Séance en hémicycle du 8 décembre 2017 à 14h30

Résumé de la séance

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La séance

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La séance, suspendue à treize heures cinq, est reprise à quatorze heures trente-cinq, sous la présidence de M. Jean-Marc Gabouty.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Mes chers collègues, par lettre en date du 7 décembre dernier, le Gouvernement a demandé :

- d’inscrire à l’ordre du jour du lundi 18 décembre après-midi l’examen des conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2017-717 du 3 mai 2017 portant création de l’établissement public Paris La Défense ;

- de compléter l’ordre du jour du mercredi 20 décembre après-midi, par l’examen des conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2017-644 du 27 avril 2017 relative à l’adaptation des dispositions législatives relatives au fonctionnement des ordres des professions de santé.

Acte est donné de ces demandes.

Nous pourrions fixer l’examen des conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2017-717 du 3 mai 2017 portant création de l’établissement public Paris La Défense le 18 décembre, à quinze heures.

Nous pourrions prévoir pour chacun de ces textes une discussion générale de quarante-cinq minutes.

Il n’y a pas d’observation ?…

Il en est ainsi décidé.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Nous reprenons la discussion des articles non rattachés de la seconde partie du projet de loi de finances pour 2018, adopté par l’Assemblée nationale.

Nous poursuivons l’examen des amendements déposés à l’article 39 sexies.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-691 rectifié bis, présenté par M. Adnot, n’est pas soutenu.

Les deux amendements suivants sont identiques.

L’amendement n° II-528 est présenté par M. de Montgolfier, au nom de la commission des finances.

L’amendement n° II-705 rectifié est présenté par Mme Lamure, M. Adnot, Mmes Berthet et Billon, MM. Bouchet et Cadic, Mmes Canayer, Chain-Larché et Deromedi, M. Forissier, Mme Gruny, MM. Kennel et D. Laurent, Mme Morhet-Richaud et MM. Paul, Vaspart et Pierre.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

I. – Alinéa 4

Remplacer cet alinéa par quatre alinéas ainsi rédigés :

2° Le 2 du VI est ainsi modifié :

a) Après le mot : « entrée », sont insérés les mots : « et à proportion du quota d’investissement mentionné au premier alinéa du c du 1 du III de l’article 885-0 V bis, dans sa rédaction en vigueur le 31 décembre 2017, que le fonds s’engage à atteindre » ;

b) Le montant : « 12 000 € » est remplacé par le montant : « 50 000 € » ;

c) Le montant : « 24 000 € » est remplacé par le montant : « 100 000 € ».

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État de l’augmentation de la limite annuelle dans laquelle les versements effectués au titre de souscriptions de parts de fonds ou d’organismes mentionnés aux VI à VI ter A ouvrent droit à réduction d’impôt est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. le rapporteur général, pour présenter l’amendement n° II-528.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

L’amendement n° II-528 vise à mettre fin à la différence de traitement qui existe, dans le mécanisme de réduction d’impôt dit « Madelin », entre les fonds et les autres formes d’investissement.

Vous le savez, il a existé, historiquement, des différences de traitement entre ces types d’investissement ; cela pouvait se justifier à l’époque – à un moment, on a voulu aider ce que l’on appelait les « business angels » –, mais aujourd’hui, cette différence de traitement conduit à fragiliser les fonds.

Pour ce qui concerne l’efficacité de cet investissement, je me réfère au référé de la Cour des comptes de 2016 sur le dispositif d’exonération de l’impôt de solidarité sur la fortune – ’ISF – en cas d’investissement dans les petites et moyennes entreprises – PME –, dit « dispositif ISF-PME » ; au travers de ce référé, la Cour considérait que l’investissement sous forme intermédiée était sans doute le plus efficace.

On nous demandera peut-être quel est le coût de cette mesure. Si l’on nous fait cette objection, sachez que nous aurions aimé connaître ce coût ; cela doit faire dix à quinze jours que nous avons écrit au ministère pour obtenir des précisions de chiffrage. Nous n’avons pas eu de réponse, donc nous considérons que cette question ne doit pas être pertinente et que le coût doit être extrêmement limité.

C’est la raison pour laquelle j’invite le Sénat à voter cet amendement de la commission des finances.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Jacky Deromedi, pour présenter l’amendement n° II-705 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacky Deromedi

Pour poursuivre l’encouragement à l’investissement des particuliers dans les PME, la délégation aux entreprises recommande, en compensation de la suppression de l’ISF-PME, d’élargir le recours à la réduction IR-PME. Elle préconise notamment que ce dispositif s’applique de manière identique à tout investissement, qu’il soit opéré de manière directe ou intermédiée.

Aujourd’hui, le plafond de versement ouvrant droit à réduction d’impôt est, pour l’investissement intermédié, quatre fois plus bas que pour l’investissement direct, alors même qu’il est avéré que la performance de ces investissements est souvent meilleure que celle des investissements directs. La Cour des comptes juge d’ailleurs peu justifié ce traitement fiscal différencié.

Cet amendement tend donc à unifier le plafond des versements ouvrant droit à la réduction d’impôt, sans distinguer entre versements directs et versements intermédiés. Il vise à aligner ces plafonds en relevant les plafonds applicables aux investissements intermédiés au niveau de ceux qui sont applicables aux investissements directs.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Le calibrage du dispositif Madelin en fonction des modalités d’investissements – investissement direct ou indirect via des fonds – garantit une adéquation entre le risque encouru par le souscripteur et l’avantage fiscal accordé. En effet, dans le cas d’un investissement via un fonds, l’investissement se répartit sur un grand nombre de PME différentes, ce qui permet de limiter le risque pris par l’investisseur.

En outre, le mécanisme Madelin de réduction d’impôt sur le revenu est déjà très favorable et vos propositions paraissent excessives, au regard notamment de leur coût pour les finances publiques. Ce coût est difficile à évaluer, puisqu’il dépendra des changements de comportement des investisseurs, mais il a été chiffré entre 10 millions et 50 millions d’euros.

L’avis du Gouvernement est donc défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Un coût estimé « entre 10 millions et 50 millions d’euros » signifie, pour le dire franchement, que l’on est incapable d’évaluer ce coût. En effet, avec une fourchette allant d’un à cinq, on ne peut manifestement pas avoir une argumentation précise sur le sujet.

Par ailleurs, j’ai bien entendu ce qu’a dit Mme la secrétaire d’État, qui indiquait que le risque n’est pas le même quand il s’agit d’un investissement collectif réparti dans plusieurs sociétés ; néanmoins, avec une holding, que je sache, la situation est la même, car, par définition, une holding détient des participations réparties dans plusieurs sociétés. C’est, de ce point de vue, assez incohérent.

C’est la raison pour laquelle nous souhaitons mettre fin à cette incohérence, qui a pu se justifier à un moment, mais qui n’est plus pertinente aujourd’hui.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-528 et II-705 rectifié.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° II-529 est présenté par M. de Montgolfier, au nom de la commission des finances.

L’amendement n° II-710 rectifié ter est présenté par Mme Lamure, M. Adnot, Mmes Berthet et Billon, MM. Bouchet et Cadic, Mme Canayer, M. Canevet, Mmes Chain-Larché et Deromedi, M. Forissier, Mme Gruny, MM. Kennel, D. Laurent, Paul et Vaspart, Mme Morhet-Richaud et M. Pierre.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

I. – Après l’alinéa 4

Insérer quatre alinéas ainsi rédigés :

3° Le VII est complété par trois alinéas ainsi rédigés :

« Le montant des frais et commissions directs et indirects imputés au titre d’un même versement mentionné au 1° ou au 3° du I ou aux VI à VI ter A par les sociétés mentionnées au premier alinéa du 3° du I, par les gérants et dépositaires de fonds mentionnés aux VI à VI ter A, par les sociétés et les personnes physiques exerçant une activité de conseil ou de gestion au sens de l’article L. 321-1 du code monétaire et financier au titre du versement ou par des personnes physiques ou morales qui leur sont liées au sens des articles L. 233-3, L. 233-4 et L. 233-10 du code de commerce, ne peut excéder un plafond fixé par arrêté du ministre chargé de l’économie, dont le niveau tient compte du montant du versement, de la valeur liquidative des fonds et des distributions effectuées.

« Par dérogation au deuxième alinéa du présent VII, le montant des frais et commissions directs et indirects imputés au titre d’un même versement peut, dans des circonstances exceptionnelles, excéder ce plafond, lorsque le dépassement correspond en totalité à des frais engagés pour faire face à une situation non prévisible indépendante de la volonté des personnes mentionnées au même deuxième alinéa et dans l’intérêt des investisseurs ou porteurs de parts.

« Sans préjudice des sanctions que l’Autorité des marchés financiers peut prononcer, tout manquement à ces interdictions est passible d’une amende dont le montant ne peut excéder dix fois les frais indûment perçus. »

II. – Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

Par dérogation au premier alinéa du présent II, le 3° du I s’applique aux souscriptions au capital de sociétés effectuées à compter du 1er janvier 2018 et aux souscriptions de parts de fonds dont l’agrément de constitution par l’autorité compétente dont ils relèvent a été délivré à compter du 1er janvier 2018.

La parole est à M. le rapporteur général, pour présenter l’amendement n° II-529.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

C’est un amendement auquel, je l’espère, le Gouvernement sera favorable, puisqu’il vise, tout simplement, à ce que les investissements aillent aux entreprises et non aux intermédiaires.

Il s’agit, pour cela, de plafonner les frais perçus par les différents intermédiaires. Vous vous en souvenez, sur l’initiative de votre commission des finances, les frais relatifs au dispositif ISF-PME avaient été plafonnés. Toutes les études montrent que cela a été efficace, les frais ont été amoindris et les investissements sont allés directement dans les entreprises ; c’est bien le but.

Nous avons eu ce débat ce matin à propos de l’immobilier locatif aidé, avec des dispositifs de type « Pinel ». Dans le même esprit, nous proposons, concrètement, comme nous l’avions fait en 2015, de mettre fin aux pratiques abusives, puisque les frais perçus par les intermédiaires sont parfois très élevés ; ceux-ci peuvent atteindre 4, 8 % par an en moyenne pour les fonds fiscaux, contre 2 % à 2, 5 % pour les fonds professionnels. On a même vu, parfois, des frais représenter jusqu’à 50 %, en cumulé, des montants investis !

Il y a donc lieu d’arriver à quelque chose de plus raisonnable et de plafonner ces frais. Cela permettra que ce niveau, fixé par voie réglementaire, soit mesuré. Ainsi, l’argent investi par les contribuables, en contrepartie, c’est vrai, d’un avantage fiscal, bénéficiera aux entreprises.

Je pense que le Gouvernement peut être favorable à l’extension de ce dispositif, dont l’efficacité a été démontrée sur le mécanisme ISF-PME, à la réduction d’impôt Madelin.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Jacky Deromedi, pour présenter l’amendement n° II-710 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacky Deromedi

Cet amendement, souhaité par la délégation aux entreprises, est identique ; il a été parfaitement défendu par M. le rapporteur général.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Je le confirme, nous ne pouvons qu’être d’accord avec cet objectif : que les fonds de ce dispositif aillent en priorité aux PME. Aussi, ce plafonnement des frais, en cohérence avec ce qui a été fait avec le dispositif « Pinel », est une bonne chose.

Le Gouvernement émet donc un avis favorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-529 et II-710 rectifié ter.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II–634, présenté par M. Poadja, n’est pas soutenu.

Je mets aux voix l’article 39 sexies, modifié.

L ’ article 39 sexies est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-693 rectifié bis, présenté par MM. Adnot et Kern et Mme Herzog, et l’amendement n° II-685 rectifié bis, présenté par MM. Adnot et Patriat, ne sont pas soutenus.

L’amendement n° II-530, présenté par M. de Montgolfier, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Après l’article 39 sexies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – L’article 199 terdecies-0 AA du code général des impôts est complété par une phrase ainsi rédigée : « Toutefois, les exclusions relatives à l’exercice d’une activité immobilière ou de construction d’immeubles sont applicables aux entreprises solidaires qui n’exercent pas une activité de gestion immobilière à vocation sociale. »

II. – Le I s’applique aux souscriptions effectuées à compter du 1er janvier 2018.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Le présent amendement vise à mettre fin à un certain abus, ou, du moins, à un contournement d’un dispositif anti-abus, adopté d’ailleurs sur l’initiative de la commission des finances du Sénat. En effet, nous avions, au travers de la loi de finances rectificative pour 2015, exclu du bénéfice du mécanisme Madelin les activités de promotion immobilière.

Or un certain nombre d’entreprises, de promoteurs, ont trouvé un biais pour contourner cette interdiction, en réussissant à bénéficier de l’agrément « Entreprise solidaire d’utilité sociale », de façon à rester éligibles au bénéfice des réductions d’impôt ISF-PME et Madelin. En effet, vous le savez, les entreprises solidaires ne sont pas concernées par cette exclusion des activités financières et immobilières. Il s’agit donc d’une forme de contournement de la loi.

Or c’est moins le statut des entreprises qui importe que la finalité de l’investissement ; s’il s’agit d’une activité de promotion pure, peu importe que l’entreprise ait la forme d’une société anonyme, d’une entreprise solidaire, ou autre, ce qui compte, c’est la finalité. Où va l’investissement ? Quelle est la prise de risque ? Celle-ci est sans doute différente s’agissant de promotion immobilière.

Par conséquent, nous souhaitons mettre fin à ce contournement, en excluant du bénéfice de ce dispositif les activités de promotion immobilière, à l’exception de celles qui relèvent d’une vocation sociale.

Je rappelle qu’il existe une exonération analogue en matière d’impôt sur la fortune, mais nous parlons bien, ici, du dispositif Madelin.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Les entreprises solidaires d’utilité sociale, ESUS, bénéficient de plusieurs conditions dérogatoires, dans le cadre de cette réduction d’impôt Madelin, ce qui atteste la prise en compte par le législateur des spécificités des entreprises de l’économie sociale et solidaire.

Il est clair que, en contrepartie de ces dérogations, il convient de veiller à prévenir tout abus ; je partage, de ce point de vue, la préoccupation de votre commission des finances. Cela dit, les services de la Direction générale des finances publiques, la DGFiP, n’ont pas, à ma connaissance, été alertés sur des pratiques abusives.

M. le rapporteur général de la commission des finances s ’ exclame.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Dans ces conditions, j’émets un avis défavorable sur cet amendement, et je m’engage auprès de votre assemblée à demander à mes services d’expertiser plus avant cette question.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Je viens à l’instant de transmettre à la secrétaire d’État un exemple très précis de contournement avec une publicité.

Je maintiens donc cet amendement.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 39 sexies.

L’amendement n° II-660 rectifié, présenté par MM. Daunis, Raynal, Iacovelli, Éblé, Guillaume, Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, MM. Féraud, Jeansannetas, P. Joly, Lalande et Lurel, Mmes Taillé-Polian, Meunier et Tocqueville, MM. Sueur, Vaugrenard, Daudigny, Durain, Kerrouche, Roger, Cabanel, Montaugé et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 39 sexies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Au b du 2 de l’article 200-0 A du code général des impôts, après la référence : « 199 septies, » est insérée la référence : « 199 terdecies-0 AA, ».

II. – Les dispositions du I du présent article sont applicables à compter de l’imposition des revenus de l’année 2018.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Laurence Rossignol.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Rossignol

Cet amendement, que je défends au nom de mon collègue Marc Daunis et des autres membres du groupe socialiste et républicain, est fondé sur le constat que les entreprises solidaires d’utilité sociale, qui ont un modèle économique plus faiblement rentable que les autres, attirent peu d’épargne privée.

Il vise donc à sortir l’actionnariat solidaire du plafonnement des avantages fiscaux au titre de l’impôt sur le revenu qui sont prévus à l’article 200–0 A du code général des impôts.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Selon l’analyse de la commission, si cet amendement était adopté, nous prendrions un risque juridique.

Vous le savez, l’ISF-PME a fait l’objet de toute une discussion avec la Commission européenne, qui nous a obligés à réformer ce dispositif. Or, pour le dire très directement, le dispositif Madelin n’a jamais été notifié, et il faudrait d’abord vérifier sa conformité aux règles européennes relatives aux aides d’État.

Donc, si l’on crée une exception – il existe déjà des dérogations importantes –, cela fragilisera, selon nous, le dispositif du point de vue juridique.

Par ailleurs, on peut aussi avoir une discussion de fond sur la question de savoir si les entreprises solidaires doivent ou non sortir de tout mécanisme de plafonnement, mais c’est un autre débat.

Pour ces raisons, la commission des finances souhaite le retrait de cet amendement.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Madame Rossignol, l’amendement n° II-660 rectifié est-il maintenu ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-707 rectifié bis, présenté par Mme Lamure, M. Adnot, Mmes Berthet et Billon, MM. Bouchet et Cadic, Mme Canayer, M. Canevet, Mmes Chain-Larché et Deromedi, M. Forissier, Mme Gruny, MM. Kennel et D. Laurent, Mme Morhet-Richaud et MM. Paul, Vaspart et Pierre, est ainsi libellé :

Après l’article 39 sexies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° Au dixième alinéa du I de l’article L. 136-6, les mots : « et il n’est pas tenu compte de la moins-value mentionnée au second alinéa du III de l’article 150-0 B quinquies du même code, » sont supprimés ;

2° L’article L. 136-7 est ainsi modifié :

a) Après le 8° bis du II, il est inséré un 8° ter ainsi rédigé :

«  ter Sous réserve du 8°, lors du retrait de titres ou de liquidités ou de la clôture d’un compte défini à l’article L. 221-32-4 du code monétaire et financier, le gain net déterminé dans les conditions prévues à l’article 150-0 B quinquies du code général des impôts, sans toutefois, pour la détermination de l’assiette de la contribution, faire application des abattements mentionnés au 1 de l’article 150-0 D ou à l’article 150-0 D ter du même code ; »

b) La seconde phrase du premier alinéa du V est supprimée.

II. – Le présent article s’applique aux comptes PME innovation ouverts à compter du 1er janvier 2018.

III. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du report des prélèvements sociaux applicables dans le cadre du compte PME innovation est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Jacky Deromedi.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacky Deromedi

Il s’agit à nouveau d’un amendement de la délégation aux entreprises.

La suppression du dispositif ISF-PME doit conduire à rechercher d’autres moyens de soutenir l’investissement dans les PME. L’un de ces moyens consisterait à améliorer les dispositifs existants, tels que le dispositif Madelin IR-PME ou le compte PME innovation, créé il y a un an.

Ce compte a été initié au début de 2016 par M. Macron, alors ministre de l’économie ; il s’agissait d’inciter les personnes physiques impliquées dans la gestion de leur entreprise à réinvestir dans de nouvelles PME les plus-values tirées de la cession de titres de leur société, et à accompagner le développement de ces PME en leur faisant bénéficier de leur expérience et de leur réseau.

Cette incitation repose sur le report de l’assujettissement à l’impôt sur le revenu de ces plus-values jusqu’au moment où les liquidités liées aux plus-values sont retirées du compte PME innovation; lequel fonctionne comme un PEA, un plan d’épargne en actions, avec un compartiment destiné aux titres et un compartiment consacré aux liquidités en attente de réinvestissement.

Les conditions fixées par la loi de finances rectificative de 2016 pour bénéficier de ce report d’imposition étaient jugées trop restrictives par la commission des finances du Sénat, qui avait bien tenté d’améliorer le dispositif, sans être suivie par l’Assemblée nationale antérieure.

La délégation aux entreprises avait déploré, dans son rapport de février 2017, l’inadaptation du compte PME innovation, et avait appelé à moderniser la transmission d’entreprise en France. Le compte PME innovation est moins avantageux, sur certains aspects, que le régime du report d’imposition prévu à l’article 150-0 B ter du code général des impôts en cas d’apport-cession de titres. En effet, il permet uniquement de décaler l’imposition à l’impôt sur le revenu ; les prélèvements sociaux, qui pourraient s’élever à 17, 2 % en janvier 2018 du fait de la hausse de la CSG, restent dus au titre de l’année de réalisation des plus-values au sein du compte, alors que le régime prévu à l’article 150-0 B ter permet également de différer le paiement de ces prélèvements.

D’après les informations recueillies par la délégation, le compte PME innovation fait effectivement peu d’adeptes. Cet amendement tend donc à prévoir aussi le report des prélèvements sociaux, pour lever l’un des premiers obstacles au succès du compte PME innovation, et encourager ainsi l’investissement dans les PME par les business angels.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Le dispositif du compte PME innovation est récent, puisqu’il a été créé par la loi de finances rectificative pour 2016. Il est donc sans doute un peu tôt pour en faire un bilan complet.

Néanmoins, il semble que cela ne fonctionne pas très bien ; sans doute, l’une des faiblesses du dispositif est celle qui est soulignée par les auteurs de l’amendement, à savoir l’impossibilité de différer le paiement des prélèvements sociaux.

Peut-être l’amendement remédierait-il à l’une de ces difficultés, mais, avant de me prononcer définitivement, je souhaite savoir si le Gouvernement dispose d’un premier bilan du dispositif et d’un chiffrage de la mesure proposée, qui pourrait être relativement modeste. Cela permettrait-il d’améliorer l’attractivité du compte PME innovation, qui visait à remédier à cette difficulté de financement des PME ?

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

En effet, le dispositif est très nouveau, donc, à ce stade, nous n’avons pas de bilan, et le chiffrage est difficile du fait du nombre de comptes PME innovation, qui risque d’être trop limité pour que l’estimation soit fiable.

Si l’on peut comprendre l’objectif de cet amendement, qui est de rendre ce compte plus attractif et d’inciter aux investissements dans les PME, nous considérons qu’il n’est pas, à ce stade, opportun de compléter ce dispositif. Cela introduirait un mécanisme complexe et difficilement lisible d’étalement.

Par ailleurs, nous rappelons que ce projet de loi de finances instaure des avancées nombreuses et très visibles sur la fiscalité du capital. Ces avancées – la suppression de l’ISF et l’instauration du prélèvement forfaitaire unique – nous semblent vraiment répondre à cet objectif d’orientation du capital.

C’est pourquoi nous suggérons le retrait de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Madame Deromedi, l’amendement n° II-707 rectifié bis est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-707 rectifié bis.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 39 sexies.

L’amendement n° II-708 rectifié bis, présenté par Mme Lamure, M. Adnot, Mmes Berthet et Billon, MM. Bouchet et Cadic, Mme Canayer, M. Canevet, Mmes Chain-Larché et Deromedi, M. Forissier, Mme Gruny, MM. Kennel et D. Laurent, Mme Morhet-Richaud et MM. Paul, Vaspart et Pierre, est ainsi libellé :

Après l’article 39 sexies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – L’article L. 221-32-5 du code monétaire et financier est ainsi modifié :

1° Au a et à la première phrase du second alinéa du d du 2° du I, le taux : « 25 % » est remplacé par le taux : « 10 % » ;

2° À la fin du 2 du B du IV, les mots : « remplir l’une des conditions mentionnées au 1 du présent B dans chacune des sociétés desquelles l’entité détient des parts ou actions » sont remplacés par les mots et une phrase ainsi rédigée : « être lié avec cette entité par une convention dans laquelle il s’engage, à sa demande, à participer activement à la définition de la stratégie des sociétés figurant à son actif et à leur fournir des prestations de conseil à titre gratuit. Cette entité doit également signer une convention d’accompagnement avec chacune des sociétés figurant à son actif dans laquelle elle s’engage à mobiliser, à leur demande, les porteurs de parts ou associés ou actionnaires mentionnés à la phrase précédente, pour participer activement à la définition de leur stratégie ou leur fournir des prestations de conseil à titre gratuit. »

II. – Le présent article s’applique aux comptes PME innovation ouverts à compter du 1er janvier 2018.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État de l’assouplissement des conditions d’ouverture du compte PME innovation est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Jacky Deromedi.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacky Deromedi

Poursuivant son objectif – l’instauration d’un véritable dispositif de compte entrepreneur-investisseur permettant aux dirigeants d’entreprise de soutenir plus activement la croissance des PME françaises –, la délégation aux entreprises juge indispensable d’assouplir le recours au compte PME innovation, pour en assurer le succès.

Cet amendement a pour objet de revenir sur deux contraintes particulièrement pénalisantes, qui contribuent au manque d’engouement pour ce dispositif censé favoriser le développement de l’écosystème français des business angels.

D’une part, il tend à ramener de 25 % à 10 % la part des droits de vote ou des droits dans les bénéfices sociaux dont la détention est requise dans la société dont le titulaire du compte PME innovation souhaite déposer des parts sur ce compte.

D’autre part, il vise à rationaliser les conditions d’accompagnement prévues en cas d’investissement intermédié dans les PME via un fonds. En effet, les investisseurs doivent fournir leur expertise aux PME qu’ils financent et, pour cela, signer avec elles une convention d’accompagnement prévoyant leur participation à l’élaboration de la stratégie de ces PME et la fourniture de conseil à titre gratuit. S’il investit non pas directement dans des PME, mais via un fonds, chacun des investisseurs titulaires d’un compte PME innovation doit signer une telle convention avec chacune des PME dans lesquelles ce fonds a investi, ce qui est d’une grande lourdeur.

L’amendement tend donc à simplifier les choses, en prévoyant que la convention soit mise en place au niveau du fonds et non de chaque investisseur individuel.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

La commission est très favorable à cet amendement, d’autant plus que, l’année dernière, j’avais défendu la même disposition, via un amendement de la commission des finances au projet de loi de finances rectificative pour 2016. Cet amendement avait été voté par le Sénat, mais n’avait malheureusement pas été repris par l’Assemblée nationale.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Nous ne disposons pas d’une évaluation de ce dispositif très récent.

Comme vous le savez, un travail est en cours sur le plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises, notamment des PME. La discussion doit aborder, en particulier, tous les obstacles à leur financement.

C’est plutôt dans le cadre de ce plan que nous souhaitons revenir sur le sujet et discuter, avec les acteurs, de leurs attentes.

Par conséquent, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-708 rectifié bis.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 39 sexies.

I. – Le code général des impôts est ainsi modifié :

1° Au premier alinéa du 1 de l’article 199 unvicies, l’année : « 2017 » est remplacée par l’année : « 2020 » ;

2° L’article 1763 E est ainsi modifié :

a) Après la référence : « 199 unvicies », sont insérés les mots : « ou l’un de ceux prévus aux a et b du même 3 » ;

b) Le taux : « 6 % » est remplacé par les mots : « égale respectivement à 6 % ou à 12 % » ;

c) Est ajoutée une phrase ainsi rédigée : « Ces deux amendes peuvent se cumuler. »

II. – Le 2° du I s’applique aux engagements pris à compter du 1er janvier 2018. –

Adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II–283 rectifié bis, présenté par Mme Dumas, MM. Chasseing et Dallier, Mme Di Folco, MM. Lefèvre, H. Leroy et Longeot, Mmes Lopez et Mélot, MM. Mouiller, Paccaud, Paul, Perrin, Pierre et Raison, Mme Renaud-Garabedian, M. Revet, Mme Vullien et M. Wattebled, est ainsi libellé :

Après l’article 39 septies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – À la seconde phrase du VII de l’article 220 sexies du code général des impôts, le taux : « 60 % » est remplacé par le taux : « 70 % ».

II. – Le I s’applique aux crédits d’impôts calculés au titre des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2018.

III. – Le I n’est applicable qu’aux sommes venant en déduction de l’impôt dû.

IV. – Le I entre en vigueur à une date fixée par décret, qui ne peut être postérieure de plus de six mois à la date de réception par le Gouvernement de la réponse de la Commission européenne permettant de regarder le dispositif législatif lui ayant été notifié comme conforme au droit de l’Union européenne en matière d’aides d’État.

V. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Catherine Dumas.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Dumas

Le rayonnement du cinéma français tient, pour une bonne partie, à la qualité de la production des premiers et deuxièmes films ainsi que des films à faible budget.

L’offre cinématographique doit participer non seulement au renouvellement et à la diversité de la création, mais également à l’émergence de jeunes talents, qu’ils soient réalisateurs, acteurs ou techniciens.

Toutefois, sans le soutien des investisseurs privés, ou avec un soutien marginal de ces derniers, ces réalisateurs émergents sont souvent soutenus par des mécanismes très sélectifs de financement public, comme l’avance sur recettes ou les aides régionales, et ne peuvent bénéficier du crédit d’impôt pour les dépenses de production déléguée. En effet, la part des financements publics est proportionnellement plus importante pour les films à petit budget, ce qui les contraint à renoncer au crédit d’impôt pour respecter le plafond de 60 % du budget de production. Là est le problème.

Le présent amendement, déjà déposé à l’Assemblée nationale par la député de Paris Brigitte Kuster, vise à porter ce seuil à 70 %, afin d’assurer aux réalisateurs concernés un accès effectif au crédit d’impôt et de garantir une égalité des films face à ce dispositif.

Un article, paru dans un grand quotidien lundi dernier, après le vote à l’Assemblée nationale, décrit parfaitement la situation et souligne que la législation française est la plus dure d’Europe.

Je rappelle que la ministre de la culture affirmait encore récemment qu’il n’y a jamais trop de création et que ce dynamisme est une force dans un monde ouvert. D’ailleurs, plus de 2 000 scénaristes, réalisateurs et producteurs viennent de signer une pétition en ce sens, portée notamment par les plus grands noms.

L’occasion est donc donnée à Mme Nyssen d’assurer une plus grande égalité entre les films face au crédit d’impôt.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Je suis un peu surpris, parce que le cinéma, en France, bénéficie quand même d’un grand nombre de dispositifs. Je pense notamment aux sociétés de financement de l’industrie cinématographique et de l’audiovisuel, les SOFICA, aux dispositifs fiscaux, dont certains ont d’ailleurs été améliorés sur l’initiative du Sénat – c’est le cas du crédit d’impôt – ou encore au soutien du Centre national du cinéma et de l’image animée, le CNC, dont les ressources ont d’ailleurs été largement préservées cette année, contrairement à celles d’autres organismes.

Il existe donc un dispositif de soutien assez puissant, qui, du reste, a permis le maintien d’un cinéma français en France. Il faut s’en féliciter, car la situation est différente dans de nombreux pays européens.

L’existence d’une industrie cinématographique en France est sans doute due aux talents, mais elle est également liée à un ensemble de dispositifs fiscaux, budgétaires ou extrabudgétaires de soutien ou d’avances sur recettes, qui permet de soutenir la production.

Le crédit d’impôt et les SOFICA, sur le plan fiscal, sont déjà des dispositifs particulièrement avantageux. En augmentant de 60 % à 70 % la part des financements publics que peuvent recevoir les films à petit budget, nous irions encore plus loin. Il ne nous paraît pas opportun, à ce stade, de relever encore ce plafond.

L’amendement suivant concerne le théâtre, qui, lui, ne bénéficie malheureusement pas d’un dispositif de soutien puissant. Il faut garder un certain équilibre, en n’accentuant pas encore le soutien apporté au cinéma.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Les dispositifs de soutien au cinéma sont en effet puissants et nombreux. Le crédit d’impôt a été très largement renforcé ces dernières années. Le taux de subventionnement est d’ores et déjà très élevé.

Nous sommes donc défavorables à l’amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Taillé-Polian

Je soutiendrai cet amendement, d’autant que la situation du cinéma français suscite de grandes inquiétudes après les déclarations du Président de la République sur l’audiovisuel public français, qui est quand même un soutien fort de l’industrie du cinéma.

Si l’on remet en cause les financements et le mode de fonctionnement de l’audiovisuel public, des questions vont se poser sur l’avenir du cinéma français et de sa production.

Mme Laurence Rossignol applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-283 rectifié bis.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 39 septies.

L’amendement n° II–282 rectifié bis, présenté par Mme Dumas, MM. Bonhomme, Chasseing et Dallier, Mme Di Folco, MM. Lefèvre, H. Leroy et Longeot, Mmes Lopez et Mélot, MM. Mouiller, Paccaud, Paul, Perrin, Pierre et Raison, Mme Renaud-Garabedian, M. Revet, Mme Vullien et M. Wattebled, est ainsi libellé :

Après l’article 39 septies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – L’article 220 quindecies du code général des impôts est ainsi modifié :

1° Au premier alinéa du I et au premier alinéa du II, après les mots : « musical ou de variétés », sont insérés les mots : « ou de théâtre » ;

2° Le 1° du II est complété par les mots : « ou de théâtre ».

II. – Le I est applicable aux dépenses exposées à compter du 1er janvier 2018.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Catherine Dumas.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Dumas

J’espère que l’on aimera plus le théâtre, encore que je remercie tous ceux de mes collègues qui ont voté en faveur de l’amendement précédent.

Un dispositif de crédit d’impôt est déjà mis en place pour différents secteurs artistiques, notamment le spectacle vivant musical, les œuvres phonographiques, l’audiovisuel, la création de jeux vidéo…

Le présent amendement vise à réparer un oubli et à consentir – enfin ! – au théâtre un dispositif attractif dont bénéficient déjà d’autres activités culturelles de création.

