à l’article L. 6123-4-1 et dans le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation, dans le respect de ses missions et, s’agissant de l’institution mentionnée à l’article L. 5312-1, de la convention tripartite annuelle mentionnée à l’article L. 5312-3 :

« 1° Les conditions dans lesquelles il mobilise de manière coordonnée les outils des politiques de l’emploi et de la formation professionnelle de l’État et de la région, au regard de la situation locale de l’emploi et dans le cadre de la politique nationale de l’emploi ;

« 2° Les conditions dans lesquelles il participe, le cas échéant, au service public régional de l’orientation ;

« 3° Les conditions dans lesquelles il conduit, le cas échéant, son action au sein du service public régional de la formation professionnelle ;

« 4° Les modalités d’évaluation des actions entreprises.

« Un plan de coordination des outils qui concourent au service public de l’emploi et à la mise en œuvre de ses objectifs, visant à rationaliser et à mutualiser les interventions à l’échelle des bassins d’emploi, est inscrit dans la convention régionale pluriannuelle.

VIII. – Alinéa 30

Rétablir le 8° bis dans la rédaction suivante :

bis La section 2 du chapitre III du titre II du livre Ier de la sixième partie est complétée par un article L. 6123-4-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 6123-4-1. – Le président du conseil régional et le représentant de l’État dans la région élaborent une stratégie coordonnée en matière d’emploi, d’orientation et de formation professionnelles, en cohérence avec le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation. »

IX. – Alinéa 31

Supprimer cet alinéa.

La parole est à Mme la ministre.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Monsieur le corapporteur, j’ai écouté avec attention vos propos et suivi les travaux de la commission des lois.

Sans les débats qui se sont tenus au Sénat, le Gouvernement ne serait pas parvenu à cet amendement qui vise à revenir au texte tel qu’il a été voté par l’Assemblée nationale. C’est en effet grâce aux discussions et aux propositions de la Haute Assemblée qu’à l’Assemblée nationale, grâce à un travail avec François Rebsamen mené sous l’autorité du Premier ministre, un certain nombre d’accords ont pu être trouvés, qui répondent à une volonté d’équilibre sur ce dossier difficile.

Comment associer les régions au service public de l’emploi sans déstabiliser celui-ci ? Je le rappelle souvent, le service public de l’emploi a été entièrement réorganisé sous l’autorité de M. Gérard Larcher voilà quelques années, alors qu’il était ministre délégué. Cette réforme du service public de l’emploi visait essentiellement à rassembler dans une même unité les ASSEDIC – au centre des discussions des partenaires sociaux – et les services d’accompagnement des chômeurs.

Le Gouvernement souhaite associer plus étroitement les régions à la conduite des politiques de l’emploi, dans la mesure où, comme cela a été rappelé, elles sont des acteurs économiques majeurs et disposent de compétences en matière de formation professionnelle continue.

Monsieur le corapporteur, je l’exprime ici en toute amitié : je regrette que nous n’ayons pas organisé la décentralisation de cette compétence forte qu’est la formation professionnelle dans le cadre de ce projet de loi. Même s’il est difficile de s’en souvenir, ce transfert à la région a été décidé voilà quelques mois à l’occasion de l’examen d’un texte relatif à la formation professionnelle.

C’est peut-être une erreur de communication que d’avoir procédé de la sorte, mais nous ne pouvons revenir en arrière. Il est vrai que le texte qui vous est soumis ne porte que sur l’organisation territoriale de la République. Néanmoins, monsieur le corapporteur, je rappelle que les acteurs des régions et vous-même souhaitiez que la formation professionnelle soit transférée le plus rapidement possible aux régions. C’est ce qui a été fait.

Il nous faut maintenant poursuivre dans cette voie et aller plus loin en s’appuyant sur les travaux de la commission. Nous pensons – sur ce point, votre analyse est juste – qu’il est nécessaire de renforcer le rôle de pilote des régions, notamment en matière de politique de l’emploi : une meilleure territorialisation et une meilleure coordination des différents intervenants sont attendues. Pour autant, on ne peut pas dire que tout fonctionne parfaitement aujourd’hui.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Nous devons garder à l’esprit que la nouvelle organisation de la formation professionnelle n’est effective que depuis le 1er janvier. En d’autres termes, seulement quatre mois se sont écoulés depuis son entrée en vigueur.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Il me paraît extraordinaire de ne pas prendre en compte le fait qu’il s’agit là d’une période très courte pour pouvoir tirer un bilan. Or, alors même que nous manquons de recul, d’aucuns souhaitent réécrire l’histoire !

Tout à l’heure, on m’a demandé pour quelles raisons on souhaitait revenir sur le texte relatif à l’économie sociale et solidaire, alors qu’il était à peine voté. Pourtant, le laps de temps qui s’est écoulé depuis l’entrée en vigueur du dispositif relatif à la formation professionnelle est encore plus court !

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Nous nous inscrivons dans le prolongement d’une réforme qui ne s’applique que depuis le 1er janvier.

J’ai bien entendu les critiques qui ont été formulées sur le siège supplémentaire et les autres éléments relevant du même registre. C’est la raison pour laquelle nous avons proposé une nouvelle rédaction à l’Assemblée nationale.

Permettre aux régions qui le souhaitent d’obtenir une délégation de l'État afin d’assurer la coordination de certains acteurs du service public de l'emploi, en vertu d'une convention définissant les objectifs et les moyens, constitue une réelle avancée, M. Delebarre l’a souligné. Nous devons ensuite avoir à cœur de suivre cette évaluation.

Enfin, nous proposons de transférer aux régions des dispositifs d'appui à la création et à la reprise d'entreprises par les demandeurs d'emploi. Ce faisant, nous répondons à des attentes fortes, émanant notamment de personnes ayant subi un licenciement économique et désireuses de reprendre une activité. Celles-ci disposent des compétences nécessaires et répondent à une demande du marché. L’expérience montre d’ailleurs que la création d’entreprise par des demandeurs d’emploi fonctionne. Grâce à ce transfert, cela fonctionnera mieux encore.