La mission d’étude et d’évaluation évoquée par le ministère à l’Assemblée nationale pour rejeter un amendement similaire déposé par le député de Paris Pierre-Yves Bournazel ne peut justifier un éventuel report d’intégration du théâtre dans le dispositif existant, notamment parce que cela signifierait, contre toute logique, que l’aide à l’émergence artistique au théâtre serait dépendante d’un bilan ministériel dont le théâtre ne serait en aucun point partie prenante.

À l’inverse, l’intégration du théâtre à ce dispositif fiscal, qui concerne principalement les nouveaux artistes en phase de développement professionnel, serait une aide précieuse à la préservation d’une diversité de l’offre de création au sein du théâtre privé, qui évolue, ces dernières années – vous en conviendrez tous, mes chers collègues – dans un contexte particulièrement difficile.

Aussi, il apparaît nécessaire, dans un souci d’égalité de traitement de stimulation de la création et de développement de nouveaux talents, d’ouvrir cette possibilité au théâtre privé, qui, je le rappelle, représente 50 % de l’activité du spectacle vivant en France.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Il est vrai qu’il n’existe pas de crédit d’impôt pour le théâtre.

En cela, le théâtre fait un peu figure d’exception dans le secteur culturel en France. Un très grand nombre de crédits d’impôt existent, au profit du cinéma – nous venons d’en parler –, des jeux vidéo, des entrepreneurs de spectacles, de l’audiovisuel, des œuvres phonographiques, du spectacle vivant, des variétés, etc.

Il semblerait, en effet, que, dans le secteur de la création, le théâtre soit un peu l’oublié de ces dispositifs.

C’est la raison pour laquelle cet amendement nous inspire une certaine bienveillance. Le coût d’un tel dispositif pourrait être limité, ce serait une forme de soutien qui permettrait peut-être une meilleure cohérence du système. Pourquoi pas ?

Le Gouvernement va sans doute nous dire, comme toujours, qu’une réflexion est en cours, qu’il va y avoir des assises du théâtre ou que sais-je encore. Il existe en effet un grand nombre d’assises, notamment des assises des outre-mer. Cependant, il serait intéressant d’avancer un peu sur ce sujet. Je vais désormais faire les réponses du Gouvernement pour gagner un peu de temps.

M. Philippe Dallier sourit.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Nous sollicitons l’avis du Gouvernement, mais nous accueillons cet amendement avec une sagesse bienveillante.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Mme Delphine Gény-Stephann, secrétaire d ’ État. Je n’ai pas d’assises du théâtre à annoncer, mais, si vous en proposez l’organisation, je peux m’engager à examiner votre demande avec ma collègue ministre de la culture…

Sourires.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Plus sérieusement, je veux rappeler que le théâtre bénéficie d’un soutien à travers le mécénat, puisque le mécénat est autorisé pour les activités de spectacle vivant sous la seule réserve d’une gestion désintéressée, ce qui est une ouverture favorable à l’activité des théâtres.

Compte tenu du fait que le dispositif a été adopté voilà moins de deux ans et n’a pas été évalué, nous considérons que l’adoption de cet amendement serait prématurée. Aussi, nous en sollicitons le retrait.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Nathalie Goulet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Je vais soutenir cet amendement, contrairement au précédent, et ce pour plusieurs raisons.

D’abord, j’ai été convaincue par l’excellente présentation qui en a été faite et par les arguments dont M. le rapporteur général a usé pour justifier son avis de sagesse – pour ma part, je le voterai.

Par ailleurs, la diminution des moyens des départements et des régions les empêche désormais de subventionner des festivals, comme on l’a vu l’été dernier.

Nous sommes aussi là pour soutenir, d’une façon ou d’une autre, la création artistique en région.

À cet égard, je considère que les dispositions de cet amendement seraient probablement un moyen de compenser le manque de moyens dont souffrent les collectivités territoriales pour aider à l’offre culturelle.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-282 rectifié bis.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 39 septies.

L’amendement n° II–722, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Après l’article 39 septies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Au a du 1 de l’article 200 du code général des impôts, après le mot : « salariés », sont insérés les mots : «, mandataires sociaux, sociétaires, adhérents et actionnaires ».

II. – Le I s’applique aux dons et versements effectués à compter du 1er janvier 2018.

La parole est à Mme la secrétaire d’État.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

L’article 2 quater, adopté en première lecture par l’Assemblée nationale, a élargi le champ de la réduction d’impôt sur le revenu accordée au titre des dons faits par les particuliers aux fondations d’entreprise, en étendant son bénéfice, à compter des dons réalisés en 2017, aux mandataires sociaux, sociétaires, actionnaires et adhérents de l’entreprise fondatrice ou des entreprises du groupe auquel l’entreprise fondatrice appartient.

La mise en œuvre de cette disposition dès 2018 aurait constitué un effet d’aubaine pour les versements réalisés en 2017.

Afin d’éviter un tel effet, l’article 2 quater a été supprimé par le Sénat, en première partie, en vue d’une adoption en seconde partie, afin que le dispositif s’applique aux revenus de l’année 2018.

Tel est l’objet du présent amendement.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 39 septies.

I. – Au premier alinéa du I de l’article 199 sexvicies du code général des impôts, l’année : « 2017 » est remplacée par l’année : « 2018 ».

II. – Le Gouvernement transmet au Parlement une évaluation du dispositif prévu à l’article 199 sexvicies du code général des impôts avant le 1er septembre 2018.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° II–305 rectifié est présenté par M. Daubresse et Mme Micouleau.

L’amendement n° II–481 rectifié bis est présenté par M. Bazin, Mme Bonfanti-Dossat, M. Danesi, Mmes L. Darcos, Deroche, Deromedi et Eustache-Brinio, M. B. Fournier, Mme Garriaud-Maylam, MM. Genest, Grand, Laménie, D. Laurent et Longuet, Mmes Lopez et Morhet-Richaud, MM. Mouiller, Paccaud, Pellevat et Piednoir, Mme Berthet et M. Darnaud.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

I. – Alinéa 1

Remplacer l’année :

par l’année :

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

L’amendement n° II–305 rectifié n’est pas soutenu.

La parole est à M. Arnaud Bazin, pour présenter l’amendement n° II–481 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Arnaud Bazin

Il s’agit de reporter la fin du dispositif Censi-Bouvard de 2018 à 2021.

Dans un souci de cohérence avec les dispositions relatives aux mesures dites « PTZ » et « Pinel », cette prorogation contribuera à apporter de la stabilité aux professionnels et de la confiance aux ménages investisseurs.

En effet, la fin de ce dispositif, déjà restreint l’an passé aux seules acquisitions de logements au sein de résidences pour personnes âgées ou handicapées ou de résidences pour étudiants, risque de stopper la construction de plusieurs dizaines de milliers de logements étudiants sur la mandature, allant de facto à l’encontre de l’ambition gouvernementale.

Il faut éviter de complexifier davantage le parcours des étudiants, alors que la baisse des aides personnalisées au logement, les APL, va déjà les impacter. À ce titre, la pénurie de logements qui résulterait de la suppression du dispositif Censier-Bouvard risquerait d’accroître leurs difficultés à se loger. Il convient d’anticiper cette pénurie de logements étudiants et, par conséquent, de déployer les dispositifs permettant de gérer les défis que pose la démographie des étudiants.

Ainsi, il apparaît que le dispositif Censi-Bouvard est plus avantageux pour les investisseurs les plus modestes. Enfin, il donne aux loueurs en meublés non professionnels l’avantage de réduire directement le montant de leurs impôts plutôt que leurs revenus imposables.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

L’article 39 octies prolonge déjà d’un an le dispositif Censi-Bouvard, qui devait s’arrêter le 31 décembre 2017 et va finalement être prolongé jusqu’au 31 décembre 2018, un rapport d’évaluation devant être remis au 1er septembre 2018.

Plutôt que de prolonger le dispositif pour plusieurs années supplémentaires, il me paraît plus sain d’attendre cette évaluation. Le Parlement pourra ensuite examiner la pertinence de la prorogation du dispositif, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2019. Quoi qu’il en soit, il serait prématuré de le prolonger sans évaluation.

La commission sollicite donc le retrait de l’amendement.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Même avis, pour les mêmes raisons.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Monsieur Bazin, l’amendement n° II-481 rectifié bis est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Arnaud Bazin

Non, monsieur le président.

Je m’en remets à la sagacité du rapporteur général, dont les arguments sont tout à fait recevables, et je lui donne rendez-vous dans un an, pour l’examen du projet de loi de finances pour 2019.

Je retire donc cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II–481 rectifié bis est retiré.

Je mets aux voix l’article 39 octies.

L ’ article 39 octies est adopté.

I. – La première partie du livre Ier du code général des impôts est ainsi modifiée :

A. – L’article 200 quater est ainsi modifié :

1° Le 1 est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa du b, après le mot : « dépenses », sont insérés les mots : « mentionnées au premier alinéa du 1° et aux 3° et 4° du présent b » et l’année : « 2017 » est remplacée par les mots : « 2018, ainsi qu’à celles mentionnées au premier alinéa du 2° du présent b, payées entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2017 » ;

b) Le 1° du même b est ainsi modifié :

– après le mot : « énergétique », la fin est ainsi rédigée : «, à l’exception de celles utilisant le fioul comme source d’énergie. » ;

– est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« Toutefois, le crédit d’impôt s’applique aux dépenses, payées entre le 1er janvier et le 30 juin 2018, au titre de l’acquisition de chaudières à très haute performance énergétique utilisant le fioul comme source d’énergie ; »

c) Le 2° du même b est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Toutefois, le crédit d’impôt s’applique aux dépenses, payées entre le 1er janvier et le 30 juin 2018, au titre de l’acquisition de matériaux d’isolation thermique des parois vitrées, à la condition que ces mêmes matériaux viennent en remplacement de parois en simple vitrage ; »

d) Au premier alinéa des c et f et aux g à k, l’année : « 2017 » est remplacée par l’année : « 2018 » ;

e) Le d est ainsi modifié :

– les deux occurrences de l’année : « 2017 » sont remplacées par l’année : « 2018 » ;

– après les deux occurrences du mot : « raccordement », sont insérés les mots : « ou, au titre des droits et frais de raccordement pour leur seule part représentative du coût de ces mêmes équipements, » et après le mot : « renouvelables », sont insérés les mots : « ou de récupération » ;

f) Est ajouté un l ainsi rédigé :

« l) Aux dépenses payées entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018, au titre de la réalisation, en dehors des cas où la réglementation le rend obligatoire, d’un audit énergétique comprenant des propositions de travaux dont au moins une permet d’atteindre un très haut niveau de performance énergétique défini par arrêté conjoint des ministres chargés de l’énergie, du logement et du budget. Pour un même logement, un seul audit énergétique ouvre droit au crédit d’impôt. » ;

2° Le 2 est ainsi modifié :

a) À la seconde phrase du premier alinéa, après le mot : « minimales », sont insérés les mots : «, ainsi que les modalités de réalisation et le contenu de l’audit énergétique, » ;

b) Est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« Afin de garantir la qualité de l’audit énergétique mentionné au l du 1, un décret précise les conditions de qualification des auditeurs. » ;

3° À la première phrase du 4, l’année : « 2017 » est remplacée par l’année : « 2018 » ;

4° Le 5 est ainsi modifié :

a) Après le mot : « énergétique », sont insérés les mots : « et d’audit énergétique » ;

b) Est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« Toutefois, pour les dépenses mentionnées au second alinéa des 1° et 2° du b du 1, le crédit d’impôt est égal à 15 %. » ;

5° Le 6 est ainsi modifié :

a) Le a est ainsi modifié :

– après la deuxième phrase, est insérée une phrase ainsi rédigée : « Les dépenses d’audit énergétique mentionnées au l du 1 s’entendent de celles figurant sur la facture délivrée par un auditeur mentionné au dernier alinéa du 2. » ;

– à la dernière phrase, les mots : « a été réalisé » sont remplacés par les mots : « ou l’audit énergétique ont été réalisés » et, à la fin, les mots : « le rend obligatoire » sont remplacés par les mots : « les rend obligatoires » ;

b) Le b est ainsi modifié :

– le premier alinéa est complété par les mots : « ou de l’auditeur qui a réalisé l’audit énergétique » ;

– le 1° est complété par les mots : « ou de l’audit énergétique » ;

– au 7°, le mot : « dernier » est remplacé par le mot : « troisième » ;

– sont ajoutés des 8° à 10° ainsi rédigés :

« 8° Dans le cas de l’acquisition de matériaux d’isolation thermique des parois vitrées, dans les conditions du second alinéa du 2° du b du 1, la mention par l’entreprise que ces mêmes matériaux ont été posés en remplacement de parois en simple vitrage ;

« 9° Dans le cas de dépenses payées au titre des droits et frais de raccordement à un réseau de chaleur ou de froid, la mention du coût des équipements de raccordement compris dans ces mêmes droits et frais ;

« 10° Dans le cas de la réalisation d’un audit énergétique, la mention du respect des conditions de qualification de l’auditeur mentionnées au dernier alinéa du 2 et de la formulation de la proposition de travaux permettant d’atteindre un très haut niveau de performance énergétique mentionnée au l du 1. » ;

c) Au c, les mots : « et appareils » sont remplacés par les mots : «, appareils, diagnostics et audits » ;

B. – Au 1 de l’article 278-0 bis A, après la référence : « 200 quater », sont insérés les mots : « dans sa rédaction antérieure à celle résultant de la loi n° … du … de finances pour 2018 ».

II. – A. – Le A du I s’applique aux dépenses payées à compter du 1er janvier 2018.

B. – Toutefois, l’article 200 quater du code général des impôts :

1° Dans sa rédaction applicable aux dépenses mentionnées aux 1° et 2° du b du 1 du même article 200 quater payées en 2017, s’applique également aux dépenses de même nature payées en 2018, pour lesquelles le contribuable justifie de l’acceptation d’un devis et du versement d’un acompte avant le 1er janvier 2018 ;

2° Dans sa rédaction applicable aux dépenses mentionnées au second alinéa des 1° et 2° du b du 1 dudit article 200 quater payées du 1er janvier au 30 juin 2018, s’applique également aux dépenses de même nature payées du 1er juillet au 31 décembre 2018, pour lesquelles le contribuable justifie de l’acceptation d’un devis et du versement d’un acompte entre le 1er janvier et le 30 juin 2018.

Debut de section - PermalienPhoto de Julien Bargeton

L’article 39 nonies est, lui aussi, un article important du présent PLF. Il concerne le crédit d’impôt pour la transition énergétique, le CITE.

Le coût du CITE est élevé pour les finances publiques, puisqu’il s’établit à 1, 7 milliard d’euros. En même temps, c’est un dispositif utile pour réorienter le comportement des ménages vers une attitude plus écologique.

Cet article proroge le CITE en 2018, en le recentrant, afin d’éviter des effets d’aubaine, qui ont été bien décrits dans plusieurs rapports, y compris ceux de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, l’ADEME, que l’on ne peut pas suspecter d’être critique par rapport aux dispositifs écologiques. L’ADEME a notamment montré que la réduction d’un mégawattheure coûtait 1 300 euros de CITE pour les vitres et 100 euros pour l’isolation des toitures. Des dispositifs sont donc plus efficaces que d’autres.

On sait aussi que le CITE a permis de financer, par exemple, des portes blindées, qui répondent plutôt à une demande de sécurité, ou des chaudières au fioul, dont la performance est critiquée.

Il faut donc proroger le CITE, qui est utile, et, en même temps, le recentrer. C’est ce que fait l’article 39 nonies.

Par exemple, les parois vitrées seront toujours éligibles à un taux de 15 % si elles remplacent un simple vitrage. De fait, il faut inciter à un vrai changement dans les comportements.

Le Gouvernement s’est fixé des objectifs très ambitieux en matière écologique, notamment la réduction de 20 % d’ici à 2030 ou de 50 % d’ici à 2050 des consommations énergétiques par rapport à 2012. Des efforts doivent donc être faits, mais il faut trouver les dispositifs les plus efficaces.

En particulier, une réforme importante du CITE interviendra en 2019, lorsque ce crédit sera transformé en prime immédiatement perceptible plutôt qu’en un remboursement un an après les travaux. En effet, le frein aux comportements écologiques, pour les ménages les plus modestes, réside dans le fait d’avoir à avancer le montant des travaux. Au contraire, une prime perçue au moment où les travaux s’engagent est un dispositif plutôt incitatif.

Nous avons donc besoin d’une réforme du CITE, à la fois pour corriger les effets d’aubaine et pour améliorer le comportement écologique des Français.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Compte tenu du grand nombre d’amendements déposés sur l’article 39 nonies, tous visant un élargissement ou une prolongation du CITE, mais certains étant incompatibles entre eux, je voudrais vous communiquer la position de la commission des finances sur ce dispositif.

Vous le savez, celui-ci représente un coût extrêmement important pour les finances publiques. Il avait d’ailleurs donné lieu à une enquête de la Cour des comptes, à la demande de la commission des finances, enquête qui portait sur l’efficience des dépenses fiscales en matière de développement durable.

Cette enquête, qui a été présentée en commission des finances, a montré que le CITE avait une certaine efficacité et qu’il avait notamment permis d’accompagner une montée en gamme de la performance énergétique des équipements, mais qu’il présentait plusieurs inconvénients : outre son coût, il était peu incitatif pour les gros travaux et engendrait des effets d’aubaine.

Dans l’attente de la transformation, en 2019, du CITE en prime, l’article 39 nonies prévoit un recentrage de ce dispositif. En particulier, les dépenses qui concernaient les portes, les fenêtres ou les volets isolants vont être exclues du périmètre du CITE au 1er janvier 2018, de même que les chaudières au fioul à haute performance énergétique.

Évidemment, la suppression d’un dispositif s’accompagne de mesures transitoires. Un certain nombre d’amendements visent justement à étendre cette période transitoire. Il est prévu que, pour une période de six mois, entre le 1er janvier et le 30 juin 2018, un taux réduit de 30 % à 15 % s’applique sur les dépenses de fenêtres et les chaudières au fioul. Au 1er juillet 2018, ces dépenses seraient donc totalement exclues du périmètre du CITE.

Avant que nous statuions sur ces amendements, je veux rappeler que le coût pour les finances publiques du CITE est exponentiel, puisqu’il a presque triplé entre 2014 et 2016, passant de 619 millions d’euros à 1, 7 milliard d’euros, en raison notamment de la fixation d’un taux unique de 30 %. Il faut donc faire attention à l’expansion de cette dépense fiscale, dont l’efficacité est parfois sujette à caution.

Si vous voulez en savoir plus, mes chers collègues, je vous invite à vous reporter à l’enquête de la Cour des comptes.

Malheureusement, en dépit de ce coût important, l’objectif de réduction de la consommation énergétique des logements, fixé à 38 % entre 2009 et 2020 par le Grenelle I, est loin d’être atteint, puisque la baisse n’a été que de 1 % sur la période 2009–2016.

Compte tenu de son efficacité limitée et de son coût important pour les finances publiques, soyons très prudents face aux demandes d’extension et de prolongation du CITE.

C’est la raison pour laquelle la commission des finances – je le dis par anticipation, pour la clarté de nos débats – se montrera assez réservée ou défavorable aux amendements d’extension de ce crédit. En revanche, elle exprimera une sagesse plutôt bienveillante sur les amendements n° II–271 et II–272 et, sans doute, sur l’amendement n° II–273, qui sont des dispositifs très limités et très ciblés sur la transition.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Taillé-Polian

Certes, monsieur le rapporteur général, le CITE représente un coût important pour les finances publiques.

Cependant, sur bon nombre d’indicateurs, nous sommes en deçà des objectifs très importants que nous avons pourtant validés de manière éclatante au moment de la COP21.

Certes, il convient peut-être de repositionner un certain nombre de dispositifs pour les rendre vraiment efficaces en termes énergétiques.

Cela dit, il aurait peut-être fallu, pour éviter qu’un certain nombre d’entreprises locales ne subissent de plein fouet la diminution drastique des dépenses pouvant être prises en compte dans le cadre du CITE, que l’on aide les particuliers à avoir une vision globale de la situation de leur logement, pour leur permettre de dresser le bon diagnostic et, donc, d’engager les bons travaux.

C’est l’orientation qu’il faut retenir pour que le CITE soit vraiment efficace sur le plan énergétique et pour que nous puissions relever le défi de la transition énergétique.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II–211 rectifié, présenté par MM. Lefèvre, Frassa, Paccaud, D. Laurent, Morisset, Grosdidier et Paul, Mme Bruguière, MM. Joyandet, Mouiller et J.M. Boyer, Mmes Deromedi, Imbert et Gruny, MM. Bonne, Pierre, Kennel, Bonhomme, Cuypers, Genest, Poniatowski, Priou et Mayet, Mmes Lassarade et Lherbier, MM. Chaize et Savin, Mme Garriaud-Maylam et MM. Pointereau, Brisson, Revet, Raison, Daubresse et Mandelli, est ainsi libellé :

Rédiger ainsi cet article :

I. – Au premier alinéa des b et c, au d (deux fois), au premier alinéa du f, aux g, h, i, j et k du 1 et à la première phrase du 4 de l’article 200 quater du code général des impôts, l’année : « 2017 » est remplacée par l’année : « 2022 ».

II. – À la fin de l’article 99 de la loi n° 2008-1425 du 27 décembre 2008 de finances pour 2009, l’année : « 2018 » est remplacée par l’année : « 2022 ».

III. – La perte de recettes résultant pour l’État des I et II est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Jacky Deromedi.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacky Deromedi

Compte tenu des explications de M. le rapporteur général, je retire cet amendement au profit des amendements n° II–271 et II–272.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II–211 rectifié est retiré.

L’amendement n° II–460, présenté par MM. Bocquet, Savoldelli et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Rédiger ainsi cet article :

I. – Aux premiers alinéas du b, du c, du d (deux fois) et du f, et aux g, h, i, j et k du 1 et au 4 de l’article 200 quater du code général des impôts, l’année : « 2017 » est remplacée par l’année : « 2020 ».

II. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par une hausse des taux d’imposition des plus-values prévus à l’article 219 du code général des impôts.

La parole est à M. Éric Bocquet.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Bocquet

Le Gouvernement entend transformer le CITE en prime à l’horizon 2019. Le concept de ce dispositif pourrait donc changer, mais ses caractéristiques demeureront.

Cette démarche, que, bien évidemment, nous approuvons, mérite, nous semble-t-il, un effort particulier, non seulement sur le plan fiscal, mais aussi sur les plans économique et financier.

Le message du CITE a été relativement entendu, avec environ 1 700 millions d’euros de crédit d’impôt partagés depuis plusieurs années entre plus de 1 million de contribuables.

Il faut continuer de favoriser la réalisation de travaux d’amélioration des performances énergétiques, dans les logements individuels comme dans les logements collectifs, d’ailleurs, en tenant compte des spécificités de certains territoires et en mettant en place des financements dédiés peu onéreux pour les emprunteurs et susceptibles de favoriser la réalisation d’un diagnostic complet des logements et d’une intervention globale.

La formule de l’éco-prêt à taux zéro et son crédit d’impôt associé dans le code général des impôts semble aujourd’hui beaucoup trop confidentielle, au regard du nombre de redevables qui l’ont sollicitée.

Rappelons la portée de l’article L. 221–5 du code monétaire et financier, qui dispose que « les ressources collectées par les établissements distribuant le livret A ou le livret de développement durable et non centralisées en application des alinéas précédents sont employées par ces établissements au financement des petites et moyennes entreprises, notamment pour leur création et leur développement, [ainsi qu’]au financement des travaux d’économie d’énergie dans les bâtiments anciens. »

Il suffirait de procéder à quelques ajustements de cet article pour mettre en évidence la mise en œuvre de la transition écologique.

Soulignons qu’une telle démarche permettrait de compléter utilement un dispositif de crédit d’impôt dont le défaut essentiel est d’exiger du contribuable une avance de frais.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Avis défavorable, pour les raisons que j’ai déjà évoquées à l’instant.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

M. Bargeton et M. le rapporteur général ont bien rappelé les raisons pour lesquelles le Gouvernement a considéré qu’il était nécessaire de recentrer le dispositif du CITE et de le rendre plus efficace.

Comme vous le savez, initialement, l’article 8 du PLF proposait de tirer immédiatement, soit dès l’annonce en conseil des ministres le 27 septembre 2017, les conséquences du rapport rendu par la mission conduite par l’Inspection générale des finances, l’IGF, et le Conseil général de l’environnement et du développement durable, le CGEDD.

Cette date a suscité quelques incompréhensions de la part des professionnels et de vos collègues députés.

Néanmoins, après concertation, il me semble que nous sommes parvenus à un accord équilibré, qui tient compte à la fois des préoccupations des professionnels et des exigences d’amélioration de l’efficience du CITE.

C’est pourquoi je suis défavorable aux amendements d’extension des dates de la transition.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de seize amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II–675, présenté par M. Lalande, Mme S. Robert, MM. Roux, Jeansannetas et Todeschini, Mmes Guillemot, Conconne, Bonnefoy, Harribey, Lepage et Ghali, M. Magner, Mmes Perol-Dumont et Monier, MM. Botrel, Duran, Montaugé, Sueur, Daudigny et Manable, Mmes Artigalas et Blondin, M. Fichet, Mmes Tocqueville et Espagnac et MM. Dagbert et Vaugrenard, n’est pas soutenu.

L’amendement n° II–271, présenté par M. Gremillet, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 4

Supprimer la première occurrence des mots :

premier alinéa du

II. – Alinéas 5 à 8

Supprimer ces alinéas.

III. – Alinéa 25

Rédiger ainsi cet alinéa :

« Toutefois, pour les dépenses mentionnées au 1° du b du 1 lorsqu’elles concernent des chaudières utilisant le fioul comme source d’énergie et pour les dépenses mentionnées au second alinéa du 2° du même b du 1, le crédit d’impôt est égal à 15 %. » ;

IV. – Pour compenser la perte de recettes résultant des I à III, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. le rapporteur pour avis.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Gremillet

Il s’agit de prendre en compte la réalité du parc des chaudières au fioul : sur les 3 millions d’appareils installés, 1 million ont plus de vingt-cinq ans avec des rendements d’environ 60 %.

Nous proposons de maintenir un taux réduit de 15 % – au lieu de 30 % – jusqu’au 31 décembre, afin de permettre aux ménages les plus modestes de continuer d’améliorer la performance énergétique de leur logement à un coût moindre.

Surtout, nous ciblons les chaudières à haute performance énergétique, dont les rendements atteignent environ 90 %, et non les chaudières à très haute performance énergétique qui ont un rendement de 92 %. En retenant la très haute performance comme critère d’éligibilité, le Gouvernement exclut la quasi-totalité des chaudières du bénéfice du taux réduit, puisque 91 % du parc est composé de chaudières à haute performance énergétique, dont l’ensemble des marques françaises.

De surcroît, les chaudières à très haute performance énergétique coûtent 2 400 euros de plus.

Nous vous proposons donc d’améliorer la qualité du parc des chaudières au fioul tout en permettant aux ménages les plus modestes de continuer de bénéficier d’un taux réduit. Ce dispositif permettra de diminuer la consommation de fioul dans notre pays et de répondre à la problématique des gaz à effet de serre.

J’ai bien entendu votre message, monsieur le rapporteur général : l’adoption de cet amendement permettrait de diminuer de moitié le coût de cette mesure incitative, qui passerait de 20 millions à 10 millions d’euros.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II–366, présenté par M. de Legge, est ainsi libellé :

I. – Alinéas 5 à 8

Supprimer ces alinéas.

II. – Alinéa 10

Remplacer la date :

30 juin 2018

par la date :

31 décembre 2018

III. – Alinéa 25

1° Après le mot :

Toutefois,

insérer les mots :

pour les chaudières à condensation utilisant le fioul comme source d’énergie ainsi que

2° Remplacer les mots :

Des 1° et

par le mot :

du

IV. - Alinéa 43

Supprimer cet alinéa.

V. – Pour compenser la perte de recettes résultant des I à IV, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Dominique de Legge.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique de Legge

Cet amendement s’inscrit dans la lignée de celui que vient de présenter M. Gremillet, lequel a soulevé tous les problèmes d’évolution de la législation et de date qui se posent.

Je vais donc retirer bien volontiers cet amendement au profit de l’amendement n° II–271 de la commission des affaires économiques.

Et si ce retrait peut conforter le rapporteur général dans la bienveillance qu’il a exprimée voilà quelques instants, je ne doute pas que l’objectif poursuivi sera atteint.

Je retire donc mon amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II–366 est retiré.

Les six amendements suivants sont identiques.

L’amendement n° II–353 rectifié bis est présenté par MM. Longeot, Kern et Détraigne, Mmes Billon et Sollogoub, MM. Cigolotti et Médevielle et Mmes Joissains, Loisier, Gatel et Létard.

L’amendement n° II–422 rectifié bis est présenté par Mme Lamure, MM. Grand, Morisset et de Nicolaÿ, Mme Micouleau, M. Chaize, Mme Morhet-Richaud, MM. Paccaud et de Legge, Mme Gruny, MM. D. Laurent, Forissier, Milon, Chatillon, Paul, Bouchet, Vaspart, Grosdidier, Gremillet et Babary, Mme Imbert, M. Bonhomme, Mme Deromedi, M. Joyandet, Mme Garriaud-Maylam, M. Dallier, Mme Estrosi Sassone, MM. Danesi et Mouiller, Mme Lopez, MM. Kennel et Buffet, Mme Bonfanti-Dossat, MM. Perrin, B. Fournier et Mayet, Mmes Lherbier et L. Darcos, M. Pointereau, Mme Berthet, M. Bonne, Mme Deroche, MM. Laménie, Rapin, H. Leroy et Huré, Mme Renaud-Garabedian et MM. Bansard, Mandelli et Pierre.

L’amendement n° II–466 est présenté par MM. Bocquet, Savoldelli et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.

L’amendement n° II–594 est présenté par M. Daubresse.

L’amendement n° II–617 rectifié est présenté par MM. Chasseing, Guerriau et Malhuret, Mme Mélot et MM. Wattebled et Capus.

L’amendement n° II–661 est présenté par MM. Sueur, Raynal, Guillaume, Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, MM. Féraud, Jeansannetas, P. Joly, Lalande et Lurel, Mme Taillé-Polian, MM. Tissot et Durain, Mmes Monier et S. Robert, MM. Cabanel, Montaugé, Daunis et les membres du groupe socialiste et républicain.

Ces six amendements sont ainsi libellés :

I. – Alinéas 8 et 10

Remplacer la date :

30 juin 2018

par la date :

31 décembre 2018

II. – Alinéa 43

Supprimer cet alinéa.

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant des I et II, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

L’amendement n° II–353 rectifié bis n’est pas soutenu.

La parole est à Mme Jacky Deromedi, pour présenter l’amendement n° II–422 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacky Deromedi

Cet amendement ne sera pas voté. Aussi, monsieur le président, je le retire au profit des amendements n° II–271 et II–272.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II–422 rectifié bis est retiré.

La parole est à M. Éric Bocquet, pour présenter l’amendement n° II–466.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Bocquet

Cet amendement est défendu, monsieur le président.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II–594 n’est pas soutenu.

La parole est à M. Emmanuel Capus, pour présenter l’amendement n° II–617 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Emmanuel Capus

Cet amendement est partiellement défendu. En sus des chaudières au fioul, cet amendement concerne également les fenêtres.

Par ailleurs, ce sont les ménages les plus modestes, ou les plus isolés géographiquement, qui ont besoin de ce type de chaudières au fioul.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Claude Raynal, pour présenter l’amendement n° II–661.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II–563 rectifié, présenté par M. Requier, Mmes M. Carrère, Costes, N. Delattre, Jouve et Laborde et MM. Menonville et Vall, est ainsi libellé :

I. – Alinéas 8 et 10

Remplacer la date :

30 juin 2018

par la date :

31 décembre 2018

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Josiane Costes.

Debut de section - PermalienPhoto de Josiane Costes

Le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, et le ministre de la cohésion des territoires, Jacques Mézard, ont présenté, le 24 novembre dernier, un plan ambitieux de rénovation énergétique des bâtiments.

Ce plan constitue une feuille de route essentielle pour faire de la rénovation énergétique une priorité nationale. La France compte aujourd’hui 7 à 8 millions de logements considérés comme de véritables passoires énergétiques, soit un logement sur quatre.

Les travaux d’isolation thermique peuvent contribuer à une croissance économique vertueuse, créatrice d’emplois, dans le cadre du plan Climat.

Afin de rénover, en dix ans, 1, 5 million de « passoires thermiques » habitées par des ménages propriétaires à faibles revenus, le Gouvernement souhaite accompagner financièrement 150 000 rénovations par an.

Cet amendement, qui tend à proroger jusqu’au 31 décembre 2018 le crédit d’impôt « transition énergétique » à 15 % pour le remplacement des fenêtres simple vitrage et celui des chaudières au fioul à haute performance énergétique, s’inscrit complètement dans cette logique.

On comprendrait très mal l’exclusion, dès le 30 juin 2018, comme l’a proposé le Gouvernement dans son amendement adopté à l’Assemblée nationale, des fenêtres à simple vitrage et des chaudières à haute performance énergétique du bénéfice du CITE, alors que celui-ci est l’aide la plus sollicitée par les ménages.

Le CITE est un dispositif que ces derniers ont bien identifié. En 2015, il a représenté près de 6, 5 milliards d’euros de travaux et 73 000 emplois.