Le Sénat a raison d’approuver le transfert de ces dispositifs à la région, l’Assemblée nationale l’a d’ailleurs suivi sur ce point. En effet, cela permettra à la région de mieux connaître les secteurs économiques – c’est ce que nous attendons d’elle aujourd’hui – et, ainsi, de mieux les maîtriser.

Au regard de ce que je viens d’exposer, vous comprendrez que le Gouvernement émettra un avis défavorable sur tous les amendements qui ont été déposés à cet article. La coordination des opérateurs du service public de l’emploi n’est pas une proposition vaine.

En conclusion, je rappelle que, sans votre initiative, rien n’aurait été engagé et le projet de loi que je défends devant vous aurait été différent. C’est la raison pour laquelle j’espère que ce texte recevra l’adhésion de la Haute Assemblée.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 455 rectifié, présenté par MM. Husson, Bonhomme, Morisset, Chatillon, Lefèvre, Frassa, Houel, Longuet, Milon et Revet, Mme Canayer, MM. Carle et Chasseing, Mmes Bouchart et Lamure, MM. Chaize et Laménie, Mme Deromedi, M. Gremillet et Mme Gruny, est ainsi libellé :

Alinéa 3

Remplacer le mot :

coordonne

par les mots :

participe à la coordination

et les mots :

les actions

par les mots :

des actions

La parole est à M. Jean-François Husson.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Husson

Il s’agit de revenir – ce qui n’est pas dans mes habitudes – à la formulation adoptée l’Assemblée nationale et de prévoir que « la région participe à la coordination des acteurs du service public de l’emploi sur son territoire ».

Pour le vivre – la pratique a d’indéniables vertus ! –, je persiste à penser que la coordination exclusive par les régions pourrait avoir, aurait même, pour conséquence la division du service public de l’emploi : Pôle emploi et les outils territoriaux, à l’échelon national, les maisons de l’emploi, les plans locaux pluriannuels pour l’insertion et l’emploi, les PLIE, et les missions locales, à l’échelon régional.

Une telle division nuirait fortement à l’optimisation du service public de l’emploi et serait en contradiction avec tous les efforts de cohérence et de coordination menés collectivement par Pôle emploi et les outils territoriaux pour lesquels aujourd’hui encore se mobilisent un certain nombre de collectivités, notamment les intercommunalités. Dans le sud du département de la Meurthe-et-Moselle par exemple, il existe des dispositifs intéressants autour des maisons de l’emploi qui sont en grande partie financés par les collectivités territoriales.

Dans ce domaine – j’appelle votre attention sur ce point –, nous n’avons pas le droit de nous priver de la conjugaison de tous les efforts, qu’ils relèvent du financement ou de l’insertion, qui conduisent à ramener un certain nombre de chômeurs sur le marché du travail. Nous le faisons pour la France et, avant tout, pour tous ceux qui sont sans emploi.

Même si les temps sont difficiles, et peut-être justement parce qu’ils le sont, nous devons redoubler d’efforts, notamment à travers un accompagnement financier, social et humain, qui commence par le respect de la dignité de la personne. Cela permettra de soutenir l’engagement de ceux qui se mettent au service du pays.

Pour toutes ces raisons, je souhaite que le Sénat vote cet amendement, même si ce n’est pas conforme à ce que la commission a décidé.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Husson

M. Jean-François Husson. J’en appelle à la sagesse de la Haute Assemblée : il nous faut apporter notre soutien à ceux qui, aujourd’hui, sont au chômage et qui retrouveront un emploi grâce à ces dispositifs.

M. Michel Delebarre applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 480, présenté par M. Sido, est ainsi libellé :

Après l'alinéa 26

Insérer deux alinéas ainsi rédigés :

…) Le premier alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée :

« Cette convention fait l’objet d’une concertation et d’un avis des conseils départementaux consultatifs des personnes handicapées. » ;

La parole est à M. Bruno Sido.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

Les élus des départements proposent que la région, avant toute décision dans le domaine de l’emploi des personnes en situation de handicap, puisse recueillir l’avis du conseil départemental des personnes handicapées, appelé à devenir le conseil départemental de la citoyenneté et de l’autonomie et à être présidé par le président du conseil départemental, selon les termes du futur article L. 14-11-1 du code de l’action sociale et des familles.

Eu égard à la spécificité que présente la réinsertion des personnes en situation de handicap dans le milieu professionnel et des compétences sociales du département, cet amendement vise à assurer aux personnes handicapées un traitement efficace de leur insertion ou de leur introduction dans un emploi adapté aux particularités de leur situation.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 391 rectifié, présenté par MM. Mézard, Arnell, Bertrand, Castelli, Collin, Collombat, Esnol, Fortassin et Hue, Mmes Laborde et Malherbe et M. Requier, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 29

Insérer deux alinéas ainsi rédigés :

...) Est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

Cette convention fait l’objet d’une concertation et d’un avis des conseils départementaux consultatifs des personnes handicapées. » ;

La parole est à M. Jean-Claude Requier.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Requier

Cet amendement vise lui aussi à préciser que la région, préalablement à toute décision dans le domaine de l’emploi des personnes en situation de handicap, recueille l’avis du conseil départemental des personnes handicapées.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Je remercie Mme la ministre d’avoir tenu compte des évolutions manifestement nécessaires en matière de service public de l’emploi, même si, dans ce domaine, la réflexion n’est peut-être pas encore aboutie.

La formation professionnelle est une compétence nouvelle de la région, raison de plus pour lui attribuer immédiatement la coordination des actions des intervenants du service public de l’emploi – vous savez bien que tout cela est lié : l’emploi dépend aussi de la formation et, en l’absence de formation, il est plus difficile de trouver un emploi. C’est d’autant plus logique que la région dispose également de la compétence en matière de développement économique.

En 1982 et en 1983, on ne s’est pas contenté de transférer une seule compétence aux régions et, surtout, aux départements, qui s’en sont vu attribuer plusieurs. Par la suite, d’autres lois, telle la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales, dite « loi Raffarin », ont procédé à des transferts complémentaires de compétences.