Les travaux sur les fenêtres concernent le tiers des logements. Or le remplacement des simples vitrages représente, selon les experts, quelque 60 % des travaux sur les fenêtres éligibles au CITE.

Concernant le chauffage au fioul, l’exclusion des chaudières à haute performance énergétique risque de dissuader les ménages de les remplacer, alors que, selon l’INSEE, on en trouve dans 4, 6 millions de foyers. Nos concitoyens sont souvent contraints de recourir à ce mode de chauffage soit en raison de l’isolement géographique de leur logement, soit – et surtout – parce qu’il reste meilleur marché que les autres sources d’énergie.

Les dispositions de cet amendement, d’un coût raisonnable, sont donc cohérentes non seulement avec l’aide que le Gouvernement souhaite apporter aux ménages confrontés à la précarité énergétique, mais aussi avec les objectifs de la transition écologique.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II–272, présenté par M. Gremillet, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 10

Remplacer la date :

30 juin

par la date :

31 décembre

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. le rapporteur pour avis.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Gremillet

Cet amendement, que je présente au nom de la commission des affaires économiques, vise à maintenir, jusqu’au 31 décembre, un taux réduit de crédit d’impôt à 15 %, au lieu de 30 %, pour le remplacement des fenêtres.

Comme l’a souligné le rapporteur général, nous excluons les portes et volets du dispositif.

Il s’agit surtout de donner un signe en matière de performance énergétique. Certes, nous diminuons le taux à 15 % et les économies d’énergie induites par le remplacement de simples vitrages sont moindres qu’en cas de travaux plus lourds, notamment sur les toitures, mais il s’agit de dépenses bien plus accessibles à de nombreuses familles.

L’adoption de cet amendement permettrait non seulement de continuer d’améliorer la performance énergétique du bâti et d’aider les familles aux revenus modestes, mais aussi de réaliser des économies. En effet, la dépense publique correspondant au crédit d’impôt passerait de 630 millions d’euros à 205 millions d’euros, soit une économie de 425 millions d’euros.

En résumé : efficacité, moindre coût et accessibilité aux ménages les plus modestes. Tels sont les arguments qui plaident en faveur de l’adoption de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II–489 rectifié, présenté par MM. Genest, Darnaud et Joyandet, Mmes Morhet-Richaud et Di Folco, MM. D. Laurent, Leroux, Mouiller et Duplomb, Mmes Imbert, Gruny et Garriaud-Maylam, M. Bazin, Mme Troendlé, M. Milon, Mme de Cidrac, M. de Nicolaÿ, Mme Deromedi, MM. Paccaud, Bonne, B. Fournier, Rapin et Huré, Mme Lherbier et MM. Bonhomme, Paul, Mandelli et Chatillon, est ainsi libellé :

I. – Après l’alinéa 10

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« En outre, le crédit d’impôt s’applique aux dépenses, payées entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018, au titre de l’acquisition de matériaux d’isolation thermique des parois vitrées, à la condition que cette acquisition soit associée à une autre acquisition mentionnée au 1 du présent article ; »

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Arnaud Bazin.

Debut de section - PermalienPhoto de Arnaud Bazin

Je retire cet amendement, monsieur le président, pour me rallier à ceux qui ont été évoqués par M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II–489 rectifié est retiré.

L’amendement n° II–510 rectifié, présenté par MM. Dantec et Vall, n’est pas soutenu.

L’amendement n° II–273, présenté par M. Gremillet, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé :

Alinéa 43

Supprimer cet alinéa

La parole est à M. le rapporteur pour avis.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Gremillet

Il s’agit d’un amendement de coordination dont l’adoption est requise si les amendements n° II–271 et II–272 étaient adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-275, présenté par M. Gremillet, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé :

Alinéa 43

Remplacer les mots :

des 1° et 2°

par les mots :

du 1°

La parole est à M. le rapporteur pour avis.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Gremillet

Il s’agit d’un amendement de coordination qui, comme l’amendement n° II–274, « tomberait » si les deux amendements que je viens de citer étaient adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II–274, présenté par M. Gremillet, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé :

Alinéa 43

Remplacer les mots :

des 1° et

par le mot :

du

La parole est à M. le rapporteur pour avis.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Gremillet

Il s’agit également d’un amendement de coordination.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Quel est l’avis de la commission sur les amendements restant en discussion ?

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Le dispositif du CITE étant transformé en prime au 1er janvier 2019, la question de la période transitoire se pose.

Pour des raisons à la fois de coût et de mesure de l’efficacité, relevées et par la Cour des comptes dans un récent rapport et par votre commission des finances, je serai défavorable sur tous les amendements, à l’exception des amendements n° II–271, II–272 et, par coordination, II–273, sur lesquels j’émettrai un avis de sagesse.

Les amendements n° II–271 et II–272 visent à prolonger le dispositif du CITE jusqu’au 31 décembre 2018 pour le remplacement des chaudières au fioul et des simples vitrages.

En effet, pourquoi s’arrêter au 30 juin, en cours d’année ? Il me semble plus raisonnable de prolonger le CITE, pour un coût limité, jusqu’à la fin de l’année pour permettre aux différents acteurs du secteur de s’adapter au nouveau dispositif.

La date du 31 décembre est d’autant plus cohérente que le système de prime entrera en vigueur, comme je l’ai dit, au 1er janvier 2019.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Le Gouvernement est défavorable à l’ensemble de ces amendements, y compris ceux qui sont soutenus par la commission des finances.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Bernard Delcros, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Delcros

Ce crédit d’impôt a un double objectif.

Il s’agit d’abord de lutter contre le réchauffement climatique et de diminuer les gaz à effet de serre.

Si nous partageons cet objectif écologique, n’oublions pas que ce crédit d’impôt a aussi vocation à réduire la facture énergétique, les charges de chauffage au fioul des ménages modestes, notamment ceux qui habitent en montagne.

Avant de nous prononcer sur ces amendements, gardons bien en tête ces deux objectifs. Et même s’ils se rejoignent, je voudrais insister sur ce second aspect, extrêmement important, en rappelant que le chauffage en montagne représente une charge importante pour les foyers modestes.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Gremillet

Je voudrais tout d’abord remercier le rapporteur général d’avoir émis un avis de sagesse sur les amendements que j’ai présentés.

Je suis un peu surpris de la position du Gouvernement, dans la mesure où le dispositif proposé ne crée pas de rupture. Il s’agit simplement d’assurer le passage du CITE vers la prime, en 2019.

Par ailleurs, nous respectons les contraintes financières : on fait davantage d’économies en un an qu’en six mois.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Gremillet

Enfin, on ne peut laisser de côté autant de familles modestes. N’oubliez pas que la précarité énergétique contribue aux émissions de gaz à effet de serre.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Arnaud Bazin, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Arnaud Bazin

Bien évidemment, je voterai les amendements sur lesquels la commission a émis un avis de sagesse.

Je voudrais toutefois, après les préoccupations écologiques et l’aide aux plus modestes, mentionner l’impact de la disparition du CITE sur l’activité économique.

Quand un dispositif s’arrête et laisse un trou de six mois avant qu’un autre prenne le relais, les entreprises doivent essuyer un trou d’air avant de subir un afflux trop important de commandes. Cet élément économique doit aussi être pris en compte.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, les amendements n° II–466, II–617 rectifié, II–661 et II–563 rectifié n’ont plus d’objet.

Je mets aux voix l’amendement n° II–272.

L ’ amendement est adopté.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, les amendements n° II–275 et II–274 n’ont plus d’objet.

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° II–514 rectifié est présenté par MM. Dantec, Requier et Collin et Mmes Jouve et Laborde.

L’amendement n° II–699 rectifié est présenté par M. Jomier, Mmes Cartron, Conconne, Ghali, Grelet-Certenais, Lubin et Taillé-Polian et MM. Courteau, Duran, Féraud, Iacovelli, Kerrouche, Lalande, Madrelle, Roux, Tissot et Tourenne.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

I. - Après l’alinéa 11

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

…) Au 1° du c, avant les mots : « D’équipements », sont insérés les mots : « Et de la pose » ;

II. – Compléter cet article par deux paragraphes ainsi rédigés :

… - Le I ne s’applique qu’aux sommes venant en déduction de l’impôt dû.

… - La perte de recettes pour l’État du paragraphe précédent est compensée à due concurrence par la hausse de la composante carbone intégrée aux tarifs des taxes intérieures sur la consommation des produits énergétiques inscrites au tableau B du 1 de l’article 265 du code des douanes.

L’amendement n° II–514 rectifié n’est pas soutenu.

La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian, pour présenter l’amendement n° II–699 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Taillé-Polian

Cela a été dit, les enjeux climatiques majeurs auxquels nous faisons face et les engagements pris à l’occasion de la COP21 nous imposent d’agir pour sortir la France des énergies carbonées et de développer un large éventail de solutions renouvelables.

Certes, les portes blindées ne répondent pas à ces objectifs, mais la chaleur solaire est une des solutions à notre disposition. Elle offre en effet un vecteur performant de chaleur renouvelable pour le chauffage et pour l’eau chaude sanitaire.

Forte de ce constat, la programmation pluriannuelle de l’énergie, la PPE, affiche des objectifs ambitieux en la matière.

Bien qu’elles bénéficient d’un soutien au travers du crédit d’impôt « transition énergétique », les installations de chauffe-eau solaires sont en berne, bien en deçà de la trajectoire inscrite dans la PPE. Selon les estimations, en l’état actuel des choses, nous ne pourrons atteindre que 10 % de l’objectif fixé.

Cet amendement vise à permettre que la pose de ces équipements entre également dans le périmètre du crédit d’impôt, à l’instar de ce qui se fait pour l’isolation ou le forage de puits géothermiques.

En effet, la part de main-d’œuvre représente aujourd’hui de 25 à 30 % de la facture finale du consommateur et demeure un frein majeur pour nos concitoyens.

Inclure la pose dans le périmètre du CITE enverrait un signal fort et soutiendrait l’artisanat local. En effet, ces technologies nécessitent de recourir à une main-d’œuvre qualifiée, locale et non délocalisable.

Cette inclusion de la main-d’œuvre resterait bien évidemment encadrée par le plafond réglementaire qui s’applique à ces technologies pour éviter les effets d’aubaine.

Sans un véritable coup d’accélérateur, sans un véritable portage politique, sans un signal clair envoyé aux consommateurs, la PPE restera lettre morte, déclaration de bonnes intentions, bien loin du document stratégique qu’elle est censée être. Cet amendement vise à y remédier.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Cet amendement entre en contradiction avec l’objectif de resserrement du crédit d’impôt en étendant le périmètre du CITE à la main-d’œuvre, le dispositif ne prenant plus seulement en compte le coût des équipements.

Il s’agirait donc d’introduire une exception au principal général selon lequel les frais annexes ne sont pas pris en charge.

En outre, l’adoption de cet amendement pourrait poser des problèmes techniques ou d’appréciation : quand on refait une salle de bain, on sait objectivement combien coûte un chauffe-eau ; mais comment évaluer précisément la part de la main-d’œuvre afférente à la seule pose du chauffe-eau ? Cela pourrait donner lieu à toutes sortes d’abus et d’interprétations.

Aussi, l’avis est défavorable.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Mme Delphine Gény-Stephann, secrétaire d ’ État. Comme cela a été rappelé, la règle générale est d’exclure les dépenses de main-d’œuvre pour concentrer le soutien public sur les équipements. Le Gouvernement est donc défavorable à cet amendement, s’agissant de la pose des équipements de chauffage ou de fourniture d’eau chaude sanitaire utilisant une source d’énergie renouvelable, et dans le cas particulier des pompes à chaleur géothermiques le dispositif est déjà favorable, puisque les travaux de pose de l’échangeur de chaleur souterrain de ces dernières ouvrent droit, depuis 2010, au crédit d’impôt du fait de leur poids dans la dépense globale. Il n’y a pas lieu d’étendre cette dérogation aux dépenses de pose de la pompe à chaleur elle-même.

Mme Sophie Taillé-Polian s ’ exclame.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Certes, nous sommes là pour trouver des économies budgétaires. Mais nous avons aussi signé les accords de Paris, nous nous sommes engagés à tenir le cap de la transition énergétique. Or, comme par hasard, on découvre qu’on ne l’atteint pas, alors que cela fait des années que l’on trouve une multitude d’arguties techniques pour ne pas mettre les choses en place.

Le système est si compliqué, si restrictif qu’une large partie de nos concitoyens ne peuvent faire les travaux nécessaires. Ils ne savent jamais sur quel crédit d’impôt ni sur quelle aide compter. Bilan des courses : la France est en retard par rapport à ses objectifs.

Nous disons tous que notre pays a un problème d’emploi, et qu’enlève-t-on dans les dépenses ? Les frais de main-d’œuvre ! Or inclure la main-d’œuvre dans le périmètre du crédit d’impôt, c’est aussi lutter contre le travail au noir, c’est aussi pousser les artisans à former davantage une main-d’œuvre nationale, et à ne pas faire appel au coup par coup à des travailleurs détachés.

Cette disposition est positive à maints égards, qu’il s’agisse de la structuration de la filière, de nos engagements COP21, de l’amélioration du pouvoir d’achat, à travers un allégement des charges, et de l’emploi… Vous voulez faire des économies de bouts de chandelle, alors que si on faisait le bilan global, la Nation s’y retrouverait.

Aussi, mes chers collègues, je vous appelle à voter en faveur de cet amendement.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de trois amendements identiques.

L’amendement n° II–251 rectifié bis est présenté par MM. Capus, Malhuret, Bignon et A. Marc, Mme Mélot et MM. Chasseing, Wattebled, Decool, Guerriau, Fouché et Lagourgue.

L’amendement n° II–491 rectifié est présenté par MM. Dantec, Requier et Collin, Mmes N. Delattre, Jouve et Laborde et M. Vall.

L’amendement n° II–690 rectifié est présenté par MM. Adnot et Kern et Mme Herzog.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

I. – Après l’alinéa 11

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

…) Au 3° du c, les mots : « de l’échangeur de chaleur souterrain des pompes à chaleur géothermiques » sont remplacés par les mots : « des pompes à chaleur géothermiques et leur échangeur souterrain » ;

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la hausse de la composante carbone intégrée aux tarifs des taxes intérieures sur la consommation des produits énergétiques inscrites au tableau B du 1 de l’article 265 du code des douanes.

La parole est à M. Emmanuel Capus, pour présenter l’amendement n° II–251 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Emmanuel Capus

Cet amendement vise à étendre le CITE aux pompes à chaleur géothermiques. Aujourd’hui, seul l’échangeur souterrain y est éligible.

Comme il s’agit d’étendre le dispositif à un équipement et non à la pose d’un équipement, les dispositions de cet amendement répondent à la demande de la secrétaire d’État qui indique que ce sont les équipements qui sont soutenus.

Eu égard au marché important et au coût que ce type d’équipement représente pour nos concitoyens, je vous demande, mes chers collègues, d’introduire la pompe à chaleur géothermique elle-même dans l’éligibilité.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Vous visez la pose, non la pompe, qui est déjà incluse dans le crédit d’impôt.

Debut de section - PermalienPhoto de Emmanuel Capus

Non, monsieur le rapporteur général. Aujourd’hui, le texte précise « de l’échangeur souterrain des pompes à chaleur géothermiques ». Je vous propose de remplacer ces mots par les mots « des pompes à chaleur géothermiques et leur échangeur souterrain ».

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Nathalie Delattre, pour présenter l’amendement n° II–491 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Cet amendement est défendu, monsieur le président.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II–690 rectifié n’est pas soutenu.

Quel est l’avis de la commission sur les amendements restant en discussion ?

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Nous ne faisons pas tout à fait la même lecture que notre collègue Emmanuel Capus.

Pour la commission, son amendement tend à étendre le bénéfice du crédit d’impôt à la pose des pompes à chaleur géothermiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Par ailleurs, madame Lienemann, la main-d’œuvre n’a jamais été prise en compte. Il ne s’agit donc pas d’une restriction. L’éligibilité des équipements seuls coûte déjà 1, 7 milliard d’euros à l’État.

En outre, inclure la main-d’œuvre dans le dispositif pourrait poser des problèmes de périmètre. Autant une facture vous permet de savoir combien coûte une pompe à chaleur ou un chauffe-eau, autant il peut être tentant d’imputer une partie de la main-d’œuvre de travaux divers et variés à la pose d’équipements éligibles au CITE.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Enfin, cela reviendrait à introduire une exception au principe général selon lequel les frais annexes, notamment la main-d’œuvre, ne sont pas pris en compte.

Aussi, l’avis est défavorable.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Le Gouvernement est également défavorable à ces amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-251 rectifié bis et II-491 rectifié.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° II–515 rectifié est présenté par M. Dantec, Mme Jouve et M. Vall.

L’amendement n° II–662 est présenté par MM. Jomier, Raynal, Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, MM. Féraud, Jeansannetas, Lalande et Lurel, Mme Taillé-Polian, MM. Tissot, Durain et Sueur, Mmes Monier et S. Robert, MM. Cabanel, Montaugé, Duran, Daunis et les membres du groupe socialiste et républicain.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’alinéa 11

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

…) Le 3° du c est complété par les mots : « dans la limite d’un plafond de dépenses par type d’équipement, fixé par arrêté conjoint des ministres chargés de l’énergie, du logement et du budget » ;

L’amendement n° II–515 rectifié n’est pas soutenu.

La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian, pour présenter l’amendement n° II–662.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Taillé-Polian

Je vais peut-être avoir davantage de succès avec cet amendement…

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Taillé-Polian

Personne ne conteste la nécessité de recentrer les aides sur des dispositifs vraiment efficaces. Il s’agit d’éviter un certain nombre d’abus constatés sur le terrain, notamment s’agissant des chauffe-eau thermodynamiques.

Cette technologie, qui permet de produire de l’eau chaude à partir des calories présentes dans l’air environnant, offre une solution économe et écologique intéressante.

Cependant, on constate que ces chauffe-eau thermodynamiques sont vendus isolément à des prix très élevés ou associés à d’autres produits non éligibles pour atteindre le plafond du crédit d’impôt, tandis que le prix catalogue de ces équipements se situe entre 2 000 et 4 000 euros.

Dès lors, poursuivant un objectif de bonne gestion des deniers publics, largement partagé dans cet hémicycle, les auteurs de cet amendement proposent de plafonner le CITE pour les chauffe-eau thermodynamiques afin de mettre un terme aux abus et aux effets d’aubaine constatés, comme cela existe pour les équipements de chauffage et d’eau chaude solaires depuis 2009.

Une modération des dépenses consacrées à ces chauffe-eau réduirait de 20 millions à 50 millions d’euros les dépenses de CITE, ce qui permettrait – ou aurait permis

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Je souscris à cette analyse : un avantage fiscal peut se révéler inflationniste et conduire le consommateur à surpayer un équipement.

Les vendeurs, loin d’être stupides, ont en effet bien compris que le prix de vente incluait l’avantage fiscal. Ils ont donc tendance à profiter de ce package pour augmenter leur marge et donc le prix de l’équipement.

L’idée de disposer d’un référentiel fixé par voie réglementaire me paraît plutôt saine. La commission émet donc un avis favorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

L’objectif de plafonnement est bien évidemment vertueux ; nous y souscrivons.

Toutefois, la mesure nous semble un peu vaste et pas forcément facilement applicable. Il faut des systèmes de plafonnement suffisamment précis pour ne pas être désincitatifs ou ne pas engendrer des effets qui iraient à l’encontre de l’objectif visé.

La mesure n’a pas été expertisée. Au bénéfice de l’objectif vertueux de cette disposition, le Gouvernement émet un avis de sagesse.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Je voterai bien sûr cet amendement.

Je rappelle que, dans la loi « transition énergétique », le gouvernement de l’époque s’était engagé non pas à créer un observatoire, car c’est très lourd, mais à analyser, avec l’aide des professionnels du secteur, notamment ceux du bâtiment et des économies d’énergie, l’évolution des coûts des différents produits et technologies – isolation, énergies renouvelables – et à comparer cette évolution des coûts avec celles des autres pays de l’Union européenne pour éviter les dérapages et les augmentations indues que vient de décrire le rapporteur général et qui absorbent les crédits d’impôt.

Le Gouvernement a-t-il l’intention de réaliser une telle étude ?

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° II-637 est présenté par MM. Raynal et Sueur.

L’amendement n° II-709 rectifié est présenté par M. Bizet, Mme Gruny, MM. B. Fournier, Bazin, Joyandet et Rapin, Mmes Garriaud-Maylam, Morhet-Richaud et Berthet, MM. Mouiller, Raison, Savary et Cuypers, Mmes Imbert et de Cidrac, M. Paccaud, Mme Deromedi, MM. Darnaud, Genest, Bonhomme, Chatillon et Pierre, Mmes Lherbier et Lamure et MM. Paul et Gremillet.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

I. – Après l’alinéa 16

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« m) Aux dépenses payées entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018, au titre de la réalisation de prestations de maîtrise d’œuvre nécessaires à la réalisation des travaux proposés dans le cadre de l’audit mentionné au l du 1.

II. – Alinéa 18

Après les mots :

de l’audit énergétique

insérer les mots :

et des prestations de maîtrise d’œuvre mentionnées au m du 1,

III. – Alinéa 20

Après les mots :

au l du 1,

insérer les mots :

et des prestations de maîtrise d’œuvre mentionnées au m du 1,

et après les mots :

des auditeurs

insérer les mots :

et des professionnels de la maîtrise d’œuvre

IV. – Alinéa 23

Après les mots :

d’audit énergétique

insérer les mots :

ainsi que des prestations de maîtrise d’œuvre mentionnées au 1

V. – Après l’alinéa 29

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

– Est ajoutée une phrase ainsi rédigée : « Les dépenses de prestations de maîtrise d’œuvre mentionnées au m du 1 s’entendent de celles figurant sur la facture délivrée par un professionnel de la maîtrise d’œuvre mentionné au dernier alinéa du 2. »

VI. – Alinéa 31

Après les mots :

audit énergétique

insérer les mots :

ou du professionnel de la maîtrise d’œuvre mentionné au dernier alinéa du 2

VII. – Alinéa 32

Après les mots :

audit énergétique

insérer les mots :

ainsi que des prestations de maîtrise d’œuvre mentionnées au 1

VIII. – Après l’alinéa 37

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« …° Dans le cas de la réalisation de prestations de maîtrise d’œuvre nécessaires à la réalisation des travaux proposés dans le cadre de l’audit énergétique, la mention du respect des conditions de qualification du professionnel de la maîtrise d’œuvre mentionnées au dernier alinéa du 2 et l’attestation de la réalisation de travaux permettant d’atteindre un très haut niveau de performance énergétique mentionnée au l du 1 ;

IX. – Alinéa 38

Remplacer les mots :

et audits

par les mots :

, audits et prestations de maîtrise d’œuvre

X. – Pour compenser la perte de recettes résultant des I à IX, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Claude Raynal, pour présenter l’amendement n° II-637.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

L’ordre des architectes nous a saisis d’une demande qui a paru justifiée à un certain nombre d’entre nous. Il s’agit d’étendre le champ d’application du CITE, le crédit d’impôt pour la transition énergétique, aux prestations de maîtrise d’œuvre nécessaires à la réalisation des travaux proposés dans le cadre de l’audit énergétique, qui garantira leur mise en œuvre et un suivi par des professionnels compétents et assurés à ce titre.

M. Jean-Pierre Sueur et moi-même ayant estimé cette demande légitime, nous la soumettons à votre vote, mes chers collègues.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Arnaud Bazin, pour présenter l’amendement n° II-709 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Arnaud Bazin

Cet amendement est défendu, monsieur le président.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

L’avis de la commission est plus que réservé. L’extension du CITE aux prestations de maîtrise d’œuvre constitue un changement de nature et, donc, de périmètre de la mesure. Les audits énergétiques sont d’ores et déjà intégrés. Ajouter au dispositif les prestations de maîtrise d’œuvre semble surabondant.

Telle est la raison pour laquelle la commission émet un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-637 et II-709 rectifié.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de trois amendements identiques.

L’amendement n° II-252 rectifié bis est présenté par MM. Capus, Malhuret, Bignon et A. Marc, Mme Mélot et MM. Chasseing, Wattebled, Decool, Guerriau, Fouché et Lagourgue.

L’amendement n° II-492 rectifié est présenté par MM. Dantec, Requier et Collin, Mmes Jouve et Laborde et M. Vall.

L’amendement n° II-692 rectifié est présenté par MM. Adnot et Kern et Mme Herzog.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Après l’alinéa 18

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

…) Au dernier alinéa, après le mot : « laquelle », sont insérés les mots : « l’entreprise mentionnée au b) du 1 ter ou » ;

La parole est à M. Emmanuel Capus, pour présenter l’amendement n° II-252 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Emmanuel Capus

Je m’efforcerai d’être un peu plus clair que tout à l’heure. En effet, pour ce qui concerne mon amendement précédent, le rapporteur général avait raison : je parlais bien de la pose.

Le présent amendement concerne la visite préalable à l’installation ou à la pose des équipements ou des matériaux. Il est prévu que l’entreprise recourant à un sous-traitant pour l’installation ou la pose des équipements qu’elle fournit effectue elle-même la visite préalable à l’installation.

En raison de la forte saisonnalité des ventes, de nombreux fabricants français sont obligés de sous-traiter la pose de leurs équipements à des artisans locaux. Cette proposition répond donc à une réalité du marché et vise à mettre fin à un blocage technique.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Les amendements n° II-492 rectifié et II-692 rectifié ne sont pas soutenus.

Quel est l’avis de la commission ?

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Faut-il que la visite préalable soit réalisée par l’entreprise qui sous-traite ou par celle qui installe ? En l’état actuel, il nous a semblé, dans le bref délai qui nous était imparti, qu’il convenait de conserver la situation actuelle.

La commission vous demande donc de bien vouloir retirer votre amendement, mon cher collègue.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Le Gouvernement demande également le retrait de cet amendement.

La qualité de l’installation est assurée par l’entreprise qui installe et qui pose. Il est donc légitime que cette dernière réalise la visite préalable.

En outre, je le rappelle, il y a une cohérence du dispositif avec la certification RGE, qui est une condition pour bénéficier du CITE. Si on commence à rendre moins central ce concept de labellisation RGE, on va à contresens de la logique du dispositif.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-252 rectifié bis est-il maintenu, monsieur Capus ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-252 rectifié bis.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ article 39 nonies est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° II-258 rectifié ter est présenté par MM. Capus, Malhuret, Bignon et A. Marc, Mme Mélot et MM. Chasseing, Wattebled, Decool, Guerriau, Fouché et Lagourgue.

L’amendement n° II-663 rectifié est présenté par MM. Jomier, Raynal, Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, MM. Féraud, Jeansannetas, Lalande et Lurel, Mme Taillé-Polian, MM. Tissot, Durain et Sueur, Mmes Monier et S. Robert, MM. Cabanel, Montaugé, Duran, Daunis et les membres du groupe socialiste et républicain.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 39 nonies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I.- Au B de l’article 278-0 bis du code général des impôts, après les mots : « de la géothermie, », insérer les mots : « de l’énergie radiative du soleil ».

II.- Le I. de cet article s’applique au 1er janvier 2019.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Emmanuel Capus, pour présenter l’amendement n° II-258 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Emmanuel Capus

Le présent amendement vise à faire bénéficier l’énergie solaire thermique du taux réduit de TVA à 5, 5 %, considérant qu’il s’agit d’une énergie renouvelable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian, pour présenter l’amendement n° II-663 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Taillé-Polian

Je présente cet amendement au nom de mon collègue Bernard Jomier, pour qui ces questions sont particulièrement importantes.

L’énergie solaire thermique étant par essence une source renouvelable de chaleur, il convient de l’inclure explicitement dans le calcul de la part d’énergies renouvelables ouvrant droit au bénéfice du taux de 5, 5 % de TVA.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Nous avons déjà eu un débat sur la TVA, qui est généralement abordée en trois temps : lors de l’examen de la première partie du projet de loi de finances, des articles non rattachés de ce même texte et, enfin, du projet de loi de finances rectificative.

Cet amendement soulève une question technique relative à l’assiette de la TVA. Faut-il compléter la liste des modes de production de chaleur bénéficiant du taux réduit à 5, 5 % ? Il y a, me semble-t-il, un problème de cohérence concernant l’énergie solaire thermique. Je souhaite que le Gouvernement nous éclaire sur ce point.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Par ces amendements, il s’agit d’étendre à l’énergie calorifique produite à partir de l’énergie radiative du soleil le taux réduit de 5, 5 % de TVA.

Certes, l’extension du taux réduit de TVA à la fourniture de chaleur produite à partir d’autres sources d’énergies renouvelables est souhaitable dans une logique incitative environnementale. Toutefois, tel que rédigé, l’amendement aurait pour effet d’organiser une cannibalisation de certaines sources d’énergie par d’autres.

En effet, l’extension du dispositif à une nouvelle forme d’énergie pourrait conduire au remplacement des énergies renouvelables déjà prises en compte par le dispositif en vigueur. Il conviendrait donc, avant d’envisager une telle extension, de réexaminer la pertinence de l’ensemble du dispositif, notamment s’agissant de la proportion minimale d’énergie renouvelable à partir de laquelle les réseaux sont éligibles.

Le Gouvernement conduira des travaux en ce sens, ce qui nous permettra de revenir sur cette question ultérieurement. Il demande donc le retrait de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-258 rectifié ter est-il maintenu, monsieur Raynal ?

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Ce que vous suggérez, madame la secrétaire d’État, s’appelle, dans le cadre d’une discussion législative, la navette.

Je propose donc que nous votions cet amendement, et que vous réfléchissiez entre-temps.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-663 rectifié est-il maintenu, monsieur Capus ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-258 rectifié ter et II-663 rectifié.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 39 nonies.

L’amendement n° II-255 rectifié bis, présenté par MM. Capus, Malhuret, Bignon et A. Marc, Mme Mélot et MM. Chasseing, Wattebled, Decool, Guerriau, Fouché et Lagourgue, est ainsi libellé :

Après l’article 39 nonies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – L’article 995 du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« …° Les contrats d’assurances sur les installations d’énergies marines renouvelables, au sens de l’article L. 111-6 du code des assurances. »

II. – La perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales du I est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du paragraphe précédent est compensée, à due concurrence, par la hausse de la composante carbone intégrée aux tarifs des taxes intérieures sur la consommation des produits énergétiques inscrites au tableau B du 1 de l’article 265 du code des douanes.

La parole est à M. Emmanuel Capus.

Debut de section - PermalienPhoto de Emmanuel Capus

Cet amendement vise à clarifier le régime fiscal applicable aux installations d’énergies marines renouvelables, les EMR, en alignant leur régime sur le régime assurantiel des véhicules maritimes. Il est prévu notamment d’étendre l’exonération de taxe sur les conventions d’assurance, dont bénéficient déjà les véhicules maritimes, aux installations d’énergies marines renouvelables.

La mise en place d’une telle exonération contribuerait à faire baisser les coûts de la filière des EMR et à accompagner le déploiement de nouvelles formes d’énergies renouvelables en France.

Cet amendement met en cohérence la fiscalité relative aux conventions d’assurance avec l’évolution introduite par la loi du 20 juin 2016 pour l’économie bleue.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Il s’agit a priori d’une perte de recettes pour les départements. Par définition, la commission est défavorable à cet amendement. Mais sans doute le Gouvernement peut-il nous expliquer sa position sur cette proposition, qu’il a rejetée sans explication à l’Assemblée nationale, ce qui n’a pas permis d’éclairer le Parlement.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

La loi pour l’économie bleue du 20 juin 2016 a rapproché le régime assurantiel des installations d’énergies marines renouvelables de celui qui est applicable aux coques de navire.

Les installations d’énergies marines renouvelables relèvent depuis lors de la catégorie des grands risques, au sens du code des assurances.

Le Gouvernement est donc favorable à cet amendement, qui tire toutes les conséquences de cette disposition en matière de taxe spéciale sur les conventions d’assurance.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Madame la secrétaire d’État, acceptez-vous de lever le gage ?

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Oui, monsieur le président.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Il s’agit donc de l’amendement n° II-255 rectifié ter.

Je le mets aux voix.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 39 nonies.

Je suis saisi de cinq amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les deux premiers sont identiques.

L’amendement n° II-496 rectifié est présenté par M. Dantec, Mme Jouve et M. Vall.

L’amendement n° II-584 rectifié, présenté par MM. Maurey et Delahaye, Mme N. Goulet, MM. Capo-Canellas, Détraigne, Kern, Bonnecarrère, Joyandet et Longeot, Mme Joissains, M. Guerriau, Mme Deromedi, MM. Lefèvre, del Picchia, Paccaud et Danesi, Mme Férat, MM. Duplomb, Fouché, D. Dubois et Chasseing, Mme de la Provôté, MM. H. Leroy, L. Hervé, Revet et Daubresse, Mme Garriaud-Maylam et M. Laménie, est ainsi libellé :

Après l’article 39 nonies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Au 2 du III de l’article 1609 quinquies C, les mots : « ou en cas de rattachement d’une commune sur le territoire de laquelle sont implantées des installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent à un établissement public de coopération intercommunale faisant application du II » sont supprimés.