Que ces opérations de transferts soient complexes à organiser et nécessitent des délais, j’en conviens. Il n’en reste pas moins que, si l’on ne fixe pas d’ores et déjà une orientation, on ne fera pas grand-chose, car tous les conservatismes se manifesteront pour empêcher toute évolution.

René Vandierendonck et moi-même avons reçu l’ensemble de ces organismes : ils sont si nombreux que je ne les citerai pas tous. Il nous a paru extraordinaire qu’ils ne travaillent pas ensemble, au lieu d’agir chacun de son côté, dans sa boutique.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Comme l’a souligné à plusieurs reprises la Cour des comptes – qu’il conviendrait d’écouter de temps en temps afin de mener les réformes nécessaires –, des sommes colossales sont dépensées dans ce domaine. La région peut très bien devenir le vrai coordinateur de l’accompagnement vers l’emploi à l’échelon local, dans le respect des initiatives heureuses qui peuvent être prises en la matière pas les uns et les autres. C’est d’autant plus logique que, contrairement à ce qui peut être dit, l’État ne mène aucune action d’accompagnement.

Nous avons une ambition : dans ce domaine, nous croyons beaucoup à l’action des régions, des élus locaux, qui sont aussi des praticiens du terrain. Il faut avancer si nous voulons que les choses s’améliorent.

Madame la ministre, nous saluons les améliorations que vous proposez par rapport au texte de l’Assemblée nationale, avec laquelle le dialogue va se poursuivre. Cependant, nous tenons beaucoup à conserver les dispositions introduites dans le texte à la suite du vote en commission de l’amendement qu’avait déposé, au nom de la commission des affaires sociales, René-Paul Savary, qui avait beaucoup travaillé sur ce sujet.

Aussi, cher Jean-François Husson, compte tenu de ces remarques, vous comprendrez que la commission émette un avis défavorable sur l’amendement n° 455 rectifié.

J’en viens à l’amendement n° 480.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Entre-t-il bien dans les attributions de la maison départementale des personnes handicapées, la MDPH, qui a essentiellement un rôle d’accompagnement social, de se prononcer sur ce qui relève de l’emploi des personnes en situation de handicap ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Que je sache, ce n’est pas la MDPH qui décide si quelqu’un est inapte au travail !

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

Elle détermine le taux d’incapacité, lequel conditionne l’attribution de l’allocation aux adultes handicapés !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Ce que je dis, c’est que les MDPH ne mènent pas d’action particulière en matière d’emploi. Aussi, ne commençons pas à tout mélanger. Il sera sans doute nécessaire de les consulter, mais il est inutile et superflu de le mentionner dans la loi. Ne nous engageons pas dans cette voie… Qui plus est, dans ce domaine, le département et la région n’ont pas la même visée.

Aussi, la commission demande le retrait de cet amendement ; à défaut, elle émettra un avis défavorable. Il en est de même pour l’amendement n° 391 rectifié.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Dans la mesure où le Gouvernement a déposé un amendement tendant à réécrire en partie cet article, il ne peut qu’émettre un avis défavorable sur ces amendements, comme sur tous ceux qui ont été déposés à l’article 3 bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Alain Fouché, pour explication de vote sur l'amendement n° 659.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Fouché

Pour ma part, j’ai installé une maison de services au public, à laquelle je consacre 150 000 euros chaque année. Elle accueille la mission locale pour l’emploi, Pôle emploi y assure des permanences et une structure a été montée avec le conseil départemental, qui est chargée de s’occuper des demandeurs d’emploi.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Fouché

Si j’ai bien compris, je n’aurai plus à m’occuper de cette maison de services au public, je n’y mettrai plus un sou, car elle sera désormais gérée par la région. Est-ce bien cela ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Mon cher collègue, la coordination des actions en matière d’accompagnement vers l’emploi, c’est autre chose ! Nous parlerons sous peu des maisons de services au public, qui, un soir, ont été malencontreusement supprimées. Celles-ci ne vont pas disparaître. Au contraire, leur création sera même encouragée.

Notre but n’est pas de faire éclater Pôle emploi, dont des antennes peuvent parfaitement être accueillies au sein de ces maisons de services au public, au côté éventuellement d’une maison de l’emploi ou d’autres services publics ou au public. Cela continuera. Mais le fait que la région soit compétente en matière d’accompagnement vers l’emploi ne signifie aucunement la fin des initiatives locales, notamment en zone rurale, tendant à regrouper les services publics. Je dirai même que ces initiatives entrent parfaitement dans le champ de responsabilité du département au titre de sa compétence en matière de solidarité territoriale. Ces initiatives de terrain sont extrêmement utiles.

M. Alain Fouché acquiesce.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. René-Paul Savary, pour explication de vote sur l'amendement n° 659.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

L’amendement que la commission des affaires sociales a fait adopter lors de l’examen, en première lecture, du texte en commission tendait à confier à la région la responsabilité de la coordination du développement économique, de la formation, etc.

Dans les territoires, les situations sont différentes selon que l’on y trouve une maison de l’emploi, une mission locale, etc. Au moment où la rationalisation des coûts s’impose, la coordination des actions menées par les uns et les autres permettra à celles-ci d’être plus efficaces. À cette fin, il nous a paru intéressant que les comités régionaux de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles, les CREFOP, qui sont les instances de coordination y afférentes, soient présidés par les présidents de région.

Le problème – et je rebondis sur les propos de Jean-Jacques Hyest –, c’est bien l’insertion professionnelle, qui relève plus ou moins de la compétence des départements, en tout cas s’agissant des bénéficiaires du RSA. C’est pourquoi, dans le cadre des futures grandes régions, cette instance de coordination devra s’appuyer sur les départements pour l’insertion professionnelle des bénéficiaires du RSA. Une instance de concertation sera mise sur pied, déclinant la politique de l’emploi à l’échelle du territoire.

J’en viens à la question de l’insertion et de la formation des personnes handicapées.

Monsieur le corapporteur, c’est bien la MDPH qui attribue la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, détermine la capacité notamment à l’emploi et définit des plans de formation, notamment avec l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées, l’AGEFIPH, pour insérer les personnes handicapées dans l’emploi.