II. – Au début du a du 1 du I bis de l’article 1609 nonies C, les mots : « Aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent et » sont supprimés.

L’amendement n° II-496 rectifié n’est pas soutenu.

La parole est à Mme Nathalie Goulet, pour présenter l’amendement n° II-584 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Cet amendement, qui porte sur un problème très concret, a un objet précis.

Dans la perspective d’implantation d’éoliennes dans un territoire, il est prévu un mécanisme incitatif sous forme d’une attribution de 20 % de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux, l’IFER. Cette part constitue également une compensation des éventuels désagréments causés par un parc éolien, ainsi que des travaux et démarches accomplis par les différentes collectivités, de façon à attirer ces éoliennes sur leur territoire.

Actuellement, les communes qui accueillent des éoliennes ne se voient pas reverser une part des recettes de l’IFER. En effet, dans le cas où l’EPCI d’appartenance a opté pour une fiscalité professionnelle unique, il perçoit la totalité du produit de l’IFER éolien, sans aucune obligation d’en reverser une partie à la commune d’implantation. De surcroît, en raison des modifications introduites par la loi NOTRe concernant les périmètres, un certain nombre de communes, qui, dans le cadre d’une intercommunalité, ont installé des éoliennes, se retrouvent absorbées dans une autre intercommunalité, laquelle bénéficiera de l’ensemble des revenus de ces éoliennes, sans leur en reverser une partie, alors que ce serait tout à fait normal, puisque ce sont elles qui ont fait l’investissement, en temps et en énergie.

Par conséquent, les communes sont de moins en moins incitées à accepter des projets éoliens. Cet amendement vise donc à ce que toutes les communes d’implantation puissent bénéficier de l’IFER éolien, quel que soit le type d’EPCI d’appartenance.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Les trois amendements suivants sont également identiques.

L’amendement n° II-256 rectifié bis est présenté par MM. Capus, Malhuret, Bignon et A. Marc, Mme Mélot et MM. Chasseing, Wattebled, Decool, Guerriau, Fouché et Lagourgue.

L’amendement n° II-497 rectifié est présenté par M. Dantec, Mme Jouve et M. Vall.

L’amendement n° II-647 est présenté par MM. Savoldelli, Bocquet et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 39 nonies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Au I de l’article 1379-0 bis du code général des impôts, les mots : « les composantes de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux, prévues aux articles 1519 D, » sont remplacés par les mots : « 50 % de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux relative aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent, l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux relative aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique hydraulique des courants, les composantes de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux prévues aux articles ».

II. – Le I bis de l’article 1609 nonies C du code général des impôts est ainsi modifié :

1° Au a, les mots : « du vent et aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique » sont supprimés ;

2° Après le 1, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« … De 50 % du produit de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux relatives aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent, prévue à l’article 1519 D. »

III. – La perte de recettes résultant pour les établissements publics de coopération intercommunale des I et II est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement.

IV. – La perte de recettes résultant pour l’État du paragraphe précédent est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Emmanuel Capus, pour présenter l’amendement n° 256 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Emmanuel Capus

Cet amendement s’inscrit dans la même logique que celle qui vient d’être défendue par Mme Goulet.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-497 rectifié n’est pas soutenu.

La parole est à M. Pierre Ouzoulias, pour présenter l’amendement n° II-647.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Notre argumentaire est identique à celui qui vient d’être développé par Mme Goulet.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

M. Albéric de Montgolfier, rapporteur général de la commission des finances. La création de l’IFER a donné lieu à de très longs débats, s’agissant notamment de la répartition de son produit entre les communes, les EPCI et les départements. Les discussions, longues et pénibles, brassaient beaucoup d’air.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Si nous adoptions ces amendements, cela modifierait l’équilibre des ressources, au moment où des débats importants se préparent s’agissant des ressources des collectivités, notamment à l’occasion de la Conférence nationale des territoires et de la loi de programmation des finances publiques. Est-il donc bien opportun de modifier l’équilibre trouvé à propos de la répartition de l’IFER ? La commission ne le pense pas.

Par ailleurs, l’adoption de ces amendements entraînerait une incohérence. Ainsi, si une commune a une centrale nucléaire sur son territoire, les ressources fiscales bénéficieraient à l’EPCI, tandis que, si elle possède une éolienne, celles-ci iraient entièrement à la commune, ce qui poserait un problème de logique de répartition, puisque nous aurions un régime spécifique pour la fiscalité éolienne.

La commission demande donc le retrait de ces amendements ; à défaut, elle se verra contrainte d’émettre un avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

L’objet de ces amendements va à l’encontre de l’intercommunalité et déroge au principe de la fiscalité unique. Les dispositions proposées n’incitent pas les collectivités à se diriger vers une plus grande intégration fiscale, alors que l’objectif sous-jacent est de les encourager à agir au profit de l’intérêt communautaire.

Par ailleurs, les EPCI en question versent déjà aux communes concernées une fraction de leurs ressources via une attribution visant à compenser les nuisances liées aux installations éoliennes.

Le Gouvernement demande donc le retrait de ces amendements ; à défaut, il se verra contraint d’émettre un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Claude Raynal, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Avec ces amendements identiques, on en revient un peu aux débats que nous avons eus sur les collectivités territoriales. Je ne suis pas sûr que le projet de loi de finances constitue le cadre approprié pour évoquer ces questions. On fait toujours plus de dégâts qu’autre chose en essayant d’apporter des modifications de fond par ce biais.

L’argument selon lequel les communes cesseront d’accueillir des éoliennes sur leur territoire si l’IFER ne leur revient pas ne tient pas. Sinon, un tel raisonnement serait valable pour l’ensemble du domaine économique. En effet, lorsqu’une entreprise s’installe, la commune bénéficie certes de la taxe foncière, mais tout le reste de la fiscalité va à l’intercommunalité. Je ne vois pas bien pourquoi il y aurait une spécificité pour l’éolien.

Pour ma part, j’encourage plutôt les intercommunalités à être le plus intégré possible et à faire jouer ensuite, si elles le souhaitent, des dotations de solidarité communautaire, dont l’un des critères pourrait être l’acceptation d’éoliennes. J’invite donc à l’intelligence collective dans les territoires. Par conséquent, je ne voterai pas en faveur de ces amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Nathalie Goulet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Hervé Maurey, président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, est le premier signataire de l’amendement que j’ai présenté. Il considère que l’incitation fiscale peut être importante pour les énergies renouvelables.

Je tiens à le préciser, je pensais surtout aux communes qui appartenaient à une intercommunalité, mais qui, à la suite de l’adoption de la loi NOTRe, ont intégré une autre intercommunalité. Ainsi le petit noyau de l’intercommunalité absorbée ne perçoit-il plus aucun…

M. Claude Raynal proteste.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

J’entends bien ce que vous dites, mon cher collègue ! Vous évoquez une péréquation intelligente à l’intérieur de l’intercommunalité. Toutefois, si celle-ci ne se fait pas, les communes intégrées se sentent quelque peu flouées.

Au demeurant, je comprends très bien votre position, que j’estime d’ailleurs extrêmement pertinente.

Dans un cadre ou dans un autre, il faudra probablement revoir les mécanismes de péréquation à l’intérieur des nouvelles intercommunalités reconstituées dans le cadre de la loi NOTRe. Car certaines communes ont fait énormément d’investissements, mais n’ont jamais reçu le bénéfice du travail initial qu’elles avaient fourni.

Ainsi, c’est sûrement par le biais de la péréquation et de l’intelligence territoriale que ce problème sera résolu. Je retire donc cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-584 rectifié est retiré.

La parole est à M. Bernard Delcros, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Delcros

Je souhaite introduire un élément supplémentaire dans le cadre de la réflexion sur les éoliennes. Il s’agit, par ces amendements, de permettre à la commune sur laquelle sont implantées les éoliennes de bénéficier des retombées de l’IFER.

Toutefois, l’impact des éoliennes ne concerne pas uniquement la commune sur laquelle elles sont implantées. En effet, il est parfois plus important pour les communes limitrophes. Par conséquent, l’approche intercommunale semble la plus pertinente pour régler la question non seulement des retombées fiscales, mais aussi des compensations éventuelles liées aux nuisances.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Marc Laménie, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Marc Laménie

Je suis cosignataire de l’amendement qui vient d’être retiré par Mme Goulet.

Les schémas éoliens sont mis en place depuis un certain nombre d’années. On le sait, il faut du temps pour implanter des éoliennes.

Pour ce qui concerne les retombées financières, la compétence économique revient aux intercommunalités. Quant à la répartition de l’IFER, M. le rapporteur général l’a dit, elle est compliquée. Certaines communes perçoivent très peu, alors qu’elles espéreraient plus. Par ailleurs, alors que certains sont favorables à l’éolien, d’autres s’y opposent.

Je me rallierai naturellement à la position de M. le rapporteur général. Toutefois, il paraît important de trouver des solutions à caractère financier. Même si le terme de dysfonctionnement n’est pas approprié, il convient de revoir, sur ce sujet, la répartition de la fiscalité.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-256 rectifié bis et II-647.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-582 rectifié, présenté par MM. Maurey et Delahaye, Mme N. Goulet, MM. Capo-Canellas, Détraigne, Kern, Joyandet, Bonhomme et Longeot, Mme Joissains, M. Guerriau, Mme Deromedi, MM. Lefèvre, del Picchia, Paccaud et Danesi, Mme Férat, MM. Duplomb, Fouché, D. Dubois et Chasseing, Mme de la Provôté, MM. H. Leroy, L. Hervé, Revet et Daubresse, Mme Garriaud-Maylam et M. Laménie, est ainsi libellé :

Après l’article 39 nonies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – À la fin de la première phrase du second alinéa du 9° du I de l’article 1379 du code général des impôts, le taux : « 20 % » est remplacé par le taux : « 50 % ».

II. – La perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales du I est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du paragraphe précédent est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Nathalie Goulet.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Cet amendement étant de la même inspiration que le précédent, j’imagine aisément ce qui va m’être répondu.

Madame la secrétaire d’État, monsieur le rapporteur général, la rupture d’égalité avec l’énergie nucléaire est bien évidemment un argument qui compte. En effet, par ces amendements, nous sommes en train de constituer une fiscalité de l’éolien, ce qui n’est bien évidemment pas l’objectif.

Je poursuis néanmoins la présentation de la série d’amendements déposée par le président Maurey. Par l’amendement n° II-582 rectifié, il propose ainsi une meilleure répartition de l’IFER éolien dans les EPCI à fiscalité professionnelle unique.

Bien que je présume fortement de la réponse qui me sera faite, je l’attends néanmoins, le pire n’étant jamais certain.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-367 rectifié ter, présenté par M. Pointereau, Mme Puissat, MM. Chaize, Grosperrin et Danesi, Mme Deromedi, MM. Milon, Meurant, Gremillet, Brisson, Dallier, Revet et Joyandet, Mmes Garriaud-Maylam et Canayer, M. B. Fournier, Mmes Lherbier et Morhet-Richaud, MM. Lefèvre, Pillet, Morisset, Bouchet et Bonhomme, Mme Lavarde, MM. Paul et de Legge, Mme Lassarade, M. Paccaud, Mme Lanfranchi Dorgal, MM. Raison, Genest et Laménie, Mme Deroche et MM. Husson, H. Leroy et Rapin, est ainsi libellé :

Après l’article 39 nonies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – À la fin de la première phrase du second alinéa du 9° du I de l’article 1379 du code général des impôts, le taux : « 20 % » est remplacé par le taux : « 30 % ».

II. – La perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales du I est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du paragraphe précédent est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Jacky Deromedi.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacky Deromedi

Cet amendement est un peu différent du précédent, notamment pour ce qui concerne la répartition de l’IFER : il est demandé que 30 % du produit de l’imposition bénéficie aux communes.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Je le disais tout à l’heure, lorsque l’IFER a été créée, de très nombreux débats se sont tenus concernant la répartition de son produit entre les différentes collectivités, notamment entre le département et le bloc communal

Ces deux amendements visent à réduire ou supprimer la part départementale, ce qui aurait pour conséquence de revenir sur l’équilibre trouvé à l’époque. Alors que les finances des départements sont fragilisées et que le débat sur la fiscalité et les ressources des différents niveaux de collectivités est imminent – la perspective de la suppression de la taxe d’habitation le rend absolument inéluctable –, est-ce le moment d’aller modifier un équilibre et de revenir, dans le cadre de l’examen d’un projet de loi de finances, par le biais d’un amendement, sur des ressources fiscales ?

Pour les départements, l’adoption de ces amendements entraînerait une perte de ressources, dont nous ne sommes absolument pas capables de mesurer les conséquences. Par quoi cette perte serait-elle compensée ?

Par conséquent, si l’idée peut paraître sympathique, l’avis de la commission est toutefois défavorable.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Nathalie Goulet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Je retire l’amendement n° II-582 rectifié, monsieur le président, ainsi que l’amendement de repli n° II-583 rectifié, qui s’inscrit exactement dans la même logique.

C’est en effet à l’intérieur d’une meilleure péréquation au sein des intercommunalités ou dans le cadre d’un arrangement entre collectivités que l’on pourra compenser les pertes de recettes des communes en pointe s’agissant des énergies renouvelables.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-582 rectifié est retiré.

La parole est à Mme Jacky Deromedi, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacky Deromedi

Compte tenu de ce qu’a dit M. le rapporteur général, je retire également l’amendement n° II-367 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-367 rectifié ter est retiré.

L’amendement n° II-583 rectifié, présenté par MM. Maurey et Delahaye, Mme N. Goulet, MM. Capo-Canellas, Détraigne, Kern, Joyandet, Bonhomme et Longeot, Mme Joissains, M. Guerriau, Mme Deromedi, MM. Lefèvre, del Picchia, Paccaud et Danesi, Mme Férat, MM. Duplomb, Fouché, D. Dubois et Chasseing, Mme de la Provôté, MM. H. Leroy, L. Hervé et Revet, Mme Gatel, M. Daubresse, Mme Garriaud-Maylam et M. Laménie, est ainsi libellé :

Après l’article 39 nonies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

La première phrase du second alinéa du 9° du I de l’article 1379 du code général des impôts est complétée par les mots : «, répartie à parts égales entre la commune d’implantation de l’installation et les communes situées à moins de 500 mètres de l’installation ».

Cet amendement a été retiré.

Je suis saisi de trois amendements identiques.

L’amendement n° II-246 rectifié est présenté par M. Raison, Mme Deroche, MM. Mouiller, Perrin, Grosperrin, Longuet, Magras, Duplomb, Gremillet, Piednoir, Pointereau, Revet et Daubresse, Mmes Puissat et Di Folco, M. Morisset, Mme Gruny, MM. Houpert, Bonhomme, Paul, de Nicolaÿ, Lefèvre, Babary, Chevrollier, Chaize, Brisson et Le Gleut, Mmes Deromedi et Lherbier et MM. Savin, Paccaud et Rapin.

L’amendement n° II-254 rectifié bis est présenté par MM. Capus, Malhuret, Bignon et A. Marc, Mme Mélot et MM. Chasseing, Wattebled, Decool, Guerriau, Fouché et Lagourgue.

L’amendement n° II-494 rectifié est présenté par MM. Dantec et Vall.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 39 nonies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – L’article 1382 du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« …° Les parties d’une installation hydroélectrique destinées à la préservation de la biodiversité et de la continuité écologique. »

II. – La perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales du I est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du paragraphe précédent est compensée, à due concurrence, par la hausse de la composante carbone intégrée aux tarifs des taxes intérieures sur la consommation des produits énergétiques inscrites au tableau B du 1 de l’article 265 du code des douanes.

La parole est à M. Daniel Gremillet, pour présenter l’amendement n° II-246 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Gremillet

Par cet amendement, il s’agit de sortir de l’assiette d’imposition les passes à poissons. En effet, à l’occasion de la construction ou de la rénovation des centrales hydroélectriques, l’État impose et finance en partie l’installation de passes à poissons, qui représentent d’ailleurs des investissements relativement lourds, dans le cadre d’une politique publique cherchant à favoriser une continuité écologique.

Dans la mesure où ces passes à poissons sont des contraintes environnementales et n’apportent aucune plus-value économique, il serait logique qu’elles ne relèvent pas de la taxe foncière.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Emmanuel Capus, pour présenter l’amendement n° II-254 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Emmanuel Capus

Dans mon amendement, les « passes à poissons » sont désignées comme « les parties d’une installation hydroélectrique destinées à la préservation de la biodiversité et de la continuité écologique ».

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-494 rectifié n’est pas soutenu.

Quel est l’avis de la commission sur les amendements restant en discussion ?

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

L’avis de la commission ne vous surprendra pas, mes chers collègues. J’ai parfois l’impression de me répéter : nous avons déjà examiné des amendements similaires lors de la discussion de la première partie du PLF. Nous avions considéré que le dispositif proposé aboutirait à une plus grande complexité, et réduirait les recettes des collectivités territoriales.

Pour les raisons que j’avais exposées en première partie, l’avis de la commission est donc défavorable sur ces amendements.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Nous considérons que la taxe foncière n’est pas un levier adéquat pour traiter ce sujet ; les exonérations de taxe foncière doivent conserver un caractère extrêmement limité.

L’avis du Gouvernement est donc également défavorable sur ces amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-246 rectifié et II-254 rectifié bis.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° II-253 rectifié quater est présenté par MM. Capus, Malhuret, Bignon et A. Marc, Mme Mélot et MM. Chasseing, Wattebled, Decool, Guerriau, Fouché, Lagourgue et Mandelli.

L’amendement n° II-493 rectifié est présenté par M. Dantec, Mme Jouve et M. Vall.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 39 nonies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Après l’article 1382 D du code général des impôts, il est inséré un article 1382 D… ainsi rédigé :

« Art. 1382 D… – Les collectivités territoriales et les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre peuvent, par délibération prise dans les conditions prévues à l’article 1639 A bis, exonérer de taxe foncière les installations et bâtiments de toute nature affectés à la production de biogaz, d’électricité et de chaleur par méthanisation, non mentionnés au 14° de l’article 1382 et tels qu’autorisés, enregistrés ou déclarés au titre de l’article L. 511-1 du code de l’environnement.

« Lorsqu’elle est prévue par les collectivités territoriales, pour bénéficier de cette exonération, le propriétaire doit adresser, avant le 1er janvier de la première année à compter de laquelle l’exonération est applicable, une déclaration, dont le modèle est fixé par l’administration, au service des impôts du lieu de situation des biens. Cette déclaration comporte les éléments permettant d’identifier les installations et bâtiments concernés et de vérifier le respect des conditions mentionnées au premier alinéa. Lorsque cette déclaration est souscrite hors délai, l’exonération s’applique pour la période restant à courir après le 31 décembre de l’année de souscription. »

II. – Après l’article 1458 bis du code général des impôts, il est inséré un article 1458 ter… ainsi rédigé :

« Art. 1458 ter… – Les collectivités territoriales et les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre peuvent, par délibération prise dans les conditions prévues à l’article 1639 A bis, exonérer de cotisation foncière des entreprises les sociétés produisant du biogaz, de l’électricité et de la chaleur par la méthanisation, non mentionnées au 5° du I de l’article 1451, et exploitant des installations autorisées, enregistrées ou déclarées au titre de l’article L. 511-1 du code de l’environnement.

« Lorsqu’elle est prévue par les collectivités territoriales, pour bénéficier de cette exonération, le propriétaire doit adresser, avant le 1er janvier de la première année à compter de laquelle l’exonération est applicable, une déclaration, dont le modèle est fixé par l’administration, au service des impôts du lieu de situation des biens. Cette déclaration comporte les éléments permettant d’identifier les installations et bâtiments concernés et de vérifier le respect des conditions mentionnées au premier alinéa. Lorsque cette déclaration est souscrite hors délai, l’exonération s’applique pour la période restant à courir après le 31 décembre de l’année de souscription. »

III. – La perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales des I et II est compensée par la majoration à due concurrence de la dotation globale de fonctionnement.

IV. – La perte de recettes résultant pour l’État du paragraphe précédent est compensée, à due concurrence, par la hausse de la composante carbone intégrée aux tarifs des taxes intérieures sur la consommation des produits énergétiques inscrites au tableau B du 1 de l’article 265 du code des douanes.

La parole est à M. Emmanuel Capus, pour présenter l’amendement n° II-253 rectifié quater.

Debut de section - PermalienPhoto de Emmanuel Capus

Cet amendement vise à étendre les exonérations de taxe foncière et de cotisation foncière des entreprises prévues, cette fois, pour les installations de méthanisation et les sociétés de méthanisation agricole à toutes les installations et sociétés de méthanisation, sur demande des collectivités territoriales. J’ai bien noté que j’allais sans doute recevoir la même réplique que tout à l’heure de la part du rapporteur général, mais je le maintiens malgré tout.

Cette extension d’exonérations tend à soutenir le développement de la filière et à valoriser la méthanisation des déchets non dangereux ou de matière végétale.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-493 rectifié n’est pas soutenu.

Quel est l’avis de la commission ?

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Vous êtes pessimiste, mon cher collègue ! L’avis de la commission ne sera pas le même, pour une raison simple : tout comme le Sénat, je crois à la liberté locale. Si une collectivité territoriale veut voter une exonération facultative non compensée par l’État, cela relève de sa liberté. Par conséquent, j’émets un avis de sagesse.

Après tout, c’est au choix de la collectivité : si elle décide d’adopter une telle exonération, elle en subit la perte de recettes. Il n’y a pas de raison de priver les collectivités de cette faculté.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Le Gouvernement considère qu’exonérer d’autres types d’établissements que les établissements agricoles irait très au-delà de l’incitation actuelle en faveur des exploitants les encourageant à méthaniser leurs déchets, dans une logique de proximité et de lutte contre la pollution agricole.

Avec un champ d’action aussi large, monsieur le sénateur, l’efficacité de votre mesure, qui n’est ni chiffrée ni documentée, comme sa pertinence paraissent problématiques. En effet, cette évolution conduirait à accorder une subvention injustifiée à des entreprises industrielles a priori rentables et bénéficierait à certains géants du secteur, qui n’ont aucun besoin d’aide.

Je vous demande donc de bien vouloir retirer votre amendement ; à défaut, l’avis du Gouvernement sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Claude Raynal, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Je n’ai pas une grande passion pour ce type de liberté accordée aux collectivités locales, je dois le dire. Dès lors qu’un tel dispositif existe, des pressions s’exercent ; on dit à des collectivités : « À tel ou tel endroit, il y a exonération. Ce serait bien si vous-même exonériez ! »

Je préfère les choses plus claires : c’est oui ou c’est non. En l’occurrence, c’est plutôt non.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-253 rectifié quater.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° II-495 rectifié est présenté par MM. Dantec et Vall.

L’amendement n° II-613 rectifié bis est présenté par MM. Capus, Malhuret, Bignon, Fouché et A. Marc, Mme Mélot et MM. Chasseing, Decool, Guerriau, Lagourgue et Wattebled.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 39 nonies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Le I de l’article 1519 F du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« L’imposition mentionnée au présent I n’est pas due au titre des installations hydroélectriques permettant le stockage de l’énergie en vue de sa restitution ultérieure au réseau (stations de transfert d’électricité par pompage). »

II. – La perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales du I est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du paragraphe précédent est compensée, à due concurrence, par la hausse de la composante carbone intégrée aux tarifs des taxes intérieures sur la consommation des produits énergétiques inscrites au tableau B du 1 de l’article 265 du code des douanes.

L’amendement n° II-495 rectifié n’est pas soutenu.

La parole est à M. Emmanuel Capus, pour présenter l’amendement n° II-613 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Emmanuel Capus

Cet amendement vise à exonérer d’IFER les stations de transfert d’énergie par pompage, les STEP, ce qui représente un montant de 13 millions d’euros par an.

Une telle exonération serait en effet un signal fort pour la mise en œuvre du développement du stockage, objectif et moyen de la politique énergétique française, tel qu’inscrit dans la programmation pluriannuelle de l’énergie, avec un objectif de création de STEP à hauteur de un à deux gigawatts supplémentaires entre 2025 et 2030.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

L’avis de la commission avait été bien expliqué en première partie, monsieur le président : il est défavorable.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Avis défavorable également.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-613 rectifié bis.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-250 rectifié bis, présenté par MM. Capus, Malhuret, Bignon et A. Marc, Mme Mélot et MM. Chasseing, Wattebled, Decool, Guerriau, Fouché et Lagourgue, est ainsi libellé :

Après l’article 39 nonies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le a du 2° du 1 l’article 265 du code des douanes est ainsi rétabli :

« a) L’élargissement progressif de la composante carbone est assis sur le contenu en carbone fossile des produits assujettis à la taxe intérieure de consommation ; ».

La parole est à M. Emmanuel Capus.

Debut de section - PermalienPhoto de Emmanuel Capus

Il s’agit cette fois de l’article 265 du code des douanes qui prévoit l’assujettissement à la taxe intérieure de consommation des produits énergétiques utilisés ou destinés à être utilisés comme carburant ou combustible.

Cet amendement vise à inscrire à cet article le principe d’une composante carbone des taxes intérieures de consommation assises sur le seul contenu en carbone fossile des produits énergétiques assujettis. Cette mesure permettrait d’exclure de la composante carbone les produits et énergies issus de la biomasse.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Indépendamment du fait que nous avons déjà débattu de la TICPE en première partie de la loi de finances, l’avis de la commission sur cet amendement ne saurait être favorable, pour une raison simple : sans modification des tarifs, cet amendement est inopérant.

Son adoption n’emporterait aucune conséquence juridique ; il s’agit donc moins d’un amendement de projet de loi de finances que d’une pétition de principe. La loi ne doit pas simplement poser des principes, mais doit également avoir des conséquences juridiques. Avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Avis défavorable, monsieur le président.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-250 rectifié bis.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-269 rectifié ter, présenté par MM. Capus, Bignon et A. Marc, Mme Mélot et MM. Chasseing, Wattebled, Decool, Guerriau, Fouché et Lagourgue, est ainsi libellé :

Après l’article 39 nonies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Le code des douanes est ainsi modifié :

1° Après le 2 du I de l’article 266 sexies, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« 2 bis. – Toute personne qui, pour les besoins de son activité économique, livre pour la première fois sur le marché intérieur ou utilise pour la première fois des fluides mentionnés dans la section 1 de l’annexe I du règlement (UE) n° 517/2014 du Parlement européen et du Conseil du 16 avril 2014 relatif aux gaz à effet de serre fluorés et abrogeant le Règlement (CEE) n° 842/2006, en vrac ainsi que ces mêmes fluides au sein d’équipements fixes pré-chargés lorsque les dits-fluides chargés dans les équipements n’ont pas fait antérieurement l’objet d’une livraison sur le marché intérieur ; »

2° Après le 2 de l’article 266 septies, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« 2 bis. – La première livraison ou la première utilisation des fluides mentionnés au 2 bis du I de l’article 266 sexies ; »

3° Après le 2 de l’article 266 octies, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« 2 bis. Le poids net des fluides multiplié par la valeur mentionnée à l’annexe I du règlement (UE) n° 517/2014 du Parlement européen et du Conseil du 16 avril 2014 relatif aux gaz à effet de serre fluorés et abrogeant le Règlement (CEE) n° 842/2006 de leur potentiel de réchauffement planétaire tel que défini au 6) de l’article 2 du même règlement ; »

4° Après la vingt-et-unième ligne du tableau constituant le B du 1 de l’article 266 nonies, est insérée une ligne ainsi rédigée :

Fluides mentionnés au 2 bis du I de l’article 266 sexies

Tonne

25 en 2019, 40 en 2020, 50 en 2021, 70 à partir de 2022

5° Au 3 de l’article 266 decies, les mots : « Les préparations pour lessives » sont remplacés par les mots : « Les fluides en vrac ainsi que ces mêmes fluides au sein d’équipements fixes préchargés, les préparations pour lessives » et les références « 5 et 6 » sont remplacés par les références « 2 bis, 5 et 6 » ;

6° À la dernière phrase du premier alinéa de l’article 266 undecies, après la référence : « 2 » est insérée la référence : « 2 bis ».

II. – Après l’article 39 novodecies du code général des impôts, il est inséré un article 39 … ainsi rédigé :

« Article 39 … – Les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés ou à l’impôt sur le revenu selon un régime réel d’imposition peuvent déduire de leur résultat imposable une somme égale à 30 % de la valeur d’origine des biens d’équipements de production de froid utilisant des fluides réfrigérants autres que des mentionnés dans la section 1 de l’annexe I du règlement (UE) n° 517/2014 du Parlement européen et du Conseil du 16 avril 2014 relatif aux gaz à effet de serre fluorés et abrogeant le Règlement (CEE) n° 842/2006 hors frais financiers, affectés à leur activité et qu’elles acquièrent à compter du 1er janvier 2019 et jusqu’au 31 décembre 2022 lorsque ces biens peuvent faire l’objet d’un amortissement selon le système prévu à l’article 39 A et qu’ils sont acquis en substitution d’un équipement de production de froid utilisant un des fluides susmentionnés.

« La déduction est répartie linéairement sur la durée normale d’utilisation des biens. En cas de cession du bien avant le terme de cette période, elle n’est acquise à l’entreprise qu’à hauteur des montants déjà déduits du résultat à la date de la cession, qui sont calculés prorata temporis.

« L’entreprise qui prend en location un bien neuf mentionné au premier alinéa du présent article dans les conditions prévues au 1 de l’article L. 313-7 du code monétaire et financier en application d’un contrat de crédit-bail ou dans le cadre d’un contrat de location avec option d’achat peut déduire une somme égale à 40 % de la valeur d’origine du bien hors frais financiers, au moment de la signature du contrat.

« Si l’entreprise crédit-preneuse ou locataire acquiert le bien, elle peut continuer à appliquer la déduction. La déduction cesse à compter de la cession ou de la cessation par celle-ci du contrat de crédit-bail ou de location avec option d’achat ou du bien et ne peut pas s’appliquer au nouvel exploitant.

« L’entreprise qui donne le bien en crédit-bail ou en location avec option d’achat ne peut pas pratiquer la déduction mentionnée au premier alinéa du présent article. »

III. – La perte de recettes résultant pour l’État des I et II est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

IV. - Le I entre en vigueur à compter du 1er janvier 2019.

V. - Le II s’applique aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2019.

La parole est à M. Emmanuel Capus.

Debut de section - PermalienPhoto de Emmanuel Capus

M. Emmanuel Capus. Non pas que vous m’ayez usé, monsieur le rapporteur général, mais cet amendement est le dernier de cette série.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Emmanuel Capus

Il vise à rétablir la taxe sur les gaz HFC, hydrofluorocarbones, qui avait été proposée au cours d’une réunion de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable lors de l’examen de la première partie du PLF, avant que cette proposition soit retirée.

Il s’agit de proposer une clarification par rapport aux précédents textes étudiés en commission, via une meilleure explicitation de la modification apportée à l’article 266 decies du code des douanes.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Avis défavorable également.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-269 rectifié ter.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-59 rectifié, présenté par MM. Bérit-Débat, Guillaume, Courteau et J. Bigot, Mmes Bonnefoy et Cartron, M. Dagbert, Mme M. Filleul, MM. Jacquin, Houllegatte et Madrelle, Mmes Préville et Tocqueville, M. M. Bourquin, Mme Artigalas, M. Cabanel, Mme Conconne, MM. Daunis et Duran, Mme Guillemot, MM. Iacovelli, Montaugé, Tissot et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 39 nonies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Après l’article L. 251-1 du code de l’énergie, il est inséré un article L. 251-1-… ainsi rédigé :

« Art. L. 251 -1 -… – Les établissements de crédit et les sociétés de financement peuvent consentir des prêts ne portant pas intérêt dans les conditions prévues au présent article. Ces prêts leur ouvrent droit au bénéfice du crédit d’impôt prévu à l’article 244 quater V du code général des impôts.

« Ces prêts sont octroyés aux personnes physiques, sous conditions de ressources, lorsqu’elles acquièrent un véhicule neuf ou d’occasion faiblement émetteur de dioxyde de carbone en remplacement de leur véhicule essence datant d’avant 1997 ou leur véhicule diesel datant d’avant 2006 et mis à la casse. Aucun frais de dossier, frais d’expertise, intérêt ou intérêt intercalaire ne peut être perçu sur ces prêts. Les conditions de ressources pour bénéficier du prêt à taux zéro sont définies par décret.

« Il ne peut être accordé qu’un seul prêt ne portant pas intérêt prévu par le présent article pour une même opération.

« Une opération financée par un tel prêt peut bénéficier de la prime à la conversion prévue au chapitre unique du titre V du livre II du présent code.

« Les modalités d’application de cet article sont fixées par décret. »

II. – Le I s’applique aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2018.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Taillé-Polian

Je présente cet amendement au nom de mon collègue Claude Bérit-Débat et du groupe socialiste et républicain.

Les transports représentent un tiers de nos émissions de gaz à effet de serre et sont donc grandement responsables de la pollution de l’air sous la forme de gaz et de particules fines, dont on connaît les effets désastreux sur la santé, et dont le coût pour la société est énorme. La pollution de l’air est la cause, chaque année, de milliers de décès prématurés : plus de 480 000, au sein de l’Union européenne, en 2014. Il est donc urgent de s’attaquer à ce fléau.

Le parc automobile français, très ancien, est composé de véhicules polluants, voire très polluants, et contribue grandement à cette pollution. On dénombre en effet pas moins de 3 millions de véhicules essence datant d’avant 1997 et de 7 millions de véhicules diesel datant d’avant 2006.

Le ministre de la transition écologique et solidaire a souhaité faire de ce problème l’un des enjeux primordiaux de son plan Climat, avec l’objectif d’atteindre la fin de la vente de véhicules thermiques d’ici à 2040.

Dans cette optique, certains dispositifs sont prévus, afin de favoriser le remplacement des véhicules thermiques polluants : augmenter la taxe carbone ou faire converger la fiscalité du gazole et celle de l’essence sont des exemples de telles incitations à la réduction de la consommation de produits à fort contenu carbone.

Pour incitative qu’elle soit, néanmoins, cette fiscalité écologique n’en est pas moins régressive ; elle risque d’impacter fortement les ménages aux revenus les plus modestes, qui ne pourront, faute de moyens financiers suffisants, remplacer leur véhicule polluant par un véhicule propre. C’est donc, pour eux, la double peine !

Si le Gouvernement a prévu des dispositifs d’aide et d’accompagnement, comme la prime à la conversion de 2 000 euros pour les ménages non imposables, on peut craindre que ces dispositifs ne soient pas suffisants pour permettre aux intéressés de remplacer leur véhicule ancien par un véhicule propre.

Cet amendement vise donc à compléter le dispositif précité, car il faut réussir de manière massive à mettre au rebut les véhicules polluants, ce qui suppose des aides considérables et un accompagnement important des ménages à revenu modeste.

Il est par conséquent proposé de mettre en place des prêts à taux zéro pour permettre à ces ménages d’acheter un véhicule neuf ou d’occasion propre en contrepartie de la mise au rebut du véhicule polluant dont ils sont propriétaires. Ce dispositif compléterait de manière très opportune, nous semble-t-il, la prime à la conversion. Son adoption permettrait de favoriser l’accélération de la mise à la casse des véhicules polluants sans pénaliser les foyers à revenu modeste.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

On ne peut que partager les objectifs des auteurs de cet amendement : accélérer la conversion et la disparition des véhicules les plus polluants. Telle est d’ailleurs la finalité de la prime à la conversion.

Quant aux objectifs du Gouvernement, ils sont très ambitieux. Seront-ils atteints ? C’est une vraie question : à voir la sous-consommation des crédits, la capacité à distribuer 100 000 primes – c’est l’ambition du Gouvernement – n’est pas certaine.

Un dispositif puissant est déjà en vigueur. Or, depuis le 1er avril 2015, seules 21 000 primes ont été distribuées, chiffre bien éloigné de l’objectif d’en accorder 100 000. Faut-il alourdir ce dispositif par une nouvelle mesure de prêt à taux zéro, sachant que les constructeurs automobiles font très souvent des opérations promotionnelles en proposant des paiements à crédit, sans frais, en plusieurs fois ?

Gardons-nous d’ajouter des coûts et de la complexité ! À ce stade, mieux vaudrait assurer la promotion de la prime à la conversion plutôt que d’inventer un nouveau dispositif de prêt à taux zéro.

La commission émet donc un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Je rappelle le soutien du Gouvernement à l’effort de conversion des véhicules polluants. Je citerai la prime à la conversion, qui a été évoquée et sera renforcée en 2018, le bonus électrique, qui est maintenu à un niveau élevé, le barème de la taxe sur les véhicules de société qui sera modifié, en 2018, en faveur des véhicules les moins émetteurs de CO2 et les moins polluants, ou encore le plafond de déductibilité de l’amortissement, qui a été modifié, en 2017, en faveur des véhicules les moins émetteurs de CO2 et sera maintenu en 2018. Toutes ces mesures vont dans le bon sens.

En revanche, madame la sénatrice, le Gouvernement ne peut soutenir votre proposition d’élargir le mécanisme du prêt à taux zéro aux investissements dans l’achat d’un véhicule. Ce n’est pas l’objet de ce dispositif.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur votre amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-59 rectifié est retiré.

L’amendement n° II-520 rectifié bis, présenté par MM. Patient, Karam et Dennemont, est ainsi libellé :

Après l’article 39 nonies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le Gouvernement remet au Parlement, avant le 1er juillet 2018, un rapport proposant des évolutions des modalités de répartition de concours financiers de l’État aux collectivités territoriales permettant la prise en compte du stock de carbone séquestré par les différents massifs forestiers en France hexagonale et d’outre-mer.

La parole est à M. Georges Patient.

Debut de section - PermalienPhoto de Georges Patient

La forêt est un formidable puits de carbone. Les estimations indiquent que la forêt française en stockerait environ 1, 1 milliard de tonnes, soit 80 tonnes à l’hectare. Il convient d’étudier les mécanismes financiers qui pourraient être mis en œuvre pour compenser l’absence de ressource générée par les forêts non exploitées et participer ainsi au financement des coûts de leur gestion, surveillance et préservation.

Les collectivités assument une grande part de ces coûts, soit directement soit par leurs participations auprès des organismes délégataires comme l’ONF, l’Office national des forêts, ou les parcs naturels. Ces compensations pourraient également aider à valoriser les filières d’agroforesterie faiblement émettrices de carbone, voire les filières de stockage à long terme de carbone, comme celle du bois d’œuvre.

À titre d’exemple, le Conseil économique, social et environnemental, dans son rapport de 2012 intitulé La valorisation de la forêt française, préconisait que « la France se dote de moyens compensatoires pour répondre aux défis auxquels est confrontée la forêt tropicale guyanaise. En effet, concernant l’accessibilité aux crédits carbone, la France, pays inscrit à l’annexe 1, n’est pas éligible aux mécanismes REDD+, alors qu’elle est un des pays financeurs de ce mécanisme à disposer d’un couvert forestier tropical important. »

Le puits de carbone de la forêt amazonienne de Guyane, dont la superficie est de 7, 5 millions d’hectares, séquestre près de 15 millions de tonnes de CO2 par an, contribuant ainsi à hauteur de 20, 7 % à l’inventaire national de CO2.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Sur cette demande de rapport, la commission souhaite entendre l’avis du Gouvernement.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Il s’agirait de documenter l’absence de ressource générée par les forêts non exploitées, et ainsi de participer au financement des coûts de leur gestion, surveillance et préservation.

La production d’un tel rapport ne paraît pas justifiée, s’agissant d’un sujet qui ne doit pas être abordé sous le seul angle restrictif des concours financiers de l’État aux collectivités territoriales. Aussi, monsieur le sénateur, le Gouvernement vous demande de bien vouloir retirer votre amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Monsieur Patient, l’amendement n° II-520 rectifié bis est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Georges Patient

J’insiste sur cette demande de rapport, madame la secrétaire d’État.

Étant donné le nombre d’interdictions qui frappent l’exploitation des ressources naturelles guyanaises, la prise en considération de ce puits de carbone paraissait une excellente contrepartie. Quand on sait que l’exploitation d’hydrocarbures n’est pas autorisée en Guyane française alors qu’elle l’est dans tous les pays voisins, que beaucoup d’interdictions existent en matière d’exploitation minière, que la forêt primaire est elle aussi mise sous cloche, il me paraît légitime, de la part de la Guyane, d’attendre un juste retour de la préservation de ce puits de carbone.

Par conséquent, je maintiens mon amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-520 rectifié bis.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

I. – L’article 200 quater A du code général des impôts est ainsi modifié :

1° Le 1 est ainsi rédigé :

« 1. a. Les contribuables propriétaires, locataires ou occupants à titre gratuit d’un logement situé en France, affecté à leur habitation principale, peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt sur le revenu au titre des dépenses d’installation ou de remplacement d’équipements :

« 1° Spécialement conçus pour l’accessibilité des logements aux personnes âgées ou handicapées ;

« 2° Ou permettant l’adaptation des logements à la perte d’autonomie ou au handicap, lorsque les conditions prévues au c sont satisfaites.

« b. Pour ouvrir droit au crédit d’impôt, les équipements mentionnés au a doivent être :

« 1° Payés entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2020 dans le cadre de travaux réalisés dans un logement achevé ;

« 2° Intégrés à un logement acquis neuf entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2020 ;

« 3° Intégrés à un logement acquis en l’état futur d’achèvement ou que le contribuable fait construire, achevé entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2020.

« c. Pour les dépenses mentionnées au 2° du a, le crédit d’impôt s’applique à condition que le contribuable ou un membre de son foyer fiscal :

« 1° Remplisse, au titre d’une invalidité, l’une des conditions fixées aux c ou d du 1 de l’article 195 ;

« 2° Ou soit titulaire de la carte “mobilité inclusion” au titre des 1°, 2° ou 3° du I de l’article L. 241-3 du code de l’action sociale et des familles ou de l’une des cartes mentionnées aux articles L. 241-3, L. 241-3-1 ou L. 241-3-2 du même code, dans sa rédaction antérieure à la loi n° 2016-1321 du 7 octobre 2016 pour une République numérique ;

« 3° Ou souffre d’une perte d’autonomie entraînant son classement dans l’un des groupes 1 à 4 de la grille nationale mentionnée à l’article L. 232-2 du code de l’action sociale et des familles.

« La condition prévue au présent c est appréciée au 31 décembre de l’année du paiement de la dépense pour les dépenses réalisées dans les conditions du 1° du b, à la date d’acquisition du logement pour celles réalisées dans les conditions du 2° du même b ou à la date d’achèvement du logement pour celles réalisées dans les conditions du 3° dudit b. » ;

2° Au 1 bis et à la première phrase des 4 et 4 bis, l’année : « 2017 » est remplacée par l’année : « 2020 » ;

3° Au 2, les mots : « du ministre chargé du budget » sont remplacés par les mots : « conjoint des ministres en charge du budget, des personnes handicapées et des personnes âgées » ;

4° Au 2, après le mot : « équipements », sont insérés les mots : « mentionnés aux 1° et 2° du a du 1, » ;

5° Au 3 et au premier alinéa du 6, après la référence : « 3° », est insérée la référence : « du b ».

II. – Le I s’applique à compter de l’imposition des revenus de l’année 2018. –

Adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-339 rectifié bis, présenté par Mme Ghali, n’est pas soutenu.

I. – Le I de l’article 244 quater X du code général des impôts est ainsi modifié :

1° Le 3 est complété par les mots : « ou permettant leur confortation contre le risque sismique ou cyclonique » ;

2° Le 4 est complété par les mots : « ou cyclonique ».

II. – Le I est applicable à compter de l’imposition des revenus de l’année 2018. –

Adopté.

I. – Le livre III du code de la construction et de l’habitation est ainsi modifié :

1° Le premier alinéa de l’article L. 31-10-2 est remplacé par cinq alinéas ainsi rédigés :

« Les prêts mentionnés au présent chapitre sont octroyés aux personnes physiques, sous condition de ressources, lorsqu’elles acquièrent ou font construire leur résidence principale en accession à la première propriété ou lorsqu’elles acquièrent en première propriété les droits réels immobiliers de leur résidence principale dans le cadre d’un bail réel solidaire.

« Lorsque le logement est ancien, les prêts sont octroyés sous condition de vente du parc social à ses occupants ou sous condition de travaux et de localisation de ce logement dans les communes classées dans une zone géographique ne se caractérisant pas par un déséquilibre important entre l’offre et la demande de logements entraînant des difficultés d’accès au logement dans le parc résidentiel existant.

« Un arrêté des ministres chargés du budget et du logement établit le classement des communes par zone géographique, en fonction principalement des besoins en logements ainsi que du montant des prix de vente et des loyers de l’immobilier résidentiel.

« Un arrêté des ministres chargés du budget et du logement précise lesquelles des zones géographiques définies conformément au troisième alinéa satisfont aux conditions de localisation fixées au deuxième alinéa.

« Aucun frais de dossier, frais d’expertise, intérêt ou intérêt intercalaire ne peut être perçu sur ces prêts. » ;

2° Le même article L. 31-10-2, dans sa rédaction résultant du 1°, est ainsi modifié :

a) Après le second alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Lorsque le logement est neuf, les prêts sont octroyés sous condition de localisation de ce logement dans les communes classées dans une zone géographique se caractérisant par un déséquilibre important entre l’offre et la demande de logements entraînant des difficultés d’accès au logement dans le parc résidentiel existant et dans des communes dont le territoire est couvert par un contrat de redynamisation de site de défense. » ;

b) Au quatrième alinéa, le mot : « troisième » est remplacé par le mot : « quatrième » et les mots : « au deuxième alinéa » sont remplacés par les mots : « aux deuxième et troisième alinéas » ;

3° L’article L. 31-10-3 est ainsi modifié :

a) Le a du I est remplacé par des a et a bis ainsi rédigés :

« a) Est titulaire de la carte “mobilité inclusion” comportant la mention “invalidité” mentionnée au 1° du I de l’article L. 241-3 du code de l’action sociale et des familles ou d’une carte d’invalidité délivrée en application du même article L. 241-3, dans sa rédaction antérieure au 1er janvier 2017 ;

« a bis) Perçoit la pension d’invalidité correspondant au classement dans l’une des catégories mentionnées aux 2° et 3° de l’article L. 341-4 du code de la sécurité sociale ; »

b) (nouveau) À la première phrase du V, le mot : « premier » est remplacé par le mot : « deuxième » ;

c) §(nouveau) À la même première phrase, après le mot : « acquéreur », sont insérés les mots : « ou par le vendeur dans le cadre d’une vente d’immeuble à rénover mentionnée à l’article L. 262-1 » ;

4° Les deux premiers alinéas du 6° de l’article L. 371-4 sont ainsi rédigés :

« 6° Les a biset b du I de l’article L. 31-10-3 sont ainsi rédigés :

« a bis) Perçoit la pension d’invalidité mentionnée au 7° bis de l’article 20-1 de l’ordonnance n° 96-1122 du 20 décembre 1996 relative à l’amélioration de la santé publique, à l’assurance maladie, maternité, invalidité et décès, au financement de la sécurité sociale à Mayotte et à la caisse de sécurité sociale de Mayotte ; ».

II. – À la fin du V de l’article 90 de la loi n° 2010-1657 du 29 décembre 2010 de finances pour 2011, l’année : « 2017 » est remplacée par l’année : « 2021 ».

II bis (nouveau). – Le Gouvernement remet au Parlement un rapport d’évaluation des zones géographiques établies pour l’attribution du dispositif prévu aux articles L. 31-10-1 à L. 31-10-12 du code de la construction et de l’habitation avant le 1er septembre 2018, notamment afin d’apprécier la pertinence des critères retenus pour le classement des communes au regard des besoins des territoires concernés.

III. – Le Gouvernement remet au Parlement avant le 1er septembre 2019 un rapport d’évaluation du dispositif prévu aux articles L. 31-10-1 à L. 31-10-12 du code de la construction et de l’habitation et à l’article 244 quater V du code général des impôts.

IV. – A. – Le 1°, le a du 3° et le 4° du I s’appliquent aux offres de prêt émises à compter du 1er janvier 2018.

B. – Le 2° du I s’applique aux offres de prêt émises à compter du 1er janvier 2020.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-486, présenté par M. Daubresse, et l’amendement n° II-306 rectifié, présenté par M. Daubresse et Mme Micouleau, ne sont pas soutenus.

Je suis saisi de sept amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-649, présenté par Mme Cukierman, MM. Collombat, Bocquet, Savoldelli et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

I. – Alinéas 4 à 6

Remplacer ces alinéas par un alinéa ainsi rédigé :

« Lorsque le logement est ancien, les prêts sont octroyés sous condition de vente du parc social à ses occupants ou sous condition de travaux de réhabilitation, mise aux normes ou rénovation de ce logement.

II. – Alinéa 11

Supprimer cet alinéa.

III. – Pour compenser la perte de recettes résultant des I et II, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Éric Bocquet.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Bocquet

Le Gouvernement nous propose, en un sens, de couper la France en deux du point de vue de la politique d’accession sociale à la propriété.

Dans plus de 33 000 communes, soit l’immense majorité d’entre elles, dont une bonne part des villes préfectures de nos départements, le PTZ, le prêt à taux zéro, ne serait plus mobilisé que sur le marché de l’ancien.

L’activité du bâtiment risque de gravement subir les conséquences de ce choix. Pour n’en donner qu’un exemple, réserver le dispositif Pinel aux zones tendues – nous en avons parlé tout à l’heure – conduit, en première instance, à rémunérer la rente foncière et à tirer sur les prix de la construction proprement dite, ce qui implique notamment, parfois, le recours à des entreprises qui, en matière sociale ou d’organisation du travail, ont dépassé depuis longtemps leur quota de droit à l’erreur, selon l’appellation usuelle.

Il serait tout de même dommage que la priorisation définie par l’article 40 conduise à remettre en question le dispositif même d’accession à la propriété, et que l’équation budgétaire se résolve par le recours au travail précaire et, ou, dissimulé. N’oublions pas que les accédants bénéficiant du prêt à taux zéro, malgré ce qu’on peut dire du plafond de revenus retenu, constituent une population aux caractéristiques sociales très proches de celles de la population des cités de logements locatifs HLM.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-441 rectifié ter, présenté par MM. Canevet, Luche et Détraigne, Mme Billon, M. Kern, Mmes Sollogoub, Férat et Loisier, M. Le Nay, Mmes Joissains et Doineau, MM. Longeot, Médevielle, Bonnecarrère, Janssens, Maurey, Cigolotti et D. Dubois et Mme Vermeillet, n’est pas soutenu.

L’amendement n° II-596, présenté par Mme Guillemot, M. Iacovelli, Mmes Lienemann et Artigalas, MM. M. Bourquin et Cabanel, Mme Conconne, MM. Courteau, Daunis, Duran, Tissot, Montaugé, Tourenne, Houllegatte, Sueur, Guillaume, Raynal, Botrel, Carcenac et Éblé, Mme Espagnac, MM. Féraud, Jeansannetas, P. Joly, Lalande et Lurel, Mme Taillé-Polian et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :

I. – Alinéas 6, 8, 9, 10, 11 et 25

Supprimer ces alinéas.

II. – Alinéa 24

Rédiger ainsi cet alinéa :

IV. – Le présent article s’applique aux offres de prêt émises à compter du 1er janvier 2018.

III. – Pour compenser la perte de recettes résultant des I et II, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Cet amendement va dans le même sens que le précédent ; il vise à maintenir le PTZ sur l’ensemble du territoire national, pour une raison simple : les seuls outils de l’accession sociale à la propriété sont le PTZ et le PSLA, le prêt social location-accession, qui s’adresse à des catégories encore un peu plus modestes que celles qui, en moyenne, bénéficient du PTZ.

Veut-on une France où l’on dit à nos concitoyens habitant en zones B2 et C : « circulez, il n’y a rien à voir, plus de politique publique pour vous ! », avant de pleurer, une partie des territoires se sentant totalement oubliée ?

Madame la secrétaire d’État, vous semblez considérer que ces zones n’ont plus de besoins. Les ménages qui y vivent ont déjà des difficultés pour accéder aux services publics, et ils ne pourraient même plus, lorsqu’ils sont modestes, aspirer à la propriété ? Il est clair que réduire le PTZ, comme vous le proposez, va provoquer une hémorragie considérable, sur ces territoires, en matière d’accession sociale à la propriété.

L’accession sociale à la propriété est un des éléments du parcours résidentiel qui permet aux catégories modestes et populaires de voir enfin leur situation avancer.

En outre, pour l’ensemble du secteur économique du bâtiment, le PTZ est un outil permettant la réalisation, dans les secteurs dont nous parlons, de constructions à prix relativement raisonnable.

Nous défendons donc l’idée qu’il faut maintenir ce PTZ dans la durée et sur l’ensemble du territoire national.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-641, présenté par MM. Collombat, Bocquet, Savoldelli et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

I. – Alinéas 8 à 11

Supprimer ces alinéas.

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Pierre Ouzoulias.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Sur ce sujet, pour une fois, nous chassons en meute ; j’enfonce donc le clou, en apportant quelques chiffres complémentaires au débat.

Les zones C et B2 représentent 33 613 communes – ce n’est pas un petit chiffre – et, aujourd’hui, 60 % des prêts à taux zéro. Si on retire ces deux zones du dispositif, celui-ci est vidé de son sens. C’est la disparition du prêt à taux zéro !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-597, présenté par Mmes Lienemann et Guillemot, M. Iacovelli, Mme Artigalas, MM. M. Bourquin et Cabanel, Mme Conconne, MM. Courteau, Daunis, Duran, Tissot, Montaugé, Tourenne, Sueur, Guillaume, Raynal, Botrel, Carcenac et Éblé, Mme Espagnac, MM. Féraud, Jeansannetas, P. Joly, Lalande et Lurel, Mme Taillé-Polian et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 10

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Toutefois, cette condition n’est pas applicable aux logements ayant donné lieu à un contrat régi par la loi n° 84-595 du 12 juillet 1984 définissant la location-accession à la propriété immobilière.

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Il s’agit d’un amendement de repli.

Beaucoup d’entre nous, au Sénat, toutes travées confondues, sont très attentifs à l’accession sociale à la propriété dans l’ensemble du territoire ; les élus des territoires ruraux, mais aussi des villes moyennes et même des grandes couronnes de nos métropoles, voient bien combien ce dispositif est nécessaire.

Si, par malheur, le premier amendement que j’ai défendu n’était pas adopté, je propose que le PTZ soit maintenu pour accompagner les procédures de PSLA, c’est-à-dire de location-accession. Ces procédures touchent des catégories très modestes ; c’est précisément dans les zones que j’ai citées que ces catégories peuvent accéder à la propriété.

Par ailleurs, je voudrais insister sur le fait que concentrer le PTZ dans les zones denses, A et B1, c’est accompagner la hausse des prix. Cela ne produira absolument aucune amélioration de la solvabilisation des demandes des primo-accédants. Je n’ai rien contre ; je dis simplement que l’accession sociale à la propriété va s’en trouver considérablement freinée.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-704 rectifié bis, présenté par MM. Bonhomme, Courtial, Brisson, Mouiller et Joyandet, Mme Di Folco, MM. Chasseing, Bouchet, Daubresse, Savary, Leroux, de Nicolaÿ et Huré, Mmes Gruny et Imbert, M. Pellevat, Mme Chauvin, MM. Paccaud et Sol, Mme Deromedi, MM. Genest, Vial, Rapin, Mandelli, Chatillon, Pierre et Cardoux, Mme Garriaud-Maylam, MM. Babary, Grosdidier et Paul, Mme Lamure, M. B. Fournier, Mme Keller, M. Bas et Mme Deseyne, est ainsi libellé :

I. – Après l’alinéa 20

Insérer un paragraphe ainsi rédigé :

… – À la première phrase du premier alinéa de l’article L. 31-10-9, les mots : « de la localisation du logement et » sont supprimés.

II. – Alinéas 24 et 25

Supprimer ces alinéas.

III. – Pour compenser la perte de recettes résultant des I et II, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Jacky Deromedi.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacky Deromedi

Nous sommes tous d’accord sur ce sujet, mes chers collègues. N’insistons pas. Le présent amendement vise à maintenir une quotité de prêt identique pour l’ensemble du territoire.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-548 rectifié bis, présenté par MM. Delcros et Maurey, Mme Gatel, MM. Prince, Longeot, Kern et Vanlerenberghe, Mmes Loisier et Doineau, M. Bonnecarrère, Mmes Vullien et Sollogoub, MM. Canevet et Louault, Mme de la Provôté, MM. Cazabonne et Mizzon, Mme C. Fournier, M. Henno et Mme N. Goulet, est ainsi libellé :

I. – Après l’alinéa 20

Insérer deux alinéas ainsi rédigés :

…° Le premier alinéa de l’article L. 31-10-9 est ainsi rédigé :

« La quotité mentionnée à l’article L. 31-10-8 est fixée par décret, en fonction de son caractère neuf ou, pour un logement ancien, du respect de la condition de travaux mentionnée au V de l’article L. 31-10-3. Elle ne peut pas être supérieure à 40 % ni inférieure à 10 %. Elle doit être identique pour tous les prêts dès lors que le bénéficiaire réside dans une des zones, telles que définies à l’article R. 304-1 du présent code, où le dispositif est applicable. »

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Bernard Delcros.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Delcros

Comme je l’ai dit ce matin, on peut partager l’objectif de réduire les dépenses ; mais les mesures prises pour atteindre cet objectif sont incompréhensibles et même inacceptables.

Je ne parle pas des discriminations territoriales : l’objet de mon propos est plus large. Prenons deux couples identiques de primo-accédants, des familles, souvent des jeunes, ayant des enfants en bas âge, souhaitant accéder à la propriété. Dans un cas, parce que la construction est prévue dans telle zone ou dans telle ville, le PTZ pourra financer 40 % de l’opération de construction. Mais dans l’autre, celui d’un couple qui souhaite construire en milieu rural, parce qu’il y travaille, cette part descendra à 20 % ! J’ajoute que je suis d’accord avec ce que Marie-Noëlle Lienemann a dit sur le prix du foncier.

Cette mesure est discriminatoire pour les jeunes, pour les familles, pour les primo-accédants, dont les revenus, souvent, ne sont pas bien considérables. En outre, ce n’est vraiment pas un beau message qui est envoyé à la ruralité ! Les constructions n’y sont pas nombreuses, certes, mais il est nécessaire, précisément, au nom de l’équilibre des territoires et de la répartition de la population sur l’ensemble du territoire national, d’envoyer en sa direction des signes positifs !

Quel dommage ! À un vrai problème, on apporte une mauvaise réponse. S’il faut réduire la dépense, y compris sur ce point, il existe des solutions non discriminatoires vis-à-vis des jeunes et des primo-accédants.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

La commission des finances n’a pas souhaité modifier l’article 40 : nous considérons que le zonage, pour le neuf comme pour l’ancien, est plutôt pertinent. Recentrer le PTZ neuf sur les zones tendues, là où il y a besoin de plus de constructions de logements, nous semble utile, évidemment. Maintenir le PTZ sur l’ancien sur les zones « détendues », là où les besoins sont plutôt des besoins de rénovation, nous paraît également pertinent. Avec les dispositifs transitoires permettant d’allonger le bénéfice du mécanisme, il semble que nous soyons parvenus à un équilibre.

Les auteurs de ces amendements souhaitent qui étendre le PTZ, qui le maintenir, qui supprimer certaines conditions de zonage, qui appliquer différentes quotités pour déterminer le montant du prêt, sans condition de localisation. L’adoption de l’une ou l’autre de ces propositions aggraverait les charges – lesdits amendements concernent un article qui, en quelque sorte, porte bien son nom : « article 40 » ! – et contribuerait à augmenter la dépense fiscale, qui est déjà élevée, puisqu’elle représente presque 1 milliard d’euros.

Compte tenu des avancées obtenues à l’Assemblée nationale sur cet article 40, la commission a souhaité en rester là. Nous sommes parvenus, nous semble-t-il, à un équilibre, et toute modification aurait des conséquences budgétaires qui nous paraissent incompatibles avec l’objectif de maîtrise de la dépense fiscale.

Je demande donc aux auteurs de ces amendements de bien vouloir les retirer ; à défaut, l’avis de la commission serait défavorable.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Le Gouvernement est défavorable à l’ensemble de ces amendements, dont l’adoption conduirait à modifier significativement l’équilibre de ce qui a été proposé en matière de recentrage du PTZ.

Nous recherchons la rationalisation et une meilleure efficacité ; or le dispositif dont nous discutons est déjà très coûteux. Tout élargissement, toute généralisation conduiraient à déséquilibrer ce budget de quelques centaines de millions d’euros.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Soyez clairs ! Que le Gouvernement nous dise qu’il n’y a plus le moindre outil public disponible dans les zones B2 et C ! On ne veut plus d’HLM : on nous a expliqué, hier, qu’il fallait recentrer le dispositif et mettre tout l’argent dans les zones prétendument tendues. On ne veut pas non plus d’accession sociale à la propriété. Il faut le dire !

Mais vous ne viendrez pas pleurer, plus tard, en voyant les extrêmes et les populismes s’installer sur ces territoires ! Vous ne donnez aucune perspective aux jeunes qui y vivent et aux gens qui espèrent bénéficier d’un minimum de promotion sociale.

Par ailleurs, vous nous rétorquez que ce dispositif est coûteux. Il s’agit de 100 millions d’euros. Je vous rappelle, madame la secrétaire d’État, que lorsque vous avez doublé, à l’Assemblée nationale, l’avantage accordé aux détenteurs de stock-options, la mesure coûtait 120 millions d’euros ! Où est l’intérêt national ? Je ne pense pas que le doublement d’un tel avantage ait plus d’impact économique, sans parler de son impact social, que les 100 millions d’euros du PTZ !

En outre, si vous voulez recentrer le PTZ, il faut le faire en fonction des ressources, et non des territoires. C’est d’ailleurs pourquoi je plaide pour que, si nous ne gagnons pas sur le maintien du PTZ dans l’ensemble des secteurs B2 et C, nous puissions a minima obtenir ce maintien pour les logements ayant donné lieu à un PSLA. Je rappelle qu’il n’y a que 10 000 PSLA par an : ça ne va pas ruiner la Nation !

À défaut d’un tel maintien, plus rien n’existera, dans ces territoires, en matière d’aide à l’accession sociale à la propriété !

C’est un choix de société : les mêmes qui défendaient le « tous propriétaires » font en sorte que, sur toute une partie du territoire, les aides disparaissent totalement !

Je n’ai jamais été favorable au « tous propriétaires », mais je suis pour que l’accession sociale à la propriété puisse être maintenue comme un des piliers des politiques du logement et soit complémentaire du logement locatif social.

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain et du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Bernard Delcros, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Delcros

Les réponses faites tant par M. le rapporteur général que par Mme la secrétaire d’État laissent à penser, à tort, que tous ces amendements visent à accroître les dépenses de l’État. Ce n’est bien sûr pas le cas : ce que nous voulons, c’est un traitement équitable de tous les primo-accédants.

Si le Gouvernement considère que la quotité ne peut être de 40 % pour tous, plutôt que de prévoir un taux à 40 % pour les uns et à 20 % pour les autres, pourquoi ne pas décider de fixer le taux à 30 % pour tous ? Il est essentiel que l’on traite de la même façon et de manière équitable les primo-accédants et les jeunes familles, quel que soit le territoire sur lequel ils souhaitent s’installer et construire, parce qu’ils ont choisi d’habiter là ou parce qu’ils y travaillent. Vers quelle France irions-nous, sinon ?

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain et du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.

Après une épreuve à main levée déclarée douteuse par le bureau, le Sénat, par assis et levé, adopte l ’ amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, les amendements n° II-596 et II-641 n’ont plus d’objet.

Je mets aux voix l’amendement n° II-597.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-704 rectifié bis.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-548 rectifié bis.

L ’ amendement est adopté.

L ’ article 40 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-599, présenté par Mme Guillemot, M. Iacovelli, Mmes Lienemann et Artigalas, MM. M. Bourquin et Cabanel, Mme Conconne, MM. Courteau, Daunis, Duran, Tissot, Montaugé et Sueur, Mme Taillé-Polian, MM. Lurel, Lalande, P. Joly, Jeansannetas et Féraud, Mme Espagnac, MM. Éblé, Carcenac, Botrel, Raynal, Guillaume et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 40

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Après l’article 1594 G du code général des impôts, il est inséré un article 1594 G … ainsi rédigé :

« Art. L. 1594 G … – Le conseil départemental peut exonérer de taxe de publicité foncière ou de droits d’enregistrement les cessions de logements par les organismes d’habitation à loyer modéré ou par les sociétés d’économie mixte au profit de personnes physiques et destinés à leur résidence principale lorsqu’il s’agit de logements que ces organismes ont acquis et améliorés en vue d’opérations d’accession sociale à la propriété dans le cadre du huitième alinéa de l’article L. 411-2 du code de la construction et de l’habitation.

« Les dispositions de l’article 1594 E sont applicables. »

II. – La perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales du I est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du paragraphe précédent est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Face à la dévitalisation des centres-bourgs et des villes moyennes délaissés par les ménages, l’accession sociale peut être une réponse. Au regard d’objectifs, partagés tant par les élus de terrain que par les institutions les accompagnant, le monde HLM est un opérateur déterminant, parfois même le seul en territoires détendus.

Le prêt à l’accession sociale a permis de financer près de 73 000 opérations en 2016, dont 65 % réalisés dans l’ancien et 60 % en zones rurales. Ces chiffres confirment qu’il s’agit d’un bon outil pour intervenir dans les centres-bourgs.

Cet amendement vise donc à permettre aux conseils départementaux qui le souhaitent d’exonérer de droits d’enregistrement les ventes de logements qui sont réalisées dans le cadre d’une opération d’accession sociale à la propriété en centre-bourg, c’est-à-dire liées à un prêt d’accession sociale.