Je rappelle que le taux de chômage de ces personnes est deux fois supérieur à celui des personnes valides. Il faudra donc faire en sorte que personne ne soit laissé sur le bord du chemin. Il me semble bien qu’il était prévu que les conseils départementaux consultatifs des personnes handicapées ou les MDPH seraient automatiquement consultés sur toute question relative à l’insertion des personnes handicapées.

L'amendement n'est pas adopté.

L'amendement n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Bruno Sido, pour explication de vote sur l'amendement n° 480.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

Je ne comprends pas le raisonnement du corapporteur.

Avec l’aide sociale à l’enfance, le handicap constitue l’une des compétences les plus importantes confiées aux conseils départementaux.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

C’est bien par le biais de la MDPH que l’allocation aux adultes handicapés, l’AAH, est attribuée, celle-ci déterminant le taux d’incapacité de la personne concernée. De fait, les MDPH connaissent les handicapés. Comment la région pourrait-elle se passer de leur avis et de celui du conseil départemental des personnes handicapées, appelé à devenir le conseil départemental de la citoyenneté et de l’autonomie dès lors que la loi sera votée ?

Si la région peut se passer de ces avis, eh bien qu’elle reprenne carrément la compétence en matière de handicap et que l’on n’en parle plus !

Avant de décider si je retire ou non cet amendement, j’aimerais que M. le corapporteur m’apporte des explications complémentaires.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Alain Fouché, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Fouché

Avant la mise en place des maisons départementales des personnes handicapées, c’était l’État qui était compétent en matière de handicap. Quel que soit le gouvernement en place, la situation n’était pas satisfaisante : des mois s’écoulaient avant que les gens pussent enfin voir aboutir leurs dossiers.

Mon département a été le deuxième ou le troisième à mettre en place une maison départementale des personnes handicapées, …

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Fouché

… vers laquelle ont immédiatement afflué toutes les personnes concernées. Désormais, cela fonctionne bien.

Comme Bruno Sido, je pense qu’il n’est pas gênant pour la région de disposer d’un certain nombre d’informations, bien au contraire. Il n’est pas question de conduire une double enquête ; il s’agit simplement de délivrer à la région des informations qui peuvent lui être utiles.

Autant faire fonctionner de façon complémentaire ces deux institutions, cela permettra d’économiser à la fois du temps et des moyens, ce qui, en cette période difficile, est une mesure de sagesse.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Je souhaite avancer un argument supplémentaire qui convaincra peut-être M. Sido de retirer son amendement.

Monsieur le sénateur, vous souhaitez que les conseils départementaux des personnes handicapées soient consultés préalablement à toute décision dans le domaine de l’emploi des personnes en situation de handicap.

Or l’article R. 6123-3-4 du code du travail, créé par le décret du 16 septembre 2014 relatif aux missions, à la composition et au fonctionnement du comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles – il est donc postérieur à la loi du 5 mars instituant le CREFOP –, énonce que « les collectivités départementales du ressort de la région sont associées aux réflexions et travaux conduits par le comité en matière d’insertion professionnelle », notamment des personnes en situation de handicap.

Votre préoccupation est donc satisfaite et, quoi qu’il en soit, ce décret s’applique.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 480 est retiré.

Monsieur Requier, l'amendement n° 391 rectifié est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Requier

M. Jean-Claude Requier. L’amendement de M. Sido me semblait excellent, mais, comme il l’a retiré, je retire aussi le mien, madame la présidente !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

J’en reprends le texte, au nom de la commission, madame la présidente !

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je suis donc saisie d’un amendement n° 790, présenté par M. Hyest, au nom de la commission des lois, et ainsi libellé :

Alinéa 13

Remplacer les mots :

Un représentant des régions, désigné

par les mots :

Deux représentants des régions, désignés

La parole est à M. Jean-Jacques Hyest, corapporteur.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement, dont l’adoption conduirait à doubler le nombre de représentants des régions et déséquilibrerait ce qui a été précédemment décidé.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Je suis saisie de trois amendements faisant l'objet d'une discussion commune.

L'amendement n° 457, présenté par MM. Sido, Karoutchi, Mouiller, G. Bailly, César, B. Fournier, Morisset, P. Leroy, Vogel, Pierre et de Nicolaÿ, est ainsi libellé :

Alinéa 15

Rédiger ainsi cet alinéa :

« 5° Un représentant des départements, un représentant des communes et un représentant des intercommunalités désignés sur proposition des associations des collectivités concernées. » ;

La parole est à M. Bruno Sido.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

En l’état actuel du texte, la représentation des collectivités se limite à un représentant des régions et un représentant de l’ensemble des autres échelons de collectivités territoriales.

Cet amendement vise à assurer une meilleure représentativité de tous les échelons locaux et à faire en sorte que leurs intérêts soient pris en compte, sans rompre pour autant l’équilibre et la représentation au sein de Pôle emploi.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Les deux derniers amendements sont identiques.

L'amendement n° 390 rectifié est présenté par MM. Mézard, Arnell, Bertrand, Castelli, Collin, Collombat, Esnol, Fortassin et Hue, Mmes Laborde et Malherbe et M. Requier.

L'amendement n° 465 est présenté par MM. Sido, de Nicolaÿ, D. Bailly, Mouiller, César, B. Fournier, Morisset, P. Leroy, Vogel et Pierre.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 15

Remplacer les mots :

des autres collectivités territoriales, désigné sur proposition conjointe des

par les mots :

de chaque niveau de collectivité territoriale, désigné sur proposition des autres

La parole est à M. Jean-Claude Requier, pour présenter l’amendement n° 390 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Requier

Cet amendement vise, conformément à la logique que nous avons défendue précédemment, à coordonner les différents échelons locaux concernés par les politiques de l’emploi. Comme l’a reconnu Mme la ministre, il faut améliorer la coordination sur le terrain.

Cette simple et salutaire précision rédactionnelle garantira à l’assuré une meilleure représentativité des échelons locaux dont les intérêts seront effectivement pris en compte au sein de Pôle Emploi.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Bruno Sido, pour présenter l'amendement n° 465.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Nous proposons que la région prenne des responsabilités en matière d’accompagnement vers l’emploi, ce à quoi vous répondez que les collectivités qui n’ont pas de compétences dans ce domaine doivent elles aussi être représentées au conseil d’administration de Pôle emploi ! Or cela provoquera, outre un mélange des genres, un déséquilibre au sein de l’instance ! Il me paraît suffisant de faire siéger un représentant des autres collectivités !

Le Gouvernement trouve déjà que deux représentants des régions, cela fait beaucoup. Imaginez sa réaction si vous ajoutez un représentant par ci, un autre par là ! Certes, on peut mettre tout le monde dans tout, mais on peut aussi accepter de clarifier les compétences des uns et des autres ! C’est ce que nous souhaitons.

La compétence qui est en cause n’est pas retirée au département, elle n’est pas répartie différemment : il s’agit d’une compétence nouvelle donnée aux régions. Laissons les régions siéger au conseil d’administration de Pôle emploi ! Pourquoi vouloir associer les départements ou les intercommunalités qui n’ont aucune compétence en ce domaine ? Si tout un tas d’associations interviennent, la coordination est assurée non par les collectivités locales, mais par les services de l’État.

Depuis ce matin, sur chaque alinéa du texte, on introduit des nouveautés, on crée des confusions ! Or je vous assure que nos concitoyens sont las de constater que tout le monde s’occupe de tout et que cela devient incompréhensible !

C’est là une manifestation mineure ; il y en a eu d’autres, beaucoup plus fortes ! Néanmoins, mes chers collègues, ce n’est pas cohérent. Vous en viendriez presque à nous faire regretter d’avoir voulu proposer en faveur des régions des mesures vigoureuses en matière d’accompagnement vers l’emploi !

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Je partage la position de la commission. J’ajoute qu’au conseil d’administration de Pôle emploi siègent cinq représentants de l’État, lequel apporte un financement de 1, 6 milliard d'euros, et les représentants des partenaires sociaux, qui contribuent à hauteur de 3 milliards d'euros. Il faut donc équilibrer la représentation des salariés et celle des patrons.

À la limite, si l’on veut faire rentrer de nouveaux partenaires, peut-être faut-il faire rentrer aussi des milliards ! Sommes-nous prêts à demander une contribution à chacun des participants ?

Là, on s’achemine vers un problème de représentation des financeurs. Non seulement on intègre, contre l’avis du Gouvernement, des représentants des régions, c’est-à-dire des non-financeurs, mais on multiplie leur nombre par deux ! Seront-ils prêts à financer ? Les départements le seront-ils ? Non !

Veillons à préserver les équilibres existants ! Il ne faudrait pas que les financeurs finissent par devenir minoritaires au sein du conseil d’administration !

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

Je ne rappellerai pas à M. Jean-Jacques Hyest que les départements s’occupent du RSA.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

Eh bien, comme son nom l’indique, le RMI, le revenu minimum d’insertion, a un volet d’insertion ! Il serait donc fort utile, et ce à bien des égards, que les départements aillent voir ce qui se passe à Pôle emploi pour en savoir plus sur les allocataires du RMI et du RSA. Il est donc tout à fait cohérent que les départements soient représentés, par exemple au conseil d’administration de Pôle emploi !

Cela étant, je retire mon amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 457 est retiré.

Monsieur Requier, l'amendement n° 390 rectifié est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Requier

Il s’agissait de préciser que chaque niveau de collectivité devait être représenté. À suivre le raisonnement de M. le corapporteur d’ailleurs, il faudrait supprimer toutes les collectivités !

Toutefois, même si le corapporteur n’a pas tout à fait répondu à nos préoccupations, je retire cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 390 rectifié est retiré.

Monsieur Sido, l'amendement n° 465 est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 465 est retiré.

Je suis saisie de huit amendements faisant l'objet d'une discussion commune.

Les deux premiers sont identiques.

L'amendement n° 389 rectifié est présenté par MM. Mézard, Arnell, Bertrand, Castelli, Collin, Collombat, Esnol, Fortassin et Hue, Mmes Laborde et Malherbe et M. Requier.

L'amendement n° 481 est présenté par M. Sido.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’alinéa 19

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

...) À la première phrase du deuxième alinéa, après les mots : « de la région », sont insérés les mots : «, des départements et des représentants des établissements de coopération intercommunale à fiscalité propre » ;

La parole est à M. Jean-Claude Requier, pour présenter l’amendement n° 389 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Requier

Lieu de concertation, le comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles, le CREFOP, assure à l’échelle régionale l’articulation des politiques d’emploi, d’orientation et de formation professionnelles.

Il s’agit d’une instance dont la gouvernance est quadripartite. Elle est présidée conjointement par le préfet de région et le président du conseil régional ou leurs représentants.

Ses missions sont bien connues. Cet organisme est chargé des fonctions de diagnostic, d’étude, de suivi et d’évaluation des politiques nécessaires pour assurer la coordination entre les acteurs des politiques d’orientation, de formation professionnelle et d’emploi et la cohérence des programmes de formation dans la région, en lien avec le Comité national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles, le CNEFOP.

Afin de mener à bien ses missions, la composition du CREFOP intègre, outre le préfet de région et le président du conseil régional, des membres nommés par arrêté du préfet de région, notamment des représentants des organisations syndicales de salariés et des organisations professionnelles d’employeurs.

Cet amendement vise à rétablir les dispositions adoptées par le Sénat en première lecture, qui permettaient au département, au vu de son rôle de chef de file de l’action sociale – que nul ne conteste – et de garant des solidarités territoriales, de siéger dans cette instance de coordination.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Bruno Sido, pour présenter l'amendement n° 481.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

Les comités régionaux de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle, créés par la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale, ont pour mission d’assurer la coordination entre les acteurs des politiques d’orientation, de formation professionnelle et d’emploi.

Les politiques d’insertion, ainsi que les plans locaux d’insertion pour l’emploi, les PLIE, les missions locales et les maisons de l’emploi sont bien souvent assumés par les élus départementaux.

C’est pourquoi il convient de rétablir les dispositions adoptées en première lecture au Sénat relatives à la composition des CREFOP en les complétant afin de permettre aux départements de siéger au même titre que les élus régionaux et les élus des groupements de communes.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Les deux amendements suivants sont identiques.