Il répond à l’objectif du plan Ville moyenne annoncé par le ministre Jacques Mézard et qui doit être lancé par le Gouvernement en février 2018. Cette mesure est une liberté donnée aux collectivités et un outil leur permettant d’accompagner la revitalisation des centres-bourgs et des villes moyennes.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

La commission s’interroge. La baisse de la part départementale des droits de mutation est-elle un bon outil ? Les départements y auront-ils recours compte tenu de leur situation financière ? J’ai quelques doutes…

Par ailleurs, je rappelle que le Sénat, partageant l’intention défendue au travers de l’amendement, a maintenu, à l’article 52 du projet de loi de finances, les aides personnelles au logement « accession ».

Quoi qu’il en soit, cette exonération constituera-t-elle une réelle incitation et ne sera-t-elle pas simplement un effet d’aubaine ?

La commission demande le retrait de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Oui, monsieur le rapporteur général, il s’agit d’un bon outil, car des discussions portant sur des opérations de ce type sont déjà en cours avec les départements dans certaines zones rurales ou dans des villes moyennes. Mais aujourd’hui aucun dispositif n’est opérationnel.

Il est bien évident que les départements ne vont pas, dans la précipitation, faire n’importe quoi et à n’importe quelle condition, car une telle exonération les priverait de ressources.

Tout à l’heure, monsieur le rapporteur général, vous demandiez des libertés pour les collectivités. C’est à elles de faire l’arbitrage ! Si elles considèrent que l’accession sociale dans les centres-bourgs et les centres de villes moyennes est un outil de leur développement, pourquoi s’y opposer ?

On ne revitalisera les centres anciens que grâce à un dispositif mixte alliant accession sociale et locatif. Une des faiblesses des opérations de réhabilitation conduites par l’Agence nationale de l’habitat, l’ANAH, est d’être trop concentrées sur le locatif à caractère social, certes toujours utile, mais qui ne suffit pas à recréer une mixité attractive pour les centres des villes moyennes et des bourgs.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Mme Lienemann m’a convaincu. Il s’agit de liberté locale. Cette exonération ne sera pas compensée par l’État et n’aggravera donc pas le déficit public. Je doute néanmoins que les départements y recourent massivement.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Compte tenu de leur situation financière, ce n’est peut-être pas pour eux le moment de perdre des recettes. Quoi qu’il en soit, ma chère collègue, j’entends vos arguments. En raison du principe de liberté, que nous chérissons tous, la commission s’en remet finalement à la sagesse du Sénat.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 40.

I. – Le titre Ier de la première partie du livre Ier du code général des impôts est ainsi modifié :

A. – Le dernier alinéa du 12 bis de l’article 39 est ainsi modifié :

1° Les mots : « égale à » sont supprimés ;

2° Après la première phrase, est insérée une phrase ainsi rédigée : « Cette fraction est égale au rapport entre, au numérateur, la différence entre le taux normal prévu au deuxième alinéa du I de l’article 219 et le taux réduit prévu au deuxième alinéa du a du même I et, au dénominateur, le taux normal précité. » ;

B. – Le second alinéa du 2 du I de l’article 39 quindecies est ainsi modifié :

1° Les mots : « au cours d’un exercice ouvert à compter du 1er janvier 1991 » sont supprimés ;

2° Après les mots : « exercice de liquidation », la fin est ainsi rédigée : « dans la limite du rapport existant entre le taux d’imposition des plus-values à long terme applicable à l’exercice de réalisation des moins-values et le taux normal prévu au deuxième alinéa du I de l’article 219 applicable à l’exercice de liquidation. » ;

C. – À la fin du premier alinéa du II de l’article 182 B, les mots : « à 33 1/3 % » sont remplacés par les mots : « au taux prévu au deuxième alinéa du I de l’article 219 » ;

D. – Au début du dernier alinéa du 1 de l’article 187, le taux : « 30 % » est remplacé par les mots : « celui prévu au deuxième alinéa du I de l’article 219 » ;

E. – À la fin du premier alinéa et au deuxième alinéa du b du I de l’article 212, après le mot : « commun », sont insérés les mots : « et au taux normal prévu au deuxième alinéa du I de l’article 219 » ;

F. – Le I de l’article 219 est ainsi modifié :

1° Le deuxième alinéa est ainsi rédigé :

« Le taux normal de l’impôt est fixé à 31 % pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2019, à 28 % pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2020 et à 26, 5 % pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2021. » ;

2° Le même deuxième alinéa, dans sa rédaction résultant du 1° ci-dessus, est ainsi rédigé :

« Le taux normal de l’impôt est fixé à 25 %. » ;

3° À la fin de la seconde phrase du second alinéa du a bis, les mots : « à raison des 15/33, 33 de son montant » sont remplacés par les mots : « dans la limite du rapport existant entre le taux d’imposition des plus-values à long terme applicable à l’exercice de réalisation des moins-values et le taux normal prévu au deuxième alinéa du présent I applicable à l’exercice de liquidation » ;

4° Le c est ainsi modifié :

a) Au 2°, les mots : « à compter du 1er janvier 2018 » sont remplacés par les mots : « du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2019 » ;

b) Le 3° est abrogé ;

5° Le c, tel qu’il résulte du 4° du présent F, est abrogé ;

G. – À la première phrase du premier alinéa de l’article 244 bis, les mots : « de 33, 1/3 % » sont remplacés par les mots : « au taux prévu au deuxième alinéa du I de l’article 219 ».

II. – L’article 11 de la loi n° 2016-1917 du 29 décembre 2016 de finances pour 2017 est ainsi modifié :

1° Au début du 2 du II, les mots : « Les a et d du 1° et le b du 3° du I s’appliquent » sont remplacés par les mots : « Le b du 3° du I s’applique » ;

2° Les a, b et d du 1° et le 2° du I ainsi que les 3 et 4 du II sont abrogés.

III. – A. – Les A, B, C, E, 3° du F et G du I s’appliquent aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2018.

B. – Le 1° du F du I s’applique aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2019.

C. – Le D et le 5° du F du I s’appliquent aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2020.

D. – Le 2° du F du I s’applique aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2022.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-477, présenté par MM. Bocquet, Savoldelli et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Supprimer cet article.

La parole est à M. Éric Bocquet.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Bocquet

Je ne développerai pas une nouvelle fois tout notre argumentaire sur le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, le CICE, et le crédit d’impôt recherche, le CIR. Je connais la réponse de la commission des finances et du Gouvernement…

Néanmoins, comme chacun le sait, nous avons vu s’engager ces dernières années un processus de baisse du taux facial de l’impôt sur les sociétés qui pose d’incontestables questions, car la réalité de ce que perçoit l’État en bout de course n’a rien à voir avec le taux affiché à l’origine.

Comment, avec un PIB marchand de près de 2 200 milliards d’euros arrivons-nous à un impôt sur les sociétés brut de 57 milliards d’euros, soit 2, 5 % environ, ce qui est la moyenne de prélèvement apparent de l’Union européenne, pour un rendement net de 28, 4 milliards d’euros, une fois déduits le CICE, le CIR, et autres, sans oublier le report en arrière des déficits antérieurs ? C’est-à-dire que notre impôt sur les sociétés représente effectivement environ 1, 3 % du produit intérieur brut. Telle est la réalité de certains chiffres…

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

M. Albéric de Montgolfier, rapporteur général de la commission des finances. Éric Bocquet a presque donné par anticipation l’avis de la commission !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

On peut lire dans un grand quotidien économique du matin, sous le titre : L a pression fiscale en France est la plus élevée d ’ Europe, que les recettes fiscales représentaient dans notre pays 47, 6 % du PIB en 2016, devant le Danemark, la Suède, l’Italie et la moyenne de la zone euro.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Notre pays a une pression fiscale et un taux d’impôt sur les sociétés parmi les plus élevés d’Europe.

La majorité sénatoriale, qui n’approuve pas la totalité de la politique fiscale du Gouvernement, est largement favorable à la trajectoire de baisse de l’impôt sur les sociétés. Il serait catastrophique de revenir sur cette décision. Avis très défavorable.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Très défavorable !

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ article 41 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-168 rectifié bis, présenté par Mme N. Goulet et les membres du groupe Union Centriste, est ainsi libellé :

Après l’article 41

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le titre II de la première partie du livre premier du code général des impôts est complété par un chapitre XXI ainsi rédigé :

« CHAPITRE XXI

« Fiscalité numérique

« SECTION I

« Régime d’imposition de certains services fournis par voie électronique

« Art. 302 bis ZP.I. Lorsqu’une personne non établie en France est redevable de l’un des prélèvements mentionnés aux articles 302 bis ZQ, 302 bis ZR et 1609 sexdecies B, elle est tenue de souscrire une déclaration dont le modèle est fixé par l’administration. Cette déclaration est déposée, accompagnée du paiement, dans les conditions fixées en matière de taxe sur le chiffre d’affaires.

« II. – Cette déclaration est souscrite par le redevable par l’intermédiaire d’un représentant établi en France, accrédité par l’administration fiscale, qui s’engage à remplir les formalités lui incombant, à acquitter les prélèvements à sa place et à tenir un registre des opérations relevant de ce régime d’imposition à la disposition de l’administration fiscale de l’État membre de consommation. Le registre des opérations est suffisamment détaillé pour permettre à l’administration de l’État membre de consommation de vérifier l’exactitude de la déclaration des prélèvements susvisés.

« Lorsque le redevable, qu’il soit établi dans l’Union européenne ou hors de celle-ci, n’a pas de représentant tel que défini au premier alinéa du présent II, il souscrit cette déclaration, dans les mêmes conditions que celles prévues par le régime spécial de déclaration de la taxe sur la valeur ajoutée mentionné à l’article 298 sexdecies F, auprès du service des impôts des entreprises étrangères de la direction des résidents à l’étranger et des services généraux.

« SECTION II

« Prélèvements sur certains services fournis par voie électronique

« SOUS-SECTION I

« Taxe sur la publicité en ligne

« Art. 302 bis ZQ.I. – Il est institué une taxe sur la publicité diffusée en ligne par voie électronique autre que téléphonique, de radiodiffusion et de télévision.

« Cette taxe est due par les personnes qui assurent la régie des services de publicité dont l’objet est de promouvoir l’image, les produits ou les services de l’annonceur.

« On entend par régie toute personne physique ou morale qui fournit à un annonceur ou une agence des services de publicité diffusés en ligne. La régie peut fournir cette prestation pour le compte d’un tiers diffuseur ou en effectuer la diffusion pour son propre compte.

« La taxe est assise sur les sommes, hors commission d’agence et hors taxe sur la valeur ajoutée, payées par les annonceurs aux régies pour les services de publicité destinés à être reçus par le public établi en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer. Sont considérés comme entrant dans le champ d’application de la taxe les services de publicité en ligne fournis au moyen de moteurs de recherches, d’affichage de messages promotionnels, d’affiliation de liens, d’envois de courriels, de comparateurs de produits et de services en ligne sur téléphonie mobile.

« II. – La taxe est calculée en appliquant un taux de 0, 5 % à la fraction de l’assiette comprise entre 20 millions d’euros et 250 millions d’euros et de 1 % au-delà.

« III. – Cette taxe est liquidée et acquittée au titre de l’année civile précédente lors du dépôt de la déclaration, mentionnée au 1 de l’article 287, du mois de mars ou du premier trimestre de l’année civile.

« IV. – La taxe est recouvrée et contrôlée selon les mêmes procédures et sous les mêmes sanctions, garanties, sûretés et privilèges que la taxe sur la valeur ajoutée. Les réclamations sont présentées, instruites et jugées selon les règles applicables à cette même taxe. »

La parole est à Mme Nathalie Goulet.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Nous abordons un sujet qui fâche : celui de la fiscalité numérique. On va me répondre qu’un rapport est élaboré, qu’un texte sera bientôt soumis à notre examen, que c’est un sujet qui relève de la compétence de l’Union européenne, que le Gouvernement s’en occupe, etc.

Néanmoins, un projet de loi de finances étant le bon cadre pour défendre ce type de mesures, je présente cette proposition d’un régime d’imposition de certains services fournis par voie électronique.

Cet amendement vise à instaurer une obligation de déclaration pour les entreprises du numérique qui exercent leurs activités en France et ont leur siège dans un autre État membre de l’Union européenne.

Il tend, par ailleurs, à la création d’une taxation sur la publicité en ligne. Je rappelle que cette disposition avait été adoptée à l’article 27 de la loi du 29 décembre 2010 de finances pour 2011, avant d’être abrogée à l’article 19 de la loi du 29 juillet 2011 de finances rectificative pour 2011. Pendant une brève période de lucidité, cette mesure a été appliquée, puis elle a disparu de façon magique !

Il est temps de donner un signal. Nous réfléchissons à une taxation sur les GAFA. Nous savons tous qu’une telle mesure est extrêmement compliquée à mettre en œuvre. Cette déclaration serait, à mon sens, un premier pas vers une taxation encadrée relative à des activités qui échappent complètement à l’impôt.

Cet amendement a été cosigné par l’ensemble du groupe Union Centriste, et il y en aura plusieurs de ce genre dans le cours des débats.

J’observe sur le dérouleur que nous avons examiné depuis ce matin 210 amendements ; nous pourrions accorder un peu de temps à la fiscalité du numérique…

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Je souhaite rassurer Nathalie Goulet : la commission des finances, à laquelle elle appartient, a passé beaucoup de temps sur ce sujet et en passera encore beaucoup. La fiscalité du numérique est un thème très important, au-delà de la publicité en ligne.

Cet amendement est très louable, mais il me paraît totalement manquer sa cible. Je citerai deux cas de figure très basiques.

Première possibilité, la régie publicitaire en France répercutera sur les annonceurs le prix de la taxe, ce qui ne changera strictement rien à la situation : les annonceurs seront donc les perdants – la taxation des profits du numérique relevant d’une autre question.

Deuxième possibilité, la régie publicitaire se délocalise à l’étranger. Dans ce cas, nous pouvons lui envoyer tous les papiers bleus que nous voulons, elle ne paiera jamais la taxe de publicité en ligne ! Car il y a un problème de territorialité de l’impôt.

Prévoir une taxe sur la publicité est sans doute une idée extrêmement sympathique. Néanmoins, il convient de taxer non la publicité, mais les bénéfices des multinationales et des GAFA, qui vivent de la publicité en ligne.

L’adoption de cet amendement ferait courir le risque de faire fuir toutes les régies publicitaires de France qui partiraient alors s’installer à l’étranger. Ce serait contre-productif.

La commission émet donc un avis défavorable, mais, que Nathalie Goulet soit rassurée, nous aurons l’occasion de travailler de nouveau sur les très nombreux sujets relatifs au numérique !

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Je partage l’avis de la commission. Lutter contre les pratiques d’optimisation fiscale des entreprises, notamment du numérique, est évidemment un objectif que le Gouvernement poursuit et continuera à poursuivre. M. Bruno Le Maire s’est engagé à défendre fortement cette cause au niveau européen. Car c’est véritablement à l’échelon de l’Europe que nous pourrons trouver des solutions satisfaisantes et opérantes.

En l’espèce, par son assiette limitée, la taxe proposée s’ajoute à un ensemble de petites taxes déjà existantes en France sans apporter d’innovation quant à la prise en compte de la création de valeurs générée par les acteurs du numérique. Compte tenu du seuil d’imposition établi à 20 millions d’euros pour les sommes versées par les annonceurs aux régies publicitaires, cette taxe ne peut qu’avoir un rendement très limité. Elle n’apporte donc aucune réponse à la question de la taxation des grandes entreprises et des grands acteurs internationaux du numérique. Je suggère par conséquent le retrait de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Nous aurons l’occasion, madame Goulet, de reparler de la taxation du numérique et des GAFA. J’avais moi-même défendu un amendement en ce sens, retenu par le Sénat en 2015. Il s’agissait de s’aligner sur les propositions de nos collègues britanniques : sont considérés comme établis en France les établissements qui dépassent 100 millions de chiffre d’affaires. En bref, on ne taxe pas le chiffre d’affaires, on considère seulement que l’entreprise est établie en France, ce qui permet de lui appliquer notre législation. C’est ce que font les Britanniques, sans compter qu’ils prévoient des amendes, ce qui ne serait pas constitutionnel chez nous !

Nous aurons bientôt le débat et j’espère que le Sénat renouvellera son vote de 2015, d’autant que nous avons veillé à la compatibilité du dispositif avec les normes de l’OCDE et de l’Union européenne. C’est possible puisque les Britanniques, avant le Brexit, l’avaient fait !

Madame la secrétaire d’État, ça fait dix ou vingt ans qu’on nous dit nous qu’il faut agir à l’échelon européen. Tous les ans, on nous annonce que les négociations avancent : queues de cerises ! Et pendant ce temps-là, il y a les « Panama papers » et les « Paradise papers » ! Qu’attendons-nous ? L’Europe se doit d’agir.

Je reconnais au Gouvernement sa volonté de mobiliser nos partenaires. J’observe néanmoins que ce n’est pas demain la veille que se dégagera une majorité ! Voilà pourquoi nous devons utiliser toutes les marges de manœuvre que la France possède pour taxer davantage les multinationales et les GAFA. Certes, ma chère collègue, votre amendement n’est peut-être pas techniquement pertinent ; j’espère plutôt que notre assemblée adoptera un dispositif identique à celui qu’elle avait déjà retenu en 2015. Quoi qu’il en soit, par solidarité avec vous et afin d’envoyer un signal politique pour que le débat ait lieu, notamment durant la navette, je voterai votre amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Éric Bocquet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Bocquet

Je reprends à mon compte le commentaire de Marie-Noëlle Lienemann. Mme la secrétaire d’État nous a dit que l’échelon pertinent était l’échelon européen. C’est ce que l’on nous répond souvent. Mais à en juger par la composition de la liste noire des paradis fiscaux publiée mardi dernier, permettez-moi de douter de cette volonté farouche d’éradiquer le phénomène ! C’est une plaisanterie sans nom !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Madame Goulet, l’amendement n° II-168 rectifié bis est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-168 rectifié bis.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 41.

Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-164 rectifié bis, présenté par Mme N. Goulet et les membres du groupe Union Centriste, est ainsi libellé :

Après l’article 41

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Après le I de l’article L. 232-23 du code de commerce, il est inséré un I bis ainsi rédigé :

« I bis. – Les sociétés cotées et celles qui, à la date de clôture du bilan, dépassent les limites chiffrées d’au moins deux des trois critères suivants :

« a) Total du bilan : 20 000 000 € ;

« b) Chiffre d’affaires net : 40 000 000 € ;

« c) Nombre moyen de salariés au cours de l’exercice : 250 ;

« publient des informations sur leurs implantations, incluses dans le périmètre de consolidation dans chaque État ou territoire, au plus tard six mois après la clôture de l’exercice.

« Les informations suivantes sont publiées pour chaque État ou territoire :

« 1° Dénominations, nature de leurs activités et localisation géographique ;

« 2° Chiffre d’affaires ;

« 3° Nombre de leurs salariés sur une base équivalent temps plein ;

« 4° Valeur de leurs actifs et coût annuel de la conservation desdits actifs ;

« 5° Ventes et achats ;

« 6° Résultat d’exploitation avant impôt ;

« 7° Impôts payés sur le résultat ;

« 8° Subventions publiques reçues.

« Pour les informations mentionnées aux 1° à 8° du présent I bis, les données sont agrégées à l’échelle de ces États ou territoires. »

II. – Au premier alinéa du II de l’article L. 611-2 du code de commerce, après la référence : « L. 910-1 A », sont insérés les mots : « ou de toute personne physique ou morale ayant intérêt à agir ».

La parole est à Mme Nathalie Goulet.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Cet amendement est la transcription de la proposition de loi issue des travaux de la commission sénatoriale sur l’évasion fiscale.

À chaque discussion de projet de loi de finances, de projet de loi de finances rectificative, à chaque débat sur la politique fiscale, nous remettons l’ouvrage sur le métier !

Cet amendement vise à concourir à l’amélioration de la transparence financière internationale. Il entend accorder la publicité nécessaire aux éléments constitutifs de la stratégie globale des entreprises engagées dans la compétition internationale. En parfaite adéquation avec les recommandations de l’OCDE, qui ont bien progressé depuis nos commissions d’enquête avec les bases d’imposition et le transfert de bénéfices, les BEPS, il fournit ainsi un instrument précieux en matière de lutte contre la fraude fiscale et sociale.

Il s’agit pour « les sociétés cotées et celles qui, à la date de clôture du bilan, dépassent les limites chiffrées » figurant dans l’amendement de publier « des informations sur leurs implantations, incluses dans le périmètre de consolidation de chaque État ou territoire, au plus tard six mois après la clôture de l’exercice. » C’est un élément de transparence. Certains m’opposeront le secret des affaires, etc.

Néanmoins, nous savons très bien comment les choses se passent. Après les rapports en 2011 et en 2012 ou en 2013 des commissions d’enquête, il y a eu les « Panama papers ». Il y a maintenant les « Paradise papers ». Tous les jours, nous sommes envahis par de nouveaux scandales. Il y a fort à parier que, sans les « Paradise papers », laliste de l’Union européenne ne serait jamais sortie, car elle n’était pas du tout dans les tuyaux. C’est uniquement ce scandale qui l’y a contrainte !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-461 rectifié, présenté par MM. Bocquet, Savoldelli et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Après l’article 41

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Après le I de l’article L. 232-23 du code de commerce, il est inséré un I bis ainsi rédigé :

« I bis. – Les sociétés cotées et celles qui, à la date de clôture du bilan, dépassent les limites chiffrées d’au moins deux des trois critères suivants :

« a) Total du bilan : 50 000 000 € ;

« b) Chiffre d’affaires net : 100 000 000 € ;

« c) Nombre moyen de salariés au cours de l’exercice : 250 ;

« publient des informations sur leurs implantations, incluses dans le périmètre de consolidation dans chaque État ou territoire, au plus tard six mois après la clôture de l’exercice.

« Les informations suivantes sont publiées pour chaque État ou territoire :

« 1° Dénominations, nature de leurs activités et localisation géographique ;

« 2° Chiffre d’affaires ;

« 3° Nombre de leurs salariés sur une base équivalent temps plein ;

« 4° Valeur de leurs actifs et coût annuel de la conservation desdits actifs ;

« 5° Ventes et achats ;

« 6° Résultat d’exploitation avant impôt ;

« 7° Impôts payés sur le résultat ;

« 8° Subventions publiques reçues.

« Pour les informations mentionnées aux 1°à 8° du présent I bis, les données sont agrégées à l’échelle de ces États ou territoires. »

II. – Au premier alinéa du II de l’article L. 611-2 du code de commerce, après la référence : « L. 910-1 A », sont insérés les mots : « ou de toute personne physique ou morale ayant intérêt à agir ».

La parole est à M. Éric Bocquet.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Bocquet

Même amendement, même philosophie, même préoccupation ! La transparence est, à mon avis, une des armes pour avancer enfin sur ce problème. Nous n’y sommes pas encore, tant s’en faut !

Nous soutenons donc une mesure défendue par de nombreuses ONG depuis plusieurs années sur le reporting pays par pays, afin que l’on en sache un peu plus. La République exige, ce qui est bien naturel, la transparence des parlementaires et des élus : nous demandons, nous, celle des grands groupes !

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

On ne réussira, dans cette matière très complexe, qu’en agissant dans un cadre international, à savoir l’OCDE et l’Union européenne. On peut dire ce qu’on veut des listes noires, vertes, roses et grises, mais si la France est le seul pays à soutenir un mécanisme qui, au final, ne pénalisera que les entreprises françaises, je doute de l’efficacité du dispositif !

À la suite des recommandations de l’OCDE sur le projet BEPS, une déclaration d’activités pays par pays à destination des administrations fiscales a été introduite dans de nombreux pays, dont la France. Un accord international d’échange automatique de ces informations a été conclu par la France en janvier 2016 : soixante-cinq États en font désormais partie. Parallèlement, un projet de directive a été présenté par la Commission européenne le 12 avril 2016 pour introduire une déclaration d’activités publique.

Vous me dites que ça n’avance pas. Cela fait plusieurs années que je siège à la commission des finances : il y a dix ans, nous n’aurions parié sur rien de tout cela !

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Avec les États-Unis, notamment, nous avons obtenu des avancées considérables, même si tout cela est encore perfectible. Des discussions sont en cours. Je rappelle que le seuil retenu dans le projet de directive européenne pour assujettir les entreprises à cette obligation est de 750 millions d’euros. Voter en France un seuil différent du seuil international de 100 millions d’euros serait très risqué et ne pénaliserait que les seules entreprises françaises.

Vouloir faire les choses seuls, au risque d’être les plus vertueux d’Europe, ne produira aucun effet. Il me paraît plus utile d’engager le processus avec l’OCDE ou l’Union européenne.

Malheureusement, l’évitement à l’impôt est un phénomène inhérent à ces grandes entreprises. Nous ne pourrons trouver des solutions que dans un cadre international. La commission émet donc un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

J’entends bien l’argument de M. le rapporteur général. Nous avons déjà eu ce débat sur les banques. On nous expliquait alors que la France ne pouvait pas voter le reporting public, car il fallait attendre l’Union européenne. Entre-temps, d’autres pays de l’Union européenne sont passés à l’action. L’Union européenne, elle-même, a fini par voter le reporting. La crise bancaire était en effet devenu tellement visible qu’une telle mesure paraissait difficilement contournable !

Nous avons débattu du reporting public sous le précédent gouvernement et nous l’avions voté, avec l’Assemblée nationale. Mais cette mesure a été considérée comme anticonstitutionnelle. M. le rapporteur général a donc raison : pour que le reporting public soit acceptable en France, au regard de notre Constitution, il faudrait, selon le Conseil constitutionnel, que la mesure soit adoptée au niveau européen. Car le droit européen s’impose au droit français. C’est d’ailleurs révélateur d’une faiblesse constitutionnelle de notre pays quant à la transparence due aux citoyens et aux organes publics.

Pour autant, il convient de donner un signe politique, notamment au Parlement européen et aux instances européennes, et que la France s’engage de toutes ses forces en faveur du reporting public. Pourquoi ne pas y aller seuls, comme certains pays l’ont fait pour les banques ? Je voterai donc cet amendement et j’appelle à une mobilisation générale de notre pays pour que les choses avancent rapidement : j’ai cru comprendre qu’il y avait encore bien des résistances pour faire avaliser cette directive !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Nathalie Goulet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Je comprends les objections. Je rejoins d’ailleurs tout à fait les propos de M. le rapporteur général : même Transparency International a estimé que nous avions fait plus de progrès ces trois dernières années qu’au cours de la dernière décennie. C’est évident !

Quoi qu’il en soit, il est aussi évident que nous devons envoyer des signaux. C’est pourquoi je maintiens cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-164 rectifié bis.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Vincent Eblé

Compte tenu de l’avancement de nos travaux – ils ont tout de même progressé substantiellement depuis ce matin – je vous propose, mes chers collègues, de lever la séance vers dix-huit heures trente et, sans siéger ni ce soir ni durant le week-end, de reprendre nos travaux lundi, à dix heures.

Si nous travaillons encore une heure de façon appliquée, il restera une centaine d’amendements à examiner lundi, ce qui est tout à fait possible.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Il n’y a pas d’opposition ?…

Il en est ainsi décidé.

I. – Le livre Ier du code général des impôts est ainsi modifié :

1° Le 3° de l’article 1599 bis est complété par une phrase ainsi rédigée : « Par exception, dans les communes situées sur le territoire de la métropole de Lyon, cette fraction est égale à 25 %. » ;

2° Le premier alinéa du II de l’article 1656 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Toutefois, pour la métropole de Lyon, la fraction prévue au 6° de l’article 1586 est égale à 48, 5 %. »

II. – Le III de l’article 89 de la loi n° 2015-1785 du 29 décembre 2015 de finances pour 2016 est complété par un D ainsi rédigé :

« D. – À compter du 1er janvier 2018, le A n’est pas applicable à la métropole de Lyon.

« Au titre des transferts de compétences prévus à l’article 15 de la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 précitée, une attribution de compensation financière est versée par la métropole de Lyon à la région Auvergne-Rhône-Alpes à compter du 1er janvier 2018. Cette attribution de compensation est égale au coût net des charges transférées calculé selon les modalités définies au V de l’article 133 de la même loi. »

III. – Le I s’applique à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises :

1° Due par les redevables au titre de 2018 et des années suivantes ;

2° Versée par l’État aux régions et à la métropole de Lyon à compter de 2018.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de trois amendements identiques.

L’amendement n° II-245 est présenté par Mme Cukierman, MM. Bocquet, Savoldelli et Gontard, Mmes Assassi, Benbassa et Cohen, MM. Collombat, Foucaud et Gay, Mme Gréaume, MM. P. Laurent et Ouzoulias, Mme Prunaud et M. Watrin.

L’amendement n° II-313 rectifié est présenté par MM. Genest et Darnaud, Mme Puissat, MM. Cardoux et Chaize, Mme Morhet-Richaud, M. Paccaud, Mme Gruny, MM. Paul, Bonhomme, Bouchet, D. Laurent, Gremillet, Karoutchi et Babary, Mmes Imbert et Garriaud-Maylam, MM. Mouiller, Kennel, Pellevat et Leroux, Mme L. Darcos, MM. Pointereau, J.M. Boyer et Piednoir, Mme Deroche, MM. Husson, Rapin, H. Leroy, Perrin, Raison, Charon et Pierre et Mme Lamure.

L’amendement n° II-531 est présenté par M. de Montgolfier, au nom de la commission des finances.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Supprimer cet article.

La parole est à M. Éric Bocquet, pour présenter l’amendement n° II-245.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Bocquet

J’ai le plaisir de présenter cet amendement, dont le premier signataire, Cécile Cukierman, ayant des engagements dans son département, a dû nous quitter. Mais je lui ai annoncé la bonne nouvelle de l’adoption, par le Sénat, de son amendement n° II-649, adoption qui va peut-être nous porter chance maintenant…

Nous allons donc parler du Rhône, le département de Cécile Cukierman.

L’article 41 bis résulte de l’adoption d’un amendement déposé en catimini à l’Assemblée nationale par le député de la majorité du Rhône. Au prétexte que la métropole de Lyon est une collectivité à statut particulier exerçant des compétences élargies, cet article l’exclut du champ de l’article 89 de la loi de finances pour 2016.

En d’autres termes, il permet à la métropole lyonnaise de bénéficier de ressources dynamiques supplémentaires, en modifiant la quote-part de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, la CVAE.

La métropole est tout bonnement exemptée de verser à la région Auvergne-Rhône-Alpes 25 % de la CVAE que cette dernière doit percevoir en 2018 au titre de la compensation du transfert de compétences prévue par la loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République, la loi NOTRe. La disposition lui permet ainsi d’augmenter ses ressources fiscales, au détriment, bien sûr, de la région Auvergne-Rhône-Alpes et crée un principe d’exception.

Le présent amendement vise à rétablir l’égalité républicaine des territoires et des collectivités. Mais notre préoccupation est également d’éviter la création de métropoles à deux vitesses.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Daniel Gremillet, pour présenter l’amendement n° II-313 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Gremillet

L’article 41 bis revient sur les conditions de financement, prévues dans la loi NOTRe, du transfert aux régions de la compétence départementale des transports non urbains. Il instaure un traitement spécial, unique en France, pour la seule métropole de Lyon.

Le financement de ce transfert de compétence départementale vers les régions repose sur un transfert de CVAE de tous les départements vers toutes les régions.

Dans un contexte de baisse drastique des dotations aux régions, on mettrait donc en place un régime dérogatoire pour la métropole de Lyon, alors que durant toutes les discussions portant sur la mission « Relations avec les collectivités territoriales », le ministre de l’intérieur a répété qu’il convenait d’écarter tout principe d’exception afin de garder une vision d’ensemble.

C’est ce qui motive cette proposition de suppression de l’article 41 bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. le rapporteur général, pour présenter l’amendement n° II-531.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

La spécificité régionale proposée à l’article 41 bis n’est manifestement pas liée à un transfert de compétences. Nous avons donc du mal à trouver la justification de cette mesure, qui, en tout cas, entre en contradiction avec la volonté de renforcer l’échelon régional, en lui attribuant des ressources dynamiques – la CVAE en est une.

Vous comprendrez donc, mes chers collègues, que la commission des finances souhaite, elle aussi, la suppression de l’article 41 bis. Je le répète, il crée une bizarrerie, est en contradiction avec l’objectif de donner des ressources dynamiques aux régions et n’est justifié par le transfert d’aucune compétence.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Comme vous l’imaginez, mesdames, messieurs les sénateurs, l’avis du Gouvernement est défavorable. Nous considérons justifié que la métropole de Lyon, en tant que collectivité à statut particulier exerçant des compétences généralement dévolues aux départements, ainsi que des compétences métropolitaines renforcées, bénéficie d’une répartition spécifique de la CVAE.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Dans ce cas, et en suivant cette même logique, je pourrais également proposer d’amender l’article au bénéfice de la métropole du Grand Paris, qui exerce aussi des compétences en matière de transports.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Julien Bargeton, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Julien Bargeton

Le discours du Président de la République devant l’Association des maires de France a, entre autres éléments, traduit un engagement en faveur de l’expérimentation, avec la volonté que tout ne vienne pas systématiquement d’en haut de manière uniforme. Les rapprochements éventuels entre les collectivités, ici les métropoles et les départements, doivent pouvoir se faire sur une base volontaire.

Je note simplement que sauf explication contraire, la métropole de Lyon se trouve dans une configuration inédite, à ce stade, sur le territoire national. Elle constitue un cas sui generis d’intercommunalité puisqu’elle exerce, en même temps, la compétence du département.

On ne peut pas plaider sans cesse pour une autonomie croissante dans l’organisation des territoires et considérer chaque innovation comme une rupture d’égalité !

Je comprends la remarque de M. Bocquet sur les deux vitesses, mais je ne partage pas son avis. Que l’on mette en œuvre des dispositifs un peu différents sur un territoire, que l’on expérimente, et l’on se fait aussitôt taxer de créer des territoires à deux vitesses. Il y a, dans ce type de discours, une certaine contradiction.

Je sais que la métropolisation du pays suscite des interrogations et des débats. Mais il faut tout de même, quand cela se justifie, en tirer les conséquences en matière d’organisation, notamment financière et administrative.

Il s’agit d’une adaptation locale, préfigurant un dispositif dans lequel une fiscalité un peu plus souple, un peu plus adaptée au territoire pourrait aussi voir le jour, sans que cela, bien sûr, ne s’impose à toutes les autres métropoles ou à toutes les autres collectivités.

Pour répondre à votre argument, monsieur le rapporteur général, on peut faire du cas par cas, évidemment sous réserve d’évolutions éventuelles sur d’autres territoires.

Rien ne nous interdit de tirer, dans le cadre d’une expérimentation, les conséquences d’un cas particulier sur les territoires concernés, sauf à refuser, en réalité, toute expérimentation.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Dominique de Legge, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique de Legge

Je veux féliciter M. Bargeton et lui dire à quel point la vision à double vitesse du Gouvernement sur l’expérimentation suscite mon admiration. Dans le cas présent, il n’y a pas de problème à expérimenter, mais ce matin, lorsque Françoise Gatel et moi-même défendions un amendement sur le dispositif Pinel, tendant précisément à mettre en place une expérimentation, on nous expliquait que c’était impossible. Je trouve cela pour le moins étonnant !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Arnaud Bazin, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Arnaud Bazin

Je voterai bien sûr ces amendements et je m’étonne, au passage, qu’on n’ait pas fait d’exception pour la région d’Île-de-France. Dans celle-ci, certains départements n’exerçant pas la compétence transports se sont tout de même vu prélever leur ressource de CVAE qui leur est rétrocédée sur la base 2016. Ils ont perdu la dynamique de la recette, alors que leurs dépenses, notamment dans le domaine social, elles, sont dynamiques. Soit il y a possibilité d’exception pour tous, soit il n’y en a pour personne !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-245, II-313 rectifié et II-531.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-674, présenté par Mme Taillé-Polian et MM. Iacovelli et Roger, est ainsi libellé :

Après l’article 41 bis

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le second alinéa du b du 2 du G du XV de l’article 59 de la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République est supprimé.

La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Taillé-Polian

La loi NOTRe a institué, lors de la création de la métropole du Grand Paris, la MGP, une neutralité financière entre les villes, les établissements publics territoriaux – ou EPT – et ladite métropole.

À cette fin, dans le cadre de la relation entre les EPT et la MGP, une dotation d’équilibre a été créée. Sur l’ensemble de la métropole, le montant des dotations d’équilibre atteint 924, 6 millions d’euros.

Je ne vais pas rentrer dans le détail du calcul de cette dotation d’équilibre, détail présenté dans l’objet de cet amendement. J’indiquerai simplement qu’un des éléments de ce calcul est la dotation d’intercommunalité perçue par les anciens établissements publics de coopération intercommunale – dits EPCI – en 2015.

Dans son article 59, la loi NOTRe limite aussi dans le temps cette neutralité financière.

Notre amendement tend à supprimer cette limite afin d’assurer la continuité des ressources des EPT.

Il est bon de rappeler que l’équilibre financier de ces établissements doit être assuré par les villes membres, afin de garantir une continuité des services publics qui sont offerts.

Pour l’EPT 12, par exemple, qui regroupe vingt-quatre villes, trois anciens EPCI et 700 000 habitants, cela représente un montant de 14, 8 millions d’euros par an. Il y a donc un risque de déséquilibrer le budget pour 2018, qui est en cours d’élaboration.

Tout le monde le sait, une réforme du périmètre de la métropole du Grand Paris est annoncée – on a parlé du mois de janvier. Un nouveau bouleversement institutionnel est donc attendu, qui pourrait toucher jusqu’aux frontières de la région d’Île-de-France.

Dans l’attente de ces annonces, il nous semble raisonnable de ne pas déstabiliser les équilibres existants. Il sera temps, dans le cadre de la réforme annoncée, de les revoir au regard du nouveau périmètre des différentes institutions.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Ce sujet, très complexe, donne toujours lieu à des discussions à l’infini. En 2015, la loi NOTRe a fixé les modalités de financement de la métropole du Grand Paris. Peut-on modifier l’équilibre trouvé alors au détour d’un amendement ? Cela n’a pas paru très raisonnable à la commission, qui est défavorable à cet amendement.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

L’avis est également défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

I. – Le titre Ier de la première partie du livre Ier du code général des impôts est ainsi modifié :

1° À la fin du premier alinéa du III de l’article 244 quater C, le taux : « 7 % » est remplacé par le taux : « 6 % » ;

2° Les articles 199 ter C et 220 C, le c du 1 de l’article 223 O et l’article 244 quater C sont abrogés.

II. – Le code du travail est ainsi modifié :

1° et 2°

Supprimés

3° L’avant-dernier alinéa de l’article L. 1233-57-3 est supprimé ;

4°§(nouveau) Le second alinéa du I de l’article L. 2312-25, dans sa rédaction résultant de l’ordonnance n° 2017-1386 du 22 septembre 2017 relative à la nouvelle organisation du dialogue social et économique dans l’entreprise et favorisant l’exercice et la valorisation des responsabilités syndicales, est supprimé ;

5°§(nouveau) Le paragraphe 3 de la sous-section 5 de la section 3 du chapitre II du titre Ier du livre III de la deuxième partie, dans sa rédaction résultant de l’ordonnance n° 2017-1386 du 22 septembre 2017 précitée, est abrogé.

III. – Le dernier alinéa de l’article L. 172 G du livre des procédures fiscales est supprimé.

IV. – Les III à V de l’article 66 de la loi n° 2012-1510 du 29 décembre 2012 de finances rectificative pour 2012 sont abrogés.

V. – A. – Le 1° du I s’applique aux rémunérations versées à compter du 1er janvier 2018.

B. – Le 2° du I et les II à IV s’appliquent aux rémunérations versées à compter du 1er janvier 2019.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-465, présenté par MM. Bocquet, Savoldelli et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Rédiger ainsi cet article :

Les articles 199 ter C et 220 C, le c du 1 de l’article 223 O et l’article 244 quater C du code général des impôts sont abrogés.

La parole est à M. Pierre Ouzoulias.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-595 rectifié ter, présenté par Mme Lienemann, M. Tissot, Mmes Taillé-Polian et G. Jourda, M. Tourenne, Mme Préville, M. Vaugrenard, Mmes Tocqueville, Conconne et Lepage, MM. Cabanel et Durain, Mmes Ghali et Jasmin, MM. Marie, P. Joly, Jacquin et Mazuir, Mme Harribey, MM. Iacovelli et Courteau, Mme Monier et M. Todeschini, est ainsi libellé :

Rédiger ainsi cet article :

I. – L’article 244 quater C du code général des impôts est ainsi modifié :

1° Les deuxième à dernière phrases du I sont supprimés ;

2° Après le I sont insérés dix alinéas ainsi rédigés :

« Les dépenses ouvrant droit au crédit d’impôt sont, dans la limite de 33 % pour les entreprises de moins de 2 000 salariés et 16 % au-delà :

« a) Les dépenses d’innovation et de recherche et développement ;

« b) Les dépenses liées à la constitution et à la protection de brevets et de certificats ;

« c) Les dépenses liées aux 34 plans industriels prioritaires ainsi désignés par le comité de pilotage installé le 14 mars 2014 ;

« d) Les dépenses d’investissement engagées dans les pôles de compétitivité ;

« e) Les dépenses liées aux économies d’énergie et à la diminution de l’empreinte carbone des activités de l’entreprise ;

« f) Les dépenses de formation affectées au compte personnel de formation des salariés ;

« g) Les dépenses de prospection de nouveaux marchés à l’international et les dépenses liées à l’exportation ;

« h) Les dépenses en matière de modernisation des machines-outils.

« L’entreprise retrace dans ses comptes annuels l’utilisation du crédit d’impôt conformément aux objectifs mentionnés au premier alinéa du présent I. Les informations relatives à l’utilisation du crédit d’impôt pour la compétitivité, l’emploi et la recherche doivent figurer, sous la forme d’une description littéraire, en annexe du bilan ou dans une note jointe aux comptes. Le crédit d’impôt ne peut ni financer une hausse de la part des bénéfices distribués, ni augmenter les rémunérations des personnes exerçant des fonctions de direction dans l’entreprise. Les organismes mentionnés à l’article 207 peuvent également bénéficier du crédit d’impôt mentionné au présent alinéa au titre des rémunérations qu’ils versent à leurs salariés affectés à leurs activités non exonérées d’impôt sur les bénéfices. Ces organismes peuvent également en bénéficier à raison des rémunérations versées aux salariés affectés à leurs activités exonérées après que la Commission européenne a déclaré cette disposition compatible avec le droit de l’Union européenne. » ;

3° À la fin du premier alinéa du III, le taux : « 7 % » est remplacé par le taux : « 6 % ».

II. – Le 3° du I est applicable à compter du 1er novembre 2018 sur les impôts au titre de 2017.

III. – Les salariés des entreprises qui bénéficient du crédit d’impôt mentionné au 3° du I, ou leurs représentants, doivent être consultés et informés chaque année de l’utilisation qui est faite de ce crédit d’impôt.

IV. – Un rapport du Parlement au Gouvernement définit les conditions d’une fusion en 2018 du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi ainsi reconfiguré et du crédit d’impôt recherche dans un crédit d’impôt pour la compétitivité, l’emploi et la recherche.

La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Taillé-Polian

Nous souhaiterions, après les prises de parole fortes du Président de la République sur la volonté de renforcer le rôle du Parlement en termes de contrôle et d’évaluation, que l’on puisse prendre en compte, dans le cadre de l’évolution du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, le CICE, l’évaluation menée sous l’égide de France Stratégie. Dans ce cadre, un comité de suivi assez pluraliste, avec une sélection par appel d’offres de trois équipes de recherche universitaire indépendantes, a été constitué et il a posé, à l’issue de son travail, un certain nombre de conclusions.

Quelles sont ces conclusions ?

À la question de savoir si le CICE a permis de redresser notre balance commerciale, la réponse est non. Les travaux d’évaluation montrent que le dispositif a eu un effet quasi nul sur le volume d’exportations des entreprises déjà exportatrices.

À la question de savoir si le CICE a permis à des entreprises qui n’exportaient pas de s’orienter vers l’exportation, la réponse est aussi négative, avec cette précision, qui mérite d’être entendue : « la décision d’exporter semble peu sensible au coût salarial unitaire ». Autrement dit, la baisse du coût du travail n’influe pas, de façon majeure, sur la compétition internationale.

À la question de savoir si le CICE a eu un impact positif sur les salaires, le comité semble répondre qu’un effet positif n’est constaté que pour les cadres et les professions intellectuelles.

À la question de savoir si les créations d’emplois espérées se sont réalisées, le comité répond en donnant une estimation des créations d’emplois située dans une fourchette allant de 10 000 à 200 000 emplois sur la période 2013-2015. Le chiffre retenu est de 100 000 emplois sauvegardés ou créés sur toute cette période. Dès lors, mes chers collègues, le calcul est facile à faire, et je vous renvoie à nos récents débats sur les contrats aidés !

Pour une fois, madame la secrétaire d’État, que nous avons prévu une procédure d’évaluation au moment du vote de la loi, et alors que tout le monde demande que la mission d’évaluation du Parlement puisse être davantage mise en œuvre, il me semble indispensable de tenir compte des résultats de cette étude.

Cet amendement tend donc, conformément aux conclusions du comité de suivi du CICE, à faire évoluer le dispositif en le conditionnant à des dépenses utiles pour l’emploi, qui amélioreront la compétitivité de nos entreprises et accentueront l’orientation de notre économie vers une économie plus durable.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Vous connaissez la position de la commission des finances sur le sujet, mes chers collègues : celle-ci n’est absolument pas une fanatique du CICE.

Vous savez aussi pourquoi ce dispositif a été mis en place. Disons clairement les choses, ce sont des raisons budgétaires qui ont motivé le choix : il était préférable de prévoir un crédit d’impôt, avec une année de décalage, plutôt qu’une réduction de charges sociales. Preuve en est, il a fallu inventer des mécanismes d’une complexité extrême, comme la mobilisation des créances fiscales par la banque publique d’investissement, Bpifrance.

La majorité sénatoriale partage donc l’idée qu’il est plus simple de prévoir une baisse des charges. Cette solution est tout à la fois plus lisible, directement ciblée sur le coût du travail, et exempte de tous ces problèmes liés à l’éligibilité ou au devenir du dispositif.

Elle est par ailleurs utile du point de vue des comparaisons internationales. La France affichant un coût du travail élevé, une baisse des charges la rendra plus compétitive. Et les comparaisons entre coût du travail et charges sont très simples.

Pour autant, faut-il carrément supprimer le CICE dès 2018 ?

Évidemment, nous ne pouvons pas souscrire à l’amendement n° II-465, car, je le répète pour être précis, nous approuvons le principe d’un basculement du CICE vers une baisse des charges sociales patronales.

L’avis de la commission est donc défavorable sur cet amendement.

Par ailleurs, je crains que l’adoption de l’amendement n° II-595 rectifié ter, qui vient d’être présenté, ne conduise à une extrême complexification du dispositif. J’y insiste, il est plus simple, beaucoup plus lisible et sans doute beaucoup plus efficace d’avoir une baisse des charges plutôt qu’un CICE conditionné à l’engagement de dépenses relatives à l’innovation, aux économies d’énergie ou à la formation des salariés.

Donc, au lieu de complexifier à l’envi le CICE, en l’assortissant de conditions dont le suivi ne sera pas forcément évident, il vaut mieux le transformer en baisse de charges, et c’est ce qui va être fait.

L’avis de la commission est par conséquent également défavorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Comme l’a indiqué M. le rapporteur général, la suppression du CICE constitue déjà une mesure centrale, prévue à l’article 42 du projet de loi de finances pour 2018. Conformément à l’engagement du Président de la République, ce dispositif sera remplacé par un allégement de cotisations sociales, qui sera instauré dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 et permettra d’accroître l’efficacité du soutien accordé aux entreprises.

Le Gouvernement demande donc le retrait de l’amendement n° II-465.

La proposition avancée à travers l’amendement n° II-595 rectifié ter est, quant à elle, très complexe.

Elle nous semble inaboutie sur un plan juridique. En effet, elle introduit une nouvelle assiette pour les dépenses de recherche et d’innovation, en laissant subsister l’assiette constituée des rémunérations versées aux salariés jusqu’à 2, 5 fois le SMIC, sans que les auteurs de l’amendement se préoccupent de savoir si cela n’aboutirait pas à prendre en compte deux fois les mêmes dépenses.

Le Gouvernement considère en outre qu’une fusion entre le CIR et le CICE à terme n’est pas appropriée. Il faut maintenir des outils différents sur les deux types d’objectifs : d’une part, l’abaissement du coût du travail pour les entreprises et, d’autre part, les incitations aux démarches d’innovation et de recherche et développement.

L’avis est donc également défavorable sur l’amendement n° II–595 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Ce débat est important, mes chers collègues, car il porte sur l’idée qu’on se fait de la compétitivité française et de notre modèle social.

Vous savez qu’à son lancement, le CICE a fait débat dans notre assemblée comme dans l’opinion publique. On nous a alors expliqué que la baisse du supposé « coût » du travail – je n’aime pas ce terme car, pour moi, le travail est une production plus qu’un coût – serait un élément déterminant de notre compétitivité. Force est de constater que tel n’est pas le cas !

Les analyses portant sur la restauration des marges des entreprises montrent que le phénomène a été similaire dans tous les pays de l’Union européenne et qu’il n’est pas lié au mécanisme du CICE. D’ailleurs, certaines entreprises employant très peu de salariés ont récupéré un volume important de marges.

Nous sommes donc face à un mécanisme à propos duquel le comité de suivi, alors que son travail était le rendez-vous promis pour en mesurer l’efficacité, est plus que circonspect. Non seulement chaque création d’emploi est une ruine, mais en plus nous n’avons rien gagné sur le terrain industriel, qui est pourtant un élément déterminant de notre avenir commun.

Nous avons toujours plaidé, et cet amendement s’inscrit dans cette filiation, pour conditionner et cibler les aides.

Nous proposions notamment un ciblage vers les secteurs menacés par l’exportation et la compétition mondiale ou au bénéfice de la réindustrialisation. Quant aux conditions, nous envisagions un certain nombre de critères, d’ailleurs pas nécessairement la création d’emplois. En effet, nous avons conscience que la robotisation, la modernisation de l’outil productif et l’amélioration de notre compétitivité, si elles vont parfois, hélas, à rebours de l’emploi, peuvent être aussi une garantie pour l’avenir.

Le Gouvernement – nous avons déjà eu ce débat – nous explique qu’il envisage de poursuivre la réduction du coût du travail, ayant, au passage, refusé certaines de nos propositions pour soutenir la robotisation et la modernisation de l’outil productif.

Alors, nous ne sommes pas plus royalistes que le roi !

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-Noëlle Lienemann

Je l’assume pleinement, monsieur le rapporteur général. L’expression « plus royaliste que le roi » est une formule, comme vous le savez ; il est difficile de dire « plus républicain que la République », car la République n’est jamais atteinte !

En tout cas, nous ne sommes pas sectaires pour ce qui concerne les méthodes, mais nous constatons que les décisions prises finissent par fragiliser le modèle social, sans créer de compétitivité ou accentuer le rayonnement économique.

Par conséquent, nous avons cherché, à travers cet amendement, à recentrer le dispositif sur certains critères, afin de pouvoir dire : oui, certaines entreprises ont besoin d’être aidées, mais pas toutes et pas n’importe comment, en particulier pas sans ciblage, ni contrepartie !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Taillé-Polian

Nous maintenons l’amendement n° II-595 rectifié ter. J’ai beaucoup entendu, durant ces débats sur le projet de loi de finances, qu’il existait une véritable addiction à la dépense publique. Moi, je crois qu’il existe une véritable addiction à la baisse générale et sans ciblage des cotisations, et c’est un vrai problème !

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-595 rectifié ter.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-423 rectifié, présenté par Mme Lamure, MM. Grand, Morisset et de Nicolaÿ, Mmes Micouleau et Di Folco, M. Chaize, Mme Morhet-Richaud, MM. Paccaud et de Legge, Mme Gruny, MM. D. Laurent, Forissier, Milon, Chatillon, Paul, Bouchet, Vaspart, Gremillet et Babary, Mmes Imbert, Deromedi et Garriaud-Maylam, M. Dallier, Mme Estrosi Sassone, MM. Danesi et Mouiller, Mme Lopez, MM. Kennel et Buffet, Mme Bonfanti-Dossat, MM. Perrin, Daubresse, B. Fournier et Mayet, Mme L. Darcos, M. Pointereau, Mmes Berthet et Deroche, MM. Husson, Laménie, Darnaud, Rapin, H. Leroy et Huré, Mme Renaud-Garabedian et MM. Bansard, Mandelli et Pierre, est ainsi libellé :

I. – Alinéas 2 et 10

Supprimer ces alinéas.

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à Mme Jacky Deromedi.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacky Deromedi

Cet amendement tend à maintenir le taux du CICE à 7 % en 2018, afin de permettre aux entreprises d’amortir le coût de la transformation en baisse de charges en 2019.

D’une part, la baisse d’un point du taux du crédit d’impôt en 2018 entraîne pour les entreprises une perte de 3, 1 milliards d’euros.

D’autre part, la transformation du CICE en baisse de charges pérennes dès 2019 se traduira par une augmentation des prélèvements pesant sur les entreprises : impôt sur les sociétés, participation et forfait social. La perte qu’elles subiront est estimée entre 5 et 7 milliards d’euros, notamment sur les salaires compris entre 1, 5 et 2, 5 SMIC.

Pour ces raisons, il convient de maintenir le taux de CICE à son niveau actuel.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-462, présenté par MM. Bocquet, Savoldelli et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Remplacer le taux :

par le taux :

La parole est à M. Éric Bocquet.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-508 rectifié, présenté par M. Patriat et les membres du groupe La République En Marche, est ainsi libellé :

Alinéa 10

Remplacer cet alinéa par cinq alinéas ainsi rédigés :

IV. – L’article 66 de la loi n° 2012-1510 du 29 décembre 2012 de finances rectificative pour 2012 est ainsi modifié :

1° Les III et V sont abrogés ;

2° Le IV est ainsi rédigé :

« Un comité de suivi placé auprès du Premier ministre est chargé de veiller au suivi de la mise en œuvre et à l’évaluation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi prévu à l’article 244 quater C du code général des impôts. Présidé par une personnalité désignée par le Premier ministre, ce comité est composé de représentants des partenaires sociaux, de représentants des administrations compétentes et de parlementaires. Avant le dépôt du projet de loi de finances de l’année au Parlement, il établit un rapport public exposant l’état des évaluations réalisées.

« Les membres de ce comité exercent leurs fonctions à titre gratuit. »

La parole est à M. Julien Bargeton.

Debut de section - PermalienPhoto de Julien Bargeton

Cet amendement tend à maintenir le comité d’évaluation du CICE, afin qu’il puisse terminer ses travaux. Je ne sais pas s’il faudra le maintenir jusqu’à l’extinction du dispositif, mais au moment où nous prévoyons de prolonger ce dernier, prolongeons également l’évaluation scientifique. Nous pourrons ainsi disposer de la totalité des résultats des études.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Deux de ces amendements en discussion commune sont totalement contradictoires, l’un visant à abaisser le taux du CICE, l’autre à le maintenir à 7 % en 2018.

Bien évidemment, c’est ce dernier amendement, l’amendement n° II–423 rectifié, qui recueille le plus de soutien de la part de la commission, sensible à l’argumentaire que Mme Deromedi vient de développer. Effectivement, les mesures actuellement envisagées auront un coût pour les entreprises.

Pour autant, cet amendement est assez incompatible avec nos préoccupations en matière de finances publiques. Son adoption se traduirait par une aggravation de 3 milliards d’euros du budget de l’État. N’ayant pas suffisamment d’imagination, ce soir, pour trouver 3 milliards d’euros d’économies, et conformément au choix du Sénat de ne pas dégrader le solde, la commission demande malheureusement le retrait de cet amendement.

L’amendement n° II–462, lui, vise bien à augmenter le solde… D’ailleurs, je salue l’évolution de pensée du groupe communiste républicain citoyen et écologiste ! Maintenant, il présente des amendements tendant à améliorer de manière non négligeable le solde budgétaire !

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

M. Albéric de Montgolfier, rapporteur général de la commission des finances. Cela mérite d’être salué ! C’est une première, qu’il faut noter au procès-verbal ! Nous sommes le 8 décembre 2017 ; il est dix-sept heures cinquante-six !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Nous pourrions souscrire à cet amendement – l’idée est bonne. Mais si ce dernier tend à améliorer le solde budgétaire, son adoption conduirait à dégrader les comptes des entreprises.

À son grand regret, la commission émet un avis défavorable. Mais de nouveau, je souligne cette évolution remarquable, qui s’est produite ce 8 décembre, à dix-sept heures cinquante-six !

Enfin, l’amendement n° II-508 rectifié vise à maintenir le comité de suivi du CICE. Je n’ai pas particulièrement d’avis sur la question, mais il me semble que le CICE a besoin d’être évalué. La commission des finances s’en remet, pour cet amendement, à la sagesse du Sénat.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Pour ce qui concerne les deux premiers amendements, dont l’objet est de modifier, dans des sens contraires, le taux du CICE, restons-en à la proposition du Gouvernement, qui me semble plus simple et équilibrée, conformément à l’engagement du Président de la République. Avis défavorable.

S’agissant du prolongement pour un an du comité de suivi, cela revient à évaluer un dispositif qui s’éteint. Comme M. le rapporteur général, le Gouvernement s’en remet à la sagesse du Sénat.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Après une épreuve à main levée déclarée douteuse par le bureau, le Sénat, par assis et levé, n ’ adopte pas l ’ amendement.

L ’ article 42 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-532 rectifié, présenté par M. de Montgolfier, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Après l’article 42

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Après le deuxième alinéa du I de l’article 199 ter B, le troisième alinéa du I de l’article 199 ter C et le septième alinéa du I de l’article 220 quinquies du code général des impôts, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« La créance peut également faire l’objet d’une cession à titre de garantie auprès de la Banque de France par un établissement de crédit cessionnaire mentionné au I de l’article L. 511-1 du même code, dans les conditions prévues aux articles L. 211-36 à L. 211-40 du même code. »

II. – Le I s’applique à compter du 1er janvier 2018.

III. – La perte de recettes pour l’État est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle aux droits mentionnés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Cet amendement assez technique vise à actualiser le régime du nantissement de créances qui est né du crédit d’impôt recherche, du crédit pour la compétitivité et l’emploi et des règles de report en arrière des déficits.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Cette mesure permet de continuer à inciter les banques à acquérir ces créances fiscales. Faute de pouvoir aujourd’hui se refinancer auprès de la Banque de France avec ces créances, elles y renoncent parfois.

Le Gouvernement émet par conséquent un avis favorable sur cet amendement, et il lève le gage.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Il s’agit donc de l’amendement n° II-532 rectifié bis.

Je le mets aux voix.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi de finances, après l’article 42.

I. – L’article 231 A du code général des impôts est abrogé.

II. – Le I s’applique aux rémunérations versées à compter du 1er janvier 2019. –

Adopté.

I. – Le 1 de l’article 231 du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Les rémunérations versées par les établissements publics de coopération culturelle mentionnés à l’article L. 1431-1 du code général des collectivités territoriales sont exonérées de taxe sur les salaires lorsque cette exonération n’entraîne pas de distorsion dans les conditions de la concurrence. »

II. – Le I s’applique à la taxe sur les salaires due à raison des rémunérations versées à compter du 1er janvier 2018.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-715, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Alinéas 1 et 2

Remplacer ces alinéas par un alinéa ainsi rédigé :

« I. – À la deuxième phrase du premier alinéa du 1 de l’article 231 du code général des impôts, après les mots : « et de leurs groupements, », sont insérés les mots : « des établissements publics de coopération culturelle mentionnés à l’article L. 1431-1 du même code, ».

La parole est à Mme la secrétaire d’État.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Il s’agit d’un amendement de coordination, dont l’adoption permettrait d’alléger la rédaction de l’article 231 du code général des impôts, sans en modifier le sens.

L ’ amendement est adopté.

L ’ article 43 bis est adopté.

L’article 88 de la loi n° 2016-1917 du 29 décembre 2016 de finances pour 2017 est complété par un III ainsi rédigé :

« III. – Les groupements mentionnés à l’article 239 quater D du code général des impôts qui sont de statut privé non lucratif et exclusivement constitués par des personnes morales mentionnées à l’article 1679 A du code général des impôts peuvent bénéficier des dispositions du même article 1679 A et du crédit d’impôt prévu à l’article 231 A du même code. »

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-714, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Rédiger ainsi cet article :

I. – La première phrase du premier alinéa de l’article 1679 A du code général des impôts est ainsi modifiée :

1° Les mots : « et par » sont remplacés par le signe «, » ;

2° Après les mots : « au moins trente salariés », sont insérés les mots : «, ainsi que par leurs groupements mentionnés à l’article 239 quater D lorsqu’ils sont exclusivement constitués de personnes morales mentionnées au présent article ».

II. – Le I s’applique au titre des rémunérations versées à compter du 1er janvier 2018.

La parole est à Mme la secrétaire d’État.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Il s’agit une nouvelle fois d’un amendement de coordination qui vise à corriger la rédaction initiale de l’article 43 ter pour modifier l’article 1679 A du code général des impôts.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Nathalie Goulet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Cet amendement tend à exclure du crédit d’impôt de taxe sur les salaires, le CITS, les opérateurs privés non lucratifs du champ sanitaire social et médico-social. Au lieu d’être de nature rédactionnelle ou de pure coordination, cette mesure affecte en réalité les dispositions de l’article 43 ter de façon trop importante.

C’est pourquoi le groupe Union Centriste, à la suite de Valérie Létard, chef de file sur ce dossier, y est opposé.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Catherine Procaccia, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Procaccia

J’ai la même position que Mme Goulet, puisque, selon les informations dont nous disposons, les incidences de cet amendement seraient d’au moins 50 %.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Je confirme qu’il s’agit de pure coordination.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Procaccia

Ce n’est pas ce qui ressort des éléments dont nous disposons !

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Un certain nombre de collègues ont reçu des observations de l’UDES indiquant que cette mesure, excluant les établissements médico-sociaux du bénéfice du CITS, les pénaliserait. Ayant bien étudié la question, la commission n’a pas la même interprétation.

Le Gouvernement vient de confirmer qu’il s’agit de pure coordination. Si la commission des finances avait estimé que telle ou telle catégorie était exclue, elle n’aurait évidemment pas émis un avis favorable sur l’amendement du Gouvernement qui ne comporte à ses yeux aucune malice.

L ’ amendement est adopté.

I. – À la première phrase du 2 bis de l’article 231 du code général des impôts, les mots : «, à 13, 60 % pour la fraction comprise entre 15 417 € et 152 279 € et à 20 % pour la fraction excédant 152 279 € » sont remplacés par les mots : « et à 13, 60 % pour la fraction excédant 15 417 € ».

II. – Le I s’applique à la taxe sur les salaires due à raison des rémunérations versées à compter du 1er janvier 2018.

Debut de section - PermalienPhoto de Julien Bargeton

Il s’agit, là encore, d’un article important. En préambule, je me réjouis que les négociations entre la Commission européenne et la Grande-Bretagne sur les modalités concrètes du Brexit progressent.

Un divorce n’est jamais heureux, mais nous n’avons pas intérêt à ce que celui-ci se passe le plus mal possible. En revanche, il emporte une conséquence : il rebat les cartes entre les places financières du continent européen. La récente annonce de la localisation de l’Agence bancaire européenne à Paris est une excellente nouvelle, dont nous nous félicitons tous.

L’attractivité de la place de Paris a déjà été évoquée lors de l’examen de la première partie du projet de loi de finances, vous vous en souvenez, puisque, à l’article 15, nous avons supprimé l’extension de la taxe sur les transactions financières aux transactions infra-journalières, pour des raisons à la fois techniques et de signal économique.

Le présent article 44 concerne cette fois, non pas les produits, mais les talents, puisqu’il supprime la surtaxe de 20 % du barème de la taxe sur les salaires appliquée et de revenir au taux antérieur de 13, 6 %. Au-delà des seuils, l’enjeu est d’attirer les cadres supérieurs à Paris et en Île-de-France ces prochains mois et ces prochaines années, car le Brexit prendra du temps, nous le savons.

Une récente étude du Conseil d’analyse économique cherche à évaluer la place de Paris dans la concurrence européenne. Paris constitue une place financière de taille semblable à Francfort, mais elle attire nettement moins de filiales, de groupes étrangers en comparaison à d’autres centres financiers européens. Si le vivier des compétences et des emplois qualifiés est très important en Île-de-France, ce qui constitue pour elle un atout, nous sommes pénalisés par l’accès perfectible entre les aéroports et Paris, ainsi que par une partie de notre fiscalité et du coût du travail.

S’agissant de la fiscalité, et j’en reviens à l’article 44, la taxe sur les salaires est un substitut à la TVA pour le secteur financier, puisque celui-ci en est exonéré. Nous pourrions demander demain des évaluations pour savoir si c’est un bon substitut. En effet, la progressivité de la taxe sur les salaires est-elle encore pertinente au regard de la TVA qu’elle remplace et qui, elle, est proportionnelle ? La piste d’une simplification de la taxe sur les salaires, avec un taux peut-être unique, mériterait d’être étudiée.

Par conséquent, vous l’aurez compris, le groupe La République En Marche soutient l’article 44.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° II-463 est présenté par MM. Bocquet, Savoldelli et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.

L’amendement n° II-664 est présenté par Mmes Taillé-Polian et Lienemann, M. Tissot, Mme G. Jourda, MM. Raynal, Éblé, Guillaume, Botrel et Carcenac, Mme Espagnac, MM. Féraud, Jeansannetas, P. Joly, Lalande, Lurel et Durain, Mmes Monier et S. Robert, MM. Cabanel, Montaugé, Duran et les membres du groupe socialiste et républicain.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Supprimer cet article.

La parole est à M. Éric Bocquet, pour présenter l’amendement n° II-463.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Bocquet

Ce n’est une surprise pour personne, le groupe communiste républicain citoyen et écologiste ne soutient pas cet article 44, qui prévoit la suppression du taux supérieur de la taxe sur les salaires, au-delà de 12 689 euros mensuels, sachant que le salaire médian en France est d’environ 1 600 euros – je connais des professionnels extrêmement talentueux dans leur domaine qui gagnent ce salaire.