L'amendement n° 30 rectifié ter est présenté par Mme Micouleau, MM. Pellevat, Laménie, A. Marc, Chasseing, Mouiller et Savary, Mme Giudicelli, MM. Karoutchi et Chatillon, Mme Deromedi, M. Mandelli, Mmes Deroche et Imbert et MM. Revet, Vasselle, Milon, Commeinhes, Grand, Doligé, Vogel et Savin.

L'amendement n° 218 rectifié bis est présenté par M. Nègre.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’alinéa 19

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

…) À la première phrase du deuxième alinéa, après les mots : « représentants de la région, », sont insérés les mots : « des représentants des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre de plus de 250 000 habitants ou comprenant une commune ayant perdu la qualité de chef-lieu de région, et de la métropole de Lyon, » ;

La parole est à M. Jean-Pierre Grand, pour présenter l’amendement n° 30 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

Je présenterai conjointement les amendements n° 30 rectifié ter, 31 rectifié bis et 32 rectifié.

Il s’agit de rétablir la participation des présidents des grandes intercommunalités et métropoles au sein des CREFOP.

L'amendement n° 31 rectifié bis est un amendement de repli qui vise à assurer la représentativité des métropoles.

L'amendement n° 32 rectifié est également un amendement de repli, qui tend à permettre à toute collectivité de demander à siéger au sein du CREFOP.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L’amendement n° 218 rectifié bis n’est pas soutenu.

Les deux amendements suivants sont identiques.

L'amendement n° 31 rectifié bis est présenté par Mmes Micouleau et Deroche, MM. Milon, Revet, Chatillon, Commeinhes et Grand, Mmes Imbert et Deromedi, M. Mandelli, Mme Giudicelli et MM. Savary, Mouiller, Chasseing, Laménie, Pellevat et Vasselle.

L'amendement n° 219 rectifié bis est présenté par M. Nègre.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’alinéa 19

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

…) À la première phrase du deuxième alinéa, après les mots : « représentants de la région, », sont insérés les mots : « des représentants des métropoles et de la métropole de Lyon, » ;

L’amendement n° 31 rectifié bis a déjà été défendu.

L’amendement n° 219 rectifié bis n’est pas soutenu.

Les deux derniers amendements sont identiques.

L'amendement n° 32 rectifié est présenté par Mme Micouleau, M. Grand, Mme Deroche, MM. Pellevat, Laménie, Chasseing, Mouiller et Savary, Mme Giudicelli, MM. Karoutchi et Chatillon, Mme Deromedi, MM. Mandelli, Revet et Commeinhes, Mme Imbert et MM. Milon et Vasselle.

L'amendement n° 220 rectifié bis est présenté par M. Nègre.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’alinéa 19

Insérer deux alinéas ainsi rédigés :

…) Après le deuxième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Toute collectivité territoriale ou groupement de collectivités territoriales à fiscalité propre qui en fait la demande est autorisé à siéger au sein du comité régional de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelles si les représentants des quatre collèges qui le composent ont exprimé leur accord. » ;

L’amendement n° 32 rectifié a déjà été défendu.

L’amendement n° 220 rectifié bis n’est pas soutenu.

Quel est l’avis de la commission sur les amendements restant en discussion ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Je le répète : si on a une compétence, on siège ; sinon, on ne siège pas !

Il faudrait maintenant que les métropoles soient représentées ? Ont-elles une quelconque compétence en matière de formation professionnelle et d’orientation ? Non, pas plus que les intercommunalités !

Pourquoi vouloir faire siéger tout le monde au sein des CREFOP, où il est besoin de se concerter par exemple autour des programmes d’orientation, de formation professionnelle et d’emploi, ce dernier domaine restant de la compétence de l’État ? Cela n’a rien à voir ! Franchement, si vous voulez tout clarifier, renoncez à vos amendements !

Ces comités…

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Ah non ! Ils ne sont en rien des comités Théodule ! Ils prennent des décisions qui engagent les finances de la région et celles de l’État. Ce n’est pas rien !

Mes chers collègues, pour avoir l’expérience d’innombrables nominations de représentants des collectivités locales dans toutes sortes d’organismes, je peux vous assurer que ces élus n’y vont même pas !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Monsieur Sido, vous avez rappelé que de nombreux élus départementaux siégeaient dans les missions locales ou les maisons de l’emploi. C’est évident ! Encore faut-il préciser que c’est parce que ce sont des personnalités reconnues : ils ne siègent pas es qualité en tant que représentants du conseil général !

Dans ma circonscription, c’est la députée-maire qui préside la mission locale. Si elle siège au sein de cet organe, ce n’est ni parce qu’elle est députée ni parce qu’elle est maire. Elle a été élue par tous ceux qui financent, à savoir les collectivités et l’État, lequel, je le dis au passage, ne met pas assez d’argent !

Là encore, la commission demande le retrait de ces amendements, dont l’objet se défend encore moins pour le CREFOP, qui est une instance de décision, de concertation entre la région et l’État. Puisque la formation professionnelle est une compétence de la région et que l’emploi est une compétence de l’État à laquelle on veut mieux associer la région, il est encore moins justifié de demander que tout le monde y siège !

M. Philippe Kaltenbach applaudit.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Le Gouvernement demande le retrait de ces amendements, d’autant qu’une quarantaine de personnes siègent déjà au sein des CREFOP. Si l’on y inclut des représentants des départements et des établissements de coopération intercommunale à fiscalité propre, ils se retrouveront 120, 130, 150 ou je ne sais combien et le quorum ne pourra être atteint.

Restons donc pragmatiques et raisonnables !

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 389 rectifié est retiré.

Monsieur Sido, l'amendement n° 481 est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

Au fond, cet amendement était justifié. Toutefois, dans la pratique, au regard de la taille démesurée des régions – entre 300 kilomètres à 400 kilomètres du nord au sud pour certaines d’entre elles –, les personnes qui siégeront au sein des CREFOP ne seront pas nombreuses. En outre, l’argument de Mme la ministre m’a convaincu : le quorum ne pourra pas être atteint.