Certes, cette mesure fait partie du paquet « compétitivité et attractivité de la place financière de Paris », dans le cadre de la grande compétition ouverte après la fuite des banquiers de la City. Mais, à mon avis, ce n’est pas fait ! Les gros salaires de l’industrie financière viendraient s’installer à Paris, et il faut de l’argent pour s’offrir les talents. Cette logique, nous ne la partageons pas du tout. C’est pourquoi nous proposons la suppression de l’article 44.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian, pour présenter l’amendement n° II-664.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Taillé-Polian

Nous proposons également de supprimer l’article 44 de suppression, qui s’inscrit dans cette volonté d’être attractif et de concurrencer les Britanniques pour récupérer les entreprises de la City.

Pensez-vous vraiment y arriver avec la suppression du taux supérieur de la taxe sur les salaires applicable aux rémunérations supérieures à 152 279 euros par an ? Le Royaume-Uni va-t-il rester sans réaction ? Mais non ! Le gouvernement britannique a déjà annoncé des mesures d’allégements fiscaux encore plus importantes.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Taillé-Polian

Cette idéologie du moins-disant fiscal et social va nous amener toujours plus loin et nous faire franchir des étapes supplémentaires de réduction des taxes, des impôts et cotisations. D’un côté, on dit qu’il faut lutter contre le dumping social et fiscal que nous constatons en Europe, et, de l’autre, on le pratique. Et vous participez à cette course au moins-disant fiscal.

Nous pensons que la qualité de la formation de nos ingénieurs et de nos experts financiers comme celle de nos infrastructures sont les garantes de l’attractivité de la France.

Mme Catherine Procaccia s ’ exclame.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Taillé-Polian

Il faut donc porter un coup d’arrêt à cette politique, qui nous mènera sans nul doute à un déséquilibre de notre système de protection sociale. À moins que ce ne soit ce qui est souhaité…

M. Éric Bocquet applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Vincent Eblé

Ce n’est pas la première fois que nous avons des désaccords avec la maire de Paris !

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Les membres de la commission des finances ont collectivement participé à la restitution des travaux du groupe de travail sur la compétitivité de la place de Paris postérieurement au Brexit en signant un rapport. Qu’en résulte-t-il ?

Concrètement, comme l’a dit M. Bargeton, nous avons un vrai problème d’attractivité par rapport à Francfort qui tient à la fiscalité, au différentiel de charges sociales, sans doute aussi au droit du travail, à l’environnement général, y compris la liaison aéroportuaire. Il est également dû, et c’est peut-être avant tout ce qui nous pénalise le plus, à notre image de pays connaissant une instabilité fiscale.

J’ai rencontré, dans le cadre de ce groupe de travail, des dizaines d’acteurs en Europe aussi bien qu’en Asie. Ils nous reprochent toujours ces changements incessants en matière de fiscalité et notre absence de trajectoire financière. Il existe cependant une trajectoire pour ce qui concerne la baisse de l’impôt sur les sociétés, mais il faudra la tenir. Il faut surtout offrir un cadre stable face à des pays qui, à l’instar de l’Irlande, mettent en avant non seulement leurs taux bas en termes de fiscalité, notamment de l’impôt sur les sociétés, mais également la stabilité de ceux-ci.

Le présent amendement tend à revenir sur la suppression de la dernière tranche de la taxe sur les salaires. Cette taxe est complètement assumée : elle est acquittée par les entreprises qui, cela a été dit, ne paient pas la TVA et se situent dans la dernière tranche. Elle concerne à 80 % l’industrie financière.

Concrètement, à Francfort, le salaire d’un cadre de haut niveau n’étant pas soumis à une telle taxe et les charges sociales connaissant un différentiel, trois salariés seront embauchés, contre deux salariés à Paris. De ce fait, les délocalisations annoncées d’une partie des activités aujourd’hui situées à Londres qui interviendront nécessairement avec la perte du passeport seront plus orientées vers l’Allemagne ou vers des pays où la taxe sur les salaires est inexistante.

Cette mesure, je l’avais préconisée dans le rapport précité. Le Gouvernement, faisant preuve de courage, l’a retenue. C’est un élément essentiel : revenir dessus serait totalement contre-productif, voire catastrophique, à un moment où des décisions vont être prises. Michel Barnier a malheureusement rappelé que la date du divorce avec la Grande-Bretagne devenait inéluctable.

En conséquence, la commission émet un avis défavorable sur ces amendements identiques.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Je confirme que la suppression de la tranche supérieure de la taxe sur les salaires est attendue. Cette mesure sera visible au moment où les banques prennent leurs décisions. Paris doit remonter une pente par rapport à d’autres villes européennes qui peuvent accueillir elles aussi les équipes des banques qui se relocaliseront dans les mois qui viennent.

Je prie donc les auteurs de ces amendements de bien vouloir les retirer ; à défaut, le Gouvernement émettra un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Philippe Dominati, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dominati

Sans ambiguïté, je suis pour la défense de l’attractivité de Paris, et elle ne passe pas par l’adoption de cette mauvaise mesure.

Je souhaite obtenir une explication après les élections sénatoriales qui viennent d’avoir lieu à Paris. Les élus parisiens qui, comme moi, siègent dans cet hémicycle ont une vision plus ou moins différente de l’attractivité, mais j’ai cru comprendre que Mme Hidalgo, en tant que maire de Paris, au nom justement de l’attractivité, défendait le principe de la suppression de cette taxe quand elle est aux côtés du Premier ministre, …

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dominati

… alors que, parallèlement, deux des quatre membres de la liste qu’elle soutient s’opposent à sa position.

Étant un élu de l’opposition municipale, et même si j’appartiens à la majorité sénatoriale, j’aimerais que l’on m’éclaire, car je n’y comprends plus rien ! Je voudrais savoir si la municipalité parisienne est favorable à la suppression de cette taxe, comme semble le dire Mme le maire de Paris, ou si, au contraire, les élus socialistes parisiens, soutenus par Mme Hidalgo, sont défavorables à cette taxe. Le double langage agace !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Nathalie Goulet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Je partage les propos de M. le rapporteur général. Dans le cadre de l’élaboration du rapport budgétaire sur les engagements financiers de l’État, j’ai rencontré les agences de notation. Celles qui ont dégradé notre pays voilà quelques années en lui enlevant le triple A procèdent à un examen extrêmement attentif de notre politique fiscale. Elles étudient avec tout autant d’attention notre gestion de notre fiscalité qui est totalement erratique et manque d’une vraie lisibilité au-delà d’un projet de loi de finances ou d’un projet de loi de finances rectificative.

Or, comme l’a dit M. le rapporteur général, la stabilité fiscale est un élément fondamental de l’attractivité du territoire ; que les dispositions soient bonnes ou mauvaises, on peut en discuter et ne pas avoir le même avis. Mais on ne peut pas prétendre à une attractivité du territoire en modifiant systématiquement les règles du jeu, car les agences de notation nous scrutent. Ce n’est pas Big Brother, mais cela finit par y ressembler.

Par conséquent, je suivrai l’avis de la commission sur ces amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-463 et II-664.

J’ai été saisi d’une demande de scrutin public émanant du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.

Je rappelle que l’avis de la commission est défavorable, de même que celui du Gouvernement.

Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement.

Le scrutin est ouvert.

Le scrutin a lieu.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Personne ne demande plus à voter ?…

Le scrutin est clos.

J’invite Mmes et MM. les secrétaires à procéder au dépouillement du scrutin.

Il est procédé au dépouillement du scrutin.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 40 :

Le Sénat n’a pas adopté.

Je suis saisi de quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-507 rectifié, présenté par MM. Houpert, Paul, Danesi, Paccaud, Laménie, Cuypers, Lefèvre, Canevet, Kern et Longeot, est ainsi libellé :

I. – Au début de cet article

Insérer deux paragraphes ainsi rédigés :

… – À la première phrase du 1 de l’article 231 du code général des impôts, les mots : « égale à 4, 25 % de leur montant évalué » sont remplacés par les mots : « dont l’assiette est évaluée ».

… – À la première phrase du 2 bis du même article, les mots : « est porté de 4, 25 % » sont remplacés par les mots : « est égal ».

II. – Alinéa 1

Remplacer la seconde occurrence du montant :

par le montant :

III. – Alinéa 2

Remplacer les mots :

Le I

par les mots :

Le présent article

IV. – Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la majoration du taux de 13, 60 % mentionné au 2 bis de l’article 231 du code général des impôts.

La parole est à M. Marc Laménie.

Debut de section - PermalienPhoto de Marc Laménie

Si vous me le permettez, monsieur le président, je présenterai en même temps l’amendement n° II-482 rectifié, qui s’inscrit dans le même esprit et vise également à modifier le code général des impôts.

L’amendement n° II-507 rectifié tend, contrairement au précédent, à maintenir l’article 44, qui prévoit d’alléger la taxe sur les salaires pour les rémunérations les plus élevées, afin de favoriser l’implantation en France de cadres étrangers à fort potentiel.

Par mesure d’équité, il est proposé de relever le plafond de la tranche médiane et de créer une franchise dans le calcul de la taxe sur les salaires en ne la rendant applicable que pour la fraction des salaires excédant 7 721 euros, soit le seuil actuel d’application du taux majoré de 8, 5 %.

Dans un souci de neutralité budgétaire, il s’agit de rehausser le taux de la tranche la plus haute à due concurrence de la baisse des recettes publiques si cette proposition est adoptée.

Nous souhaitons que la baisse de taxation envisagée par le Gouvernement soit davantage ciblée sur les salaires médians sans entraver la finalité de l’article 44.

L’amendement n° II-482 rectifié tend aussi, dans la continuité du précédent, à rehausser le taux de la tranche la plus haute pour compenser la diminution de recette due à la suppression de la première qui est par ailleurs proposée.

L’adoption de cet amendement permettrait une simplification de la rédaction des articles concernés du code général des impôts en retirant une référence superflue.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Les deux amendements suivants sont identiques.

L’amendement n° II-482 rectifié est présenté par MM. Houpert, Paul, Danesi, Paccaud, Laménie, Cuypers, Lefèvre, Canevet, Kern et Longeot.

L’amendement n° II-616 rectifié est présenté par MM. Chasseing et Guerriau, Mme Mélot et M. Capus.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

I. – Au début de cet article

Insérer deux paragraphes ainsi rédigés :

… – À la première phrase du 1 de l’article 231 du code général des impôts, les mots : « égale à 4, 25 % de leur montant évalué » sont remplacés par les mots : « dont l’assiette est évaluée ».

… – À la première phrase du 2 bis du même article, les mots : « est porté de 4, 25 % » sont remplacés par les mots : « est égal ».

II. – Alinéa 2

Remplacer les mots :

Le I

par les mots :

Le présent article

III. – Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la majoration du taux de 13, 60 % mentionné au 2 bis de l’article 231 du code général des impôts.

L’amendement n° II-482 rectifié a été défendu.

La parole est à M. Emmanuel Capus, pour présenter l’amendement n° II-616 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Emmanuel Capus

Cet amendement a été fort bien défendu par Marc Laménie. Je rappelle que les membres du groupe Les Indépendants – République et Territoires sont tout à fait favorables à l’article 44 et au mécanisme qu’il introduit, car il va favoriser l’attractivité de notre territoire et, contrairement à ce que d’aucuns ont affirmé, amener plus de ressources sur notre territoire.

L’objectif est d’attirer de nouveaux salariés, donc de nouvelles ressources. Par conséquent, les cotisations sociales seront supérieures. Au final, la France et les Français seront gagnants. Et je ne pense pas que la protection sociale des salariés allemands, alors que leur pays est plus compétitif que le nôtre en termes de salaires, soit calamiteuse ou inquiétante. Il s’agit donc de tenter de rattraper une toute petite partie du retard que nous avons sur nos voisins en termes d’attractivité fiscale.

En même temps – cette expression est là parfaitement adéquate –

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-483 rectifié, présenté par MM. Houpert, Paul, Danesi, Paccaud, Laménie, Cuypers, Lefèvre, Canevet, Kern et Longeot, est ainsi libellé :

I. – Au début de cet article

Insérer deux paragraphes ainsi rédigés :

… – À la première phrase du 1 de l’article 231 du code général des impôts, les mots : « égale à 4, 25 % de leur montant évalué » sont remplacés par les mots : « dont l’assiette est évaluée ».

… – À la première phrase du 2 bis du même article, les mots : « est porté de 4, 25 % » sont remplacés par les mots : « est égal ».

II. – Alinéa 2

Remplacer les mots :

Le I

par les mots :

Le présent article

III. – Pour compenser la perte de recettes résultant des I et II, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes fiscales issue de la suppression de la tranche la plus basse est compensée à due concurrence par le maintien de la tranche la plus haute à laquelle sera appliqué un taux supérieur à 13, 60 %.

La parole est à M. Marc Laménie.

Debut de section - PermalienPhoto de Marc Laménie

Cet amendement s’inscrit dans la continuité du précédent.

Dans un souci de neutralité budgétaire, il a aussi pour objet de tempérer la diminution du taux de la tranche la plus haute – tranche supérieure à 152 279 euros – pour compenser la baisse de recette due à la suppression de la première tranche proposée par ailleurs. Il répond aussi à un souci de simplification.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Ces amendements prévoient de supprimer, non pas la dernière, mais la première tranche de la taxe sur les salaires, et d’en compenser le coût en modifiant le barème de cette taxe. Ces dispositions auraient des effets induits défavorables sur les plus hauts salaires.

Nous avons évoqué la baisse de charges versus CICE. L’un des arguments qui plaident en sa faveur tient au fait que cette baisse concernera le monde associatif, lequel n’était pas concerné par le crédit d’impôt. À mon sens, il ne faut pas modifier l’actuel barème concernant la tranche la plus élevée, qui concerne à 80 % l’industrie financière.

Par conséquent, la commission sollicite le retrait de ces amendements ; à défaut, elle émettra un avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Ces amendements visent à supprimer la première tranche de la taxe sur les salaires qui représente 14 milliards d’euros, un montant extrêmement élevé. L’effet de cette suppression sera reporté sur les autres salariés, qui supporteront des taux majorés de façon très significative. Cela va bien évidemment à l’encontre de l’objectif du Gouvernement. C’est la raison pour laquelle j’émets un avis défavorable sur ces amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Monsieur Laménie, les amendements n° II-507 rectifié, II-482 rectifié et II-483 rectifié sont-ils maintenus ?

Debut de section - PermalienPhoto de Marc Laménie

Compte tenu des explications données par Mme la secrétaire d’État et M. le rapporteur général et des contraintes financières qui nous sont imposées dans le cadre d’un projet de loi de finances, je retire ces trois amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Les amendements n° II-507 rectifié, II-482 rectifié et II-483 rectifié sont retirés.

Monsieur Capus, l’amendement n° II-616 rectifié est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-616 rectifié est retiré.

L’amendement n° II-618, présenté par M. Delahaye, n’est pas soutenu.

Je mets aux voix l’article 44.

L ’ article 44 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. le président de la commission des finances.

Debut de section - PermalienPhoto de Vincent Eblé

Je propose que nous poursuivions nos travaux jusqu’à l’examen de l’article 44 sexies inclus.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Il n’y a pas d’opposition ?…

Il en est ainsi décidé.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-533, présenté par M. de Montgolfier, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Après l’article 44

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. - Le I de l’article 231 bis Q du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« La rémunération totale versée aux salariés et personnes mentionnés au même 1 dont la prise de fonction en France est intervenue à compter du 1er janvier 2018 est exonérée de taxe sur les salaires. »

II. - La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Il s’agit, une nouvelle fois, de soutenir la compétitivité et l’attractivité de la place financière de Paris.

Je vous parlais précédemment du différentiel de charges entre la France et l’Allemagne, et vous disais qu’il y a trois salariés en Allemagne pour deux dans notre pays. Malheureusement, la taxe sur les salaires constitue une spécificité française qui n’a pas d’équivalent en Europe, sauf au Danemark.

Nous venons d’adopter l’article 44, qui constitue un excellent signal pour la dernière tranche, mais l’idéal eût été de supprimer totalement la taxe sur les salaires. À mon grand regret, cette suppression coûterait beaucoup trop cher, soit 13, 7 milliards d’euros. C’est la raison pour laquelle le rapport que je citais préconise une mesure forte, ciblée sur les impatriés, qui permettrait de faire revenir à Paris des salariés dont l’établissement choisirait de quitter Londres après le Brexit.

Cette mesure favorable aurait un coût bien plus limité, compte tenu de son ciblage, que la suppression totale de la taxe sur les salaires. Je pense donc que le Gouvernement devrait y être favorable.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Malheureusement, je ne peux soutenir cet amendement.

Je partage la préoccupation du rapporteur général sur l’attractivité de la place financière de Paris, mais le Gouvernement a d’ores et déjà fait des choix forts visant à la favoriser.

La mise en place d’une telle mesure d’exonération pour les impatriés présente un risque d’inconstitutionnalité en ce qu’elle constituerait une rupture d’égalité devant les charges publiques entre les redevables de la taxe sur les salaires.

L’avis du Gouvernement est donc défavorable.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 44.

L’amendement n° II-682, présenté par M. Éblé, est ainsi libellé :

Après l’article 44

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Est jointe à tout projet de loi de finances et projet de loi de finances rectificative une annexe explicative contenant le code source traduisant, en langage informatique, chacune des dispositions proposées relatives à l’assiette ou au taux des impositions de toutes natures.

Cette annexe est publiée en même temps que les évaluations préalables des articles du projet de loi de finances ou du projet de loi de finances rectificative concerné.

II. – Cette annexe contient, pour chaque imposition de toute nature modifiée, les documents administratifs suivants, au sens de l’article L. 300-2 du code des relations entre le public et l’administration :

1° le code source correspondant à l’ensemble des dispositions législatives et réglementaires en vigueur pour cette imposition et des instructions et circulaires publiées par l’administration qui portent sur cette imposition ;

2° le code source correspondant aux dispositions législatives proposées et, à titre facultatif, aux dispositions réglementaires, instructions et circulaires envisagées ;

3° les données synthétiques et les hypothèses retenues pour évaluer les conséquences économiques, financières, sociales et environnementales, ainsi que des coûts et bénéfices financiers attendus des dispositions envisagées pour chaque catégorie d’administrations publiques et de personnes physiques et morales intéressées, en indiquant la méthode de calcul retenue.

III. – Les documents administratifs visés au II sont publiés sous réserve des dispositions des articles L. 311-5 et L. 311-6 du code des relations entre le public et l’administration, et conformément aux dispositions de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés.

IV. – Les codes sources visés au II sont publiés sous forme électronique, dans un standard ouvert, aisément réutilisable et exploitable par un système de traitement automatisé. Le standard utilisé est identique pour l’ensemble de chaque annexe.

V. – Le présent article est applicable au plus tard à compter du dépôt du projet de loi de finances initiale pour l’année 2019.

La parole est à M. Vincent Éblé.

Debut de section - PermalienPhoto de Vincent Eblé

Depuis deux mois que je suis président de la commission des finances, je regarde de l’intérieur comment s’élabore la loi de finances. Jeparticiperai, bien sûr, au débat engagé par le Gouvernement et nos collègues députés surla procédure budgétaire. Mais ce sont les conditions d’élaboration dela loi fiscale qui me frappent le plus.

Nous examinons de manière simultanée des réformes à la fois importantes politiquement et lourdes techniquement, dans un calendrier qui ne permet pas de consultations approfondies, et en nous reposant entièrement sur les données chiffrées fournies par le Gouvernement.

Or le Gouvernement et son administration, eux-mêmes pris dans la machine infernale de la session budgétaire, ne sont pas toujours en mesure de nous fournir les données dont nous pensons avoir besoin quand nous en avons besoin.

C’est pourquoi je pense qu’il faut ouvrir l’accès aux données et accorder aux parlementaires, mais aussi à tous les acteurs de la vie économique et sociale, ainsi qu’aux universitaires et chercheurs, la possibilité de traiter eux-mêmes les données, de faire leurs propres simulations, de mesurer l’incidence de la modification de tel ou tel paramètre d’une réforme fiscale.

Le Sénat a adopté lors de la discussion de la récente loi de programmation des finances publiques mes amendements visant à disposer de certaines données dans des formats exploitables.

Aujourd’hui, il s’agit d’aller plus loin et de demander au Gouvernement de fournir, à l’appui de toutes les réformes fiscales qu’il propose, les codes sources traduisant en langage informatique chacune des dispositions proposées.

Cela permettrait, je l’ai dit, de nourrir le débat public et d’élaborer la loi fiscale de manière plus transparente et éclairée. Cela contribuerait aussi à clarifier ce que le Gouvernement propose au législateur de voter, car le langage informatique permet de lever des ambiguïtés parfois permises par les rédactions « littéraires ». Ce que je dis n’est pas théorique puisque certaines structures aujourd’hui investies dans le codage informatique de la législation ont, de cette manière, réussi à identifier des vices dans la conception de dispositifs.

Ce que je propose serait profondément novateur, et même révolutionnaire au sens où nous traversons une révolution numérique, et dans la mesure où la France serait le premier pays du monde à aller aussi loin.

C’est aussi une manière de prendre les devants plutôt que de courir derrière l’évolution de la société. Je vous rappelle que désormais, en particulier depuis la loi du 7 octobre 2016 pour une République numérique, les codes sources font partie des documents administratifs qui doivent être communiqués sur demande des citoyens. L’algorithme admission post-bac, dit APB, qui a beaucoup défrayé la chronique, a ainsi dû être rendu public. Quant à la Direction générale des finances publiques, la DGFIP, elle a également dû rendre public le code source de l’impôt sur le revenu.

L’administration fiscale française a toujours été exemplaire en matière de numérique et de dématérialisation. Faisons en sorte de conserver notre longueur d’avance.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Il est évidemment favorable, car une telle mesure permettra d’améliorer l’information du Parlement et l’aidera – je pense, en particulier, à notre commission des finances – à réaliser des simulations fiables.

Ce n’est jamais, madame la secrétaire d’État, que l’application de la loi, en l’occurrence de l’article L. 300-2 du code des relations entre le public et l’administration qui dispose que les codes sources sont considérés comme des documents administratifs communicables. Les joindre en annexe des textes portant réforme fiscale constituerait un progrès important.

Par ailleurs, l’article L. 300-4 du code précité dispose : « Toute mise à disposition effectuée sous forme électronique en application du présent livre se fait dans un standard ouvert, aisément réutilisable et exploitable par un système de traitement automatisé. »

Je souscris donc totalement au souhait de M. le président de la commission des finances de disposer de ces sources, ce qui serait une première et permettrait, je le répète, de mieux informer le Parlement. Nous avons en effet besoin de réaliser des simulations afin de voter des lois fiscales fiables.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Mme Delphine Gény-Stephann, secrétaire d ’ État. Le Gouvernement est défavorable à cet amendement.

M. le rapporteur général de la commission des finances s ’ exclame.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Pour ce qui concerne la législation fiscale en vigueur, les codes sources sont, tout au moins en théorie, déjà disponibles. En effet, depuis la loi pour une République numérique, le code source fait partie des documents administratifs communicables.

En revanche, s’agissant des mesures nouvelles et des projets de loi de finances, la mesure proposée est irréaliste, dès lors que le code informatique est mis au point en aval de l’adoption de la loi, pour tenir compte des dispositions effectivement adoptées.

Cette proposition semble impossible à mettre en œuvre. À titre d’exemple, l’application de gestion des relations avec les usagers de la fiscalité professionnelle compte environ 4 millions de lignes de code, et une modification législative peut nécessiter sa modification dans quelques milliers de programmes unitaires.

Ce temps technique consécutif à l’adoption de la loi est nécessaire pour adapter les codes informatiques. Voilà pourquoi l’avis est, je le répète, défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Vincent Éblé, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Vincent Eblé

Je suis surpris par la réponse du Gouvernement, car cette proposition permettrait une modernisation considérable de nos méthodes de travail et diminuerait la charge de travail des services de Bercy, qui sont aujourd’hui tenus de nous répondre de façon incessante.

Si le Gouvernement ne veut pas que cette mesure soit inscrite dans la loi, madame la secrétaire d’État, je n’hésiterai pas à demander ces codes sources au titre de mes pouvoirs particuliers de président de la commission des finances du Sénat, et il faudra de toute façon nous les communiquer.

Vous nous dites que les codes sources sont « en théorie » communicables. Ces mots entraînent un certain nombre de contentieux auprès du Conseil d’État, visant à obtenir ces codes. C’est tout de même une mise à disposition quelque peu particulière d’informations !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Nathalie Goulet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Goulet

Le groupe que je représente soutient cet amendement. Aujourd’hui, nous connaissons une politique générale d’open data. En outre, nous besoin de ces codes sources pour travailler au quotidien. J’ajoute que, s’agissant de la loi pour une République numérique, plusieurs décrets d’application n’ont pas encore été publiés.

Il est donc nécessaire que le Sénat envoie un signal fort. La meilleure façon de le faire est de voter cet amendement.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 44.

Le titre Ier de la première partie du livre Ier du code général des impôts est ainsi modifié :

1° L’article 39 bis A est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa du 1, l’année : « 2017 » est remplacée par l’année : « 2020 » ;

b) Au 5, les mots : « la Communauté européenne » sont remplacés par les mots : « l’Union européenne ou d’un autre État partie à l’accord sur l’Espace économique européen » ;

2° L’article 39 bis B est ainsi modifié :

a) Le 1 est ainsi modifié :

après les mots : « aux dépenses », la fin est ainsi rédigée : « suivantes : » ;

sont ajoutés cinq alinéas ainsi rédigés :

« a) Acquisitions de matériels, mobiliers, terrains, constructions, dans la mesure où ces éléments d’actif sont strictement nécessaires à l’exploitation du service de presse en ligne ;

« b) Prises de participation dans des entreprises qui ont pour activité principale l’exploitation d’un service de presse en ligne mentionné au premier alinéa du présent 1 ou dans des entreprises dont l’activité principale est d’assurer pour ces entreprises des prestations de services dans le domaine de l’information ;

« c) Constitution de bases de données et acquisition du matériel nécessaire à leur exploitation ou à la transmission de ces données ;

« d) Dépenses immobilisées imputables à la recherche, au développement technologique et à l’innovation au profit du service de presse en ligne.

« Les entreprises mentionnées au présent 1 peuvent déduire les dépenses d’équipement exposées en vue du même objet. » ;

b) Le 2 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Les sommes rapportées au bénéfice imposable en application du 6 ne sont pas prises en compte par le calcul de la limite prévue à la deuxième phrase du présent 2. » ;

c) Le 4 est ainsi rédigé :

« 4. Les services en ligne à caractère pornographique, pervers ou incitant à la violence sont exclus du bénéfice du présent article. » ;

4° Sont ajoutés des 5 et 6 ainsi rédigés :

« 5. Les immobilisations acquises au moyen des bénéfices ou des provisions mentionnés au présent article sont réputées amorties pour un montant égal à la fraction du prix d’achat ou de revient qui a été prélevée sur lesdits bénéfices ou provisions.

« Les sommes déduites en application du 1 et affectées à l’acquisition d’éléments d’actifs non amortissables sont rapportées, par parts égales, au bénéfice imposable de l’exercice au cours duquel ces éléments sont acquis et des quatre exercices suivants.

« 6. Sans préjudice de l’application du quinzième alinéa du 5° du 1 de l’article 39, les provisions non utilisées conformément à leur objet avant la fin de la cinquième année suivant celle de leur constitution sont rapportées aux bénéfices soumis à l’impôt au titre de ladite année, majorées d’un montant égal au produit de ces provisions par le taux de l’intérêt de retard prévu à l’article 1727. » ;

3° Aux articles 54 ter, 201 ter et 223 ter, la référence : « et 39 bis A » est remplacée par la référence : « à 39 bis B ». –

Adopté.

I. – Le deuxième alinéa de l’article 75-0 B du code général des impôts est ainsi modifié :

1° À la première phrase, le mot : « quatre » est remplacé par le mot : « deux » ;

2° À la deuxième phrase, le mot : « cinq » est remplacé par le mot : « trois » et, à la fin, le mot : « quinquennale » est remplacé par le mot : « triennale » ;

3° À la dernière phrase, le mot : « cinq » est remplacé par le mot : « trois ».

II. – L’article 75-0 B du code général des impôts, dans sa rédaction résultant de la présente loi, s’applique à l’imposition des résultats des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2018. Les durées modifiées par le I sont applicables aux options en cours, ainsi qu’aux renonciations faites depuis au moins trois ans. –

Adopté.

Le II de l’article 154 bis-0 A du code général des impôts est abrogé. –

Adopté.

I. – Le livre Ier du code général des impôts est ainsi modifié :

1° Au dernier alinéa du 1 de l’article 170 et au b du 1° du IV de l’article 1417, les mots : « de l’article 93-0 A et » sont supprimés ;

2° À l’article 197 C, les mots : « et les bénéfices non commerciaux exonérés en vertu des dispositions de l’article 93-0 A » sont supprimés ;

3° Les articles 93-0 A, 199 ter G et 220 I, le i du 1 de l’article 223 O et l’article 244 quater H sont abrogés ;

4° L’article 244 quater D est abrogé.

II. – 1. Les 1° à 3° du I s’appliquent aux périodes d’imposition et exercices ouverts à compter du 1er janvier 2018.

2. Le 4° du même I s’applique aux entreprises adhérant à compter du 1er janvier 2018 à un groupement de prévention agréé mentionné à l’article L. 611-1 du code de commerce.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-534, présenté par M. de Montgolfier, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Alinéa 4

Rédiger ainsi cet alinéa :

3° L’article 93-0 A est abrogé ;

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Cet amendement vise à maintenir le crédit d’impôt pour dépenses de prospection commerciale, dont le coût pour les finances publiques est limité.

La suppression de ce crédit d’impôt, monsieur Bargeton, est un très mauvais signal adressé aux PME qui exportent. Or la France a un problème d’exportation.

Les entreprises qui bénéficient de ce crédit sont non pas les grosses sociétés, mais les PME. Il permet notamment de financer le volontariat international en entreprise, le VIE, et d’aider les PME à exporter. C’est donc un outil utile.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Le Gouvernement a souhaité supprimer le crédit d’impôt pour dépenses de prospection commerciale, car son efficacité n’a pas été démontrée.

Ce dispositif, très peu utilisé – on compte seulement 1 600 bénéficiaires –, a été qualifié par la Cour des comptes, dans son rapport public de 2011, de « redondant » avec d’autres aides.

L’avis du Gouvernement est donc défavorable.

L ’ amendement est adopté.

L ’ article 44 quinquies est adopté.

Après le mot « consacrés », la fin du III bis de l’article 244 quater B du code général des impôts est ainsi rédigée : «, la part de titulaires d’un doctorat financés par ces dépenses ou recrutés sur leur base, le nombre d’équivalents temps-plein correspondants et leur rémunération moyenne, ainsi que la localisation de ces moyens. Sur la base de ces informations, le ministre chargé de la recherche publie chaque année un rapport synthétique sur l’utilisation du crédit d’impôt recherche par ses bénéficiaires. »

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-535, présenté par M. de Montgolfier, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Supprimer cet article.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Albéric de Montgolfier

Les informations demandées au titre de l’article 44 sexies font d’ores et déjà l’objet d’une déclaration spéciale dans le formulaire CERFA n° 11081 que remplissent les entreprises qui veulent bénéficier du CIR.

Ce type de dispositions ne relève pas du code général des impôts.

Debut de section - Permalien
Delphine Gény-Stephann

Les entreprises qui engagent plus de 100 millions d’euros de dépenses de recherche doivent déjà, pour bénéficier du CIR, communiquer des informations sur la nature de leurs travaux. Il ne nous semble ni absurde ni trop lourd que soit fournie cette information supplémentaire, et donc que soient indiquées toutes les données pertinentes dans une même déclaration.

Je demande le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis sera défavorable.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, l’article 44 sexies est supprimé.

Mes chers collègues, nous avons examiné 176 amendements au cours de la journée ; il en reste 123.

La suite de la discussion est renvoyée à la prochaine séance.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée au lundi 11 décembre 2017, à dix heures, quatorze heures trente et le soir :

Suite du projet de loi de finances pour 2018, adopté par l’Assemblée nationale (107, 2017-2018) ;

Rapport de M. Albéric de Montgolfier, rapporteur général, fait au nom de la commission des finances (108, 2017-2018) ;

Avis fait au nom de la commission des affaires économiques (109, 2017-2018), tomes I à VIII ;

Avis fait au nom de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées (110, 2017-2018), tomes I à XI ;

Avis fait au nom de la commission des affaires sociales (111, 2017-2018), tomes I à VIII ;

Avis fait au nom de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication (112, 2017-2018), tomes I à VI ;

Avis fait au nom de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable (113, 2017-2018), tomes I à IX ;

Avis fait au nom de la commission des lois (114, 2017-2018), tomes I à XIV ;

Suite de l’examen des articles de la seconde partie non rattachés aux crédits.

Personne ne demande la parole ?…

La séance est levée.

La séance est levée à dix-huit heures quarante-cinq.