Aussi, je retire cet amendement, madame la présidente.

M. le président de la commission des lois applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 481 est retiré.

Monsieur Grand, l'amendement n° 30 rectifié ter est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

Monsieur le corapporteur, je ne sais pas ce que vous avez contre les métropoles.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

Comment imaginer que les représentants des métropoles ne siègent pas dans les CREFOP ? Nos métropoles œuvrent en priorité en faveur de l’emploi.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

Elles investissent pour l’emploi ; elles financent l’emploi.

Vous ne voulez pas que des représentants des métropoles siègent au sein de ces instances. Fort bien, mais regardez leur poids, leur engagement, ce qu’elles représentent !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

Donnez-moi une bonne raison ! Certes, pour la formation professionnelle, ce n’est peut-être pas le cas, mais, pour ce qui concerne l’emploi, ce sont des acteurs déterminants.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

Mon département compte 20 % de chômeurs. Croyez-vous que la métropole n’ait pas son mot à dire sur la politique à conduire en matière d’emploi ? Il n’est qu’à voir ce qui s’est passé en Espagne, où l’on compte 24 % de chômeurs ! Quand on parle d’emploi, il faut être partout où c’est possible ! C’est pourquoi les métropoles veulent siéger au sein des CREFOP.

Debut de section - PermalienPhoto de Cécile Cukierman

Ce n’est pas parce que vous y serez qu’il y aura de l’emploi !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

Madame la ministre, peut-être pourriez-vous nous proposer, par amendement – vous avez les moyens d’en déposer ! –, qu’un décret fixera la composition de cette instance…

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

À mon sens, les métropoles ont toute leur place dans ces instances.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Veillons à ne pas utiliser le terme « emploi » pour parler de modalités différentes ! Les métropoles jouent un rôle éminent en matière de développement économique, lequel apporte l’emploi.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

Le développement économique, c’est l’emploi !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Non ! Démontrez-moi que, dans les lois relatives aux métropoles, l’emploi, avec toutes les mesures financées par l’État, relève de la compétence des métropoles. Ce n’est pas le cas !

Je ne suis pas contre les métropoles, pas plus que contre les départements ou les autres intercommunalités.

Debut de section - PermalienPhoto de Cécile Cukierman

La question n’est pas de les aimer ou pas ! Il faut que les politiques publiques soient efficaces !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Mon cher collègue, vous n’étiez pas encore sénateur…

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Moi aussi, je le fus !

J’ai, bien plus que d’autres, défendu les métropoles, …

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

… à condition que leur nombre fût limité, sinon cela n’avait plus de sens.

J’ai même défendu la métropole bien plus intégrée de Lyon. Pour les autres, c’est plus compliqué et on verra la suite. Je vous assure en tout cas que je n’ai rien contre les métropoles !

En toute logique, celui qui est compétent siège, celui qui ne l’est pas ne siège pas, sauf à vouloir créer de la confusion !

Du reste, mon cher collègue, vous qui êtes un parlementaire expérimenté, …

Sourires.

Nouveaux sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

… qui avez été maire, etc., vous savez bien que plus on désigne d’élus, moins ils sont nombreux.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Ils sont las. Personne n’est présent et on ne peut pas avoir le quorum. Or l’affaire est trop importante pour que l’on ne se concentre pas sur les véritables acteurs et ceux qui financent la formation professionnelle et l’emploi.

C’est pourquoi je vous demande de retirer votre amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

M. René Vandierendonck, corapporteur. Pour achever de convaincre mon collègue

Sourires

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

M. Jean-Pierre Grand. Que c’est délicatement dit !

Nouveaux sourires.

Rires.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

… permettez-moi d’intervenir en tant qu’élu de la métropole lilloise.

J’ai passé une bonne partie de ma vie à plaider pour que la compétence des plans d’insertion revienne à la communauté urbaine de Lille. Cela ne s’est pas fait, contrairement à Dunkerque.

Debut de section - PermalienPhoto de René Vandierendonck

Il ne suffit pas d’arguer de son statut de métropole pour obtenir un siège au conseil d’administration ! Il faut être titulaire de la compétence. C’est tout !

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

J’apporterai une précision, car il faut être très clair sur ce point.

La création d’activités économiques aboutit à la création d’emplois.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Ce rôle échoit aux métropoles, qui ont la connaissance du terrain.

En revanche, la politique de l’emploi, c’est l’accompagnement des demandeurs d’emploi ou des personnes en reconversion. On demande depuis un moment aux métropoles de tirer la France vers le haut en créant de l’activité économique, donc de l’emploi. Alors, allez-y dans votre métropole ! Créez de l’emploi, de l’activité économique, des entreprises ! C’est votre travail !

Il n’est qu’à voir la structure gouvernementale : le ministre de l’économie n’est pas celui de l’emploi, lequel met en place les politiques publiques, les politiques d’accompagnement. Ne faites pas cette confusion : la politique de l’emploi, c’est très particulier et codifié.

Dans ces conditions, je vous demande, monsieur le sénateur, de bien vouloir retirer votre amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

La parole est à M. Jean-Marie Vanlerenberghe, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

J’approuve tout à fait la position de la commission.

Ne confondons pas les politiques de l’emploi et les formations professionnelles. Pour présider actuellement une maison de l’emploi et une mission locale et être responsable d’un PLIE, je puis vous dire que les politiques de l’emploi doivent être territorialisées – c’est une évidence ! – au plus proche des instances de décision que sont les communautés, les grandes intercommunalités, les métropoles. Siéger dans un organisme régional, c’est, au contraire, éloigner l’instance de décision.

Madame la ministre, eu égard à mon expérience, je peux affirmer que les directions territoriales de Pôle emploi ont besoin aujourd'hui de davantage d’autonomie, car c’est là que tout se joue. C’est en signant des conventions avec tous les organismes concernés et tous les acteurs du territoire que l’on peut faire du bon travail, et non pas en siégeant au sein du CREFOP.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Grand

Je retire mes trois amendements, madame la présidente !

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

Les amendements n° 30 rectifié ter, 31 rectifié bis et 32 rectifié sont retirés.

L'amendement n° 454 rectifié, présenté par MM. Husson, Bonhomme, Morisset, Delattre, Chatillon, Lefèvre, Frassa, Houel, Longuet, Milon et Revet, Mme Canayer, MM. P. Leroy, Mandelli, Carle et Chasseing, Mmes Bouchart et Lamure, MM. Chaize et Laménie, Mme Deromedi, M. Gremillet et Mme Gruny, est ainsi libellé :

Après l'alinéa 19

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

…) La première phrase du deuxième alinéa est complété par les mots : «, des représentants régionaux des plans locaux pluriannuels pour l'insertion et l'emploi et des présidents des maisons de l'emploi ;

La parole est à M. Jean-François Husson.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Husson

J’ai quelque difficulté à imaginer ce que vont devenir les maisons de l’emploi et les PLIE. Qui va les financer ? Comment la coordination sera-t-elle assurée ?

Avec cet amendement, cosigné par un certain nombre de collègues, il est prévu que les représentants régionaux des plans locaux pluriannuels pour l’insertion et des présidents des maisons de l’emploi seront membres de droit des CREFOP. Par parallélisme des formes, c’est logique, pour ne pas dire normal, puisque l’Alliance Villes Emploi, le réseau national des maisons de l’emploi, est membre du CNEFOP.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

M. Husson a raison de penser qu’il serait souhaitable que ces représentants – là où ils sont actifs, car ce n’est pas homogène sur tout le territoire ! – siègent au sein du CREFOP, mais cette mesure est d’ordre réglementaire. Si l’on inscrit tout dans la loi, il faut une autre loi pour apporter une modification.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Absolument !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Cependant, Mme la ministre devrait pouvoir s’engager en ce sens.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

D’ailleurs, j’ignore comment sont désignés ces représentants.

Dans ces conditions, la commission émet un avis défavorable sur cet amendement, qui n’est pas du domaine législatif. Toutefois, je souhaite que votre volonté de voir les représentants régionaux des plans locaux pluriannuels pour l’insertion et des présidents des maisons de l’emploi participer au CRFOP soit entendue, mon cher collègue.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Monsieur le sénateur, je veux dissiper toute inquiétude : ce sera bien pris en compte dans le décret d’application.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Husson

M. Jean-François Husson. C’est sans doute un moment historique, madame la présidente

Sourires

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 454 rectifié est retiré.

Je mets aux voix l'article 3 bis, modifié.

L'article 3 bis est adopté.

I. –

Supprimé

II

Non modifié

1° Au début de la première phrase du premier alinéa, les mots : « L’État » sont remplacés par les mots : « La région » ;

2° Le second alinéa est supprimé.

III

Non modifié

1° Les mots : « des articles L. 5141-1, L. 5141-2 et L. 5141-5 relatifs » sont remplacés par les mots : « de l’article L. 5141-1 relatif » ;

2° Il est ajouté un alinéa ainsi modifié :

« Pour l’application de l’article L. 5141-5, ces collectivités territoriales peuvent, par convention, participer au financement d’actions d’accompagnement et de conseil organisées avant la création ou la reprise d’une entreprise et pendant les trois années suivantes. »

IV

V

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

L'amendement n° 725 rectifié, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 1

Rétablir le I dans la rédaction suivante :

I. – Après l’article L. 5311-3 du code du travail, il est inséré un article L. 5311-3-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 5311 -3 -1. – L’État peut déléguer à la région, dans les conditions prévues à l’article L. 1111-8-1 du code général des collectivités territoriales et après avis du comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles, la mission de veiller à la complémentarité et de coordonner l’action des différents intervenants, notamment les missions locales, les plans locaux pluriannuels pour l’insertion et l’emploi, Cap emploi et les maisons de l’emploi, sans préjudice des prérogatives de l’institution mentionnée à l’article L. 5312-1 du présent code. La région évalue le taux d’insertion dans l’emploi.

« La convention de délégation signée entre les présidents des régions délégataires et le représentant de l’État précise les objectifs et les conditions d’exercice et de suivi de la délégation, notamment les conditions de transfert par l’État aux régions délégataires des crédits affectés hors dispositifs nationaux des politiques de l’emploi. »

II. – Alinéa 3

Rédiger ainsi cet alinéa :

1° À la première phrase du premier alinéa, les mots : « L’État peut, par convention, participer » sont remplacés par les mots : « La région participe, par convention, », et à la deuxième phrase du même alinéa, les mots : « Ces actions peuvent bénéficier » sont remplacés par les mots : « Ces actions bénéficient » ;

III. - Alinéa 6

Rédiger ainsi cet alinéa :

1° Les mots : « l'État peut participer » sont remplacés par les mots : « ces collectivités participent » ;

IV. - Alinéas 7 et 8

Supprimer ces alinéas.

V. - Alinéa 9

Rédiger ainsi cet alinéa :

IV. - Pour le financement des actions prévues à l’article L. 5141-5 du code du travail, les régions reçoivent une compensation financière équivalente dans les conditions prévues à l’article 37 de loi n° … du … portant nouvelle organisation territoriale de la République.

La parole est à Mme la ministre.

Debut de section - Permalien
Marylise Lebranchu, ministre

Il est défendu, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Hyest

Cet amendement vise à réintroduire l’article 3 ter dans la rédaction issue des travaux de l'Assemblée nationale.

Le Gouvernement souhaite maintenir le rôle de l’État comme principal acteur du service public de l’emploi, tout en renforçant la place des régions. Si les objectifs du Gouvernement et de la commission sont identiques, les modalités pour y parvenir sont différentes.

Au regard des dispositions qui ont été adoptées, la commission ne peut qu’émettre un avis défavorable sur cet amendement.

L'amendement n'est pas adopté.

L'article 3 ter est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Isabelle Debré

En application de l’article 45, alinéa 2, de la Constitution, le Gouvernement a engagé la procédure accélérée pour l’examen du projet de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes de l’année 2014, déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale le mercredi 27 mai 2015.

Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à vingt et une heures quinze.

La séance est suspendue.

La séance, suspendue à dix-neuf heures quinze, est reprise à vingt-et-une heures vingt, sous la présidence de M. Thierry Foucaud.